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ÞÏíã 07 Dec 2011, 04:25 PM
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L’Islam est la religion du juste milieu




Par Sheïkh Sâlih el Fawzân à l’occasion d’une conférence qu’il donna à la faculté de sharî’a




Louange à Allah ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur ses proches, et tous ses Compagnons !




E-salâm wa ‘alaïkom wa rahmat Allah wa barakâtuhu !




Notre conférence du jour a pour titre : L’Islam est la religion du juste milieu. Celui-ci doit son nom au Verset :(Ainsi, Nous avons fait de vous une nation médiane afin que vous soyez les témoins contre l’humanité et que le Messager soit le témoin contre vous).[1] Selon les exégètes, le wasat est synonyme de justice, de crédibilité et de prépondérance. Ainsi, qu’Allah soit loué, notre nation se caractérise par son esprit de justice et par sa prépondérance. C’est le Très-Haut Lui-même qui lui reconnait cette qualité. Le jour de la résurrection, elle aura le privilège de témoigner contre toutes les autres nations, et, comme tout témoin, elle se doit d’être crédible. Elle jouit de cet honneur grâce à la présence à sa tête de Mohammed (r), le sceau des Messagers qui la mit sur le droit chemin : [Il est Celui qui a envoyé aux illettrés un Messager issu des leurs, qui leur récite Ses Versets, les purifie, et qui leur enseigne le Livre et la Sagesse, alors, qu’auparavant, ils étaient plongés dans un égarement manifeste].[2]




Le Très-Haut réunira chaque communauté le Jour de la résurrection derrière le prophète qui lui fut envoyé, et qui devra répondre à la question : « As-tu bien transmis le message !

- Oui mon Seigneur, répondra-t-il,je leur ai transmis Ton message. »




La même question sera posée à leurs différents peuples qui répondront par la négative. En d’autres termes, ils nieront que le message leur fut transmis. Allah (I) révèle : [Nous interrogerons les peuples qui ont reçu les messagers, et Nous interrogerons les messagers eux-mêmes].[3] Dès lors, le Seigneur s’adressera à ses envoyés pour confirmer cette information : « Qui peut témoigner en votre faveur. » La réponse ne se fera pas attendre : « Mohammed (r)et sa communauté ! » La question sera alors orientée à la nation mohammadienne qui prendra la défense des hommes de Dieu. On peut toujours se demander sur quoi se basera-t-elle. Évidemment, ils devront leur culture au Coran qui les aura mis au courant au cours de leur vie de l’histoire des civilisations anciennes depuis l’époque de Nûh jusqu’à l’avènement de la dernière des religions. Le Livre d’Allah (Y) nous passe en revue la lutte incessante qui opposa les prophètes à leurs peuples ; il nous donne des détails comme si nous y assistions.




Leur affirmation ne sera pas infondée, mais ils parleront en toute connaissance de cause grâce à la Révélation : [sauf ceux qui témoignent de la vérité en toute connaissance de cause].[4] Ils auront hérité tous ces enseignements d’Allah et du Livre infaillible : [Le faux ne peut lui venir ni par-devant ni par-derrière ; c’est une Révélation venant d’un Dieu Sage et digne des louanges].[5] Ainsi, la nation médiane témoignera à l’encontre de tous ses semblables. Le Messager (r) prend leur témoignage, et lui-même témoigne en sa faveur et la met en valeur, comme le relate le Verset : [Que feront-ils lorsque Nous ferons venir un témoin de chaque nation, et que Nous te ferons venir pour témoigner contre eux].[6]

Cette nation est médiane dans le sens où elle se tient au milieu entre deux extrêmes, comme nous l’apprend le poète :




Elle était au centre bien à l’abri, mais bou-

-sculée par les événements, elle finit au bord




La religion musulmane se situe au milieu entre le rigorisme propre aux chrétiens et le laxisme des Juifs. Chacun d’entre nous doit garder ce modèle entre les yeux, car si nous sommes affiliés à la religion du milieu, qu’Allah soit loué , cela signifie que chaque adepte doit se distinguer par cette caractéristique ; soit entre l’excès de rigueur kharijite et le manque de rigueur murjite.




Nous avons le devoir de combattre l’extrémisme religieux, mais pas seulement, car le laxisme n’en est pas moins, si ce n’est plus, périlleux. Alors, à quoi bon faire deux poids deux mesures en nous attaquant seulement à l’un d’eux. C’est pourquoi, je pense qu’aujourd’hui, il est beaucoup plus pertinent de se pencher sur les deux. L’immoralité et le libertinage font rages, alors soyons sur nos gardes. Qu’Allah soit loué, nos programmes scolaires répondent à cette ambition, et prônent la modération. Ils sont fidèles au Verset : (Voici Mon Chemin droit alors empruntez-le, et ne suivez pas les sentiers qui vous en feront dévier).[7] Il n’y a qu’un seul chemin à suivre, tandis que les sectes et les mauvaises tendances sont innombrables, et vacillent entre les deux extrêmes sans n’avoir de préférence pour un côté. Allah(Y) préconise, en effet, à son Prophète (r) : [Suis la voie droite comme il te l’a été demandée, ainsi que ceux qui se sont repentis avec toi, et ne dépassez pas les limites].[8] Il ordonne de suivre le droit chemin, loin des extrêmes, et de ne pas dépasser les limites (tughiân) ; en enfreignant les interdits, on sort des limites tolérées et on en fait trop.




Un autre Verset va dans ce sens : [Revenez à Lui en vous repentant et en suivant le droit chemin].[9] Repentez-vous de vos manquements à vos devoirs, et revenez sur le droit chemin en évitant tout ce qui vous éloigne de Votre Seigneur. Personne n’est parfait, n’importe qui peut glisser, mais la porte du repentir reste toujours ouverte. Le Prophète (r) a dit : « Suivez le droit chemin, en sachant que vous n’y arriverez pas pleinement. » Vous n’arriverez pas à suivre tout ce qu’Allah vous a ordonné. Un autre hadîth nous apprend : « Tendez vers la vérité on rapprochez-vous-en ! » Gardez la vérité entre les yeux, sinon, à défaut de ne pouvoir le faire, rapprochez-vous-en le plus possible. On peut faire en cours de route des erreurs ne serait-ce qu’infime ; l’essentiel c’est de revenir dessus et de les paliers grâce au repentir.




Notre religion est basée sur la tolérance : [et n’a mis aucune contrainte en religion].[10] Le Tout-Puissant ne nous impose rien qui soit au-dessus de nos capacités. En déviant de la vraie voie soit à droite soit à gauche, on sort des limites de la modération. Le seul moyen d’échapper aux ennuis, c’est de rester au milieu. La fin de la sourate el fâtiha que nous lisons dans chaque rak’a de nos prières, nous fournit les clefs de la réussite : [Guide-nous sur le chemin droit] ; qui appelle à la modération : [Le chemin de ceux que Tu as comblés de Tes bienfaits][11] ; ceux-là mêmes qu’on retrouve dans un autre Verset : [Ceux qui obéissent à Allah et au Messager seront avec ceux qu’Allah a comblés de Ses bienfaits parmi les prophètes, les véridiques, les martyrs, et les pieux ; quelle belle compagnie est-elle !].[12] Le camp des bons nous est tout désigné ; il nous garantit de jamais nous sentir isolé ou mal à l’aise, car fidèles à leurs principes. Les partisans des extrêmes ne ressentent pas ce bien-être en leur présence.




Aujourd’hui, on entend souvent brandir le slogan de la « tolérance » qui renvoie à des notions trop vagues pour qu’on puisse s’en faire une idée précise. Si on entend par là être tolérant envers ceux qui nous portent préjudice, et en rendant le mal par le bien, il a alors des connotations laudatives. Cependant, s’il réclame de faire des concessions avec les droits d’Allah, alors nous disons non ! Le sceau des prophètes (r) subissait toute sorte de nuisance de la part de ses concitoyens, mais, il était enclin au pardon. En revanche, il ne fermait jamais les yeux quand c’était la religion qui était lésée. Il se mettait en colère pour Allah (U), et était intransigeant avec Ses Lois. Il est donc possible de faire abstraction de ses droits, mais on ne badine pas avec ceux du Seigneur.




Malheureusement, actuellement, les valeurs sont inversées. On nous demande au nom de la tolérance de faire des concessions dans nos principes. Or, jamais nous ne vendrons notre religion à qui que ce soit : [Ils aimeraient que tu sois complaisant avec eux, afin qu’ils le soient avec toi][13] ; [Ils faillirent te séduire pour te dévier de la Révélation que Nous t’avons donnée, et te faire mentir à Notre sujet ; ils t’auraient alors pris pour ami intime • Si Nous ne t’avions pas ouvert les yeux, tu aurais presque été attiré vers eux • Nous t’aurions alors réservé un double châtiment sur terre et au moment de la mort, et après cela, tu n’aurais trouvé personne pour te tirer de Nos Mains].[14]




Le Tout-Puissant met en garde Mohammed (r) de se plier à la moindre de leurs exigences juste pour leurs beaux yeux. Il n’est pas sensé de chercher leur satisfaction pour gagner en retour la colère du Créateur. Le Prophète (r) nous fait savoir dans un hadîth que nous rapporte ‘Âisha : « En cherchant à plaire à Allah aux dépens des hommes, tu es épargné par le Courroux divin, mais en cherchant à plaire aux hommes aux dépens d’Allah, non seulement tu es frappé par le Courroux divin, mais Allah retourne les hommes contre toi. » Nous devons faire le bon choix ! Le djihad sur le sentier du Très-Haut ne fut pas légiféré pour rien, tout comme la propagation de la morale (ordonner le bien et interdire le mal) et les punitions des crimes.




Un jour, Usâma ibn Saïd, voulut intercéder auprès du Prophète (r) en faveur d’une femme condamnée à la peine de vol, sous la demande express de sa famille. Sa requête fut très mal accueillie par le meilleur des hommes qui lui fit savoir en s’écriant : « Oserais-tu intercéder pour empêcher une sanction divine ! Les peuples avant vous furet justement condamner à la perdition, car quand un notable commettait un vol, ils l’épargnaient, mais quand c’était un faible, ils lui appliquaient la sentence. Par Allah, si Fâtima, la propre fille de Mohammed venait à voler, je lui ferais couper la main. »[15] Nous ne devons avoir aucune compassion dans l’application des peines qui touchent à la religion. C’est de cette façon que nous remédions à toute forme d’excès ; ni trop durs ni trop doux ! Le laxisme est aussi, voire plus dangereux, que l’extrémisme. Il est extrêmement périlleux en effet, de revendiquer plus de souplesse dans les commandements de la religion. Oui, ses lois sont souples, mais cela ne veut pas dire qu’il faut les négliger. Elles sont souples dans le sens où elles sont parfaites et le mieux adaptées à nos besoins. Elles ne causent aucune gêne, et prévoient même des commodités en cas d’empêchement. Ex. :

- Le voyageur et le malade dans l’incapacité de jeûner sont dispensés de faire le ramadhân à condition de récupérer les jours manqués.

- En voyage, il est légiféré de réduire à deux rak’a les prières quadriparties, etc.




Guidées par leur ignorance, bon nombre de personnes tendancieuses et démagogues cherchent à gagner les faveurs du plus grand nombre. Leur ambition est de faire tomber une à une les obligations religieuses pour faire miroiter à tout le monde qu’ils appellent à la tolérance et à la facilité. Ils veulent laisser le champ libre aux passions et aux laisser-aller. Ils évitent de froisser les sensibilités ; ils ont naturellement un discours laxiste, alors soyons sur nos gardes. Nous refusons les mauvaises tendances de tout bord, sans faire de distinction entre elles. Nous ne sommes ni d’un côté ni de l’autre, mais entre les deux, sur la voie du milieu. Nous sommes mus par des principes immuables qui sont véhiculés par nos écoles, nos universités, et nos mosquées. Tous nos enseignements sont basés sur la modération, et cela dans tous les domaines de la religion.




Ainsi, nous condamnons toute sorte de « déviance » et nous montrons le bon chemin aux autres dans le but que la chose ne soit pas confuse à leurs yeux. Les savants ont le devoir de réprouver toutes formes de propagande ; leur silence serait très dangereux pour le devenir de la communauté. Ce devoir vous incombe à vous, enseignants et étudiants à la faculté de sharî’a. Tout fonctionnaire du corps enseignant doit ajouter sa voix aux savants et sensibiliser ses élèves sur les fléaux et les idées nouvelles qui corrompent les rangs. De nos jours, ce besoin de sensibilisation est encore plus pressant que par le passé, dans un climat où tout le monde veut donner son avis.




Satan – maudit soit-il – ne reste pas les bras croisés. Peu lui importe par quel côté l’homme dévie du bon chemin ; que ce soit à droite ou à gauche, il a rempli sa mission. Quand il sent que quelqu’un a un ascendant vers l’adoration, il insiste dessus jusqu’à le faire sortir des limites tolérées ; et quand, il sent, à l’inverse qu’il penche pour les plaisirs, et la mollesse, il s’acharne sur lui dans ce sens. Peu d’entre nous échappent à ses ruses, à part ceux qu’Allah garde sous Sa Miséricorde et qui s’attachent au Coran, la sunna, et à la voie des anciens. La modération, qu’Allah nous compte tous autant que nous sommes parmi ses adeptes, est un rempart contre les attaques du Diable. Ce point est d’une extrême importance. Nous devons l’inculquer à l’école dès le plus bas âge.




Qu’Allah soit loué, nos programmes et nos livres scolaires vont tous dans le même sens. Le problème demeure toutefois dans la façon dont les uns et les autres les interprètent, et dans la façon de faire passer le message. Comment pouvons-nous inciter les jeunes à prendre conscience ? C’est le rôle de l’enseignant. Si, lui-même appréhende mal les notions qu’il inculque, c’est déjà un problème. Il peut avoir tous les livres du monde, mais sans les lire, ils ne servent à rien. Il doit prendre le temps de bien les assimiler afin de les transmettre convenablement à ses élèves et à de les rendre clairs. Cette honorable faculté est amenée à prendre le relai, en imprégnant ces notions à ses étudiants, en vue d’affronter les pensées en vogue qui pullulent depuis un certain temps.




Les uns appellent à verser impunément le sang des musulmans, et à la destruction ; les autres appellent au libertinage, à l’abrogation des peines corporelles et de la sharî’a. Ils aspirent à changer la constitution des musulmans ; ils veulent changer la condition de la femme, lui faire enlever le voile, la dénuder, et la vouer à la perdition. Plus dévastatrice que les obus, elle est l’arme toute désignée pour corrompre la société. Son rôle est stratégique, nous devons tout faire pour la protéger, et peser les choses avec la balance de la Législation islamique. Les hommes tiennent une grande place, mais la femme plus particulièrement est une tentation. Il faut savoir qu’il existe deux sortes de tentations ; corporelles qui touchent aux mœurs et intellectuelles qui touchent à la croyance. Satan a des suppôts qui comptent parmi les djinns et les hommes. Ils s’unissent à répandre la corruption (corporelles et intellectuelles) en vue d’installer le doute dans les rangs des musulmans, et d’égarer le plus grand nombre : [Allah désire seulement vous accorder Son Pardon, mais ceux qui se laissent guider par leurs passions voudraient vous faire glisser violemment].[16]




Ce Verset nous met en garde contre toute forme de tentations, mais aussi contre ceux qui les véhiculent. Un jour, mus par un certain zèle et une bonne volonté, un groupe de Compagnons étaient venus voir le Messager (r). Ils voulaient s’enquérir de son adoration dans le but de l’imiter. La réponse ne semblait pas entièrement les satisfaire, et ils le firent savoir en disant : « Où en sommes-nous par rapport au Prophète (r), dont tous les péchés furent pardonnés du premier au dernier ? » L’un d’entre eux s’exclama : « Moi, je prie la nuit et je ne dors pas ! » Un autre lança : « Moi, je jeûne sans manger ! » Un troisième enchaîna : « Moi, je ne prends pas de femme pour épouse! » (Ce dernier voulait faire vœu d’abstinence). Un quatrième dit pour sa part : « Moi, je ne mange pas de viande ! » (Il voulait avoir une vie austère).




Le Prophète (r) eut écho de cette réaction et il en fut très fâché, car, ils savaient qu’ils fonçaient droit sur un mur, malgré leurs bonnes intentions. Il décida alors de consacrer un sermon dans lequel il déclara : « Qu’ont-ils certains gens à dire telle et telle chose ? Moi, je suis le plus pieux d’entre vous devant Allah, et celui qui le craint le plus. Pourtant, je prie la nuit et je dors, je jeûne et je mange, je prends des femmes pour épouse, et – selon une version – je mange de la viande. Celui qui se détourne de ma tradition ne fait pas partie des miens. »[17]




Voici quelle fut sa réaction envers le rigorisme religieux, mais il n’était pas moins intransigeant envers les fautifs qui penchaient vers l’extrême opposé. Il appliquait les peines contre le vol, l’adultère, les boissons enivrantes. La débauche ne restait pas impunie, et était éradiquée de la plus ferme des façons. Le chef suprême des musulmans veillait à faire observer la morale (ordonner le bien et interdire le mal). Nous devons donc l’imiter et orienter la société dans ce sens, en commençant à mettre en pratique ces principes, avant tout, en nous-mêmes. Le danger nous guette, alors brandissons la carte de la modération vers laquelle notre religion nous oriente.




Qu’Allah nous concède à tous de faire ce qu’Il aime et agrée ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed !


























[1]La vache ; 143

[2]L’assemblée du vendredi ; 2

[3]El A’râf ; 6

[4]Les ornements ; 86

[5]Les Versets détaillés ; 42

[6]Les femmes ; 41

[7]Le bétail ; 153

[8]Hûd ; 112

[9]Hûd ; 112

[10]Le pèlerinage ; 78

[11]L’ouverture ; 6-7

[12]Les femmes ; 69

[13]La plume ; 9

[14]Le voyage nocturne ; 73-75

[15]Rapporté par Bukhârî (3475, 6788), et Muslim (1688), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –.

[16]Les femmes ; 27

[17]Rapporté par el Bukhârî (5063) et Muslim avec un énoncé du même genre (1401)



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