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ÞÏíã 30 Mar 2013, 09:34 AM
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ÇÝÊÑÇÖí La divergence entre traditionalistes







La divergence entre traditionalistes

(Partie 1)



Louange à Allah le Seigneur de l’Univers ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !



Voir notamment : el ibâna de Mohammed el Imâm, qui fut préfacé par cinq sheïkh du Yémen, et lu et révisé par Sheïkh Rabî’.



Introduction



Il existe deux types de divergences : l’un qui relève de la variété d’opinions et l’autre des opinions contraires. Dans le premier type, nous avons notamment deux tendances différentes toutes aussi légitimes l’une que l’autre (les variantes de lecture, de l’adhân, du nombre de takbîr pour la prière mortuaire et de l’aïd, formule d’introduction à la prière, du tashahhûd, prière de la peur, etc.), indépendamment de savoir si les unes sont plus méritoires que les autres. Le Législateur condamne fermement la division dans ce domaine, qui nait souvent des passions poussant à préférer sa tendance à celle de l’autre pour laquelle on éprouve un repoussement.

• Dans cette catégorie, nous avons également deux opinions voulant dire la même chose, mais de façon différente (choix du vocabulaire technique, des expressions, des définitions, des répartitions, etc.). Malheureusement, l’ignorance et l’injustice incitent à dénigrer l’autre opinion, qui pourtant est la même.

• Dans cette catégorie, nous avons aussi deux opinions qui sont certes différentes, mais sans s’opposer l’une à l’autre. Autrement dit, les deux sont justes, pour ne pas dire qu’elles veulent dire la même chose. Les disputent qui touchent à cette catégorie sont courantes.

• Dans cette catégorie, nous avons un groupe qui adopte un procédé approuvé par le Législateur, mais qui entre en conflit avec un autre groupe ayant adopté un autre procédé tout aussi légitime. Là aussi, quand l’ignorance et l’injustice (mauvaises intentions) s’en mêlent, elles font des dégâts.



L’autre type de divergence, qui relève des opinions contraires, touche aussi bien aux éléments fondamentaux (usûl) que subsidiaires (furû’) de la religion. Selon la grande majorité des savants, il n’y a qu’une bonne opinion dans ce domaine. L’expression disant que, pour une question donnée, chaque savant a raison, porte sur les divergences de type complémentaire (ikhtilâf tanawwa’), non contradictoire (ikhtilâf tadhâd) car inconjugables.



Néanmoins, souvent, une opinion fausse s’appuie sur des éléments ou des arguments justes. Il n’est donc pas pertinent d’entièrement la rejeter. C’est le cas des divergences qui opposent les traditionalistes dans les questions qui touchent au destin, aux Attributs, aux Compagnons. La plupart des divergences entre légistes des générations récentes sont de ce type. Les divergences entre innovateurs posent moins problème, car plus évidentes.

Ainsi, les divergences de type complémentaire donnent raison aux deux opinions en présence, et sont tolérées par le Coran. Le problème, comme nous l’avons vu, c’est quand les passions s’en mêlent, et qu’on s’attaque impunément à la partie adversaire.[1]



Les divergences naissent souvent des incompréhensions



Seuls les textes du Coran et de la sunna sont à même de trancher sur les divergences qui touche aussi bien aux éléments fondamentaux (usûl) que subsidiaires (furû’) de la religion. Sans y retourner, les arguments des uns et des autres restent infondés et aucune des parties en présence n’est à même de savoir où est la vérité. Si ce n’était la Miséricorde divine qui s’étendait sur eux, ils ne se toléreraient pas et ne se supporteraient pas les uns les autres. Sous l’ère des deux trois premiers Khalifes, les cœurs étaient encore soudés grâce à cette bienveillance du ciel, mais par la suite, la division (ikhtilâf madhmûm) déchira les rangs à coups « d’excommunication » réciproque (takfîr, tafsîq) au meilleur des cas, mais les choses pouvaient aller plus loin. Emprisonnement, torture, et mise à mort étaient le sort que réservaient les innovateurs, à l’instar des kharijites, à leurs adversaires.[2]



Les causes de la mauvaise divergence



La division entre deux groupes provient soit des mauvaises intentions mues, entre autres, par l’animosité, la jalousie, et l’amour du pouvoir. C’est ce qui pousse à dénigrer l’autre tendance et à vouloir le dessus sur elle. En parallèle, on est enclin au discours de celui avec qui on lié par l’amitié, la même tendance, école, région, etc. Il y a un intérêt à le défendre, car il rapporte honneur et pouvoir. Ce genre de conflit, qui est courant entre les hommes, nait de l’injustice.



Soit, la division provient de l’ignorance dans le sens où les parties en présence ne pénètrent pas les tenants et les aboutissants de la question qui les sépare. Il est possible également qu’elles n’aient pas connaissance de la preuve textuelle sur laquelle s’appuie l’autre ou tout simplement qu’elles ne soient pas capables de détecter la part de vérité qui se trouve chez l’autre, quand bien elles maitriseraient leurs propres arguments. L’ignorance et l’injustice sont à l’origine de tous les maux entre les êtres humains, comme le révèle le Verset : [L’homme l’a alors prise, il était certes un grand injuste et un grand ignorant].[3]



La négligence dans l’application des lois est susceptible d’engendrer la mauvaise divergence



Le Coran nous apprend qu’Allah insuffla entre les chrétiens la haine et l’animosité jusqu’à la fin du monde, pour avoir délaissé en partie Sa Loi. Les musulmans qui dénotent la même négligence, toute proportion gardée, ont droit à leur part de division.[4] La division va entrainer leur perte, contrairement à l’union qui est à l’origine de la réforme et de la bonne santé du groupe. C'est pourquoi l’union est une miséricorde alors que la division est un châtiment.[5] L’innovation est rattachée à la division comme la Tradition est rattachée à l’union. C'est pourquoi on dit les gens de l’union et de la Tradition en opposition aux gens de la division et de l’innovation.[6] La miséricorde est du côté des traditionalistes et le châtiment du côté des innovateurs proportionnellement à leur éloignement de la vérité.[7]



Même la divergence tolérée peut engendrer la perdition



Le Prophète (r) a interdit la divergence qui implique de renier la vérité qui se trouve chez la partie adverse. La chose est si grave qu’elle entraina la perte des civilisations anciennes. La leçon est d’éviter le plus possible d’imiter les damnées en veillant à l’unité du groupe. Malheureusement, la division qui déchire les musulmans est de cet ordre. Avoir raison sur un point ne serait ce qu’en partie, ne justifie pas de rejeter la vérité qui se trouve chez l’autre. C’est ce qui fait qu’on peut avoir raison d’un point de vue, mais avoir tort en refusant d’admettre la divergence, quand elle est de type complémentaire. L’ignorance consiste souvent à démentir une chose qu’on ne connait pas, car il est plus facile de cerner ce qu’on connait. Autrement dit, contrairement à ce qu’on connait, ce qu’on ne connait pas n’a pas de limite.[8]

Notons que la divergence tolérée dans les points subsidiaires de la religion peut prendre de mauvaises proportions, si celle-ci est accompagnée des passions. L’effort d’interprétation n’est donc pas blâmable en lui-même, quand le seul but est la recherche de la vérité.[9]



Les passions subtiles



Sheïkh el Islam ibn Taïmiya nous révèle : « Parmi les éléments en relation avec ce point : nous devons savoir qu’un grand homme au niveau du savoir et de la piété, parmi les Compagnons, leurs successeurs, et tous ceux qui viendront après eux jusqu’à la fin du monde, qu’ils soient d’ahl el Baït ou non, peut très bien faire un effort d’interprétation basé sur des conjectures, voire des passions subtiles qui auront de mauvaises conséquences. Il ne convient pas de le suivre sur son erreur, bien qu’au même moment, il compte parmi les pieux et les élus de Dieu.

Malheureusement, ce genre d’erreur perturbe deux catégories d’individus :

- Ceux qui l’encensent, et qui veulent absolument lui donner raison et le suivre dans son erreur.

- Ceux qui le condamnent et qui remettent en question à cause de cette erreur sa piété et son statut de wali. Ils vont jusqu’à douter de sa crédibilité et qu’il soit des habitants du Paradis.

Or, ces deux voies contraires sont aussi égarées l’une que l’autre.



Les gens des passions parmi les kharijites et les rafidhites, notamment, se sont égarés par cette porte. Quant aux traditionalistes qui suivent la voie de la modération encensent tous ceux qui le méritent ; ils les aiment et les prennent pour alliés, tout en gardant la vérité entre les yeux. Ils encensent la vérité et sont cléments envers les hommes. Ils savent pertinemment qu’un même homme peut avoir des bons et des mauvais côtés (récompenses/péchés) ; il est louable d’un côté, et blâmable d’un autre côté ; il mérite une récompense d’un côté et est passible du châtiment d’un autre côté ; on l’aime d’un côté et on le déteste d’un autre côté. Cette tendance est celle des traditionalistes, et s’oppose notamment aux kharijites et aux mu’tazilites. »[10]



Shawkânî fait remarquer qu’un chauvinisme très subtil se cache souvent dans les débats entre deux savants respectables les poussant, éventuellement, à chercher tout ce qui leur tombe sous la main en vue de conforter leur position et faire flancher celle de l’autre, quand bien même ils seraient convaincus qu’elle est plus forte. Les plus objectifs et impartiaux ne sont pas épargnés par ce sentiment, surtout en présence de témoins. Il est extrêmement difficile dans ces conditions de faire abstraction de son orgueil. Peu se font violence et acceptent de perdre la face, au nom de la vérité.[11]



Dhahabî note que les savants de même hiérarchie ne sont pas épargnés par les passions subtiles. Quand l’un d’entre eux atteint les sommets de la « gloire », il devient souvent la cible de ses adversaires.[12]



Ibn Rajab attire l’attention sur un point subtil qui échappe à beaucoup de gens. Bon nombre d’imâm qui émettent une mauvaise opinion ont droit à une récompense pour leurs efforts d’interprétation. Ils ne sont donc pas blâmables. Cependant, ceux qui adoptent leur position n’ont pas toujours la même excuse. Ils peuvent l’avoir adopté juste parce qu’elle vient de leur leader, non parce qu’ils pensent que c’est la vérité. La preuve, c’est que si elle était venue d’un autre, il n’aurait pas eu la même réaction. Ainsi, contrairement à leur Imâm, ils ne sont pas dans une optique de recherche de la vérité, mais de chauvinisme aveugle. Ils ne se font pas à l’idée qu’il peut se tromper, bien que ce soit tout à fait naturel.[13]



À suivre…







[1] Iqtidhâ e-sirât el mustaqîm (1/149-153).

[2] Majmû’ el fatâwâ (17/311).

[3] Les coalisés ; 72 voir : Iqtidhâ e-sirât el mustaqîm (1/148).

[4] Majmû’ el fatâwâ (1/14-15).

[5] Majmû’ el fatâwâ (3/421).

[6] El istiqâma (1/42).

[7] Majmû’ el fatâwâ (4/52).

[8] Iqtidhâ e-sirât el mustaqîm (1/143-145).

[9] El istiqâma d’ibn Taïmiya (1/31-32).

[10] Minhâj e-sunna (4/543).

[11] Adab e-talab de Shawkânî (p. 81).

[12] Siar a’lâm e-nubalâ (10/8-9).

[13] Jâmi’ el ‘ulûm wa el hikam (2/267-268).

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  #2  
ÞÏíã 31 Mar 2013, 04:45 PM
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La divergence entre traditionalistes

(Partie 2)



Ibn el Mubârak : « En dénigrant les savants on perd son au-delà, en dénigrant les émirs, on perd sa vie d’ici-bas, et en dénigrant les frères, on perd sa bonne réputation. » [Ibn ‘Asâkir (32/333).]



Voir notamment : el ibâna de Mohammed el Imâm, qui fut préfacé par cinq sheïkh du Yémen, et lu et révisé par Sheïkh Rabî’.



Nous sommes toujours avec le paragraphe : Les passions subtiles



Conclusion, il n’est pas permis de préférer une opinion sans preuve et de s’y accrocher aveuglément sous prétexte qu’elle vienne d’un tel. Quand on n’a pas les moyens de regarder dans les textes, on est obligé de se fier à son sheïkh (taqlîd), mais sans donner son avis ni donner tort ou raison à qui que ce soit. Quand on a les moyens de faire la part des choses, on peut se permettre de prendre la vérité qui est chez lui, de rejeter ses opinions fausses, ou faute d’arguments suffisants, de s’abstenir de se prononcer. Les hommes n’ont pas tous la même capacité intellectuelle de la même façon qu’ils n’ont pas tous la même capacité physique.[1]



La meilleure réaction envers quelqu’un qui a désobéi à Allah avec toi, c’est d’obéir à Allah avec lui



Selon Sa’îd ibn el Musaïyib, ‘Omar (t) a dit : « La meilleure réaction envers quelqu’un qui a désobéi à Allah avec toi, c’est d’obéir à Allah avec lui. »[2]



Un jour, l’Imâm Ahmed questionna des étudiants qui étaient venus le visiter : « D’où venez-vous ?

- De l’assemblée d’Abû Kuraïb. Ce dernier contestait certains points à l’Imâm. Pourtant, celui-ci leur conseilla d’apprendre avec lui et de retranscrire ses narrations.

- Retranscrivez ses narrations, car c’est un homme vertueux.

- Mais, il dit du mal de toi ! Il prit la chose avec douceur et sans le moindre ressentiment.

- Fa aïyu shaïin hailati ! Que puis-je y faire ? Un homme vertueux qui fut éprouvé par moi. »[3]



Sheïkh el Islam ibn Taïmiya déclare : « Moi, je n’ai aucun ressentiment envers ceux qui s’opposent à moi, et qui outrepassent les limites d’Allah en me taxant de mécréant ou de pervers ; qui calomnient à mon encontre, ou encore qui font preuve avec moi de chauvinisme païen. Je ne dépasse pas les limites d’Allah avec eux, mais je mesure mes paroles et mes gestes, et je les juge d’après la balance de la justice (incarnée par le Coran ndt.)… La raison, c’est que la meilleure réaction envers quelqu’un qui a désobéi à Allah avec toi, c’est d’obéir à Allah avec lui. »[4]



On ne blâme pas quelqu’un qui prend la parole d’un savant



Il ne convient ni de blâmer ni d’exclure quelqu’un qui prend la parole d’un savant sur une question qui relève de l’effort d’interprétation, surtout quand il existe une divergence sur le sujet. Dans ce cas, il incombe d’opter pour l’opinion la plus vraisemblable, sinon, il est possible de se fier à l’avis d’un érudit de référence en faisant son taqlîd.[5] Néanmoins, si nous respectons les savants qui se trompent, cela ne nous empêche pas de suivre ce que nous croyons être la vérité.[6]



L’erreur d’un savant peut entrainer de mauvaises réactions



L’une des causes à l’origine de la fitna est la réaction disproportionnée prises face aux erreurs d’un savant ou autre. Certains peuvent penser qu’il l’ait fait volontairement, ou qu’ils n’accordent aucune excuse aux erreurs commises. En réalité, chacun y va de son effort d’interprétation, bien que tant ce fameux savant que ceux qui le condamnent soient dans l’erreur. Tous sont excusables, en fonction de leurs intentions. Cela veut dire également qu’ils peuvent tous autant qu’ils sont être condamnables, voire qu’une partie des deux.[7] Ibn ‘Abd el Barr souligne que les paroles d’un savant ne seront pas interprétées de la même façon en fonction de son humeur. Avant tout, il est un homme. Parfois, la colère le pousse à proférer des choses qu’il ne dit pas en temps normal. Les experts tiennent compte de cet élément, et font la part des choses.[8]



Muslim ibn Yassâr disait : « Prenez garde aux polémiques, car c’est le moment propice où le savant a des réactions irréfléchies, et Satan en profite pour l’amener à la faute. »[9]



Les erreurs des traditionalistes confortent les égarés dans leur égarement



Toute proportion gardée, les philosophes s’imaginaient que les ash’arites étaient les représentants légitimes de la dernière religion révélée. Ils profitèrent de leur faible bagage religieux et philosophique pour mettre à mal leurs principes, grâce à des arguments rationnels imparables, mais aussi religieux. Ce qui eut pour résultat qu’ils campèrent davantage sur leurs idées. Ils pouvaient remercier indirectement les ash’arites qui avaient prêté leur flanc à leurs attaques acerbes.[10]

Parfois, les innovateurs profitent de l’incompétence de certains savants pour les entrainer dans leur égarement, et pour mieux injecter leur propagande.[11] Ils sont à l’affut du moindre faux pas pour jeter le discrédit sur eux. Leurs erreurs les confortent dans leur égarement,[12] surtout dans la mesure où ces mêmes traditionalistes n’ont pas la perspicacité suffisance pour les contrer.[13]



C’est pourquoi, il incombe de réfuter les égarés en ayant une connaissance parfaite de la sunna. Sinon, ils risquent d’ouvrir une porte sur les points où leur détracteur omet de la suivre, puis de s’en servir contre lui pour conforter leur égarement. Leur argument, même faux, devient plus consistant face à la faiblesse de leur adversaire qui pourtant est plus proche de la vérité.[14]



La balance des bons et des mauvais côtés



Selon ‘Urwa ibn e-Zubaïr, el Miswar ibn Makhrama se rendit chez Mu’âwiya au milieu d’une délégation pour lui exposer une affaire. Après la séance, Mu’âwiya le prit à part pour lui demander : « Miswar ! Où en sont tes critiques sur les émirs ?

- Laisse ce sujet de côté et préoccupe-toi de l’affaire pour laquelle nous sommes venus !

- Non, par Allah ! Je veux que tu me dises en face ce que tu me reproches. »

Son interlocuteur lui fit une liste de ses plaintes sans rien oublier. Puis, le Prince des croyants reprit la parole pour dire : « Je ne suis pas à l’abri de la faute, mais, Miswar, es-tu d’accord avec moi pour dire que mes actions en vue d’améliorer l’intérêt général sont multipliées par dix, ou bien ne sais-tu que compter les défauts et fermer les yeux sur les bonnes œuvres ?

- Non, par Allah ! Nous ne faisons qu’évoquer les péchés dont nous t’avons fait part.

- Je reconnais devant Allah chaque péché que j’ai commis. Mais, toi, Miswar, n’as-tu pas des péchés que tu gardes en toi et pour lesquels tu craignes de périr au cas où Allah daignerait te les pardonner ?

- Si !

- Alors, qu’est-ce qui te permet de croire que tu es plus enclin à te faire pardonner que moi ? Par Allah, j’ai bien plus de responsabilités que toi, pourtant, si j’avais l’alternative entre choisir Allah (I) et n’importe qui d’autre, j’opterais pour le premier sans la moindre hésitation. J’adhère à une religion dans laquelle le Très-Haut accepte les œuvres et rétribue pour les bonnes, mais aussi pour les mauvaises œuvres, bien qu’Il puisse ne pas tenir compte de ces dernières. J’espère qu’Il me multipliera chacune de mes bonnes actions, en sachant que j’honore des responsabilités dont ni toi ni moi ne pouvons évaluer l’importance ; la prière, le djihâd, la loi d’Allah, et plein d’autres que tu serais incapable de dénombrer quand bien même je t’en dresserais une liste. Alors, pense à cela ! »[15]

Sa’îd ibn el Musayïb : « Tout savant, tout homme honorable ou de haut rang a des défauts. Cependant, quand on a plus de bons que de mauvais côtés, les bons côtés l’emportent ; et quand on a plus de mauvais côtés, ce sont eux qui l’emportent. »[16]



Sufiân e-Thawrî : « Personne n’est à l’abri de l’erreur, mais tout est fonction de l’ascendant : quand la mémoire est prépondérante à l’erreur, on est un érudit (hâfizh), mais quand l’erreur est prépondérante à la mémoire, on perd sa crédibilité. »[17]



‘Abd Allah ibn el Mubârak : « Ne mentionnent pas les défauts quand c’est les qualités qui l’emportent, et ne mentionnent pas les qualités quand c’est les défauts qui l’emportent. »[18]



Il est également l’auteur des paroles : « Un homme ayant un grand passé dans l’Islam et ayant laissé une bonne trace, peut très bien être l’auteur d’un écart et d’une faute dans lesquels il ne faut pas le suivre. »[19]



L’Imam Ahmed : « Aucune critique n’est acceptée contre un homme dont la crédibilité est affirmée, sauf si elle dissipe toute suspicion. »[20]



Ibn ‘Abd el Barr confirme cette règle.[21]



Ibn Jarîr Tabarî : « Si on devait discréditer et refuser le témoignage de toute personne ayant été accusée de telle ou telle mauvaise tendance, il faudrait délaisser la plupart des traditionnistes de tous les horizons. Tous ont été d’une manière ou d’une autre été stigmatisé par un groupe. »[22]



À suivre…








[1] Majmû’ el fatâwâ (35/233).

[2] Rapporté par el Baïhaqî dans el jâmi’ fî shu’ab el îmân (12/310-311).

[3] Siar a’lâm e-nubalâ (11/177).

[4] Majmû’ el fatâwâ (1/14-15).

[5] Majmû’ el fatâwâ (20/207).

[6] Majmû’ el fatâwâ (21/64) ; voir également : Iqtidhâ e-sirât el mustaqîm (2/83).

[7] Majmû’ el fatâwâ (10/546-547).

[8] Jâmi’ bayân el ‘ilm wa fadhlilî (2/1102).

[9] E-sharî’a d’el Ajjûrî (n° 121).

[10] Minhâj e-sunna (3/361-362).

[11] Voir : bayân talbîs el jahmiya (2/79-81).

[12] Majmû’ el fatâwâ (4/155).

[13] Majmû’ el fatâwâ (12/23).

[14] Dar-u ta’ârudh el ‘Aql wa e-Naql (6/210-211).

[15] Rapporté par Ma’mar dans jâmi’ bi dhaïl musannaf ‘Abd e-Razzâq (11/344).

[16] Jâmi’ bayân el ‘ilm wa fadhlilî d’ibn ‘Abd el Barr (2/821).

[17] Rapporté par el Khatîb dans el kifâya (n° 408).

[18] Siar a’lâm e-nubalâ de Dhahabî (8/71).

[19] El istiqâma d’ibn Taïmiya (2/219-220).

[20] Tahdhîb e-tahdhîb (7/273).

[21] Jâmi’ bayân el ‘ilm wa fadhlilî d’ibn ‘Abd el Barr (2/1093).

[22] Hadî e-sârî muqaddima Fath el Bârî d’ibn Hajar (p. 605).

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  #3  
ÞÏíã 01 Apr 2013, 04:41 PM
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La divergence entre traditionalistes

(Partie 3)



Ibn el ‘Arabî au sujet de son Sheïkh el Ghazâlî : « Si nous ne sommes qu’une goûte au milieu de son océan, nous ne faisons que le réfuter avec ses propres paroles. » [Siar a’lâm e-nubalâ (10/8-9).]



Voir notamment : el ibâna de Mohammed el Imâm, qui fut préfacé par cinq sheïkh du Yémen, et lu et révisé par Sheïkh Rabî’.



Nous sommes toujours avec le paragraphe : La balance des bons et des mauvais côtés



Il est impensable qu’une grande référence de l’Islam s’oppose sciemment à un point de la religion, aussi clair soit-il. Quand l’un d’eux se trompe, nous lui accordons des circonstances atténuantes.[1] Malgré ses bonnes intentions et tous les efforts qu’il entreprend à la recherche de la vérité, il n’est pas infaillible.[2]



Ses erreurs sont insignifiantes en comparaison à son œuvre et à sa fidélité aux textes ; celles-ci se noient dans l’océan de ses bonnes actions. Il est surtout connu pour mettre la vérité au-dessus de tout, en faisant abstraction des considérations personnelles.[3]



L’Imâm ibn Khuzaïma remettait en question le hadîth disant qu’Allah avait créé Adam à Son Image. Selon lui, en allant ainsi à l’encontre du consensus des savants comme le stipule ibn Taïmiya,[4] l’image revenait à Adam. C’est exactement ce genre d’interprétation que l’Imam Ahmed attribuait aux jahmites.[5]



Pour sa défense, e-Dhahabî met en avant : « Ibn Khuzaïma tient une grande place dans nos cœurs. Nous les vouons un grand respect en raison de son savoir et de sa religiosité. Il était fidèle à la sunna. Dans son ouvrage e-tawhîd, épais d’un seul volume bien fourni, il interprète le hadîth de « l’Image ». Or, en règle générale, en interprétant certains Attributs, on est excusable.



Quant aux anciens, ils n’ont jamais eu recours à l’interprétation des textes (ta-wîl)… Néanmoins, si chaque erreur qui résulte d’un effort d’interprétation et venant d’un savant connu pour sa bonne croyance et sa soumission à la vérité, nous devions le détruire et le taxer d’innovateur, il y aurait très peu d’imam qui échapperaient à notre courroux. »[6]



Comprendre, mais sans cautionner ; cela ne justifie pas qu’on l’imite sur son opinion.[7] Nous l’aimons pour sa fidélité à la sunna et nous nous désolidarisons de son innovation potentielle.[8] Nous préservons son honneur tout en montrant son erreur.[9] Il serait très dangereux d’oublier tout le bienfait qu’un savant a apporté à la communauté pour un seul « forfait » entre guillemets. Cela revient à boycotter un pan entier de notre patrimoine.[10]



Surtout si l’on sait que la plupart des imams n’y ont pas échappé, mais, comme nous l’avons vu, ces derniers ont plus souvent raisons que torts. Il est très haïssable de chercher à la loupe les endroits où ils ont glissé, puis de les dévoiler en public ; à fortiori quand cela ne touche pas au cœur du crédo.[11] Malheureusement, il est une cible facile pour les envieux, avides d’assouvir leurs frustrations en jetant sur lui l’opprobre à la première occasion.[12] Certains, vils, vont jusqu’à assister à ses assises, non en vue de profiter de ses leçons bénéfiques, mais à l’affût de la moindre glissade.[13]



El Mu’allimî recense trois catégories d’individus qu’il répartit en trois degrés :

Au plus haut d’entre eux, nous avons les traditionalistes sans tâche, et qui sont connus pour leur attachement fidèle à la sunna (nous les aimons sans condition).

En bas, nous avons ceux qui sont clairement éloignés du Coran et de la sunna (ceux-là, nous nous désolidarisons d’eux).

Le milieu, la catégorie intermédiaire, est un mélange des deux précédentes (nous les aimons pour leur attachement à la sunna, et nous désolidarisons de leurs erreurs).[14]



Les traditionalistes méritent le respect malgré leurs dérapages



Yahyâ ibn Ma’în : « Je cache toutes les erreurs que je vois sur quelqu’un ; je préfère donner une bonne image de lui. Je n’ai jamais mis quelqu’un mal à l’aise, mais je le prends à part et lui montre son erreur entre lui et moi. S’il accepte, c’est tant mieux, sinon, je le délaisse. »[15]



Les critiques ayant pour ambition de dénigrer un savant, et de montrer à quel point il est ignorant sont, bien sûr, formellement condamnables. Nous ne parlons pas de la réfutation aux innovateurs, qui est une obligation religieuse et qui est un autre sujet.[16]



Ainsi, personne n’est à l’abri d’une négligence, même les plus grands. Le fait de pouvoir compter leurs erreurs est le signe qu’ils sont sur la bonne voie.[17]



Sheïkh el Islam ibn Taïmiya explique à ce sujet : « Si l’un d’eux fait une mauvaise interprétation qui somme toute est plausible, il n’est pas permis de l’évoquer en mal ni de le critiquer ; si l’on sait qu’Allah lui a pardonné sa faute. Il incombe même au regard de la foi et de la piété qu’il renferme, de l’aimer et de s’allier à lui. Il faut remplir le devoir qu’Allah a imposé envers lui, qui consiste à l’évoquer en bien, à invoquer le pardon en sa faveur, etc. »[18]



Son élève ibn el Qaïyim a des paroles qui vont dans ce sens.[19]



Garder le bon soupçon envers les traditionalistes



Une même parole utilisée par deux individus différents peut vouloir dire chez l’un la plus grande des vérités, et chez l’autre, le plus grand des mensonges.[20] Un homme intègre (sadîq) et un hérétique (zandîq) peuvent dire exactement la même chose, mais avec des intentions différentes. Ibn Hibbân goutta aux fruits amers de ce genre d’amalgame. Il fut banni par le corps des savants (pas tous en réalité) ; ils le dénoncèrent au Khalife de l’époque qui mit sa tête « à prix ». Son discours fut malheureusement mal interprété. L’Imâm Dhahabî lui trouvera des circonstances atténuantes dignes de son rang.[21]



À suivre…








[1] Majmû’ el fatâwâ (20/232).

[2] Majmû’ el fatâwâ (13/64-65).

[3] Majmû’ el fatâwâ (11/43) ; voir : Minhâj e-sunna (4/134-135).

[4] Bayân talbîs el jahmiya (6/373).

[5] Tabaqât el hanâbila d’Abû Ya’lâ (2/236).

[6] Siar a’lâm e-nubalâ (14/374-375).

[7] Majmû’ el Fatâwâ (6/61).

[8] Siar a’lâm e-nubalâ (14/374-375).

[9] I’lâm el mawqi’în d’ibn el Qaïyim (3/283).

[10] Madârij e-sâlikîn d’ibn el Qaïyim (2/39).

[11] Majmû’ e-rasâil d’ibn Rajab (2/637).

[12] E-thiqhât d’ibn Hibbân (8/26).

[13] Majmû’ rasâil ibn H

[14] E-tankîl d’el Mu’allimî (2/329).

[15] Siar a’lâm e-nubalâ (11/83).

[16] El farq baïna e-nasîha wa e-ta’yîr d’ibn Rajab (p. 25-26).

[17] Sharh mâ yaqa’u fîhi e-tashîh d’Abû Hilâl el ‘Askarî (p. 6).

[18] Majmû’ el fatâwâ (28/234).

[19] I’lâm el mawqi’în d’ibn el Qaïyim (3/283).

[20] Madârij e-sâlikîn d’ibn el Qaïyim (3/521).

[21] Siar a’lâm e-nubalâ (16/96).

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  #4  
ÞÏíã 02 Apr 2013, 04:53 PM
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La divergence entre traditionalistes

(Partie 4)



Je ne veux tirer vengeance de personne parmi ceux qui ont menti sur moi et qui m’ont fait subir une injustice. Je décharge devant Dieu tout musulman m’ayant fait du mal. Je souhaite le bien à tous mes frères, comme s’il s’agissait de ma propre personne. [Majmû’ el fatâwâ (28/55) d’ibn Taïmiya.]



Voir notamment : el ibâna de Mohammed el Imâm, qui fut préfacé par cinq sheïkh du Yémen, et lu et révisé par Sheïkh Rabî’.



Faire la balance des avantages et des inconvénients



Déjà, il incombe de véhiculer aux gens simples les questions claires de la religion à même de maintenir l’unité du groupe, sans entrer dans certains détails porteurs de la division.[1] L’homme sensé tient compte du contexte et de son audition avant de se prononcer sur un domaine particulier. Parfois, le silence est d’or.[2] Il faut bien faire ses calculs et ne pas donner de l’eau au moulin des égarés en citant leurs arguments dans n’importe quelle assemblée, même en vue de les réfuter. Car, pas tout le monde n’est en mesure de les appréhender ; ceux-ci risquent même de s’imprégner dans le cœur des plus faibles.[3] C’est du pain béni pour les innovateurs ! On ne pouvait faire mieux pour leur rendre service !



En outre, il y a des situations où il vaut mieux éviter de faire la morale à un groupe, notamment quand ils sont trop contaminés par les passions sous ses deux formes (corporelles/intellectuelles) et suffisamment forts pour résister aux pressions. Il est même possible que la situation s’envenime et que le mal prenne de l’ampleur.[4] Parfois, il est préférable de laisser quelqu’un dans son état, même blâmable. Il vaut mieux avoir un peu de lumière que pas du tout. Et c’est ce qu’il pourrait se passer s’il se sent attaquer.[5] Surtout quand les mauvais sont en surnombre et que la morale n’a plus d’effet.[6]



Nous pouvons recenser quatre cas de figure dans le domaine de la morale :

1- les avantages l’emportent sur les inconvénients ; elle devient tolérée, voire obligatoire.

2- Les inconvénients l’emportent sur les avantages ; elle devient interdite.

3- Les inconvénients et les avantages se valent ; la chose est laissée à l’initiative du savant qui tiendra compte de l’intérêt supérieur et du moindre mal.

4- Il est difficile de déterminer qui des avantages et des inconvénients l’emportent ; même chose que le point précédent.[7]



Exemples concrets de la mauvaise application de ces règles



Un évènement mit fin aux cours des traditionnistes, à la grande mosquée jâmi’ el Qasr. Certains jeunes zélés s’étaient avisés à y critiquer les négateurs et à griffonner un ouvrage d’Abû Nu’aïm d’insultes et de malédiction. Le doyen des lieux en fut informé, et il ne lui en fallut pas plus pour imposer une punition collective aux adeptes du crédo orthodoxe.[8]



À l’époque où le conflit entre les hanbalites et ash’arites faisait rage, ce même Abû Nu’aïm fut la cible de ses concitoyens qui le mirent en quarantaine. Un groupe d’étudiant se rendit chez Abû Bakr e-Dhakwânî. Après le cours, l’un d’entre eux proposa à ses amis d’assister à l’assise d’Abû Nu’aïm, ce qui déclencha la colère des autres. Ces derniers faillirent le luncher à mort couteaux à la main – ces couteaux servaient à tailler leur plume. Aux yeux de Dhahabî, cette bande d’ignorants scélérats était loin d’être des traditionnistes dignes de ce nom.[9]



‘Abd el Khâliq ibn Abî Mûsâ el Hâshimî était connu pour être dur et intransigeant envers les innovateurs. Il ne supporta pas qu’on contrevienne à la religion, et entrait dans une colère terrible qu’il affichait au visage du coupable. Malheureusement, ses « humeurs », qui firent tache d’huile dans les rangs de ses élèves, mais aussi du peuple, débouchèrent sur de très violentes querelles qui firent couler le sang. Dhahabî fait remarquer que les savants ont leur part de responsabilité dans ce genre de faits divers.[10]



Un jour, ibn Khanb dicta à ses élèves les annales sur les fastes des trois premiers khalifes. Abû el Fadhl e-Sulaïmânî, qui était présent, se leva précipitamment pour crier : « Écoutez-moi ! Cet homme est un charlatan, ne prenez pas de lui ! » Puis, il quitta les lieux en guise de protestation.[11] Malgré son érudition, ce grand spécialiste en hadîth, n’en était pas à son premier méfait.[12]



L’un des plus grands fléaux qui touchent au monde scientifique, est l’éclosion d’intrus qui pensent savoir, alors qu’ils ne connaissent rien. Contrairement à leurs aspirations, ils sont plus nocifs qu’autre chose.[13] Ils sont imbus d’eux-mêmes, alors qu’ils sont sans cervelle. Ils sont une honte à la discipline, alors qu’ils pensent avoir atteint les sommets, malgré leur faible bagage.[14]



La baraka est avec les anciens,[15] car, comme le souligne ibn Qutaïba, aguerris par les années et l’expérience, ils prennent les choses avec sagesse, et, contrairement aux plus jeunes, ne se laissent pas emporter par le zèle. Ils sont beaucoup plus immunisés contre les ambiguïtés, et sont moins prompts à tomber dans les griffes d’Iblîs. Leur maitrise de soi est leur arme.



La jalousie et les conflits d’intérêts



Certains gens, qui sont attirés par la notoriété et les honneurs, sont malheureusement éprouvés, comme le révèle le hadîth selon lequel le Prophète (r) a dit : « Deux loups au milieu des moutons ne sont pas plus nuisibles pour la religion de l’individu que son attachement aux biens et aux honneurs. »[16] Il s’agit de l’amour de la notoriété et de la dignité.



Selon el Khallâl, Sufiân [probablement e-Thawrî] a dit : « L’amour du pouvoir est plus alléchant aux yeux d’un homme que l’or et l’argent, et quand on aime le pouvoir on est à l’affût des défauts des autres. »[17]



Ce dernier envoya à ‘Abbâd ibn ‘Abbâd un courrier dans lequel il lui fit les recommandations : « … Ne compte pas parmi les gens qui aiment que leur parole soit exécutée, qu’elle soit répandue, ou, pour le moins, écoutée de sorte que dès qu’on s’abstient de le faire, cela se voit immédiatement sur eux. Ne recherche surtout pas le pouvoir qui est plus alléchant aux yeux d’un homme que l’or et l’argent. Ce domaine est si obscur que seuls les savants simsâr (chevronnés ndt.) peuvent en détecter les contours. Remets-toi en question et œuvres avec intention. Sache que les hommes se rapprochent d’une époque où la mort sera préférable à celle-ci. Salâm ! »[18]



Il fit également l’aveu : « J’étais en quête du « pouvoir » quand j’étais jeune. Quand je voyais un homme, adossé sur un pilier entouré d’élèves, je l’enviais. Mais, quand j’y suis parvenu, j’ai su ce que c’était vraiment. »[19]



Mâlik ibn Dînâr : « Quand on apprend pour mettre en pratique, on devient modeste, mais quand on apprend pour autre chose, on prend des ailes. »[20]



El Fudhaïl ibn ‘Iyâdh : « Quand on aime le pouvoir, on est forcément envieux, et c’est ce qui pousse à attaquer et à chercher les défauts des autres. La chose la plus pénible est d’entendre des compliments sur les autres. »[21]



Il est plus dur de remédier à l’amour du pouvoir que de déplacer des montages.[22] Certains savants sont éprouvés par l’orgueil et l’ostentation. Bien que la vérité puisse sortir de leur bouche et qu’ils affichent une grande jalousie pour la religion, il est possible qu’Allah leur mette à dos un ennemi qui leur fait du mal, en punition à leurs mauvaises intentions. L’amour du pouvoir est un fléau subtil pourtant répandu chez les légistes.[23]



L’humilité est une vertu qui fait gagner, contre toute attente, la considération des autres.[24] Rien ne sert d’avoir une montagne de science, si on manque de modestie, on n’atteindra jamais les nues. Au contraire, plus les savants imbus d’eux-mêmes apprennent, plus Allah les humilie.[25] L’étudiant modeste est comme une surface concave ; plus elle est basse et plus elle accueille de l’eau.[26]

















[1] Majmû’ el fatâwâ (28/234).

[2] El muwâfaqât de Shâtibî (0/167-172).

[3] Voir : riyâdh e-nufûs fî tabaqât ‘ulamâ el Qaïrawân wa Afrîqiya Abû Bakr Mohammed el Mâlikî (1/204).

[4] Majmû’ el fatâwâ (14/472).

[5] Majmû’ el fatâwâ (10/364).

[6] Majmû’ el fatâwâ (14/479-480).

[7] I’lâm el mawqi’în d’ibn el Qaïyim (3/5).

[8] El muntazham fî târîkh el mulûk wa el umam d’ibn el Jawzî (18/138).

[9] Siar a’lâm e-nubalâ (17/453-464).

[10] Siar a’lâm e-nubalâ (18/547-548).

[11] Siar a’lâm e-nubalâ (15/524).

[12] Voir : el ansâb de Sam’ânî (17-200-202).

[13] Marâtib el ‘ulûm d’ibn Hazm.

[14] Marâtib el ‘ulûm d’ibn Hazm ; voir pour ces deux passages : ikhtilâf el muftîn d’el ‘Awnî (49-50).

[15] Voir : silsilat el ahâdîth e-sahîha de l’Albânî (n° 1778).

[16] Rapporté par e-Tirmidhî (2376) et Ahmed (3/456), selon Ka’b ibn Mâlik (t).

[17] Tabaqât el Hanâbila (2/14).

[18] Dham el hirs wa el mâl d’ibn Rajab.

[19] Jâmi’ bayân el ‘ilm wa fadhlilî d’ibn ‘Abd el Barr (n° 982).

[20] Jâmi’ bayân el ‘ilm wa fadhlilî d’ibn ‘Abd el Barr (n° 987).

[21] Jâmi’ bayân el ‘ilm wa fadhlilî d’ibn ‘Abd el Barr (n° 971).

[22] Jâmi’ bayân el ‘ilm wa fadhlilî d’ibn ‘Abd el Barr (n° 976).

[23] Siar a’lâm e-nubalâ (18/192).

[24] Jâmi’ bayân el ‘ilm wa fadhlilî d’ibn ‘Abd el Barr (n° 948).

[25] Jâmi’ bayân el ‘ilm wa fadhlilî d’ibn ‘Abd el Barr (n° 959).

[26] Voir : el jâmi’ d’el Khatîb (1/198).

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