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ÞÏíã 25 Mar 2013, 04:58 PM
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ÇÝÊÑÇÖí L’interaction entre le cœur et les actes







L’interaction entre le cœur et les actes

(Partie 1)



Au sujet de l’intercession prophétique dans l’autre monde : « Tout musulman qui entre en Enfer, en sortira un jour ou l’autre, selon notre tendance, « grâce » à son intercession, ou celle d’un autre, et, surtout, de La Miséricorde d’Allah Tout-Puissant. Il n’y restera dès lors plus personne ayant prononcé au moins une fois dans sa vie : lâ ilâh illâ Allah avec foi et sincérité exclusive, quand bien même, elle délaisserait après cela, les actes d’obligations. » [Voir : e-radd ‘alâ el mubtadi’a d’ibn el Bannâ el Hanbalî (471 h.).]



Louange à Allah le Seigneur de l’Univers ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !



Introduction



Voir : ârâ el murjiya fî musannafât Sheïkh el Islâm qui est une thèse ès Doctorat du D. ‘Abd Allah ibn Mohammed e-Sanad.



En ayant connaissance de la relation entre l’intérieur et l’extérieur, on dissipe de nombreuses ambiguïtés qui ont malheureusement égaré les sectateurs de tout horizon dans le domaine de la foi.[1] Les murjites renient purement et simplement cette relation, et c’est ce qui les a fait sombrer dans l’erreur.[2] La foi est composée de la parole et des actes ; la parole du cœur et de la langue et les actes du cœur et des membres.[3] Les paroles et les actes du cœur représentent l’intérieur, et la parole et les actes des membres représentent l’extérieur.[4] Le cœur est l’essence (intérieur) de la foi et les membres (extérieur) ne font que suivre ses injonctions.[5]



Les paroles et les actes du cœur composent l’essence de la foi,[6] et sont donc indispensables.[7] Allah insuffla deux choses essentielles à la nature humaine :

1- Le savoir et la reconnaissance du Seigneur avec le cœur ;

2- Qui vont entrainer l’amour et la soumission envers Lui à travers Son adoration et la recherche de Son soutien.





Par nature, l’homme est attiré vers Dieu



Par nature, l’homme est attiré vers Dieu grâce au savoir et aux actes. C’est exactement l’Islam dont parle le hadîth : « Tout nouveau-né vient au monde à l’état de nature, mais ce sont ses parents qui le rendent Juif, chrétien ou mazdéen. C’est comme un animal qui met bas son petit, est-ce qu’il peut naitre mutilé de l’oreille ? »[8] Puis, Abû Huraïra (t) récita le Verset : [la nature qu’Allah a insufflée à l’homme].[9]



La connaissance et l’adoration du Créateur sont innées à l’homme et composent, comme nous l’avons vu, l’essence de la foi. Deux symptômes, qui entrainant la mécréance, corrompent la nature humaine : l’ignorance (au niveau du savoir) et l’injustice (au niveau des actes).[10]



La connaissance précède aux sentiments et à la volonté



Il existe un phénomène de cause à effet, entre la connaissance et l’amour d’une chose à aimer ; entre la connaissance et l’encensement d’une chose à encenser ; et la connaissance et la peur d’une chose à craindre. La reconnaissance (savoir + croyance) du Seigneur par Ses Noms et Attributs pousse, d’une part, à L’encenser et à Le craindre, et d’autre part, à vouloir Lui obéir et à arborer de Lui désobéir.



Une volonté parfaite entraine forcément une action, sauf en cas d’incapacité. Il suffit de réunir une volonté parfaite et la capacité pour obtenir une prière, et toute défection provient obligatoirement d’un manque de volonté, dans la situation où on n’a aucun problème de capacité.[11] Quand on est résolu à faire l’adultère, sauf empêchement, on va forcément dans ce sens ne serait-ce qu’avec un regard, un mouvement de tête ou du corps, une parole, un pas, etc.[12]



Nous comprenons mieux désormais le hadîth : « Deux musulmans qui s’affrontent à l’épée sont voués tous deux à l’Enfer : le tueur et la victime. »[13] La victime avait également l’intention de tuer son adversaire, mais la mort mit fin à son projet. Même chose pour celui qui rêve de faire telle ou telle chose s’il avait la richesse d’un tel.[14] Son ambition ne dépasse pas ses paroles, faute de pouvoir en faire plus. Nous pouvons en dire autant pour celui qui fait la propagande de ses idées égarées ; il endosse le péché de tous ceux qu’il a influencés et qu’il a égarés dans les limites de ses moyens.



Ainsi, le tasdîq et le savoir entrainent les actes du cœur et les sensations (la volonté en acte).

L’âme est animée par deux forces



- La sensation et la conscience du bien et du mal (savoir + croyance)

- Un sentiment d’attirance envers le bien (qui va stimuler l’amour et l’espoir) et de répulsion envers le mal (qui va stimuler la haine et la peur).



La sensation du bien provoque la jouissance et la joie, tandis que la sensation du mal provoque la douleur et la détresse. Le cœur est naturellement enclin à la reconnaissance et à la soumission de Dieu, mais des éléments extérieurs viennent le corrompre et lui faire renier ce sentiment naturel.



Il y a une relation de cause à effet entre la connaissance et l’amour du bien, de la même manière qu’il y a une relation de cause à effet entre la connaissance et la haine du mal. Or, deux facteurs font obstacle à ce mécanisme ; les passions intellectuelles qui pervertissent la connaissance de la vérité et les passions corporelles qui pervertissent la soumission à cette vérité.



L’essence de la foi est la somme du tasdîq et des actes du cœur. Un tasdîq non animé par l’amour et la crainte du divin est inutile. C’est exactement ce que les anciens reprochaient aux jahmites, car cela revient à accepter la foi de Pharaon, Satan et des Juifs.[15]



La jalousie et l’orgueil font obstacle à la connexion naturelle entre un cœur sain et Son Créateur qui, à l’absence de ces éléments perturbateurs, est la chose la plus aimée dans l’absolu. Le tasdîq et le savoir ne suffisent pas en eux-mêmes, quand le cœur est pollué. Seul un cœur sain est à même de concrétiser le monothéisme pur, la religion fidèle (hanîfiya) à Dieu, celle d’Ibrahim, Son Ami.



Ainsi, la force du savoir doit absolument être accompagnée d’une autre force naturelle, et qui est l’amour d’Allah. Ces deux forces se renforcent mutuellement ; le savoir renforce les actes et inversement. Plus on connait le Très-Haut, plus on L’aime, plus on L’évoque et plus on fait des efforts dans les œuvres et dans Sa connaissance à travers Ses Noms et Attributs. À l’inverse, quand on déteste une chose, on évite de l’évoquer en bien, et, à terme, on en arrive à l’oublier, ou, au meilleur des cas, à en avoir un souvenir très faible.



À suivre…






[1] Majmû’ el fatâwa (7/646).

[2] Majmû’ el fatâwa (7/646).

[3] Majmû’ el fatâwa (2/271).

[4] Majmû’ el fatâwa (7/672).

[5] Jâmî’ e-rasâil (1/243).

[6] Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql d’ibn Taïmiya (3/173).

[7] Majmû’ el fatâwa (7/529).

[8] Rapporté par el Bukhârî (4755, 6599) et Muslim (2658), selon Abû Huraïra (t).

[9] Les Romains ; 30 ; voir : baïyân talbîs el jahmiya (2/480).

[10] Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (3/137).

[11] Majmû’ el fatâwa (6/574).

[12] Jâmî’ el masâil (1/243).

[13] Rapporté par el Bukhârî (31) et Muslim (1680).

[14] Voir notamment : el Bukhârî (5026).

[15] Voir pour ce point : Majmû’ el fatâwa (7/307).

ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #2  
ÞÏíã 26 Mar 2013, 04:44 PM
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L’interaction entre le cœur et les actes

(Partie 2)



Voir : ârâ el murjiya fî musannafât Sheïkh el Islâm qui est une thèse ès Doctorat du D. ‘Abd Allah ibn Mohammed e-Sanad.



Les parasites faisant obstacle à ce mécanisme



Il est certes possible d’à la fois connaitre et détester Dieu, mais c’est à cause d’un tasdîq et d’un savoir faibles ; ils sont tellement faibles qu’ils n’ont aucun impact positif sur les sentiments et les actes. C’est alors ce sentiment de haine qui prend le dessus et qui fait obstacle à la foi, car la connaissance parfaite/valide (tamm) est une condition (shart) pour l’obtenir.



La foi est fondée sur deux piliers : croire (qui est l’essence de la parole du cœur) et aimer (qui est l’essence de l’acte du cœur) le Tout-Puissant. Un amour parfait/valide s’exprime forcément dans les paroles et les actes extérieurs, comme nous l’avons vu. Il est faux de confiner toute la foi dans le savoir et le tasdîq. L’amour est indispensable au savoir, et ce dernier est une condition pour obtenir cet amour, de la même façon que la vie est une condition pour obtenir le savoir. Néanmoins, le contraire n’est pas vrai, car on peut connaitre une chose sans l’aimer. Il y a même beaucoup de choses que l’on connait et auxquelles on croit, et que pourtant on déteste.



Il n’y a donc pas de corrélation entre croire à une chose et l’aimer, mais au même moment, nous savons qu’Allah est digne d’être aimé et adoré. Le cœur renferme cette double notion ; la connaissance et l’obéissance à l’Être supérieur. Croire en Son existence ne suffit pas pour prétendre à la foi, mais il incombe en plus de cela, de Lui vouer un sentiment d’amour. Cette croyance doublée de cet amour va se répercuter sur les membres à travers la parole et les actes, qui, à leur tour, sont l’implication, la preuve, et l’effet des sentiments. Les membres exercent également, en retour, une influence sur le cœur. Cette inter-influence est donc réciproque.



L’interaction entre le cœur et les actes



Néanmoins, le cœur est l’essence et le corps en est la partie subsidiaire d’où il puise sa source ; l’essence elle-même se renforce et se raffermit grâce à sa partie subsidiaire.



Le Coran nous fait la parabole de la parole de la foi dans le passage : [Ne vois-tu pas l’exemple qu’Allah donne d’une bonne parole, comparable à un bel arbre aux racines ancrées et dont les branches tendent au ciel • Il donne ses fruits à toutes les périodes de l’année par la volonté de Son Seigneur].[1] Il fait allusion à l’attestation de foi, qui, tout comme les racines d’un arbre, se renforce dès qu’on l’arrose et qu’on l’entretient. Ses branches, nourris par la pluie et les vents, prennent de l’éclat, et alimentent à leur tour, les racines.



La foi dans le cœur connait le même mécanisme en s’extériorisant dans les actes. Ainsi, étant donné que les paroles et les actes extérieurs réclament et impliquent les paroles et les actes intérieurs, ils en sont l’indice qui prouve leur existence.[2]



Selon ibn Ma’sûd : « Chacun de leur côté, l’ange et Satan insufflent à l’homme ; l’ange incite à faire le bien et à donner foi à la vérité, tandis que Satan incite à faire le mal et à démentir la vérité. »[3] Il pose ainsi les bases du fonctionnement humain ; il met en avant les deux forces dont nous avons parlé plus haut :

- la sensation et la perception (donner foi à la vérité et démentir le faux)

- la volonté et l’action (aimer le bien et détester le mal).



La première force est la source qui implique des fruits, et la seconde, les fruits, en est la réalisation ou le parachèvement. L’homme est instinctivement attiré vers le bien et repoussé par le mal. Le Prophète (r) a dit : « …les noms les plus véridiques sont Hârith (celui qui agit ndt.) et Hammâm (celui qui pense ndt.). »([4])



L’homme vacille constamment entre la pensée et l’action qui tend vers la recherche d’intérêt et la lutte contre toute forme de désagrément.



Ensuite, il est possible que ces espoirs soient mal fondés : soit il évalue mal son ambition qui n’est en définitive ni utile ni nuisible, soit les moyens qu’il utilise sont inefficaces en eux-mêmes. Ici, l’échec est dû à l’ignorance. Il peut mal agir en toute âme et conscience, mais mu par d’autres intérêts qu’il juge prépondérants. Ici, l’échec est dû à l’injustice, bien que sous un certain angle, il soit ignorant également, pour avoir mal géré son affaire.



Le savoir et la volonté sont à la base de toute action



Ainsi, la croyance (croire ou ne pas croire) et l’ambition (vouloir ou ne pas vouloir) sont propres à l’homme. Il est enclin naturellement vers le bien, mais il peut choisir le mal et compter ainsi parmi les perdants. Toute bonne croyance et toute bonne ambition viennent des insufflations de l’ange (en plus de son penchant naturel vers le bien) et toute mauvaise croyance et toute mauvaise ambition viennent des insufflations du diable.[5]



La foi qui repose sur six fondements donne nécessairement l’Islam qui repose sur cinq piliers et qui exprime la soumission au Tout-Puissant. Sauf empêchement, il est impossible de vouloir et d’aimer Son Seigneur sans que cela ne se concrétise à travers les bonnes œuvres, de la même manière que la volonté parfaite (irâda jâzima) doublée de la capacité devient inévitablement réalité. C’est une loi naturelle.



Par rapport à cela, il est impossible d’avoir une foi résolue sans exprimer l’attestation de foi. L’absence de cette attestation dénote l’absence d’une foi tamm. Nous nous rendons compte désormais de l’invraisemblance du crédo du Jahm et de ses adeptes qui imaginent une foi tout à fait utile dans l’au-delà sans fournir le moindre acte. C’est impossible, car une foi tamm donne forcément des fruits en fonction de ses capacités. Il est impossible d’aimer quelqu’un de façon résolue sans qu’on fasse le moindre geste pour entrer en contact avec lui ou le visiter, alors qu’on en a les moyens.[6]



Le tasdîq résolu (jâzim) laisse forcément des traces dans le cœur, sauf empêchement. Des traces comme la volonté résolue. Elle-même est forcément accompagnée, sauf empêchement, d’effets. En l’absence de tout empêchement, quand on ne met pas en pratique ses intentions, c’est qu’elles ne sont pas résolues.



Nous parlons toujours dans le cadre où aucun obstacle ne vient contrecarrer ce mécanisme. Nous disons donc que le tasdîq résolu est nécessairement accompagné des actes du cœur. Ces deux éléments, qui sont invariablement liés, transparaissent sur les actes dans les limites des capacités. Quand on ne fournit aucun acte du cœur, c’est la preuve que le tasdîq n’est pas résolu, et dans ce cas, on ne peut prétendre à la foi.

Or, même, avec un tasdîq résolu, les actes du cœur peuvent faire défection, ou, tout au moins, être sans conséquence en raison de leur déficience (tamm), à cause des passions, comme l’orgueil et la jalousie, qui leur font parasites.[7]



Ibn Taïmiya établit à ce sujet : « La foi contient une essence qui se trouve dans le cœur et qui impose deux choses : la croyance, la reconnaissance et la connaissance du cœur ; c’est ce qu’on appelle la parole du cœur, comme le décrit el Junaïd ibn Mohammed : « Le tawhîd incarne la parole du cœur et le tawakkul (placer toute sa confiance en Allah ndt.) l’acte du cœur. »



La parole et les actes du cœur sont indispensables, et, par voie de conséquence, la parole et les actes corporels. Des actes du cœur comme l’amour d’Allah et de Son Messager, la crainte révérencielle d’Allah, l’amour des choses aimées par Allah et Son Messager, et la haine de ce qu’ils détestent, la sincérité exclusive envers Allah l’Unique, tout comme le tawakkul, etc. Dans ce domaine entrent tous les actes du cœur imposés qu’Allah et Son Messager ont fait entrer dans la foi. Or, le cœur en est l’essence, ce qui veut dire qu’en décelant la connaissance et la volonté, cela doit nécessairement se traduire dans les actes, car, il est impossible que le corps se désiste de ce que le cœur lui réclame. »[8]



Un hadîth authentique nous apprend : « Il y a dans le corps un membre qui, quand il est sain, rend sain les autres membres, et, qui, quand il est corrompu, corrompt les autres membres ; il s’agit du cœur. »[9]

Abû Huraïra explique, pour sa part, que le cœur est le roi, et les autres membres ses soldats. Quand le cœur est bon, les membres suivent, et quand il est mauvais, ils suivent également.



Cette dernière parole est extraordinaire, mais elle n’est pas aussi éloquente que la précédente, celle du sceau des messagers. Il est possible, en effet, que les armées se rebellent contre un bon roi ; en tout cas, ils en ont le choix. Le contraire est aussi vrai. Soit, qu’une armée constituée de bons éléments soit fidèle à un mauvais roi. En définitive, il peut y avoir un bon roi avec une mauvaise armée et un mauvais roi avec une bonne armée. Or, dans l’exemple prophétique, le corps n’a aucune alternative et se soumet bon gré mal gré à la volonté du cœur, sans jamais n’en sortir.



À suivre…







[1] Ibrâhîm ; 24-25

[2] Voir pour ce long passage : Majmû’ el fatâwa (7/525-542).

[3] Rapporté par Tirmidhî (2991).

([4]) Rapporté par Abû Dâwûd (4950), e-Nasâî (3565), selon Abû Wahb el Jushamî (t).

[5] Majmû’ el fatâwa (4/31-34).

[6] Majmû’ el fatâwa (7/553).

[7] Sharh el Asbahâniya (2/583).

[8] Majmû’ el fatâwa (7/186).

[9] Rapporté par el Bukhârî (52) et Muslim (1599).
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  #3  
ÞÏíã 27 Mar 2013, 04:41 PM
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L’interaction entre le cœur et les actes

(Partie 3)



Voir : ârâ el murjiya fî musannafât Sheïkh el Islâm qui est une thèse ès Doctorat du D. ‘Abd Allah ibn Mohammed e-Sanad.



Un cœur sain pour un corps sain



Ainsi, un cœur sain s’exprime inévitablement à travers les paroles et les œuvres pieuses. Et la perversité extérieure trahit une perversité intérieure.[1] Un bon cœur fournit de bons actes et un mauvais cœur fournit de mauvais actes. Il est impossible de se revendiquer verbalement croyant sans en donner la preuve. Il n’y a pas de graine (la foi) sans fruits (les bonnes œuvres). Même l’hypocrite (ou le croyant qui cache sa foi) trahit ses apparences en privé, ou ne serait-ce que grâce aux expressions du visage et aux lapsus révélateurs. Ce qu’on cache dans son for intérieur s’exprime inévitablement d’une manière ou d’une autre. Tout obstacle à la concrétisation de la pensée n’est en réalité que ponctuel, non inhérent. En d’autres termes, à la moindre occasion, la flamme, qui restait cachée, surgit.



Nous pouvons dire la même chose pour la volonté. Est-il possible qu’associée à la capacité, elle ne donne aucun fruit ? Deux opinions s’opposent sur la chose ; il y a celle des traditionalistes et de la plupart des tendances musulmanes pour qui, la volonté ferme et la capacité d’agir s’extériorisent inévitablement dans les actes. L’absence d’acte est la preuve de l’absence de volonté ferme, sauf en cas d’incapacité, bien que les prémices restent tangibles.



L’autre opinion, qui fut reprise par les jahmites, et les pro-jahm dans le domaine de la foi à l’image d’el Qâdhî Abû Bakr, estime qu’il est tout à fait possible de renfermer une volonté ferme sans en montrer les signes.[2]



Ainsi, les actes ne sont que le reflet (la preuve, le témoin, l’indice) des sentiments et l’absence d’acte est la preuve de l’absence ou de la faiblesse des sentiments. Ils sont l’un des éléments d’un ensemble plus vaste et qui représente la foi absolue, en sachant que le cœur en est l’essence [3]



Il ne peut y avoir de foi sans actes en temps normal



Les anciens disaient que l’abandon des obligations religieuses dénotait l’absence de la foi imposée dans le cœur. Le problème ne vient pas forcément de l’absence de tasdîq, mais peut tout aussi bien venir des actes du cœur comme l’amour et la crainte révérencielle d’Allah. Les jahmites, quant à eux, ramènent ce phénomène à l’absence de tasdîq. Ils en arrivent au raisonnement sophiste que lorsqu’on ne croit pas en Dieu, c’est uniquement dans la mesure où on ne le connait pas.[4]

Tout agent agissant (muaththar tamm) a obligatoirement des effets, sinon, c’est qu’il n’est pas agissant. Toute action qui rencontre un réceptacle compatible se concrétise indubitablement, sinon, c’est que le réceptacle n’est pas compatible.[5]



En appliquant ce principe sur la foi, nous disons qu’une foi ferme réclame, en temps normal, l’attestation de foi, sinon c’est que la foi qui émane du cœur n’est pas tamm. Une foi tamm se marie obligatoirement avec les actes extérieurs dans la mesure du possible.[6] Il est faux de concevoir qu’on peut avoir une foi valable sans fournir la moindre parole ni la moindre action.[7]



Quand on décide d’obéir au Très-Haut, et qu’on a conscience qu’il en va de son intérêt, sauf empêchement, on se met à agir. La volonté ferme associée à la capacité entraine l’acte d’obéissance. Par rapport à cela, si, en remplissant les conditions, on ne fournit pas l’attestation de foi, c’est la preuve que la volonté est déficiente, ou, en d’autres termes, qu’on n’en a pas envie.[8]



Les actes en tant qu’ensemble (jins el a’mâl) font partie des implications de la foi intérieure. Il est impossible d’avoir une foi tamm sans fournir le moindre acte extérieur.[9]



L’une des plus grandes erreurs des murjites, c’est qu’ils s’imaginent que, sans les actes, on peut avoir une foi tamm. C’est ce qui les pousse à considérer les actes comme les fruits, les implications et les conséquences (muqtadhâ) de la foi, en établissant entre eux une relation de cause à effet, non que la foi exige, nécessite, requiert (lâzim/mustalzim) les actes. En réalité, une foi intérieure tamm nécessite les actes en fonction de son intensité, comme nous l’avons vu.[10]



Il est impensable d’avoir une foi imposée dans le cœur sans fournir le moindre acte, mais nous disons plutôt que la faiblesse des actes s’explique par la faiblesse de la foi intérieure. La foi est donc le mariage de ses deux éléments, et cela ne s’oppose nullement au fait que son essence soit dans le cœur.[11]



La présence de la foi intérieure révèle la présence des obligations religieuses



Selon le crédo traditionaliste, la présence de la foi intérieure révèle la présence des obligations religieuses.[12]



Il est impossible de prétendre à la fois sans fournir la moindre obligation religieuse (prière, aumône, jeûne, etc.). Je ne parle pas de certaines vertus (loyauté, sincérité, équité, etc.) qui sont également prônées par les autres religions (juive, chrétienne, païenne), et qui ne font pas entrer dans l’Islam. Non ! Il s’agit d’actes d’obligations qui sont propres à l’Islam. C’est une erreur grossière de croire qu’on peut prétendre à la foi imposée sans n’en fournir aucun (en sachant que la prière est le plus illustre et le plus important d’entre eux), indépendamment de savoir si on considère les actes comme les implications (lâzim) ou faisant partie intégrante de la foi – cette divergence est purement formelle –. C’est même la raison pour laquelle les anciens étaient très durs envers les murjites quand ils revendiquèrent cette tendance.[13]



Il est impensable de se revendiquer musulman sans n’avoir jamais posé son front sur le sol tout au long de sa vie ni fait aucun autre pilier de l’Islam tout en étant convaincu qu’Allah les a prescrits aux hommes. Un tel état ne peut provenir que d’un cœur corrompu entre hypocrisie et zandaqa (athéisme).[14] Peu importe qu’on ait des péchés, pour aspirer à la vrai foi, l’essentiel est de fournir un nombre d’actes minimum.[15]



L’extérieur est le reflet de l’intérieur



Si cela est clair, nous comprenons mieux que l’extérieur est le reflet de l’intérieur, que c’est le cœur qui tient les rênes, et que la santé du corps dépend de la sienne. Les sentiments influencent les actes, et s’extériorisent inévitablement, et le contraire est aussi vrai ; soit que l’absence d’actes trahit une foi déficiente.[16] ‘Uthmân ibn ‘Affân disait qu’Allah dévoile les secrets qu’on garde cachés à travers l’expression du visage ou les lapsus révélateurs.[17] L’obéissance au Messager (r) est l’une des implications de la foi ; quiconque se détourne de ses enseignements, c’est qu’il n’est pas croyant.[18] Le tasdîq ne suffit pas, mais on doit l’associer aux actes du cœur qui vont entrainer les actes.[19]



Il ne sert à rien de donner crédit et d’aimer le Prophète (r) sans faire l’attestation de foi ni aucune bonne œuvre propre à la confession musulmane.[20] Le croyant se distingue de l’infidèle dans sa soumission et sa croyance aux enseignements divins.[21] En délaissant tous les actes, il ne peut compter parmi les adeptes de la dernière des révélations basée sur la soumission et l’obéissance. Cet état ne se contente pas des paroles, mais réclame des actes. Ceux-ci sont la preuve de la soumission à Dieu, et sans eux, on n’a aucune religion, et sans religion, on n’a aucun lien avec l’Islam.[22]



Ainsi, l’attestation de foi repose sur deux éléments : la croyance et l’obéissance. L’un ne va pas sans l’autre et constitue l’essence de la foi. Il ne suffit pas de croire aux prescriptions prophétiques, mais il incombe, en plus de cela, de s’y soumettre. Sinon, on n’a aucune différence avec Iblîs l’orgueilleux.[23] Ce dernier refusa de s’y plier, tout en y donnant foi. Seul l’orgueil l’aveugla.[24]



La clef du bonheur est donc soumise à deux conditions qui se confinent dans le savoir utile et les bonnes œuvres conformément à la prophétie.[25] Son message est axé sur deux grands principes : faire les obligations et renoncer aux interdictions.



Conclusion



Sous un certain angle, l’extérieur implique l’intérieur, et sous un autre angle, il en est l’implication. Il est donc la preuve de ce qui se passe dans le cœur en tant qu’implication, non qu’il l’implique.[26]



En d’autres termes, on peut fournir des actes en ayant un intérieur corrompu. Les hypocrites s’associent aux croyants sur ce point ; mais, en même temps, il devient une preuve de l’existence de la foi, car il en est l’implication.[27] C’est ce qui pousse à faire la distinction entre le statut terrestre et céleste d’une même personne. Sur terre, nous nous fions uniquement aux apparences, mais celles-ci n’offrent aucune garantie d’être sauvé le Jour de la Résurrection, dans la mesure où elles doivent absolument être en adéquation avec les sentiments.[28]



Elles sont un paramètre tangible pour évaluer une personne, sauf en cas de preuve contraire. Cela dit, si nous avons en mains une preuve formelle que l’intérieur est corrompu, alors nous n’avons plus besoin de nous contenter des apparences.[29]


























[1] Majmû’ el fatâwa (7/186-187).

[2] Majmû’ el fatâwa (14/120).

[3] Majmû’ el fatâwa (7/644).

[4] Majmû’ el fatâwa (7/148).

[5] Majmû’ el fatâwa (7/25).

[6] Majmû’ el fatâwa (7/553).

[7] Majmû’ el fatâwa (7/554).

[8] Manhâj e-sunna (3/69-70).

[9] Majmû’ el fatâwa (7/616).

[10] Majmû’ el fatâwa (7/204).

[11] Majmû’ el fatâwa (7/198).

[12] Majmû’ el fatâwa (7/363).

[13] Majmû’ el fatâwa (7/621).

[14] Majmû’ el fatâwa (7/611).

[15] Majmû’ el fatâwa (10/8).

[16] El jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh (6/487).

[17] Majmû’ el fatâwa (7/620).

[18] Majmû’ el fatâwa (7/221).

[19] Majmû’ el fatâwa (7/306).

[20] Majmû’ el fatâwa (14/120).

[21] El istiqâma (2/79).

[22] Voir : sharh el ‘umda (p. 86).

[23] E-sârim el maslûl (3/969).

[24] E-sârim el maslûl (3/968).

[25] E-safdiya (2/248).

[26] Majmû’ el fatâwa (14/120).

[27] Majmû’ el fatâwa (7/263).

[28] Majmû’ el fatâwa (7/197-198).

[29] E-sârim el maslûl (3/648).

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