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ÞÏíã 07 Mar 2008, 12:00 AM
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ÊÇÑíÎ ÇáÊÓÌíá: Sep 2007
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ÇÝÊÑÇÖí Charh "Ousoûl as-Sounnah" par Cheykh Rabî' Al Madkhali

Bismillâhi r-Rahmâni r-Rahîm
Voici le commentaire de « Ousoûl as-Sounnah », établi par Cheykh Rabî‘ – qu’Allâh le guérisse et le préserve. Il s’agit du 1er point intitulé : « S’attacher à la voie sur laquelle étaient les Compagnons et suivre leur exemple ».


Rappel : Le matn existe en pdf à l’adresse suivante : ici;
de même que son audio à celle-ci :
ici

INTRODUCTION

La pleine Louange est à Allâh et nous Le louons ; nous implorons Son aide et Lui demandons pardon ; nous cherchons refuge auprès d’Allâh contre le mal de nos âmes et celui de nos actions. Celui qu’Allâh guide, nul ne peut l’égarer ; et celui qu’Il égare, nul ne peut le guider.
J’atteste qu’aucune divinité n’est digne d’être adorée, à l’exception d’Allâh Seul et sans associé ; et j’atteste que Mouhammad est Son serviteur et Messager, que la Prière et le Salut d’Allâh soient sur lui, sa famille et ses Compagnons.

Quant au sujet :

Le dogme islamique (al ‘aqîdah), qui se trouve dans tous les Messages révélés, a un rang très important en Islâm : il en est la base et le critère qui permet de distinguer ce qui est conforme de ce qui ne l’est pas dans la religion.
Partant de là, les savants de l’Islâm – les savants de Ahlou s-Sounnati wal Jamâ‘ah – se sont préoccupés d’exposer ce dogme, de l’expliquer en détail, d’y appeler et de le défendre. Ils ont rédigé de nombreux écrits sur ce sujet et en ont inclus de grosses parties dans le corps même de leurs ouvrages.
De petits et grands livres ont été écrits dans ce domaine, parmi lesquels : « La Sounnah » de ‘Abdoullah Ibn Ahmed ; « La Sounnah » d’Al Khallâl ; « La Charî‘ah » d’Al Âjourrî ; « Charh Oussoûl I‘tiqâd Ahli s-Sounnah » d’Al Lâlakâ’î ; les deux « Ibânah » d’Ibn Battah. Bien d’autres ouvrages encore ont été rédigés, qui se préoccupent du dogme et montrent la connaissance qu’avaient ces éminents [savants] de la place importante qu’occupe ce sujet. [Ils savaient aussi] que celui qui dévie sur un point du dogme, ou sur l’un quelconque de ses principes fondamentaux, est en danger : peut-être que cette déviation est de la mécréance, peut-être qu’elle est une innovation et de l’égarement ; peut-être que et peut-être que…
A partir de là, il incombe aux étudiants en science [de religion] de se préoccuper d’étudier ce dogme et les principes fondamentaux sur lesquels il repose.
Vous savez peut-être également qu’Al Boukhârî a évoqué dans son « Sahîh » le Livre de la Foi, le Livre du Refuge (I‘tisâm), le Livre de l’Unicité, tous trois marques d’intérêt pour le dogme et les principes fondamentaux de l’islâm.
De même, Aboû Dâwoud dans le Livre de la Sounnah [à la fin] de ses « Sounan » : la Sounnah voulant dire le dogme et le minhaj.
Mouslim – [voir] le Livre de la Foi [dans son « Sahîh »] – rejoint ces écrits qui portent sur le dogme, en raison de sa grande importance.
Parmi les œuvres courtes composées pour exposer le dogme, ce livre écrit par l’Imâm Ahmed – qu’Allâh lui fasse Miséricorde. Imâm de Ahli s-Sounnati wal Jamâ‘ah, cet Imâm est la montagne immense : la montagne de la Sounnah, de la foi, de l’ascétisme et de la tempérance. Il a aussi été un critère et une épreuve par lesquels les partisans de la vérité et de la sounnah s’étaient distingués des adeptes de l’innovation et de l’égarement.
Son minhaj est resté une épreuve jusqu’à nos jours. Les fondements avec lesquels il a lutté et qu’il a fait siens dans sa vie sont restés une épreuve encore pour les gens d’aujourd’hui : par Allâh, celui qui s’en écarte a été éprouvé par Ahmed, son minhaj et sa ‘aqîdah.
Ahmed a été une épreuve : celui qui lui porte atteinte dévoile par là son égarement, sa débauche et son mal. Quant à celui qui le grandit et lui donne de la valeur, les gens savent qu’il est de Ahlou s-Sounnah, parce qu’on ne grandit ni n’honore Ahmed, ou un autre que lui, qu’en raison de cette Sounnah. Ahmed n’a été anobli et n’a acquis ce rang… [mais ce propos vaut] aussi pour ach Châfi‘î, Mâlik, al Awzâ‘î et d’autres : ils n’ont été anoblis, ils ne sont devenus célèbres et n’ont été grandis dans la communauté que parce qu’ils étaient attachés à la Sounnah, la respectaient, y appelaient et la défendaient.
Cherchez à connaître la valeur de la Sounnah ; à connaître ses partisans et leur valeur ; attachez-vous à leurs pas, suivez la ligne qu’ils ont tracée, car ils étaient, par Allâh, sur un chemin droit : [celui] du Livre d’Allâh, de la Sounnah du Messager d’Allâh , de la méthode des Compagnons, avec à leur tête les Califes Bien-dirigés.
Vous devez prendre cela : Etudiez ce petit livret, sur lequel il se peut que nous passions en vitesse, parce que l’organisation des cercles [de science] est telle qu’il n’est pas possible de s’y étendre. Le temps que nous y passerons nous suffira si Allâh le veut, à apporter quelques remarques, dans la mesure du possible.
J’implore Allâh de nous accorder la compréhension de Sa religion ; de nous donner la fermeté sur Sa voie droite ; de nous préserver – ainsi que vous-mêmes – des chemins de la passion et de l’égarement ; et de nous rendre profitable ce livre, mais également d’autres livres de l’islâm, en particulier les livres relatifs au dogme, le dogme de Ahli s Sounnati wal Jamâ‘ah.



– 1 – S’attacher à la voie sur laquelle étaient les Compagnons et suivre leur exemple.


« L’Imâm al Lâlakâ’î – qu’Allâh lui fasse miséricorde – a dit :‘Alî Ibn Mouhammed Ibn ‘Abdillâh as Soukrî nous a informés ; (il a dit) ‘Outhmân Ibn Ahmed Ibn as-Sammâk nous a dit ; (il a dit) Aboû Mouhammed al ‘Hasan Ibn ‘Abdi l Wahhâb [Ibn] Abî al ‘Anbar nous a dit, alors qu’il nous lisait son livre au mois de Rabî‘ al awwal de l’an 293 ; (il a dit) Aboû Ja‘far Mouhammed Ibn Souleymân al Minqarî al Basrî nous a raconté à Tinnîs (1) ; (il a dit) ‘Abdoûs Ibn Mâlik al ‘Attâr m’a raconté ; (il a dit) j’ai entendu Abâ ‘Abdillâh Ahmed Ibn Mouhammed Ibn Hanbal – qu’Allâh le Très-Haut lui fasse miséricorde – dire :

Selon nous, les principes fondamentaux de la Sounnah consistent à : s’attacher à la voie sur laquelle étaient les Compagnons du Messager d’Allâh ; suivre leur exemple ; délaisser les innovations – (et) toute innovation est [bel et bien] égarement ; renoncer aux disputes et à s’asseoir avec les gens de passion ; délaisser polémique, débat, dispute dans [tout ce qui touche à] la religion. »


Al Lâlakâ’î a ici conduit sa chaîne de transmission (isnâd) jusqu’à l’Imâm Ahmed – qu’Allâh lui fasse miséricorde. Cet isnâd rejoint le deuxième isnâd : je veux dire par là qu’al Lâlakâ’î a évoqué cette [risâlah], comme vous l’avez vu, dans son livre « Charh Ousoûl I‘tiqâd Ahli s-Sounnah », de même qu’Ibn Abî Ya‘lâ l’a évoquée dans ses « Tabaqât ». Ces deux copies contiennent des chaînes de transmission différentes, se renforçant l’une l’autre et confirmant l’attribution de cette œuvre à l’Imâm Ahmed Ibn Hanbal, l’Imâm de Ahlou s-Sounnah – qu’Allâh lui fasse miséricorde. De même, Cheykh Al Albânî a trouvé un manuscrit, inclus dans une somme se trouvant à la « Maktabah az-Zâhiriyyah », qu’il a retranscrit de sa main – qu’Allâh lui fasse miséricorde. Je pense que cet exemplaire mentionne une autre voie [de transmission]. Et Allâh est le plus Savant (2). Il faut revenir aux chaînes de transmission et les comparer, nous ferons cela si Allâh le veut et si l’occasion se présente.
Ici, après avoir conduit sa chaîne de transmission jusqu’à l’Imâm Ahmed – qu’Allâh lui fasse miséricorde –, il a dit :

« Selon nous, les principes fondamentaux de la Sounnah consistent à : s’attacher à la voie sur laquelle étaient les Compagnons du Messager d’Allâh »

La voie sur laquelle étaient les Compagnons du Messager d’Allâh est le critère pour ceux qui ont raison, ceux qui s’attachent à ce principe fondamental : la voie sur laquelle étaient le Messager et ses nobles Compagnons. Le Messager d’Allâh , ses nobles Compagnons et les califes Bien-dirigés n’étaient que sur la guidée et sur la voie droite – sur le Livre d’Allâh et la Sounnah du Messager d’Allâh – dans leur dogme, leurs adorations, leurs relations et dans toutes leurs affaires, en particulier le dogme. Ahmed – qu’Allâh lui fasse miséricorde – signale ce principe fondamental et cette règle énorme, qui n’a rien d’équivalent dans l’islâm – et dans le dogme en particulier.
Il dit :

« Selon nous, les principes fondamentaux de la Sounnah consistent à : s’attacher à la voie sur laquelle étaient les Compagnons du Messager d’Allâh »,

par opposition aux adeptes des innovations. Ils ne font que suivre leurs passions et s’appuient sur leurs raisons altérées ; ou alors, ils prétendent s’appuyer sur la langue arabe ou sur autre chose, parmi tous leurs sophismes (3).
Quant à l’Imâm Ahmed et ceux qui l’ont précédé, parmi les Compagnons, les Tâbi‘în et les imâms de l’islâm, la religion à laquelle ils se sont attachés, c’est le Livre d’Allâh et la Sounnah du Messager d’Allâh . En particulier dans le domaine du dogme, ils ne sortent pas de cela – si Allâh le veut –et c’est là que se trouve la droite guidée.
« Suivre leur exemple » : suivre l’exemple des Compagnons de Mouhammed . Ils sont le modèle, ils sont l’exemplarité, comme y fait allusion le hadîth

« Prenez ma Sounnah et la Sounnah des Califes Bien-dirigés et Bien-guidés, attachez-vous y fermement. Et gardez-vous des affaires forgées. »(4)

De même [qu’y fait allusion] le hadîth de la faction sauvée, lorsque le Messager a averti que

« cette Communauté va se diviser en soixante-treize factions ; toutes dans le feu sauf une. Ils dirent : qui est-elle ? – La voie sur laquelle je me trouve, ainsi que mes Compagnons. »(5)

Il a dit aussi dans un autre hadîth :

« Je vous ai laissés sur [celle qui est] claire de nuit comme de jour. Ne s’en détourne qu’un damné. » (6)

Les Compagnons s’en sont saisi et nous n’avons trouvé parmi eux aucun damné, in châ’ Allâh. Certaines personnes se sont détournées après eux, c’est-à-dire à la fin de l’époque des Compagnons, de même qu’au milieu de l’époque des Tâbi‘în. Puis se sont répandues les innovations. Le groupe des Khawârij et des extrémistes Rawâfid apparut à la fin du califat de ‘Alî, qui leur envoya ‘Abdoullâh Ibn ‘Abbâs –qu’Allâh les agrée, lui ainsi que son père – pour discuter avec eux. Après cela, ils dégainèrent leurs épées contre les musulmans, aussi il [‘Alî] les tua comme l’avait ordonné le Messager d’Allâh . Ceux d’entre les Compagnons [qui vivaient encore] à son époque approuvèrent tous cet acte ; aucun d’entre eux ne fut en désaccord avec lui sur ce point et [à aucun moment] deux cornes ne se sont entrechoquées” sur ce sujet(7). Ce que l’on peut observer, c’est que suivre l’exemple des Compagnons est [la source] du salut. C’est « l’arche du salut », parce qu’ils ont assisté à la descente de la Révélation et qu’ils ont recueilli la bonne compréhension (fiqh) du Qour’ân, de la Sounnah et de leur application [de la personne même] du Messager d’Allâh . Ils sont un modèle et c’est pour cela qu’il a dit [d’une part] :

« La voie sur laquelle je suis, ainsi que mes Compagnons »

et [d’autre part] :

« Prenez ma Sounnah et la Sounnah des Califes Bien-dirigés ».


Fuir les innovations et y prendre garde.

De même [fait partie] des principes fondamentaux [le fait de] : « délaisser les innovations ».

Fuir les innovations, car les innovations [sécrètent] la damnation. Et ces groupes qui sont tombés dans l’innovation, le Messager d’Allâh les a menacés de se retrouver tous [autant qu’ils sont] dans le Feu, parce qu’ils ont emprunté les chemins des démons,

« Et ceci est ma voie, droite. Suivez-la et ne suivez pas les chemins, car ils vous éparpilleraient [loin] de sa voie » [AL AN ‘ÂM, 153].

Le Messager d’Allâh traça un trait droit et dit :

« Ceci est la voie d’Allâh »,

puis il traça à sa droite et à sa gauche [d’autres] traits et dit :

« Ceux-là sont les chemins ; sur chacun d’entre eux un démon appelle à lui »(8)

Celui qui abandonne la voie droite dans son dogme, son adoration, son fiqh ou dans ce qui s’y assimile, a emprunté l’une de ces voies sur chacune desquelles se trouve un démon qui y appelle.
Prenez garde ! Prenez garde aux innovations et aux égarements ! Le Messager d’Allâh lui-même a mis en garde contre eux :

« Quiconque produit dans notre affaire que voici, ce qui n’en fait pas partie, cela est rejeté [sur lui] »(9).


Et le Messager d’Allâh a également mis en garde contre les gens de l’innovation. Il récita la Parole d’Allâh, Tabâraka wa Ta‘âlâ:

{ C’est Lui qui a fait descendre le Livre sur toi. Certains versets en [sont] clairs, ils [sont] la référence du Livre et d’autres [sont] équivoques. Quant à ceux qui dans le cœur ont du doute, ils suivent ce qui en est équivoque, par désir du désordre et par désir de l’interpréter. Alors que nul ne connaît son interprétation en dehors d’Allâh } [AL ‘IMRÂN, 7].

Lorsqu’il eut récité ce verset, il dit :

« Si tu vois ceux qui suivent ce qui en est équivoque, ce sont ceux-là qu’Allâh a nommés, aussi prenez garde à eux ! »(10)

Allâh a montré que ceux qui ont du doute dans le cœur, aspirent à des désordres :

{Quant à ceux qui dans le cœur ont du doute, ils suivent ce qui en est équivoque, par désir du désordre}.

Tu ne trouveras pas un innovateur qui ne suive pas ce qui est équivoque de la Parole d’Allâh le Très-Haut, ou de la parole du Messager , ou de la parole des savants de l’islâm… [ceci] pour égarer les gens avec le même genre d’ambigüités que celles qu’il a suivies. Ceci est une réalité du passé comme du présent : tu ne trouveras pas une personne déviant du minhaj de Ahlou s-Sounnah wal Jamâ‘ah, qui n’ait pas suivi les [points] équivoques pour jeter le trouble dans le cœur des gens, ce qui est extrêmement regrettable.
Nous implorons Allâh de nous accorder – ainsi qu’à vous-mêmes – que nous nous attachions à Son Livre et que nous fuyions les innovations, les ambigüités et les plaisirs charnels.

« Et toute innovation est [bel et bien] égarement ». Il [l’Imâm Ahmed] l’a reprise du hadîth :

« Et gardez-vous des affaires forgées, car toute chose forgée est innovation ; et toute innovation est égarement ».

Donc, toute innovation, petite ou grande, est un égarement, sans aucun doute. Quiconque dit autre chose est en contradiction avec le texte clair et limpide. Il a contredit cette parole englobante qu’a dite le Messager d’Allâh et qu’il prononçait dans la plupart de ses discours, voire dans tous :

« Quant au sujet : le meilleur des propos est la Parole d’Allâh et la meilleure voie, celle de Mouhammed. Et les pires choses sont celles qui sont forgées ; et toute chose forgée est innovation ; et toute innovation est égarement »(11).

Ceci est dans le Sahîh de Mouslim, tiré du hadîth de Jâbir. C’est le discours que tenait le Prophète et lors duquel s’accentuait sa colère, s’élevait sa voix et rougissait son visage. Comme s’il avait donné l’alerte contre une armée, disant :

« Ils vous attaquent au lever du jour »,

ou

« ils vous chargent le soir venu ».

[Il était dans cet état] en raison de la gravité des innovations et de leur danger pour la communauté. [L’innovation] est un égarement et celui qui dit : « bonne innovation, mauvaise innovation », celui-là est en contradiction et vient heurter – c’est très regrettable – la [parole] englobante émanée de celui qui ne parle pas sous l’effet de la passion. Et parmi eux, il en est qui divisent les innovations en obligatoires, recommandées, détestables, interdites, c’est-à-dire selon les cinq statuts (12). Ceci est une erreur : le caractère obligatoire ne [peut] reposer que sur une preuve. Si donc on peut affirmer l’existence de ce [qu’une personne de ce genre] appelle « innovation », avec la preuve qu’elle est obligatoire, dans ce cas nous n’avons pas affaire à une innovation. Et si [cette « innovation »] s’appuie sur une preuve qui indique son caractère recommandé, [alors] ce n’est pas une innovation, mais bien une Sounnah. C’est une Sounnah et pas une innovation. Cette division est une erreur, je veux dire qu’au plus profond d’elle-même, elle porte clairement l’erreur.

Et fait partie des principes fondamentaux de la Sounnah[le fait de] :

« Renoncer aux disputes et à s’asseoir avec les gens de passion ».

C’est-à-dire : ne débats pas beaucoup. Ne dispute pas, sauf dans les domaines dans lesquels tu vois un profit, pour celui qui en recherche un : un [certain] homme veut discuter avec toi pour accéder à la vérité ; tu t’es assuré [de ses intentions], vas-y,

{ Et débats avec eux de belle façon } [AN NAHL, 125].

Par contre, un homme qui cherche à induire en erreur ; qui cherche à lutter et à vaincre, celui-là ne débats pas avec lui, [car] c’est de la polémique condamnable, des disputes dans la religion, des disputes blâmables.
Ne dispute pas, ne polémique pas – qu’Allâh vous bénisse. Et le sage met les éléments à leur place. Celui qui a besoin que tu extraies de lui un point équivoque, apporte-lui la preuve, en prenant et en rejetant, avec sagesse et [en étant] de bon conseil. Pas [en empruntant] la voie de celui de celui qui lutte pour remporter une victoire, mais par la voie de celui qui expose la vérité, l’explique clairement et met sur la voie, à l’image de celui qui est venu te consulter.

« Et à s’asseoir »,

c’est-à-dire renoncer à s’asseoir « avec les gens de passion », parce que prendre part aux assises des gens de passion débouche sur la déviation la plupart du temps.
Beaucoup de gens se bercent d’illusions en raison de leur savoir et de leur intelligence. Ils se mélangent aux adeptes de la passion et ont avec eux de bonnes relations. Allâh les laisse à leur sort et ils tombent dans l’égarement. Ceci est quelque chose de perceptible et l’Imâm Ibn Battah – qu’Allâh lui fasse miséricorde – a fait allusion à une situation du même genre :

« Nous avons connu des gens qui insultaient et maudissaient les gens de l’innovation. Puis, ils participèrent à leurs assises et les fréquentèrent. Ils se retrouvèrent alors à faire partie des leurs ».

Ceci est perceptible à toute époque et en tout lieu. Parmi les grands hommes, certains se sont bercés d’illusions sur leur propre sort et – nous le regrettons infiniment – ils ont plongé dans le gouffre des innovations. Nous ne voulons pas les nommer, ils sont connus auprès des étudiants en science [de religion].

« Et à s’asseoir avec les gens de passion » :

vient à l’appui de cela [la Parole d’Allâh] :

{ Et si tu vois ceux qui discutent sur nos versets, détourne-t-en jusqu’à ce qu’ils changent de sujet } [AL-AN‘ÂM, 68] (13).

Ne t’assois pas avec eux, parce que ceux-là discutent à propos du Livre d’Allâh et parlent sur Allâh sans science. Les innovations reposent sur la discussion à propos de la religion et du Livre d’Allâh. Et à cause de ces vanités à l’adresse du Livre d’Allâh et de la Sounnah du Messager , il est obligatoire de se séparer d’eux. Le Messager, comme nous l’avons lu, [a dit] :

« Si vous voyez ceux qui suivent ce qui en est équivoque, ce sont ceux-là qu’Allâh a nommés, aussi prenez garde à eux »(14) ;

« Il y aura des gens dans ma communauté qui viendront à vous avec ce dont vous n’avez aucune connaissance, ni vous ni vos pères. Attention, [veillez à ce qu’il y ait bien une différence entre] vous et eux ! »(15).

Cela aussi fait partie des textes qui nous préviennent de ne pas nous asseoir avec les gens de passion. Là-bas, il y a des gens, des ignorants qui ont été trompés ; et toi, tu as de la science et des arguments : que tu les appelles à la vérité et que tu leur montres ne pose aucun problème. Par contre, que tu t’assoies avec eux dans un esprit de camaraderie, d’amitié, d’amour, d’affection et tout ce qui y ressemble, c’est une erreur qui conduit à l’égarement. La personne raisonnable a l’obligation de fuir cela ; et certains Compagnons, comme Ibn ‘Abbâs, ont mis en garde contre cela ; de même que certains imâms des Tâbi‘în, comme Ayyoûb as Sikhistiyânî et Ibn Sirîn – qu’Allâh leur fasse miséricorde. L’un d’entre eux n’écoutait jamais un innovateur, même si ce dernier proposait de lire devant lui un hadîth ou un verset. Il disait :

« Non ».

On lui demandait pourquoi et il répondait :

« Je n’ai pas la maîtrise de mon cœur. Je crains qu’il y jette un trouble et que je ne parvienne pas à m’en débarrasser ».

La sécurité, rien ne peut l’égaler. Que l’homme n’expose pas son âme au trouble, en particulier s’il connaît [à son âme] une faiblesse.



Traduction : Saïd, Aboû `Oubaydillâh.
(Tous droits réservés pour le traducteur).


(1) NDT : Tinnîs est une île égyptienne proche des terres et située entre al Faramâ et Damyat, dans le delta du Nil, à environ 200 kilomètres du Caire. (Cf Mou`jam al Bouldân, entrée Tinnîs).
(2) Voici la chaîne de transmission de l’exemplaire que Cheykh Al Albânî a authentifié : « Le Cheykh, l’Imâm Aboû Mazfar ‘Abdou l-Malik Ibn ‘Alî Ibn Mouhammed al Hamdanî a dit : le cheykh Aboû ‘Abdillâh Yahyâ Ibn Abî l-Hasan Ibn al Bannâ nous a raconté ; (il a dit) mon père Aboû ‘Alî al Hasan Ibn Ahmed Ibn al Bannâ nous a informés ; (il a dit) Aboû l-Houseyn ‘Alî Ibn Mouhammed Ibn ‘Abdillâh Ibn Bachrân al Mou‘addal nous a informés ; (il a dit) ‘Outhmân Ibn Ahmed Ibn as-Samâk nous a informés ; (il a dit) Aboû Mouhammed al Hasan Ibn al ‘Abdi l-Wahhâb Ibn Abî l-‘Anbar nous a raconté alors qu’il nous lisait son livre au mois de rabî‘ al awwal de l’an 293 ; (il a dit) Aboû Ja‘far Mouhammed Ibn Souleymân al Manqarî al Basrî nous a raconté à Tinnîs ; (il a dit) ‘Abdoûs Ibn Mâlik al ‘Attâr m’a raconté ; (il a dit) j’ai entendu dire Abâ ‘Abdillâh Ahmed Ibn Mouhammed Ibn Hanbal – qu’Allah l’agrée. »
(3) Sophismes : raisonnements qui semblent corrects mais ne le sont pas, les sophismes visent à tromper.
(4) « Sounan at-Tirmidhî » Livre La Science [se prend] du Messager d’Allah, Chapitre Ce qui a été révélé sur le fait de prendre la Sounnah et de s’éloigner des innovations, had. n° (2676) ; [at-Tirmidhî l’a jugé] « hasanoun sahîh ». « Sounan Abî Dâwoud » Livre de la Sounnah, Chapitre sur l’observation de la Sounnah, had. n° (4607). « Sounan Ibn Mâjah » Chapitre [Sur le fait de] suivre la Sounah des Califes Bien-dirigés et Bien-guidés, had. n° (42, 43) ; Cheykh Al Albânî l’a jugé « sahîh ». « Mousnad Ahmed » (version authentifiée par Ahmed Châkir et Hamzah az Zeyn), hadîth d’al ‘Irbad Ibn Sâriyah, had. n° (17079).
(5) « Sounan at-Tirmidhî » Livre de la Foi, Chapitre Ce qui a été révélé sur la division de cette Communauté, had. n° (2641) ; [at-Tirmidhî] a dit : « c’est un hadîth interprété, il est « hasanoun gharîb », nous n’en connaissons pas de semblable sinon par cette voie » ; Cheykh Al Albânî l’a jugé « hasan ».
(6) « Sounan Ibn Mâjah » Introduction, Chapitre [sur le fait de] Suivre la Sounnah des Califes Bien-dirigés et Bien-guidés, had. n° (43) ; cheykh al Albânî l’a jugé « sahîh ». « Mousnad Ahmed » (version authentifiée par Ahmed Châkir et Hamzah az-Zeyn), hadîth d’al ‘Irbâd Ibn Sâriyah, had. n° (17077). Et Cheykh Al Albânî l’a mentionné dans « as-Silsilah as-Sahîhah », n° (937).
(7) NDT : expression imagée, que nous avons laissée telle quelle et qui renvoie à l’absence totale de conflit.
(8) NDT : expression imagée, que nous avons laissée telle quelle et qui renvoie à l’absence totale de conflit.
(9) « Al Boukhârî » Livre de la Réconciliation, Chapitre S’ils conviennent d’un accord injuste, l’accord est rejeté, had. n° (2697). « Mouslim » Livre des Jugements, Chapitre sur l’abrogation des jugements nuls et le Rejet des affaires forgées, had. n° (1718).
(10) « Al Boukhârî » Livre du Tafsîr, Chapitre {Certains versets en [sont] clairs}, had. n° (4547). « Mouslim » Livre de la Science, Chapitre Sur l’interdiction de suivre ce qui est équivoque dans le Qour’ân et sur la mise en garde qui s’y attache, had. n° (2665).
(11) « Mouslim » Livre du Vendredi, Chapitre sur l’Allègement de la prière et du discours, had. n° (867).
(12) NDT : le cinquième statut que Cheykh Rabî‘– hafizahoullâhou Ta‘âlâ – a décidé de ne pas citer, est le « moubâh/permis ».
(13) Il a dit aussi, Ta‘âlâ : {Si vous entendez les versets d’Allâh, que l’on y mécroit et qu’on s’en moque, ne vous asseyez pas avec eux, jusqu’à ce qu’ils changent de sujet } [AN-NISÂ’, 140].
(14) Ses références ont déjà été données [cf. note 10].
(15) « Mouslim » Introduction, Chapitre sur l’Interdiction d’accepter la narration des faibles (dou‘afâ’) et sur les précautions à prendre lorsqu’on l’accepte, had. n° (56).

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ÞÏíã 07 Mar 2008, 12:26 AM
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Bismilâhi r-Rahmâni r-Rahîm


Voici le 2è point de « Ousoûl as-Sounnah », commenté par Cheykh Rabî‘ AL MADKHALI– qu’Alâh le préserve. Il est intitulé :

« Le rang de la Sounnah et son rapport au Qour’ân »

Rappel : Le matn existe en pdf à l’adresse suivante :ici ; de même que son audio à cele-ci :


– 2 – Le rang de la Sounnah et son rapport au Qour’ân.


« La Sounnah, de notre point de vue, ce sont les âthâr du Messagerd’Alâh r. La Sounnah commente le Qour’ân, ele en est la signification.

Et il n’y a pas d’analogie dans la Sounnah. On ne lui oppose pas des exemples. Ce n’est pas le recours à la raison et aux passions qui permet de la comprendre. Il nous incombe uniquement de la suivre et de délaisser les passions. »

Il dit : « La Sounnah, de notre point de vue, ce sont les âthâr du Messager d’Alâh r » Qu’est-ce que la Sounnah ? « Les âthâr du Messager d’Alâh r », c’est-à-dire ses paroles, actes et approbations. Nous avons un Livre et aussi une Sounnah.

Qu’est-ce que la Sounnah ? Ce sont les âthâr du Messager, c’est-à-dire ses paroles, actes et approbations r, soit ce qu’Alâh nous a imposé de suivre et à quoi Il nous a imposé de nous attacher.

Il dit, montrant le rang de la Sounnah et son rapport au Qour’ân : « La Sounnah commente le Qour’ân, ele en est la signification ». La Sounnah éclaire le Qour’ân : {Et Nous avons fait descendre sur toi le Rappel pour que tu expliques aux gens ce qui leur a été révélé} [AN-NAHL, 44]. {Si vous êtes en désaccord sur un sujet, ramenez-le à Alâh et au
Messager} [AN-NISA’, 95]. « Ramener à Alâh », c’est-à-dire au Livre d’Alâh.

« Ramener au Messager », c’est-à-dire à lui de son vivant et à sa Sounnah après sa mort. [La Sounnah] est la référence des gens. Ele est au même niveau que le Qour’ân. Ele a force obligatoire au même titre que le Qour’an, dans les chapitres relatifs au dogme, aux préceptes religieux, au licite, à l’ilicite et dans tous les compartiments de la religion. C’est ainsi que lorsqu’on posait une question à un Salaf, il ne faisait pas de diférence entre les textes – coranique ou prophétique – et répondait par celui qui lui venait le premier à l’esprit. Nous en verrons plus loin des exemples tirés des Compagnons, tels que ‘Oumar, Aboû Bakr ou Ibn ‘Oumar.

« Ele en est la signification ». Ele explique ce qui [du Qour’ân] est résumé ; ele développe le concis ; ele éclaircit ce qui est vague ; ele apporte des limites à ce qui est dit de façon absolue ; ele spécifie le général. [Ainsi,] elle nous explique la prière : ses horaires ; sa quantité ; ses menus détails ; ce qu’on y récite; ce que l’on dit lors de l’inclinaison (roukoû‘); ce que l’on dit lors de la prosternation (soujoûd). Tout cela relève de la Sounnah. Alâh dit : {Et accomplissez la prière et donnez la zakâh} Il répète de nombreuses fois ce genre de phrases, tandis que la Sounnah nous a expliqué cela et l’a développé. Ele est la signification, l’exposé, l’éclaircissement des [points]
résumés du Qour’ân ; la spécification de ce qui y est général ; les limites de ce qui y est mentionné de façon absolue. Ainsi, ele « commente le Qour’ân »
comme l’a dit cet Imâm, « ele est la signification du Qour’ân » aussi, comme il l’a dit – qu’Alâh lui fasse Miséricorde.

« Et il n’y a pas d’analogie dans la Sounnah ». Cela signifie qu’il n’y a pas d’analogie dans la religion d’Alâh. « Lorsque vient le fleuve d’Alâh, le canal de
« Ma‘qil » devient inutile » (1). Pas d’analogie lorsque le texte vient : on ne lui oppose ni raison, ni raisonnement analogique, ni opinion, ni quoi que ce soit.

Pas d’autre choix que de se soumettre {Mais non, par ton Seigneur ! Ils ne seront pas croyants, tant qu’ils ne t’auront pas institué juge de leurs différends, qu’ils n’auront éprouvé aucune gêne vis-à-vis de ta sentence et ne se seront soumis pleinement } [AN-NISA’, 65]. [Il arrive] qu’une certaine personne exagère dans l’analogie à un degré tel qu’elle en aboutit à rejeter les textes en disant : « Ce texte est en contradiction avec les fondements [du fiqh], ce texte est en contradiction avec l’analogie ». Ils ont considéré à outrance l’analogie !

L’Imâm Ahmed indique la réplique à [leur] adresser. Sinon, il existe [bien] une analogie a fortiori (qiyâs awlâ) ; mais comme on dit, c’est comme la bête
morte : on n’y a recours qu’en cas de nécessité. Mais [recourons] plutôt à cheykh al islâm Ibn Teymiyyah, qui a évoqué [ce qui suit] dans un petit livre qu’il a intitulé « Ma‘ârijou l-wousoûli ilâ bayâni anna ousoûla d-dîni wa fouroû‘ahou qad bayyanahâ r-Rasoûlou » (« Les escaliers à emprunter, pour
parvenir à la preuve que les fondements de la religion, de même que ses matières appliquées ont déjà été expliquées par le Messager ») : « [il résulte]
d’un examen minutieux, qu’il n’existe pas un ijmâ‘ sans que nous lui ayons trouvé un texte ». De la même façon, il n’est pas un groupe qui ait établi une analogie, sans qu’il existe un texte sur le thème même de cete analogie. Mais les gens n’ont pas tous les mêmes capacités à assimiler les textes, ou même à
s’approcher de leur assimilation exhaustive. Et rares sont ceux qui ont assimilé les textes ou s’en sont approché comme l’Imâm Ahmed – qu’Alâh lui fasse
Miséricorde. C’est pour cela que tu trouves chez de nombreux savants des raisonnements analogiques corrects – Alâh les a guidé vers une analogie
correcte –, mais s’ils s’étaient afairés plus largement à étudier la Sounnah, ils auraient alors trouvé un texte du Législateur. Car le Messager r a [efectivement] exposé les fondements et les matières appliquées, de sorte qu’il n’a rien délaissé : {Nous n’avons dans le Livre rien négligé} [AL AN‘AM, 38] ; {Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J’agrée l’islâm pour vous comme religion} [AL MA’IDAH, 3]. Notre religion est complète, dénuée de carence. [Il arrive qu’une] certaine personne fasse un effort personnel (ijtihâd) et applique un raisonnement analogique : son analogie est correcte, attachée à un texte, contient une cause (‘ilah) qu’on prend en considération (2). Mais il existe sur la question un texte qui ne lui est pas parvenu ; et s’il lui était parvenu, il l’aurait pris comme base légale et aurait abandonné l’analogie. Vient après lui quelqu’un qui a étudié la Sounnah dans les jawâmi‘, les masânîd, les ma‘âjim(3), etc. Et il trouve – Ibn Teymiyyah par exemple –, il trouve que [pour] cet ijmâ‘, il existait un texte. Ils ont abouti à un ijmâ‘ correct, conforme aux textes législatifs; s’ils avaient trouvé ce texte, ils l’auraient pris comme base légale, mais ils n’ont pas trouvé. Puis vint quelqu’un qui étudie avec soin – comme Ibn Teymiyyah ou un autre – par un examen minutieux et il trouva que par endroits, des consensus avaient été reconnus là où des textes
remontant au Prophète r existaient ; et qu’en d’autres endroits, des savants avaient établi des analogies – qui étaient correctes – mais que [là aussi] il existait des textes du noble Prophète r qui n’étaient pas parvenus à leur connaissance.

En tout état de cause, l’Imâm Ahmed repoussait durement l’analogie. Il rejetait nombre des afaires dans lesqueles on prétendait [à l’existence d’] un
ijmâ‘ ; de même que celui qui disait : « Les gens ont établi un consensus sur la question », à qui il répliquait : « Qui te dit [qu’il n’y a pas] là un désaccord ? »
Qu’il dise : « Je ne connais pas de désaccord dans tele afaire », mais qu’il s’abstienne de dire : « La communauté a établi un consensus dans cete afaire ». Il est plus correct de dire : « Je ne connais pas de désaccord », parce qu’il se peut qu’il y ait là un désaccord qui ne lui est pas parvenu et dont il n’avait pas été informé.

Il a dit : « Et on ne lui oppose pas des exemples ». si un texte te vient, soumets-toi : { Mais non, par ton Seigneur ! Ils ne seront pas croyants, tant qu’ils ne t’auront pas institué juge de leurs différends, qu’ils
n’auront éprouvé aucune gêne vis-à-vis de ta sentence et ne se seront soumis pleinement } [AN-NISA’, 65]. Si quelqu’un t’apporte un texte [dont l’existence est] avérée – authentique (sahîh) ou bon (hasan) –, ne dis pas : « Walâh, walâh ! », c’est-à-dire pour lui opposer des exemples. C’est ce qu’a dit Aboû Houreyrah, comme [mentionné] dans l’introduction d’Ibn Mâjah(4). Il dit : « La purification s’impose à celui qui a mangé ce que le feu a touché ». Il a rapporté ce hadîth concernant l’ordre de se purifier de ce que le feu a touché, et l’un des Compagnons lui dit : « Vois-tu le hamîm – c’est-à-dire l’eau chaude –, est-ce que je dois m’en purifier ? ». Il répondit : « Cher neveu, s’il te parvient un hadîth du Messager d’Alâh, ne lui oppose pas des exemples », ce qui veut dire : « soumets-toi ». Ceci est une règle, qu’Alâh vous bénisse.

Il dit : « Ce n’est pas le recours à la raison et aux passions qui permet de la comprendre ». Cela veut dire qu’on ne la comprend pas par le recours à la raison et aux passions, mais par la narration (naql). Tu veux la Sounnah, tu veux la guidée ? Apprends, étudie ! Et si te vient la Sounnah, applique-toi à
l’acquisition de sa bonne compréhension (tafaqqah fîhâ) ; utilise ta raison pour [acquérir] sa bonne compréhension : « Celui à qui Alâh veut du bien, Il lui donne la bonne compréhension de la religion »(5). Par contre, que tu veuiles – sans les textes, sans la Sounnah – t’exprimer au sujet de la religion
d’Alâh, [revient] à parler d’Alâh sans science. { Dis : « Mon Seigneur a seulement interdit les monstruosités apparentes et cachées, le péché,
l’oppression injustifiée, que vous associez à Alâh alors qu’Il n’a rien révélé de probant à ce sujet ; et que vous disiez sur Alâh ce que vous ne savez pas } [AL A‘RAF, 33]. Il est impératif que le musulman fasse preuve de retenue dans [les points] de dogme, les adorations, le licite et l’ilicite. Dans les afaires de ce bas-monde, fais un efort personnel : « Vous êtes les plus savants dans les affaires de ce bas-monde qui vous concernent ». Mais le principe de base, en ce qui concerne la religion, est l’interdiction sauf pour
ce que le Législateur a autorisé. Si tu entres dans la religion avec ta raison, tu suivras ta passion et tu parleras sans science sur Alâh, ce qui fait partie des
plus grands péchés. Dans certains cas, cela aboutit à pire que le polythéisme – comme l’a dit Ibn al Qayyim lors du commentaire de ce verset –, parce que le texte contient une hiérarchie, du plus bas au plus élevé. Et le plus grave est de parler sans science sur Alâh : c’est plus grave que le polythéisme, parce qu’y entre le polythéisme et d’autres choses encore. Et qu’est-ce que le polythéisme, s’il ne fait pas partie des paroles des partisans du faux et de l’égarement ?

Atention, atention à ne pas parler dans la religion d’Alâh avec passion, en s’ilusionnant avec la raison, l’inteligence et la compréhension (fahm) ! La
bonne compréhension (fiqh) dans ce texte est exclusivement identique à la préoccupation qu’en avaient les Compagnons et les Tâbi‘în, et comme il l’a dit ici : « Il nous incombe uniquement de la suivre et de délaisser les passions ». Cela signifie que la raison ne doit pas prendre le dessus sur la religion d’Alâh, non plus que la passion. Il nous incombe uniquement de suivre [la Sounnah], de délaisser les passions et de nous consacrer à Alâh le Seigneur des mondes.


Traduction: Saïd,Aboû`Oubaydilâh.
(Tous droits réservés pour le traducteur).


NOTES
(1) NDT : Ma‘qil Ibn Yasâr Al Mouzanî, qu’Alâh l’agrée, était un Compagnon du Prophète r.
« Nahr Ma‘qil » est un des nombreux canaux d’Al Basrah, en Irâq, dont le nom est lié au
Compagnon, qu’Alâh l’agrée, parce que – entre autres raisons avancées – il l’aurait creusé (Cf.
« Mou‘jam al Bouldân », entrée Nahr Ma‘qil). Partant, l’assimilation du canal au Compagnon
est devenue proverbiale (Cf. « Tâj al ‘Aroûs », entrée « ‘A-Q-L »), Cheykh ‘Abdou l-Karîm Al
Khoudeyr – qu’Alâh le préserve – l’atribuant même à l’Imâm Mâlik – qu’Alâh lui fasse
miséricorde (Cf. Cheykh Al Khoudeyr, « Moukhtasar Al Khiraqî, Al Istitâbah wa l-hadath wa
âdâb qadâ’ou l-hâjah »). Ele est utilisée dans la science des Fondements du Fiqh (ousoûl al fiqh) pour montrer la prééminence du Texte religieux, et plus largement pour indiquer qu’on privilégie une chose à une autre.
(2) NDT : le recours à l’analogie est soumis à des conditions, parmi lesqueles un motif (‘ilah).
(3) NDT : Chacun de ces trois termes correspond à une façon de recueilir les ahâdîth. Les trois

se rejoignent sur le fait qu’ils en contiennent.
(4) « Sounan Ibn Mâjah », Introduction, Chapitre Le respect [dû au] Messager d’Alâh et le rudoiement de celui qui s’oppose à lui, had. n° (22) résumé ; Livre de la Purification et ses sounan, Chapitre Les ablutions suite à ce que le feu a altéré, had. n° (485). « Sounan at-Tirmidhî », Livre de la Purification, Chapitre Ce qui est parvenu concernant la purification suite à ce que le feu a altéré, had. n° (79). Cheykh Al Albânî l’a jugé « hasan ».
(5) « Al Boukhârî », Livre de la Science, Chapitre Celui à qui Alâh veut du bien, Il lui donne la bonne compréhension de la religion, had. n° (71). « Mouslim », Livre de la Zakâh, Chapitre
sur l’interdiction de demander, had. n° (1037)







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  #3  
ÞÏíã 07 May 2008, 10:28 PM
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Bismillâhi r-Rahmâni r-Rahîm



Voici le 3 ème point de « Ousoûl as-Sounnah », commenté par Cheykh Rabî‘
AL MADKHALΖ qu’Allâh le préserve. Il est intitulé :


« La foi dans le Destin, bon et mauvais »




– 3 – La foi dans le Destin, bon et mauvais.

« Et [fait partie] de la Sounnah impérative, celle dont quiconque en délaisse une caractéristique – [car] il l’a refusée et n’y a pas cru – ne fait pas partie
de ses partisans :
La foi dans le Destin, bon et mauvais ; croire en la véracité des ahādīth qui y sont relatifs et avoir foi en eux ; on ne dit pas pourquoi ? ni comment ? .On
se contente de les prendre pour vrais et d’avoir foi en eux ».

« Et [fait partie] de la Sounnah impérative, celle dont quiconque en délaisse une caractéristique – [car] il l’a refusée et n’y a pas cru – ne fait pas partie de ses partisans ». Veuillez prêter attention à cela, ce passage est extrêmement important : l’Imām Ahmed va nous décrire ici des principes fondamentaux [tels,]
qu’est exclu de Ahlou s-Sounnah celui qui en délaisse une partie. C’est-à-dire qu’il sort du périmètre de la Sounnah pour entrer dans l’innovation, prêtez-y attention !
« Et [fait partie] de la Sounnah impérative, celle dont quiconque en délaisse une caractéristique » : s’il la délaisse dans sa totalité ou sa majorité, c’est là qu’est le malheur. « [Car] il l’a refusée », c’est-à-dire qu’il l’a rejetée. « Et n’y a pas cru – ne fait pas partie de ses partisans ». S’il n’est pas de Ahlou s-Sounnah, il fait partie des gens de l’innovation et de l’égarement – et le refuge est auprès d’Allāh.
Quant à vous, vous savez que l’innovation se subdivise en grands et petits [péchés], en polythéisme, en apostasie et en fléau, comme le dit Ibn al Qayyim : « L’innovation dérive de la mécréance et elle y retourne ».De plus, l’innovation vient se poser sur la passion et l’égarement : { As-tu vu celui qui a pris sa passion comme divinité ? Et Allāh l’a égaré [alors qu’il a eu la] connaissance, lui a
scellé l’ouïe, le cœur et a posé un voile sur sa vue… Qui pourra le guider après Allāh ? } [AL JĀTHIYAH, 23]. Nous nous réfugions auprès d’Allāh afin de ne pas suivre la passion. Et c’est pour cela que Ahlou s-Sounnah ont appelé les gens de
l’innovation « les partisans des passions » : parce qu’ils se sont opposés à la religion d’Allāh et ont suivi leurs passions. Ceux-là sont comme les khawārij, les rawāfid, les mou‘tazilah, les jahmiyyah, les mourji’ah, les soūfiyyah al houloūliyyah ou
panthéistes[1], les adorateurs des tombes et ce qui leur ressemble : [tout ce que l’on vient de citer relève] des innovations et égarements qui contredisent les textes – le Livre et la Sounnah – mais également les principes fondamentaux et les règles de la Sounnah.
Le premier [des principes fondamentaux et règles de la Sounnah] : « La foi dans le Destin ». Celui qui ne croit pas dans le destin n’appartient pas à Ahlou s-Sounnah. [Un tel individu] a abandonné une caractéristique très importante et l’un des grands
principes fondamentaux de la Sounnah.
La foi dans le destin est l’un des piliers de la foi. Le prouve aussi bien le Livre d’Allāh
que la Sounnah du Messager r. Allāh a dit :{ Et Nous avons recensé toute chose dans un Livre éclairant } [YĀ SĪN, 12]. Tout événement qui se produit et toute substance [ou matière qui existe], Allāh le connaissait déjà et l’avait [auparavant] consigné dans la Table préservée ; ceci est une des preuves du destin. ( A tout ce que Nous avons créé, [Nous avons attribué] une destinée) [AL
QAMAR, 49].
Et Jibrīl, Allāh l’a envoyé auprès de Mouhammed r pour consacrer, lors de cette rencontre, les principes fondamentaux et les piliers de la religion sur lesquels on construit et l’on s’appuie. Il l’interrogea sur l’Islām et il répondit : « L’Islām consiste en ce que tu attestes que nul n’est digne d’être adoré en dehors d’Allāh et que Mouhammed est le Messager d’Allāh ; que tu accomplisses la prière et t’acquittes de la zakāh ; que tu jeûnes Ramadān et que tu accomplisses le pèlerinage ». Il lui dit : « Qu’est-ce qu’al īmān ? – Que tu aies foi en Allāh, en Ses anges, en Ses livres, en Ses messagers, [en le Jour dernier] ; et que tu aies foi dans le destin bon et mauvais émanant d’Allāh le Très Haut »[2]. Excepté le destin, les cinq piliers sont mentionnés. Le destin est mentionné dans des versets comme ceux qui précèdent. Les principes fondamentaux de la foi sont énumérés dans un grand nombre de versets : { Le Messager a cru en ce qui lui a été révélé par son Seigneur, de même que les croyants. Tous ont cru en Allāh, en Ses anges, en Ses livres, en Ses messagers : « Nous ne faisons aucune différence entre Ses messagers ». Et ils ont ajouté : « Nous avons entendu et nous avons obéi, pardonne-nous, Seigneur ! c’est vers toi que se fait le retour } [AL BAQARAH, 285]. Parfois, le destin est mentionné dans des textes de façon indépendante. Quant à ces principes fondamentaux, ils ont été énumérés dans un contexte unique. Et tous ont une existence prouvée par le Livre d’Allāh et la Sounnah du Messager d’Allāh r, comme dans ce hadīth de Jibrīl ; ou comme dans le hadīth de ‘Abdoullāh Ibn Mas‘oūd. Et peut-être qu’un autre aperçu sur le destin nous permettra d’évoquer les preuves [textuelles] in chā Allāh.
Parmi les principes fondamentaux dont celui qui en abandonne une caractéristique […] : « La foi dans le Destin, bon et mauvais ». Il est obligatoire pour le croyant d’avoir foi dans le fait que tout le destin, bon et mauvais, émane d’Allāh . Chaykh al islām Ibn Taymiyyah s’est exprimé – dans la « Wāsitiyyah » et ailleurs – sur le destin et [sa composition] en degrés[3] :
Le premier degré : c’est la Science d’Allāh qui embrasse toute chose. Allāh a toujours su par Sa Science antérieure (qadīm) et éternelle (azaliyy) toute chose – petite ou grande, insignifiante ou importante – concernant Ses créatures.
Puis Il consigna tout cela dans un Livre préservé. Le Messager d’Allāh r a dit : « Allāh a déterminé la destinée de toute chose cinquante mille ans avant
qu’Il crée les cieux et la terre »[4]. Il dit également r : « La première chose qu’Allāh dit à la plume après l’avoir créée est : “ Ecris. – Quoi donc ? – Ecris
ce qui est et ce qui sera jusqu’à ce que pointe l’Heure ” »[5]. Allāh écrivit sur la Table préservée toutes les informations qu’Il connaissait [déjà] de par Sa Science parfaite et englobante : { Il possède les clés de l’Invisible, que nul ne connaît en dehors de Lui. Il sait ce qui se trouve sur terre et dans la mer. Une feuille [même] ne tombe pas sans qu’Il le sache. Pas une graine dans les profondeurs de la terre, ni une [plante] verte ou desséchée qui ne soient
consignées dans un Livre éclairant } [AL AN‘ĀM, 59]. { Ô mon enfant ! Cela pourrait être l’équivalent d’un grain de moutarde se trouvant dans un rocher,
dans les cieux ou sur terre, Allāh le fera comparaître } [LOUQMĀN, 16]. Allāh est Omniscient et Il a transcrit ces choses intégralement sur la Table préservée.
Le deuxième degré : la foi dans [l’attribution] à Allāh d’une Volonté générale qui englobe toutes les choses et toutes les manifestations de Volonté qu’Il [Allāh] a pu exprimer I. [Ce deuxième degré inclut également] la foi dans Sa Capacité avec laquelle Il crée toutes les choses : rien de ce qui n’existe pas et de ce qui existe, dans le passé ou à venir, petit ou grand, parole ou acte, en mouvement ou inerte… [rien de tout cela] ne peut se produire en dehors de la Volonté d’Allāh. Et rien n’a d’existence
[non plus], qu’Allāh ne l’ait créé, l’ayant amené à l’existence de par Sa Volonté et Sa Capacité, dont rien ne peut venir à bout.
Malgré cela, Allāh a envoyé les Messagers et révélé les Livres, imposant aux créatures ordres et interdits, points de dogme, adorations [diverses] et tout ce qui y ressemble : celui qui en est capable, l’est en vertu d’un choix personnel et de sa volonté ; [pourtant,] cela n’est pas contradictoire avec la Volonté et la Capacité d’Allāh, I.
Quiconque a obéi et emprunté le chemin des nobles Messagers, aura le Paradis pour récompense. Quant à celui qui a désobéi aux Messagers, les a traités de menteurs et s’est opposé à eux, rendra des comptes pour cela et sera rétribué en proportion de son dévoiement : s’il s’agissait de mécréance, ce sera le Feu pour y séjourner éternellement. Et s’il était l’auteur de grands péchés, [son cas dépend] de la Volonté d’Allāh : s’Il veut, Il lui pardonne ; et s’Il veut, Il le châtie.
Ce qui atteste que la foi dans le destin bon et mauvais ne contredit pas l’application de la Loi divine, est : « Agissez, car chacun [se voit] faciliter [le chemin] pour lequel il a été créé ». Un homme lui avait demandé : « Sur quoi les actions reposent-elles aujourd’hui ? Sur les [consignations] séchées inscrites par les plumes et sur ce qu’a consacré la destinée, ou alors l’affaire est-elle indépendante ? – Plutôt
sur les [consignations] séchées inscrites par les plumes et sur ce qu’a consacré la destinée. – Mais alors, sur quoi les actions reposent-elles ? – Agissez,
car chacun [se voit] faciliter [le chemin] pour lequel il a été créé »[6].Les gens heureux se voient faciliter [l’accomplissement] des actions des gens heureux, les gens malheureux celui de leurs semblables. Sa parole « Agissez » signifie : appliquez la Loi divine, appliquez ce avec quoi sont venus les Messagers, obéissez-leur. Parce qu’Allāh t’a donné le choix, de même qu’une capacité [à agir] et une raison avec
laquelle distinguer le vrai du faux, la guidée de l’égarement, l’obéissance de la désobéissance. Et Allāh te demandera des comptes sur ces outils qu’Il t’a donnés. Ces instruments, par lesquels tu te distingues des animaux et des corps inanimés, sont le
lieu [même] où s’accroche la responsabilité vis-à-vis d’Allāh . Et c’est d’eux que découlera la rétribution, qu’elle soit synonyme de considération ou d’humiliation.

« Croire en la véracité des ahādīth qui y sont relatifs », [c’est-à-dire] relatifs au destin, parmi les ahādīth que nous avons évoqués, tel que celui de Jibrīl : « Que tu aies foi dans le destin bon et mauvais ». Cela est relatif[ici] à la prédestination générale, dont la référence est la Science englobante et antérieure d’Allāh. Cela renvoie [donc] à ce qu’Allāh a écrit sur la Table préservée. Quant au hadīth d’Ibn Mas‘oūd, [il est relatif à] la prédestination de la durée de vie de l’être humain.
[Son texte est le suivant :] « La création [du corps] de chacun d’entre vous dans le ventre de sa mère [prend la forme d’une] goutte de sperme pendant
quarante jours ; puis, [le corps] est semblable à un caillot [de sang] pendant l’équivalent ; puis, il est semblable à une bouchée mâchée pendant
l’équivalent ». [L’équivalent] correspond à quarante [autres jours, puis encore] quarante. « Puis, on lui envoie l’ange, qui se voit ordonner [d’inscrire] quatre paroles : inscrire sa subsistance ; sa durée de vie ; ses actions ; [son issue] funeste ou heureuse »[7]. [Tout] cela est ce que l’on appelle la prédestination de la durée de vie.
Il y a par ailleurs une prédestination annuelle, c’est-à-dire la Nuit du Destin, comme
l’a dit Allāh : { Nous L’avons fait descendre par une Nuit bénie. Nous sommes Celui qui avertit ** Durant laquelle, avec Sagesse, tout ordre est
distingué } [AD-DOUKHĀN, 3-4]. Allāh y écrit le destin des bonnes et mauvaises actions, ainsi que des malheurs et autres adversités qui vont se produire pour les serviteurs. Voilà ce qu’on appelle la prédestination annuelle, qu’Allāh établit durant
cette nuit.
Et il existe [également] une prédestination quotidienne : c’est ce que font les créatures et que les anges écrivent jour après jour.
Il a dit : « Et avoir foi en eux », [avoir foi] dans les textes. « On ne dit pas pourquoi ? » : pourquoi Allāh a-t-Il fait ceci ? Et pourquoi a-t-Il prédestiné cela ? Et pourquoi a-t-Il ordonné ceci ? Et pourquoi a-t-Il interdit cela ? Il a dit : « On ne dit pas pourquoi ? ni comment ? », [il incombe] seulement d’avoir la foi et de se soumettre, car il est possible que ces questionnements découlent de protestations
[adressées à] Allāh dans ce qu’Il a prédestiné, dans ce qu’Il a légiféré, dans ce qu’Il a ordonné et interdit. Tu n’as rien d’autre à faire que de te soumettre. Spécialement dans le domaine du Destin, car il constitue, comme il a [déjà] été dit : « le secret
d’Allāh ». Loue Allāh pour ce qu’il t’a été donné de connaître ; et pour ce que tu ne connais pas, tu n’as rien d’autre à faire que de te soumettre. Ne dis pas :
« Pourquoi ? ni comment ? .On se contente de les prendre pour vrais et d’avoir foi en eux ». Ceci est obligatoire pour le musulman. Et [parmi les]
implication[s] de l’attestation [selon laquelle] nul ne mérite d’être adoré en dehors d’Allāh et Mouhammed est le Messager d’Allāh, [il y a le fait] que tu te soumettes à Allāh dans ce qu’Il ordonne, interdit, légifère et dans ce qu’Il te destine comme bien et comme mal.

[1] NDT : Le panthéisme est un mot tiré du grec, ce qui signifie qu'Allah serait partout. Qu'Allah nous préserve d'une
telle croyance
[2] « Al Boukhārī », Livre de la Foi, Chapitre Des questions posées par Jibrīl au Prophète r sur la foi, had. n° (50).
« Mouslim », Livre de la Foi, Chapitre sur l’Exposé d’al īmān, al islām, al ihsān, had. n° (58).
[3] NDT : Concernant les quatre degrés de la prédestination, notre noble Chaykh – qu’Allāh le préserve – va se
contenter de citer les deux éléments qui suffisent à son exposé, à savoir la Science et la Volonté. Rappelons que les
deux autres éléments sont : l’Ecriture et la Création.
[4] « Mouslim », Livre du Destin, Chapitre sur les Arguments d’Ādam face à Moūsā , had. n° (2653).
[5] « Sounan Abī Dāwoud », Livre de la Sounnah, Chapitre concernant le Destin, had. n° (4700). « Sounan at-
Tirmidhī », Livre du Destin, Chapitre 17– , had. n° (2155) ; at-Tirmidhī a dit : « Ce hadīth est gharīb par cette
voie ». Cheykh Al Albānī a dit [qu’il est] sahīh et il l’a recueilli dans « as-Silsilah as-Sahīhah », had. n° (133).
[6] « Al Boukhārī », Livre du Tafsīr, Chapitre { Nous lui faciliterons l’accès aux difficultés }, had. n° (4949).
« Mouslim », Livre du Destin, Chapitre sur la Façon dont est créé l’être humain dans le ventre de sa mère, had. n°
(2648) ; les termes du hadīth sont extraits de ce recueil.
[7] « Al Boukhārī », Livre du Destin, Chapitre relatif au Destin, had. n° (6594). « Mouslim », Livre du Destin,
Chapitre sur la Façon dont est créé l’être humain dans le ventre de sa mère et l’inscription de sa subsistance, de sa
durée de vie, de ses actions et de son issue funeste ou heureuse, had. n° (2643).
Traduction : Saïd, Aboû `Oubaydillâh.
(Tous droits réservés pour le traducteur).


ÇáÊÚÏíá ÇáÃÎíÑ Êã ÈæÇÓØÉ ÃÈæ äÚíã ÅÍÓÇä ; 07 May 2008 ÇáÓÇÚÉ 11:43 PM
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