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ÞÏíã 09 Nov 2011, 03:12 PM
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ÇÝÊÑÇÖí Le takfîr, le tafsîq, et le tabdî'





Le takfîr, le tafsîq, et le tabdî'
(Partie 1)

Personnellement, je tiens à bannir de mon vocabulaire toute expression, qui au lieu de dépassionner le débat, pour reprendre un passage d'un livre interdit en France, il l'embrouille, l'envenime et le rend impossible, soit tout le contraire de l'ambition que je m'assigne. L'analyse doit être distinguée de toute polémique, mais aussi des arrières pensées que l'on croit détecter chez l'autre. Inutile de se prêter au jeu et d'ouvrir la chasse aux sous-entendus. Ce qui importe, si l'on veut être compris, c'est une authentique analyse du phénomène exempte de tout soupçon.

Je fais les louanges d’Allah, Celui en dehors de qui il n’y a d’autre dieu digne d’être adoré ! Des louanges qu’Il mérite, car Il est capable de toute chose. Je L’implore de prier sur le meilleur de Ses créatures, Mohammed, Son serviteur et Son Messager, le sceau des Prophètes, celui qu’Il a envoyé à l’Humanité porteur des preuves éclatantes menant à la bonne direction (hudâ) et à la vraie religion (dîn el haqq) qui devait dominer sur la religion entière, et Lui Seul suffit comme témoin. Que les prières et les nombreuses salutations d’Allah soit sur lui !

Introduction

Ce n’est pas le genre de questions (celle selon laquelle les mécréants verront ou non Leur Seigneur le Jour de la résurrection ndt.) qui, à ma connaissance, a engendré la séparation et l’exclusion entre ceux qui s’y initièrent. La plupart comptaient, en effet, dans les rangs des traditionalistes… L’Imâm Ahmed avait des discussions houleuses sur le fait d’affirmer de façon formelle que les « dix promis » étaient au Paradis. Lui, et tant d’autres pensaient que c’était effectivement le cas, mais, jamais, ils ne mirent en quarantaine quelqu’un de la partie adversaire dans cette question.[1]

Les dangers du tabdî’

Un article précédent mettait en lumière les dangers du takfîr (taxer quelqu’un de mécréant), il serait bien ici de faire la même chose, mais en plus résumé, avec la question du tabdî’ (taxer quelqu’un d’innovateur). Il est, en effet, extrêmement grave de sortir les gens du giron de la sunna.[2]L’Imam e-Dârimî nous décrit ce symptôme en ces termes : « L’innovation est un domaine extrêmement grave. Tout individu y étant affilié prend une mauvaise place au milieu des musulmans. Évitez donc de vous précipiter à taxer quelqu’un d’innovateur, mais prenez le temps de vérifier, et de vous enquérir que le discours de l’une des deux parties en dispute soit conforme ou non à la vérité.
Comment pouvez-vous faire des conclusions hâtives sur un groupe sans savoir s’il a raison ou non, et sans n’être en mesure, du point de vue de votre école, de dire à l’une des deux parties qu’elle s’est trompée, et que la vérité se trouve ailleurs !

Il est vraiment aberrant et inculte de pointer du doigt un groupe tout en étant incapable d’être formel sur la teneur de ses propos, et sans n’être à l’abri au même moment, du point de vue de son école, que l’une des deux parties soit conforme à la vérité et à la sunna. Comment peut-on alors la taxer de mubtadi’sans n’être à l’abri d’inverser les valeurs ni distinguer entre le vrai et le faux, et de, tout bonnement, condamner sans s’en rendre compte, une sunna. Cette approche est plus que ténébreuse, et il serait très périlleux de minimiser un tel niveau d’ignorance. »[3]

En outre, bon nombre de gens qui parlent des sectes fondent leur jugement sur des suspicions et sur les passions. Ils mettent dans le camp des traditionalistes leur groupe et leur meneur auxquels ils s’affilient et vouent leur alliance. Dans le camp des innovateurs, ils comptent tous leurs adversaires. Il est clair que cette approche est ténébreuse. Les traditionalistes, en effet, n’ont aucun meneur en dehors du Messager d’Allah (r) ; celui-là même qui ne parle pas sous l’effet des passions, mais qui est inspiré par la Révélation. Il incombe de croire à tous ses enseignements et d’obéir à tous ses commandements. Aucun Imam après lui ne jouit de ce statut. « Tous les hommes en dehors du Prophète (r)ont des paroles qu’il est possible de prendre ou de rejeter. » (…)

[Les traditionalistes] n’ont d’autre meneur que le Messager d’Allah (r) qu’ils suivent aveuglément. Eux, qui connaissent mieux que quiconque ses paroles et ses faits et gestes. Ils sont le plus à même de faire le tri entre les hadîth faibles et authentiques. Leurs grandes références pénètrent la sunna sur le bout des doigts ; légistes incontestables, ils en connaissent l’explication ; ils en sont les plus fidèles dans les actes, en y donnant foi, et en fondant dessus leur sentiment d’alliance (l’amour et la haine en Dieu).[4]

Les traditionalistes sont ceux qui suivent le Coran, la sunna, et le consensus des anciens

Ibn Taïmiya définit les traditionalistes comme suit : « Ils représentent ceux qui s’attachent au Livre d’Allah, à la Tradition de Son Messager (r), au consensus des premiers et devanciers parmi les Émigrés mecquois, les Auxiliaires médinois, et leurs fidèles successeurs. »[5]
Le signe distinctif des traditionalistes, c’est de prendre les textes et le consensus en référence.[6]Ces derniers suivent fidèlement les pieux Prédécesseurs ne se prononcent sur aucune chose relevant du domaine de la religion sans s’inspirer du Messager (r) ; soit, conformément aux enseignements du Coran et de la sunna. Quant aux innovateurs, ils ne s’inspirent ni du Coran ni de la sunna et ni des annales remontant aux pieux Prédécesseurs. Ils se tournent plutôt vers la pensée, la langue, et la philosophie.[7]
Qu’est-ce que l’innovation ?

Sheïkh el Islam ibn Taïmiya établit : « La bid’a(l’innovation ndt.)[8]par laquelle nous pouvons considérer que son auteur est un mubtadi’ (innovateur ndt.)correspond à toute initiative connue chez les savants traditionalistes pour être contraire au Coran et à la sunnaà l’exemple de la bid’ades kharijites, des râfidhites, des qadarites, et des murjites. »[9]

L’innovation incarne : « tout ce qui va à l’encontre du Coran, de la sunna, et du consensus des anciens dans le domaine de la croyance ou de l’adoration. »[10]Ou, en d’autres termes : « tout ce qu’Allah n’a pas légiféré dans le domaine de la religion… Quiconque prend pour religion ce qu’Allah n’a pas légiféré relève de l’innovation, quand bien même celle-ci serait motivée par une mauvaise interprétation. »[11]

En allant à l’encontre du Coran, de la sunna, et du consensus, dans des questions où la divergence n’est pas tolérable et où leur auteur n’est pas excusable, on devient un innovateur

« Quiconque va à l’encontre du Coran clair, de la sunnarépandue, ou du consensus des anciens de la communauté, de sorte qu’il ne soit pas excusable, sera traité comme un innovateur. »[12]

Ainsi, l’innovateur est celui qui est connu pour être des gens des passions et de l’innovation, quand bien même son erreur serait pardonnable et qu’il ne mériterait aucune punition. Il reste, malgré tout, un égaré animé par ses passions. Il est capable de délaisser la vérité qui va à leur encontre. Il est possible au même moment qu’il ne sache pas qu’il s’oppose au Messager (r), mais il n’en décèle pas moins de l’hypocrisie et de l’innovation qui sera fonction de son degré d’affront envers Allah et Son Messager,[13]et de son éloignement du Coran et de la sunna.[14]

En outre, il se caractérise pour suivre quelqu’un d’autre que le Messager d’Allah (r), parmi ses pères et ses ancêtres, et envers qui il fonde ses sentiments d’amour et de haine ; il aime tous ceux qui sont en accord avec lui, et déteste tous ceux qui sont en désaccord avec lui.[15]Il n’est pas enclin à se cramponner au Coran, à la sunna, et au consensus.[16]Les innovateurs ne rapportent pas leurs litiges aux textes scripturaires de l’Islam ; ils sont déchirés par des conflits qui sont souvent verbaux, mais qui peuvent aussi être physiques.[17]Leur signe distinctif est de délaisser le chemin des anciens.[18]Ils ne suivent que des conjectures et leurs passions,[19]et, surtout, ils ne prennent pas en référence les textes et le consensus des anciens.[20]

« L’innovation est rattachée à la division comme la Tradition est rattachée à l’union. C'est pourquoi on dit les gens de l’union et de la Tradition en opposition aux gens de la division et de l’innovation. »[21]

En outre, quand on parle de consensus, on fait allusion, plus infaillible, au consensus des anciens,[22]conformément au hadîth : « Je vous recommande de craindre Allah (U), d’écouter et d’obéir au gouverneur, même s’il est esclave [abyssin]. Celui qui vivra parmi vous assistera à de nombreuses divergences. Accrochez-vous donc à ma tradition et à celle des nobles khalifes bien guidés. Tenez-la bien et prenez-la fermement par les molaires. Et méfiez-vous des choses nouvelles, car toute nouveauté est innovation et toute innovation est égarement. » E-Tirmidhî a fait ensuite le commentaire suivant : « Ce hadîth est bon et authentique. »[23]

Ce principe fut établi par l’Imâm Ahmed,[24]et recensé par les grandes références traditionalistes après lui, à l’image d’el Barbahârî.[25]

La définition des usûl : bases ou questions fondamentales de la religion

SheïkhTaqî e-Dîn a dit : « Les bases fondamentales de la religion se présentent sous la forme suivante : soit, il s’agit de questions auxquelles il incombe de donner foi, de prononcer verbalement, ou de mettre en pratique. Ex. : les questions qui touchent à l’Unicité, aux Attributs, au destin, à la prophétie, à l’eschatologie (la vie après la mort ndt.), ou toutes les questions qui les démontrent… »[26]

Ailleurs, il précise : « Donner foi au caractère obligatoire des obligations apparentes et communément transmises et au caractère prohibé des interdictions apparentes et communément transmises est l’un des plus grands fondements de la foi et des fondements de la religion. »[27]

La distinction entre les usûl et lesfurû’(questions subsidiaires de la religion)

SheïkhTaqî e-Dîn établit qu’Allah pardonne au croyant qui qu’il soit, lorsqu’il commet une erreur malgré ses efforts à la recherche de la vérité. Il n’y a pas de différence en cela, entre les questions fondamentales (usûl ndt.)ou subsidiaires (furû’ ndt.) ; cette tendance est celle des Compagnons et de la plupart des grandes références de l’Islam. Ces derniers n’ont jamais fait la différence dans le domaine du takfîr entre les questions fondamentales qui, en les reniant, feraient sortir de la religion, et les questions subsidiaires qui ne feraient pas sortir de la religion celui qui les renie.

Puis, il poursuit : « Quant à séparer entre les éléments de la religion en deux ensembles en faisant entrer dans le premier d’entre eux les questions dites fondamentales et dans l’autre, les questions dites subsidiaires ; il faut savoir que cette distinction ne prend son origine ni chez les Compagnons ni chez leurs fidèles successeurs ni chez les grandes références de la religion. Elle provient plutôt des innovateurs, avec les mu’tazilitesà leur tête.

C’est de ces derniers que s’inspirent les légistes qui en parlent dans leurs ouvrages. Sans compter que cette distinction se contredit elle-même. Nous demandons à ses théoriciens de nous indiquer la limite des questions fondamentales qui vouent toute erreur à la mécréance et la limite des questions subsidiaires !
Ils peuvent toujours répondre que les premières représentent les questions dogmatiques et les secondes, les questions pratiques.
Ce à quoi nous répondons : les musulmans se sont divisés sur le sujet de savoir si le Prophète (r)a vu ou non Son Seigneur, si ‘Uthmân est meilleur qu’Ali, sur de nombreuses exégèses du Coran, et sur l’authenticité de certains hadîth ; en sachant que ces divergences relèvent des questions dogmatiques et théoriques. Pourtant, celles-ci n’entrainent aucun takfîrà l’unanimité des savants.
D’un autre côté, le caractère obligatoire de la prière, de l’aumône légale, du jeûne et le caractère prohibé de la débauche, et du vin sont de l’ordre des questions pratiques. Pourtant, à l’unanimité des savants, elles vouent à la mécréance toute personne qui les renie.

Ils peuvent aussi vouloir dire que les usûl renferment les questions formelles.
Ce à quoi nous répondons que nombre de questions pratiques sont formelles ; comme il existe de nombreuses questions théoriques qui ne le sont pas. Tout en sachant que la notion de « formel » ou de « probabilité » est relative. Une question peut être formelle pour quelqu’un qui détient de son point de vue une preuve irréfutable ; il peut avoir entendu un texte prophétique et pénétrer parfaitement ses intentions ; au moment où pour un autre cette question n’atteint même pas le degré de probabilité, avant qu’on puisse parler de formelle, étant donné qu’il n’a jamais eu cette preuve entre les mains, ou que, bien qu’il l’en ait connaissance, il remet en question son sens ou son authenticité, ou encore qu’il ne soit pas en mesure d’y puiser le moindre argument. »[28]

À suivre…






[1]Voir : Jâmi’ e-rasâil d’ibn Taïmiya avec la recension de Fawz Ahmed Zamralî (2/101-102).
[2]E-sunna d’el Khallâl (2/373).
[3]E-radd ‘alâ el jahmiya (p. 193).
[4]Majmû’ el Fatâwâ (3/346-347).
[5]Majmû’ el fatâwâ (2/375) ; voir chez des références plus anciennes : el hujja fî bayân el mahajja de Qawwâm e-sunna (2/410).
[6]Majmû’ el Fatâwâ (3/346-347).
[7]Cet extrait est retranscrit en résumé : voir notamment : muwafaqat sarîh el ma’qûl li sarîh el manqûl en annotation à manhâj e-sunna (1/222).
[8]Sheïkh Ibrahim e-Ruhaîlî a retenu la définition suivante de l’innovation : c’est toute voie inventée dans la religion qui vient s’opposer à la Législation avec l’intention pour celui qui l’emprunte d'amplifier l’adoration d’Allah.
[9]Majmû’ el fatâwâ (35/414).
[10]Majmû’ el fatâwâ (414/35).
[11]El istiqâma (1/42).
[12]Majmû’ el fatâwâ (24/172).
[13]Majmû’ el fatâwâ (13/63).
[14]Majmû’ el fatâwâ (12/464).
[15]Majmû’ el fatâwâ (3/346-347).
[16]Majmû’ el fatâwâ (12/465).
[17]Majmû’ el fatâwâ (17/311-313).
[18]Majmû’ el fatâwâ (4/155).
[19]Majmû’ el fatâwâ (10/370-371).
[20]Majmû’ el fatâwâ (13/62-63).
[21]El istiqâma (1/42).
[22]Majmû’ el fatâwâ (3/157).
[23]Rapporté par Abû Dâwûd (4607), ibn Mâja (42, 43), e-Tirmidhî (2676), et Ahmed dans son musnad (17145) ; Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans sa recension de sunan abî Dâwûd, ainsi qu’ibn Taïmiya dans Majmû’ el fatâwâ (18/190).
[24]Voir : usûl e-sunna de l’Imâm Ahmed,
[25]Sharh e-sunnad’el Barbahârî (p. 59).
[26]Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql(1/27).
[27]Majmû’ el fatâwâ (12/496).
[28]Majmû’ el fatâwa (23/346-347) ; voir également : (13/126) et (19/207-212) ; mais aussi : manhâj e-sunna (5/84-95).
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