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ÅÖÇÝÉ ÑÏ
 
ÃÏæÇÊ ÇáãæÖæÚ ÇäæÇÚ ÚÑÖ ÇáãæÖæÚ
  #1  
ÞÏíã 24 Sep 2011, 04:28 PM
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ÇÝÊÑÇÖí La Main d'Allah





La Main d’Allah
(Partie 1)

Louange à Allah le Seigneur de l’Univers ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !

Les textes

[Ils n’ont pas estimé Allah à sa juste valeur ; pourtant, le Jour de la résurrection, Il saisira la terre entière dans une Main, et Il pliera les cieux de Sa Main droite ; gloire à Lui, Il est au-dessus de ce qu’on Lui associe !][1]

[Qu’est-ce qui t’a empêché de te prosterner devant Celui que j’ai créé de Mes deux Mains ?][2]

Allah (I) révèle : [Dis : Ô Allah ! Roi du Royaume ! Tu donnes la royauté à qui tu veux et Tu l’enlèves à qui Tu veux ; Tu élèves qui Tu veux et Tu rabaisses qui Tu veux ; le bien est entre Tes Mains, Toi, pour qui rien n’est impossible].[3]

[Ses deux Mains sont plutôt étendues].[4]

[Béni soit Celui qui détient le royaume dans Sa Main].[5]

[Ne voient-ils que Nous leur avons créé le bétail qui est l’œuvre de Nos Mains, et qu’ils prennent pour richesse].[6]

Abû Huraïra (t) est l’auteur d’un hadîth qu’il fait remonter au Prophète (r) : « La Main droite d’Allah est pleine ; Ses largesses ne peuvent la vider ; Elle prodigue de jour comme de nuit. Ne voyez-vous pas qu’Il donne sans compter depuis qu’Il a créé les cieux et la terre, et pourtant Sa Main droite ne s’est jamais vidée. La part de chacun est dans Son autre Main ; il la fait descendre et monter. »[7]

Selon Abû Mûsâ el Ash’arî (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « Allah étend Sa Main la nuit pour accueillir le repentir de ceux qui ont fait du mal pendant le jour ; et Il étend Sa Main le jour pour accueillir le repentir de ceux qui ont fait du mal pendant la nuit ; et cela, jusqu’au jour où le soleil se lèvera à l’Ouest. »[8]

Selon Abû Huraïra (t), j’ai entendu dire le Messager d’Allah (r) : « Allah (U)saisira la terre etpliera les cieux, puis, Il proclamera : « Je suis le Roi, où sont les rois de la terre ? »[9]

Toujours d’après el Bukharî, selon ibn ‘Omar – qu’Allah les agrée son père et lui –, le Messager d’Allah (r) a dit : « Le Jour de la résurrection, Allah (U)saisira les terres, alors que les cieux seront dans Sa Main droite, puis, Il proclamera : « Je suis le Roi ! » »[10]

Selon une autre version d’ibn ‘Omar : « Un jour que le Messager d’Allah (r)récita du haut de sa chaire, le Verset : [Ils n’ont pas estimé Allah à sa juste valeur ; pourtant, le Jour de la résurrection, Il saisira la terre entière dans une Main, et Il pliera les cieux de Sa Main droite ; gloire à Lui, Il est au-dessus de ce qu’on Lui associe !].[11]Il faisait bouger sa main comme ceci en l’avançant et en la reculant, tout en s’exclamant : « Le Seigneur s’exalte Lui-même en disant : « Je suis le Vaniteux ! Je suis l’Orgueilleux ! Je suis le Tout-Puissant ! Je suis le Généreux ! » La chaire se mit alors à faire bouger le Messager d’Allah (r)à tel point que nous pensâmes qu’elle allait s’écrouler. »[12]

Il est rapporté également par Muslim, qui se penche sur la version de ‘Ubaïd ibn Miqsam, selon laquelle il regarda ‘Abd Allah ibn ‘Omar – qu’Allah les agrée son père et lui – relaté les paroles du Messager d’Allah (r) disant : « Allah prendra les cieux et les terres et les saisira dans Ses Mains, avant de s’exclamer : « Je suis le Roi ! » Puis, Il fermera et dépliera Ses doigts avant de dire à nouveau : « Je suis le Roi ! » Je regardais sa chaire qui tremblait par le bas, à tel point que je pensai qu’il avait faire tomber le Messager d’Allah (r). »[13]

D’après Muslim dans son recueil e-sahîh : « Le Jour de la résurrection, Allah (U)pliera les cieux, puis, Il les prendra dans Sa Main droite avant de proclamer : « Je suis le Roi, où sont les vaniteux ? » Puis, il demandera encore : « Je suis le Roi, où sont les vaniteux ? Où sont les orgueilleux ? » »[14]Il le répétera plusieurs fois, mais personne ne répondra, comme nous l’apprend un autre hadîth.[15]C’est alors qu’Allah répondra Lui-même en disant : [elle appartient à Allah, l’Unique et le Dominateur !].[16]

Selon Muslim ibn Yasâr el Juhanî (t), ‘Omar ibn el Khattâb (t) fut interrogé sur le Verset suivant : [et quand Ton Seigneur tira des reins des fils d’Adam leur progéniture][17] ; ce dernier répondit : « J’ai entendu dire le Messager d’Allah (r)à qui on posa la même question : « Allah créa Adam, et Il passa Sa Main droite sur son dos d’où Il sortit une partie de sa descendance, avant de proclamer : « J’ai créé ceux-là pour le Paradis, et ils feront les œuvres des habitants du Paradis. » Ensuite, Il passa à nouveau Sa Main droite sur son dos d’où Il sortit une partie de sa descendance, avant de proclamer : «J’ai créé ceux-là pour l’Enfer, et ils feront les œuvres des habitants de l’Enfer. »
  • Alors, à quoi bon œuvrer, Messager d’Allah, interrogea l’un des Compagnons ?
  • Quand Allah crée un homme pour le Paradis, assura-t-il, Il lui fait faire les actes de ses habitants jusqu’au dernier instant sa vie. Là, il fait un acte le faisant entrer au Paradis. Quand Il crée un homme pour l’Enfer, Il lui fait faire les actes de ses habitants jusqu’aux derniers instants de sa vie. Là, il fait un acte le faisant entrer en Enfer. »[18]

Ishâq ibn Râhawaïhi a dit : Baqiyat ibn el Walîd m’a rapporté, selon e-Zubaïdî Mohammed ibn el Walîd, selon Râshid ibn Sa’d ibn ‘Abd e-Rahmân ibn Abî Qatâda, selon son père, selon Hushâm ibn Hakîm ibn Hizâm : « Un homme demanda au Prophète (r) : « Messager d’Allah, est-ce qu’on est soi-même l’auteur de ses actes, ou bien sont-ils prédestinés ?
  1. Quand Allah sortit des reins d’Adam sa descendance, expliqua-t-il, Il les fit témoigner contre eux-mêmes. Puis, Il les répandit sur Ses deux Paumes avant de proclamer : « Ceux-là sont pour le Paradis, et ceux-là sont pour l’Enfer ; les premiers seront menés vers les actes des habitants du Paradis et les second seront menés vers les actes des habitants de l’Enfer. »[19]

Ce hadîth met en lumière l’Attribut de la Main ; sans ressembler à celle des créatures (tashbîh), Allah (I) est doté d’une Main comme il sied à Sa Majesté. Nous y croyons sans l’assimiler à la création (tamthîl), mais sans non plus la renier (ta’tîl). Dans Son infinie grâce et générosité, Allah la tend aux hommes. Le crédo « orthodoxe » impose de reconnaitre littéralement les Noms et Attributs divins, sans les falsifier (tahrîf) ni les renier (ta’tîl) d’une part, et sans les décrire (takyîf) ni les assimiler à la création (tamthîl) d’autre part.

Selon Abû Huraïra (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « Lorsqu’Allah fit la création, Il écrivit dans un livre qui se trouve auprès de Lui au-dessus du Trône : « Ma Miséricorde l’emporte sur Ma Colère. » »[20]

D’après les deux recueils e-sahîh : le jour où Adam et Mûsâ se disputèrent, le premier lança au second : « Toi, Mûsâ qu’Allah a privilégié de Sa Parole, et pour qui Il coucha la Thora de Sa Main.
- Et toi, Adam, répliqua-t-il, qu’Allah créa de Sa Main et à qui Il insuffla Son esprit. »[21]

À la fin du monde, Allah prendra les cieux et la terre dans Ses deux Mains, et Il les posera sur Ses Doigts.[22]

« Par Celui qui détient mon âme dans Sa Main ! Si Mûsâ était vivant, il ne lui appartiendrait que de me suivre. »[23]

« Vous avez demandé – par Celui qui détient mon âme dans Sa Main – la même chose que les enfants d’Israël demandèrent à Mûsâ ! [Désigne-nous une divinité comme la leur. Il répondit : vous êtes vraiment un peuple insensé].[24]

Abû Huraïra fait le commentaire d’un hadîth qu’il a rapporté : « Par Celui qui détient mon âme dans Sa Main, sa parole signe sa perte ici-bas et dans l’au-delà. »[25]

À suivre…






[1]Les groupes ; 67
[2]Sâd ; 75
[3]La famille d’Imrân ; 26
[4]Le repas céleste ; 64
[5]Le royaume ; 1
[6]Yâsîn ; 71
[7]Rapporté par el Bukhârî (4684, 7411), et Muslim (993) ; on y trouve l’expression « qabdh » à la place de « qist ».
[8]Rapporté par Muslim (2759).
[9]Rapporté par el Bukharî (7382), et Muslim (2787).
[10]Rapporté par el Bukharî (7412), et Muslim (2788).
[11]Les groupes ; 67
[12]Rapporté par Ahmed dans el musnad (5414).
[13]Rapporté par Muslim (2788).
[14]Rapporté par Muslim (2788), selon ibn ‘Omar – qu’Allah les agrée son père et lui –.
[15]Il est recensé dans el mustadrak d’el Hâkim (2/475), selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agrée son père et lui –.
[16]L’Absoluteur ; 16
[17]El A’râf ; 172
[18]Rapporté par Mâlik dans el muatta (2/898), et el Hâkim dans el mustadrak (1/80) ; ce dernier ayant fait le commentaire suivant : « Il répond aux conditions de Muslim. » Il est également rapporté par Abû Dâwûd [(n° 4703)] avec une voie légèrement différente, selon Muslim ibn Yasâr, selon Nu’aïm ibn Rabî’a, selon ‘Omar.
[19]Rapporté par e-Tabarânî dans musnad e-shâmiyîn (1854).
[20]Rapporté par el Bukhârî (3194), et Muslim (2571).
[21]Rapporté par el Bukhârî (3410), et Muslim (2751).
[22]Le hadîth sur le sujet est rapporté par el Bukharî (7415), et Muslim (2786), selon ibn Mas’ûd (t).
[23]Rapporté par Ahmed dans el musnad (15156), selon de Jâbir ibn ‘Abd Allah (t).
[24]El a’râf ; 138 ; Le hadîth en question est rapporté par e-Tirmidhî (n° 2180) ; kitâb el fitan : bâb mâ jâ la tarkabanna sunana man kâna qablakom ; à la suite de quoi il fit le commentaire suivant : « Ce hadîth est bon et authentique. » ; Il est rapporté également par Ahmed (5/218), ibn Abî ‘Âsim dans e-sunna (n° 76), ibn Hibbân dans son recueil e-sahîh (n° 6702 – el ihsân) ; ibn Hajar l’a authentifié dans el isâba (4/216).
[25]Rapporté par Abû Dâwûd (4901).

ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #2  
ÞÏíã 25 Sep 2011, 05:09 PM
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La Main d’Allah

(Partie 2)




Les anciens




•‘Abd Allah ibn ‘Omar (m. 64 h.) : « Allah a créé quatre choses de Ses propres Mains : Adam, le Trône, la Plume, le Paradis éternel. Le reste de la création, Il la crée en disant « sois », puis elle devient. »[1]




•À propos du Verset : [Il saisira la terre entière dans une Main, et Il pliera les cieux de Sa Main droite].[2] L’Imam Rabî’a ibn ‘Amr el Jirshî (m. 64 h.) a fait le commentaire suivant : « Son autre Main sera vide ; il n’y aura rien du tout. »[3]




Hakîm ibn Jâbir ibn Târiq el Ahmasî (m. 82 h.) : « Allah (I)n’a touché directement de Sa Main que trois de Ses créations : Il a créé le Paradis de Ses Mains, puis il a fait sa terre en wars et en safran, et le ciel en musk. Il a créé Adam de Sa Main, et a écrit la Thora pour Moussa. »[4]




•Zaïn el ‘Âbidîn (m. 93 h.) : « … L’aumône parvient dans la Main d’Allah avant qu’elle ne parvienne à celle du mendiant. » Puis, il fit un signe en direction de sa paume.[5]




•Khâlid ibn Mi’dân el Kulâ’î el Himsî (m. 103 h.) : « Allah (U)n’a touché directement de Sa Main que : Adam (u) qu’il a créé de Sa Main, le Paradis, et la Thora qu’Il a écrit de Sa Main. »[6]




•‘Ikrima mawlâ ibn ‘Abbâs (m. 104 h.) : « Allah (U)n’a touché directement de Sa Main que trois de Ses créations : Il a créé Adam de Sa Main, Il a orné les jardins du Paradis de Sa Main, et Il a écrit la Thora de Sa Main. »[7]




Au sujet du Verset : [Ses deux Mains sont plutôt étendues].[8] Il a fait le commentaire suivant : « Il parle des deux Mains. »[9]




•‘Abd Allah ibn Abî Mulaïka (m. 117 h.) ; Nâfi’ ibn ‘Omar rapporte : « J’ai interrogé ibn Abî Mulaïka au sujet de la Main d’Allah ; je voulais savoir s’il y en avait qu’une seule ou bien deux. Voici ce qu’il me répondit : « Il y en a deux ! » »[10]




L’exégèse d’ibn ‘Abbâs




Ibn ‘Abbâs aurait interprété le Verset :[et le ciel, Nous l’avons édifié avec Notre Aïdin].[11] Selon el Qurtubî, il aurait dit : « avec Notre Force et Notre Puissance. »




En réponse, nous disons :




Le terme Aïdin n’est pas le pluriel de Yad (Main).[12] Il s’agit du même terme que dans le Verset : [Et évoque Notre serviteur Dâwûd qui était doué de force].[13] El aïd signifie ici la force, du verbe âda yaîdu.




Pour celui qui n’en serait pas convaincu, penchons-nous vers l’explication d’Abû el Hasan el Ash’arî dans el ibâna. En réfutation aux jahmites et aux mu’tazilites qui interprètent la Main d’Allah, ce dernier souligne en effet : « Question : certains faibles d’esprit avancent au sujet du Verset : [et le ciel, Nous l’avons édifié avec Notre Aïdin].[14]Comme Aïda le sens de Puissance, il incombe d’interpréter de cette façon l’autre Verset : [de Mes deux Mains].[15]




Nous répondons que c’est une mauvaise interprétation pour les raisons suivantes :

Premièrement : le Aïdinen question n’est pas le pluriel de Yad. Le pluriel de yadest yaïdî, et le pluriel de yaddans le sens de bienfait est ayâdîn, alors qu’il s’agit ici : [que J’ai créé de Mes deux Mains].[16] Ainsi, pour Yadayya, il est faut de dire qu’il s’agit du même terme que dans le Verset : [Nous l’avons édifié avec Notre Aïdin]. »[17]




Ibn Khuzaïma explique pour sa part : « Certains jahmitesprétendent au sujet du hadîth : « Allah créa Adam de Ses Mains » ; qu’il s’agit de Sa Force, dans le sens où la Main serait la Force. Nous sommes là aussi dans le domaine de la falsification. C’est faire preuve d’une mauvaise connaissance de la langue Arabe, qui donne le nom de force au terme aïdnon yad. Celui qui ne sait pas faire la distinction entre ces deux termes a plus besoin de revenir ou d’être ramené à l’école que de s’ériger le titre de savant et le droit de lancer des polémiques. »[18]




La classification des Attributs divins




Les traditionalistes recensent six catégories d’Attributs que nous pouvons résumer de la façon suivante :




1- Attributs essentiels, texto-rationnels : ex. :la Vie, le Savoir, la Puissance, l’Élévation, la Seigneurie, la Divinité, etc.

2- Attributs essentiels textuels : ex. :le Visage, les deux Mains, les deux Yeux, etc.

3- Attributs volontaires textuels : ex. :l’istiwâ sur le Trône, la descente au premier ciel, la venue le Jour de la résurrection, etc.[19]

4- Attributs volontaires texto-rationnels : ex. :la Création, le Pouvoir de donner la vie et la mort, la Parole, etc.

5- Attributs négatifs texto-rationnels : ex. :la négation de la mort, de l’impuissance, de l’injustice, de la distraction, de l’ignorance, etc.

6- Attributs négatifs textuels : l’impossibilité d’être vue avec les yeux sur terre.[20]




Ainsi, la Main entre dans deux ensembles :




- Les Attributs purement essentiels : qui, sans dépendre de Sa Volonté ou de Ses Actions, sont inhérent à Lui. Ex. : la Vie, le Savoir, la Puissance, l’Élévation au-dessus de Sa création, la Sagesse, la Grandeur, le Visage, les deux Mains, etc.

- Les Attributs uniquement textuels : que l’on appelle indistinctement Sifât sam’iya, naqliya, ou shar’iya. Seuls les textes sont à même de nous les indiquer, en sachant que la raison saine ne s’y oppose pas, je dirais même qu’elle les confirme. Ex. : le Visage, les deux Mains, les deux Yeux, la Jambe inférieure (Sâq), le Pied (rijl, Qadam), les Doigts, fermer la Main (Qabdha), l’istiwâ sur le Trône, la descente au premier ciel, la venue le Jour de la résurrection, etc.




Le crédo traditionaliste dans le domaine des Attributs textuels




D’après el Baïhaqî, el Awzâ’î affirme : « Nous et les tabi’îns(les successeurs des Compagnons) sommes nombreux à dire qu’Allah est au-dessus de Son Trône et nous donnons foi aux Attributs rapportés par les textes de la sunna. »[21]




El Walîd ibn Muslim nous fait le témoignage suivant : « j’ai interrogé el Awzâ’î, Sufiân e-Thawrî, Mâlik ibn Anas, et e-Laïth ibn Sa’d au sujet des hadîthqui parlent de la vision d’Allah, le Jour de la Résurrection. Ils m’ont tous répondu qu’il fallait les laisser comme ils sont au sens littéral, sans chercher à faire de description. »[22]




Hanbal rapporte la tendance d’Ahmed : « Rien ne Lui ressemble au niveau de Son Essence, comme Il s’est décrit Lui-même. Allah donna un sens général à Ses Attributs. Il définit (hadda)l’un de Ses Attributs qui ne ressemblent à rien d’autre. Ses Attributs ne peuvent se limiter à nos définitions ou ils ne sont pas délimités (ghaïr mahdûda)et Ils nous sont inconnus sauf ce qu’Il nous en décrit.

Il dit : Il est Voyant et Entendant sans parler dehadd ni faire d’approximation (taqdîr). Personne ne peut le décrire comme il convient, nous n’allons pas au-delà du Coran et duhadîth.Nous répétons scrupuleusement les Paroles d’Allah et nous le décrivons comme Il se décrit Lui-même sans aller au-delà. Personne ne peut le décrire comme il convient.




Nous croyons au Coran en entier ; ses Versets formels et Ses Versets ambigus. Nous ne lui enlevons pas un Attribut sous prétexte qu’il déclenche la colère de certains (traduction approximative ndt.). Les Attributs par lesquels Allah se qualifie, comme Sa Parole, Son Nuzûl(descente au premier ciel), Son entretien en privé avec chacune de Ses créatures le Jour de la Résurrection. Il se reprochera de Son Serviteur et posera sur lui Son Kanaf.[23] Tout cela démontre qu’il sera vu dans l’au-delà.»[24]




E-Tamîmî affirme au sujet de la croyance d’Abû ‘Abd Allah : « Allah le Très-Haut a deux mains. Elles correspondent à un Attribut de Son Essence… il est incorrect de dire qu’il s’agit de la Puissance, de la Grâce, ou de la Bonté divine, étant donné que le pluriel de Main au sens propre (yad) est aïdin, et son pluriel au sens figuré est ayâdin. »[25]




Pour e-Sâbûnî, ce sont les mu’atazilites et les jahmites qui interprètent les deux Mains, par les deux bienfaits ou les deux forces.[26] Ibn ‘Abd el Barr a des paroles qui vont dans ce sens. Il souligne qu’il existe un consensus sur l’obligation de reconnaitre les Attributs divins conformément aux textes scripturaires de l’Islam.[27]




L’Imâm ibn Madda établit qu’Allah créa Adam avec de véritables Mains.[28]




Ibn Kathîr a dit :« Quant au Verset : [Puis, Il s’est établi sur Son Trône],[29] il existe de nombreuses opinions sur le sujet que nous n’allons pas étaler ici. Cependant, il est important de savoir qu’il faut suivre ici la tendance des Pieux Prédécesseurs comme Mâlik, el Awzâ’î, e-Thawrî, e-Laïth ibn Sa’d, e-Shâfi’î, Ahmed ibn Hanbal, ishâq ibn Râhawaïh, et tant d’autres parmi les grandes références musulmanes de l’ancienne et de la nouvelle époque. Elle consiste à lire les textes comme ils sont venus sans faire de description, d’assimilation, ni de négation.




Or, ce qui vient à l’esprit des anthropomorphistes ne peut être attribué à Allah, car aucune de Ses créations ne Lui ressemble : [Rien ne Lui ressemble, et Il est l’Entendant et le Voyant].[30] La réalité est plutôt comme l’établissent les grands imams comme Nu’aïm ibn Hammad el Khuzâ’î, le Sheïkhd’el Bukhârî : « quiconque faire ressembler Allah à Sa création devient mécréant, et quiconque renie ce qu’Allah s’est attribué devient mécréant. Or, rien dans ce qu’Allah s’est attribué ou que Son Messager lui a attribué ne prête au tashbî (connu sous le terme d’anthropomorphisme ndt.) » Ainsi, attribuer à Allah la même chose que les Versets clairs, et les annales authentiques, de la façon qui sied à Sa Majesté ; et en parallèle, de Lui refuser tout défaut, c’est suivre la bonne voie. »[31]




Dans l’introduction de son précieux livre el ‘ulû li el ‘Alî el Ghaffâr, l’Imam e-Dhahabî explique : « Si tu aimes l’équité – cher ‘Abd Allah –, alors penche-toi sur les textes du Coran et des sunan ; et regarde ce que les Compagnons, leurs Successeurs, et les grandes références en exégèse ont dit au sujet de ces Versets ; tu t’apercevras des tendances des anciens qu’elles ont relatées ; soit ils parlent avec science soit ils se taisent avec sagesse. »[32]




À suivre…












[1]Rapporté par el Ajûrrî dans e-sharî’a (3/1182), e-Dârimî dans e-radd ‘alâ el Mirrîsî (p. 98), et -Lalakâî dans Sharh usûl el i’tiqâd (3/477).
[2]Les groupes ; 67
[3]Rapporté par ‘Abd Allah ibn Ahmed dans e-sunna (2/501), et ibn Jarîr (24/25).
[4]Rapporté par ‘Abd Allah ibn Ahmed dans e-sunna (1/295), et el Ajûrrî dans e-sharî’a (p. 340).
[5]Rapporté par ibn Sa’d dans e-tabaqât (5/166).
[6]Rapporté par ‘Abd Allah ibn Ahmed dans e-sunna (1/297).
[7]Rapporté par ‘Abd Allah ibn Ahmed dans e-sunna (1/296).
[8]Le repas céleste ; 64
[9]Rapporté par e-Dârimî dans e-radd ‘alâ el Mirrîsî (1/286).
[10]Rapporté par e-Dârimî dans e-radda ‘alâ el Mirrîsî (2/286).
[11]E-Dhâriyât ; 47
[12]Voir : lisân el ‘arab d’ibn Mazhnûr etmukhtar e-sihâh ; l’auteur du dernier ouvrage explique que seul el Azharî parmi les exégètes et les linguistes lui donnent le sens de main.
[13]Sâd : 17
[14]E-dhâriyât ; 47
[15]Sâd : 75 ; el Bukhârî donne à l’un de ses chapitres le titre suivant : Chapitre : concernant le Verset : [que J’ai créé de Mes deux Mains], en sachant que le texte arabe utilise yad au duel.
[16]Sâd : 75
[17]El ibâna (p. 108).
[18]E-Tawhîd (p. 87).
[19]Voir notamment : majmû’ el fatâwa (3/35-36, 83-84).
[20]L’auteur s’est fait sa propre déduction de ce dernier point, dans le sens où aucun ouvrage ne l’exprime explicitement. C’est e-Sifârrinî qui l’a mis sur la voie [voir : lawâmi’ el anwâr el bahîya (2/284).]
[21]Rapporté par el Baïhaqî dans el Asmâ wa e-Sifât (2/303), et e-Dhahabî dans el ‘ulû (2/940) ; Sheïkh el Islâm ibn TAïmiya a authentifié sa chaîne narrative dans Bayân talbîs el jahmiya (2/37) et ibn Hajar el ‘Asqalânî juge qu’elle est jaïd (potable) dans Fath el Bârî (13/406).
[22]Rapporté par el Âjurrî (p. 337), ibn Battâ (3/241), el Baïhaqî dans el asmâ wa e-sifât (p. 569),ibn ‘Abd el Barr dans el istidhkâr (2/513), etc.
[23]Au sens figuré, kanaf ou kunf signifie être sous l’égide ou sous l’aile de… Au sens propre, il signifie, côté, flanc, voire main. Dans ce contexte, selon l’Imam Ahmed, il est à prendre au sens propre, contrairement à ibn el Athîr dans gharîb el hadîth, wa Allah a’lam ! (N. du T.)
[24]Ibn Qudâma impute cette annale à e-sunna d’el Khallâl dans dham e-ta’wîl (p. 21) ; ibn Taïmiya la rapporte également dans darr e-ta’ârudh (1/254) et bayân talbîs el jahmiya (1/431), ainsi qu’ibn el Qaïyim dans ijtimâ’ el juyûsh el islâmiya (p. 211).
[25]Tabaqât el hanâbila (2/294).
[26]‘aqîda e-salaf wa ashâb el hadîth de e-Sâbûnî (p. 26).
[27]E-tamhîd (7/135).
[28]E-radda ‘alâ el jahmiya d’ibn Madda (p. 68).
[29]El a’râf ; 54
[30]La concertation ; 11
[31]Tafsîr ibn Kathîr (2/221).
[32](p. 16). Voir : pour la question que nous venons de traiter : Wasatiya ahl e-sunna baïna el firaq (p.102-105).

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ÞÏíã 26 Sep 2011, 05:16 PM
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La Main d’Allah

(Partie 3)




La croyance des premiers ash’arites dans le domaine des Attributs textuels




Ibn Kathîr connu pour sa vaste culture, parlent des étapes par lesquelles, le père fondateur de la secte est passé. Ce dernier nous apprend à ce sujet : « Ils mentionnent que SheïkhAbû el Hasan el Ash’arî a connu trois phases dans sa vie :

La première : est celle de l’i’tizâlqu’il abandonna de façon incontestable. Lors de sa deuxième phase : il reconnait les sept Attributs rationnels (e-Sifât el ‘aqliya)qui sont la Vie, le Savoir, la Puissance, la Volonté, l’Écoute, la Parole et la Vue. Il interprète les Attributs textuels (e-Sifât el khabariya) comme le Visage, les Mains, le Pied, le Sâq (la Jambe, le Tibia, ou la Mi-jambe ndt.), etc. lors de sa troisième phase : il adhère à tous les Attributs sans les décrire (takyîf) ni les faire ressembler à la création (tashbîh)à la manière des anciens. Cette tendance est celle qu’il reprend dans el ibânaécrit à la fin de sa vie. »[1]




Lors de sa troisième étape, Abû el Hasan enregistra les tendances des traditionalistes. Dans Ikhtilâf el musallîn wa maqâlât el islâmiyîn, il explique : « Voici la tendance des traditionalistes et leur credo en gros : Ils reconnaissent Allah (U), Ses anges, Ses Livres, Ses messagers ; toutes les informations venant de Lui, et celles rapportées par des savants crédibles selon le Messager d’Allah (r)sans ne rien démentir. (…)et qu’Allah est sur Son Trône comme Il le révèle : [Le Miséricordieux, est sur Son Trône établi][2] ; qu’Il a deux Mains sans qu’on puisse les décrire comme Il le révèle : [Que j’ai créé de Mes deux Mains].[3]Ils reconnaissent le savoir à Allah, comme Il le révèle : [Il l’a révélé par Son Savoir].[4] [Rien de ce qu’une femelle porte en son sein ou qu’elle ne mette au monde n’échappe à Son Savoir].[5] Ils reconnaissent à Allah des Attributs comme l’Écoute, la Vue, sans les renier à la manière des mu’tazilites




Ils donnent foi aux hadîthqui viennent du Messager d’Allah (r), par exemple : « Allah descend au premier ciel et demande : Y a-t-il quelqu’un qui implore Mon pardon afin que Je le lui accorde ? »comme nous l’apprend lehadîth… Ils reconnaissent qu’Allah viendra le Jour de la Résurrection, comme Il le révèle : [et Ton Seigneur viendra avec les anges qui seront en rangs][6] ; et qu’Il se rapproche de Ses créatures de la façon dont Il le veut, comme Il le révèle : [Nous sommes plus proches de lui qui sa veine jugulaire].[7] » Après avoir évoqué bon nombre d’éléments, il a fait la conclusion suivante : « Voici en gros ce qu’ils prônent, ce qu’ils voient et mettent en pratique. Nous adhérons à tout ce que nous avons évoqué et nous en faisons notre tendance. »[8]




Notre hérésiographe déclare également concernant l’istiwâ : « Pour les traditionalistes, Allah n’est pas un corps,[9]Il ne ressemble pas aux choses existantes et Il est sur Son Trône comme Il le révèle : [Le Miséricordieux, est sur Son Trône établi].[10]Nous ne nous avançons pas devant la parole d’Allah et de Son Messager, nous reconnaissons plutôt l’istiwâsans chercher à le décrire… Nous disons également qu’Il a deux Mains sans chercher non plus à les décrire comme Il le révèle : [que j’ai créé de Mes deux Mains][11]… et qu’Il descend au premier ciel comme le formule le hadîth. » Il a dit ensuite : « Quant aux mu’tazilites, ils prétendent que l’istiwâ(s’établir) sur le Trône a le sens d’istawlâ (de s’accaparer du Trône). »[12]




Sous la section : la divergence sur l’œil, le visage, la main, etc. il explique : « Les traditionnistes (ashâb el hadîth) ont dit : nous nous contentons de dire comme Allah le Tout-Puissant, ou les paroles rapportées par le Messager d’Allah (r). Nous disons donc qu’Il a un Visage sans faire de description (bi lâ kaïf), deux Mains et deux Yeux sans faire de description. »[13]




Il souligne notamment que les mu’tazilites s’éloignent des traditionalistes en disant : «Certains d’entre eux reprochent de dire qu’Allah a deux Mains et reprochent de dire qu’Il a deux Yeux. »[14]




Plus d’un adepte d’el Ash’arî recense ces paroles, comme ibn Fawrk et el Hâfizh ibn ‘Asâkir dans son livre tabyîn kadhib el muftarî fî mâ nisiba ilâ sheïkh Abî el Hasan el Ash’arî. Il y évoque le credo qu’Abû el Hasan revendique au début d’el ibânaet dont voici un extrait : « Si quelqu’un demande : c’est bien de critiquer la tendance des mu’tazilites, qadarites, jahmites, harûrites, rafidhîtes, murjites, mais alors faites-nous connaître la tendance ou l’opinion à laquelle vous adhérer.

Nous répondons : L’opinion à laquelle nous adhérons et la religion à laquelle nous croyons est celle qui consiste à s’accrocher au Livre d’Allah (I), à la Tradition de Son Prophète (r), et aux annales rapportées des Compagnons, de leurs Successeurs (tâbi’în), et des grandes références du hadîth. Nous nous retranchons derrière ces enseignements. L’opinion d’Abû ‘Abd Allah Ahmed ibn Hanbal – qu’Allah illumine son visage, l’élève en degré, et le comble de la meilleure récompense – est la nôtre, et celle de ses adversaires s’oppose à la nôtre. Il est le noble Imam, le chef parfait, par lequel Allah dévoila la vérité, dissipa les ténèbres, montra la voie, et brisa l’innovation des hérétiques, l’égarement des égarés, et le doute des sceptiques. Qu’Allah comble de Sa Miséricorde cet Imam devancier, illustre, encensé, et magnifié, et tous les Imams des musulmans…

Voici notre opinion en un mot : nous reconnaissons Allah, Ses anges, Ses Livres et Ses messagers ; nous reconnaissons toutes les enseignements qui viennent d’Allah et ceux que les savants crédibles nous rapportent du Messager d’Allah(r) »[15] Il enchaîna ensuite sur les points que nous avons évoqués plus haut et sur beaucoup d’autres, comme nous l’avons signalé à d’autres endroits.




E-Dhahabî y fait allusion dans e-siar en disant : « L’auteur à dit : j’ai eu sous la main quatre ouvrages d’Abû el Hasan écrits sur la croyance (el usûl). Il y cite la tendance des anciens sur les Attributs au sujet desquels il explique : il faut les prendre comme ils sont venus. Puis, il confie : cette tendance est la mienne, j’y adhère sans faire d’interprétation (ta-wîl) »[16]




Ainsi, le père fondateur de la secte et ses premiers adeptes comme Abû el Hasan e-Tabarî, Abû ‘Abd Allah ibn Mujâhid el Bâhilî, et el Qâdhî Abû Bakr el Baqallânî, s’accordent à reconnaitre les Attributs textuels cités dans le Coran, comme l’istiwâ, le Visage, et la Main. Ils dénonçaient toute interprétation de ces Attributs (ta-wîl).[17] Ils n’avaient pas deux opinions sur la question contrairement à leurs héritiers qui jonglent entre le ta-wîl et le tafwîdh. Abû el Ma’âlî el Juwaïnî est le premier (sic) parmi les savants les plus connus à s’insurger contre les textes avec l’arme du ta-wîl, comme le souligne ibn Taïmiya.[18] D’autres savants des nouvelles générations adhèrent formellement au ta-wîl. Juste avant el Juwaïnî, Il y a eu ‘Abd el Qâhir el Baghdâdî, et plus tardivement Abû Hâmid el Ghazâlî, el Fakhr e-Râzî, el Âmudî, etc.[19] Selon ces derniers, reconnaitre le sens littéral des Attributs textuels, c’est sombrer dans l’anthropomorphisme haïssable.[20]




Pourtant, de grandes références, dont notamment des mentors du kalâm, établissent sans détour que le ta-wîl, une vulgaire innovation, n’entre pas dans le vocabulaire des anciens.[21]




Sheïkh el Islâmibn Taïmiya qui devait rendre des comptes sur sa ‘aqîda el wâsitiya, lança ce défit historique : « Je n’ai fait que retranscrire la croyance de tous les pieux prédécesseurs… qui est la croyance de Mohammed (r).J’ai pourtant lancé l’appel à plusieurs reprises à mes détracteurs. Je leur ai laissé un délai de trois ans : si l’un d’entre eux me donne une seule parole parmi les trois premières générations au sujet desquelles le Prophète (r) a fait les élogesalors, je reviendrais sur ma croyance… »[22]




« Personne ne sera jamais capable de rapporter une seule parole des anciens qui ne prouvent ni explicitement ni implicitement que ces derniers avaient pour conviction qu’Allah n’était pas sur Son Trône, qu’Il n’avait ni l’ouïe ni la vue, ni une Main réelle… »[23]




« Allah sait qu’après avoir fait une recherche complète, après avoir feuilleté ce que j’ai pu avoir sous les yeux des paroles des anciens, je n’ai jamais trouvé qu’aucun d’entre eux, ne disait explicitement ou implicitement, voir indirectement qu’il fallait renier les Attributs textuels… Leurs condamnations portaient uniquement sur le tashbî’(anthropomorphisme ndt.). »[24]




Le crédo des néo-ash’arites dans le domaine des Attributs textuels




Dans son commentaire à jawrat e-tawhîd,El Baïjûrî affirme : « si des textes du Coran et de la sunnafont allusion à la direction, un « corps », une forme, des membres, les adeptes de la vérité et d’autres tendances à l’exception des anthropomorphistes (el mushabbiha et el mujassima) s’accordent à dire qu’il faut les interpréter… Il donna ensuite des exemples dont : [Le Miséricordieux, est sur Son Trône istawâ (établi)].[25]Les salafs(les anciens), poursuit-il,disent nous ne connaissons pas l’istiwâ, et les khalafs(nouvelles générations)disent qu’il a le sens d’istîlâ et de royauté. »[26]




Il suffit de parcourir e-nazhzhâmiyapour se familiariser avec le crédo ash’arite. Par exemple, el Juwaïnî défend qu’on puisse attribuer au Très-Haut, une direction, un endroit, un haïz, des lettres, des sons, et le sens littéral des textes ambigus… Il en est de même pour el Ghazâlî dans son livre iljâm el ‘awâm. Ce principe est celui des grandes références ash’aritesqui consiste à épargner Allah (tanzîh) des particularités propres aux accidents (hawâdîth), comme la direction, l’endroit, les lettres, les sons, et le sens littéral que dénotent les textes ambigus.[27]




Les ash’arites ont connu plusieurs étapes et plusieurs phases dans leur développement. Au début, ils ont cultivé la pensée du Kalâm (d’ibn Kullâb), ils ont ensuite fortement glissée vers l’i’tizâl, pour en fin de parcourt faire un mélange entre leur crédo et la philosophie. Les néo-ash’arites ont un penchant de plus en plus prononcé pour le jahmismeet la philosophie. En cela, ils se distinguent de la pensée de leur fondateur et des grandes références parmi ses partisans.[28] L’ash’arisme primitif reconnaissait dans l’ensemble les « Attributs textuels», comme en témoigne ses grandes références en commençant par leur père fondateur ; en voici une liste : Abû el Hasan el Ash’arî, Abû ‘Abd Allah ibn Mujâhid, Abû el Hasan el Bâhilî, el Qâdhî Abû Bakr el Bâqallânî, Abû Ishâq el Asfarâînî, Abû Bakr ibn Fawrk, Abû Mohammed ibn e-Lubân, Abû ‘Ali ibn Shâdhân, Abû el Qâsim el Qushaïrî, Abû Bakr el Baïhaqî, etc.[29]




En revanche, les nouveaux partisans d’Abû el Hasan comme Abû el Ma’âlî el Juwaïnî, et tant d’autres, ne reconnaissent que les « Attributs rationnels ». Certains d’entre eux renient carrément les « Attributs textuels» bien que d’autres à l’exemple d’el Râzî et d’el Âmudî ne se prononcent pas à leur sujet. Ceux qui renient les « Attributs textuels» ont deux comportements à leur encontre ; les uns ont recourt au ta-wîl (interprétation des Textes), les autres ont recourt au tafwîdh (l’incompréhension des Textes en disant que Seul Dieu en pénètre le sens ndt.). Quant à el Ash’arî et ses premiers adeptes, ils établissaient que toute interprétation entraînant implicitement de renier les Attributs, était considéré comme fausse. Ils ne se contentaient pas de dire qu’ils n’avaient pas accès à la compréhension des Textes, ils allèrent jusqu’à condamner les interprétations des « négateurs ».[30]




Pour les néo-ash’arites, le Visage d’Allah n’est pas à prendre au sens propre. Pour les uns, Il correspond à Son Essence et les autres préfèrent avoir recours au tafwîdh (en laissant sa signification à Allah ndt.).

Dans usûl e-dîn, ‘Abd el Qâhir el Baghdâdî affirme : « Pour nous, le vrai sens qu’il faut donner à el wajh, c’est Son Essence, et aux Yeux, Sa vision des choses. »[31] Pour sa part, Abû el Ma’âlî el Juwaïnî soutient : « Pour nous, il faut donner aux Mains le sens de puissance, aux Yeux le sens de vision, et au Visage le sens d’existence. »[32]




Pour certains contemporains, la Main d’Allah sous-entend un anthropomorphisme latent et Elle ne compte par parmi les Attributs de Son Essence. Ils se tournent alors soit vers le tafwîdh en précisant tout de même qu’il ne soit pas question de Main au sens propre, soit vers le ta-wîl en interprétant la Main par la Grâce d’Allah ou Sa Puissance. Ils affirment à ce sujet : « Nous en trouvons un exemple [du tafwîdh] dans le Verset : [Ses deux Mains sont plutôt étendues].[33] La main de manière générale prend le sens de générosité et prodigalité… Quant aux Mains affiliées au Très-Haut dans ce Verset, après avoir évacué de l’esprit leur sens littéral… Celles-ci supportent plusieurs définitions au sens figuré du terme. La plupart des anciens ne se prononcent pas quand il s’agit de trancher entre elles et d’en choisir une. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre qu’ils n’en connaissaient pas le sens. »[34]




Wa Allah a’lam !

































[1]Tabaqât el fuqahâ e-shâfi’iyîn (1/210) ; dans ittihâf e-sâda el muttaqîn (2/4),el murtadhâ e-Zubaïdî reprend ce passage sans le faire suivre par aucun commentaire.
[2]Tâ-Hâ ; 5
[3]Sâd ; 75
[4]Les femmes ; 166
[5]Le Façonneur ; 11
[6]L’aurore ; 22
[7]Qâf ; 16
[8]El maqâlât (1/345-350).
[9]El Ash’arî est vraisemblablement resté sous l’influence kullâbite lors de sa troisième phase après être revenu à la voie des anciens qui n’utilisent pas dans ce domaine ce genre d’expressions dont le sens est vague et ambigu. C'est pourquoi ils se contentent de se conformer au vocabulaire du Coran et de lasunna pour définir leur dogme. [ Voir : Majmû’ el fatâwa (6/37-38) et (6/663-665)] Quoique certains chercheurs universitaires pensent qu’el Ash’arî n’a jamais quitté le kullâbisme, bien qu’il fut, à la fin de sa vie, attiré par la tendance d’Ahmed. C’est d’ailleurs certainement la raison qui a poussé bon nombre de savants à classifier son cheminement en trois phases. [Voir : el usûl e-latî banâ ‘alaïhâ el mubtadi’a madhhabuhum fî e-Sifât qui est une thèse es doctorat du D. ‘Abd el Qâdir ibn Mohammed ‘atâ Sûfî.]
[10]Tâ-Hâ ; 5
[11]Sâd ; 75
[12]El Maqâlât (1/285).
[13]maqâlât el islâmiyîn (1/290).
[14]maqâlât el islâmiyîn (1/271).
[15] El ibâna (p. 43)
[16]Siar a’lâm e-nubalâ (15/86).
[17]Voir notamment : el ibâna (p. 53-58), risâlat ilâ ahl e-thaghr (p. 225, 232-234), maqâlât el islâmiyîn (p. 290-297) tous d’Abû el Hasan el Ash’arî ; e-tamhîd de Baqallânî (p. 295-299).
[18]Dur ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (1/17-18). El Baïhaqî suit également ce principe dans el Asmâ wa e-sifât (2/25-53).
[19]Voir pour el Juwaïnî, el irshâd (p. 155-163), e-shâmil (p. 543-570) ; pour ‘Abd el Qâhir el Baghdâdî, usûl e-dîn (p. 109-112) et el ghuniya fî usûl e-dîn (p. 113-116) ; pour el Ghasâlî, qawâ’id el ‘aqâid (p. 167) et iljâm el ‘awâm (p. 75-76) ; pour e-Râzî, asâs e-taqdîs (p. 99 et les pages suivantes) ; et enfin pour el Âmudî, ghâyat el marâm (p. 139-143).
[20]Voir : asâs e-taqdîs (p. 182) et ghâyat el marâm (p. 138).
[21]Voir : e-risâla e-nazhzhâmiya de l’imam el Haramaïn (p. 22), el Khutat d’el Maqrîzî (2/356) ; Ibn Hajar lui-même dans fath el Bârî (13/370, 390) ; d’ailleurs el Kawtharî n’a jamais réussi à répondre à ce fâcheux dilemme ; sharh el fiqh el akbar d’el Qârî (p. 59), et j’en passe...
[22]Majmû’ el fatâwâ (3/161).
[23]Majmû’ el fatâwâ (5/109).
[24]Majmû’ el fatâwâ (5/109).
[25]Tâ-Hâ ; 5 Il est possible de dire pour l’istiwâ : Il S’est élevé sur/au-dessus de Son Trône (‘Alâ etista’lâ) ou Il S’est établi sur/au-dessus de Son Trône (istaqarra) (N. du T.)
[26]Sharh jawharat e-tawhîd(p. 157).
[27]Ahl e-sunna el ashâ’ira(p. 76).
[28]Idem.
[29]Majmû’ el fatâwâ (4/147-148).
[30]Manhâj e-sunna(2/223-224).
[31]Usûl e-dîn(p. 110).
[32]El irshâd(p. 155).
[33]Le repas céleste ; 64
[34]Ahl e-sunna el ashâ’ira (p. 153).

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