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ÞÏíã 18 Sep 2012, 09:15 AM
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ÇÝÊÑÇÖí Ancien congrès des grands savants d’Arabie Saoudite sur le thème des caricatures

La vie du Messager (r)
Son Éminence : Sheïkh ‘Abd el ‘Azîz ibn ‘Abd Allah Âl e-Sheïkh
Le grand Muftî d’Arabie Saoudite




Au nom d’Allah, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux !


Louange à Allah, Seigneur de l’Univers ! Que les Prières, le Salut, et la Bénédiction d’Allah soient sur le maître de la descendance d’Adam, notre maître Mohammed, le maître des premières et des dernières générations, l’Imam des vertueux ! Qu’Allah le salue et prie sur lui sans cesse jusqu’au Jour des Comptes, ainsi que sur ses proches, tous ses Compagnons, et leurs fidèles successeurs jusqu’au Jour des Comptes !


Wa ba’d ! Chers frères ! E-Salâm ‘alaïkom wa Rahmat Allah wa Barakâtuh ! J’aimerais au début de ce discours m’orienter vers Allah pour le remercier avant toute chose, d’avoir permis de mettre en place cette série de conférences prolifiques dans le domaine de la prédication et dont la trace est tangible au niveau de l’orientation de la communauté. Une communauté qu’elle prend par la main pour la conduire vers le droit chemin. La fondation muassasa e-da’wa el khaïriya a des activités bien connues. J’implore Allah de concéder la réussite à ses responsables et à ses parrains ! Je L’implore de leur concéder la réussite dans leur initiative et d’en faire une œuvre pieuse et vouée sincèrement à Son Noble Visage !


La mission des créatures


Chers frères ! Allah (Y) a créé les êtres doués de raison pour qu’ils L’adorent. La sagesse qui se cache derrière la création des djinns et des hommes, c’est de rendre le culte au Seigneur (Y). Cela consiste à Lui obéir, à Lui consacrer la religion exclusive, à prêcher Sa voie, à se soumettre aux obligations qu’Il impose, et à remplir la terre de Son obéissance, dans le but de devenir les vrais adorateurs du Seigneur. Allah (I) révèle à ce sujet : (J’ai créé les djinns et les hommes uniquement pour qu’ils m’adorent).[1] Allah dévoile ainsi la raison pour laquelle Il créa les êtres doués de raison. Autrement dit, pour recevoir Seul l’adoration en excluant toute association : (Je ne leur demande ni subsistance ni nourriture • Allah est Lui, le Pourvoyeur de tous les biens, le Détenteur de la Force, et l’Inébranlable).[2]


Le premier homme


Notre père Adam (u) est le première homme que le Seigneur créa d’argile comme le précise le Verset : (L’exemple de ‘Issa auprès d’Allah est comme celui d’Adam qu’Il créa de terre avant de dire : sois ! Et il fut).[3] Allah créa notre père. Puis, Il lui insuffla de Son esprit et commanda aux anges de se prosterner devant lui. Tous s’exécutèrent à l’exception d’Iblis qui fut motivé dans son refus par l’orgueil, en comptant désormais ainsi au nombre des mécréants.


Allah installa ensuite Son serviteur au Paradis dans les jardins duquel il pouvait jouir de tous les fruits à l’exception d’un arbre qu’il ne devait pas toucher. Allah désigna cet arbre au premier homme et lui interdit de s’en approcher. Cependant, dans son acharnement, Satan parvint à faire céder à la tentation Adam et son épouse qui goûtèrent au fruit défendu. Dès lors, Allah fit descendre notre père Adam sur terre dans le but qu’il adore Son Seigneur sans lui associer quoi que ce soit dans l’adoration, Lui qui lui a pardonné sa faute : (Puis, Son Seigneur l’a élu ; Il lui a pardonné et l’a guidé).[4]


Le Seigneur le fit descendre du Paradis afin que lui et sa progéniture peuplent la terre de Son obéissance et pour y établir Sa Législation. Adam vécut ainsi sur terre. Après sa mort, ses descendants gardèrent la nature saine. (La nature qu’Allah a insufflée à l’homme, rien ne peut changer les paroles d’Allah).[5] L’Unicité du culte se perpétua ainsi de génération en génération pendant environ dix siècles.


Par la suite, Iblis l’ennemi d’Allah s’acharna contre les descendants d’Adam dans le but d’assouvir son ambition que relate le Verset : (Vois-tu celui que Tu as préféré à moi, si Tu me laisses un délai jusqu’au Jour de la Résurrection, je vais m’emparer de sa descendance excepté un petit nombre d’entre eux).[6] Dans un autre Verset, il promet : (Il dit : Seigneur ! Comme tu m’as égaré, je vais me dresser sur Ton droit chemin • Puis, je vais les assaillir par devant, par derrière, par la droite, et par la gauche, de sorte que la plupart d’entre eux ne Te soient pas reconnaissants).[7]


Cependant, Allah immunise contre lui Ses serviteurs protégés qui Lui rendent la religion sincère ; ses ruses ne peuvent ainsi les atteindre. Satan l’ennemi d’Allah s’acharne à corrompre la descendance d’Adam. Sa première action fut de leur embellir l’idée de reproduire l’image des plus vertueux d’entre eux, ceux qui étaient connus pour leur piété. Il leur insuffla de faire leur portrait qu’ils érigèrent au milieu de leurs assemblées pour en faire des modèles, et pour animer le souvenir de leurs héros anciens et de leur glorieux passé.


Le but était de les imiter dans les œuvres. Ils rendirent ainsi hommage à leurs anciens en érigeant leur portrait dans leurs assemblés dans l’espoir de faire vivre leur mémoire, et de ne pas les oublier. Lorsque la première génération s’éteignit, l’ennemi d’Allah Iblis se présenta à leurs descendants pour leur insuffler qu’en façonnant les images de leurs vertueux, les anciens étaient motivés par une seule chose ; de s’attirer le bien grâce à eux et de repousser le mal. Ils en firent ainsi des intermédiaires entre eux et le Créateur afin qu’ils Lui transmettent leurs besoins, car ils avaient le privilège de jouir d’un certain rang auprès de Lui.


C’est ainsi que le peuple de Nûh voua le culte à ses vertueux. Ils encensèrent leurs tombeaux à outrance. Ils en firent des dieux auxquels ils vouaient l’adoration, qui pourtant est un droit exclusif du Seigneur, sous prétexte qu’ils étaient des intermédiaires entre eux et Lui. (Ils dirent : n’abandonnez pas vos dieux, n’abandonnez pas Wadd ni Suwâ’ ni Yaghûth ni Ya’ûq ni Nasra).[8] Allah affirme à leur sujet : (alors qu’ils en ont égaré beaucoup).[9] Lorsque l’Association se répandit au milieu d’eux, Allah leur envoya Nuh (u). Nuh, qui est le premier Messager et le premier Prophète ayant prêché pour la cause d’Allah et ayant mis en garde contre l’Association.


Pour cela, il expliqua à son peuple qu’il était primordial de s’orienter vers Allah uniquement, et que les vertueux ne pouvaient procurer aucun bien ; ni ils n’entendent l’invocation de ceux qui les implorent ni ils ne connaissent leur situation. Dès lors, les membres de son peuple le démentirent et ils s’opposèrent à lui. Il resta au milieu d’eux une période de neuf cent cinquante ans au cours de laquelle il leur prêcha la religion d’Allah. Mais, comme le Seigneur (Y) le dit bien : (personne n’a cru avec lui si ce n’est un groupe infime).[10] C’est alors que le Seigneur (Y) décima le peuple de Nuh sous les eaux. Il sauva Nuh et ses adeptes, et seule sa descendance fut conservée.


Puis, les messagers et les prophètes se succédèrent les uns à la suite des autres afin d’établir la Preuve venant d’Allah à l’encontre de Ses créatures. La mission des prophètes a certes pour rôle de prêcher la religion d’Allah, mais elle a aussi pour fonction d’établir la preuve céleste contre les hommes. (Des messagers annonciateurs et avertisseurs afin que les hommes ne puissent pas avancer un argument contre Allah après leur venue ).[11] (Nous avons ensuite envoyé nos messagers les uns après les autres).[12] Les messages célestes se succédèrent ainsi. Après la mort d’un envoyé, un autre venait le succéder auprès de son peuple. Cependant, dans l’ancienne prophétie, le prêche de chaque messager était uniquement orienté à son peuple de sorte que son message s’éteignait avec sa mort. La mission du prophète suivant se confinait également à son propre peuple comme nous l’informe le meilleur des hommes (r) : « Les Prophètes avant moi étaient envoyés à leur peuple uniquement tandis que moi je fus envoyé à tous les hommes. »[13]


Ainsi, les messagers se succédèrent jusqu’au tour de l’Ami d’Allah Ibrahim (u), le père des prophètes qui vinrent après lui. Allah (Y) lui confia de propager la religion fidèle (hanifiya) et tolérante (samha). Allah nous a relaté comment son peuple reçut sa mission ; Ibrahim fut sauvé et son peuple fut exterminé. Les prophètes parmi sa descendance se succédèrent après lui ; ils provenaient de la lignée de son fils Ishâq. Ce sont tous les prophètes et messagers des tribus d’Israël jusqu’à ‘Issa (u) qui est le dernier d’entre eux. Dans la descendance d’Isma’îl (u), est venu le maître des premières et des dernières générations, Mohammed ibn ‘Abd Allah (r) en l’occurrence.




L’histoire du Prophète (r)


Mes frères ! À l’occasion de cette conférence, nous allons parler de la vie de Mohammed (r) depuis sa naissance jusqu’à son avènement. Nous devons garder en mémoire le propos prophétique : « Allah a élu Kinâna parmi les enfants d’Ismaîl ; Il a élu Quraïsh parmi la tribu de Kinâna et Il a élu les Banu Hâshim parmi la tribu de Quraïsh ; et Il m’a élu parmi les Banu Hâshim. »[14] Qu’Allah le salue et prie sur lui !


La prophétie s’interrompit dans les tribus d’Israël avec l’élévation de ‘Issa (u). Dès lors, une nouvelle ère pouvait commencer, celle de la mission de Mohammed (r) qu’Allah envoya au milieu des Arabes. Il entama ainsi sa mission au sein d’un peuple illettré pour la répandre ensuite à tous les djinns et les hommes. Il est un bon signe d’apprendre, d’enseigner, et d’étudier l’histoire de Mohammed (r) depuis ses premiers instants jusqu’au jour où Allah lui a repris son âme. C’est l’histoire du plus parfait des hommes qu’Allah a qualifié ainsi : (Tu as un comportement illustre).[15] Il est le plus parfait et le meilleur des hommes. (Il ne parle pas sous l’effet des passions • mais il reçoit la révélation).[16]


Allah l’a éduqué de la meilleure manière et lui a offert le meilleur enseignement ; il est ainsi le meilleur élément que l’humanité ait connu depuis les débuts jusqu’à la fin du monde. Qu’Allah le salue et prie sur lui ! Les savants musulmans ont entièrement retranscrit la biographie de ce noble Prophète depuis sa plus tendre enfance jusqu’à son dernier jour. Les recueils de la sunna recensent de nombreux ouvrages plus ou moins longs concernant ses mœurs et sa biographie, ainsi que celle de ses nobles et illustres Compagnons. Leur but, est de nous encourager à imiter Mohammed (r). (Vous avez en la personne du Messager d’Allah un bon exemple pour celui qui espère en Allah et au jour du Jugement dernier et qui multiplie l’évocation d’Allah).[17]


L’arbre généalogique du Prophète (r)


Ce Prophète se nomme Mohammed fils de ‘Abd Allah, fils de ‘Abd el Muttalib, fils de Hâshim, fils de ‘Abd Manâf, fils de Qusaï, fils de Kilâb, fils de Murra, fils de Ka’b, fils de Luwaï, fils de Ghâlib, fils de Fihr, fils de Mâlik, fils de e-Nadhr, fils de Kinâna, fils de Khuzaïma, fils de Mudrika, fils d’Iliâs, fils de Mudhar, fils de Ma’add, fils de Nizâr, fils de ‘Adnân ; que les meilleures Prières et le meilleur Salut d’Allah soient sur lui et sur tous les autres prophètes. Sa mère s’appelle Âmîna fille de Wahb, fils de ‘Abd Manâf, fils de Zuhra, fils de Murra, fils de Kilâb.


Son père ‘Abd Allah est le fils de ‘Abd el Muttalib qui était le maître du wadî (vallée ndt.) à son époque. Il avait une place distinguée à La Mecque où il exerçait une influence et où sa parole était entendue. Il refit le puits de Zam Zam qui avait été enfoui et abandonné. L’approvisionnement en eau des pèlerins et l’entretien du Temple revenaient à son clan, autrement dit, il était le gardien du Temple.


Sa naissance


Notre Prophète Mohammed (r) vit le jour l’année de l’éléphant. Les Arabes connaissaient bien cette année-là au cours de laquelle il se produisit un événement que le Coran relate : (Ne vois-tu pas ce que Ton Seigneur a fait des gens de l’éléphant • N’a-t-Il pas détourné leur ruse • Il leur a envoyé des oiseaux en fil • qui leur ont lancé des pierres en argile • pour les réduire comme du foin broyé).[18]


C’est la fameuse année où Abraha entreprit de détruire la Maison Sacrée d’Allah dans le but de transférer son prestige au Yémen. Cependant, Allah en décida autrement. Il extermina les armées des tyrans et des criminels avec Abraha à leur tête et son éléphant qu’il avait emmené pour détruire le Temple sacré d’Allah. Les Arabes savaient très bien qu’ils ne pouvaient repousser un tel danger. C’est ce qui poussa ‘Abd el Muttalib à prononcer sa parole célèbre : « Moi, je suis le seigneur de mes chameaux tandis que le Temple a Son propre Seigneur qui le protège. » Dès lors, Allah descendit Sa colère, Son châtiment, et Sa vengeance contre ces intrus en mettant un terme à leur projet.
Ainsi, cette année-là, Allah fit don de Sa grâce aux habitants de La Mecque en leur épargnant un danger et un malheur terrible. Mohammed naquit dans ce contexte ; sa naissance exprimait aux Arabes qu’un grand destin les attendait et qu’ils allaient connaître la lumière. Sa naissance fut une miséricorde et un grand bienfait pour l’humanité ; il vint au monde en effet l’année où Allah protégea Sa Maison contre le complot des tyrans.


Ce Prophète vit le jour à La Mecque. Son père ‘Abd Allah devait épouser une autre femme que sa mère Âmina bint Wahb, mais c’est elle qu’Allah (Y) avait choisie pour le mettre au monde. Les annales racontent qu‘Abd Allah ibn ‘Abd el Muttalib passa devant une femme de Quraïsh qui s’offrit à lui en mariage, mais ce dernier refusa. Après s’être marié avec Âmina bint Wahb, il repassa devant cette même femme qui s’écria : « Maintenant, je ne veux plus !
  • Pourquoi cela, demanda-t-il ?
  • Avant ton mariage avec la fille de Wahb, je voyais une lumière sur ton visage, expliqua-t-elle, mais maintenant que tu es marié avec elle, je ne la vois plus. Je ne peux désormais obtenir ce dont j’espérais. »


Le père du nourrisson mourut pendant la grossesse et sa mère rendit l’âme alors qu’il avait moins de sept ans. À sa naissance, sa mère lui chercha une nourrice, car elle ne pouvait dès lors assurer l’allaitement. Un groupe de nourrices venant de Tâif se rendit à La Mecque en quête d’un nouveau-né, dont elles pourraient tirer un salaire. Tous les enfants eurent droit à leur nourrice à l’exception de Mohammed ibn ‘Abd Allah. Ces femmes ne voulaient pas s’encombrer d’un orphelin qui ne pouvait rien leur rapporter.


Or, Halîma e-Sa’diya se jura de prendre cet orphelin dans l’espoir qu’Allah le rende bénéfique, lorsqu’elle se rendit compte que tous les autres enfants avaient leur nourrice. Après l’avoir emmené, elle expliqua à son mari qu’Allah pouvait bien apporter la bénédiction avec cet enfant. En venant à La Mecque, elle montait une ânesse qui était l’animal le plus lent de la caravane. Elle ne faisait que retarder le cheminement. Halîma avait aussi emmené une chamelle, qui n’était montée par personne. Mais au retour, Allah donna à l’ânesse sur laquelle l’orphelin était monté, une vitesse vertigineuse. Le sein de Halîma offrait du lait en abondance de sorte qu’elle put allaiter à la fois son fils et Mohammed. Auparavant, elle avait très peu de lait à tel point qu’elle s’éloignait des cris de ses bébés qu’elle ne pouvait contenter. Même sa chamelle, le Seigneur l’avait rendu bénéfique.


De retour à son village, le Très-Haut enveloppa son pré de la bénédiction qui s’étendait jusqu’aux pâturages. Le troupeau de moutons partait le matin le ventre vide et revenait le soir le ventre plein et les mamelles remplies de lait grâce à la Baraka due à la présence de Mohammed (r). On demanda au Prophète (r) comment sa mission avait-elle eu lieu ? « Grâce à l’invocation de mon père Ibrahim répondit-il, à l’annonce de ‘Issa, et au songe que ma mère a fait de moi, comme toutes les mères des prophètes avant elle. »[19]


« l’invocation de mon père Ibrahim » : au sujet duquel Allah relate les paroles qu’il prononça le jour où il construisit le Temple : (Seigneur ! Envoie parmi eux un messager pour qu’il leur récite Tes Versets, leur apprenne le Livre et la Sagesse, et les élève ; Tu es certes le Fort et le Sage).[20]
« à l’annonce de ‘Issa » : les Prophètes des tribus d’Israël ont en effet annoncé la venue de ‘Issa (u) comme le confirme le Verset : (Lorsque ‘Issa fils de Mariam a dit : Ô fils d’Israël ! Je suis le Messager d’Allah venu à vous pour confirmer la Thora avant moi et pour annoncer un messager venant après moi et qui s’appellera Ahmed).[21]
« et au songe que ma mère a fait de moi » : sa mère en effet vit en songe la nuit de sa naissance comme une lumière qui était sortie d’elle pour allumer les palais de Basra dans le Shâm. Le feu de Kisra, qui était l’objet d’un rite mazdéen, s’éteignit la même nuit.


Tous ses événements répondent à une sagesse extraordinaire venant d’Allah. Les prémices à l’avènement de ce noble Prophète comme nous l’avons dit proviennent des invocations d’Ibrahim, de l’annonce de ‘Issa, et de la vision de sa mère lorsqu’elle vit en rêve que les palais de Basra dans le Shâm furent comme illuminés ou bien qu’une lumière les avait illuminées. Celle-ci annonçait que son prêche allait s’étendre et parvenir à des horizons lointains.


L’engagement de tous les prophètes


Ce noble Prophète (r) a reçu l’engagement de la part de tous les messagers et prophètes de croire en lui et de le suivre s’ils venaient à le rencontrer. Chaque messager a pris l’engagement à son peuple de croire en Mohammed et de le suivre pour celui d’entre eux qui viendrait à le rencontrer. Allah (I) révèle à ce sujet : (Quand Allah a pris le pacte des prophètes ; vous à qui J’ai offert le Livre et la Sagesse. Puis, un Messager vous est venu afin de confirmer les enseignements que vous avez reçus : croyez en lui et soutenez-le. Le reconnaissez-vous et avez-vous pris Mon alliance ? Ils dirent : Nous le reconnaissons. Il dit : alors, soyez témoins et Moi, Je compte avec vous parmi les témoins).[22]


Les gens du Livre connaissent très bien ce noble Prophète ; ils le connaissent aussi bien que leurs propres enfants. (Ceux à qui Nous avons donné le Livre le connaissent aussi bien que leurs propres fils).[23] Ils le connaissent à travers la description que la Thora et l’Évangile en font et dans lesquelles est mentionné son nom, son signalement, et le signalement de sa communauté : (Ceux qui suivent le Messager Prophète et illettré, celui qu’ils trouvent inscrit dans leurs écritures, la Thora et l’Évangile ; celui qui leur ordonne le bien et qui leur interdit le mal, qui leur autorise les bonnes choses et qui leur en interdit les mauvaises, qui les libère des chaînes et des carcans qu’ils portaient).[24]


Son enfance


L’enfance de ce noble Prophète fut bénite et pure. En cela, il se distinguait de ses compatriotes de La Mecque. Il avait les meilleures mœurs, il était le mieux éduqué, le plus loyal, le plus sage, le plus sincère, et il avait la lignée la plus noble. Sa jeunesse fut ornée des plus belles qualités. Ces nobles qualités étaient tellement imprégnées en lui que son peuple l’avait surnommé le loyal, car il était connu pour son honnêteté et sa loyauté. Il n’était pas soupçonné du moindre mensonge ni de la moindre trahison ; il avait la réputation d’être loyal, sincère, pur, et chaste. Ses antécédents et son comportement étaient nobles, qu’Allah prie sur lui et le salue sans cesse jusqu’au Jour des Comptes !


Ses voyages avant son avènement


Ce noble Prophète partit en voyage avec son oncle Abû Tâlib dans la région du Shâm. En route, la caravane fit une halte près d’un monastère appartenant à un moine qui portait le nom de Bahîra. En examinant les arrivants installés sous un arbre, Buhaïra sentit que l’avènement de Mohammed (r) était proche. Il savait que cette caravane appartenait à Quraïsh et que Mohammed était forcément au milieu des voyageurs ou tout au moins le connaissaient-ils ; il pouvait ainsi se renseigner à son sujet. Les va-et-vient des mecquois le laissaient indifférent d’habitude, mais dès qu’ils firent halte près de son monastère, il les fit inviter. Il insista pour qu’aucun de ses invités ne se désiste. Une fois réuni autour de lui, il scruta tous leurs visages. « Manque-t-il quelqu’un s’écria-t-il ?
  • Non ! Lui répondit-on. Mais quelqu’un s’écria : Attendez ! Il manque un enfant du nom de Mohammed fils de ‘Abd Allah.
  • Faites-le venir ! Ne vous approchez pas de la nourriture tant qu’il ne s’est pas présenté ici. »


Une fois Mohammed devant lui, le moine le dévisagea. Dès lors, il sut qu’il avait à faire au Prophète de la vérité et que son avènement était proche. Son signalement répondait exactement à celui dont les écritures anciennes faisaient mention. Il remarqua en outre, le sceau de la prophétie dont son épaule était marquée. Cela lui confirmait le pressentiment que ce garçon était le Prophète de la vérité. Il se mit alors à lui poser certaines questions dont Mohammed connaissait les réponses. Le moine conseilla à son oncle de bien le protéger et de, surtout, se méfier des juifs, car son neveu allait connaître un grand destin. Pour ramener le plus vite possible son neveu à La Mecque, Abû Tâlib écourta son voyage d’affaires en Syrie.
‘Abd el Muttalib préférait Mohammed d’entre tous ses petits-fils et il aimait le voir près de lui en raison de sa noblesse de caractère et de son intelligence précoce. Après sa mort, Abû Tâlib prit son neveu sous sa tutelle étant donné qu’il était le frère germain de son père, ‘Abd Allah.


Le vœu d’Abd el Muttalib


Ce même ‘Abd Allah fut à l’origine d’un événement dont son père ‘Abd el Muttalib fut l’acteur principal. ‘Abd el Muttalib en effet fit le vœu à Allah de sacrifier l’un de ses enfants mâles ou bien le plus jeune d’entre eux, s’Il lui offrait dix garçons qui renforceraient son clan. Pour être fidèle à son vœu, il devait égorger ‘Abd Allah le père de Mohammed. La chose lui était tellement pénible qu’il consulta le sort, mais à chaque fois, c’était le nom de ‘Abd Allah qui revenait. Pour le dissuader de réaliser son projet, les Quraïshites lui proposèrent de se rendre chez une prêtresse à Khaïbar. Celle-ci pourrait bien lui trouver une solution ou autre. Lors de la première rencontre, la prêtresse ajourna la séance. Le lendemain, le sort fut consulté, mais il désignait à chaque fois ‘Abd Allah. « Ton fils est quelqu’un d’important s’exclama-t-elle, combien vaut le prix du sang de l’un d’entre vous ? Demanda-t-elle à ses visiteurs.
  • Dix chameaux, répondirent-ils.
  • Consulte les flèches divinatoires jusqu’à ce que tu parviennes à cent chameaux, et vois quel sera le résultat. »


De retour à La Mecque, le père de ‘Abd Allah consulta le sort avec les flèches divinatoires pour désigner qui devra être sacrifié entre son fils et dix chameaux. Le sort désignait ‘Abd Allah. Il réitéra l’opération à chaque fois. À la dixième fois, les dix chameaux furent désignés. Cela faisait un total de cent chameaux qu‘Abd el Muttalib immola en rachat de la vie de son fils. ‘Abd Allah devait vivre, car un destin l’attendait ; Allah voulut qu’il soit le père du maître des premières et des dernières générations.


Ses mœurs avant son avènement


Ainsi, après son voyage en Syrie, Mohammed resta à La Mecque où il vécut au summum de la chasteté et de l’honorabilité. Il eut une belle éducation au milieu des siens. Il avait une belle allure, il était noble au niveau du comportement et vertueux au niveau des œuvres. Dans sa jeunesse, il assista à la guerre d’el Fujjâr au cours de laquelle il préparait les flèches des siens. Il participa également au pacte el Fudhûl dans lequel les Quraïshites convinrent d’assister les personnes victimes d’une injustice, et les démunis. Le Prophète (r) a dit à ce sujet : « Si on m’avait invité à contribuer à ce genre de pacte après l’avènement de l’islam, j’aurais dit oui. »[25]


Son mariage avec Khadîja


Mohammed (r) était réputé pour sa loyauté, son honnêteté, ses belles initiatives, et son optimisme. C’est pourquoi, khadîja bint khuwaïlid la choisit pour mener son commerce au Shâm. Il partit ainsi en compagnie de Maïsara qui était le captif de khadîja. Après ce voyage d’affaires qui fut énormément prospère, Maïsara rapporta à sa maîtresse la loyauté, le bon comportement, et le bon conseil qu’il put remarquer chez Mohammed au cours du voyage. « Je voyais parfois assura-t-il, un nuage le couvrir de la canicule qui régnait en plein désert. » Les détails de ce récit cultivèrent chez Khadîja des sentiments à l’égard de Mohammed. Elle s’offrit à lui en mariage.


C’était une femme respectée au milieu des siens. Son rang était noble et sa richesse était convoitée par tous les prétendants. Cependant, Allah voulut que ce soit ce noble Prophète qui devienne son mari. Lors de sa demande en mariage, elle avait quarante ans alors que le Prophète en avait vingt-cinq. Ils se marièrent et eurent des enfants (e-Tâhir, e-Taïyib, el Qâsim, Um Kalthûm, Ruqiya, Zaïnab, et Fâtima). Quant à son fils Ibrahim, il avait pour mère Mâriya la Copte. Mohammed vécut avec Khadîja dans la meilleure entente et la plus grande harmonie. Chacun respectait son conjoint. L’un d’eux qui allait devenir le maître des premières et des dernières générations avait le meilleur comportement et les meilleurs rapports conjugaux de tous les hommes, l’autre comptait aussi parmi les nobles et était certainement la meilleure des femmes.


L’événement de la Ka’aba


Lorsque Mohammed eut trente-cinq ans, la Ka’ba fut endommagé par les inondations. Les mecquois voulurent la reconstruire, car elle risquait de s’écrouler en raison des dégâts que ses fondations avaient subis. La Ka’ba représentait aux yeux des Quraïshites un symbole capable de les unir, c’est pourquoi ils se devaient de la reconstruire.


Néanmoins, ces derniers prirent l’engagement de financer le projet uniquement avec de l’argent honnête. L’argent sale était refusé (prostitution, jeu, intérêt, dole). Il devait être propre et provenir des meilleurs capitaux. La collecte était insuffisante pour couvrir tous les travaux, c’est pourquoi il fut projeté de raccourcir une partie du Hijr ; cela avait eu pour conséquence de diminuer la Ka’ba de sept coudées. Son coin nord ne comprenait pas toutes les fondations d’Ibrahim. Après la rénovation, il fallait y déposer la Pierre noire. Chaque clan de Quraïsh estimait que cet honneur lui revenait en raison de son rang et de sa dignité. Cette polémique souleva une telle tension qu’on faillit en arriver aux mains.


Pour éviter les conflits, les mecquois conclurent de remettre cette affaire à la première personne qui entrerait au Temple. Ce fut Mohammed (r), à la joie de tout le monde qui s’écria : « C’est le loyal ! Nous acceptons le jugement du loyal ! » Il préconisa de poser la Pierre noire sur un vêtement qui sera porté par un représentant de chaque clan, pour se charger lui-même de l’installer à sa place. Tout le monde fut satisfait de la proposition. Il lui fut donc soulevé le vêtement sur lequel était posée la Pierre noire afin qu’il puisse la prendre et l’installer à sa place. Il parvint ainsi (r) à éviter tout conflit.


La révélation à la grotte de Hirâ


Peu avant la Révélation, il avait l’habitude de se retirer dans la grotte de Hira pour s’éloigner des vices de son peuple et de leurs pratiques païennes. Il éprouvait un dégoût pour toutes ces corruptions. Dans sa jeunesse, il (r) n’adora aucune idole, il n’avait jamais bu d’alcool ni enfreint aucun interdit. Il était plutôt au summum de la fierté, de la chasteté, et de la pureté, et cela, dans toutes les situations. Il se retirait donc dans la grotte de Hira pour se consacrer à la dévotion et pour s’éloigner de l’association et du culte des idoles que pratiquait son peuple, jusqu’au jour où cette grotte devint le lieu de la Révélation.


La vie de ce noble Prophète avant son avènement est un exemple extraordinaire pour celui qui réfléchit, qui médite, et qui se rend compte que l’honnêteté et la vertu procurent la gloire sur terre et dans l'au-delà. C'est pourquoi Khadhîja lui déclara le jour où il revint chez lui effrayé après avoir reçu pour la première fois la révélation : « Non ! Par Allah ! Allah ne t’abandonnera jamais ! Tu honores l’invité, tu entretiens les liens de sang, tu soutiens le démuni, et tu secoures les personnes en détresse. »[26]


Son élection


Allah sait à qui Il donne la Révélation, Il (Y) choisit ce noble Prophète car Il savait dans Son Savoir antérieur que Mohammed était capable de la recevoir, de la transmettre à l’humanité entière, et de mener à bien sa mission : (Nous ne t’avons envoyé si ce n’est à l’humanité entière afin que tu sois un annonciateur et un avertisseur).[27] Les quraïshites savaient pertinemment qu’il ne mentait pas, c’est pourquoi le Seigneur les blâma en disant : (Ils ne disent pas que tu es un menteur, mais les injustes renient seulement les Versets d’Allah).[28] Certes, ils le traitaient de menteur, de poète, de sorcier, ou de fabulateur, mais ils ne pensaient pas au fond d’eux-mêmes ce qu’ils disaient du bout des lèvres. Ils connaissaient parfaitement la vie de cet homme comme Allah nous l’apprend : (Un messager issu des vôtres vous est venu).[29]


Autrement dit, ils connaissaient sa lignée, ses mœurs, et son histoire. À ce sujet, le Seigneur a dit : (Dis : Si Allah l’avait voulu, je ne vous l’aurais jamais récité et je ne vous l’aurais jamais dévoilé. J’ai d’ailleurs vécu une longue période au milieu des vôtres, n’allez-vous donc pas réfléchir !)[30] Cela fait quarante ans que je vis parmi vous, avez-vous constaté que j’ai menti une seule fois ? Ai-je déjà trahi quelqu’un ? Me suis-je déjà donné à la bassesse ? Avez-vous déjà vu chez moi un défaut ou un vice ?
Non, par mon Seigneur ! Ils avaient à faire à un homme qui était parfait tant physiquement que moralement. Il se caractérisait par ses hautes vertus et sa grande volonté. Loin de sombrer dans la bassesse, il avait plutôt des qualités aimées et agrées d’Allah. À l’ère païenne et avant la Révélation, il avait un noble comportement. Allah (Y) en effet, remet la Révélation aux meilleurs hommes dont Mohammed fait partie ; c’est pourquoi Allah l’a choisi pour remplir une mission illustre.


Les gens du Livre connaissaient bien son signalement, il leur était tellement familier que rien le concernant ne pouvait leur échapper. Les annales révèlent même que la nuit de sa naissance, un moine parmi les juifs de Médine se hissa sur un monticule pour s’écrier : « Vous les Arabes ! Ahmed le prophète illettré vient de naître ! » Cela démontre qu’ils connaissaient le moment exact de son avènement et celui de sa naissance, rien de ces événements ne pouvait leur échapper.


Les anciennes Écritures parlent de ce noble Prophète en faisant référence à son nom ainsi qu’à son signalement et à celui de sa communauté : [mais les injustes ont renié les Versets d’Allah].[31] Ils ont changé le sens de Ses Paroles et les ont falsifiées. S’ils avaient été vraiment sincères, ils auraient dévoilé la vérité. ‘Abd Allah ibn Sallâm qui était un savant juif converti à l’Islam avertit le Prophète que les juifs voulurent effacer ou falsifier certaines vérités dans les écritures ; il était bien placé pour le savoir, car il comptait parmi leurs docteurs. Ainsi, Allah (Y) a dit : (et qu’un témoin parmi les fils d’Israël a témoigné de la même chose).[32]


Ce colloque qui traite de la vie du Prophète depuis sa naissance jusqu’à sa mort en relatant ses faits et gestes et son comportement nous annonce in Shâ Allah qu’il relève d’une bonne initiative et qu’il portera ses fruits grâce à Dieu ! J’implore Allah de saluer et de prier sur son serviteur et Messager Mohammed, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !


Salâm ‘alaïkom wa Rahmat Allah wa Barakâtuh !


[1] E-dhâriyât ; 56

[2] E-dhâriyât ; 57-58

[3] La famille d’Imrân ; 59

[4] Tâ-hâ ; 122

[5] Les Romains ; 30

[6] Le voyage nocturne ; 62

[7] El Ar’âf ; 16-17

[8] h ; 23

[9] h ; 24

[10] Hûd ; 40

[11] Les femmes ; 165

[12] Les croyants ; 44

[13] Rapporté par el Bukhârî (335) et Muslim (521), selon Jâbir ibn ‘Abd Allah (t).

[14] Rapporté par Muslim (2276), selon Wâthila ibn el Asqa’ (t).

[15] La plume ; 4

[16] Les étoiles ; 3-4

[17] Les coalisés ; 21

[18] L’éléphant

[19] Rapporté par Ahmed (22261), selon Abû Umâma el Bâhilî (t).

[20] La vache ; 129

[21] Les rangs ; 6

[22] La famille d’Imrân ; 81

[23] La vache ; 146

[24] El A’râf ; 157

[25] Rapporté par ibn Ishâq dans e-sîra (1/141), avec une chaîne narrative interrompue au niveau des successeurs des Compagnons (mursal) ; il est rapporté également par Ahmed (1655) avec un énoncé proche, selon ‘Abd e-Rahmân ibn ‘Awf (t), et ibn Hibbân (4374), selon Abû Huraïra (t).

[26] Rapporté par el Bukhârî.

[27] Saba ; 28

[28] Le bétail ; 33

[29] Le repentir ; 128

[30] Yûnâs ; 16

[31] Le bétail ; 33

[32] El Ahqâf ; 10
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  #2  
ÞÏíã 18 Sep 2012, 09:17 AM
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Les questions


Question : les Quraïshites avaient leur propre formule païenne de Talbia au cours du pèlerinage. Il disait : Labbaïk (Me voici ndt.) ! Ô Allah ! Labbaïk ! Labbaïk ! Tu n’as point d’associé sauf un associé qui est à Toi ! Il T’appartient lui et tout ce qui lui appartient ! D’où provient cette formule ? À quelle religion adhéraient-ils avant l’avènement du Prophète (r) ?


En réponse : il est dit que Satan lui-même l’a insufflé à ‘Amr ibn Luhaï el khuzâ’î. Ce dernier l’aurait répandu chez les Arabes. Labbaïk ! Ô Allah ! Labbaïk ! Labbaïk ! Tu n’as point d’associé sauf un associé qui est à Toi ! Il T’appartient lui et tout ce qui lui appartient ! Il y a certaines contradictions dans cette formule. Elle dit : Tu n’as point d’associé sauf celui qui T’appartient lui et tout ce qui lui appartient ; celui-ci est ton associé. Pourtant, la Royauté revient à Allah Tout entière comme le confirme le Verset : (Il vous donne vous-même en exemple ; vos esclaves vous sont-ils associés dans les biens que Nous vous avons offerts de sorte que vos parts soient égales, et que vous les craigniez comme vous vous craigniez vous-même ?).[1] Cette formule est contradictoire.


Ils décrivent leur situation, ils associent une idole dans l’adoration à Dieu qui fait partie de Son Royaume ainsi que tout ce qu’elle possède. Au moment des les invoquer, les païens sont convaincus que ‘Issa, e-Lât, et el ‘Uzza sont des créatures d’Allah, mais ils les associent à Son adoration dans des domaines tels que l’amour, l’alliance, la crainte et l’espoir. Telle est leur forme d’association. Lorsque ‘Amr ibn Luhaï el khuzâ’î a corrompu chez les Arabes la religion fidèle à Allah (el hanîfiya), ils sont devenus des idolâtres égarés. Il est le premier à avoir innové des pratiques païennes dans la péninsule arabique où il a transformé la religion d’Ibrahim. C'est pourquoi le Prophète (r) l’a vu en train de traîner ses tripes en Enfer.[2]


Question : Quel est le statut concernant celui qui profère des injures contre le Messager d’Allah (r) ou qui porte atteinte à sa noble personne ? Son repentir lui serait-il accordé ?


En réponse : nul doute qu’un individu qui respecte le Messager (r) ne peut en aucun cas proférer des injures contre lui. Le simple fait d’y penser ne peut provenir de quelqu’un ayant la foi la plus infime. Seuls un hypocrite ou encore un apostat – qu’Allah nous en préserve – sont capables de faire une chose pareille. Il faut être un athée comme les communistes ou autre, un juif ou un chrétien pour oser le faire. Quant au musulman, en dépit des péchés qu’il puisse commettre, il ne peut blasphémer contre la personne de Mohammed (r) qui représente un don d’Allah offert à Ses créatures. (Allah a fait la faveur aux croyants de leur avoir envoyé un Messager issu des leurs, pour leur réciter Ses Versets et les purifier. Il leur apprend le Livre et la Sagesse bien qu’auparavant ils étaient dans un égarement manifeste).[3]


Certains savants prétendent qu’aucun repentir ne peut expier une telle faute qui touche à la personne du Messager d’Allah (r). S’il était vivant, il ne tiendrait certainement pas rigueur d’une telle offense, mais après sa mort, il faut la réparer et lui rendre son droit sans accepter le repentir à son auteur. D’autres savants voient cependant qu’il faut accepter son repentir. Quoi qu’il en soit, il est gravissime d’insulter le Prophète ; cela ne peut en tout état de cause provenir d’une personne dont le cœur a goûté à la foi – qu’Allah nous en préserve –.


Question du Sheïkh D. Mohammed el ‘Uthmân enseignant à l’Université du Koweït : Votre Éminence qu’Allah vous récompense ! Comment pourrions-nous faire en sorte que cette offense envers le Messager d’Allah (r) soit à l’origine de la renaissance islamique ?


En réponse : suite à la diffamation que Son Prophète a reçue, Allah (Y) s’adresse à ce dernier en ces termes : [Ceux qui sont à l’origine de cette diffamation sont un groupe parmi vous. Ne pensez pas que cela soit un mal pour vous, mais c’est plutôt un bien pour vous],[4] [Il se peut que vous détestiez une chose dans laquelle Allah met un grand bien].[5] Cette offense venant des caricatures publiées dans certains journaux européens a réveillé quelque chose d’extraordinaire dans le cœur des musulmans. Elle a suscité dans leur cœur un certain éveil, la foi, l’attention, l’intérêt, la ferveur et le zèle envers ce Noble Prophète. C’est une bonne chose en elle-même. Nul doute que les ennemis de l’Islam ne se gênent pas pour insulter le Prophète (r) que ce soit par la parole ou à travers leur silence. S’ils ne l’insultent pas oralement, ils le font dans les gestes puisqu’ils s’opposent à sa religion.


Or, cette affaire a créé entre les musulmans une certaine complicité et a renforcé entre eux les liens d’entente, de compassion, de solidarité, d’entraide, et d’union pour une cause commune qui s’incarne dans la défense de cette religion. Cet événement peut très bien in Shâ Allah engendré un éveil dans le cœur des musulmans les invitant ainsi à revenir aux principes de la sunna. La sunna à laquelle il faut se conformer et qu’il faut mettre en pratique. Il incombe en effet d’appliquer les enseignements du Prophète dans notre vie de tous les jours.


Le but en effet, c’est de les mettre en pratique non d’exprimer uniquement son mécontentement. Il n’est pas suffisant de désapprouver la chose sans que nous revenions à la vérité. Il faut bien comprendre que la religion connaît des ennemis comme Allah nous l’apprend : (Les juifs et les chrétiens ne t’agréeront pas tant que tu ne soumettes pas à leur religion).[6] Vouloir dialoguer ou discuter avec eux est un effort inutile, car leurs cœurs sont comme Allah les décrit : (Ils ont déclenché la haine et l’animosité du bout des lèvres, mais leur poitrine cache pire encore).[7] Nous devons donc suivre et revenir à la Tradition de notre Prophète dans la parole et les actes ; il ne suffit pas de parler, mais il faut soutenir le Prophète (r) en le suivant, et en le prenant en exemple.


Question de son Éminence Sheïkh ‘Abd el ‘Azîz el ‘Anazî membre du service du Prêche et de l’Orientation : Votre Éminence qu’Allah vous comble de Ses bienfaits et qu’Il rende votre savoir prolifique aux musulmans ! Certains messages font le tour des portables ; ils invitent à invoquer conjointement (en groupe) – suite à l’affaire des caricatures – contre les ennemis de l’Islam, cela est-il permis qu’Allah vous comble de Ses bienfaits ?


En réponse : il faut plutôt inviter les gens à s’attacher à la Tradition et à la mettre en pratique. Nous devons donc les encourager à imiter leur Prophète dans la façon de prier, de s’habiller, de boire, et de manger. Dans les relations avec les autres, il faut, tout comme lui, être sage, posé, sincère, loyal, porteur du bon conseil. Notre devoir est de prendre sa Tradition comme un mode de vie.


Question : Votre Éminence ! Quelqu’un se plaint de certaines expressions en vogue du type : Me voici Mohammed ! Ma vie pour sauver la tienne Messager d’Allah ! En s’adressant directement au Prophète (r). Il pense qu’il faudrait les rectifier.


En réponse : il n’y a aucun intérêt à dire des choses pareilles. L’important, c’est de mettre en pratique. Il ne sert à rien de parler. Nous devons défendre la Tradition en la mettant en pratique. Comment puis-je dire : Me voici Mohammed ! Alors que je contredis la sunna dans les actes ! Nos principes ne tiennent pas à des paroles, mais il faut améliorer notre situation et remettre nos erreurs en question (en ayant transgressé la sunna), afin de rectifier le tir.


Question : Quelqu’un demande quelle est l’explication de ce Verset : (Nous te suffisons contre les railleurs)[8] ?


En réponse : Allah (I) l’a épargné de leur mal et de leurs préjudices, Il lui a dévoilé qu’ils avaient de mauvaises paroles, c’est pourquoi Il a dit : (Nous te suffisons contre les railleursCeux qui veulent diviser le Coran).[9] Allah le préserve ainsi de leur mal, Il le défend contre eux, et Il dévoile que leur discours est faux. Allah les a humiliés à la Bataille de Badr où bon nombre de ces fameux railleurs ont péri.




[1] Les Romains ; 28

[2] Voir : el Bukhârî (3521) et Muslim (2856), selon Abû Huraïra (t).

[3] La famille d’Imrân ; 164

[4] La lumière ; 11

[5] Les femmes ; 19

[6] La vache ; 120

[7] La famille d’Imrân ; 118

[8] El hijr ; 95

[9] El hijr ; 95-96
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  #3  
ÞÏíã 19 Sep 2012, 07:50 AM
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L’avènement du Messager (r)
Son Éminence : Sheïkh Sâlih ibn Mohammed e-Luhaïdân
Membre de l’Ordre des Grands Savants d’Arabie saoudite
et du Comité Permanent de la Fatwa.

Louange à Allah, nous Le louons, nous implorons Son aide et Son pardon. Nous cherchons refuge auprès de Lui contre les maux de nos âmes et les méfaits de nos actions. Celui qu’Allah guide nul ne peut l’égarer, et celui qu’Il égare nul ne peut le guider.

J’atteste qu’il n’y a d’autre divinité digne d’être adorée en dehors d’Allah, Seul et sans associé, et j’atteste que Muhammad est Son serviteur, Son Ami, et Son Messager ; Il l’a envoyé par miséricorde envers l’humanité, Il l’a envoyé après un intervalle sans messager. Il a divulgué le message, rempli sa mission, prodigué le bon conseil à sa communauté, et a combattu sur le sentier d’Allah de la meilleure façon. Allah (Y) a sorti par son intermédiaire certains hommes égarés des ténèbres à la lumière ; Il les a guidés, Il a fait vivre des cœurs qui étaient morts, Il a répandu la lumière qui a rempli les horizons, qui a rempli la terre du savoir, et a procuré aux hommes tout ce dont ils avaient besoin tant dans leurs affaires temporelles que spirituelles. Qu’Allah prie sur lui et le salue !

La mission des prophètes

Avant Mohammed (r), la mission des prophètes était confinée à leurs peuples. Après la mort de chaque Prophète, Allah le faisait suivre par un autre prophète ou messager. Allah révèle à ce sujet : (Il n’y a point de peuple qu’un messager ne soit venu avertir).[1] C’est-à-dire que tous les peuples des civilisations passées ont connu un avertisseur. Allah (I) déclare également : (Nous n’allions pas châtier un peuple avant de lui envoyer un messager).[2] C’est exactement ce que le Seigneur (Y) a fait. Il a envoyé les prophètes et les messagers depuis Adam (u). Nuh (u) est le premier d’entre eux. Le noble Coran relate certaines histoires des prophètes ; ce qu’ils subirent de la part de leurs différents peuples et le sort qui fut réservé aux égarés qui s’opposèrent à leur prêche en s’érigeant contre eux en ennemis. Allah laisse un délai aux injustes, mais lorsqu’Il les prend, Sa sentence est impitoyable.

Les prophètes se succédaient chez les tribus d’Israël. Durant la longue période où ils restèrent réduits à l’esclavage en Égypte, ils se pervertirent dans les mœurs, et devinrent rebelles à tel point qu’ils osèrent dire à Mûsa : (Allez combattre Ton Seigneur et toi, nous, nous attendrons ici).[3] Ils demandèrent également à Moïse de leur faire voir Allah de leurs yeux. De plus, Allah nous relate bon nombre de leurs récits qui nous apprennent que ces derniers s’opposaient aux prophètes, et que parfois même ils les assassinaient. Ils ne se gênaient pas à falsifier la Révélation et à mentir sur Allah (Y).
Leurs prophètes se succédaient ainsi les uns à la suite des autres ; à chaque fois que l’un d’eux mourait, Allah en envoyait un autre pour les gouverner. Puis, Il envoya ‘Issa (u) à qui Il apprit la Thora et l’Évangile. Allah (Y) nous raconte son histoire depuis sa plus tendre enfance, quand par miracle il parla aux hommes, jusqu’au jour où Il l’éleva au ciel. Les juifs prétendirent l’avoir tué, mais Allah les démentit en sachant que Sa Parole est infaillible. Après ‘Issa (u), il n’y a eu aucun messager ; cette époque intermédiaire sans connaître de prophète entre ‘Issa (u) et le maître des hommes (r) fut longue.

Le savoir s’estompa alors, bien que les adeptes de Mûsa (u) et d‘Issa (u) ne l’entretinrent pas convenablement après leur départ. Ils le falsifièrent, transformèrent, et ils attribuèrent à Allah des mensonges en le qualifiant par des attributs non convenables. Par la suite, selon une certaine sagesse, Allah (Y) exauça l’invocation d’Ibrahim (u). Après avoir abandonné Hâjar et son fils dans une vallée désertique, il se retourna au loin en direction de la Qibla pour implorer, comme Allah nous le relate : (Seigneur ! J’ai installé une partie de ma postérité dans une vallée aride, auprès de Ta Maison Sacrée, Seigneur ! Afin qu’ils observent la prière. Dirige vers eux le cœur de certains hommes et concède-leur de bons fruits ; ainsi seront-ils reconnaissants).[4] Il demanda au Seigneur d’envoyer aux hommes un messager issu des habitants de La Mecque. Mohammed est ainsi le fruit de l’invocation d’Ibrahim.

La propagation du paganisme

Durant ce long intervalle sans prophétie, les hommes répandirent la grande association, sur toute la surface de la Terre, ainsi que le mensonge et la rébellion contre d’Allah (Y). C’est alors que, selon une certaine sagesse, Allah (Y) décida d’envoyer Mohammed (r) aux hommes. Comme sa mission devait embrasser l’humanité, sa jeunesse fut accompagnée d’événements précurseurs à son avènement, au milieu de son peuple qui était idolâtre. Les Mecquois en effet étaient des adorateurs des idoles, pour lesquelles ils consacraient leurs offrandes. Ils avaient également pour coutume de consulter le sort. Il restait chez eux certaines traces de la religion fidèle au Seigneur d’Ibrahim (el Hanîfiya), mais ils la corrompirent tellement qu’ils le représentèrent avec son fils Isma’îl en train de consulter le sort.

Le jour où le Prophète (r) ouvrit la Ka’ba, il y entra pour y voir les statues, dont notamment celles d’Ibrahim et d’Ismaîl représentés en train de consulter le sort. Il s’exclama alors : « Qu’Allah les avilit ! Par Allah ! Les Arabes savaient très bien qu’ils n’avaient jamais consulté le sort. »[5] Allah envoya ce Prophète aux hommes en l’ayant préparé à recevoir sa mission. Avant son avènement, tout au long de sa jeunesse, il connut le respect et la considération de son peuple.

La naissance et l’enfance du Prophète (r)

Allah (Y) le fit naître (r) l’année de l’éléphant comme pour faire savoir aux hommes que le Temple sacré par Allah le jour où Il créa les cieux et la terre, allait prochainement connaître un grand destin. Lorsqu’une armée voulut détruire la Ka’ba à l’aide d’un éléphant, Allah Notre Seigneur (Y) lui réserva ce que l’histoire du Coran nous raconte. Il l’extermina avant de la rendre comme de la paille broyée comme le relate la Surate l’éléphant.

Puis, il y eut la guerre entre les Arabes et les Perses qui se solda, à la bataille de Dhu Qâra, par la victoire des Arabes. C’était, comme l’informa le Prophète (r), la première fois que les Arabes réussirent à se venger des Perses. Ces événements furent comme les prémices à l’avènement du Prophète (r). Ce dernier (r) grandit sous l’aile de son grand-père ‘Abd el Muttalib, mais celui-ci mourut alors qu’il était encore en bas âge. Son oncle Abû Tâlib le prit alors sous sa tutelle. Il eut une jeunesse exemplaire au niveau de son comportement et de son honnêteté à tel point que son peuple, qui était encore des païens, le surnommait le Loyal.

À l’époque de la reconstruction de la Ka’ba, une polémique éclata au sein des Quraïshites pour désigner qui devait remettre la Pierre noire à sa place. Chaque clan de la Mecque voulait s’approprier le privilège de la porter. Après maintes discussions, ils conclurent de remettre cette affaire à la première personne qui entrerait dans le temple. Comme le Prophète (r) entra le premier, ils s’écrièrent dès lors d’une seule voix : « Voici le Loyal ! » Ce dernier leur préconisa de poser la Pierre dans un vêtement dont le pan sera tenu par un membre de chaque tribu afin de la lui soulever pour qu’il puisse lui-même la remettre à sa place.

Il y eut d’autres prémices et d’autres signes au cours de son enfance comme l’histoire de son allaitement ; l’allaitement était très important chez les Arabes et pour les Quraïshites en particulier. Ceux qui en avaient les moyens faisaient allaiter leurs nouveau-nés à la compagne.

Ainsi, Halîma vint à La Mecque dans un groupe de nourrices dans le but de proposer son lait aux Quraïshites. Les nourrices ne voulaient pas s’encombrer de Mohammed, car il était orphelin. Il n’avait pas de père et sa mère n’était pas fortunée. Au retour, les femmes du groupe avaient toutes emporté un nourrisson à l’exception de Halîma qui était embarrassée devant les autres de rentrer les mains vides. Elle se contenta alors de cet orphelin (r). Elle raconta ensuite que la bénédiction s’était répandue sur son entourage depuis ce jour.

Halîma raconta aussi l’anecdote où le petit mecquois se fit ouvrir la poitrine ; ce fameux jour, son frère de lait craignit pour sa vie. Mohammed (r) avait les meilleures mœurs dans sa jeunesse. Il assista plus tard avec ses oncles au pacte de Quraïsh de l’ère païenne. Il visait à défendre l’opprimé et à interdire l’injustice, etc. le Prophète souligna même que si après l’avènement de l’Islam on l’avait invité à un tel pacte, il l’aurait accepté.

Ces voyages avant son avènement

Par la suite, il se lança dans le commerce avec notamment l’argent de Khadîja – qu’Allah l’agrée – avec laquelle il connut sa première union ; durant cette période, il n’a pas eu d’autre épouse. Cette femme au sujet de laquelle il (r) attestait : « Il y a beaucoup d’hommes accomplis, mais parmi les femmes seules Mariam, Âsia l’épouse de Pharaon, Khadîja la fille de Khulaïlid sont accomplies. »[6]
Sa biographie rapporte notamment qu’il voyagea dans le Shâm avec son oncle Abû Tâlib. En arrivant dans la région, ils passèrent auprès du moine Buhaïra, qui put voir Mohammed de près et le signe de la prophétie sur son épaule. Il comprit alors qu’il avait affaire au Prophète attendu et prévint su oncle en ces termes : « Si ce jeune homme foule les terres du Shâm, les Juifs risquent de mettre sa vie en danger. » Son signalement figurait en effet dans les premières écritures (la Thora et l’Évangile). Une personne suffisamment perspicace pouvait se rendre compte qu’il s’agissait bien de Mohammed dont les écritures faisaient mention. Après avoir entendu cette mise en garde, Abû Tâlib écourta son voyage et ramena aussitôt son neveu à La Mecque.

Son avènement

En outre, le Prophète (r) déclare : « Allah a considéré les hommes, et Il les a tous exécré, les arabes et les non-arabes, à l’exception des derniers gens du Livre. »[7] Or, la religion a besoin d’être manifeste afin de guider et de servir de modèle aux hommes. C’est pourquoi, Allah envoya Mohammed (r), porteur de la dernière religion. Le Prophète élu (r) affirme également : « Tout prophète ou messager avant moi recevait d’Allah les miracles suffisamment convainquant pour les gens de son époque. Quant à moi, mon miracle c’est une Révélation venant d’Allah. »[8] Autrement dit, ce miracle va se perpétuer jusqu’au Jour où Allah reprendra la terre et ses occupants. Personne ne peut imiter le Coran. Allah a d’ailleurs défié les Arabes d’en faire autant. Pourtant, on prenait les Arabes en exemple pour parler de l’éloquence tant ceux-ci la maîtrisaient. Allah les a ainsi défié de fournir ne serait-ce qu’un seul chapitre identique au Coran ; cela leur serait tout bonnement impossible même s’ils s’entraidaient à le faire, ou si tous les djinns et les hommes se réunissaient pour relever un tel défi.

Le point le plus important sur lequel se concentre la prédication du Prophète (r), c’est de vouer l’adoration exclusive au Seigneur. C'est pourquoi il est resté dix ans à La Mecque à inviter ses habitants à l’Islam. Dès l’avènement de cette nouvelle religion, les Arabes de son entourage, mais aussi les autres tribus de la Péninsule, s’opposèrent à son prêche. Ils ne purent toutefois jeter la moindre suspicion sur son passé ; il n’avait pas la prétention de rétablir un pouvoir déchu ni de récupérer les biens qu’on lui aurait usurpés. Il n’avait d’ailleurs aucun penchant pour ce bas monde pour que l’on puisse ainsi douter de ses intentions. En outre, il n’avait pas besoin de gagner la considération des siens, car, comme il (r) le dit lui-même, il était : « L’élite de l’élite de l’élite. »[9]

Quraïsh en effet était la plus noble tribu arabe et son grand-père ‘Abd el Muttalib était le maître de la vallée de La Mecque. Ses oncles paternels étaient l’élite de Quraïsh ; personne ne pouvait ainsi railler le rang dont il (r) jouissait dans la société mecquoise. Tout le monde savait qu’il était loyal. Bajîr ibn Zuhaïr ibn Abî Salama se convertit, mais son frère Ka’b allié aux banû e-Sa’âd n’en fit pas autant, lui le fameux auteur des vers bânat sa’âda... Il s’opposa même à cette conversion sans toutefois condamner Mohammed (r) en disant : « Tu as choisi une religion que n’a connu ni père ni mère. » il déclara simplement au sujet de Mohammed :
Le Loyal t’a rempli ton grand verre à ras bord
Et t’a abreuvé pour te rendre malade

Les Arabes ne trouvaient rien à dire contre lui (r), mais ils avouaient qu’ils restaient attachés à la religion de leurs ancêtres. C’est ce qui poussa Abû Tâlib à objecter aux mecquois :

Ils savent très bien que notre fils ne ment jamais
Et qu’il ne pourrait leur raconter des fables

Pourtant, il ne se convertit jamais, mais en cela, Allah est Savant et Sage ; il prit la défense du prophète d’Allah bien qu’il avait gardé sa religion et qu’il mourut mécréant. Le Prophète (r) en effet dit à son oncle agonisant : « Mon oncle ! Dis-moi qu’il n’y a d’autre divinité en dehors d’Allah, une parole avec laquelle je pourrais plaider en ta faveur auprès d’Allah. » Abû Jahl et son ami craignirent qu’Abû Tâlib se fasse attendrir par les paroles de son neveu. Dès qu’ils le virent entrer, ils se levèrent pour s’asseoir plus près du mourant. À chaque fois que le Prophète prononçait cette parole, les deux hommes rétorquaient : « Oserais-tu renier la religion d‘Abd el Muttalib ? » Ils lui rappelaient la mémoire des ancêtres et la religion d‘Abd el Muttalib. La dernière parole qu’il prononça avant de rendre l’âme fut : « Je meurs fidèle à la religion d‘Abd el Muttalib. »[10] Il refusa de prononcer l’attestation de foi.

Le Prophète voulut implorer le pardon en sa faveur, mais, Allah lui révéla le Verset suivant : (Il n’appartenait pas au Prophète ni aux croyants de demander pardon pour les païens fussent-ils leurs proches, après s’être rendus compte qu’ils comptaient parmi les habitants de la Géhenne).[11]

Les prémices à la révélation

Toutes les conditions étaient remplies chez le Prophète (r), pour qu’il puisse mener sa mission à bien. Avant de recevoir la mission de propager le message, et de se soumettre à l’ordre d’Allah : (Ô toi qui te couvres sous ton manteau ! Lève-toi et avertis les hommes !) ; il se retirait dans la grotte de Hirâ pour se consacrer à la dévotion. Il s’approvisionnait en nourriture et en eau, et s’écartait des hommes. Nul doute qu’ainsi il attirait l’attention des Quraïshites qui trouvèrent sa conduite étrange. Cependant, ils ne pouvaient s’en prendre à lui en raison du rang dont il jouissait parmi eux et en raison de son honnêteté. D’ailleurs, il ne s’opposait ni à eux ni à leurs idoles.

Après avoir reçu la première révélation, il rentra chez lui effrayé et désemparé. Il s’écria à sa femme : « Couvrez-moi ! Couvrez-moi ! » Il lui dévoila la raison qui alimentait sa peur. Cette femme – qu’Allah l’agrée – qui était accomplie comme l’avait décrite ainsi son mari (r), eut en tout et pour tout comme réponse : « Non par Allah ! Allah ne va pas t’abandonner ! » Les Arabes connaissaient parfaitement leur Seigneur et ils savaient qu’Il était le Pourvoyeur des besoins, le Créateur, et le Gérant de toute chose comme Il le dit Lui-même à travers les Versets : (Si tu leur demandais qui avait créé les cieux et la terre et qui avait disposé le soleil et la lune, ils diraient : c’est Allah !)[12]

Khadîja adhérait à la religion de son peuple. Elle s’écria donc : « Non par Allah ! Allah ne va pas t’abandonner ! » Pourquoi cela ? « Tu entretiens les liens de sang, tu soutiens le démuni (c’est-à-dire que tu donnes au pauvre), et tu secoures les personnes en détresse. »[13] Elle cita ainsi des gestes altruistes que peu de gens sont capables de faire, et en conclut qu’Allah ne pouvait abandonner quelqu’un comme toi. Autrement dit, tu ne dois pas avoir peur.

Son avènement rapporta un grand bien à l’Humanité

Cet événement fut à l’origine d’un bienfait extraordinaire que jamais l’humanité n’avait connu depuis ses débuts. Il n’y a pas eu de bienfaits plus grands que l’avènement de ce Prophète illustre. Au début, les êtres humains qui étaient peu nombreux jouissaient pleinement des richesses de la terre. L’aumône (sic) rassemblée dans un même endroit était dévorée par un feu du ciel. Il y avait certes des aumônes individuelles, comme dans l’histoire de cet homme des générations anciennes, qui déclara notamment : « Je vais donner l’aumône cette nuit. »
Puis, le nombre d’habitants de la planète augmenta et le temps était venu pour que les contacts entre les hommes s’élargissent pour un temps donné. Une certaine sagesse venant du plus grand des Miséricordieux voulut que le porteur d’une religion à la fois intégrale et universelle vit le jour. Son message pouvait répondre à tous les problèmes que les occupants de la terre pouvaient rencontrer dans leur quotidien, comme il était à même de les préserver contre les problèmes liés à l’Au-delà.
Allah envoya donc ce noble Prophète (r) aux hommes pour leur prêcher l’unicité qui s’incarne dans Son adoration exclusive et qui implique de se détourner de l’association. Il condamne l’injustice, rend justice à l’opprimé, et rend les droits à la femme. Les Arabes et les autres civilisations en général avaient peu de considération pour la femme.

Bien que les habitants de la Péninsule de l’ère païenne lui accordaient plus de respect que les autres peuples, ils n’étaient pas différents d’eux sur de nombreux points dans la façon de la traiter. Allah offrit alors au monde cette religion illustre dont le maître des hommes fut le messager (r). Ce dernier concéda à la femme tous les droits qui correspondent à sa condition, il la délivra de son avilissement, et la défendit contre l’injustice. La religion musulmane a offert à la femme tous les droits qui lui conviennent et qui n’impliquent aucune humiliation. L’être humain ne pourra jamais lui offrir les privilèges que l’Islam lui offre au niveau de ses droits, de sa défense, et de sa protection. Il met plutôt tout en œuvre pour la sortir de son cocon, lui faire perdre sa pudeur, et sa chasteté. Qu’Allah salue et prie sur le serviteur qu’Il a envoyé à l’humanité par miséricorde !

Les musulmans doivent se rendre compte de la valeur de cette religion et de celui (r) qui leur a transmise. Il leur incombe de propager cette religion et de la faire connaître à l’humanité entière afin de se conformer à la Parole d’Allah disant : (Vous êtes la meilleure communauté venue aux hommes ; vous ordonnez le bien et interdisez le mal).[14] Vous transmettez la religion d’Allah à tous les coins de la terre dans la mesure du possible. Le Prophète (r) a informé à ce sujet : « Cette religion va se répandre à tous les endroits où passe le jour et la nuit. »[15] Nous pouvons constater aujourd’hui que les choses sont comme e Prophète l’avait prédit. Les gens de l’époque auraient pu trouver cela étonnant, bien qu’ils avaient conscience que rien ne soit impossible pour Allah.

Il devait être difficile à cette époque de se mettre à l’esprit que cette religion allait atteindre les horizons les plus inaccessibles et inimaginables. Aujourd’hui, il est beaucoup plus facile de faire du prosélytisme grâce aux différents moyens de communication qu’Allah a mis à disposition des hommes.

Étudier la vie du Prophète (r) est le moyen de mieux suivre sa voie (r)

Or, il faut absolument se pencher sur les enseignements que le Prophète (r) a apportés. Des enseignements issus du Coran que nous avons entre nos mains, et que nous pouvons lire et sur lequel nous pouvons méditer. Il est également important que l’ensemble des musulmans se penche sur la sunna du Prophète (r). Ils doivent connaître son histoire : avant et après son avènement, la première période de son prêche, la période où il ordonna d’émigrer à Médine, et celle où il brandit l’étendard de la guerre sur le sentier d’Allah. Le djihad, qui est l’un des plus grands symboles de la religion, sera en vigueur jusqu’à la fin des temps à l’unanimité des savants ; Il y aura une grande bataille qui précédera à la venue de l’Antéchrist et au retour d‘Issa sur terre.

Les musulmans connaissent bien cette bataille et les signes de la fin du monde que le Prophète (r) leur a racontés. Les juifs et les chrétiens attendent aussi cet événement, mais ils en ont une connaissance trop vague qu’ils détiennent des restes des premières écritures ; ils en ont donc une connaissance déformée. Quant aux musulmans, ils ont directement reçu cette prédiction de la lampe prophétique, car Allah a préservé la Loi de Mohammed (r) et Il a facilité à ses adeptes de la sauvegarder. (Nous avons descendu le Rappel et il Nous revient de le garder).[16] Allah a prédisposé des hommes au service de la Tradition prophétique ; ils la défendent et la soumettent à l’analyse et à l’enquête afin de la purger de toute intrusion malhonnête. Elle est devenue grâce à Dieu limpide, étincelante, vivante comme si le Prophète élu (r) venait à peine de la prononcer.

Cette Tradition renferme des sens d’une richesse qui dépasse l’entendement ! Comment ne pas en être ainsi alors que le Prophète (r) a dit : « Je suis le plus éloquent des Arabes – en parlant des Quraïsh et j’ai grandi chez les banû Sa’d. »[17] Toutes les paroles qu’il (r) a prononcées sont sans aucun doute, les plus éloquentes qui soient. Quant à la Révélation céleste, comme le Coran, c’est la Parole d’Allah pour laquelle Son auteur lance le défi aux hommes de reproduire la même chose ou ne serait-ce que la plus petite partie.


Conseils d’ordre général

Quand les valeurs sacrées des musulmans sont violées, il est important de rester sage et de garder son sang-froid dans nos réactions. Il faut propager un discours utile afin de faire prendre conscience aux gens de l’importance de leur religion, des fruits qu’elle engendre pour ses adeptes fidèles, de l’importance de leur Prophète tant pour l’élite que pour le commun des gens.

Ainsi, j’implore Allah (r) par Ses Noms et Attributs, Celui qui nous a réunis ici aujourd’hui, de nous offrir à tous d’être sincérité dans les œuvres, de suivre le Messager d’Allah (r), et de faire l’effort d’étudier la Tradition et la vie de notre Prophète (r) ! Je conseil à chacun de consacrer ne serait-ce qu’un peu de temps pour lire la biographie du Prophète élu (r) qui est riche en leçons. Elle familiarise l’individu avec sa religion à ses débuts ; cette religion dont le Messager d’Allah (r) s’est fait le prêcheur.

Je conseille également à tous de prendre ne serait-ce qu’un peu de temps pour lire les hadith concernant le chapitre des invocations qui sont très utiles pour l’individu aussi bien pour lui-même que pour sa famille et ses enfants. Car, ils permettent de le protéger par la Volonté d’Allah contre de multiples dangers. Il est si important pour le musulman de se relier fermement aux sources et aux bases de la Législation islamique qui mènent sur le droit chemin. Allah confère à celui qui Le craint de multiples opportunités dans la vie, qu’il n’aurait pu avoir si ce n’était Son appui.

J’implore Allah (r) de faire triompher l’Islam et les musulmans et de rabaisser les mécréants et la mécréance ! Qu’Il protège la religion et qu’Il arrange la situation des musulmans partout dans le monde, qu’Il les ramène de la plus belle façon à leur religion ! Car le seul moyen de se renforcer et de triompher, c’est de revenir à sa religion comme le confirme un hadith selon lequel le Prophète élu (r) souligne : « Si vous avez recours à la vente à terme, si vous vous accrochez à la queue des vaches, et si vous abandonnez la guerre sur le sentier d’Allah, Allah va vous frapper d’une humiliation qui ne vous sera pas dissipée tant que vous ne reviendrez pas à votre religion. »[18]

Revenir à sa religion ne consiste pas à dire que je suis musulman, que je fais la prière et le jeune. Il incombe plutôt de prier et de respecter les piliers de l’Islam sans lesquels la religion ne pourrait tenir. Il faut ensuite respecter les Lois de l’Islam, éviter les interdits au niveau de l’argent acquis, de la boisson, de la nourriture, et des rapports sexuels. Il faut se surveiller et surveiller les pulsions de son cœur et ses penchants ; si l’on sent qu’on dévie ou qu’on s’adonne aux bonnes œuvres avec paresse, il faut se remettre en question, car personne ne peut se passer de Son Seigneur (I) et tout le monde a besoin de L’implorer. Il faut ainsi faire en sorte que ses invocations et ses demandes soient exaucées. Pour cela, il faut s’éloigner des péchés comme l’indique le hadith : « Comment un homme rempli de poussière et aux cheveux ébouriffés peut-il invoquer : Ô Seigneur ! Ô Seigneur ! Alors que sa nourriture est illicite, que son habit est illicite, et qu’il s’alimente avec de l’illicite. Comment ses invocations peuvent-elles ainsi être exaucées ! »[19]

Comme Je L’implore de concéder la réussite au détenteur de l’autorité, de le réformer, et de remplir son cœur de la foi ! Qu’Il lui concède de réussir toute action pouvant renforcer cette religion et qu’Il lui fasse renoncer à toute entreprise qui aurait de mauvaises répercussions sur la religion ! Qu’il se comporte ainsi uniquement pour L’agréer et qu’il en soit récompensé ! Qu’Allah concède la réussite à tous les responsables comme lui, qu’Il les guide dans toutes leurs entreprises, et qu’Il les préserve à la fois du mal et de faire du mal ! Qu’Il nous fasse voir contre les ennemis de l’Islam, ces envahisseurs aux ambitions les plus perverses et qui trament les pires ruses contre les musulmans, Sa Force extraordinaire ! Qu’Il leur inflige au plus vite toutes sortes de châtiments ! Qu’Il varie aussi entre les châtiments afin qu’ils soient à l’origine du réveil des musulmans pour leur bien présent et futur ! Allah certes répond aux invocations !

Que les Prières d’Allah soient sur Mohammed, ses proches, et Ses Compagnons et qu’Il le salue amplement !


[1] Le Façonneur ; 24

[2] Le voyage nocturne ; 15

[3] Le repas céleste ; 24

[4] Ibrâhîm ; 37

[5] Rapporté par el Bukhârî (1601), selon ibn ‘Abbâs (t).

[6] Rapporté par e-Tabarî dans son tafsîr (3/263), selon Abû Mûsâ el Ash’arî (t).

[7] Rapporté par Muslim (2865), selon ‘Iyâdh ibn Himâr (t).

[8] Rapporté par el Bukhârî (7274) et Muslim (152), selon Abû Huraïra (t).

[9] Rapporté par el Hâkim dans el mustadrak (4/73) et el Baïhaqî dans dalâil e-nubuwwa (1/172).

[10] Rapporté par el Bukhârî (1360) et Muslim (24), selon el Musaïyib ibn Huzn (t).

[11] Le repentir ; 113

[12] L’araignée ; 61

[13] Rapporté par el Bukhârî (3) et Muslim (160), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –.

[14] La famille d’Imrân ; 110

[15] Rapporté par Ahmed (16957), selon Tamîm e-Dârî (t).

[16] El Hidjr ; 9

[17] Voir : e-tarkhîs el habîr (4/6).

[18] Rapporté par Ahmed (5562) et Abû Dâwûd (3462), selon ibn ‘Omar – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[19] Rapporté par Muslim (1010), selon Abû Huraïra (t).





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  #4  
ÞÏíã 19 Sep 2012, 07:52 AM
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Les questions

Question : j’ai reçu un texto sur mon téléphone portable dans lequel un homme qui se fait appeler ‘Abd Allah prétend : j’ai vu de mes yeux Mohammed en rêve dans lequel il me demande de passer le salâm aux gens. Il incombe donc à tous ceux qui lisent ce message de le distribuer et d’attendre quatre jours. Au bout de ce délai, il entendra une grande nouvelle, etc. Quelle la crédibilité de ce genre de message ? Et quels conseils pouvez-vous nous donner à ce sujet ? Qu’Allah vous bénisse !

En réponse : cette lettre est mensongère, et celui qui la rapporte est un menteur. Celle-ci n’est pas nouvelle. Elle est connue depuis le début du quatorzième siècle hégirien, soit depuis plus de cent ans. Elle refait surface de temps à autre. Son auteur prétend qu’il est le Sheïkh Ahmed, le détenteur des clefs des appartements du Prophète (r). Or, ces fameux appartements n’ont aucune clef, qui serait tenue par un soi-disant Sheïkh. Les savants se sont chargés de réfuter ce genre de légende, qui fut notamment appuyée par un homme dans la revue nûr el islâm ; revue, qui s’étant développé, est devenue par la suite, majallat el azhar.

Ces légendes n’ont pas échappé à la vigilance des érudits actuels et plus anciens. Il y a même des savants du Royaume d’Arabie Saoudite l’ayant démentie, depuis de longues années. Néanmoins, cette lettre refait surface en général tous les ans ; son contenu est un mensonge grotesque. Il n’est pas permis aux gens de lui donner crédit et d’espérer une quelconque récompense en suivant ses recommandations à la lettre.

Question : Votre Éminence ! Quelles sont les recommandations que vous pouvez donner à l’occasion de la campagne de dénigrement et de dérision que subit notre Prophète élu (r) ? Quels conseils pouvez-vous nous donner au sujet du boycott qui fut lancé en réponse, et notamment du boycott alimentaire ? Qu’Allah vous bénisse !

En réponse : Notre Seigneur (Y) nous a élargi les opportunités et diversifié les moyens que nous avons entre les mains pour répondre à nos besoins. Notre pays est capable, grâce à Dieu, de remplir la plupart de nos besoins. Nous devons, avec l’aide d’Allah, valoriser notre religion face à ceux qui lui portent atteinte. Nous devons exprimer notre colère à celui qui touche à la personne de notre Prophète Mohammed (r). Tout individu sain d’esprit qui dénigre ou qui se moque de lui mérite la mort, et aucune amnistie ne peut lui être accordée. Nous ne pouvons en regard des lois terrestres accepter son repentir.

Sheïkh el Islâm ibn Taïmiya – qu’Allah lui fasse miséricorde – est l’auteur d’un livre très intéressant, et très important pour notre sujet. Il a pour titre e-sârim el maslûl ‘alâ shâtim e-rasûl. L’auteur y dresse la liste des arguments démontrant le caractère sacré qui enveloppe la personne du Messager (r). Il est certes possible qu’il puisse pardonner directement à celui qui lui fait du tort au cours de sa vie, mais, après sa mort, personne n’est en mesure de le faire à sa place. La seule chose qui est entre nos mains est de venger sa personne. Bien sûr, il y a des conditions pour cela. Il incombe que le coupable vive dans notre société et qu’il soit soumis à nos lois. Auquel cas, son affaire est portée devant les tribunaux qui émettront la sentence correspondante. Si le coupable ne compte pas parmi nos ressortissants et qu’il ne soit pas soumis à nos juridictions, le moindre que nous puissions faire, c’est d’exercer sur lui des pressions, en sachant que les sanctions économiques et financières sont devenues aujourd’hui des armes redoutables et imparables. Les initiatives individuelles, et au niveau des entreprises commerciales et des grandes sociétés représentent un poids. Toute campagne de boycott lancée contre un pays qui porte intentionnellement atteinte au Messager d’Allah (r) est une façon de le défendre et d’exprimer notre zèle envers lui. Au demeurant, ce genre d’initiative doit être étudié minutieusement et avec perspicacité.

Le moindre que nous puissions faire, c’est de boycotter les denrées alimentaires, qui sont l’un des secteurs les moins couteux. Qu’est-ce que nous perdrions à boycotter un État, qui affiche sans gêne son animosité contre notre Prophète, sous le couvert de la liberté d’expression ? Nous ne contestons nullement qu’ils soient libres, et ne cherchons encore moins à bafouer leur liberté, car de toute façon nous n’en avons pas les moyens. Cependant, nous sommes en mesure d’interdire les importations venant de ce pays. Toute initiative allant dans ce sens est considérée comme une bonne action, par la Volonté d’Allah ! Je ne dis pas qu’il faut gaspiller les marchandises que nous avons déjà achetées et qui sont déjà en notre possession. Nous devons nous comporter avec elles comme avec n’importe quelles autres marchandises.

Le Prophète (r) nous a orienté dans ce domaine en disant à travers un hadîth « Il est interdit de rapporter les on-dit, de multiplier les questions, de gaspiller son argent, de demander et de priver sans raison, et d’enterrer les filles vivantes. »[1] Nous pouvons aisément nous passer de ce genre de denrées alimentaires. Dans le passé, nous ne connaissions pas ce genre de produits laitiers et nous n’importions pas de denrées alimentaires. Nous nous contentions de nos richesses intérieures, que nous pouvions même éventuellement exporter. Aujourd’hui, qu’Allah soit loué, notre situation s’est considérablement améliorée.

Question qui nous vient du Koweït : c’est une lettre écrite par le Sheïkh Hamûd e-Sabbâh et Sheïkh D. Hamad el ‘Irfân, et dans laquelle il est dit :

Louange à Allah, le Seigneur de l’Univers ! Qu’Allah vous récompense Votre Éminence, pour vos précieux conseils et votre conférence ! Nous demandons à Votre Éminence, à travers un conseil, d’éventuellement orienter les réactions passionnelles qui se sont déclenchées à la suite des attaques qui furent lancées contre notre Messager (r) ; le but, c’est que celles-ci soient productives et qu’elles aient pour fruit de défendre notre religion.

En réponse : le conseil que je peux donner à tout musulman, c’est qu’il ne sert à rien d’exprimer notre mécontentement à travers des réactions collectives impulsives et des manifestations populaires. Ce genre de rassemblements n’avaient pas lieu à l’époque des pieux prédécesseurs : ni au temps des Compagnons ni à celui de leurs successeurs (tâbi’în) et des générations suivantes. Or, nous sommes une communauté qui marche sur les traces de ses ancêtres. Nos faits et gestes et les relations que nous avons avec les autres, qu’ils soient des ennemis ou non, doivent s’inspirer des mœurs islamiques. Notre colère suscitée par la campagne de dénigrement contre notre Prophète (r) est certes une bonne action qui incombe à chacun à son niveau, mais il incombe en même temps de rester modéré, et de réagir avec sagesse et perspicacité.

L’amour du Prophète (r) et le zèle que nous avons envers lui à l’encontre de ses ennemis – qui sont idiots et insignifiants – ne doivent pas nous empêcher de garder le meilleur comportement qui soit. Cela doit se retrouver dans nos manifestations à nous. Allah s’adresse à Son Prophète en ces termes : [Dis : Voici mon chemin, j’appelle à Allah avec clairvoyance, moi et ceux qui me suivent],[2] (Appelle au chemin de Ton Seigneur avec sagesse et le bon sermon, et polémique avec eux de la meilleure manière),[3] (Si tu avais été rude et avait eu le cœur dur, ils se seraient détournés de toi).[4] Les Compagnons témoignaient qu’ils n’avaient jamais vu meilleur enseignement, ni meilleur comportement ni vocabulaire plus décent que venant du Prophète (r). Le musulman doit donc veiller à le suivre convenablement, tout en ressentant de la colère contre celui qui s’attaque à sa personne.

[1] Rapporté par el Bukhârî (6473) et Muslim (suite au nº 1715), selon el Mughîra ibn Shu’ba (t).

[2] Yûsaf ; 108

[3] Les abeilles ; 125

[4] La famille d’Imrân ; 159





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  #5  
ÞÏíã 22 Sep 2012, 02:29 PM
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Au nom d’Allah le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux

La période mecquoise
Son Éminence : Sheïkh D. Sâlih ibn Fawzân el Fawzân
Membre de l’Ordre des Grands Savants d’Arabie saoudite
et du Comité permanent de la Fatwa.

Louange à Allah, le Seigneur de l’Univers ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, le Messager du Seigneur de l’Univers ainsi que sur sa famille, ses Compagnons, et leurs fidèles successeurs jusqu’au Jour des Comptes ! Ensuite :

L’un des plus grands bienfaits qu’Allah (U) a concédé à Ses créatures, c’est de leur avoir envoyé des messagers afin de les guider. Leur mission a pour objet de répondre aux besoins des hommes d’être guidés vers le vrai chemin, celui qui mène à Leur Seigneur. Ainsi, les messagers n’ont cessé de se succéder : (Puis, Nous avons envoyé Nos messagers les uns après les autres),[1] dans le sens où ils se suivaient les uns à la suite des autres ; et cela, jusqu’à la venue du Messie ‘Issa, le fils de Mariam (r) qui est le dernier prophète des tribus d’Israël.

Puis, Il y a eu une période intermédiaire (el fatra) sans prophète entre ‘Issa (r) et Mohammed (r) qui fut très longue. à cette époque, la Thora et l’Évangile furent falsifiés et la religion de Jésus et de Mûsa fut modifiée. Dès lors, il restait très peu de leurs partisans attachés à la vraie religion. Les gens du Livre parmi les Juifs et les chrétiens héritèrent alors d’une religion altérée, falsifiée, et transformée. Elle n’avait plus rien à voir avec celle de Moïse (u) ni avec celle de ‘Issa (u), bien qu’elle garda son nom.

Quant aux habitants du Hijâz, ils adhéraient à la religion de leur ancêtre Ismâ’il (r), le fils d’Ibrahim (r). En fait, leur religion était celle d’Ibrahim (r) qui était porteur de la religion fidèle à Allah (el hanîfiya), de l’Unicité exclusive du culte du Seigneur (U). Mais avec le temps, le mal et l’ignorance se propagèrent parmi eux, et les traces de la prophétie s’estompèrent. Ils se mirent à adorer les idoles sous l’influence d’un taghût qui se dénommait ‘Amr ibn Luhaï el khuzâ’î et qui était leur roi. Il les attira vers l’adoration des idoles qu’il imposa à ses sujets. Il en fit même venir dans la région du Hijâz où elles se sont terriblement répandues et multipliées à tel point que chaque maison de La Mecque avait sa propre idole. Pas moins de trois cent soixante idoles étaient enfermées dans les murs de la Ka’ba. Yasâf, Nâila, et Hubal ornaient Safa et Marwa.

Dans les environs de la ville Sainte, il y avait e-Lât, el ‘Uzza, Manât, et Dhû el Khalasa. Il restait peu de gens fidèles à la religion d’Ibrahim (r) comme Waraqa ibn Nawfar. Dès lors, Allah (U) décida d’envoyer Mohammed (r) dans cette ambiance obscure, au cœur de ce paganisme ténébreux, et au milieu de ces idoles innombrables. À une époque où la prophétie fut voilée, l’idolâtrie fit surface. Les hommes se retrouvèrent alors dans un paganisme aveugle.
Mohammed (r) naquit dans ce contexte à La Mecque ; c’était l’année de l’Éléphant. Cette histoire est relatée par le Coran, les historiens et les auteurs de la biographie du Prophète (r). Le roi d’Abyssinie projeta d’anéantir la Ka’ba. Il confia cette mission à son représentant au Yémen. Ce dernier se rendit à La Mecque à la tête d’une grande armée, qui était munie notamment d’un éléphant énorme. Personne parmi les habitants du Hijâz et les tribus arabes n’était capable d’affronter cette armée qui parvint facilement en Terres sacrées où elle fit campement. C’est alors que le chef de cette armée décida de l’assaut avec l’éléphant en tête. Cependant, ce dernier craignait d’avancer. On essaya en vain et par la force de le faire avancer, mais l’animal ne bougeait plus ; Allah (Y) l’avait immobilisé.

Dès lors, des groupes d’oiseaux venus en direction de la mer formèrent des rangs au-dessus de leurs têtes. Chacun d’eux tenait trois pierres ; une avec le bec et les deux autres avec les pattes. Lorsqu’ils arrivèrent à la verticale, ils lâchèrent une pluie de pierres sur cette armée ; chaque pierre qui tombait transperçait la tête de sa victime pour ressortir par son derrière. Tous les soldats furent décimés du premier au dernier. Aucun d’entre eux ne fut sauvé à l’exception de leur chef Abraha qui fut atteint d’une maladie qui lui déchirait tout le corps et qui provoqua sa mort.

La tutelle du Prophète (r)

Son père ‘Abd Allah ibn ‘Abd el Muttalib décéda alors qu’il était encore dans le ventre de sa mère. Son grand-père ‘Abd el Muttalib la prit alors sous sa tutelle. ‘Abd el Muttalib avait une affection particulière pour son petit-fils, c’est pourquoi il le tenait plus proche de lui que ses propres enfants. Allah lui avait insufflé dans son cœur l’amour de Mohammed, à tel point qu’il éprouvait une énorme tendresse pour lui. Le grand-père du Messager d’Allah (r) s’éteignit lorsqu’il avait quatre ans. Il le confia avant de mourir à son oncle Abû Tâlib qui était noble, généreux, et respecté par les siens. Il prit ainsi la place de son père pour l’éducation de Mohammed (r) et éprouvait comme lui une énorme tendresse pour son neveu.

Son mariage avec Khadîja

À l’âge adulte, Khadîja – qu’Allah l’agrée – qui était une femme mûre et intelligente, lui proposa de voyager au Shâm pour y faire ses négoces. Il s’y rendit alors pour les affaires de Khâdija – qu’Allah l’agrée –. À son retour, il avait rapporté énormément d’argent grâce à son commerce. Cela lui valut l’affection de Khâdija qui fut séduite par sa loyauté (r). Dès lors, elle s’offrit à lui en mariage. Son union se conclut ainsi avec cette femme extraordinaire. Allah est Celui qui facilita un tel destin à Son Prophète Mohammed (r).

Ses retraites dans la grotte de Hirâ et la première révélation

À cette époque, Mohammed avait de la répulsion envers les pratiques qui régnaient au sein de son peuple comme l’adoration des idoles, la consommation d’alcool, les distractions, et les jeux. Il ne supportait pas de s’asseoir ou de rester avec ses concitoyens. Il préférait plutôt se retirer dans la grotte de Hirâ qui se trouvait au sommet d’une montagne que l’on appelle aujourd’hui jabal e-Nûr. Il se retirait dans cette grotte pour se consacrer à la dévotion, et pour se couper du monde. Il prenait suffisamment de provisions pour tenir plusieurs jours durant lesquels il adorait Allah (U) loin des gens.
Un jour, il reçut la visite de l’Ange Jibril (r) venu du ciel, alors qu’il s’était isolé dans la grotte. « Lis ! Ordonna-t-il.
- Je ne sais pas lire ! répondit-il. »
Dès lors, l’ange enveloppa son corps avec force avant de le relâcher. « Lis ! Ordonna-t-il à nouveau.
- Mais je ne sais pas lire ! Réitéra-t-il. »
C’est alors qu’il l’enveloppa une deuxième fois avec tellement de force qu’il ne pouvait plus respirer. Puis, il le relâcha également. « Lis ! Insista-t-il.
- Mais je ne sais pas lire ! Confirma-t-il. »
Il le saisit une troisième fois avant de le relâcher. Ensuite, il récita : (Lis au nom de Ton Seigneur qui a créé • Il a créé l’homme à partir d’un caillot de sang. Lis ! Ton Seigneur est Très Généreux • Lui qui a enseigné par la Plume).[2]

Après avoir bien saisi et bien mémorisé ces Versets, le Messager d’Allah (r) sortit précipitamment de la grotte pour se rendre chez son épouse Khadîja. Il tremblait de frayeur à cause des événements qui venaient de se passer. Rempli de frissons, il s’écriait : « Couvrez-moi ! Couvrez-moi ! » Il voulait qu’on lui passe une couverture dessus. Une fois couvert, il se calma. Il put ainsi expliquer : « J’ai vraiment eu peur ! » Il lui raconta ensuite l’histoire de la grotte. « Non par Allah ! S’exclama-t-elle. Allah ne t’abandonnera jamais ! Tu entretiens les liens de sang, tu honores l’invité, tu soutiens celui qui n’a rien ou le démuni (c’est-à-dire : celui qui n’a pas d’argent), etc. »

Elle mit en avant toutes les nobles qualités de son mari pour expliquer qu’Allah n’allait jamais rabaisser un tel homme, mais qu’Il allait plutôt l’honorer. Elle prouva ainsi qu’elle était mûre, intelligente, et sereine – qu’Allah l’agrée – comme si Allah l’avait mise exprès sur le chemin de Son Messager (r) pour le soutenir dans les moments difficiles, tout comme son oncle Abû Tâlib. Allah (U) veillait sur Son serviteur. Après avoir rassuré son époux, Khadîja le conduisit chez son cousin Waraqa ibn Nawfar qui était très âgé. Il avait lu les anciennes écritures qui renfermaient le signalement du Prophète attendu.

Le Prophète relata son histoire à Waraqa qui le rassura en lui disant : « C’est ange est celui qui venait du ciel à la rencontre de Mussa (r). » Il aurait voulu dès lors être plus jeune pour venir au secours de Mohammed le jour où son peuple l’expulsera.
« Vont-ils m’expulser ? demanda-t-il (r).
  • Bien sûr ! Le porteur d’un message comme le tien ne peut qu’avoir des ennuis. J’aurais voulu avoir les forces de ma jeunesse afin de te porter secours le jour où ton peuple t’expulsera ! »[3]
Ainsi, Allah offrit à Waraqa de croire à ce Messager (r) avant de mourir.

La prédication secrète

La deuxième révélation fut : (Ô toi qui te couvres sous ton manteau ! Lève-toi et avertis ! Et proclame la grandeur de Ton Seigneur, etc.).[4] La première révélation concerne la prophétie et la deuxième concerne la mission prophétique. La première révélation en effet a fait de Mohammed un prophète, et la deuxième en a fait un messager.

Les premiers temps, la prédication était discrète pour éviter que les Quraïshites lui fassent des ennuis. Le premier homme à se convertir fut Abû Bakr le Véridique (t). ‘Ali ibn Abû Tâlib (t), quant à lui, fut le premier enfant à embrasser l’Islam. Le premier captif musulman fut Zaïd ibn Hârisa, le captif du Messager (r). Pour ce qui est des femmes, Khadîja – qu’Allah l’agrée – fut la première musulmane. Par la suite, les gens se convertissaient les uns après les autres, mais le prêche restait secret, car la crainte des mecquois planait encore.

Lorsque le Prophète (r) en effet se rendait à la Mosquée sacrée pour y faire le Tawâf ou la prière, il était importuné par ses concitoyens. Ils importunaient également ses adeptes qui essuyaient constamment des menaces. Les mecquois allèrent jusqu’à comploter contre lui (r) en le frappant à plusieurs reprises, mais Abû Bakr (t) le sauva in extremis. Une fois, ils lui déversèrent de la panse de chameau sur le dos alors qu’il (r) se trouvait prosterner devant la Ka’ba. Cependant, il endurait ces préjudices pour la Face d’Allah (U) dans l’espoir de recevoir Sa récompense.

Le prêche se fit ainsi discret jusqu’à la quatrième année ; cette année-là, Allah révéla à Son Prophète : (Annonce ouvertement ton message et détourne-toi des païens).[5] Il lui révéla également : (Avertis ta famille et tes proches).[6] Dès lors, le Messager d’Allah (r) annonça ouvertement son prêche ; il le sortit de l’ombre et le dévoila ainsi au grand jour. À la cinquième année, l’oncle du Prophète (r) Hamza ibn ‘Abd el Muttalib, qui était fort et courageux, se convertit à l’Islam. Peu de temps après, ‘Omar ibn el Khattâb connu également pour sa force en fit autant. Le Prophète (r) renforça ses rangs par deux hommes qui inspiraient la crainte aux Quraïshites et aux Arabes en général. Allah (U) facilitait les choses à Son serviteur.

L’immigration en Abyssinie

Par la suite, les mecquois se firent plus méchants envers lui et ses adeptes ; les moins épargnés d’entre eux étaient ceux qui n’avaient personne pour les défendre ; ils n’appartenaient à aucune tribu qui aurait pu les soutenir à l’exemple de Bilâl et ‘Ammâr ibn Yâsir, etc., ceux qui n’étaient pas protégés par une tribu étaient les plus mal traités.

C’est alors que le Prophète (r) autorisa à ses Compagnons d’émigrer en Abyssinie qui était gouvernée par un roi juste. Il était certes chrétien, mais il était juste et n’opprimait personne. La première émigration eut lieu en Abyssinie. Parmi les émigrants, il y avait ‘Uthmân ibn ‘Affân (t) en compagnie de son épouse qui était la fille du Messager d’Allah (r). Le Négus les accueillit et leur offrit sa protection. Il les reçut alors qu’il était chrétien. Les émigrés d’Abyssinie entendirent que les mecquois se convertirent à l’Islam et qu’ils ne faisaient plus de mal aux musulmans. Ils décidèrent de quitter l’Abyssinie pour rentrer à La Mecque, mais malheureusement la nouvelle se révéla fausse ; les païens ennuyaient toujours autant leurs frères. Dès lors, le Prophète (r) leur permit de retourner de l’autre côté de la mer au cours d’une deuxième émigration dans le but de sauver leur religion.

Or, les Quraïshites envoyèrent deux émissaires au Négus le Roi abyssin, avec des présents, pour lui demander d’expulser les émigrés de ses terres, mais celui-ci refusa. Le Négus refusa de rendre les émigrés aux mecquois. Les deux émissaires retournèrent bredouilles. Par la suite, le Négus embrassa l’Islam par la Grâce d’Allah. Après avoir écouté le Coran, il s’exclama : « C’est la même révélation que Musa (u) a reçu. Celle-ci et celle de Musa proviennent d’une même lampe. » Cependant, il n’est pas compté parmi les Compagnons, car il n’a pas vu le Prophète (r). Il (t) entre plutôt dans les rangs des grands Tabi’în (Successeurs des Compagnons ndt.).

Le blocus et l’enfermement à La Mecque

Après le retour des deux émissaires revenus les mains vides à La Mecque – le Négus ayant refusé leur demande –, les Quraïshites redoublèrent leur nuisance envers le Messager d’Allah (r) et les musulmans en général. Les Banû Hâshim en particulier furent très mal menés, ce qui contraria terriblement les musulmans parmi eux. Les mecquois s’en prirent aux Banû Hâshim. Ils décrétèrent par une ordonnance de boycotter le Messager (r) et les membres de sa tribu. Ils les frappèrent d’un blocus dans les ravins d’Abû Tâlib où ils furent coupés du monde ; ils ne pouvaient ni acheter aux mecquois ni leur vendre quoi que ce soit. On leur coupa même le ravitaillement en eau ou autre.

Le blocus fut terrible. Il avait pour but de faire renoncer aux musulmans à la religion de Mohammed, mais ce fut un échec. Abû Tâlib, les Banû Hâshim, et les Banû el Muttalib étaient au côté des musulmans. Ce blocus frappait indistinctement les musulmans et les non-musulmans dans les ravins avoisinant La Mecque. La situation devint très pénible. Certains notables Quraïshites qui étaient sages étudièrent la situation ; ils se rendirent compte qu’il n’était pas permis de faire subir une sanction aussi sévère à leurs cousins et à leurs frères. Ils risquaient ainsi d’être mal vus par les tribus arabes. Ils décidèrent dès lors d’annuler l’ordonnance. Il fut donc autorisé au Messager d’Allah et à tous ceux qui l’accompagnaient, dont notamment son oncle Abû Tâlib, de sortir du ravin. Ils purent ainsi rentrer à La Mecque.

L’année du chagrin

La dixième année, l’oncle du Prophète (r) Abû Tâlib rendit l’âme, et trois jours plus tard, son épouse Khadîja – qu’Allah l’agrée – le rejoignit. Il perdit en la personne de son oncle, un soutien précieux qui le défendait contre le mal de son peuple. Il perdit également sa femme qui le soutenait moralement et qui l’aidait financièrement. Après avoir perdu ces deux êtres si chers, la situation s’empira pour lui et ses adeptes. Cette année-là fut désignée par la suite comme l’année du chagrin, car le Prophète (r) fut très affecté par la mort de son oncle et de son épouse. Les païens devinrent plus audacieux à son encontre étant donné qu’il n’avait plus personne pour le protéger.

•••
Peu avant la mort d’Abû Tâlib, les mecquois montèrent un complot contre son neveu. Ils allèrent le voir pour lui proposer de leur restituer Mohammed qui avait offensé leurs idoles, critiqué leur religion, et outragé les esprits. Abû Tâlib exposa les plaintes de ses compatriotes au Prophète (r) et lui proposa de mettre un terme à ces affronts. « Non par Allah ! Mon oncle ! Par Allah, s’ils posaient le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche pour que je renonce à ma mission, je n’y renoncerais pas. Soit je périrais pour elle soit Allah l’a fera triomphé. »[7]

Ils avaient tenté de le séduire avec la richesse ; ils proposèrent de le marier avec les plus belles de leurs filles, de lui rassembler de l’argent, ou bien de le soigner s’il était vraiment atteint mentalement. Ils pensaient en effet que le Messager (r) n’était pas inspiré par la Révélation, mais qu’il avait une maladie mentale. Ils voulaient donc le soulager des troubles dont il se plaignait. Ils cherchèrent ainsi à le séduire. Son oncle lui offrit cette solution, mais il s’obstina à prêcher sa religion et lui donna sa célèbre réponse.

Dès lors, Abû Tâlib encouragea son neveu à travers ses paroles : « Poursuis ta mission, ils ne pourront t’atteindre. » Malheureusement, Abû Tâlib, tout comme khadîja – qu’Allah l’agrée –, mourut peu de temps après cet événement.

La prédication à l’extérieur de La Mecque

La situation du Prophète (r) s’aggrava, car son peuple lui causait de plus en plus de préjudices. Il dut quitter La Mecque pour se rendre à e-Tâif en vue de proposer à ses habitants d’embrasser l’Islam et de remplacer son oncle Abû Tâlib pour sa protection contre les attaques des Quraïshites. Cependant, il rencontra de leur part les pires insultes. Il resta au milieu d’eux plusieurs jours au cours desquels il prêcha sa religion. Ils la refusèrent et lui lancèrent les pires insultent en retour ; ils allèrent jusqu’à pousser leurs esclaves et leurs vauriens à lui lancer des pierres qui lui firent saigner les talons (r). Il était seulement accompagné de son captif Zaïd ibn Hâritha (t) qui faisait écran au jet de pierre.

Sur le chemin du retour, il (r) s’arrêta à Wâdî Nakhla qui se trouve entre e-Tâif et La Mecque, pour faire la prière du fajr. Après l’office qu’il (r) accomplit avec son captif, il récita le Coran. Des djinns se mirent à l’écoute de la lecture du Messager d’Allah (r) qui leur plut. Allah (I) révéla à ce sujet : (Dis : il m’a été révélé qu’un groupe de génies m’ont écouté. Ils dirent : nous avons entendu une lecture étonnante • qui guide sur le droit chemin ; c’est alors que nous y avons donné foi et, désormais, nous n’associerons plus personne à Notre Seigneur).[8] Allah révéla également : (et quand nous dirigeâmes vers toi un groupe de génies pour leur faire écouter le Coran. Arrivés près de toi, ils dirent : taisez-vous ! Après la lecture, ils rentrèrent auprès des leurs pour les avertir • Ils dirent : Ô peuple ! Nous avons entendu un Livre qui a été révélé après Musa et qui confirme les écritures. Il guide vers la vérité et vers un droit chemin • Ô peuple ! Répondez au prêcheur d’Allah et croyez en Lui ; Il vous pardonnera vos péchés et vous préservera d’un châtiment douloureux).[9]

Puis, il reprit le chemin de sa ville natale. « Comment peux-tu revenir dans cette ville alors que ton peuple t’en a sorti ? » s’exclama Zaïd ibn Hâritha.
  • Zaïd ! répondit-il, Allah va donner une issue victorieuse à la situation que tu vois. »[10]
Il envoya un message à el Mut’im ibn ‘Adî, qui comptait parmi les notables de la Ville sainte, et dans lequel il lui demandait sa protection afin de rentrer à La Mecque. Bien qu’il fût païen, cet homme avait une grandeur d’âme en plus de son sens de l’honneur si cher aux Arabes qui ne refusaient jamais de donner leur protection à quiconque la leur sollicitait. Ils avaient cette fierté de défendre tous ceux qui se mettaient sous leur protection. El Mut’im ibn ‘Adî accepta ainsi de prendre Mohammed sous sa protection pour lui permettre de rentrer chez lui.

Il prit ses armes et escorta le Prophète (r) accompagné de ses fils jusqu’à son entrée dans la ville. Le Messager d’Allah (r) fit le Tawâf autour du temple sous l’escorte de ses protecteurs.

Mohammed expose sa prédication aux tribus arabes

Toutefois, les Quraïshites n’avaient pas changé leur attitude envers lui et ses Compagnons les plus faibles. Il décida alors de gagner la protection des tribus arabes à l’occasion du Pèlerinage. Il (r) se rendait dans les différents camps des pèlerins dans l’espoir de les faire adhérer à sa religion et de gagner leur protection. Son oncle Abû Lahab se tenait derrière lui pour s’écrier à la foule : « Ne croyez pas aux paroles de cet homme ! C’est un menteur ! » Les tribus arabes se détournaient alors de lui (r), car s’il disait vrai pensaient-ils, son oncle ne déclarerait pas une chose pareille.

Le premier et le deuxième pacte de ‘Aqaba

Un jour, Allah lui facilita la rencontre d’un groupe de médinois parmi les Ansârs. À cette époque, ils ne s’appelaient pas ainsi. Ils portaient encore le nom de leurs deux grandes tribus respectives : el Aws et el Khazraj qui composaient les habitants de Médine. Le Prophète (r) leur exposa son prêche et leur récita le Coran qui laissa sur eux des traces. « C’est cet homme avec lequel les juifs vous menaçaient, s’exclamèrent-il, ne les laissez pas vous devancer !» Les juifs étaient à cette époque les voisins des Ansârs à Médine. Des guerres périodiques opposaient les deux clans ; les Ansârs et les juifs. Les juifs lançaient à leur ennemi qu’ils attendaient l’avènement prochain d’un prophète qui combattra à leurs côtés contre les médinois. Ainsi, ils menaçaient leurs voisins de la venue prochaine d’un prophète. Le petit groupe de médinois accepta la prédication qu’il venait d’entendre et se convertit à l’Islam. Ses membres firent allégeance au Prophète (r) au cours du pacte qui prit le nom de baï’ el ‘Aqaba el ûlâ.

Après le hadj, ils retournèrent à Médine et entamèrent leur prêche grâce auquel bon nombre de leurs concitoyens se convertirent. L’année suivante, une délégation plus nombreuse que celle de l’année précédente se rendit à La Mecque. Soixante-dix individus ou plus firent allégeance au Messager (r) pour ce deuxième pacte effectué à el ‘Aqaba. Ils prirent l’engagement de l’accueillir et de le protéger comme si c’était eux-mêmes, leurs femmes et leurs propres enfants. Ainsi, selon les modalités du pacte, ils devaient défendre et protéger le Prophète (r) contre tous ceux qui voudraient lui porter atteinte. C’était l’issue heureuse que le Messager d’Allah (r) attendait.

L’émigration à Médine

Dès lors, il permit à ses Compagnons d’émigrer à Médine ; ils s’exilaient soit seuls pour certains soit en groupe, mais ils veillaient à le faire discrètement par crainte des représailles des Quraïshites.

Quant au Prophète (r), il resta sur place. Abû Bakr aurait voulu partir, mais il lui somma de ne pas se précipiter et d’attendre. Abû Bakr se plia à la volonté du Messager (r). Puis, vint le jour où Allah autorisa à son Messager d’émigrer ; celui-ci mit son ami au courant. Abû Bakr fit ses préparatifs et ses provisions pour le jour du départ. Le problème était de savoir comment sortir de La Mecque ?

Les Quraïshites se rassemblèrent à leur lieu de réunion. Ils décidèrent de ne pas le laisser rejoindre ses Compagnons, car il risquait de se renforcer et de devenir puissant. Ils se réunirent ainsi à dâr e-nadwa en vue de se concerter les uns les autres. Allah relate l’évènement en ces termes : (Lorsque les infidèles tramèrent contre toi une ruse ; entre t’enfermer, te tuer, ou t’expulser. S’ils rusent, Allah ruse, mais Allah a la meilleure ruse).[11] Certains projetèrent de le tuer afin de se débarrasser de lui. D’autres voulurent le mobiliser, en le laissant enfermé jusqu’à la mort. D’autres préférèrent le faire sortir de la ville (ou l’expulser). La nuit du complot, le Prophète (r) dormait chez lui ou plus exactement il fit croire à ses assaillants qu’il était dans son lit. Ils se retrouvèrent devant sa porte pour l’assassiner (r), mais comment allaient-ils s’y prendre ?

Ils armèrent d’une lance un homme de chaque tribu ; les tueurs devaient se placer devant sa porte et attendre qu’il sorte afin que chacun lui assène un coup comme un seul homme. Ainsi, si la responsabilité de sa mort était partagée entre les tribus, les Quraïshites ne pourraient pas venger son sang.

Une fois le plan arrêté, – l’idée venait de Satan ayant pris une apparence humaine – les tueurs attendirent devant la maison du Messager d’Allah (r) après s’être réunis. Cependant, le Prophète (r) avait commandé à son cousin ‘Ali ibn Abû Tâlib (t) qui était jeune et fort, de prendre sa place dans son lit, afin de détourner l’attention des tueurs. Ali s’installa à la place du Messager et se couvrit sous sa couverture. Les comploteurs attendirent devant la porte en pensant que le Prophète (r) se trouvait à l’intérieur des murs. Ce dernier sortit au milieu de ses assaillants sans qu’ils ne s’en rendent compte, alors qu’ils étaient assis juste sur le seuil. Il lança de la terre au-dessus de leurs têtes, ce qui les fit dormir. Puis, il alla retrouver Abû Bakr (t) à leur lieu de rendez-vous. Les deux hommes allèrent ensuite à la grotte de Thawr au sud de La Mecque. Ils restèrent dans leur cachette le temps que cessent les recherches.

Quand les Quraïshites apprirent que le Messager (r) s’était échappé à leur insu, et que la personne qu’ils guettaient était son cousin, ils en furent très affectés. Ils se mirent alors à le chercher partout. Ils lancèrent les cavaliers et les hommes à sa poursuite, et promirent une forte récompense à celui qui le ramènerait mort ou vif. Les recherches ne furent pas fructueuses, mais elles les menèrent à la grotte où se trouvaient le Messager (r) et son compagnon. « Si l’un d’entre eux regardait ses pieds, il nous verrait, Messager d’Allah ! S’exclama Abû Bakr.
  • Abû Bakr ! Que penses-tu de deux individus dont Allah est le troisième ? »[12]

C’est alors qu’Allah (I) révéla : (Si vous ne le soutenez pas, sachez qu’Allah le soutint lorsque les infidèles le firent sortir lui et son ami ; lorsqu’ils se trouvaient dans la grotte et qu’il dit à son ami ne t’afflige rien, Allah est avec nous. Dès lors, Allah descendit sur lui Sa quiétude et le soutint avec des armées que vous ne voyez pas. La parole des infidèles, Il la rendit la plus basse et la parole d’Allah la plus haute, alors qu’Allah est Fort et Sage).[13] Lorsque les mecquois se lassèrent des recherches et perdirent espoir de le retrouver, accompagné d’Abû Bakr, le Prophète (r) sortit de sa cachette pour se rendre à un rendez-vous fixé avec le guide qui devait les conduire à Médine. Celui-ci s’était présenté à l’heure avec des montures. Les deux fugitifs en prirent chacun une, et le groupe put prendre la route pour Médine.

Au cours de leur séjour dans la grotte, Asmâ – qu’Allah l’agrée – la fille d’Abû Bakr leur amenait de l’eau, du lait et de la nourriture en cachette. Son père avait un troupeau de moutons que le berger faisait paître près de la grotte afin de permettre à ses occupants de boire de son lait et en même temps d’effacer toute trace de passage. Après cela, les deux fugitifs se rendirent à Médine.

Les enseignements à tirer de la période mecquoise

Leur arrivée à Médine signait la fin de l’ère mecquoise dont nous avons fait le résumé. Au cours de cette période, le Prophète (r) se contentait d’inviter les gens à la religion d’Allah. Non seulement le Jihâd ne lui fut pas commandé, mais il lui était purement interdit. Allah ordonna plutôt à Ses serviteurs d’endurer les nuisances qu’ils subissaient et de se maintenir dans la religion dans l’attente d’une issue heureuse. Par conséquent, ils ne reçurent pas la permission de prendre les armes. Allah (I) révèle à ce sujet : (Ne vois-tu pas ceux à qui il fut dit : renoncez aux armes, observez la Prière, et versez l’Aumône. Mais lorsque la guerre leur fut prescrite).[14] Autrement dit, à Médine après l’émigration. Mais pourquoi à La Mecque leur fut-il interdit de prendre les armes ?

Parce que trop faibles, ils risquaient en cas de confrontation de se faire exterminer un par un par les mécréants. Selon la règle, il vaut mieux éviter un mal que de rechercher un bien, et il faut choisir le moindre mal lorsqu’on n’a pas le choix. Cette situation nous apprend que les musulmans ne doivent pas affronter les mécréants s’ils s’avèrent en état d’infériorité, et doivent attendre d’être suffisamment forts pour tenir face à l’ennemi. Dans la situation où ils engageraient les hostilités contre un ennemi largement plus puissant, ils lui offriraient ainsi l’opportunité de les vaincre et de les exterminer jusqu’au dernier.

Telle est la raison pour laquelle il ne fut pas ordonné au Messager (r) de réagir face aux persécutions que ses Compagnons subissaient. Certains d’entre eux connurent la mort à l’exemple de Sumiya la mère d‘Ammâr ibn Yâsir – qu’Allah les agrée tous les deux. Bilal fut torturé et traînés dehors en pleine canicule. On lui posa des lourdes pierres sur la poitrine sous la chaleur intense de La Mecque. Ses tortionnaires lui demandaient de renier sa foi, mais celui-ci leur lançait : « Non ! Seul… Seul… » Ils le sommaient de renier la religion de Mohammed et le persécutaient sans cesse, mais Bilal endurait et restait accroché à sa religion.

Le voyage nocturne

Or, peu avant l’émigration à Médine, le Prophète fut transporté de nuit au sanctuaire de Jérusalem, à partir duquel il fut élevé au ciel. Arrivé au-dessus des cieux, le Seigneur (U) lui adressa la Parole. Il lui ordonna et prescrivit les cinq prières quotidiennes. Au matin, le Prophète (r) conta aux gens ses aventures de la nuit précédente au cours de laquelle il fit son « voyage nocturne ». Les païens se confortèrent alors dans leur mécréance et se moquèrent de lui (r) davantage. Certains mecquois qui affichaient la foi en vinrent à apostasier, car à leurs yeux, il était impossible d’aller à Jérusalem et de revenir à La Mecque en une seule nuit, alors que les caravanes mettent un mois pour s’y rendre. Leur raisonnement consistait à comparer entre leur capacité humaine et le Pouvoir absolu d’Allah.

À travers ce procédé, les ennemis voulaient jeter la suspicion sur Mohammed (r). Ils allèrent jusqu’à lancer à son meilleur ami Abû Bakr : « Ne sais-tu pas ce que ton ami à fait ?
  • Qu’a-t-il fait ? répondit-il.
  • Il prétend avoir été transporté cette nuit au sanctuaire de Jérusalem, et à partir de là, on l’aurait hissé au ciel !
  • Si l’a vraiment dit, c’est qu’il l’a fait. Je le crois bien lorsqu’il rapporte des enseignements venant directement du ciel. »[15]

C’est la raison pour laquelle, il fut surnommé Siddîq (le véridique ndt.). Cet événement fut une grande épreuve au cours de laquelle Allah raffermit les croyants. Le prophète (r) effectuait donc les cinq prières quotidiennes avant d’émigrer à Médine. Allah (Y) révéla à l’occasion de cet événement : (Gloire à Celui qui fit voyager Son serviteur de nuit de la Mosquée sacrée à la Mosquée el Aqsâ dont Nous avons béni les alentours). Allah révéla également au début de la Sourate les étoiles : (Ni votre ami n’est égaré ni il ne suit ses passions • il ne parle pas sous l’emprise de ses pulsions, mais il est inspiré par la Révélation • que lui a enseigné un être à la force prodigieuse • cet être robuste se tint devant lui • au-dessus de l’horizon • Puis, il se rapprocha et se tint juste au-dessus • il fut à une distance de deux arcs ou plus près encore • Il révéla à Son serviteur ce qu’Il devait lui révéler).[16] Ces Versets décrivent le voyage nocturne qui compte parmi les miracles offerts au Messager (r).

Voici en résumé l’histoire de la période mecquoise ; nous avons vraisemblablement oublié de citer bon nombre d’événements, mais le temps ne nous permet pas de tout passer en revue. Nous nous contentons ici de ce que nous avons évoqué.

Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur sa famille et tous ses Compagnons !


[1] Les croyants ; 44

[2] Le caillot de sang ; 1-4

[3] Rapporté par el Bukhârî (3) et Muslim (160), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –.

[4] El mudaththir ; 1-4

[5] El Hijr ; 94

[6] Les poètes ; 214

[7] Rapporté par ibn Ishâq dans e-sîra (1/284), selon Ya’qûb ibn ‘Utba ibn el Mughîra, avec une chaîne narrative interrompue au niveau des Compagnons (mursal).

[8] Les génies ; 1-2

[9] El Ahqâf ; 29-31

[10] Voir : zâd el ma’âd d’ibn el Qaïyim (3/33).

[11] Le butin ; 30

[12] Rapporté par el Bukhârî (4663) et Muslim (2381), selon Abû Bakr (t).

[13] Le repentir ; 40

[14] Les femmes ; 77

[15] Rapporté par el Hâkim dans el mustadrak (3/60), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –.

[16] Les étoiles : 2-10





ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #6  
ÞÏíã 22 Sep 2012, 02:32 PM
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Les questions

Question : qu’Allah récompense son Éminence le grand érudit Sheïkh Sâlih el Fawzân pour cette précieuse conférence ! J’implore Allah (U) de rendre utile à tous, ce que nous venons d’entendre ! J’aimerais tout d’abord interroger Votre Éminence sur la campagne de dénigrement qui a eu lieu contre le Prophète (r) dans certains pays non-musulmans. Que pensez-vous, Votre Éminence, de cet évènement, qui somme toute, était prévisible ? Ces caricatures ont un lien avec les changements constatées dans le monde, et les attaques qui se multiplient contre l’Islam. Des attaques qui visent à salir son image et celle des musulmans à travers toute la planète.

En réponse : louange à Allah ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur Son Messager ainsi que sur sa famille et tous ses Compagnons ! Après avoir entendu un exposé résumé des événements de la période mecquoise, vous ne devez pas être étonné de la réaction des héritiers des mécréants aujourd’hui, ces ennemis des prophètes. Ils ne sont pas simplement ennemis de Mohammed (r), mais de tous les envoyés d’Allah, car il suffit d’en renier un seul pour les renier tous en même temps. Allah (I) révèle à ce sujet dans la sourate les femmes : [Ceux qui ne croient pas en Allah et à Ses messagers et qui veulent faire une distinction entre Allah et Ses Messagers en disant : nous croyons à certains et nous renions certains autres. Ils espèrent ainsi avoir trouvé une voie intermédiaire • Ceux-là sont les vrais mécréants, mais nous avons préparé aux mécréants un châtiment ignominieux • Quant à ceux qui croient en Allah et à Ses messagers, ils ne font pas de distinction entre le moindre d’entre eux ; ceux-là, Allah va bientôt leur distribuer leur récompenser, Lui qui est clément et miséricordieux].[1]

En reniant Mohammed de la sorte, et en le prenant en dérision et pour cible, c’est comme s’ils s’étaient attaqués à tous les prophètes, même ceux auxquels ils prétendent donner foi, et qui ne sont autre que Mûsâ (r) et ‘Îsâ (r). Les prophètes ont en effet une seule religion. Démentir ne serait-ce qu’un seul d’entre eux, cela revient à tous les démentir. C’est pourquoi, des Versets disent: [Le peuple de Nûh a démenti les envoyés],[2] [Le peuple de ‘Âd a démenti les envoyés],[3] [Le peuple de Thamûd a démenti les envoyés].[4] Pourtant, ils n’ont fait que démentir leur propre prophète, mais c’est comme s’ils avaient traité tous les envoyés d’Allah de menteurs, comme le formule explicitement le Coran.

Ainsi, en reniant Mohammed, ils renient leurs propres prophètes. En se moquant de lui, ils se moquent de tous les leurs, car il suffit d’en dénigrer un seul pour les dénigrer tous. Les messagers sont tous des frères, et ils font partie d’une même lignée ininterrompue. Se moquer d’un seul d’entre eux, c’est comme si on se moquait de tous. C’est la raison pour laquelle, le Prophète (r) a dit : « Il ne convient pas au serviteur de dire qu’il est meilleur que Yûnas ibn Mattâ. »[5] Pourtant, Mohammed (r) est le sceau des prophètes et le meilleur d’entre eux. Cela ne l’a pas empêché de prononcer ces paroles. Il veut nous dire qu’il n’est pas permis de distinguer entre les prophètes pour se vanter. En revanche, il est possible de le faire si l’intention est d’évoquer les bienfaits qu’Allah accorde à Ses serviteurs, comme dans le Verset suivant : [Tels sont les messagers ; Nous avons placé les au dessus des autres].[6] Il n’y a pas de mal à vanter la prépondérance du Messager dans l’intention de remercier le Seigneur et d’évoquer les bienfaits qu’Il nous accorde. Le Prophète (r) lui-même déclare à ce sujet : « Sans prétention, je suis le maitre des fils d’Adam. »[7]

En revanche, il n’est pas permis de le faire dans l’ambition de dénigrer les autres prophètes, bien qu’il existe des différences entre eux. Cette question est très importante. Il incombe au musulman de bien la connaitre.

Ainsi, les détracteurs du Prophète ont montré qu’ils reniaient, dénigraient, et qu’ils prenaient en dérision tous les envoyés d’Allah. Ils se sont en effet attaqués au sceau des prophètes, qui est leur Imam et le meilleur d’entre eux.

Question : quelles sont les vraies références auxquelles le jeune musulman doit revenir à l’occasion de ce genre d’événement ? Nous pouvons constater en effet que certains individus s’érigent en mufti en répondant aux questions des autres, sans se référer aux savants, qu’Allah vous comble de Ses bienfaits !

En réponse : ce que nous pouvons recommander aux jeunes, c’est de craindre Allah (U). Nous leur recommandons d’étudier les sciences utiles auprès des savants qui sont connus ; soit à travers un cursus académique, soit à la mosquée où des cours sont donnés. Ils doivent se tourner vers la bonne méthode dans le but de savoir comment se comporter face aux événements qu’ils rencontrent. Cela leur permettra également de s’enquérir des devoirs qu’ils ont envers leurs responsables de l’autorité, leur communauté et leurs frères en général. C’est la recommandation que nous pouvons leur faire.

Ils doivent prendre les sciences utiles entre les mains des savants, avant de prendre la parole. Ils ne doivent pas parler des questions scientifiques alors qu’ils sont ignorants. Même dans la situation où quelqu’un possède une certaine connaissance, il ne doit pas ouvrir certains sujets qui pourraient porter préjudice, conformément à la règle disant qu’il faut éviter un plus grand mal (dar-u el mafsada).

Un jour, Mu’âdh demanda au Prophète (r) : « Ne dois-je pas informé les gens qu’Allah ne châtiera pas celui qui meurt sans ne Lui avoir associé quoi que ce soit ?
  • Non, répondit-il, sinon, ils vont se reposer dessus. »[8]
Il est ainsi autorisé de parfois cacher certains enseignements pendant un période déterminée, dans la situation où leur divulgation engendrerait des inconvénients. C’est ce que réclame la sagesse. Nous recommandons donc aux jeunes de ne pas se précipiter à propager les choses qu’ils ont apprises, si celles-ci risquent d’être mal comprises par certains gens. Dans ce cas, il vaut mieux, attendre une situation plus adéquate pour le faire.

Question : quelqu’un demande : à leur retour de Tâif, le Prophète (r) et Zaïd ibn Hâritha se sont arrêtés à wâdî Nakhla. Vous avez évoqué – qu’Allah vous garde – qu’ils ont notamment prié le fajr sur place. La question est de savoir pourquoi ont-ils fait une prière alors que celle-ci n’avait pas encore été prescrite ? Qu’Allah vous comble de Ses bienfaits !

En réponse : la prière a été prescrite la nuit de l’Ascension, qui fut avant l’émigration à Médine et avant le voyage à Tâif.

Question : certains texto qui circulent sur les portables encouragent à imprimer des livres sur la biographie du Prophète (r) en danois. Ils proposent même un numéro de compte dans une banque pour ceux qui voudraient y participer, mais le problème, c’est que l’auteur de ce texto est anonyme. Quels conseils pourriez-vous donner dans pareille situation ?

En réponse : il ne faut pas tenir compte des messages qu’on reçoit sur les portables, dans la mesure où on n’en connait pas l’auteur. La tâche d’imprimer des livres en danois ou dans n’importe quelle langue revient au Ministères des Affaires religieuses, de la Prédication et de l’Orientation. Ce genre d’initiative relève de ses compétences. Il incombe d’emprunter des voies officielles et notoires et ne pas déléguer ce genre de projet à n’importe qui.

Question : qu’Allah vous comble de Ses bienfaits, Votre Éminence, qu’Il vous bénisse et qu’Il fasse profiter de votre savoir aux gens ! Quelqu’un s’interroge au sujet de trois conceptions erronées (shubha), car il ne peut vous échapper qu’à travers toutes les époques, les dissidents véhiculent dans les rangs des conceptions erronées.
La première prétend que les traditionalistes ont supprimé le djihad.
La deuxième dit que les wahhabites n’aiment pas le Prophète (r).
Et selon la troisième, la lajna dâima (le Comité permanent de la fatwa ndt.) n’a émis aucun communiqué sur le boycott au moment où le besoin d’avoir leur fatwa n’a jamais été aussi grand par le passé. Quels commentaires pouvez-vous faire sur ces conceptions erronées ?

En réponse : concernant la première shubha, nous pouvons répondre que les traditionalistes n’ont jamais supprimé le djihad. Il va sans dire que le djihad est soumis à des étapes. Dans la situation où les musulmans ne sont pas suffisamment forts, ils doivent d’un côté repousser son échéance jusqu’au jour où les conditions et les moyens le permettent. D’un autre côté, les commandes du djihad reviennent au gouverneur ou à son suppléant. Cette initiative relève donc de ses compétences. Sinon, ce serait l’anarchie dans les rangs des musulmans, et nous aurons droit ainsi à la propagation de troubles.

Vous connaissez très bien la situation de certains pays instables, et pour lesquels on avait annoncé le djihad. Certains groupes et certaines tendances avaient pris les choses en mains. Quels furent les résultats ? Ses actions ont fini dans l’échec et l’humiliation, étant donné qu’elles n’étaient pas coordonnées ni soumises à une autorité unique.

Pour la deuxième shubha, celle-ci est liée à la prédication du Sheïkh Mohammed ibn ‘Abd el Wahhâb – qu’Allah lui fasse miséricorde –. Nous disons donc :

Premièrement : sa prédication ne porte nullement le nom de wahhabite, mais cette appellation fut attribuée par les ennemis du Sheïkh Mohammed. Il est entré dans l’usage comme pour le surnom de la secte jahmiya qui fait allusion à son fondateur. Or, contrairement aux jahmites et aux mu’tazilites, Sheïkh Mohammed n’a rien innové. Il n’a fait que reprendre les enseignements du Messager (r). Il incombe donc de parler de prédication prophétique, car tous ces efforts furent concentrés à revivifier la religion du Prophète (r). Il n’a rien ramené de lui-même – qu’Allah lui fasse miséricorde –, alors il ne convient pas de qualifier son action de prédication wahhabite.

Deuxièmement : ceux qu’on appelle wahhabites, vouent un grand amour au Prophète (r). C’est la raison pour laquelle leur prédication bénite invite à se conformer à sa Tradition, et enjoint de prier sur lui et de le saluer, tout comme elle commande de le suivre scrupuleusement et de se soumettre à ses enseignements. En parallèle, elle condamne les innovations et les choses inventées dans la religion. Elle ne fait que suivre les recommandations de ce dernier ordonnant de revenir à sa sunna. Il ne suffit pas de prétendre l’aimer, mais il faut le prouver dans les actes en se soumettant à la sunna. C’est la meilleure preuve d’amour qui soit. Il ne faut pas se fier aux revendications mensongères de ceux qui suivent leurs passions et des mauvais prêcheurs ; ils prétendent l’aimer alors qu’ils ne sont pas fidèles à sa tradition. Les soi-disant wahhabites sont les plus fidèles à la prédication du Prophète (r). Il suffit pour s’en rendre compte de revenir à leurs ouvrages, qui sont publiés et disponibles.

Quant au silence de la lajna dâima, il faut savoir que cette dernière n’est pas une porte ouverte à tous les événements. Celle-ci intervient uniquement en cas de besoin, ce qui n’est pas le cas pour la présente affaire.

Question : les gens furent très touchés par les attaques qui furent lancées contre le noble Prophète (r). Pour exprimer leurs sentiments, ils ont mis sur leurs voitures des autocollants contenant des Versets et des hadîth, voire certains slogans du genre : « Mon honneur contre ton honneur, ô Messager d’Allah ! » ; « Tout sauf Mohammed ! » ; « Mon cou contre le tien ! » Quelles sont les recommandations en regard de la religion que l’on peut faire face à ce genre de réactions ?

En réponse : il ne convient pas de coller des Versets, car c’est ainsi leur faire outrage et leur manquer de considération. Quant aux slogans du genre : « Je me sacrifie pour toi ! » ou « Mon cou contre le tien ! », la chose est beaucoup plus souple. Hassân (t) attaquait les païens à travers des vers comme :

Je mets mon père, plus mon grand-père, plus mon honneur
Pour défendre contre vous l’honneur d’Ahmed

Et le Messager (r) ne le lui a pas reproché. Il n’y a pas de mal à exprimer ses sentiments pour le Prophète (r), et à le défendre à travers ce genre de formules. En revanche, il n’est pas convenable de mettre des Versets du Coran sur le pare-brise de sa voiture, ou sur des murs, car c’est une forme d’outrage au Coran.

Question : au cours de cette campagne de dénigrement, certaines voix se faisaient entendre pour dire qu’il fallait respecter les religions juive et chrétienne, en sachant que, comme vous l’avez souligné, ces deux religions sont falsifiées et furent abrogées par le Coran ?

En réponse : nous respectons la religion originelle, qui est celle de Mûsâ (u), et nous respectons Son Livre, la Thora. Nous respectons la religion de tous les prophètes, mais cela n’est pas le cas pour les religions falsifiées, transformées, et abrogées. Celles-ci ne sont plus des religions célestes. La religion originelle est, quant à elle, authentique et provient d’Allah (Y). Nous tenons en grand honneur la religion de Mûsâ (u) et de ‘Îsâ (u).
Allah (I) révèle : [Dites : Nous avons cru en Allah, aux enseignements qui nous furent révélés, à ceux qui furent révélés à Ibrâhîm, Ismâ’îl, Ishâq, Ya’qûb, et les tributs d’Israël ; comme nous croyons à ceux que reçurent Mûsâ et ‘Îsâ, et ceux que reçurent les prophètes de Leur Seigneur].[9] La foi est composée de six piliers ; la foi en Allah, aux anges, aux Livres, aux messagers, et au destin. Cependant, nous ne donnons aucune considération aux religions falsifiées et transformées.

Or, nous ne nous contentons pas de défendre Mohammed (r). Par Allah ! Si quelqu’un osait dénigrer Jésus (u), nous aurions la même réaction, et, Par Allah ! Si quelqu’un osait dénigrer Moïse (u), nous aurions la même réaction. Nous ne faisons aucune différence entre eux. De ce côté-là, notre Prophète (r) n’a rien de particulier, mais nous devons défendre indistinctement tous les envoyés d’Allah ; nous les honorons et croyons en eux – que les Prières et le Salut d’Allah soient sur eux –.

Question : nous avons une question qui nous vient de Belgique par internet et qui dit : certains gens s’inspirent de l’histoire du Négus sur lequel le Prophète (r) a fait les éloges, bien qu’il n’appliquait pas la Législation divine (Sharî’a) ; ils s’en servent pour donner des excuses aux pays d’aujourd’hui qui sont régis par les lois positives. Cet argument est-il pertinent ?

En réponse : le Négus vivait au sein d’un peuple chrétien qui n’avait pas embrassé l’Islam. Il ne pouvait pas leur imposer l’Islam, alors qu’ils n’étaient pas musulmans. De ce point de vue, il était excusable, mais cela ne concerne pas ceux qui prononcent l’attestation de foi et qui se revendiquent musulmans. Ceux-là sont obligés d’appliquer la Sharî’a à laquelle ils donnent foi. Ils disent lâ ilâh illâ Allah, Mohammed Rasûl Allah ; ils croient au Coran et à la sunna, ce qui les oblige à appliquer la Loi d’Allah pour ces choses. Cependant, nous ne pouvons soumettre les non-musulmans à la Sharî’a, étant donné qu’ils n’y donnent pas foi. Comment pourrions-nous dès lors le faire ?

Question : certains profitent de cette affaire de caricatures pour contester les États musulmans en place et leurs leaders. C’est l’occasion pour monter le peuple contre eux, surtout dans les pays où il n’y a pas eu de réaction officielle contre à cet événement. Comment faut-il réagir face à ce phénomène ?

En réponse : si certains musulmans se chargent de répondre à ces attaques, ils le font au nom de tous les autres, car la nation est soudée comme une seule main, qu’Allah soit loué ! Tout le monde est concerné par l’initiative d’un groupe d’entre eux, qu’Allah soit loué ! Personne ne s’est opposé à cette initiative, et si quelqu’un l’avait fait, nous lui aurions fait savoir que son opposition n’est pas légitime. Or, ce n’est pas le cas. Celui signifie que tous les musulmans sont consentants comme une seule main. Ceux qui affichent leur mécontentement, ils le font pour tout le monde.

Question : une question qui nous vient de France nous dit : qu’Allah vous comble de ses bienfaits ! Comment le Prophète (r) se comportait-ils avec ceux qui prenaient la religion en dérision lors de la période mecquoise ? Et comment peut-on conjuguer entre le fait de devoir se désolidariser des infidèles et en même temps, de souhaiter qu’ils soient guidés et de ne pas leur faire subir d’injustice ?

En réponse : il n’y a pas de contradiction entre ces deux sentiments, pour qu’on puisse parler de conjuguer entre eux. Nous n’aimons pas les païens et nous n’aimons pas les mécréants, mais en même temps, nous ne nous permettons pas d’être injustes envers eux sans raison. En outre, il n’est pas pertinent de se venger d’eux dans la situation où cela a pour conséquence de faire tomber sur nous un mal plus grand. Il faut mettre chaque chose à sa place, comme le veut la bonne sagesse.

Question : comment conjuguer entre le Verset : [Tels sont les messagers ; Nous en avons placé les uns des autres],[10] et l’autre Verset : [Nous ne distinguons pas entre Ses messagers][11] ?

En réponse : le dernier Verset veut dire qu’il n’est pas convenable de reconnaitre uniquement certains messages prophétiques aux dépens des autres. « Nous ne distinguons pas » dans le sens où nous ne renions pas certains messagers, mais cela n’empêche pas au même moment qu’il y ait une hiérarchie entre eux. Le Coran l’affirme explicitement. Les messagers – que les Prières et le Salut d’Allah soient sur eux – n’ont pas tous le même degré. Mohammed (r) est le meilleur d’entre eux, puis, il y a l’Ami d’Allah Ibrâhîm, et vient ensuite le reste du cercles des prophètes résolus (ulû el ‘azm) : Nûh, Mûsâ, et ‘Îsâ – qu’Allah prie sur eux tous –. Ces derniers représentent l’élite des prophètes. Ne pas faire de distinction entre eux consiste à ne renier à aucun d’entre eux.

Je voudrais que vous compreniez les choses telles qu’elles sont, et avant de dire que les textes se contredisent, il faut bien méditer dessus et bien les comprendre.

Question : nous aimerions que Votre Éminence nous cite plusieurs façons pour les gens simples de défendre leur religion et leur Prophète Mohammed !

En réponse : nous disons simplement que les gens simples doivent suivre et imiter les savants qui sont plus à même de percevoir ce qui est bon et ce qui n’est pas bon de faire.

[1] Les femmes ; 150-152

[2] Les poètes ; 105

[3] Les poètes ; 123

[4] Les poètes ; 141

[5] Rapporté par el Bukhârî (3355) et Muslim (2377), selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[6] La vache ; 253

[7] Rapporté par Ahmed (10987), ibn Mâja (4308), et e-Tirmidhî (3615), selon Abû Sa’îd el Khudrî (t).

[8] Rapporté par el Bukhârî (2856) et Muslim (30).

[9] La vache ; 136

[10] La vache ; 253

[11] La vache ; 258





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