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ÞÏíã 07 Mar 2008, 12:00 AM
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ÊÇÑíÎ ÇáÊÓÌíá: Sep 2007
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ÇÝÊÑÇÖí Charh "Ousoûl as-Sounnah" par Cheykh Rabî' Al Madkhali

Bismillâhi r-Rahmâni r-Rahîm
Voici le commentaire de « Ousoûl as-Sounnah », établi par Cheykh Rabî‘ – qu’Allâh le guérisse et le préserve. Il s’agit du 1er point intitulé : « S’attacher à la voie sur laquelle étaient les Compagnons et suivre leur exemple ».


Rappel : Le matn existe en pdf à l’adresse suivante : ici;
de même que son audio à celle-ci :
ici

INTRODUCTION

La pleine Louange est à Allâh et nous Le louons ; nous implorons Son aide et Lui demandons pardon ; nous cherchons refuge auprès d’Allâh contre le mal de nos âmes et celui de nos actions. Celui qu’Allâh guide, nul ne peut l’égarer ; et celui qu’Il égare, nul ne peut le guider.
J’atteste qu’aucune divinité n’est digne d’être adorée, à l’exception d’Allâh Seul et sans associé ; et j’atteste que Mouhammad est Son serviteur et Messager, que la Prière et le Salut d’Allâh soient sur lui, sa famille et ses Compagnons.

Quant au sujet :

Le dogme islamique (al ‘aqîdah), qui se trouve dans tous les Messages révélés, a un rang très important en Islâm : il en est la base et le critère qui permet de distinguer ce qui est conforme de ce qui ne l’est pas dans la religion.
Partant de là, les savants de l’Islâm – les savants de Ahlou s-Sounnati wal Jamâ‘ah – se sont préoccupés d’exposer ce dogme, de l’expliquer en détail, d’y appeler et de le défendre. Ils ont rédigé de nombreux écrits sur ce sujet et en ont inclus de grosses parties dans le corps même de leurs ouvrages.
De petits et grands livres ont été écrits dans ce domaine, parmi lesquels : « La Sounnah » de ‘Abdoullah Ibn Ahmed ; « La Sounnah » d’Al Khallâl ; « La Charî‘ah » d’Al Âjourrî ; « Charh Oussoûl I‘tiqâd Ahli s-Sounnah » d’Al Lâlakâ’î ; les deux « Ibânah » d’Ibn Battah. Bien d’autres ouvrages encore ont été rédigés, qui se préoccupent du dogme et montrent la connaissance qu’avaient ces éminents [savants] de la place importante qu’occupe ce sujet. [Ils savaient aussi] que celui qui dévie sur un point du dogme, ou sur l’un quelconque de ses principes fondamentaux, est en danger : peut-être que cette déviation est de la mécréance, peut-être qu’elle est une innovation et de l’égarement ; peut-être que et peut-être que…
A partir de là, il incombe aux étudiants en science [de religion] de se préoccuper d’étudier ce dogme et les principes fondamentaux sur lesquels il repose.
Vous savez peut-être également qu’Al Boukhârî a évoqué dans son « Sahîh » le Livre de la Foi, le Livre du Refuge (I‘tisâm), le Livre de l’Unicité, tous trois marques d’intérêt pour le dogme et les principes fondamentaux de l’islâm.
De même, Aboû Dâwoud dans le Livre de la Sounnah [à la fin] de ses « Sounan » : la Sounnah voulant dire le dogme et le minhaj.
Mouslim – [voir] le Livre de la Foi [dans son « Sahîh »] – rejoint ces écrits qui portent sur le dogme, en raison de sa grande importance.
Parmi les œuvres courtes composées pour exposer le dogme, ce livre écrit par l’Imâm Ahmed – qu’Allâh lui fasse Miséricorde. Imâm de Ahli s-Sounnati wal Jamâ‘ah, cet Imâm est la montagne immense : la montagne de la Sounnah, de la foi, de l’ascétisme et de la tempérance. Il a aussi été un critère et une épreuve par lesquels les partisans de la vérité et de la sounnah s’étaient distingués des adeptes de l’innovation et de l’égarement.
Son minhaj est resté une épreuve jusqu’à nos jours. Les fondements avec lesquels il a lutté et qu’il a fait siens dans sa vie sont restés une épreuve encore pour les gens d’aujourd’hui : par Allâh, celui qui s’en écarte a été éprouvé par Ahmed, son minhaj et sa ‘aqîdah.
Ahmed a été une épreuve : celui qui lui porte atteinte dévoile par là son égarement, sa débauche et son mal. Quant à celui qui le grandit et lui donne de la valeur, les gens savent qu’il est de Ahlou s-Sounnah, parce qu’on ne grandit ni n’honore Ahmed, ou un autre que lui, qu’en raison de cette Sounnah. Ahmed n’a été anobli et n’a acquis ce rang… [mais ce propos vaut] aussi pour ach Châfi‘î, Mâlik, al Awzâ‘î et d’autres : ils n’ont été anoblis, ils ne sont devenus célèbres et n’ont été grandis dans la communauté que parce qu’ils étaient attachés à la Sounnah, la respectaient, y appelaient et la défendaient.
Cherchez à connaître la valeur de la Sounnah ; à connaître ses partisans et leur valeur ; attachez-vous à leurs pas, suivez la ligne qu’ils ont tracée, car ils étaient, par Allâh, sur un chemin droit : [celui] du Livre d’Allâh, de la Sounnah du Messager d’Allâh , de la méthode des Compagnons, avec à leur tête les Califes Bien-dirigés.
Vous devez prendre cela : Etudiez ce petit livret, sur lequel il se peut que nous passions en vitesse, parce que l’organisation des cercles [de science] est telle qu’il n’est pas possible de s’y étendre. Le temps que nous y passerons nous suffira si Allâh le veut, à apporter quelques remarques, dans la mesure du possible.
J’implore Allâh de nous accorder la compréhension de Sa religion ; de nous donner la fermeté sur Sa voie droite ; de nous préserver – ainsi que vous-mêmes – des chemins de la passion et de l’égarement ; et de nous rendre profitable ce livre, mais également d’autres livres de l’islâm, en particulier les livres relatifs au dogme, le dogme de Ahli s Sounnati wal Jamâ‘ah.



– 1 – S’attacher à la voie sur laquelle étaient les Compagnons et suivre leur exemple.


« L’Imâm al Lâlakâ’î – qu’Allâh lui fasse miséricorde – a dit :‘Alî Ibn Mouhammed Ibn ‘Abdillâh as Soukrî nous a informés ; (il a dit) ‘Outhmân Ibn Ahmed Ibn as-Sammâk nous a dit ; (il a dit) Aboû Mouhammed al ‘Hasan Ibn ‘Abdi l Wahhâb [Ibn] Abî al ‘Anbar nous a dit, alors qu’il nous lisait son livre au mois de Rabî‘ al awwal de l’an 293 ; (il a dit) Aboû Ja‘far Mouhammed Ibn Souleymân al Minqarî al Basrî nous a raconté à Tinnîs (1) ; (il a dit) ‘Abdoûs Ibn Mâlik al ‘Attâr m’a raconté ; (il a dit) j’ai entendu Abâ ‘Abdillâh Ahmed Ibn Mouhammed Ibn Hanbal – qu’Allâh le Très-Haut lui fasse miséricorde – dire :

Selon nous, les principes fondamentaux de la Sounnah consistent à : s’attacher à la voie sur laquelle étaient les Compagnons du Messager d’Allâh ; suivre leur exemple ; délaisser les innovations – (et) toute innovation est [bel et bien] égarement ; renoncer aux disputes et à s’asseoir avec les gens de passion ; délaisser polémique, débat, dispute dans [tout ce qui touche à] la religion. »


Al Lâlakâ’î a ici conduit sa chaîne de transmission (isnâd) jusqu’à l’Imâm Ahmed – qu’Allâh lui fasse miséricorde. Cet isnâd rejoint le deuxième isnâd : je veux dire par là qu’al Lâlakâ’î a évoqué cette [risâlah], comme vous l’avez vu, dans son livre « Charh Ousoûl I‘tiqâd Ahli s-Sounnah », de même qu’Ibn Abî Ya‘lâ l’a évoquée dans ses « Tabaqât ». Ces deux copies contiennent des chaînes de transmission différentes, se renforçant l’une l’autre et confirmant l’attribution de cette œuvre à l’Imâm Ahmed Ibn Hanbal, l’Imâm de Ahlou s-Sounnah – qu’Allâh lui fasse miséricorde. De même, Cheykh Al Albânî a trouvé un manuscrit, inclus dans une somme se trouvant à la « Maktabah az-Zâhiriyyah », qu’il a retranscrit de sa main – qu’Allâh lui fasse miséricorde. Je pense que cet exemplaire mentionne une autre voie [de transmission]. Et Allâh est le plus Savant (2). Il faut revenir aux chaînes de transmission et les comparer, nous ferons cela si Allâh le veut et si l’occasion se présente.
Ici, après avoir conduit sa chaîne de transmission jusqu’à l’Imâm Ahmed – qu’Allâh lui fasse miséricorde –, il a dit :

« Selon nous, les principes fondamentaux de la Sounnah consistent à : s’attacher à la voie sur laquelle étaient les Compagnons du Messager d’Allâh »

La voie sur laquelle étaient les Compagnons du Messager d’Allâh est le critère pour ceux qui ont raison, ceux qui s’attachent à ce principe fondamental : la voie sur laquelle étaient le Messager et ses nobles Compagnons. Le Messager d’Allâh , ses nobles Compagnons et les califes Bien-dirigés n’étaient que sur la guidée et sur la voie droite – sur le Livre d’Allâh et la Sounnah du Messager d’Allâh – dans leur dogme, leurs adorations, leurs relations et dans toutes leurs affaires, en particulier le dogme. Ahmed – qu’Allâh lui fasse miséricorde – signale ce principe fondamental et cette règle énorme, qui n’a rien d’équivalent dans l’islâm – et dans le dogme en particulier.
Il dit :

« Selon nous, les principes fondamentaux de la Sounnah consistent à : s’attacher à la voie sur laquelle étaient les Compagnons du Messager d’Allâh »,

par opposition aux adeptes des innovations. Ils ne font que suivre leurs passions et s’appuient sur leurs raisons altérées ; ou alors, ils prétendent s’appuyer sur la langue arabe ou sur autre chose, parmi tous leurs sophismes (3).
Quant à l’Imâm Ahmed et ceux qui l’ont précédé, parmi les Compagnons, les Tâbi‘în et les imâms de l’islâm, la religion à laquelle ils se sont attachés, c’est le Livre d’Allâh et la Sounnah du Messager d’Allâh . En particulier dans le domaine du dogme, ils ne sortent pas de cela – si Allâh le veut –et c’est là que se trouve la droite guidée.
« Suivre leur exemple » : suivre l’exemple des Compagnons de Mouhammed . Ils sont le modèle, ils sont l’exemplarité, comme y fait allusion le hadîth

« Prenez ma Sounnah et la Sounnah des Califes Bien-dirigés et Bien-guidés, attachez-vous y fermement. Et gardez-vous des affaires forgées. »(4)

De même [qu’y fait allusion] le hadîth de la faction sauvée, lorsque le Messager a averti que

« cette Communauté va se diviser en soixante-treize factions ; toutes dans le feu sauf une. Ils dirent : qui est-elle ? – La voie sur laquelle je me trouve, ainsi que mes Compagnons. »(5)

Il a dit aussi dans un autre hadîth :

« Je vous ai laissés sur [celle qui est] claire de nuit comme de jour. Ne s’en détourne qu’un damné. » (6)

Les Compagnons s’en sont saisi et nous n’avons trouvé parmi eux aucun damné, in châ’ Allâh. Certaines personnes se sont détournées après eux, c’est-à-dire à la fin de l’époque des Compagnons, de même qu’au milieu de l’époque des Tâbi‘în. Puis se sont répandues les innovations. Le groupe des Khawârij et des extrémistes Rawâfid apparut à la fin du califat de ‘Alî, qui leur envoya ‘Abdoullâh Ibn ‘Abbâs –qu’Allâh les agrée, lui ainsi que son père – pour discuter avec eux. Après cela, ils dégainèrent leurs épées contre les musulmans, aussi il [‘Alî] les tua comme l’avait ordonné le Messager d’Allâh . Ceux d’entre les Compagnons [qui vivaient encore] à son époque approuvèrent tous cet acte ; aucun d’entre eux ne fut en désaccord avec lui sur ce point et [à aucun moment] deux cornes ne se sont entrechoquées” sur ce sujet(7). Ce que l’on peut observer, c’est que suivre l’exemple des Compagnons est [la source] du salut. C’est « l’arche du salut », parce qu’ils ont assisté à la descente de la Révélation et qu’ils ont recueilli la bonne compréhension (fiqh) du Qour’ân, de la Sounnah et de leur application [de la personne même] du Messager d’Allâh . Ils sont un modèle et c’est pour cela qu’il a dit [d’une part] :

« La voie sur laquelle je suis, ainsi que mes Compagnons »

et [d’autre part] :

« Prenez ma Sounnah et la Sounnah des Califes Bien-dirigés ».


Fuir les innovations et y prendre garde.

De même [fait partie] des principes fondamentaux [le fait de] : « délaisser les innovations ».

Fuir les innovations, car les innovations [sécrètent] la damnation. Et ces groupes qui sont tombés dans l’innovation, le Messager d’Allâh les a menacés de se retrouver tous [autant qu’ils sont] dans le Feu, parce qu’ils ont emprunté les chemins des démons,

« Et ceci est ma voie, droite. Suivez-la et ne suivez pas les chemins, car ils vous éparpilleraient [loin] de sa voie » [AL AN ‘ÂM, 153].

Le Messager d’Allâh traça un trait droit et dit :

« Ceci est la voie d’Allâh »,

puis il traça à sa droite et à sa gauche [d’autres] traits et dit :

« Ceux-là sont les chemins ; sur chacun d’entre eux un démon appelle à lui »(8)

Celui qui abandonne la voie droite dans son dogme, son adoration, son fiqh ou dans ce qui s’y assimile, a emprunté l’une de ces voies sur chacune desquelles se trouve un démon qui y appelle.
Prenez garde ! Prenez garde aux innovations et aux égarements ! Le Messager d’Allâh lui-même a mis en garde contre eux :

« Quiconque produit dans notre affaire que voici, ce qui n’en fait pas partie, cela est rejeté [sur lui] »(9).


Et le Messager d’Allâh a également mis en garde contre les gens de l’innovation. Il récita la Parole d’Allâh, Tabâraka wa Ta‘âlâ:

{ C’est Lui qui a fait descendre le Livre sur toi. Certains versets en [sont] clairs, ils [sont] la référence du Livre et d’autres [sont] équivoques. Quant à ceux qui dans le cœur ont du doute, ils suivent ce qui en est équivoque, par désir du désordre et par désir de l’interpréter. Alors que nul ne connaît son interprétation en dehors d’Allâh } [AL ‘IMRÂN, 7].

Lorsqu’il eut récité ce verset, il dit :

« Si tu vois ceux qui suivent ce qui en est équivoque, ce sont ceux-là qu’Allâh a nommés, aussi prenez garde à eux ! »(10)

Allâh a montré que ceux qui ont du doute dans le cœur, aspirent à des désordres :

{Quant à ceux qui dans le cœur ont du doute, ils suivent ce qui en est équivoque, par désir du désordre}.

Tu ne trouveras pas un innovateur qui ne suive pas ce qui est équivoque de la Parole d’Allâh le Très-Haut, ou de la parole du Messager , ou de la parole des savants de l’islâm… [ceci] pour égarer les gens avec le même genre d’ambigüités que celles qu’il a suivies. Ceci est une réalité du passé comme du présent : tu ne trouveras pas une personne déviant du minhaj de Ahlou s-Sounnah wal Jamâ‘ah, qui n’ait pas suivi les [points] équivoques pour jeter le trouble dans le cœur des gens, ce qui est extrêmement regrettable.
Nous implorons Allâh de nous accorder – ainsi qu’à vous-mêmes – que nous nous attachions à Son Livre et que nous fuyions les innovations, les ambigüités et les plaisirs charnels.

« Et toute innovation est [bel et bien] égarement ». Il [l’Imâm Ahmed] l’a reprise du hadîth :

« Et gardez-vous des affaires forgées, car toute chose forgée est innovation ; et toute innovation est égarement ».

Donc, toute innovation, petite ou grande, est un égarement, sans aucun doute. Quiconque dit autre chose est en contradiction avec le texte clair et limpide. Il a contredit cette parole englobante qu’a dite le Messager d’Allâh et qu’il prononçait dans la plupart de ses discours, voire dans tous :

« Quant au sujet : le meilleur des propos est la Parole d’Allâh et la meilleure voie, celle de Mouhammed. Et les pires choses sont celles qui sont forgées ; et toute chose forgée est innovation ; et toute innovation est égarement »(11).

Ceci est dans le Sahîh de Mouslim, tiré du hadîth de Jâbir. C’est le discours que tenait le Prophète et lors duquel s’accentuait sa colère, s’élevait sa voix et rougissait son visage. Comme s’il avait donné l’alerte contre une armée, disant :

« Ils vous attaquent au lever du jour »,

ou

« ils vous chargent le soir venu ».

[Il était dans cet état] en raison de la gravité des innovations et de leur danger pour la communauté. [L’innovation] est un égarement et celui qui dit : « bonne innovation, mauvaise innovation », celui-là est en contradiction et vient heurter – c’est très regrettable – la [parole] englobante émanée de celui qui ne parle pas sous l’effet de la passion. Et parmi eux, il en est qui divisent les innovations en obligatoires, recommandées, détestables, interdites, c’est-à-dire selon les cinq statuts (12). Ceci est une erreur : le caractère obligatoire ne [peut] reposer que sur une preuve. Si donc on peut affirmer l’existence de ce [qu’une personne de ce genre] appelle « innovation », avec la preuve qu’elle est obligatoire, dans ce cas nous n’avons pas affaire à une innovation. Et si [cette « innovation »] s’appuie sur une preuve qui indique son caractère recommandé, [alors] ce n’est pas une innovation, mais bien une Sounnah. C’est une Sounnah et pas une innovation. Cette division est une erreur, je veux dire qu’au plus profond d’elle-même, elle porte clairement l’erreur.

Et fait partie des principes fondamentaux de la Sounnah[le fait de] :

« Renoncer aux disputes et à s’asseoir avec les gens de passion ».

C’est-à-dire : ne débats pas beaucoup. Ne dispute pas, sauf dans les domaines dans lesquels tu vois un profit, pour celui qui en recherche un : un [certain] homme veut discuter avec toi pour accéder à la vérité ; tu t’es assuré [de ses intentions], vas-y,

{ Et débats avec eux de belle façon } [AN NAHL, 125].

Par contre, un homme qui cherche à induire en erreur ; qui cherche à lutter et à vaincre, celui-là ne débats pas avec lui, [car] c’est de la polémique condamnable, des disputes dans la religion, des disputes blâmables.
Ne dispute pas, ne polémique pas – qu’Allâh vous bénisse. Et le sage met les éléments à leur place. Celui qui a besoin que tu extraies de lui un point équivoque, apporte-lui la preuve, en prenant et en rejetant, avec sagesse et [en étant] de bon conseil. Pas [en empruntant] la voie de celui de celui qui lutte pour remporter une victoire, mais par la voie de celui qui expose la vérité, l’explique clairement et met sur la voie, à l’image de celui qui est venu te consulter.

« Et à s’asseoir »,

c’est-à-dire renoncer à s’asseoir « avec les gens de passion », parce que prendre part aux assises des gens de passion débouche sur la déviation la plupart du temps.
Beaucoup de gens se bercent d’illusions en raison de leur savoir et de leur intelligence. Ils se mélangent aux adeptes de la passion et ont avec eux de bonnes relations. Allâh les laisse à leur sort et ils tombent dans l’égarement. Ceci est quelque chose de perceptible et l’Imâm Ibn Battah – qu’Allâh lui fasse miséricorde – a fait allusion à une situation du même genre :

« Nous avons connu des gens qui insultaient et maudissaient les gens de l’innovation. Puis, ils participèrent à leurs assises et les fréquentèrent. Ils se retrouvèrent alors à faire partie des leurs ».

Ceci est perceptible à toute époque et en tout lieu. Parmi les grands hommes, certains se sont bercés d’illusions sur leur propre sort et – nous le regrettons infiniment – ils ont plongé dans le gouffre des innovations. Nous ne voulons pas les nommer, ils sont connus auprès des étudiants en science [de religion].

« Et à s’asseoir avec les gens de passion » :

vient à l’appui de cela [la Parole d’Allâh] :

{ Et si tu vois ceux qui discutent sur nos versets, détourne-t-en jusqu’à ce qu’ils changent de sujet } [AL-AN‘ÂM, 68] (13).

Ne t’assois pas avec eux, parce que ceux-là discutent à propos du Livre d’Allâh et parlent sur Allâh sans science. Les innovations reposent sur la discussion à propos de la religion et du Livre d’Allâh. Et à cause de ces vanités à l’adresse du Livre d’Allâh et de la Sounnah du Messager , il est obligatoire de se séparer d’eux. Le Messager, comme nous l’avons lu, [a dit] :

« Si vous voyez ceux qui suivent ce qui en est équivoque, ce sont ceux-là qu’Allâh a nommés, aussi prenez garde à eux »(14) ;

« Il y aura des gens dans ma communauté qui viendront à vous avec ce dont vous n’avez aucune connaissance, ni vous ni vos pères. Attention, [veillez à ce qu’il y ait bien une différence entre] vous et eux ! »(15).

Cela aussi fait partie des textes qui nous préviennent de ne pas nous asseoir avec les gens de passion. Là-bas, il y a des gens, des ignorants qui ont été trompés ; et toi, tu as de la science et des arguments : que tu les appelles à la vérité et que tu leur montres ne pose aucun problème. Par contre, que tu t’assoies avec eux dans un esprit de camaraderie, d’amitié, d’amour, d’affection et tout ce qui y ressemble, c’est une erreur qui conduit à l’égarement. La personne raisonnable a l’obligation de fuir cela ; et certains Compagnons, comme Ibn ‘Abbâs, ont mis en garde contre cela ; de même que certains imâms des Tâbi‘în, comme Ayyoûb as Sikhistiyânî et Ibn Sirîn – qu’Allâh leur fasse miséricorde. L’un d’entre eux n’écoutait jamais un innovateur, même si ce dernier proposait de lire devant lui un hadîth ou un verset. Il disait :

« Non ».

On lui demandait pourquoi et il répondait :

« Je n’ai pas la maîtrise de mon cœur. Je crains qu’il y jette un trouble et que je ne parvienne pas à m’en débarrasser ».

La sécurité, rien ne peut l’égaler. Que l’homme n’expose pas son âme au trouble, en particulier s’il connaît [à son âme] une faiblesse.



Traduction : Saïd, Aboû `Oubaydillâh.
(Tous droits réservés pour le traducteur).


(1) NDT : Tinnîs est une île égyptienne proche des terres et située entre al Faramâ et Damyat, dans le delta du Nil, à environ 200 kilomètres du Caire. (Cf Mou`jam al Bouldân, entrée Tinnîs).
(2) Voici la chaîne de transmission de l’exemplaire que Cheykh Al Albânî a authentifié : « Le Cheykh, l’Imâm Aboû Mazfar ‘Abdou l-Malik Ibn ‘Alî Ibn Mouhammed al Hamdanî a dit : le cheykh Aboû ‘Abdillâh Yahyâ Ibn Abî l-Hasan Ibn al Bannâ nous a raconté ; (il a dit) mon père Aboû ‘Alî al Hasan Ibn Ahmed Ibn al Bannâ nous a informés ; (il a dit) Aboû l-Houseyn ‘Alî Ibn Mouhammed Ibn ‘Abdillâh Ibn Bachrân al Mou‘addal nous a informés ; (il a dit) ‘Outhmân Ibn Ahmed Ibn as-Samâk nous a informés ; (il a dit) Aboû Mouhammed al Hasan Ibn al ‘Abdi l-Wahhâb Ibn Abî l-‘Anbar nous a raconté alors qu’il nous lisait son livre au mois de rabî‘ al awwal de l’an 293 ; (il a dit) Aboû Ja‘far Mouhammed Ibn Souleymân al Manqarî al Basrî nous a raconté à Tinnîs ; (il a dit) ‘Abdoûs Ibn Mâlik al ‘Attâr m’a raconté ; (il a dit) j’ai entendu dire Abâ ‘Abdillâh Ahmed Ibn Mouhammed Ibn Hanbal – qu’Allah l’agrée. »
(3) Sophismes : raisonnements qui semblent corrects mais ne le sont pas, les sophismes visent à tromper.
(4) « Sounan at-Tirmidhî » Livre La Science [se prend] du Messager d’Allah, Chapitre Ce qui a été révélé sur le fait de prendre la Sounnah et de s’éloigner des innovations, had. n° (2676) ; [at-Tirmidhî l’a jugé] « hasanoun sahîh ». « Sounan Abî Dâwoud » Livre de la Sounnah, Chapitre sur l’observation de la Sounnah, had. n° (4607). « Sounan Ibn Mâjah » Chapitre [Sur le fait de] suivre la Sounah des Califes Bien-dirigés et Bien-guidés, had. n° (42, 43) ; Cheykh Al Albânî l’a jugé « sahîh ». « Mousnad Ahmed » (version authentifiée par Ahmed Châkir et Hamzah az Zeyn), hadîth d’al ‘Irbad Ibn Sâriyah, had. n° (17079).
(5) « Sounan at-Tirmidhî » Livre de la Foi, Chapitre Ce qui a été révélé sur la division de cette Communauté, had. n° (2641) ; [at-Tirmidhî] a dit : « c’est un hadîth interprété, il est « hasanoun gharîb », nous n’en connaissons pas de semblable sinon par cette voie » ; Cheykh Al Albânî l’a jugé « hasan ».
(6) « Sounan Ibn Mâjah » Introduction, Chapitre [sur le fait de] Suivre la Sounnah des Califes Bien-dirigés et Bien-guidés, had. n° (43) ; cheykh al Albânî l’a jugé « sahîh ». « Mousnad Ahmed » (version authentifiée par Ahmed Châkir et Hamzah az-Zeyn), hadîth d’al ‘Irbâd Ibn Sâriyah, had. n° (17077). Et Cheykh Al Albânî l’a mentionné dans « as-Silsilah as-Sahîhah », n° (937).
(7) NDT : expression imagée, que nous avons laissée telle quelle et qui renvoie à l’absence totale de conflit.
(8) NDT : expression imagée, que nous avons laissée telle quelle et qui renvoie à l’absence totale de conflit.
(9) « Al Boukhârî » Livre de la Réconciliation, Chapitre S’ils conviennent d’un accord injuste, l’accord est rejeté, had. n° (2697). « Mouslim » Livre des Jugements, Chapitre sur l’abrogation des jugements nuls et le Rejet des affaires forgées, had. n° (1718).
(10) « Al Boukhârî » Livre du Tafsîr, Chapitre {Certains versets en [sont] clairs}, had. n° (4547). « Mouslim » Livre de la Science, Chapitre Sur l’interdiction de suivre ce qui est équivoque dans le Qour’ân et sur la mise en garde qui s’y attache, had. n° (2665).
(11) « Mouslim » Livre du Vendredi, Chapitre sur l’Allègement de la prière et du discours, had. n° (867).
(12) NDT : le cinquième statut que Cheykh Rabî‘– hafizahoullâhou Ta‘âlâ – a décidé de ne pas citer, est le « moubâh/permis ».
(13) Il a dit aussi, Ta‘âlâ : {Si vous entendez les versets d’Allâh, que l’on y mécroit et qu’on s’en moque, ne vous asseyez pas avec eux, jusqu’à ce qu’ils changent de sujet } [AN-NISÂ’, 140].
(14) Ses références ont déjà été données [cf. note 10].
(15) « Mouslim » Introduction, Chapitre sur l’Interdiction d’accepter la narration des faibles (dou‘afâ’) et sur les précautions à prendre lorsqu’on l’accepte, had. n° (56).
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