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ÞÏíã 21 May 2011, 08:24 AM
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ÇÝÊÑÇÖí D’ibn ‘Abbâs à ibn Bâz





J'avais prévu entre 30 et 50 citations, finalement, grâce à Dieu, il y en aura 101 :


Certaines sont inédites, (ibn Taïmiya, el Qaïyim, Sam'ânî, Fakhr e-Râzî, ibn Bâz, el 'Uthaïmîn), dans le sens où c'est la première fois que je les utilise...


Qu'Allah nous montre la vérité à tous !




D’ibn ‘Abbâs à ibn Bâz
(Partie 1)


Ibn Taïmiya souligne que les adeptes des religions falsifiées et les égarés en général, s’appuient généralement sur des arguments ambigus au détriment des arguments formels, trahissant ainsi qu’ils sont plus animés par les passions que par la recherche de la vérité. [Voir notamment : El jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh (2/710) et majmû’ el fatâwâ (3/62-63).]


Louange à Allah le Seigneur de l’Univers ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !


Voici une compilation de paroles de savants de toutes les époques sur l’explication du v. 44 de la s. el mâida ; nous verrons qu’elles sont toutes en accord, malgré les divergences d’interprétation, avec le principe de l’istihlâl sur la question du hukm bi ghaïr ma anzala Allah ; celui-ci n’est pas propre, contre toute attente, à la croyance murjite qu’on cherche tant bien que mal à imputer aux traditionalistes contemporains. Certains rétorqueront que des auteurs récents qui gonflent les rangs de notre analyse ont un tout autre discours. Ce à quoi nous répondons qu’il est facile de l’orienter, sans le tronquer, ou ne serait-ce que de prouver qu’il ne s’oppose nullement au principe de base. Ce sera surement l’objet d’un prochain article, bien que nous y fassions allusion ailleurs. Dors et déjà, nous disons :


Résumé des paroles de savants sur le contexte de la révélation et l’exégèse du V. 44 de la s. el mâida :


Le hadîth rapporté par el Barâ ibn ‘Âzib explique que les Juifs ne se contentèrent pas de remplacer la lapidation par une sanction beaucoup plus laxiste, le tahmîm. Ils fouettaient les coupables et les faisaient tourner dans les marchés attachés sur un âne et couverts d’enduit.[1] En plus de cela, ils faisaient endosser cette punition à la religion, le tabdîl.


De nombreux savants des premières générations disent que le Verset parlent des Juifs qui ont falsifié le Livre d’Allah et qui ont changé (tabdîl) Ses lois ; comme el Barrâ, Hudhaïfa, ‘Ikrima, e-Dhahhâk, Qatâda, Abû Sâlih, Abû Mijlaz, ‘Ubaïd Allah ibn ‘Abd Allah ibn ‘Utba ibn Mas’ûd, et la plupart des exégèses comme el Qurtubî.[2]


Abû Ya’lâ el Farrâ dit que ce Verset concerne les Juifs en premier lieu.[3] El Jassâs avance que, dans un cadre plus large, il concerne ceux qui renient (juhûd) la Loi d’Allah ou qui appliquent une Loi en l’attribuant à Allah. Dans ce cas, il s’agit du kufr akbar.[4] C’est de cette façon que e-Samarqandî interprètent les paroles de Hudhaïfa disant que les membres de notre communauté vont suivre les traces des Juifs pas à pas.[5]


Ismâ’îl el Qâdhî ramène la divergence des savants sur le sujet. Puis, il en conclut que le Verset s’applique à tous ceux qui, comme les Juifs, innovent une loi allant à l’encontre de celle d’Allah, et qui en font une religion à suivre. Cette menace vaut aussi bien pour les gouverneurs que n’importe qui d’autres.[6]


Abû Su’ûd a un discours qui va dans ce sens dans son tafsîr (2/64) en parlant d’inkâr.


Même chose pour el Khâzin dans mukhtasar tafsîr el Khâzin (1/310),[7] et el Wâhidî dans el wasît (2/190) qui parle du taghyîr des Juifs. El ‘Aïnî adoptera cette vision dans ‘umdat el figh (20/129-130).


Dans son tafsîr, e-Tabarî affirme, quant à lui, que ceux qui, comme les Juifs, délaissent (tark) la Loi d’Allah par juhûd ont le même statut qu’eux.


C’est pourquoi, le même Jassâs dont nous avons ramené l’opinion, explique que selon ibn Mas’ûd et el Hasan el Basrî, le Verset a un sens général et concerne tous ceux qui appliquent des lois humaines en les attribuant à Allah.[8] El Qurtubî parle, quant à lui, d’istihlâl et d’i’tiqâd.[9]


Abû Hayyân explique que le tark dont parle le Verset correspond au juhûd.[10] Il dit une page avant que, sinon, c’est du kufr dûn kufr. Même chose pour ibn ‘Atiya, e-Shâtibî, ibn Hajar, etc.


Nous verrons également que pour ibn ‘Abd el Barr, les kharijites et les mu’tazilites utilisent ce Verset pour kaffar les désobéissants musulmans.


El Jassâs fait également remarquer que les kharijites ont interprété ce Verset en faisant le takfir de ceux qui délaissent (taraka) les Lois d’Allah, sans les renier (sans juhûd). Même chose pour ibn Taïmiya, el Qâdhî Abu Ya’lâ, Abu Hayyân, el Qurtubî, qui explique que les kharijites kaffar les musulmans qui n’appliquent pas les Lois d’Allah pour des pots de vins.[11]


Nous verrons aussi que ce dernier a des paroles encore plus claires dans el mufhim (5/118).
Citations de savants sur le sujet :


1- Selon ibn ‘Abbâs au sujet du Verset : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants][12] : « Ce n’est pas la mécréance à laquelle vous pensez. »[13]


2-Selon une version : « Ce n’est pas la mécréance à laquelle vous pensez, mais il s’agit de la mécréance qui ne fait pas sortir de la religion. [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants][14] ; Il s’agit de la mécréance sans n’être de la mécréance »[15]


3-Il y a également la version où il parle de juhûd,[16]


4-Selon ‘Abd Allah ibn Tâwûs, selon son père : « C’est de la mécréance, mais qui ne consiste pas à mécroire en Allah, et au Jour du jugement dernier. »[17]


5-Selon Waqî’, selon Abû Usâma, tous deux selon e-Thawrî, selon Ma’mar ibn Râshid, selon ‘Abd Allah ibn Tâwûs : « C’est de la mécréance, mais qui ne consiste pas à mécroire en Allah, Ses anges, Ses Livres et Ses messagers. »[18]


6-D’après ‘Abd e-Razzâq dans son tafsîr (1/1/191), selon Ma’mar, selon ‘Abd Allah ibn Tâwûs : « C’est de la mécréance » ; ibn Tâwûs ajoute : « mais qui ne consiste pas à mécroire en Allah, Ses anges, Ses Livres et Ses messagers. »[19]


7-Ce même ‘Abd e-Razzâq rapporte cette annale selon son Sheïkh Sufiân e-Thawrî, selon quelqu’un, selon Tâwûs, selon ibn ‘Abbâs disant : « C’est de la mécréance qui ne fait pas sortir de la religion. »[20] Ce quelqu’un en question, c’est ‘Abd Allah ibn Tâwûs, comme nous le confirme toutes les autres versions de Sufiân e-Thawrî.


8-Selon ’Alî ibn Abî Talha, selon ibn ‘Abbâs : « En reniant ce qu’Allah a révélé, on devient mécréant, et en le reconnaissant, mais sans l’appliquer, on devient un injuste et un pervers. »[21] Ibn Abî Talha n’a certes pas rencontré le noble Compagnons, mais il passe par ses élèves, comme Mujâhid,[22] ‘Ikrima comme le souligne Abû Ja’far e-Nuhhâz,[23] et Sa’îd ibn Jubaïr.[24]


9-Selon Sufiân e-Thawrî, selon ibn Juraïj, selon ‘Atâ : « Il s’agit de la mécréance sans n’être de la mécréance, de l’injustice sans n’être de l’injustice, et de la perversité sans n’être de la perversité. »[25]


10-Selon Waqî’, selon Sufiân e-Thawrî, selon Sa’îd el Makkî, selon Tâwûs : « … mais qui ne consiste pas à mécroire en Allah, Ses anges, Ses Livres et Ses messagers. »[26] Selon une version : « C’est de la mécréance qui ne fait pas sortir de la religion. »[27]


11-Ibn ‘Abbâs dépeint le profil des kharijites en ces termes : « Ils donnent foi aux Versets formels, mais les Versets ambigus les égarent. » Puis, il récita : [personne ne connait leur interprétation en dehors d’Allah. Ainsi que les savants érudits qui disent : nous y donnons foi, tout vient de Notre Seigneur].[28]


À suivre…








[1]Les détails de cette histoire sont parsemés à travers plusieurs versions que recensent notamment el Bukhârî (3635, 4556, 6841, 7332, 7543) et Muslim (4412-4418).
[2]Voir : tafsîr e-Tabarî (10/346-353), el jâmi’ fî ahkâm el Qur-ân (1/190), e-durar el manthûr (3/87), etc.
[3]Masâil el imân (340-341).
[4]Ahkâm el Qur-ân (2/439).
[5]Tafsîr e-Samarqandî (1/439).
[6]fath el Bârî (13/129).
[7]Mujâhid parle de riddan lî kitâb Allah, et ‘Ikrima parle de hid ; e-Zujjâj épouse l’opinion d’ibn ‘Abbâs disant : « En reniant ce qu’Allah a révélé, on devient mécréant, et en le reconnaissant, mais sans l’appliquer, on devient un injuste et un pervers. »
[8]Ahkâm el Qur-ân (2/533).
[9]El jâmi’ li ahkâm el Qur-ân (6/190).
[10]El bahr el muhît (3/493).
[11]Jâmi’ li ahkâm el Qur-ân (6/191).
[12]Le repas céleste ; 44
[13]rapportée par Sa’îd ibn Mansûr dans son recueil e-sunan (4/1482/749-…), Ahmed dans el îmân (4/160/1419), ibn Batta dans el ibâna (2/736/1010), Mohammed ibn Nasr el Marwazî dans Ta’zhîm qadr e-salât (n° 569), ibn Abî Hâtim dans son tafsîr (4/1143/6434), ibn ‘Abd el Barr dans e-Tamhîd (4/237), el Hâkim dans el mustadrak (2/313), el Baïhaqî (8/20), Sufiân ibn ‘Uyaïna, selon Hishâm ibn Hujaïr, selon Tâwûs, selon ibn ‘Abbâs.
; Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans silsilat el ahâdith e-sahîha (6/114).
[14]Le repas céleste ; 44
[15]Une autre version dit : « Il s’agit de la mécréance sans n’être de la mécréance, de l’injustice sans n’être de l’injustice, et de la perversité sans n’être de la perversité. » Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans silsilat el ahâdith e-sahîha (6/114).
[16]Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans silsilat el ahâdith e-sahîha (6/114).
[17]Rapporté par e-Thawrî dans son tafsîr (101/241), et avec la même voie, e-Tahâwî dans mushkil el âthâr (2/317). La chaine narrative de cette version est authentique ; ses rapporteurs sont crédibles et font partie de la panoplie de Bukhârî et Muslim.
[18]Rapportée par Ahmed dans el îmân (4/158-159/1414), el Faryâbî dans son tafsîr comme le mentionne e-durar el manthûr (3/87), et avec la même voie, e-Tahâwî dans mushkil el âthâr (2/317), ibn Batta dans el ibâna (2/734/1005), Mohammed ibn Nasr el Marwazî dans Ta’zhîm qadr e-salât (n° 572), ibn Jarîr e-Tabarî dans jâmi’ el bayân (6/166) ; Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans sa recension à el îmân d’ibn Taïmiya (p. 307).
[19]Rapportée par Ahmed dans el îmân (4/160/1420), ibn Batta dans el ibâna (2/736/1009), Mohammed ibn Nasr el Marwazî dans Ta’zhîm qadr e-salât (n° 570), ibn Abî Hâtim dans son tafsîr (4/1143/6435), ibn Jarîr e-Tabarî dans jâmi’ el bayân (6/166), et el Qâdhû Waqî’ dans akhbâr el qudhât (1/41).
[20]Rapporté par Mohammed ibn Nasr el Marwazî dans Ta’zhîm qadr e-salât (n° 573).
[21]Elle est rapporté par e-Tabarî dans jâmi’ el bayân (6/166), et ibn Abî Hâtim dans son tafsîr (4/1142/6426, et 4/1146/6450), selon el Muthanna ibn Ibrâhîm el Âmilî et Abû Hâtim e-Râzî, tous deux selon ‘Abd Allah ibn Sâlih, selon Mu’âwiya ibn Sâlih, selon Alî ibn Abî Talha, selon ibn ‘Abbâs.
[22]Mizân el i’tidâl (3/134) de Dhahabî.
[23]E-nâsikh wa el mansûkh(p. 75).
[24]El itqân(2/188) de Suyûtî.
[25]Rapportée par Ahmed dans el îmân (4/159-160/1417, et 4/161/1422), et dans masâil Abî Dâwûd (p. 209), ibn Batta dans el ibâna (2/735/1007, 2/736-737/1011), Mohammed ibn Nasr el Marwazî dans Ta’zhîm qadr e-salât (n° 575), ibn Abî Hâtim dans son tafsîr (4/1149/6464), ibn Jarîr e-Tabarî dans jâmi’ el bayân (6/165, 166), et el Qâdhû Waqî’ dans akhbâr el qudhât (1/43) ; Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans silsilat el ahâdith e-sahîha (6/114).
[26]Rapportée par Ahmed dans el îmân (4/160/1420), ibn Batta dans el ibâna (2/736/1009), Mohammed ibn Nasr el Marwazî dans Ta’zhîm qadr e-salât (n° 570), ibn Abî Hâtim dans son tafsîr (4/1143/6435), ibn Jarîr e-Tabarî dans jâmi’ el bayân (6/166), et el Qâdhû Waqî’ dans akhbâr el qudhât (1/41).
[27]Rapportée par Ahmed dans el îmân (4/160/1418), et dans masâil Abî Dâwûd (p. 209), ibn Batta dans el ibâna (2/735/1006), Mohammed ibn Nasr el Marwazî dans Ta’zhîm qadr e-salât (n° 574), ibn Jarîr e-Tabarî dans jâmi’ el bayân (6/166) ; Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans silsilat el ahâdith e-sahîha (6/114).
[28]La famille d’Imrân ; 7 voir : El musannif d’ibn Abî Shaïba (15/313) et e-sharî’a d’el Ajûrrî (1/343).

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  #2  
ÞÏíã 22 May 2011, 09:29 AM
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D’ibn ‘Abbâs à ibn Bâz

(Partie 2)




12- Selon Masrûq, j’ai interrogé ibn Mas’ûd au sujet de la corruption dans le hukm. Ce dernier m’a répondu : « C’est la mécréance (el kufr). Puis, il récita [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants].[1] »[2] Or, à l’unanimité des savants, selon certains auteurs, la corruption (rushwa) dans le hukm relève des grands péchés. El Qurtubî explique que ce sont les kharijites qui kaffar les musulmans n’appliquant pas les Lois d’Allah pour des pots de vins.[3]



13- Il existe d’ailleurs une annale de ce même ibn Mas’ûd au sujet de ce Verset parlant de l’istihlâl.[4]



14- D’après ibn Wahb, selon Bukaïr, ce dernier demanda à Nâfi’ : « Quelle est l’opinion d’ibn ‘Omar sur les Harûrites ?

- Pour lui, ils sont les pires des hommes, répondit-il, car ils utilisent contre les musulmans des Versets qui furent révélés sur les mécréants. »



Très content de cette réponse, Sa’îd ibn Jubaïr fit le commentaire suivant : « Parmi les Versets ambigus que les harûrites utilisent, nous avons : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants][5] ; un Verset auquel ils font joindre : [Après cela, les mécréants lui donnent des égaux].[6] Dès qu’ils voient que l’Imam ne gouverne pas avec justice, ils prétendent qu’il devient mécréant. Or, étant donné que la mécréance consiste à donner des égaux au Seigneur, cela revient à commettre l’association. Ainsi, à leurs yeux, les membres de cette communauté sont des païens.



C’est alors qu’ils – les harûrites – s’insurgent et répandent le meurtre, comme nous avons pu le voir, en raison de l’interprétation erronée qu’ils font de ce Verset. »[7]



15- Selon Abû Umâma, comme le relate Shâtibî,[8] les kharijites sont notamment concernés par le Verset : [Quant à ceux qui ont les cœurs égarés, ils s’attachent aux Versets ambigus en vue de semer la discorde et de les interpréter à leur façon ; mais personne ne connait leur interprétation en dehors d’Allah. Ainsi que les savants érudits qui disent : nous y donnons foi, tout vient de Notre Seigneur].[9]



16- L’Imam Ahmed : Un jour, on lui demanda de quelle forme de mécréance s’agissait-il dans le Verset : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants][10] ? Ce dernier répondit exactement comme Tâwûs, l’élève d’ibn ‘Abbâs, soit en disant : « C’est de la mécréance qui ne fait pas sortir de la religion. »[11]



17- Ibn Jarîr e-Tabarî explique dans son tafsîr : « L’opinion la plus proche de la vérité d’après moi, est celle selon laquelle ces versets sont descendus à l’attention des « gens du Livre » infidèles, étant donné que les versets situés avant et après ceux-ci sont tous descendus à leur attention et ceux-ci les concernent. Dans la mesure où le contexte parle d’eux, les Versets en questions ne peuvent que les concerner.

S’il est dit : Allah (U) informe indistinctement que cela touche toute personne qui n’applique pas les lois d’Allah. Comment pouvez-vous dès lors restreindre la chose ?

Nous disons : ce verset concerne indistinctement les membres d’un peuple qui renient les lois d’Allah. Leur statut de mécréant s’applique donc dans la situation où ils ne veulent pas appliquer les lois d’Allah pour les avoir reniées. Cela est valable pour toute personne qui n’applique pas les lois divines en les reniant (juhûd) ; nous la considérons mécréante de la même façon qu’ibn ‘Abbâs. »[12]



18- Abû ‘Ubaïd el Qâsîm ibn Sallâm souligne qu’un musulman n’appliquant pas les Lois d’Allah est comparable aux païens, non qu’il sorte de l’Islam.[13]



19- Ibn ‘Abd el Barr : « Certains innovateurs parmi les kharijites et les mu’atazilites se sont égarés dans ce domaine. Ils se sont inspirés de certains Versets du Livre d’Allah qu’il ne faut pas prendre au sens littéral. Des Versets comme : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants].[14] »[15]



20- « À l’unanimité des savants, la tyrannie des sultans relève des grands péchés, pour ceux qui les font volontairement et en toute connaissance de cause… »[16]



21- Ibn el ‘A’bî explique à ce sujet : « Cela dépend des cas : s’il applique une loi qu’il a forgée tout en l’attribuant à Allah, cela revient à faire du tabdîl (la changer ou la remplacer) ; ce qui implique la mécréance. »[17] El Qurtubî a des paroles qui vont dans ce sens.[18]



22- El Qurtubî : « Là où nous voulons en venir dans cette analyse, c’est que ces Versets s’adressent aux mécréants et aux négateurs. Bien qu’ils aient un sens général, les musulmans n’en sont donc pas concernés. Délaisser (tark) la Loi d’Allah tout en donnant foi à son origine est moins grave que le shirk (association), en sachant qu’Allah (I) révèle : [Allah ne pardonne pas qu’on Lui associe quoi que ce soit, mais il pardonne les péchés moindres à qui Il veut].[19] Ainsi, délaisser le hukm de cette manière est un péché moindre que le shirk à l’unanimité des savants. Il est donc pardonnable, alors que le kufr est impardonnable. Ainsi, délaisser l’application du hukm n’est pas du kufr. »[20] Il explique la page juste avant que ce sont les kharijites qui prennent ce Verset au premier degré.



23- E-Sam’ânî : « ibn ‘Abbâs a dit : « Le Verset concerne les croyants, en parlant du kufr dûn kufr. » Sache que les kharijites l’utilisent pour sortir de l’Islam, selon leurs dires, ceux qui n’appliquent pas la Loi d’Allah. Quant aux traditionalistes, ils ne kaffar pas ceux qui la délaissent (tark).

Le Verset renferme deux interprétations possibles :

- L’une concerne ceux qui n’appliquent pas la Loi d’Allah en la rejetant, et en la reniant ; ceux-là sont les mécréants.

- L’autre concerne ceux qui n’appliquent pas toute la Loi d’Allah ; ceux-là sont les mécréants, car seuls ces derniers peuvent la délaisser en entière, non le musulman. »[21]



24- El Baghawî cautionne l’annale d’ibn ‘Abbâs.[22]



25- El Buqâ’î : « … Étant donné qu’Il a interdit les deux choses à la fois, et qu’il est possible de délaisser le Livre d’Allah soit par mépris (ou indifférence ndt.), par crainte, par ambition, soit par corruption, Il juge en conclusion des trois que c’est de la mécréance, de l’injustice, et de la perversité. D’où les paroles d’ibn ‘Abbâs : « En reniant ce qu’Allah a révélé, on devient mécréant, et en le reconnaissant, mais sans l’appliquer, on devient un injuste et un pervers. » »[23]



26- ‘Abd el ‘Azîz ibn Yahyâ el Kinânî fut questionné au sujet des trois Versets qui font tant polémiques. Voici quelle fut sa réponse : « Ceux-ci concernent tout ce qu’Allah a révélé, non une partie. Ainsi, celui qui n’applique pas les Lois d’Allah est un kâfir, un zhâlim, et un fâsiq. Quant à celui qui applique les Lois d’Allah dans le domaine du tawhîd et qui délaisse (tark) l’association, puis qui n’applique pas toutes les Lois d’Allah dans le domaine de la Législation, il n’est pas concerné par le statut de ces fameux Versets. »[24]



27- Ibn Hazm explique au sujet des trois Versets de la s. el mâida : « Si les mu’tazilites s’en tiennent à leur raisonnement, ils doivent nécessairement sortir de l’Islam tout désobéissant, tout homme injuste ou pervers, étant donné que l’auteur d’un péché lam yahkum bi mâ anzala Allah. »[25] Selon lui, toute croyance, ou auteur d’une parole ou d’un acte est relativement un hâkim (cela concerne donc les innovateurs).[26]



28- Ibn el Jawzî : « Il existe deux interprétation différentes en explication à ce Verset :

- La première parle de mécroire en Dieu.

- Et la seconde parle de mécroire en cette Loi en particulier, mais sans sortir de la religion.

Pour trancher, nous disons que ceux qui n’appliquent pas la Loi d’Allah en la reniant, tout en sachant qu’Allah l’a révélée, à la manière des Juifs, sont des mécréants. Néanmoins, ceux qui le font en étant juste animés par les passions sans la renier, ils sont des injustes et des pervers. Il est en effet rapporté selon ’Alî ibn Abî Talha, selon ibn ‘Abbâs : « En reniant ce qu’Allah a révélé, on devient mécréant, et en le reconnaissant, mais sans l’appliquer, on devient un injuste et un pervers. » »[27]



29- El Baïdhâwî pense qu’ils sont mécréant pour avoir méprisé la Loi d’Allah, injustes pour ne pas l’avoir appliqué (en appliquant autre chose), et pervers pour l’avoir transgressée.[28]



30- Abû e-Su’ûd a des paroles qui vont dans ce sens.[29]



31- E-Nasafî également.[30]



32- E-Zamakhsharî également.[31]



33- Ibn ‘Atiya : « Pour un grand nombre de savants, le Verset englobe tous ceux qui n’appliquent pas la Loi d’Allah en général ; mais pour les émirs de notre communauté, il s’agit d’une mécréance et d’une faute qui ne font pas sortir de la foi. »[32]



34- Ibn Juzaï a un même discours.[33]



35- Fakhr e-Râzî : « … Le Verset concerne ceux qui renient (inkâr) la Loi d’Allah avec le cœur et qui l’expriment (jûhûd) avec la langue. Quant à ceux qui la reconnaissent avec le cœur, et qui l’expriment avec la langue, mais qui, dans les actes, font le contraire, ils appliquent la Loi d’Allah, mais tout en la délaissant. Ils ne sont donc, par forcément concerné par ce Verset ; telle est la bonne opinion, wa Allah a’lam ! »[34]



À suivre…










[1] Le repas céleste ; 44

[2] Hadîth authentique rapporté par Mussaddad dans son musnad, comme l’auteur d’el matâlib el ‘âliya lementionne (10/197), et Abû Ya’lâ (9/173-174), ibn Jarîr dans son tafsîr (6/240), e-Tabarânî dans mu’jam el kabîr (9/225-226), el Baïhaqî dans e-sunan el kubrâ (10/139).

[3] Jâmi’ li ahkâm el Qur-ân (6/191).

[4] Voir : jâmi’ li ahkâm el Qur-ân d’el Qurtubî (6/190).

[5] Le repas céleste ; 44

[6] Le bétail ; 1

[7] Voir : el i’tisâm de Shâtibî (2/692), e-sharî’a d’el Âjûrrî (1/341-342), et e-tamhîd d’ibn ‘Abd el Barr (23/334-335). Il va sans dire que cette accusation ne vise pas les savants traditionalistes qui prennent ces Versets à leur compte pour kaffar celui qui forge des lois.

[8] Voir : el i’tisâm (1/32, 77) et Qawt el Qulûb d’Abû Tâlib el Makkî (2/246).

[9] La famille d’Imrân ; 7

[10] Le repas céleste ; 44

[11] Voir : marwiyat el imâm Ahmed fî e-tafsîr (2/45), masâil ibn Hânî (2/192), et masâil Abû Dâwûd (p. 209).

[12] jâmi’ el bayân (10/358).

[13] Voir : el îmân (p. 45).

[14] Le repas céleste ; 44

[15] E-tamhîd (17/16).

[16] E-tamhîd (5/74-75).

[17] Ahkâm el qur-ân (2/624).

[18] Voir son tafsîr (6/191).

[19] Les femmes ; 116

[20]El mufhim (5/118).

[21]Tafsîr el Qur-ân (2/42).

[22] Ma’âlim e-tanzîl (3/61).

[23] Nazhm e-durar (2/460).

[24] Voir : tafsîr el baghâwî (3/61).

[25] El fisal (3/234).

[26] Idem. (3/302).

[27] Zâd el masîr (2/366-367).

[28] Tafsîr el Baïdhâwî (1/468).

[29] Tafsîr Abû e-Su’ûd (2/64).

[30] Tafsîr e-Nasafî (1/285).

[31]El kashshâf (1/341).

[32]El muharrar el wajîz (4/456).

[33]Tafsîr ibn Juzaï (p. 155).

[34]E-tafsîr el kabîr (6/6).


ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #3  
ÞÏíã 23 May 2011, 02:29 AM
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ÊÇÑíÎ ÇáÊÓÌíá: Sep 2010
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ÇáãÔÇÑßÇÊ: 83
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Baraka ALLAHou fikoum , mais ne pensez-vous pas qu'il aurait été préférable que vous vous passiez des citations de savants mutazilites tels que E-Zamakhsharî ou encore de savants achaarites tels que Fakh Er-Razi qui est considéré comme étant l'un des savants éminents des achaarites et dont certains savants ont conté l'apostasie(la ridda) avant sa mort et sa repentance ? et qu'un ensemble de citations d'ahl-assuna aurait fait l'affaire
ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #4  
ÞÏíã 23 May 2011, 06:27 AM
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Baraka ALLAHou fikoum , mais ne pensez-vous pas qu'il aurait été préférable que vous vous passiez des citations de savants mutazilites tels que E-Zamakhsharî ou encore de savants achaarites tels que Fakh Er-Razi qui est considéré comme étant l'un des savants éminents des achaarites et dont certains savants ont conté l'apostasie(la ridda) avant sa mort et sa repentance ? et qu'un ensemble de citations d'ahl-assuna aurait fait l'affaire
wa fik baraka Alla !

Ta remarque est très pertinente, akhi el karim mais c'est juste pour montrer qu'il y a un consensus sur la question même parmi les savants non traditionnalistes
ibn Taïmiya a souvent recours à ce genre de procédé min bâb ijtimâ el juyush el islamiya
car certains mouvements islamiques contemporains affilient ce principe aux murjites

wa Allah a'lam

waffaqaka Allah li kulli kheir
ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #5  
ÞÏíã 23 May 2011, 01:58 PM
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D’ibn ‘Abbâs à ibn Bâz

(Partie 3)







36-Ibn Taïmiya : « Ibn ‘Abbâs et ses élèves ont dit qu’il s’agit de la mécréance sans n’être de la mécréance, de l’injustice sans n’être de l’injustice, de la perversité sans n’être de la perversité. Cette opinion est celle d’Ahmed ibn Hanbal et des traditionalistes comme nous allons le voir, in shâ Allah ! »[1]




37-« Si, comme le disent les anciens, un individu peut déceler en même temps des signes de la foi et de l’hypocrisie, ou encore comme ils l’établissent également, des signes de la foi et de la mécréance ; il faut savoir qu’il ne s’agit pas de la mécréance qui fait sortir de la religion, comme le révèlent ibn ‘Abbâs et ses élèves au sujet du Verset : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants].[2]Selon ces derniers en effet, ils commettent de la mécréance qui ne fait pas sortir de la religion. L’Imam Ahmed ibn Hanbal et d’autres grandes références les ont rejoints dans ce principe. »[3]




38-« Ibn ‘Abbâs et plus d’un ancien disent au sujet des Versets : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants],[4][Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les pervers],[5][Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les injustes],[6]Il s’agit de la mécréance sans n’être de la mécréance, de la perversité sans n’être de la perversité, et de l’injustice sans n’être de l’injustice. Ahmed, el Bukhârî et d’autres ont évoqué cette tendance. »[7]




39-Ailleurs, il dit explicitement que ces Versets concernent ceux qui autorisent moralement (istihlâl) à ne pas appliquer la Loi d’Allah.[8]




40-« Il peut être musulman qui de la mécréance sans n’être de la mécréance faisant sortir entièrement de la religion. Les Compagnons, à l’exemple d’ibn ‘Abbâs parle de la mécréance sans n’être de la mécréance. Cette opinion est celle de la plupart des anciens ; Ahmed et bien d’autres l’ont mentionné formellement… el Bukhârî l’a utilisé dans son recueil e-sahîh. »[9]




41-« … On demanda à l’Imam Ahmed : « De quelle mécréance s’agit-il ?

- C’est de la mécréance qui ne fait pas sortir de la foi, comme pour la foi qui s’en va en partie. C’est la même chose pour la mécréance, sauf s’il intervient un élément incontestable allant à son encontre. »[10]




42-« Plus d’un ancien a dit qu’il s’agit de la mécréance sans n’être de la mécréance, de l’hypocrisie sans n’être de l’hypocrisie, et de l’association sans n’être de l’association. »[11]




43-Ailleurs, il considère notamment la corruption dans le hukm, le hukm bi ghaïr mâ anzala Allah, et l’injustice envers le peuple comme des péchés.[12]




44-« [Si l’individu commet un péché en étant convaincu (i’tiqâd) qu’Allah le lui a interdit, et en étant convaincu qu’il doit se soumettre aux obligations et aux interdictions d’Allah, il ne devient pas un mécréant. En revanche, en étant convaincu qu’Allah ne le lui a pas interdit, ou que, bien qu’Il reconnaisse cette interdiction, il refuse (imtinâ’) de l’accepter et n’accepte pas (ibâ) de se soumettre à Allah (idh’ân/inqiyâd), il est dans ce cas soit un renieur (hid) soit un obstiné (mu’ânid). »

C’est la raison pour laquelle, selon les savants, celui qui désobéit à Allah par orgueil, comme Iblis est un mécréant, à l’unanimité. Et celui qui Lui désobéit en ayant succombé à ses passions ne devient pas mécréant pour les traditionalistes. Ce sont les kharijitesqui considèrent qu’il est mécréant. Le désobéissant orgueilleux qui reconnait (tasdîq) qu’Allah est Son Seigneur, mais qui ensuite, s’obstine et s’oppose à lui, il remet littéralement en cause son tasdîq.]




En explication à cela, nous disons que celui qui commet des péchés tout en les autorisant moralement (mustahill)est un mécréant à l’unanimité. Celui qui autorise moralement les interdictions venues dans le Coran ne peut prétendre à la foi. Même chose pour celui qui les autorise sans que cela se traduise dans la pratique (min ghaïr fi’l). L’istihlâl, c’est, parfois, de croire (i’tiqâd) qu’Allah ne les a pas interdites, et parfois, c’est de ne pas croire qu’Il les a interdites. Le fautif accuse une défaillance au niveau de la foi de la Seigneurie divine (îmân bi e-ribûbiya), mais aussi de la mission prophétique (imân bi e-risâla). Dans ce cas, c’est un reniement (jahd) pur, sans n’être basé sur aucune prémisse. D’autres fois, il sait qu’Allah les a interdites et il sait que le Messager interdit uniquement ce qu’Il interdit, mais il refuse d’adhérer (imtinâ’ ‘an iltizâm) à cette interdiction, et renie (‘inâd) l’interdiction en question. Cette forme de mécréance est pire que la précédente. Il peut très bien être convaincu qu’en n’adhérant pas à cette interdiction, il est passible de la punition divine.




En outre, ce refus et cette inacceptation (imtinâ’ wa ibâ) proviennent soit d’une défaillance au niveau de la croyance qui touche à la Sagesse et à la Puissance divine, ce qui revient à démentir (‘adam e-tasdîq) l’un des Attributs d’Allah. Soit, le fautif est motivé, malgré qu’il ne dément aucune chose de la religion, par un esprit de rébellion ou par la recherche d’un intérêt personnel. En réalité, c’est de la mécréance. [Il reconnait en effet et donne foi à tous les enseignements d’Allah et de Son Messager à la manière des croyants.

Cependant, il déteste et arbore ces enseignements, juste parce qu’ils ne vont pas dans le sens de ses passions et ses ambitions. Il dit : je ne les reconnais pas (iqrâr) et je n’y adhère pas (iltizâm). Je déteste leur vérité qui me repousse.]




Cette forme de mécréance est différente de la première. Celle-ci est reconnue de façon élémentaire par les musulmans. De nombreux passages du Coran condamnent un tel individu à la mécréance et soulignent que son châtiment est pire que le premier. [Il est dit dans ce registre : « Le Jour de la résurrection, l’homme le plus châtié sera un savant dont le savoir ne lui aura pas été utile. »[13]




Il s’agit d’Iblis et de tous ceux qui suivent ses pas. Ainsi, on peut facilement distinguer entre ce cas et le désobéissant, qui est convaincu de devoir faire telle obligation, mais qui succombe à ses passions et à sa mauvaise volonté (nufra). C’est ce qui le pousse à ne pas s’y plier. Sa foi renferme le tasdîq, le khudhû’et l’inqiyâd, qui relève du qawlet du ‘amal, mais sans parfaire le ‘amal.] »[14]




45-« Nul doute que quiconque n’est pas convaincu qu’il incombe d’appliquer les Lois qu’Allah a révélées à Son Messager est un mécréant. Quiconque autorise moralement (istahalla) à régner sur les hommes selon ce qu’il croit être juste, sans se conformer aux Lois d’Allah est un mécréant.

Toute nation en effet aspire à faire régner la justice qui peut être appréciée, dans certaines éthiques, par l’élite. Bon nombre de communautés affiliées à l’Islam se permettent elles-mêmes de se référer à leurs coutumes qui n’ont aucun lien avec la Révélation, comme les coutumes bédouines ou celles qui sont sous l’autorité d’un chef ; celles-ci pensent qu’il convient de suivre ces conventions aux dépens du Coran et de la sunna. La mécréance correspond exactement à cela. Beaucoup de gens qui se convertissent à l’Islam ne se soumettent pourtant qu’à leurs traditions en usage.




Dans la mesure où ces derniers savent pertinemment qu’il n’est pas permis de mettre de côté les Lois d’Allah, s’ils n’y adhèrent pas (iltazama), ou si au contraire ils autorisent moralement (istahallû) à appliquer des lois contraires, ils sont de vulgaires mécréants, [ou sinon, de simples ignorants].




Allah a ordonné aux musulmans de soulever leurs litiges éventuels à Allah et au Messager à travers le Verset : [Si vous avez le moindre litige, alors ramenez-le à Allah et au Messager, si vraiment vous croyez en Allah et au Jour du jugement dernier ; cela vaut mieux pour vous et aura de meilleures conséquences],[15] [Non, par Allah ! Ils ne peuvent prétendre à la foi tant qu’ils ne te soumettent pas leurs litiges, et qu’ensuite, ils ne soient pas infligés par ton jugement en s’y soumettant totalement].[16]




Allah jure par Lui-même que celui qui n’adhère pas (iltazama) au jugement d’Allah et de Son Messager pour les litiges qui opposent les musulmans n’a pas la foi. Quant à celui qui adhère intérieurement et extérieurement au jugement d’Allah, mais qui, dans un élan de désobéissance, obéit à ses passions, est considéré comme les autres désobéissants musulmans. [C’est ce genre de Versets que les kharijitesutilisent pour kaffarles gouverneurs qui n’appliquent pas les Lois d’Allah. Puis, ils prétendent que leur croyance est conforme à la Loi d’Allah…]»[17]




46-« l’istihlâl, c’est de croire que [cette chose]est autorisée. »[18]




47-« Il est connu de façon élémentaire à l’unanimité des musulmans que celui qui permet (sawwa’a)de suivre une autre religion que l’Islam est un mécréant, au même titre que celui qui ne croit au Livre qu’en partie. »[19]




48-« À partir du moment où quelqu’un autorise une loi qui est licite à l’unanimité des savants, ou bien une autre qui est illicite à l’unanimité des savants, ou encore qui remplace une loi (tabdîl e-shar’) qui est frappée également d’un consensus est un mécréant apostat à l’unanimité des légistes. C’est pour ce cas que, selon l’une des opinions, le Verset fut révélé : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants].[20]Cela, étant donné qu’il autorise moralement (istahalla) à ne pas appliquer les lois d’Allah. »[21]




49-Dans un autre passage, il souligne : « En explication à cela, nous disons que celui qui commet des péchés tout en les autorisant moralement (mustahill)est un mécréant à l’unanimité. Celui qui autorise moralement les interdictions venues dans le Coran ne peut prétendre à la foi. »[22]




50-Il dit également : « Nul doute que quiconque n’est pas convaincu qu’il incombe d’appliquer les Lois qu’Allah a révélées à Son Messager est un mécréant. Quiconque autorise moralement (istahalla) à régner sur les hommes selon ce qu’il croit être juste, sans se conformer aux Lois d’Allah est un mécréant. »[23]




À suivre…










[1]Majmû’ el fatâwâ(7/67).
[2]Le repas céleste ; 44
[3]Majmû’ el fatâwâ(7/312) ; ibn Rajab a également un discours qui va dans ce sens dans son fameux fath el Bârî (1/126).
[4]Le repas céleste ; 44
[5]Le repas céleste ; 45
[6]Le repas céleste ; 47
[7]Majmû’ el fatâwâ(7/522).
[8]Majmû’ el fatâwâ (3/268).
[9]Majmû’ el fatâwâ(7/350-351).
[10]Majmû’ el fatâwâ (7/254).
[11]Majmû’ el fatâwâ(11/140).
[12]Majmû’ el fatâwâ (28/343).
[13]Hadîth faible ; il est rapporté par e-Tabarânî dans e-saghîr (1/182-183), selon Abû Huraïra.
[14]E-sârim el maslûl (p. 521-522). La dernière phrase n’est pas précise dans le texte original ; l’auteur dit en effet qui relève de la parole et de la parole. Le contexte laisse à penser que c’est une erreur, wa Allah a’lam !
[15]Les femmes ; 59
[16]Les femmes ; 65
[17]Manhâj e-sunna (5/130-131).
[18]E-sârim el maslûl (3/971). Ibn el Qaïyim a des paroles de ce genre [voir : ighâthat e-lahfân (1/372)].
[19]Idem.
[20]Le repas céleste ; 44
[21]Majmû’ el fatâwâ (3/267).
[22]E-sârim el maslûl(2/971).
[23]Manhaj e-sunna e-nabawiya(5/130).

ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #6  
ÞÏíã 24 May 2011, 06:24 AM
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D’ibn ‘Abbâs à ibn Bâz

(Partie 4)




51-Bon nombre de savants, à l’instar d’ibn Taïmiya lui-même,[1] utilisent le Verset suivant pour interdire l’innovation, considérée comme une forme de tashrî’ : [ont-ils des associés pour leur légiférer dans la religion ce qu’Allah ne leur a pas autorisé ?][2]




52-En explication au Verset : [Ils ont pris leurs prêtres et leurs moines pour des maitres en dehors d’Allah],[3] ibn Taïmiya explique qu’il existe deux sortes d’obéissance aveugle. Pour la première, il s’agit de les suivre dans le tabdîl. Autrement dit, les suivre dans la croyance que telle interdiction est autorisée ou que telle autorisation est interdite, ce qui est une forme… d’istihlâl. Pour l’autre, il s’agit de les suivre par désobéissance envers Allah, tout en étant convaincu qu’ils enfreignent Ses Lois.[4]




53-Ailleurs, il explique que le terme législation (sharî’a, shar’) revêt trois sens dans l’usage :

1- La Loi révélée (shar’ munazzal) : qui correspond aux enseignements du Prophète (r) auxquels il incombe de se conformer et de punir celui qui les transgresse.

2- La loi interprétée (shar’ muawwal) : qui correspond aux opinions des savants mujtahidîn, comme les fondateurs des quatre écoles ou autre. Il est toléré de suivre ces opinions sans que cela ne prenne un caractère obligatoire ni interdit. il n’est permis à personne d’imposer ou d’interdire aux gens de suivre l’une de ces tendances.

3- La loi changée (shar’ mobaddal) : c’est le fameux tabdîl qui consiste à mentir sur Allah, sur Son Messager, et sur les hommes à travers les faux témoignages, l’injustice éclatante, etc. Quiconque attribue ces choses à la Législation divine devient mécréant, sans contestation possible. C’est le cas de celui qui prétend que le sang et la viande morte sont licites.[5]




54-Concernant le mauvais ta-wîl, ibn Taïmiya met sur le même pied d’égalité le taqlîd aveugle à une école de figh ou à une voie soufie, les hadîth forgés, les innovations et le hukm bi ghaïr mâ anzala Allah.[6] Ibn Taïmiya parle même des qânûn (codes) forgés par les adeptes du kalâm, et qui ne se basent sur aucune révélation. En cela, ils sont pires que les Juifs et les chrétiens, ou en d’autres termes les gens du Livre ont un plus grand respect de leurs références qu’eux sur ce point.[7]




55-Ibn el Qaïyim explique quant à lui que les loismubaddala des innovateurs et les mauvaises opinions des savants sont pires que les lois abrogées des gens du Livre, qui ont au moins le mérite d’avoir une origine.[8]




56-« Quant au kufr : il y en a deux sortes Kufr akbar et kufr asghar. La grande mécréance entraine l’Enfer éternel, et la petite mécréance reste sous la menace de l’Enfer… Cette interprétation est celle d’ibn ‘Abbâs et de la plupart des Compagnons au sujet du Verset : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants].[9]Ibn ‘Abbâs a dit : « Ce n’est pas de la mécréance qui fait sortir de la religion, mais il renferme une mécréance, qui ne consiste pas à mécroire en Allah, et au Jour du jugement dernier. »




Cette opinion est également celle de Tâwûs. ‘Atâ a dit : « Il s’agit de la mécréance sans n’être de la mécréance, de l’injustice sans n’être de l’injustice, et de la perversité sans n’être de la perversité. »

Aux yeux de certains savants, il s’agit de délaisser les Lois d’Allah tout en les reniant (juhûd) ; cette opinion est celle de ‘Ikrima, mais celle-ci n’est pas la plus vraisemblable, étant donné que le juhûdest du kufr en lui-même, qu’on applique les Lois d’Allah ou non.

Pour d’autres, le Verset parle de ceux qui délaissent les Lois d’Allah en totalité. Ils font entrer dans cette conception le tawhîd, et l’Islam ; cette interprétation est celle d‘Abd el ‘Azîz ibn Yahyâ el Kinânî ; mais elle aussi invraisemblable que la précédente, étant donné que la menace plane sur la non application de la Loi d’Allah, que ce soit totalement ou partiellement.

Pour d’autres, le Verset concerne tous ceux qui s’opposent sciemment aux textes, sans n’être motivé ni par l’ignorance ni par l’erreur. El Baghawî impute cette exégèse à la grande majorité des savants.

Pour d’autres, il fait allusion aux gens du Livre ; cette tendance est celle notamment de Qatâda, e-Dhahhâq, sauf qu’elle est aussi invraisemblable que les précédentes, car allant à l’encontre de son sens apparent ; on ne peut donc en tenir compte.

Pour d’autres enfin, il s’agit de la mécréance qui fait sortir de la religion.




Or, en réalité, le hukm bi ghaïr mâ anzala Allahenglobe les deux formes de mécréance : majeure et mineure. C’est en fonction de la situation du fautif (hâkim) ; si ce dernier est convaincu qu’il incombe d’appliquer la Loi d’Allah (autre traduction possible : de juger selon la Loi d’Allah ndt.)pour ce cas en particulier, mais l’ayant délaissé par désobéissance, tout en reconnaissant qu’il mérite d’être châtié, dans ce cas c’est de la mécréance mineure.

Néanmoins, s’il est convaincu qu’il n’est pas obligé de l’appliquer, et que la chose est laissé à son initiative, tout en ayant conscience qu’elle est bien d’Allah ; dans ce cas, c’est de la mécréance majeure.




Mais, s’il se trompe ou s’il ignore quelle est la Loi d’Allah pour cette question, il a droit au même statut que ceux qui commettent des simples erreurs.




Là où nous voulons en venir, c’est que tous les péchés relèvent du domaine de la mécréance mineure ; elles vont à l’encontre de la reconnaissance qui impose de se soumettre à l’obéissance d’Allah. Ainsi, soit on est reconnaissant soit on est ingrat (ou mécréant ndt.)soit on est, ni l’un ni l’autre, sur une troisième voie, wa Allah a’lam ! »[10]




57-« Cette explication est celle des Compagnons qui étaient les plus savants du Livre d’Allah, de l’Islam, de la mécréance, et de ce qu’ils impliquent. Ils sont notre seule référence pour ce genre de questions. Les générations récentes, en effet, qui ont mal compris leur discours se sont divisés en deux groupes :

- un groupe qui font sortir de la religion les auteurs des grands péchés, et qui les vouent à l’Enfer éternel.

- Un groupe qui les considèrent à l’opposé, comme des croyants ayant une foi parfaite.

Les un sont trop rigides et les autres trop laxistes.




Mais, Allah guida les traditionalistes sur la voie du milieu et la meilleure opinion ; ils sont par rapports aux autres sectes, comme l’Islam se situe par rapport aux autres religions. Il y a donc de la mécréance sans n’être de la mécréance, de l’hypocrisie sans n’être de l’hypocrisie, de l’association sans n’être de l’association, de la perversité sans n’être de la perversité, et de l’injustice sans n’être de l’injustice. »[11] Puis, il rapporta les annales d’ibn ‘Abbâs et de ses élèves que nous avons vu plus haut, dont, surprise des surprise une qui part deSufiân ibn ‘Uaïyna, selon Hishâm ibn Hujaïr !




58-« Il existe deux sortes de kufr : Kufr ‘amalet le kufr juhûd wa ‘inâdqui consiste à renier une chose en sachant pertinemment qu’elle vient du Messager (r)par obstination et dénégation. Cela concerne les Noms du Seigneur, Ses Attributs, Ses Actions, Ses Lois qui ont pour base, Son tawhîdet Son adoration unique sans Lui vouer le moindre associer.

Cette forme d’apostasie s’oppose à la foi à tous les niveaux. Concernant le kufr ‘amal, il y a certains actes qui s’opposent à la foi à tous les niveaux, comme se prosterner devant une idole, dénigrer le Coran, tuer voire offenser un prophète. Quant au hukm bi ghaïr mâ anzala Allahet l’abandon de la prière, ils relèvent du kufr ‘amalnon du kufr i’tiqâd. »[12]




59-« Allah appelle mécréant celui qui n’applique pas Ses Lois et Il appelle mécréant celui qui renie (juhûd)Ses Lois, mais ces deux mécréances ne sont pas de la même sorte. »[13] Même discours chez ibn Hajar,[14] Abû ‘Ubaïd el Qâsim ibn Sallâm,[15] ibn Rajab,[16] etc.




60-Ibn Kathîr : « Tout ceci va à l’encontre des Législations révélées par Allah à Ses serviteurs, les prophètes – que Ses Prières et Son Salut soient sur eux –. Quiconque délaisse la Loi formelle qu’Allah a révélée à Mohammed ibn ‘Abd Allah, le sceau des prophètes, et qui en applique une autre parmi celles qui furent abrogées devient mécréant. Que dire alors de celui qui se soumet à la loi du Yâsiq, et qui la préfère à celle-ci ? Un tel individu devient mécréant à l’unanimité des savants. »[17]




61-En exégèse au v. 44 de la s. el mâida, ce dernier parle de juhûd qui est fait qasdan, ‘inâdan, et‘amdan. Ce même ibn Kathîr n’a pas contesté le jugement d’el Hâkim sur l’annale d’ibn ‘Abbâs sur le sujet. Ce qui signifie qu’à ses yeux, celle-ci est authentique.[18]




62-Ailleurs, il donne plus de détail sur le fameux Yâsiq que Gengis Khan imposait à ses sujets : « … C’est un livre qui rassemble diverses lois puisées des législations juive, chrétienne et musulmane. Nombre d’entre elles sont le fruit de ses pensées et de ses penchants. Le Yâsiqfut transmis à ses héritiers qu’ils préféraient dans leurs affaires au Livre d’Allah et à la tradition de Son Messager (r). Or, celui d’entre eux qui relève de ce cas, devient un mécréant qu’il incombe de combattre jusqu’à ce qu’il se soumette au Coran et à la sunna. Il n’incombe de rien suivre d’autres dans la moindre des lois. »[19]




63-Ibn Abû el ‘Izz s’inspire en partie du passage de Madârij e-sâlikîn d’ibn el Qaïyim cité plus-haut.[20]




64-E-Shâti souligne que la tendance kharijite, qu’il accuse d’être motivé par les passions, perçoit mal des Versets tels que : [La Loi revient à Allah Seul].[21]




À suivre…















[1]Voir : el istiqâma (1/5) et iqtidhâ e-sirât el mustaqîm (2/582).
[2]La concertation ; 21
[3]Le repentir ; 31
[4]Voir : majmû’ el fatâwâ (7/70).
[5]Majmû’ el fatâwâ (3/268).
[6]Voir : majmû’ el fatâwâ (11/431 et 507).
[7]Dar ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (1/5-7).
[8]Voir : i’lâm el mawqi’în (2/57-58) et e-rûh (p. 267).
[9]Le repas céleste ; 44
[10]Madârij e-sâlikîn (1/335-337).
[11]E-salât wa hukm târikihâ(p. 72-78).
[12]E-salât wa hukm târikihâ (p. 37).
[13]E-salât wa hukm târikihâ (p. 37).
[14]Fath el Bârî (1/406, 12/55, etc.).
[15]El îmân (p. 43).
[16]Jâmi’ el ‘ulûm wa el hikam (1/63).
[17]El bidâya wa e-nihâya (13/128).
[18]Voir : qurrat el ‘uyûn de Salîm el Hilâlî (p. 87)
[19]Voir : tafsîr ibn Kathîr (2/88) en commentaire au v. 50 de la s. el mâida.
[20]Sharh el ‘aqîda e-tahâwiya (p. 323-324).
[21]Le bétail ; 57, et Yûsaf ; 40, 67 Voir : El i’tisâm (1/303).

ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #7  
ÞÏíã 25 May 2011, 06:46 AM
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D’ibn ‘Abbâs à ibn Bâz

(Partie 5)




65-L’Imâm Mohammed ibn ‘Abd el Wahhâb a fait un résumé du long passage de Manhâj e-sunna précédemment cité. Il en ressort que le Négus n’était pas en mesure de gouverner sur ces sujets par le Coran. De nombreux individus qui sont élus gouverneurs et juges dans les rangs des musulmans et des tatars ne sont pas en mesure de faire appliquer la justice ; en sachant que : [Allah n’impose rien au-dessus des capacités].[1] Ensuite, il met le passage cité ci-dessus : « Beaucoup de gens qui se convertissent à l’Islam ne se soumettent pourtant qu’à leurs traditions en usage. Dans la mesure où ces derniers savent pertinemment qu’il n’est pas permis de mettre de côté les Lois d’Allah, s’ils n’y adhèrent pas (iltazama), ou si au contraire ils autorisent moralement (istahallû) à appliquer des lois contraires, ils sont de vulgaires mécréants, ou sinon, de simples ignorants. » Il nous fait comprendre qu’il a déjà fait allusion à ces ignorants en question dans le passage du Négus, et des gouverneurs dans son genre.




Ensuite, il explique que ce sont les kharijites qui utilisent le Verset : [Non, par Allah ! Ils ne peuvent prétendre à la foi tant qu’ils ne te soumettent pas leurs litiges…][2] pour kaffar les gouverneurs qui n’appliquent pas les Lois d’Allah. Puis, il nous fait un résumé de ce long exposé en débutant par « Wa el maqsûd ». Il conclut qu’il incombe dans l’absolu de gouverner selon la justice.




Le hukm bi mâ anzala Allah est une forme de justice particulière, il incarne même la plus parfaite forme de justice. Ce hukm incombe à toute la communauté dans les affaires qui touchent à la croyance et dans les affaires pratiques de la religion. Ainsi, celui qui n’y adhère pas (c’est le ‘adam el iltizâm), est un vulgaire mécréant.[3] Il va sans dire que le Négus, qui ne pouvait gouverner selon les Lois d’Allah n’est pas concerné par ce statut. L’essentiel, c’est que sa foi renferme le tasdîq (le qawl el qalb), lekhudhû’ et l’inqiyâd (‘amal el qalb).




66-Lorsque Mohammed ibn ‘Abd el Wahhâb affirme que le gouverneur qui n’applique pas les Lois d’Allah est un taghût,[4] il parle de celui qui le fait avec istihlâl. On interrogea son fils ‘Abd Allah : « Est-il permis de soumettre ses affaires (tahâkum) à une autre référence que le Coran ?

- Cela n’est pas permis répondit-il.Celui qui le fait en l’autorisant moralement devient mécréant. »[5]




67-SheïkhHamad ibn ‘Atîqtraite des annulations de l’Islam. La quatorzième consiste à ne pas soumettre ses affaires (tahâkum) au Coran et à la sunna. Pour appuyer ses dires, il reprend en partie le texte d’ibn Kathîr précédemment cité, et que voici : « … C’est un livre qui rassemble diverses lois puisées des législations juive, chrétienne et musulmane. Nombre d’entre elles sont le fruit de ses pensées et de ses penchants. Le Yâsiqfut transmis à ses héritiers qu’ils préféraient dans leurs affaires au Livre d’Allah et à la tradition de Son Messager (r). Or, celui d’entre eux qui relève de ce cas, devient un mécréant qu’il incombe de combattre jusqu’à ce qu’il se soumette au Coran et à la sunna. Il n’incombe de rien suivre d’autres dans la moindre des lois. »[6]




Ensuite, il utilise le texte de manhaj e-sunna cité précédemment : « La mécréance correspond exactement à cela. Beaucoup de gens qui se convertissent à l’Islam ne se soumettent pourtant qu’à leurs traditions en usage. Dans la mesure où ces derniers savent pertinemment qu’il n’est pas permis de mettre de côté les Lois d’Allah, s’ils n’y adhèrent pas (iltazama), ou si au contraire ils autorisent moralement (istahallû) à appliquer des lois contraires, ils sont de vulgaires mécréants... »[7]




68- Abd e-Latîf ibn ‘Abd e-Rahmân ibn Hasandont les paroles ressemblent énormément à celles d’ibn Taïmiya de manhaj e-sunna citées plus-haut : « … la sunna est venue pour expliquer que l’obéissance doit se faire dans les limites du convenable ; ces limites correspondent aux actes obligatoires et recommandés qu’Allah a imposés et agréés pour Ses serviteurs. Il est cependant interdit de se référer à des jugements qui puisent leur source dans une législation illégitime, et qui vont à l’encontre du Coran et de la sunna, comme les lois grecques, franques, tatares ; tous ces codes qui proviennent de leurs propres réflexions et penchants. Nous pouvons en dire autant des coutumes et des traditions bédouines en usage. Quiconque les autorise moralement (istahalla)dans les affaires de sang ou autre est un mécréant. Allah (I) révèle à ce sujet : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants].[8]Certains exégètes expliquent au sujet de ce Verset qu’il s’agit ici du kufr dûn el kufr el akbar. Ils en comprennent en effet qu’il englobe également celui qui n’applique pas les lois d’Allah, sans toutefois l’autoriser moralement.




Néanmoins, ils ne contestent pas que son sens général concerne celui qui l’autorise moralement, et qu’il sort ainsi de la religion. »[9]




69-« Il existe deux sortes de kufr : kufr ‘amal et le kufr juhûd wa ‘inâd qui consiste à renier une chose en sachant pertinemment qu’elle vient du Messager (r) par obstination et dénégation.




Cela concerne les Noms du Seigneur, Ses Attributs, Ses Actions, Ses Lois qui ont pour base, Sontawhîd et Son adoration unique sans Lui vouer le moindre associer. Cette forme d’apostasie s’oppose à la foi à tous les niveaux. Concernant le kufr ‘amal, il y a certains actes qui s’opposent à la foi à tous les niveaux, comme se prosterner devant une idole, dénigrer le Coran, tuer voire offenser un prophète. Quant au hukm bi ghaïr mâ anzala Allah et l’abandon de la prière, ils relèvent du kufr ‘amal non du kufr i’tiqâd. »[10]




70-Ailleurs, il explique : « Tu as évoqué la différence au sujet des bédouins, entre ceux qui autorisent moralement à ne pas appliquer les Lois d’Allah (istihlâl)et ceux qui ne le font pas. Cette tendance est celle qui est en vigueur, et elle est la référence chez les savants. »[11]




71-En commentaire à ce dernier passage, son élève Sulaïmân ibn Sahmân est encore plus éloquent : « C’est-à-dire : celui qui autorise moralement à ne pas appliquer les Lois d’Allah et qui préfèrent la loi du tâghûtà celle d’Allah… celui qui a cette croyance est un mécréant. En revanche, celui qui ne l’autorise pas moralement, qui considère que la loi du tâghûtest complètement fausse, et que la Loi d’Allah et de Son Messager incarne la vérité, n’est pas un mécréant et ne sort pas de l’Islam. »[12]




72-Ismâ’îl ibn Ibrahim el Is’ardî, reprend également quasiment mot pour mot le passage de manhaj e-sunna pour parler de l’istihlâl.[13]




73-Siddîq Hasan Khân évoquait déjà les qawânîn el wadh’iya ; si ses paroles peut être interprétées de plusieurs façons, il n’en demeure pas moins qu’il fait explicitement mention de l’istihlâl, et c’est ce qui nous intéresse ici.[14]




74-Ailleurs, il cautionne l’annale d’ibn ‘Abbâs.[15]




75- Jamâl e-Dîn el Qâsimî restreint le Verset à ceux qui n’appliquent pas la Loi d’Allah en la rejetant et en la reniant.[16]




76-El Âlûsî reprend le discours de Sha’bî disant que le v. 44 (mécréants) fut révélé pour les musulmans, le v. 45 (pervers) pour les chrétiens, et le v. 47 (injustes) pour les Juifs. Apparemment, ce n’est pas l’interprétation que les savants ont retenue, bien qu’il soit possible de lui trouver une bonne orientation.[17]




77-Mohammed Rashîd Ridhâ : « Beaucoup de musulmans ont innové des lois et des règlements, à la manière des générations anciennes. En se tournant vers ces législations, ils ont dû délaisser une partie des Lois qu’Allah leur a révélées. Ceux qui délaissent les Lois que le Coran renferme, sans n’être motivé par la moindre interprétation, mais en étant convaincu par la véracité de leur action, sont concernés par les trois Versets en question, ou ne serait-ce qu’en partie. Cela dépend des cas.




Se détourner (a’radha) de la Loi prévue pour le vol, la diffamation, ou l’adultère, car au lieu de s’y soumettre, on les trouve abjectes ; et dans la mesure où on donne la préférence aux réglementations humaines, cela relève de la mécréance (kâfir) sans le moindre doute.




En revanche, en délaissant les Lois d’Allah pour une autre raison, on devient un injuste (zhâlim), dans la situation où on lèse un ayant droit, ou en manquant d’impartialité et d’équité. Sinon, on est un simple pervers (fâsiq).




Nous voyons en parallèle que beaucoup de musulmans religieux considèrent les juges des tribunaux civils, qui s’inspirent du droit séculier, comme des mécréants. Ces derniers prennent au sens littéral le Verset : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants].[18] Cela implique de vouer à la mécréance le juge qui se réfère au qânûn, les émirs et les sultans, qui eux, ont instauré (ou forgés) ces codes. Bien qu’ils n’aient pas été dictés sous leur connaissance, ils ont reçu leur aval pour être mis en vigueur au niveau du pays. En outre, ce sont eux qui nomment les juges dans le but de les faire appliquer.




Or, aucune grande référence notoire en fighn’a pris ce Verset au sens littéral. Je dirais même que personne ne l’a jamais fait. (sic) »[19]




Cette dernière phrase pose un problème. L’auteur veut certainement dire que même les kharijites ne peuvent pas prendre ce Verset au « premier degré ». Cela imposerait en effet que les petits péchés fassent tout autant sortir de la religion. Ce qu’ils ne disent pas, wa Allah a’lam !




78-Ahmed et Mahmûd Shâkir : contre toute attente, leur discours ne s’adresse pas aux traditionalistes, mais à ceux qui n’appliquent pas la Loi d’Allah en étant motivé par le juhûd, l’istihlâl, et letabdîl.[20] Pour preuve, dans ses commentaires à l’exégèse de Tabarî, Mahmûd considère, ce que ne nous a jamais montré l’adversaire, qu’il rejoint son opinion que nous avons cité précédemment, et qui parle de juhûd, wa Allah a’lam !




À suivre…


















[1]La vache ; 286
[2]Les femmes ; 65
[3]Masâil lakhkhasahâ el imâm que renferme majmû’ el mu-allafât (2/2/88-89).
[4]E-durar e-saniya (1/137).
[5]E-durar e-saniya (1/252).
[6]Voir : tafsîr ibn Kathîr (2/88) en commentaire au v. 50 de la s. el mâida.
[7]Manhaj e-sunna e-nabawiya(5/130). L’ancien Mufti d’Arabie Saoudite, Mohammed ibn Ibrahim utilise également ce passage d’ibn Kathîr dans e-durar e-saniya (16/211-212).
[8]Le repas céleste ; 44
[9]Manhâj e-ta-sîs wa e-taqdîs (p. 70-71).
[10]Voir : usûl wa dhawâbit fî e-takfîr de l’érudit ‘Abd e-Latîf ibn ‘Abd e-Rahmân ibn Hasan.
[11]Voir : ‘uyûn e-rasâil (2/605).
[12]Voir : ‘uyûn e-rasâil (2/603).
[13]Tahdhîr ahl el îmân ‘an el hukm bi ghaïr mâ anzala e-Rahmân (p. 141).
[14]E-dîn el khâlis (3/305, 309).
[15]Naïr el marâm min tafsîr âyât el ahkâm (2/472).
[16]Mahâsin e-ta-wîl (6/1998).
[17]h el ma’ânî (3/146).
[18]Le repas céleste ; 44
[19]Tafsîr el manâr (6/405-406).
[20]Kalima el haqq (p. 88) dans l’article e-sam’ wa e-tâgha.

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ÞÏíã 28 May 2011, 06:39 AM
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D’ibn ‘Abbâs à ibn Bâz

(Partie 6)




79-Mohammed ibn Ibrahim, l’ancien grand Mufti d’Arabie Saoudite : « Allah appelle mécréant celui qui n’applique pas Ses Lois. C’est donc un mécréant dans l’absolu ; soit en faisant du kufr ‘amalîsoit en faisant du kufr i’tiqâdî. L’annale d’ibn ‘Abbâs en exégèse à ce Verset et qui est rapporté par la voie de Tâwûs et d’autres expriment que celui qui n’applique pas les Lois d’Allah est un mécréant, soit en faisant du kufr i’tiqâdî qui fait sortir de la religion soit en faisant du kufr ‘amalî qui ne fait pas sortir de la religion. »[1]




80-Sheïkh e-Sa’dî, en explication à l’annale d’ibn ‘Abbâs, il émet la condition de l’istihlâl pour devenir mécréant.[2]




81-L’Imam Shanqîtî : « Celui qui n’applique pas les Lois d’Allah en étant convaincu qu’il commet un péché et un mal, dans son cas son kufr, son zhulm, et son fisqne font pas sortir de la religion. »[3]




82-Sheïkh el Albânî ramène les paroles d’ibn el Qaïyim qu‘Abd e-Latîf ibn ‘Abd e-Rahmân reprend à son compte, comme nous l’avons vu précédemment. Puis, il fait les éloges de ces paroles.[4]




83-Mieux, il explique que lehukm bi ghaïr mâ anzala Allah peut avoir deux statuts en fonction des cas :

- Celui de grand péché : c’est le kufr mineur ou le kufr dûn kufr.

- Celui d’apostasie : c’est le kufr majeur.[5]




84-Sheïkh ibn Bâz : une question lui fut posée à sur les lois forgées par les hommes. Ce dernier répondit : « … Quant aux lois qui s’opposent à la Législation divine, il n’est pas permis de les forger. Si certaines lois instaurées stipulent qu’aucune peine n’est prévue pour un cas d’adultère ou de consommation d’alcool, celles-ci sont complètement fausses. Dans la situation où le gouverneur l’autorise moralement (istahalla), il devient mécréant étant donné qu’il autorise ce que les textes explicites et le consensus interdisent. Nous pouvons dire la même chose pour tous ceux qui autorisent de manière générale n’importe qu’elle interdiction frappée d’un consensus. »[6]




Dans son épître hukm man darasa el qawânîn el wadh’iya aw tawalla tadrîsihâ, il précise également : « La deuxième catégorie : celui qui étudie le droit (el qawânîn) en vue de l’enseigner ensuite, de l’appliquer, ou d’offrir ses services dans ce domaine. Ce dernier est certes convaincu qu’Allah a interdit d’appliquer d’autres lois que les siennes, mais il se laisse guider par les passions ou l’amour du gain. Nul doute que ceux qui entrent sous cette catégorie sont des pervers. Ils dénotent de la mécréance (kufr), de l’injustice (zhulm), et de la perversité (fisq), mais il s’agit de la petite mécréance, de la petite injustice, et de la petite perversité qui ne font pas sortir du cercle de la religion.




Cette opinion est notoire dans les milieux savants. C’est celle qui fut adoptée par ibn ‘Abbâs, Tâwûs, ‘Atâ, Mujâhid, et un certain nombre de savants des nouvelles et des anciennes générations, comme l’évoquent leHâfizhibn Kathîr, el Baghawî, el Qurtubî, etc. ibn el Qaïyim a un discours qui va dans ce sens dans son kitâb e-salât, et Sheïkh‘Abd e-Lâtif ibn ‘Abd e-Rahmân ibn Hasan – qu’Allah lui fasse miséricorde – a consacré une risâla intéressante sur le sujet. Celle-ci est imprimée dans le troisième volume du premier recueil de majmû’ e-rasâil. »[7]




85-En réponse à la question qu’on lui posa sur le sens du v. 44 de la s. el mâida, il affirma : « Il faut le prendre dans le sens où la personne considère légitime de ne pas appliquer les lois d’Allah (Istihlâl), selon la plus probable des opinions. Sinon, comme l’a dit ibn ‘Abbâs, c’est de la mécréance sans n’être de la mécréance. Sinon, en principe [sont eux les mécréants].[8]




Le verset est descendu à l’attention des personnes qui autorisent moralement à ne pas appliquer les lois d’Allah sur terre. Le verset concerne les mécréants qui n’appliquent pas les lois d’Allah en autorisant la viande morte et en établissant d’autres lois de ce genre. Par contre, si Zaïd ou ‘Amr est motivé dans son initiative par des dessous-de-table, doit-on parler de mécréance ? on ne peut dire qu’il devient apostat pour cette raison ? Si un juge condamne Zaïd injustement à mort pour des raisons personnelles, cela ne le fait pas sortir de l’Islam




Que ce soit le pervers (fâsiq), l’injuste (zhâlim), ou le mécréant (kâfir), le statut concerne l’individu qui autorise moralement la chose, ou qui estime que les lois d’Allah ne conviennent pas (à notre époque), ou encore que d’autres formes de loi sont prépondérantes aux Siennes. En fait, il faut prendre le verset dans le sens où la personne condamnée d’apostasie autorise moralement à faire la chose, ou pire si elle considère que la loi à laquelle elle se soumet est meilleure que celle d’Allah. Par contre, si elle ne soumet pas aux Lois d’Allah en étant motivée par ses passions, elle est simplement considérée comme désobéissante au même titre que la personne adultère qui n’autorise pas moralement son acte ou celle qui désobéis à ses parents en raison de ses mauvais penchants ; dans ce cas, elle est simplement considéré désobéissante. Or, si elle estime qu’il est moralement toléré de faire l’adultère, ou de désobéir aux parents, dans ce cas précis, elle est mécréante. Ainsi, on s’épargne de la pensée kharijiteet on se distingue dès lors de la pensée kharijite. Sinon, sinon on sombre dans les mêmes erreurs que les kharijites, c’est ce genre de confusion qui a régné dans l’esprit des kharijites, à vouloir ainsi généraliser. »[9]




86-Cette tendance est corroborée par plusieurs fatwas de lalajna dâima.[10]




87-Sheïkh el ‘Uthaïmîn explique que nul doute que les Versets en questions donnent trois statuts : les savants divergent sur la façon de savoir si ces statuts concernent une seule personne ou bien trois personnes différentes. Ensuite, il souligne que les cas varient en fonction des intentions de chacun ; en faisant la distinction entre ceux qui acceptent la Loi d’Allah et ceux qui ne l’acceptent pas. Le statut de mécréant (kâfir) s’appliquant au deuxième.




Pour le premier, il est soit motivé par un esprit tyrannique (celui-ci est un zhâlim), soit par ses mauvais penchants (celui-ci est un fâsiq). Ensuite, il s’inspire de l’annale d’ibn ‘Abbâs pour dire qu’il s’agit dans le Verset en question du… kufr dûn kufr.[11]




88-« En ce qui concerne le hukm bi ghaïr ma anzala Allah, le Coran nous apprend qu’il se partage entre la mécréance, l’injustice, et la perversité ; c’est en fonction des raisons qui l’ont motivées ; l’individu qui n’applique pas la Loi d’Allah en étant motivé par ses passions, tout en sachant qu’elle incarne la vérité, il ne devient pas mécréant, mais il vacille entre le statut d’injuste et de pervers.

Cependant, s’il légifère une loi qu’il impose à toute la nation, en pensant qu’il y a un intérêt à le faire, comme le lui ont murmuré les mauvais conseillers, il ne devient pas mécréant non plus dans pareil cas ; bon nombre de gouverneurs, en effet, sont ignorants dans la religion, et, il faut ajouter à cela, qu’ils sont entourés de personnes qui ne connaissent pas mieux la religion, mais, comme ils voient en eux, une grand érudition, ils font confiance à leurs appréciations.

Il peut connaitre la Loi d’Allah dans un domaine particulier. Malgré cela, il fait régner et appliquer une autre loi qui fait autorité au niveau de tous le pays (dustûr), tout en reconnaissant qu’il est injuste, et que la vérité est du côté du Coran et de la sunna ; dans ce cas, nous ne pouvons pas le kaffar.

En revanche, nous faisons le takfîrde celui qui voit que la loi qu’il applique vaut mieux pour les hommes que celle d’Allah ; la raison, c’est qu’il dément les Versets : [Allah n’est-il pas le meilleur des juges ?][12] ; [Est-ce la loi païenne qu’ils veulent ? Y a-t-il une meilleure loi que celle d’Allah, pour les gens qui sont convaincus ?][13] »[14]




89-« … ainsi, selon l’interprétation que nous avons faite du Verset en question, nous estimons que le hukm bi ghaïr ma anzala Allahne fait pas sortir de l’Islam, mais qu’il relève du kufr el ‘amalî. Un tel gouverneur sort en effet du droit chemin. Il n’y a pas de différence en cela, entre celui qui s’inspire des lois instaurées par d’autres et qu’il applique à son pays, et celui qui forge une législation. »




90-Sheikh el ‘Uthaïmîn est très sévère sur la question de kaffar les gouverneurs au premier abord, dans la mesure où ces derniers n’affichent pas ouvertement qu’ils autorisent moralement l’usure ou autre. La plupart du temps, ils sont ignorants et sont influencés par un mauvais entourage, et parfois même malheureusement par des mauvais savants.[15]




91-« l’istihlâl : c’est croire qu’une chose interdite par Allah soit autorisée… quant à l’istihlâl des actes, il faut regarder : par exemple, quelqu’un qui pratique l’usure et qui récidive, il n’est pas considéré mécréant s’il n’est pas convaincu que son acte est licite, étant donné qu’il ne l’a pas autorisé moralement. »[16]




92-Il suffit pour reprendre les termes de Sheïkh el ‘Uthaïmîn que des grandes références comme ibn Taïmiya[17] et son élève ibn el Qaïyim[18] aient corroboré le principe du kufr dûn kufr, qui n’est, rappelons-le, pas propre au hukm bi ghaïr mâ anzala Allah, mais qui s’étale sur de nombreux points de la religion, comme l’a développé en détail ibn el Qaïyim, mais aussi l’Imam ‘Abd e-Lâtif ibn ‘Abd e-Rahmân ibn Hasan.[19]




93-Sheïkh‘Abd el Muhsin el ‘Abbâd.[20]




94-Sheïkh Ahmed e-Najmî, qui n’a pas manqué d’évoquer que la question est sujette à divergence.[21]




À suivre…

















[1]tahkîm el qawânîn (p. 15).
[2]Taïsîr el Karîm e-Rahmân (2/296-297).
[3]Adhwâ el bayân (2/103).
[4]Voir : silsilat el ahâdîth e-sahîha (7/134).
[5]El ‘aqîda e-Tahâwîya sharh wa ta’lîq (p. 40-41).
[6]Majmû’ el fatâwâ wa el maqâlât (7/119).
[7]Majmû’ el fatâwâ wa el maqâlât (2/326).
[8]Le repas céleste ; 44
[9]Voir : Madârik e-Nazh fî e-Siyâsa de Sheïkh ‘Abd el Mâlik Ramadhânî.
[10]Voir : fatâwâ e-lajna e-dâima (n° 5226, 5741, 6310).
[11]Voir : mawqif el mamlaka el ‘arabiya e-su’ûdiya min el irhâb (2/595-597) de Sulaïmân Abâ el Khaïr.
[12]Le figuier ; 8
[13]Le repas céleste ; 50
[14]D’après la cassette ayant pour titre : e-tahrîr fî mas-ala e-takfîr.
[15]sharh qawâ’id el muthlâ.
[16]Voir : el bâb el maftûh (3/97).
[17]Voir notamment majmû’ el fatâwâ (7/312).
[18]Voir : voir madârij e-sâlikîn (1/336) et e-salat wa hukm târikuha (p. 72).
[19]Voir : lettre à Mukhlif.
[20]Voir : dars sharh sunan Abî Dâwûd du 16/11/1420 h.
[21]Dont voici l’audio : http://z-salafi.com/zsalafi/zsalafi-...=23&idFatwa=81

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  #9  
ÞÏíã 29 May 2011, 06:33 AM
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La cerise sur le gateau







D’ibn ‘Abbâs à ibn Bâz

(Partie 7)




95-Sheïkh el Fawzân : « Le Verset condamne à la mécréance l’auteur d’une telle initiative. Cela concerne celui qui n’applique pas sciemment les Lois d’Allah, et qui instaure des tribunaux civils pour régler les litiges entre les citoyens. Le but, étant de supprimer la sharî’aet de la confiner aux affaires d’État civil. Quant aux litiges qui opposent les citoyens, ils sont soulevés à des tribunaux civils. L’auteur d’une telle initiative est un kâfir.




Nous pouvons relever deux exceptions dans ce domaine :




Premièrement : celui qui n’applique pas les Lois d’Allah en raison d’une erreur d’interprétation, après avoir fourni un effort pour parvenir à la vérité. Dans la mesure où il est apte à fournir des efforts d’interprétation, il est récompensé pour son effort, et pardonné pour son erreur.

Deuxièmement : celui qui n’applique pas les Lois d’Allah, et qui a conscience de désobéir à Allah. Cependant, il est motivé soit par les passions soit par certaines ambitions financières soit par des gratifications illicites. Au même moment, il reste convaincu qu’il incombe de suivre les Lois d’Allah et qu’il est dans l’erreur. Le cas échéant, c’est un simple pécheur auteur d’un grand péché. »[1]




96-« Gouverner par une autre législation que celle d’Allah est un acte d’apostasie dans la mesure où l’on pense que c’est autorisé, ou qu’il est autorisé de choisir entre la législation divine et les législations humaines (tant que les litiges des citoyens sont réglés selon certains ; ce but est indifféremment atteint avec n’importe quelle législation ; on peut adopter celle d’Allah ou celle des hommes, cela revient au même).




Nous disons : gloire à Allah ! Peut-on mettre sur un même pied d’égalité la législation divine et celle des taghût ?Appliquer les lois d’Allah (U) sur terre est un acte d’adoration. Il ne s’agit pas simplement de régler les différends, mais, avant tout, d’adorer le Très-Haut à travers l’application de Ses Lois. Ainsi, se soumettre à un autre législateur, c’est une forme de shirk au niveau de l’obéissance et celui de la législation. Que disent les Versets ? [ou bien ont-ils des associés qui leur légifèrent de la religion des lois pour lesquels Allah n’a descendu aucune autorité],[2] [Si vous leur obéissez, vous deviendrez des païens],[3] [Ils ont pris leurs prêtres et leurs moines pour des maitres en dehors d’Allah, ainsi que le Messie fils de Mariam]jusqu’à : [Gloire à Lui, qui est au-dessus de ce qu’ils Lui associent].[4] Ceux-ci disent que c’est du shirk. Cela concerne celui qui met sur le même pied d’égalité la Loi d’Allah et celle des taghût.




En sachant, qu’un taghût correspond à toute loi qui n’est pas d’inspiration divine. Cela concerne aussi bien les coutumes bédouines que les législations non-musulmanes (française, anglaise, etc.). Le terme taghût englobe toutes ces lois à la fois. Dans ce registre, nous avons les décisions des sorciers. Prétendre qu’elles sont égales à celle d’Allah, relève de la mécréance. Pire, c’est de prétendre que les lois révélées par Allah sont moins bien que celles forgées par les hommes, sous prétexte que la religion musulmane ne convient pas à notre époque et qu’elle est dépassée ; la conjoncture moderne réclamant de se tourner vers les législations humaines et de suivre son époque. Nos tribunaux doivent se conformer à la tendance actuelle pensent-ils, mieux adaptée à nos besoins nouveaux que la Législation divine. Cette forme de mécréance est pire que de simplement mettre sur le même pied d’égalité la Loi d’Allah et celle des hommes.




En revanche, celui qui n’applique pas les Lois d’Allah, soit parce qu’il ne les connait pas, soit parce qu’il se soumet à ses passions, bien qu’au même moment il reconnaisse que la Loi d’Allah incarne la vérité et que son application nous est imposée, il commet un grand péché. C’est de la mécréance sans n’être de la mécréance (kufr dûn kufr). »[5]




97-Sheïkh e-Luhaïdân nous donne la définition suivante de l’istihlâl : « L’istihlâl provient des actes du cœur. »[6]




98-Ailleurs, on lui posa la question suivante : « Quel est le critère à prendre en considération pour juger celui qui n’applique pas les Lois d’Allah ? À quel moment peut-on dire qu’il est mécréant ; est-ce dans la situation où il ne les applique pas complètement, ou bien s’il ne les applique pas ne serait-ce qu’une seule fois ? »




Voici quelle fut sa réponse : « Il existe deux sortes de mécréance : l’une faisant sortir de la religion et l’autre dont la gravité est moindre. Il est établi chez les savants parmi les Compagnons et leurs successeurs qu’il existe plusieurs sortes de mécréance. C’est la raison pour laquelle, le Prophète(r) a considéré que d’être fier de sa lignée, ou de taxer les musulmans de mécréants était un acte de mécréance. Ne pas appliquer les Lois d’Allah entre dans ce registre. Néanmoins, un désobéissant peut être motivé par la croyance qu’il ne convient pas à notre époque de se tourner vers la Législation divine pour régler les affaires civiles, ou que les lois humaines sont meilleures que celles d’Allah et de Son Messager. Nul doute que dans ce cas, il devient un apostat.




Ainsi, quand le Prophète(r)dit : « Ne redevenez pas des mécréants après moi en vous tranchant la gorge les uns et les autres. »[7]Il ne veut pas dire qu’auquel cas ils ne seraient plus musulmans. Sinon, cela signifierait qu’ils seraient voués à l’Enfer éternel, et qu’ils n’auraient pas le droit à l’héritage ni de rester avec leurs conjoints. »[8]




99-Sheïkh Sâlih Âl e-Sheïkh a des paroles qui vont dans ce sens, dans son explication du kitâb e-tawhid, dans un chapitre qui vient juste avant celui que nos adversaires se targuent de prendre à leur compte.




100-« Parmi les tâghût,nous avons les gouverneurs tyrans qui changent (mughaïyr) les Lois d’Allah (Y)… Le gouverneur d’un pays impose par exemple d’effacer du Coran le Verset sur l’intérêt, en changeant ainsi la Loi d’Allah, ou d’enlever l’interdiction de commettre l’adultère que dénotent certains hadîth (…) Il faut bien faire attention au terme « changer » qui est ici synonyme d’abroger une Loi du Coran. Ce cas est différent de celui qui reconnait telle loi, mais qui en applique une autre. Il ne s’agit pas dans ce cas de mughaïyr. Il ne prétend pas abrogé une Loi d’Allah, mais, il se donne des prétextes comme le contexte actuel qui rend l’application de cette loi difficile, etc. Il peut être excusable comme il peut ne pas l’être, c’est en fonction des cas. »




101- Safar el Hawâlî, un détracteur acharné des grands traditionalistes contemporains : « … Cependant, si le terme « kufr » lui-même est utilisé dans les hadîth, sans vouloir parler du grand kufr, comme dans le hadîth : « Offenser un croyant relève de la perversion, et le tuer relève de la mécréance. »[9] ; Que dire alors des termes « fisq » et « dhalâl » qui représentent une moins grande menace que le terme « kufr » ? Pourquoi alors faire une différence entre les textes du Coran et de la sunna. Les anciens (y)ont pourtant expliqué le Verset : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants].[10] Il s’agit du kufr dûn kufrou du kufr qui ne fait pas sortir de la religion.




Dans son livre, e-salât wa hukm târikihâ, ibn el Qaïyim affirme : « Cette opinion est celle de tous les Compagnonssans exception. »Celle-ci est rapportée selon ibn ‘Abbâs parmi les Compagnons, ‘Atâ, Tâwûs parmi les tâbi’îns, Abû ‘Ubaïd, l’Imam Ahmed parmi les successeurs des tâbi’îns. Elle est également rapportée par el Bukhârî dans son sahîh, et d’autres grandes références et une multitude de grands savants que Seul Allah (I)peut dénombrer. »[11]




Anecdote




Un jour, un homme parmi les kharijites entra chez el Ma-mûn qui l’interrogea : « Qu’est-ce qui t’a poussé à t’opposer à nous ?

- Un Verset dans le Livre d’Allah.

- Lequel ?

- [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants].[12]

- Es-tu sûr qu’il fut révélé ?

- Oui.

- Quelle est ta preuve ?

- Le consensus de la communauté.

- Hé bien, si tu acceptes le consensus sur sa révélation, alors accepte-le sur son interprétation.

- Tu as raison ! E-salâm ‘alaïkaô Prince des croyants ! »[13]










Conclusion :




Qui de mieux pour nous faire cet honneur que le grand ibn Bâz à qui on posa la question suivante : « Est-il vrai que Mohammed ibn Ibrahim voyaient le takfirdes hukkâms, sans faire de détails ?

- Il voyait le takfîr de tous ceux qui autorisaient moralement à ne pas appliquer la Loi d’Allah. ils sont en effet des mécréants. Cette opinion est celle de tous les savants sans exception et disant que ceux qui autorisaient moralement à ne pas appliquer la Loi d’Allah sont des mécréants, et qui le font en étant motivés par les passions ou pour toute autre raison, sans l’autoriser moralement, dans ce cas, il s’agit du kufr dûn kufr. »[14]







Wa Allah a’lam !















[1]Voir : sharh ma’na e-tâghût de Sheïkh el Fawzân.
[2]La concertation ; 21
[3]Le bétail ; 121
[4]Le repentir ; 31
[5]Voir : sharh nawâqidh el islâm de Sheïkh el Fawzân.
[6]El ‘alâqa baïna el hâkim wa el mahkûm.
[7]Rapporté par el Bukhârî (121) et Muslim (65), selon Jarîr el Bajarî (t).
[8]Voir : dhawâbit e-takfîr dans le cadre de la série de conférences sur l’irhâb.
[9]Rapporté par el Bukhârî et Muslim.
[10]Le repas céleste ; 44
[11]manhaj el ashâ’ira fî el ‘aqîda(p. 74-75).
[12]Le repas céleste ; 44
[13]Rapporté par el Khatîb el Baghdâdî dans târîgh Baghdâd (10/186).
[14]Majmû’ el fatâwâ wa el maqâlât (28/271).

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  #10  
ÞÏíã 29 May 2011, 08:23 AM
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Eclaircissement !

Quand je dis :

Sheïkh Sâlih Âl e-Sheïkh a des paroles qui vont dans ce sens, dans son explication du kitâb e-tawhid, dans un chapitre qui vient juste avant celui que nos adversaires se targuent de prendre à leur compte.

Je fais allusion au passage suivant :



En explication au Verset : [Ils ont pris leurs prêtres et leurs moines pour des maitres en dehors d’Allah],[1] ibn Taïmiya explique qu’il existe deux sortes d’obéissance aveugle. Pour la première, il s’agit de les suivre dans le tabdîl. Autrement dit, les suivre dans la croyance que telle interdiction est autorisée ou que telle autorisation est interdite, ce qui est une forme… d’istihlâl. Pour l’autre, il s’agit de les suivre par désobéissance envers Allah, tout en étant convaincu qu’ils enfreignent Ses Lois.[2]



[1]Le repentir ; 31
[2]Voir : majmû’ el fatâwâ (7/70).


C'est donc un oubli de ma part de ne pas l'avoir précisé, wa Allah el musta'en !


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