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ÅÖÇÝÉ ÑÏ
 
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  #1  
ÞÏíã 04 Jun 2011, 02:31 PM
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ÇÝÊÑÇÖí Le kharijisme





Le kharijisme
(Partie 1)


Sahl e-Tusturî : « Cette nation se divise en soixante-treize sectes ; soixante-douze d’entre elles sont vouées à la perdition, toutes haïssent le sultan ; la secte sauvée est la seule qui est avec le sultan. » [Voir : qût el qulûb (2/242) d’abû Tâlib el Makkî.]


Louange à Allah le Seigneur de l’Univers ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !


[Quand la vérité est venue, le faux fut anéanti ; le faux devait s’anéantir].[1] [Nous lançons la vérité contre le faux afin qu’elle le transperce, et le voici anéanti].[2]


Kharijiteavec les prédicateurs et murjites avec les gouverneurs ?


Que disent les textes et les anciens sur les Kharijites ?


(Quiconque se détourne du Messager après avoir connu la bonne voie, en voulant suivre un chemin différent de celui des croyants, Nous lui ferons subir les fruits de son abandon, et allons lui assigner la Géhenne et quelle bien vilaine destinée est-elle !)[Les femmes ; 115].


Dhû el Khuwaïsira interpella le meilleur des hommes (r) en ces termes en ces termes : « Sois juste ! Tu n’as pas été juste.
- Malheur à toi, lui lança-t-il, qui peut se vanter d’être juste si je ne le suis pas. »


Après le départ de cet individu, le Messager (r) prévint : « Il y aura dans la postérité de cet homme, des gens devant la prière desquels vous aurez honte, et devant l’adoration desquels vous aurez honte. Mais, ils sortiront plus vite de la religion que la flèche transperce sa proie. Où que vous les trouviez, tuez-les. »[3]


•Selon une version : « Ce partage ne fut pas motivé pour le Visage d’Allah. »[4]


•Une version précise : « Si je parvenais à leur époque, je les exterminerais comme le peuple de ‘Âd. »


•Selon un hadîth : « Toutes les fois qu’ils montrent une corne, on la leur coupe. »[5]
•Selon une version : « Toutes les fois qu’ils montrent une corne, on la leur coupe. Cela se reproduira plus de vingt fois jusqu’à ce que l’Antéchrist sorte au milieu d’eux. »[6]


•Un autre hadîth nous les décrit ainsi : « Ils tuent les adeptes de l’Islam et épargnent les païens. »[7]


•Selon Abû Umâma : « … Chiens de l’Enfer ! Chiens de l’Enfer ! Chiens de l’Enfer ! Ils sont les pires des hommes qu’on tue sous la voûte céleste… Heureux sont ceux qui les tuent ou qui se font tuer par eux ! »[8]


•D’après el Bukhârî et Muslim en effet, selon ‘Ali (r), j’ai entendu dire le Messager d’Allah (r) : « À la fin des temps, il y aura des hommes qui seront jeunes en âge et faibles d’esprit. Ils auront les meilleures paroles qui puissent être, mais leur foi ne dépassera pas leur gosier et ils sortiront de la religion comme la flèche transperce sa proie. Combattez-les où qu’ils soient, car il y aura une récompense le Jour de la Résurrection pour celui qui les aura combattus. »[9]


•Selon Hudhaïfa (t) : « Les gens interrogeaient le Prophète (r)sur le bien, tandis que moi, je le questionnais sur le mal pour éviter qu’il m’atteigne. Je lui demandai : Messager d’Allah, nous étions dans le paganisme et le mal avant qu’Allah nous ramène le bien. Mais est-ce qu’après ce bien, il y aura un mal ?
- Oui, me répondit-il.
- Est-ce qu’après ce mal, le bien reviendra à nouveau ?
- Oui, mais il y aura de la fumée.
- Quelle sera cette fumée ?
- Des gens qui suivront une autre tradition que la mienne, et une autre voie que la mienne. Ils feront des choses que vous apprécierez en d’autres que vous apprécierez moins.
- Après le retour de ce bien, est-ce que le mal reviendra ?
- Oui, des troubles aveugles ! des prêcheurs aux portes de la Géhenne ; ils y propulseront ceux qui répondront à leur appel.
- Messager d’Allah ! Décris-les-moi.
- Ils feront parties des nôtres et parleront notre langue.
- Que m’ordonnes-tu de faire si je parviens à cette époque ?
- Reste avec le groupe et son imam.
- Et s’il n’y a ni groupe ni imam ?
- Écarte-toi de tous les groupes existants, lui répondit-il, même si tu devais t’agripper à la racine d’un arbre, et rester ainsi jusqu’à la mort. »[10]


•Une version d’Abû Dâwûd ajoute : « Après cela, qu’est-ce qu’il y aura ?
- L’antéchrist qui aura avec lui un fleuve et un feu ; celui qui plongera dans son feu aura sa récompense et ses fautes pardonnées, mais celui qui plongera dans son fleuve aura ses fautes sur son compte, et sa récompense effacée.
- Et après cela, qu’est-ce qu’il y aura ?
- Après cela, il y a aura la fin du monde. »[11]


•« Lorsque l’épée sera brandie contre eux, elle ne sera plus rengainée jusqu’à la fin des temps. »[12]


•« La main d’Allah est sur le groupe, celui qui s’en sépare, c’est pour aller en Enfer. »[13]


•Le Prophète (r) a dit : « Le sang du musulman est sacré, sauf dans trois cas : l’homme marié adultère, le meurtrier, et celui laisse sa religion et qui s’écarte de la communauté. »[14]


•« Celui qui va à l’encontre du groupe délie l’Islam de son cou. »[15]


•D’après e-sahîh : « Celui qui meurt en s’étant écarté du groupe d’un empan connaitra une mort païenne. »[16]


•« Ils sont jeunes et simples d’esprit. »[17]


•D’après e-Dârimî, selon el Hakam ibn el Mubârak, selon ‘Amr ibn Yahyâ, j’ai entendu dire mon père des paroles qu’il a prise de son père : nous avions l’habitude de nous assoir devant la porte d’ibn Mas’ûd (t) avant la prière du ghadât.Dès qu’il sortait, nous l’accompagnions à la mosquée. Un jour, Abû Mûsâ el Ash’arî (t) vint nous voir pour nous demander : « Est-ce qu’Abû ‘Abd e-Rahmân est sorti ?
- Non, lui avions-nous répondu ? »
Il s’assit alors avec nous jusqu’au moment où il fit son apparition. Nous nous levâmes ensemble et nous prîmes la direction de la mosquée. En cours de route, Abû Mûsâ prit la parole pour dire : « Abû ‘Abd e-Rahmân ! Je viens de voir un peu plus tôt à la mosquée une chose qui m’a paru étrange, mais qu’Allah soit loué, qui n’était que du bien.
- Et qu’est-ce que tu as vu ?
- Si tu restes en vie, tu le verras toi-même. »
Puis, il expliqua : « J’ai vu dans la mosquée plusieurs groupes assis en attente de la prière. À la tête de chaque groupe, il y avait un homme qui donnait des instructions à ses membres ayant tous des pierres à la main. « Dites cent fois Allah akbar ! lançait-il. » Ils s’exécutaient, puis il disait : «« Dites cent fois lâ ilâh illâ Allah ! » Ils s’exécutaient, puis, il disait : « Dites cent fois subhâna Allah ! »
- Que leur as-tu dit, demanda ibn Mas’ûd ?
- Rien du tout ! J’ai préféré attendre tes instructions ou d’avoir ton avis.
- Tu aurais pu leur dire de compter leurs péchés, en leur garantissant qu’aucune de leurs récompenses ne sera négligée. »


Puis, il continua sa route, et nous en fîmes de même. En entrant, il rejoignit l’un de ces groupes devant lequel il s’arrêta, avant de lancer : « Qu’est-ce que vous êtes en train de faire devant mes yeux ?
- Abû ‘Abd e-Rahmân ! Nous comptons avec nos pierres nos takbîr(dire Allah akbar ndt.), tahlîl(dire lâ ilâh illâ Allah ndt.), et nos tash (dire subhâna Allah ndt.) !
- Comptez plutôt vos péchés, et moi, je vous garantis qu’aucune de vos récompenses ne sera négligée. Malheur à vous, vous la nation de Mohammed ! Comment pouvez-vous courir aussi vite à la perdition ? Les Compagnons de votre Prophète (r)sont encore nombreux, ses habits n’ont pas encore été usés, et ses couverts n’ont pas encore été cassés. Par Celui qui détient mon âme dans Sa Main ! Soit, votre religion est meilleure que celle de Mohammed, soit vous êtes en train d’ouvrir une porte à l’égarement !
- Abû ‘Abd e-Rahmân ! Nous ne voulions faire que du bien.
- Combien de gens veulent-ils faire le bien sans n’y parvenir ! Le Messager d’Allah nous a rapporté : « Le Coran ne dépassera pas le gosier de certains gens qui le liront » Par Allah ! Je me demande si la plupart d’entre eux ne seront pas des vôtres. »
Puis, il se détourna d’eux. ‘Amr ibn Salima a dit : « J’ai vu la plupart d’entre eux brandir leur épée contre nous à la bataille de Nahrawândans les rangs des kharijites. »[18]


À suivre…








[1]Le voyage nocturne ; 81
[2]Les prophètes ; 18
[3]Rapporté par el Bukhârî (5057) et Muslim (1066), selon ‘Alî ibn Abî Tâlib (t).
[4]Rapporté par el Bukhârî (3150) et Muslim (1062), selon ibn Mas’ûd (t).
[5]Rapporté par ibn Mâja (174), selon ‘Abd Allah ibn ‘Omar – qu’Allah les agréé son père et lui –.
[6]Rapporté par ibn Mâja (174), selon ‘Abd Allah ibn ‘Omar – qu’Allah les agréé son père et lui – ; Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans sahîh sunan ibn Mâja (144).
[7]Rapporté par el Bukhârî (3344) et Muslim (1064), selon Abû Sa’îd el Khudrî (t).
[8]Rapporté par e-Tirmidhî (3000), et el Âjjurî à qui revient l’énoncé ; Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans sahîh sunan e-Tirmidhî (2398).
[9]Sahîh el Bukhârî (2930), et Muslim (1066).
[10]Rapporté par el Bukhârî (3606), Muslim (1847) ; l’expression « des troubles aveugles » ne se trouve pas dans ses deux recueils, mais dans le musnad d’Ahmed (23282).
[11]Rapporté par Abû Dâwûd (4244) et Ahmed dans el musnad (23429), selon Hudhaïfa ibn el Yamân (t).
[12]Rapporté par Ahmed (5/278), selon Thawbân (t).
[13]Rapporté par el Hâkim dans el mustadrak (1/115), selon ‘Abd Allah ibn ‘Omar – qu’Allah les agrée son père et lui –.
[14]Rapporté par el Bukhârî (6878) et Muslim (1676), selon ‘Abd Allah ibn Mas’ûd (t).
[15]Rapporté par Abû Dâwûd (4758) ; il compte parmi les compléments d’Abd Allah le fils d’Ahmed dans le musnad de son père (21570), selon Abû Dharr (t).
[16]Rapporté par el Bukhârî (7054) et Muslim (1849), selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agrée son père et lui –.
[17]Extrait du hadîth d’Alî dont nous avons évoqué précédemment les références.
[18]Rapporté par e-Dârimî dans son recueil e-sunan (210).
ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #2  
ÞÏíã 05 Jun 2011, 06:40 AM
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Le kharijisme

(Partie 2)




•Ibn Wadhdhâh cite également selon Ayyûb : « Il y avait un homme chez nous qui délaissa sa mauvaise opinion. Je me rendis chez Mohammed ibn Sirîn pour lui dire : « Est-ce que tu penses qu’un tel a renoncé à son opinion ?

Il faut plutôt regarder sa nouvelle opinion,répondit-il, car à leur fin de parcours, ils sont pires qu’à leur début : Ils sortiront de la religion sans ne plus jamais y revenir. »[1]




• Selon Mohammed ibn Wadhdhâh, ce dernier entrait dans la mosquée et se tenait devant les assemblées pour dire, etc. ibn Wadhdhâh a dit : selon ibn ‘Uyaïna, selon Mujâlid, selon e-Sha’bî, selon Masrûq, ‘Abd Allah – en parlant d’ibn Mas’ûd – a dit : « Chaque année est pire que la précédente ; je ne dis pas qu’il y pleut moins, qu’elle est moins fertile, ou que le nouvel émir est moins bien que le précédent. Je parle du départ de vos savants et de votre élite. Puis, après leur départ, des nouvelles générations, qui mesurent les choses selon leurs propres pensées, les succèderont. C’est alors que l’Islam se détériorera et s’effritera. »[2]




•Ibn ‘Abbâs dépeint le profil des kharijites en ces termes : « Ils donnent foi aux Versets formels, mais les Versets ambigus les égarent. » Puis, il récita : [personne ne connait leur interprétation en dehors d’Allah. Ainsi que les savants érudits qui disent : nous y donnons foi, tout vient de Notre Seigneur].[3]




• D’après ibn Wahb, selon Bukaïr, ce dernier demanda à Nâfi’ : « Quelle est l’opinion d’ibn ‘Omar sur les Harûrites ?

- Pour lui, ils sont les pires des hommes,répondit-il, car ils utilisent contre les musulmans des Versets qui furent révélés sur les mécréants. »




Très content de cette réponse, Sa’îd ibn Jubaïr fit le commentaire suivant : « Parmi les Versets ambigus que les harûritesutilisent, nous avons : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants][4] ; un Verset auquel ils font joindre : [Après cela, les mécréants lui donnent des égaux].[5] Dès qu’ils voient que l’Imam ne gouverne pas avec justice, ils prétendent qu’il devient mécréant. Or, étant donné que la mécréance consiste à donner des égaux au Seigneur, cela revient à commettre l’association. Ainsi, à leurs yeux, les membres de cette communauté sont des païens.

C’est alors qu’ils – les harûrites– s’insurgent et répandent le meurtre, comme nous avons pu le voir, en raison de l’interprétation erronée qu’ils font de ce Verset. »[6]




Selon Abû Umâma, comme le relate Shâtibî,[7] les kharijites sont notamment concernés par le Verset : [Quant à ceux qui ont les cœurs égarés, ils s’attachent aux Versets ambigus en vue de semer la discorde et de les interpréter à leur façon ; mais personne ne connait leur interprétation en dehors d’Allah. Ainsi que les savants érudits qui disent : nous y donnons foi, tout vient de Notre Seigneur].[8]




•Bon nombre d’entre eux comptaient dans l’armée d’Alî (t) à la bataille de Siffîn. Lorsque le dernier khalife et Mu’âwiya (t) s’en remirent à l’arbitrage d’un tiers au mois de ramadhan de l’année 37 de l’Hégire, mais les Kharijites s’opposèrent à ce règlement. Dès lors, ils blâmèrent à outrance le gendre du Prophète (r) en lui lançant : « Tu as pris des hommes pour juger à partir du Livre d’Allah alors qu’il n’y a d’autre Juge que Lui. » Puis, ils « l’excommunièrent » explicitement.[9]




•C’est cet argument que le mujrim ’Abd e-Rahmân ibn Muljim prit à son compte avant d’assassiner le troisième khalife qui prononça sa phrase célèbre avant de mourir ; une phrase qui deviendra une règle en or chez les savants : « C’est prêcher le vrai pour faire passer le faux. »[10]




•Après la bataille de Siffîn, douze milles insurgés se séparèrent de l’armée d‘Alî (t) pour se réfugier dans la montagne de Harûrâ ; c’est ainsi qu’ils furent nommés Harûrites. Le gendre du Prophète (r) envoya ibn ‘Abbâs (t) en vue de parlementer avec eux. La moitié d’entre eux revinrent à la raison, mais ceux qui restèrent pillèrent les troupeaux et s’attaquaient impunément au sang des innocents. Ils assassinèrent ‘Abd Allah ibn Khabbâb ibn el Aratt, ils entrèrent ensuite dans sa maison pour tuer son fils et sa mère qui était sa servante. Selon certaines versions, ils lui ouvrirent le ventre alors qu’elle était enceinte. Puis, ils firent campement à Nahrawân où ‘Alî les rejoignit à la tête d’un détachement de quatre mille hommes. Une fois sur place, il dépêcha quelqu’un pour leur réclamer de lui livrer le meurtrier de ‘Abd Allah ibn Khabbâb, mais ils répondirent que toute leur bande était responsable de son crime. Dès lors, ‘Alî déclencha l’assaut et les passa tous au fil de l’épée à l’exception de neuf survivants qui réussirent à s’échapper. Sept soldats de l’armée de ‘Alî – ou neuf selon d’autres annales – trouvèrent la mort au combat.[11]




Après la bataille, ‘Alî marcha au milieu des cadavres contre lesquels il s’écria : « Malheur à vous ! Ceux qui vous ont leurré sont à l’origine de votre malheur !

- Ô Prince des croyants ! Mais qui donc les ont-ils leurrés ainsi ?

- C’est Satan et leurs mauvais penchants ; ils les ont abusés par de vains espoirs, ils leur ont embelli la faute, et ils leur ont promis qu’ils seront les vainqueurs. »[12]




• Il chercha dans les cadavres la dépouille du kharijite auquel le hadîth authentique faisait mention, et qui fut rapporté par e-sahîh de Muslim, et d’autres recueils parmi les auteurs des sunan. Lorsqu’il le trouva, il ressentit une joie immense. Il se prosterna même par reconnaissance envers Allah, Lui qui lui avait permis de réaliser cette prophétie. Puis, il déclara : « Si les combattants qui matèrent ces rebelles savaient quelles récompenses Mohammed a promises pour ceux qui y participaient, ils s’arrêteraient de faire de bonnes œuvres. » Pourtant, ils étaient connus pour être les plus fervents dans l’adoration (prière, jeûne, etc.).[13]




•Ibn Abî Tâlib avait demandé qu’on fouille le champ de bataille à la recherche d’un manchot.Comme personne ne le localisa, il se mit lui-même à l’œuvre. Quand il mit la main sur lui, il s’écria : « Allah a dit vrai, et Son Messager a bien transmis son message. »[14] Autrement dit, le Messager d’Allah (r) avait prédit que ce manchot comptera parmi les kharijites morts au combat. Il précisa même que l’expédition punitive montée contre eux sera menée par le camp le plus proche de la vérité.[15]




•Après cet épisode, la tendance takfirî se perpétua dans l’Histoire de l’Islam. On demanda à ‘Alî s’il pensait que les kharijites, qui sortaient impunément les musulmans de la religion, étaient eux-mêmes des mécréants. Voici ce que fut sa réponse : « Ils ont plutôt fui la mécréance. »[16] Puis, il expliqua : « Ils sont nos frères qui se sont retournés contre nous. »[17]




•Selon un hadîth « Deux loups au milieu des moutons ne sont pas plus nuisibles pour la religion de l’individu que son attachement aux biens et aux honneurs. »[18]




• Selon Abû Huraïra, le Messager d’Allah (r) a prédit : « À la fin des temps, il y a aura un peuple qui va mélanger la religion avec les choses de ce bas monde. Ils feront passer aux yeux des gens la peau de chèvre pour du poil doux. Leur langue sera plus mielleuse que le sucre, mais ils auront des cœurs de loups. Allah (U)révèle : « Osez-vous mentir sur Moi ? Osez-vous vous ériger contre Moi ? Par Moi ! Je jure que Je vais envoyer une épreuve à ces gens-là ébahissant le plus posé d’entre eux. » »[19]

•D’après el Khallâl, l’Imam Ahmed a affirmé : « Les Kharijites sont des gens mauvais ; je ne connais pas de gens plus mauvais qu’eux sur terre. Certains hadithauthentifiés du Prophète (r) leur sont consacrés, et ils les blâment selon dix aspects. »[20] Sheïkh el Islam ibn Taïmiya a fait savoir en commentaire à cette annale : « Ces hadith sont rapportés par Muslim dans son recueil e-sahîh, Bukhârî en a aussi rapporté quelques-uns. »[21]




•Selon ‘Âichâ – qu’Allah l’agrée –, le Messager (r) récita le Verset : (Il est Celui qui vous a descendu le Livre ; celui-ci contient des versets explicites qui incarnent la mère du Livre ; d’autres sont ambigus. Quant à ceux qui ont les cœurs fourbes, ils s’en tiennent à la partie ambiguë pour semer le désordre et pour en faire une mauvaise interprétation).[22] Puis, il expliqua : « Si vous voyez des gens suivre les Versets ambigus, sachez qu’Allah les a dénoncés dans Son Livre ; alors, méfiez-vous d’eux. »[23]




• Abû Huraïra (t) a dit : « Il y aura à la fin des temps, des gens qui tiendront un discours que vous n’aurez jamais entendu ni vous ni vos pères, alors méfiez-vous d’eux. »[24]




•Selon Nâfi’, le captif d’ibn ‘Omar : « Subaïgh l’Iraquien s’interrogerait sur certaines choses du Coran au milieu des troupes musulmanes. Quand il se rendit en Égypte, ‘Amr ibn el ‘Âs le fit envoyer à ‘Omar ibn el Khattâb. Quand le messager lui remit la lettre, ‘Omar la lut et demanda après cet homme.

- Il est en route, répondit le messager.

- Fais attention à ne pas le laisser partir,s’écria ‘Omar, sinon tu risques de recevoir de ma part une punition douloureuse.

Après l’avoir ramené, ‘Omar interpella l’intéressé : « Tu es en quête de nouveautés ? » Il se fit apporter sur-le-champ des tiges de palmiers fraîches pour le frapper à tel point qu’il lui laissa des marques sur le dos.




Ensuite, il le laissa se rétablir pour le corriger à nouveau. Quand il se rétablit après sa deuxième correction, il le convoqua pour le corriger une troisième fois, mais Subaïgh l’en empêcha en s’exclamant : « Si tu veux me tuer alors, fais-le proprement, mais si tu veux me soigner, sache par Allah ! Que c’est déjà fait. » Dès lors, il le laissa retourner sur ses terres. Il écrivit à Abû Mûsa el Ash’arî de ne laisser personne s’assoir avec cet homme ; cela fut pour lui d’autant plus pénible. »[25] Sheïkh el Islam ibn Taïmiya précise que le deuxième Khalife leva cette mise en quarantaine quand il apprit que l’intéressé s’était repenti de ses maux. Cette punition lui servit plus tard quand les Kharjites vinrent frapper à sa porte. Il leur fit savoir que le sermon du serviteur vertueux (‘Omar) fit ses effets.[26]




À suivre…












[1]Rapporté par el Bukhârî (7562), selon Abu Sa’îd el Khudhrî et Muslim (1067), selon Abû Dharr
[2]Rapporté par ibn Wadhdhâh dans el bida’ wa e-nahi ‘anhâ (p. 40), et Abû ‘Amr e-Dânî dans e-sunan el wârida fî el fitan (210) ; el Hâfizh ibn Hajar l’a imputé à el Baïhaqî dans el fath (13/283).
[3]La famille d’Imrân ; 7 voir : El musannif d’ibn Abî Shaïba (15/313) et e-sharî’a d’el Ajûrrî (1/343).
[4]Le repas céleste ; 44
[5]Le bétail ; 1
[6]Voir : el i’tisâm de Shâtibî (2/692),e-sharî’a d’el Âjûrrî (1/341-342), et e-tamhîd d’ibn ‘Abd el Barr (23/334-335). Il va sans dire que cette accusation ne vise pas les savants traditionalistes qui prennent ces Versets à leur compte pour kaffar celui qui forge des lois.
[7]Voir : el i’tisâm (1/32, 77) et Qawt el Qulûb d’Abû Tâlib el Makkî (2/246).
[8]La famille d’Imrân ; 7
[9]Voir : el farq baïna el firaq d’el Baghdâdî (p. 74-76), el bidâya wa e-nihâya d’ibn Kathîr (10/577), et majmû’ el fatâwâ de Sheïkh el Islam ibn Taïmiya (13/208).
[10]Rapporté par Muslim (1066).
[11]Voir : el farq baïna el firaq (p. 75-78) et Majmû’ el fatâwâ (13/208).
[12]El bidâya wa e-nihâya d’ibn Kathîr (10/588).
[13]Voir : usûl wa dhawâbit fî e-takfîr de l’érudit ‘Abd e-Latîf ibn ‘Abd e-Rahmân ibn Hasan, qui fut édité avec les annotations de Sheïkh D. ‘Abd e-Salâm ibn Barjas – qu’Allah lui fasse miséricorde –.
[14]Rapporté par Muslim (1066), selon Alî ibn Abî Tâlib (t).
[15]Rapporté par Muslim (1065), selon Abû Sa’îd el Khudrî (t).
[16]Rapporté par ‘Abd e-Razzâq dans son recueil el musannif (18656).
[17]Rapporté par ibn Abî Shaïba dans son recueil el musannif (37763).
[18]Rapporté par e-Tirmidhî (2376) et Ahmed (3/456), selon Ka’b ibn Mâlik (t).
[19]Rapporté par e-Tirmidhî (2404) et el Baghawî dans sharh e-sunna (14/394).
[20]E-sunna d’el Khallâl (1/145) ; selon l’auteur de la recension, sa chaîne narrative est authentique.
[21]Voir : Majmû’ el fatâwâ (3/279).
[22]La famille d‘Imrân ; 7
[23]D’après el Bukhârî et Muslim dans leurs recueils e-sahîh.
[24]Voir : l’introduction de Muslim.
[25]Rapporté par e-Dârimî (I/55-56).
[26]Voir : Majmû’ el fatâwa (4/3-4).






ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #3  
ÞÏíã 05 Jun 2011, 12:01 PM
ÚÈÏ ÇáÑÒÇÞ ÇáÓáÝí
ÒÇÆÑ
 
ÇáãÔÇÑßÇÊ: n/a
ÇÝÊÑÇÖí

que dieu te protege

ÇáÊÚÏíá ÇáÃÎíÑ Êã ÈæÇÓØÉ ÃÈæ äÚíã ÅÍÓÇä ; 05 Jun 2011 ÇáÓÇÚÉ 01:18 PM
ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #4  
ÞÏíã 05 Jun 2011, 03:43 PM
ßÑíã ÒäÊíÓí
ÒÇÆÑ
 
ÇáãÔÇÑßÇÊ: n/a
ÇÝÊÑÇÖí

ÇÞÊÈÇÓ:
ÇáãÔÇÑßÉ ÇáÃÕáíÉ ßÊÈÊ ÈæÇÓØÉ ÚÈÏ ÇáÑÒÇÞ ÇáÓáÝí ãÔÇåÏÉ ÇáãÔÇÑßÉ
que dieu te protege
Amin

baraka Allah fik
ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #5  
ÞÏíã 06 Jun 2011, 06:31 AM
ßÑíã ÒäÊíÓí
ÒÇÆÑ
 
ÇáãÔÇÑßÇÊ: n/a
ÇÝÊÑÇÖí








Le kharijisme

(Partie 3)




Que disent les textes sur les gouverneurs et l’union des musulmans ?




[Ô croyants ! Si vous suivez une partie des gens qui ont reçu le Livre, ils vont vous ramener à la mécréance, après que vous ayez goûté à la foi • Comment pourriez-vous renier, alors que les Versets d’Allah vous sont récités, et que Son Messager est au milieu des vôtres ? Celui qui s’accroche à Allah est alors guidé sur un droit chemin • Ô croyants ! Craignez Allah comme il se doit, et vous devez mourir en tant que musulmans • Accrochez-vous tous ensemble à la corde d’Allah et ne vous divisez point Souvenez-vous des bienfaits qu’Allah vous a prodigués lorsqu’Il a réuni vos cœurs, alors que vous étiez des ennemis ; par Sa faveur, vous êtes devenus des frères. Vous étiez auparavant aux bords de l’Enfer, mais Il vous en a sauvé. C’est ainsi qu’Allah vous montre Ses Signes, ainsi serez-vous guidés • Qu’un groupe d’entre vous appelle au bien, qu’ils ordonnent le bien et qu’ils interdisent le mal ; ceux-là seront les bienheureux • Et ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et qui ont divergé, après qu’ils aient reçu les preuves évidentes ; Ceux-là auront un châtiment immense • Le jour où des visages seront blancs et des visages seront noirs][1] ; ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agrée son père et lui – a fait le commentaire suivant : « Le visage des adeptes de la tradition et de l’union sera blanc, et celui des adeptes de l’innovation et de la division sera noir. »[2]




•D’après ‘Abd Allah ibn ‘Amr – qu’Allah les agrée son père et lui –, le Messager d’Allah (r) a dit : « Vous allez suivre les coutumes des enfants d’Israël empan par empan, à tel point que si l’un d’entre eux avait des relations avec sa mère en public, il y en aurait parmi vous pour l’imiter. Les enfants d’Israël se sont divisés en soixante-douze sectes. » Puis, le hadith conclut : « Quant à cette communauté, elle va se diviser en soixante-treize sectes ; toutes sont vouées à l’Enfer à l’exception d’une seule.

- LaquelleMessager d’Allah, demandèrent les Compagnons ?

- C’est la voie sur laquelle nous sommes mes Compagnons et moi. » » Rapporté par e-Tirmidhî.[3]




• [Quand leur vient une nouvelle qui est soit rassurante soit alarmante, ils la répandent. S’ils avaient ramené la chose au Messager et aux responsables de l’autorité parmi eux, les personnes compétentes auraient su comment la gérer. Si ce n’était la Faveur d’Allah à votre égard et Sa Miséricorde, vous auriez suivi Satan excepté un petit nombre d’entre vous].[4]

•[Ô croyants ! Obéissez à Allah, obéissez au Messager et aux détenteurs de l’autorité parmi vous. Si vous avez le moindre litige, alors ramenez-le à Allah et au Messager, si vraiment vous croyez en Allah et au Jour du jugement dernier ; cela vaut mieux et aura de meilleures conséquences pour vous].[5]




•Le Prophète (r) explique : « Accrochez-vous au groupe, car le loup s’attaque aux brebis égarées. »[6]




•Selon ibn Mas’ûd (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « Qu’Allah fasse resplendir le visage de l’individu qui a compris mes propos après les avoir entendus et mémorisés avant de les transmettre ! Il se peut qu’un porteur d’un savoir ne soit pas savant, ou bien qu’il le transmettre à quelqu’un de plus savant que lui. Il y a trois choses grâce auxquelles le cœur du musulman ne renferme aucune rancune : vouer toutes ses actions avec une sincérité exclusive à Allah, prodiguer le bon conseil aux musulmans, et rester dans leurs rangs, car leur prêche (ou leur invocation) est, pour eux, un rempart. »[7]




•Selon el ‘Irbâdh ibn Sâriya (t), le Messager d’Allah (r) nous fit un sermon émouvant, qui bouleversa les cœurs et qui fit couler des larmes. Nous décidâmes de lui demander : « Messager d’Allah ! On n’a l’impression que c’est un sermon d’adieu. Qu’est-ce que tu nous recommandes avant de nous quitter ?

Je vous recommande de craindre Allah (U), d’écouter et d’obéir au gouverneur, même s’il est esclave [abyssin]. Celui qui vivra parmi vous assistera à de nombreuses divergences. Accrochez-vous donc à ma tradition et à celle des nobles khalifes bien guidés. Tenez-la bien et prenez-la fermement par les molaires. Et méfiez-vous des choses nouvelles, car toute nouveauté est innovation et toute innovation est égarement. » E-Tirmidhî a fait ensuite le commentaire suivant : « Ce hadîth est bon et authentique. »[8]




Selon el Hârith el Ash’arî (t), le Prophète (r) a dit : « Je vous donne cinq commandements qu’Allah m’a ordonné : l’obéissance aux autorités, le djihâd, l’émigration, et l’union de la communauté. En déviant de cette union d’un empan, on délie l’Islam de son cou jusqu’à ce qu’on y revienne. Et en revendiquant des noms de l’ère païenne, on compte parmi les gens de l’Enfer. »Un homme s’exclama : « Messager d’Allah ! Même si on fait la prière et le jeûne ?

- Même si on fait la prière et le jeûne. Donnez-vous les noms qu’Allah vous a donnés ; Il vous a appelés musulmans, croyants et serviteurs d’Allah ! »

Rapporté par Ahmed et e-Tirmidhî qui a fait le commentaire suivant : « Ce hadîthest bon et authentique. »[9]




•Le Prophète (r) dit : « Vos meilleurs émirs sont ceux qui vous aiment et que vous aimez ; ils prient sur vous et vous priez sur eux. Et vos pires émirs sont ceux qui vous détestent et que vous détestez ; ils vous maudissent et vous les maudissez.

- Messager d’Allah ! Ne devons-nous prendre l’épée contre eux, lui demanda-t-on ? Non, tant qu’ils font la prière. »[10]




•« Faites obéissance à votre émir, même s’il était un esclave abyssin qui vous mène par le Livre d’Allah. »[11]




« … Sauf si vous constatez une mécréance qui est claire et limpide. »[12]




•« Quiconque se rebelle contre l’émir et s’écarte de la communauté, et qu’il vienne à mourir dans cette situation, il meurt selon les coutumes de l’ère païenne. »[13] Une autre version précise : « Il retire de son cou le lien qui le lie à l’Islam. »[14]




•« Nulle obéissance à la créature qui réclame de désobéir au Créateur. »[15]




•« Si un hâkim(juge, gouverneur, savant, etc.)donne une bonne sentence à la suite d’un effort d’interprétation, il a deux récompenses, mais s’il se trompe, à la suite de cet effort, alors il n’en aura qu’une. »[16]




•Selon Ziâd ibn Hudaïr (t), ibn ‘Omar m’a dit : « Sais-tu qui peut ruiner l’Islam ?

- Non, répondis-je !

- Un savant qui commet une erreur, un hypocrite qui se sert du Coran pour polémiquer, et des émirs égarés au pouvoir. »[17]




•Selon une version du hadîth de Hudhaïfa (t) cité plus haut : « Après moi, il y aura des émirs qui ne suivront pas ma voie et qui ne seront pas fidèles à ma tradition. Il y en aura parmi eux qui auront des cœurs de démon dans une carapace humaine.

- Que dois-je faire, Messager d’Allah, si je parviens à cette époque ?

- Obéis à l’émir, même s’il te frappe le dos et s’il prend ton argent, fais-lui obéissance. »[18]




•Le Prophète (r) a dit : « Mettez à mort quiconque veut s’introduire au milieu des vôtres, alors que vous êtes réunis autour d’un seul homme, pour diviser les rangs et vous désunir. »[19]

• Un jour, Usâma ibn Zaïd (t) fut interpellé en ces termes : « Ne devrais-tu pas te rendre chez ‘Uthmân pour lui parler ?

- Pensez-vous que je devrais attendre pour lui parler de le faire en votre présence, fustigea-t-il ? Par Allah ! Je lui ai parlé entre lui et moi, sans pousser une porte que je n’aimerais pas être le premier à ouvrir. »([20])

En commentaire à cette annale, el Qâdhî ‘Iyâdh – qu’Allah lui fasse miséricorde – explique : « Usâma veut dire qu’il ne veut pas ouvrir la porte de la condamnation publique de l’Imam car il a conscience des mauvaises conséquences que cela peut engendrer. Prodiguer un conseil avec douceur et en privé est plus à même de porter ses fruits. »([21])

•Selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les préserve son père et lui –, le Messager d’Allah (r) a dit : « Quiconque voit chez son émir une chose qu’il réprouve, il doit l’endurer, car celui qui vient à mourir en s’ayant écarté d’un empan du groupe, meurt à l’état de l’ère païenne. »([22])

•Selon ‘Iyâdh ibn Ghanm (t), le Messager d’Allah (r) affirme : « Celui qui veut donner conseil au sultan, il ne doit pas le faire en public, mais il doit le prendre [seul ndt.] par la main. S’il accepte, c’est tant mieux, sinon il aura accompli son devoir. »([23])

•Selon Anas ibn Mâlik (t), les grands parmi les Compagnons nous ont avertis en ces termes, le Messager d’Allah (r) préconise : « N’insultez pas vos émirs, ne les trompez pas, ne les détestez pas, mais craignez Allah et patientez, car le moment est proche. »([24])

•Selon Ziyâd el ‘Adawî, j’étais avec Abû Bakra au pied du minbar (chaire ndt.) d’ibn ‘Âmir qui faisait un sermon. Comme il portait un vêtement transparent, Abû Bilâl s’exclama : « Regardez l’émir, il porte les habits des pervers !

- Tais-toi ! Répondit aussitôt Abû Bakra. J’ai entendu dire le Messager d’Allah (r) : « Allah méprise quiconque méprise le pouvoir (sultan) d’Allah sur terre. »([25])

J’aimerais conclure ce chapitre avec deux annales extraordinaires qui résument ce sujet.




•Sahl e-Tusturî a dit : « Les gens vivront bien tant qu’ils encenseront les sultans et les savants. En faisant cela, Allah leur améliorera leur vie religieuse et leur vie matérielle. Cependant, en les dénigrant, ils mettront à mal leur vie présente et leur vie future. »[26] Nous comprenons mieux maintenant pourquoi notamment les kharijites sont-ils les pires des hommes, étant donné qu’ils s’acharnent inlassablement contre ses deux catégories d’individus par lesquels se maintient pourtant l’équilibre des sociétés.




•El Barbahârî a dit : « Si tu vois un homme invoquer Dieu contre le sultan, alors sache qu’il est un innovateur, et si tu vois un homme invoquer Dieu pour le sultan, alors sache qu’il est un traditionaliste. »[27] ou un « pseudo salafi » ou « talafi » c’est selon !




À suivre…












[1]La famille d’Imrân ; 103
[2]Sharh usûl i’tiqâd ahl e-sunna d’e-Lâlakâi (1/72).
[3]Rapporté par e-Tirmidhî (2641) qui a fait le commentaire suivant : « Ce hadîth est bon et singulier. » ; un autre hadîth-témoin vient le renforcer ; il est rapporté par Mu’âwiya chez Ahmed (16937), et Abû Dâwûd (4597), avec une chaine narrative jugée bonne ; il est rapporté également par Anas ibn Mâlik chez ibn Mâja (3993), avec une chaine narrative jugée potable ; il est enfin rapporté par ‘Awf ibn Mâlik chez ibn Mâja (3992) ; ainsi, en regard de toutes ses chaines narratives, il est considéré authentique.
[4]Les femmes ; 83
[5]Les femmes ; 59
[6]Rapporté par Abû Dâwûd (547), e-Nasâî (847), et Ahmed (6/446), selon Abû e-Dardâ (t).
[7]Rapporté par Shâfi’î dans son musnad (1190), el Baïhaqî dans e-dalâil (1/23), e-Tirmidhî (2658), selon ibn Mas’ûd (t) ; il est rapporté par Ahmed (21590), ibn Mâja (230), et Dârimî (229), selon Zaïd ibn Thâbit (t).
[8]Rapporté par Abû Dâwûd (4607), ibn Mâja (42, 43), e-Tirmidhî (2676), et Ahmed dans son musnad (17145).
[9]Rapporté par Ahmed (22910) et e-Tirmidhî (2863).
[10]Rapporté par Muslim (1855), selon ‘Awf ibn Mâlik (t).
[11]Rapporté par Muslim (1298), selon Umm el Husaïn el Ahmisiya – qu’Allah l’agrée –.
[12]Rapporté par el Bukhârî (7056) et Muslim (1709).
[13]Rapporté par Muslim (1848), selon Abû Huraïra (t).
[14]Rapporté par Abû Dâwûd (4758) et Ahmed (5/180), selon Abû Dharr (t).
[15]Rapporté par Ahmed (3889), selon ‘Alî ibn Abi Talib (t).
[16]Rapporté par el Bukhârî (7352), et Muslim (1716), selon ‘Amr ibn el ‘Âs (t).
[17]Rapporté par e-Dârimî dans e-sunna (99).
[18]Rapporté par Muslim (1847).
[19]Rapporté par Muslim (1582), selon ‘Arfaja ibn Shuraïh (t).
([20])Rapporté par Ahmed dans el musnad 36/117 (21784), el Bukhârî (3267) et Muslim (2989) auquel les termes cités en haut reviennent.
([21])Fath el Bârî 13/67 (7098).
([22])Rapporté par Ahmed 4/290 (2487), el Bukhârî (7054), et Muslim (55, 1849).
([23])Rapporté par Ahmed 24/48-49 (15333), et ibn Abî ‘Âsim dans e-sunna 2/507 (1096).
([24])Rapporté par ibn Abî ‘Âsim dans e-sunna 2/474 (1015), et el Baïhaqî dans el jâmi’ li shu’ab el îmân 10/27 (7117).
([25])Rapporté par Ahmed dans el musnad 34/79 (20433), et e-Tirmidhî auquel les termes cités en haut reviennent et qui a fait ensuite le commentaire suivant : « Ce hadîthest bon et singulier. »
[26]Tafsîr el Qurtubî (5/260).
[27]Sharh e-sunna(p. 113).

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  #6  
ÞÏíã 08 Jun 2011, 04:01 PM
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Le kharijisme

(Partie 4)




Qu’est-ce qu’un kharijite ?




Pour el Barbahârî, un kharijite est toute personne qui se révolte (kharaja) contre une autorité musulmane en place, et qui se démarque des (ou qui divise les) rangs, tout en allant à l’encontre des textes.[1] E-Sharistânî a des paroles qui vont dans ce sens.[2] El Âjurrî va plus loin en ajoutant qu’en plus de cela, il autorise impunément à verser le sang des musulmans.[3]




Sheïkh el Islam ibn Taïmiya souligne à cet effet : « C’est pourquoi, il faut prendre garde à ne pas taxer les musulmans d’apostasie à cause de leurs erreurs ou de leurs péchés, car c’est la première innovation apparue dans l’Islam. Ces adeptes ont exclu les musulmans de la religion et ils se sont légitimés leurs biens et leur sang. »[4]




Ailleurs, il explique que les kharijites se distinguent par deux caractéristiques :

1- Ils s’insurgent contre les textes et la sunna en inversant les valeurs ; leur père spirituel Dhû el Khuwaïsira e-Tamîmî en est le meilleur exemple, lui qui interpella le meilleur des hommes en ces termes : « Sois juste ! Tu n’as pas été juste.

- Malheur à toi, lui lança-t-il, qui peut se vanter d’être juste si je ne le suis pas. »[5]




2- Ils sortent dans un premier temps, les musulmans de l’Islam à cause de leurs erreurs ou de leurs péchés. Puis, ils légitiment leurs biens et leur sang, et considèrent qu’ils ne vivent pas en terre d’Islam.[6]




Ibn Hajar affirme, pour sa part, qu’ils doivent leur nom à deux caractéristiques :

1- Ils sortent (khurûj) de la religion.

2- Ils sortent (khurûj) contre les gouverneurs musulmans.[7]




Il fait remarquer également qu’ils reprochèrent à ‘Alî d’avoir soumis son jugement à des hommes. C’est ce qui les poussa à se désolidariser de lui et de sa descendance, en prenant les armes contre eux. Ils s’étaient déjà désolidarisés du Khalife avant lui, ‘Uthmân. Les ultras parmi eux vont jusqu’à les sortir de la religion.[8]




Or, en réalité, pour être plus précis, il incombe de dire qu’il existe deux sortes d’insurgés.

Les kharijitesproprement dit : que le Prophète décrit en ces termes : « … ils sortiront plus vite de la religion que la flèche transperce sa proie. »[9] Ces derniers sortent contre les sultans en étant motivés, dans un élan de zèle, par des raisons religieuses et pour rétablir la morale. Autrement dit, la croyance selon laquelle les péchés font sortir de la religion. Et, en règle générale, tous les innovateurs qui s’insurgent contre la sunna au profit de leurs passions. E-Dhahhâq précise sur ce point : « … les révoltés de Nahrawânont interprété certains Versets du Coran à l’encontre des adeptes de l’Islam, bien qu’ils concernaient les « gens du Livre ». Ce savoir leur ayant échappé, ils ont alors versé le sang des musulmans, ils se sont emparés de leurs biens, et ils ont témoigné que nous étions égarés. »[10] Sheïkh el Islam explique : « Les Kharijites ont interprété certains Versets du Coran en fonction de leur croyance et ont considéré mécréante toute personne s’opposant à celle-ci. »[11]

Ailleurs, il souligne également : « Bon nombre d’innovateurs à l’instar des Kharijites, rafidhîtes, qadarites, jahmites, mumaththilites(assimilateurs ndt.)ont des croyances erronées qu’ils s’imaginent correspondre à la vérité, tout en considérant comme mécréant quiconque s’oppose à celles-ci. »[12]




Les bughât qui prennent les armes contre les sultans pour des raisons profanes. Ils aspirent au pouvoir sans revendiquer particulièrement qu’ils agissent au nom de la religion. Par extrapolation, ibn Taïmiya range dans cette catégorie ceux qui participèrent aux batailles d’el Jumal, Siffîn, el Hurra, el Jamâjim, etc. Ces derniers pensaient que la guerre était la meilleure solution. Ils ne voyaient pas dès lors les inconvénients énormes qu’elle allait engendrer. D’ailleurs, ils le regrettèrent après coup, et surent par l’expérience ce dont les textes mettaient en garde depuis le début. En résumé, nous pouvons recenser quatre raisons à travers l’Histoire ayant poussé les savants à l’erreur dans ce domaine.

- Certains d’entre eux n’avaient tout bonnement pas eu accès aux textes.

- D’autres remettaient en question leur authenticité.

- D’autres, à l’image d’ibn Hazm, pensaient qu’ils étaient abrogés.

- D’autres les interprétaient à leur façon, comme tout mujtahid.[13]




Ibn Hajar rejoint exactement ce discours, et met dans la première catégorie les insurgés qui prirent les armes contre ‘Alî, et leurs héritiers à l’instar des azâriqa.

Il subdivise la seconde catégorie en deux ensembles. Dans le premier, il insère les partisans de la vérité qui combattirent l’injustice et la tyrannie des émirs. Dans ce camp, il compte el Hasan ibn ‘Alî, les insurgés d’el Harra, et les opposants à el Hujjâj ibn Yûsaf. Dans le second, il fourre tous les coups d’État qui sont motivés par la prise de pouvoir, indépendamment de savoir s’ils sont appuyés par des arguments légitimes ou non. C’est de ce dernier ensemble qu’il s’agit lorsqu’on parle de bughât.[14]




Il est vrai qu’on leur donne le nom de kharijites, mais c’est uniquement dans la mesure où ils se révoltent, au lieu de suivre les prescriptions prophétiques les enjoignant à veiller à l’union des musulmans et à patienter face à la tyrannie des sultans tant qu’ils n’affichent pas une mécréance claire et insoupçonnable. Ils ne sont donc pas aussi blâmables que les kharijites attitrés, et ne méritent pas d’être confondus aux « chiens de l’enfer ».




Il n’en demeure pas moins des innovateurs aux yeux de certains anciens, même s’ils ne sortent pas les musulmans de la religion, comme nous l’avons vu plus haut avec notamment la référence à el Barbahârî. L’Imam Ahmed a des paroles claires à ce sujet. Il affirme en effet : « Il n’est permis à personne de combattre le sultan ni de se rebeller contre lui, sous peine de devenir un innovateur ayant dévié de la sunnaet de la bonne voie. »[15]




Ainsi, sortir les musulmans de la religion n’est pas une condition pour rejoindre les kharijites qui furent les premiers à ouvrir cette mauvaise voie. Un hadîth est sans appel : « Celui qui meurt en s’étant écarté du groupe d’un empan connaitra une mort païenne. »[16]




El Qurtubî impute à la majorité des savants l’opinion selon laquelle il vaut mieux endurer le mal des sultans que de répandre le sang, de semer l’anarchie et le désordre sur terre. L’autre opinion, à ses yeux, est celle des kharijites et de certaines tendances mu’tazilites qui ne voient pas d’inconvénient à brandir l’épée contre les gouverneurs injustes.[17]




La différence entre lesbughât et les vrais kharijites




Certains savants ont kaffar les kharijites. Bien que l’ensemble des Compagnons ne concèdent pas ce statut, l’essentiel est de savoir que personne parmi les savants de référence, n’a voué les bughât à l’apostasie.




Il existe un autre point de différence entre ces deux catégories d’individus, et qui est la raison qui motive les expéditions punitives lancées contre eux. Les kharijites commettent deux crimes ; d’une part, ils sortent [des enseignements] de la religion, et d’autre part, ils s’insurgent contre les musulmans. Tandis que les bughât se contentent de se rebeller contre l’autorité de tel gouverneur. C’est la raison pour laquelle, les lois du combat ne seront pas les mêmes en fonction du statut des insurgés (kharijites ou bughât) ; achever les blessés, poursuivre les fuyards, etc.




Comme à son accoutumé, ibn Taïmiya se lance dans une analyse extraordinaire dans laquelle il dessine le portrait des « chiens de l’Enfer ». En voici un passage : « Il n’est pas pertinent qu’il fut légiféré de les combattre, juste parce qu’ils tuent les gens, comme on repousse des agresseurs (bandits de grand chemin, etc.), ou de simples insurgés (bughât). Le but, en effet en combattant les seconds, c’est d’éradiquer leur mal, de disloquer leur groupe, et de les ramener à l’ordre. Il n’est donc pas légiféré de les tuer où qu’ils se trouvent, ni de les exterminer jusqu'au dernier comme le peuple de Hâd ; ils ne sont pas non plus les pires des hommes qui sont sous la voûte céleste, et il ne fut pas légiférer de les combattre sans condition, mais en dernière instance. Il y a donc une autre raison qui se cache derrière l’obligation de combattre les kharjites. Ils sont en effet les plus prompts à sortir de la religion à cause de l’excès qu’ils font, comme nous l’informe le hadîth d’Alî : « Mais, ils sortiront plus vite de la religion que la flèche transperce sa proie. Où que vous les trouviez, tuez-les. »[18] Ainsi, si on les tue, c’est parce qu’ils sortent de la religion…




(…) Ainsi, nous les tuons en raison de leur caractéristique qui est de sortir de la religion (et qui est présente aussi bien chez l’un que chez un grand d’entre eux), non parce qu’ils s’insurgent et prennent les armes contre les musulmans.

S’il est vrai qu’Alî (t) ne les a pas combattu dès leur émergence, mais c’est uniquement, car il ne savait pas à qui il avait à faire. Il a fallu qu’ils mettent un terme à la vie d’ibn Khubbâb, et qu’ils sèment le pillage pour qu’il comprenne qu’il s’agissait de ceux dont fait allusion le hadîth : « Ils tuent les adeptes de l’Islam et épargnent les païens. »[19] Il a sur dès lors qu’ils étaient les fameux kharijites.

L’autre raison qui l’a empêché de les tuer, avant qu’ils ne fassent couler le sang, c’est que leurs tribus auraient pu, par chauvinisme, quitter les rangs d’Alî (t)… »[20]




Dans son harangue guerrière qui visait à convaincre ses concitoyens de monter une armée contre l’envahisseur tatar, il fustige : « Ces gens-là, aux yeux des grands spécialistes, ne sont pas à mettre au même rang que les insurgés (bughât)que se rebellent contre l’Imam en place, ou qui sortent de son obéissance, comme ce fut le cas des habitants du Shâmqui sortirent de l’autorité d’Alî ibn Abî Tâlib (t) ; non, les bughâtse contentent de se rebeller contre l’autorité de tel gouverneur, voire de le renverser. Quant aux tatars, ils sont sortis de l’Islam, à la manière des rebelles qui refusent de verser la zakât, et des kharijites qu’Alî réprima. Ce dernier n’avait pas la même approche en fonction de l’armée qu’il avait en face de lui ; sur un front, il avait pour adversaire l’armée du Shâmet de Basraet sur l’autre front, les révoltés de Nahrawân. Avec les premiers, ils se comportaient comme un frère qui s’était disputé avec son frère, mais il avait un autre comportement avec les kharijites. »[21] Il explique ensuite que conformément aux textes prophétiques, les Compagnons s’entendirent finalement à l’unanimité à combattre sous les ordres d’Abû Bakr, les rebelles à la zakât, et, plus tard, les kharijites. En revanche, bien que les textes en parlent, la querelle qui opposa le troisième khalife à la Syrie ne fit pas consensus chez les Compagnons et leurs successeurs.[22]




À suivre…









[1]Sharh e-sunna(p. 76).
[2]El milal wa e-nihal(1/105).
[3]E-sharî’a (p. 24).
[4]Majmû’ el fatâwâ(13/31, 3/279, 7/481), voir également : sharh el asfahâniya (p. 225).
[5]Rapporté par el Bukhârî (5057) et Muslim (1066), selon ‘Alî ibn Abî Tâlib (t).
[6]Majmû’ el fatâwâ(19/72).
[7]Fath el Bârî(12/296).
[8]Hadî e-sârî (p. 459).
[9]Rapporté par el Bukhârî (5057) et Muslim (1066), selon ‘Alî ibn Abî Tâlib (t).
[10]Tafsîr el Baghawî (1/256-257).
[11]Majmû’ el fatâwâ (20/164), voir également : Dar ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (1/276).
[12]Majmû’ el fatâwâ (13/466, 467).
[13]Minhâj e-sunna (4/538).
[14]Fath el Bârî (12/298).
[15]Sharh usûl el i’tiqâd (1/161) d’e-Lalakâî
[16]Rapporté par el Bukhârî (7054) et Muslim (1849), selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agrée son père et lui –.
[17]Tafsîr el Qurtubî (2/109).
[18]Rapporté par el Bukhârî (5057) et Muslim (1066), selon ‘Alî ibn Abî Tâlib (t).
[19]Rapporté par el Bukhârî (3344) et Muslim (1064), selon Abû Sa’îd el Khudrî (t)
[20]E-sârim el maslûl (2/347).
[21]Majmû’ el fatâwâ (28/503).
[22]Idem. Cette dernière partie est un peu obscure, ce qui rend la traduction quelque peu aléatoire.
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  #7  
ÞÏíã 13 Jun 2011, 02:06 PM
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Le kharijisme

(Partie 5)




Le critère pour définir un kharijite




Abû el Hasan el Ash’arî établit : « Les kharijitessont unanimes à « excommunier » ‘Alî ibn Abî Tâlib (t)pour s’être tourné vers le jugement des hommes. Ils divergent toutefois sur la question de savoir si son apostasie porte sur l’association ou non. Quoi qu’il en soit, ils sont unanimes à dire que tout grand péché est un acte de mécréance à l’exception des najdâtqui n’adhèrent pas à cette opinion. »[1] Selon certains grands hérésiographes, les kharijites excluent de la religion à l’unanimité ‘Alî, ‘Uthmân, tous ceux qui ont participé à la bataille du Chameau, les deux arbitres entre les armées d‘Alî et de Mu’âwiya, tous ceux qui consentent à cet arbitrage, et qui donnent raison à ces auteurs ou à l’un des deux. ils assument par ailleurs qu’il est tout à fait légitime de s’insurger contre les autorités en place.[2]




Certains émettent la condition pour devenir kharijite de kaffar les Compagnons, ce qui en soit n’est pas propre aux kharijites ; nous avons vu que les râfidhîtes notamment les rejoignent en tout ou en partie sur ce point.[3] Sans compter que cela reviendrait à confiner les kharijites dans les derniers bastions ibadhites qui sont dispersés à traves le monde (Algérie, Tunisie, Lybie, Oman, etc.).




Sheïkhel Fawzân est plus précis : « quiconque adhère, et appelle à la pensée kharijitequ’il est possible de résumer en trois points, compte parmi eux :

Primo : sortir de la religion les musulmans qui commettent des grands péchés en dehors de l’association est propre à la tendance kharijite.

Secundo : se rebeller contre les autorités musulmanes en place et trahir le pacte d’obéissance qui les lie à ces dernières.

Tercio : s’autoriser moralement (istihlâl)le sang des musulmans, comme l’informe le Prophète (r) : « Ils tuent les adeptes de l’Islam et épargnent les païens. »[4]




Or, la chose est peut-être un peu plus complexe, et il incombe de nuancer quelque peu en proposant un critère beaucoup plus cohérent, soit :




Un kharijite est toute personne qui s’arroge le droit de faire le takfîr non fondé des musulmans, et qui, à la suite de quoi, se rebelle contre les autorités en place, et verse impunément le sang des musulmans.[5]







Explication




« le takfîr non fondé » : nous enseigne deux choses :

La première :il est plus vaste que le takfîr des péchés, étant donné qu’Alî et Muwâya avaient cherché une solution pacifique au conflit, ce qui en soi est louable (toléré, voire recommandé par la religion, et même obligatoire s’il s’agit de préserver la vie des musulmans). Pourtant, cela ne les empêcha pas de subir la vindicte des premiers kharijites.

La seconde : il englobe tout ceux qui kaffar les gens ne serait-ce que pour une seule chose. Il est connu que la plupart des kharijites font sortir de l’Islam les auteurs des grands péchés (le takfîr bi el kabîra). C’est pourquoi, et cela est d’une importance essentielle, il est faux de dire que la condition pour être un kharijite, c’est de kaffar bi el kabîra.




En voici la preuve :




1- Les premiers kharijites n’ont pas fait le takfîr bi el kabîra (adultère, boisson enivrante, etc.), mais en raison du tahkim qui déboucha sur la réconciliation des musulmans.[6]




Ce sont les kharijites ultra (ghulât) qui ont innové le takfîr bi el kabîra. Abû Bakr ibn el ‘Arabî distingue deux sortes :

- Ceux qui kaffar ‘Uthmân, ‘Alî, et tous ceux qui ont participé à la bataille du chameau.

- Ceux qui vouent à l’Enfer éternel les adeptes de la communauté mohammadienne pour les péchés qu’ils ont commis.[7]




Sheïkh‘Abd e-Latîf ibn ‘Abd e-Rahmân entre un peu plus dans les détails en disant : « Voici en résumé leur histoire. Vous connaissez désormais leurs arguments ambigus qui les leur donnèrent la certitude que ‘Alî, Mu’âwiya et les fidèles des deux côtés sont des mécréants. Après l’événement, leur tendance se dispersa avec les fuyards qui restèrent en vie. Les ghulât parmi eux se mirent à sortir les musulmans de la religion à cause des péchés (takfîr bi e-dhunûb). Puis, ils réussirent à se réorganiser et fondèrent un État. El Muhallib ibn Abî Sufra se chargea de les combattre ; el Hujjâj ibn Yûsaf prit ensuite la relève, mais avant cela, ibn e-Zubaïr les passa au fil de l’épée à l’époque de son frère ‘Abd Allah. Ils furent connus par la suite pour le takfîr bi e-dhunûb, c’est-à-dire tous les péchés en dehors de l’association. »[8]




Ibn Hajar y va de son explication : « Les kharijites sont ceux qui reprochèrent à ‘Alî le tahkîm, qui se désolidarisèrent de lui et qu’ils combattirent, mais aussi de ‘Uthmân et de sa descendance. Ce sont les Les ghulât parmi eux qi ajoutent à cela leur takfîr. »[9]




2- Tous les hadîth qui décrivent les kharijites ne font nullement cette restriction du takfîr bi el kabîra. Une chose est sûre, c’est qu’ils se caractérisent pour dénigrer les émirs et les savants, interpréter le Coran à leur façon, faire le takfîr non fondé des musulmans, à la suite de quoi, de se rebeller contre les autorités en place, et de verser impunément le sang des musulmans, et de violer leur honneur et leurs biens. Ainsi, une menace terrible plane sur ceux qui les imitent.[10] Shâtibî va plus loin en reprochant qu’on accole les hadîth sur les kharijites à un groupe en particulier, alors que les savants les utilisent pour condamner tous les innovateurs sans exception.[11]




3- Nous avons vu avec la citation d’Abû el Hasan el Ash’arî que les kharijites ne sont pas unanimes à sortir de la religion les auteurs des grands péchés. Les najdâtes en effet n’adhèrent pas à ce principe, ce qui conforte d’autant plus la thèse que nous soutenons.




L’interdiction de sortir contre un gouverneur pervers à l’unanimité des savants




En regard des hadîth précédemment cités sur le sujet et tant d’autres, les savants en ont conclu qu’il est strictement interdit de prendre les armes contre un gouverneur tyran, tant qu’il reste musulman. La seule condition pour le faire, c’est, comme l’indiquent les textes, qu’il soit l’auteur d’une mécréance qui ne fait aucun doute et qui est claire comme l’eau de roche. C’est question est tellement importante que les traditionalistes, appelés de nos jours par ses opposants pseudo salafis, ou de façon beaucoup moins reluisante « talafi », en ont fait un point central de leur prédication, et un signe distinctif des partisans de la vérité, étant donné que la majorité des innovateurs, avec à leur tête les kharijites, le leur contestent. Cette question est tellement importante que pratiquement tous les recueils de ‘aqîda étalent ce crédo.




Ibn Battâl est l’un des légistes qui rapportent ce consensus.[12] E-Nawawî va plus loin en pointant un doigt accusateur contre les partisans de son école, mais aussi contre les mu’tazilites qui dérogent ce consensus. Puis, il conclut avec une parole d’el Qâdhî dont voici les termes : « Il est dit que si divergence il y a eu, c’était au début, mais, avec le temps, un consensus se dégagea sur l’interdiction de se rebeller. »[13]




Ibn Taïmiya établit : « L’élite des musulmans interdisait de se rebeller et de prendre les armes en période de troubles. ‘Abd Allah ibn ‘Omar, Sa’îd ibn el Musaïb, ‘Alî ibn el Husaïn, etc. défendaient de sortir contre Yazîd, l’année d’el Harra. El Hasan el Basrî, Mujâhid, et tant d’autres défendaient de participer à la campagne (fitna)d’ibn el Ash’ath. Par la suite, un crédo se dessina chez les traditionalistes qui appelaient à ranger l’épée dans son étui en période de troubles. Ils se conformaient ainsi aux hadîthauthentiques imputés de façon certifiée au Prophète. Ils prirent l’habitude de l’évoquer dans leur crédo, et incitaient à la patience face à la tyrannie des sultans, et à ne pas prendre les armes contre eux. »[14]




Ailleurs, il signe : « C’est pourquoi, l’un des principes traditionalistes invite à renoncer à prendre les armes contre les sultans, et à participer à des troubles, contrairement aux mu’tazilites, qui voient en cela, l’un des grands principes de leur religion. »[15]




Même « son de cloche » chez ibn Hajar qui considère, que dans un premier temps, les anciens voyaient l’épée, mais, s’étant rendu compte des inconvénients énormes qu’une telle initiative engendrait, notamment lors des compagnes d’el Harra, et d’ibn el Ash’ath, en fin compte, ce qui allait devenir l’un de leurs principes, ils y renoncèrent définitivement.[16]




Y a-t-il exception à la règle ?




On peut toujours avancer que certains anciens prirent les armes contre les autorités en place à l’instar d’el Husaïn, des habitants de Médine qui se soulevèrent contre Yazîd, et de certains savants dont Sa’îd ibn Jubaïr, qui prêtèrent main forte à ibn el Ash’ath, etc.




Or, cet argument ne tient pas pour les raisons suivantes :




Premièrement : Les textes sont clairs sont la chose.[17]




Les traditionalistes ne font passer rien ni personne avant les textes. Je ne vais pas m’étaler sur ce principe tant celui-ci est évident, mais j’aimerais juste évoquer deux textes et deux, voire trois règles qui en découlent. Pour le premier texte, il s’agit du Verset : [Si vous avez le moindre litige, alors ramenez-le à Allah et au Messager, si vraiment vous croyez en Allah et au Jour du jugement dernier ; cela vaut mieux et aura de meilleures conséquences pour vous].[18] Voici la règle qui en découle : Ibn el Qaïyim souligne à cet effet : « S’il n’existait pas dans le Livre d’Allah et la Tradition de Son Messager des lois venant trancher entre les différents litiges, et si cela, en outre, n’était pas suffisant, il n’aurait pas été enjoint de s’y référer en cas de litige. Il est impossible qu’Allah (I)ordonne de ramener les litiges à des références non en mesure de les trancher. »[19]




Voici le second Verset et la règle qui en découle : (Voici Mon Chemin droit alors empruntez-le, et ne suivez pas les sentiers qui vous en feront dévier).[20]Ibn el Qaïyim – qu’Allah lui fasse miséricorde – fait le commentaire suivant : « Un seul chemin mène à Allah. Il correspond à la révélation et aux Livres qu’Il a descendus aux envoyés. Il n’est pas possible de parvenir à lui par un autre chemin. Si les hommes affluaient de toutes les routes et s’ils frappaient à toutes les portes, elles leur seraient toutes obstruées et fermées, à l’exception d’une seule ; celle-ci est reliée et mène directement à Allah. »[21]




Voici sur le sujet, une dernière parole extraordinaire d’ibn el Qaïyim et dont voici les termes: « Il n’incombe nullement à la nation de suivre ou de s’en remettre au jugement de quiconque inaugure un discours et établit des règles en fonction de sa propre compréhension et interprétation. Il importe avant tout d’exposer son discours aux enseignements du Messager. S’il correspond et est conforme à ceux-ci, on peut dans ces conditions témoigner de sa véracité et l’approuver. Sinon, il est impératif de le réfuter et de le rejeter. Dans le cas où on ne peut ni y distinguer la conformité ni la non-conformité, il faudra le laisser en suspens. Quand bien même il serait légitimé de s’en servir comme loi ou comme fatwa, il le serait tout autant de le mettre de côté. »[22]




À suivre…












[1]Maqâlât el Islâmiyîn (1/167).
[2]Voir : el farq baïna el firaq (p. 73), e-tabsîr fî e-dîn d’el Isfarânî (p. 45).
[3]Voir : el khawârij (p. 51) de Sulaïmân el Ghusn.
[4]Rapporté par el Bukhârî (3344) et Muslim (1064), selon Abû Sa’îd (t).
[5]Haqîqa el khawârij (p. 34-38) de Faïsal el Jâsim
[6]Voir : ‘âridh el ahwadhî (9/38) d’Abû Bakr ibn el ‘Arabî
[7]Idem.
[8]E-durar e-saniya (9/229).
[9]Hadî e-sârî (p. 483).
[10]El i’tisâm de Shâtibî (2/726).
[11]Idem.
[12]Sharh el Bukhârîd’ibn Battâl (10/8).
[13]Sharh Muslim(12/469).
[14]Minhâj e-sunna(12/297).
[15]Majmû’ el fatâwâ(28/503).
[16]Tahdhîb e-tahdhîb(2/288).
[17]Sharh Muslim d’el Ubaï (5/196).
[18]Les femmes ; 59
[19]I’lâm el mawqi’în (1/49).
[20]Le bétail ; 153
[21]E-tafsîr el qaïyim (14-15).
[22]Zâd el ma’âd (1/38).

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