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ÞÏíã 06 Dec 2014, 06:55 PM
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ÇÝÊÑÇÖí Le consensus Vs le hadîth de la shafâ’a

Le consensus Vs le hadîth de la shafâ’a
(Partie 1)


Louange à Allah le Seigneur de l’univers ! J’atteste qu’il n’y a d’autre dieu (digne d’être adoré) en dehors d’Allah, l’allié des vertueux, et j’atteste que Mohammed est le sceau des prophètes et messagers ! Que les Prières, la Bénédiction et le Salut d’Allah soient sur lui, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !


Ibn el Qaïyim :


Le savoir, c’est Allah ou Son Prophète a dit
Puis, les Compagnons, l’indéniable autorité
Non, par insolence, en mettant sur le même rang,
L’opinion d’untel et les dires du Messager !


Introduction


Il incombe de regrouper toutes les paroles d’un même auteur sur le sujet qu’on lui reproche, et de s’enquérir de ses intentions. Ibn Taïmiya établit dans l’un de ses ouvrages qu’il n’est pas pertinent d’interpréter les paroles d’un auteur d’une autre façon que selon ses propres intentions.[1] Sinon, cela revient à mentir sur lui qu’on en ait conscience ou non. Pour mieux comprendre ses passages ambigus, il incombe de regrouper tout son discours ; c’est en tout cas, ce que réclame la rigueur scientifique.


Une démarche défaillante consisterait à lui donner tort d’emblée, sans chercher à lui offrir des circonstances atténuantes, à donner à ses paroles la meilleure interprétation possible et à les ramener à ses principes généraux. Il est plus pertinent de conjuguer entre ses discours que de pointer du doigt les passages où il semble s’être trompé.[2]


Or, cette démarche est valable à condition de ne pas connaitre les intentions de l’auteur, mais dès que c’est possible, elle n’a plus lieu. Ce serait faire preuve de laxisme que de chercher à s’en faire une bonne interprétation.[3]


Il est très dangereux de s’en tenir à un discours vague d’un imam pour définir sa tendance. C’est de cette façon que sont nées les pires tendances parmi les adeptes des quatre écoles.[4] Il est aussi très perfide de fouiner dans les opinions faibles des savants en vue soit de les adopter soit de les décrier.[5]
Il n’est pas pertinent non plus d’attribuer à un auteur les implications de son discours, sauf s’il l’assume lui-même, ou si des indices formels prêtent à le dire.[6] Comme il n’est pas pertinent de lui attribuer un discours qu’il a tenu pendant sa période de formation ou sur lequel il serait revenu dans ses derniers ouvrages.[7]


Un savant est même susceptible d’avoir deux discours tout aussi justes l’un que l’autre, sauf qu’il adapte ses réponses en fonction de ses interlocuteurs, de peur de les perturber.[8] Il peut tout bonnement avoir deux opinions à deux périodes différentes de sa vie et qu’il fait part à deux auditions différentes.[9]


La divergence nait souvent suite à un malentendu


Il est possible de mal se représenter le débat, en sachant que la vérité n’est pas forcément avec l’une des parties de la polémique, ou en d’autres termes qu’elle ne soit ni avec l’une ni avec ni l’autre, mais avec une troisième partie qui, elle, est extérieure au débat. Cependant, les deux parties en présence sont excusées pour leur erreur ou leur incompréhension, à condition de garder une intention saine. Le problème, c’est lorsque des ignorants s’en mêlent.[10] Ces derniers n’ont pas suivi le courant des choses ; ils n’ont pas en mains tous les éléments à même de leur donner un bon jugement ; ils se représentent mal la divergence, et beaucoup de détails leur en échappent. Ils poussent le ridicule jusqu’à prendre à partie leur adversaire, qui, pourtant, a le même discours que celui qu’ils défendent. Comme ils se font une bonne opinion de lui, ils lui donnent automatiquement raison. Ils trahissent ainsi qu’ils ont plus le souci de juger les personnes que leur discours.[11]


C’est pourquoi, il incombe pour s’initier dans ces polémiques de s’armer de deux outils indispensables :
  • une connaissance étendue des textes du Coran et de la sunna,
  • et une connaissance étendue du vocabulaire des uns et des autres avec l’objectif de les distinguer à la lumière des textes à même de trancher entre tous les litiges.[12]
La rigueur scientifique réclame de faire une étude exhaustive de toutes les opinions en vue de mettre en lumière celle qui est conforme à la vérité et aux textes.[13]


Chacune des parties en litige peut également mal se représenter les arguments de son adversaire. Avoir un avis différent ne signifie pas forcément qu’on ait tort, mais chacun prend une partie de la vérité. Ainsi, les uns et les autres ont raison sous un certain angle, mais le problème, c’est de rejeter la vérité qui se trouve chez l’autre.[14]
Il est possible également que chaque partie exprime mal son opinion ; il incombe donc d’entrer dans les détails pour en dégager la vérité.[15]
Il existe trois sortes d’opinions :
  • entièrement vraie,
  • entièrement fausse,
  • ni vraie ni fausse, ou vraie sous un certain angle et fausse sous un certain angle. Cette dernière sorte est malheureusement à l’origine de la plupart des divergences.


C’est la raison pour laquelle toute réfutation objective réclame de regarder deux choses :
  • L’opinion en elle-même,
  • Et le jugement que l’on porte sur cette opinion, et qui sera différent en fonction de la situation, du contexte, des détails que l’on en donne, et des personnes qui y adhèrent.[16]


Il est donc erroné d’avoir une position uniforme pour tous les cas rencontrés.[17]


La divergence peut avoir lieu plus sur la forme que sur le fond


Lorsque la divergence porte uniquement sur la forme, cela ne pose aucun problème, comme nous venons de le voir, bien qu’il incombe, par principe, de rester fidèle au vocabulaire coranique en vue de garder l’unité du groupe. Il existe deux sortes de divergence sur le fond ; l’une, qui ne pose aucun problème, est de type complémentaire, et l’autre est de type antonyme ou contradictoire. Dans ce cas, la vérité est du côté d’une seule partie.[18]


Il y a un paramètre extraordinaire à tenir compte lorsqu’on veut réfuter un traditionaliste ayant un discours ambigu touchant à une question subsidiaire et dont les dégâts sont limités à un petit nombre. Il incombe en effet d’éviter toute division entre traditionalistes à grande échelle, ce qui, en soi, est un mal bien plus grand que celui qu’on était censé vouloir enlever.[19]


Les vertus de la shahâda


• Le Messager d’Allah (r) affirme : « Celui qui vient à mourir en sachant parfaitement qu’il n’y a de dieu qu’Allah entrera au Paradis. »[20]


• Il a dit également : « Jibrîl me rendit visite pour m’annoncer : « Les membres de ta communauté qui viennent à mourir sans n’associer quoi que ce soit au Seigneur, entreront au Paradis.
  • Même celui qui commet l’adultère et le vol, demandai-je ?
  • Même celui qui commet l’adultère et le vol, confirma-t-il ! »[21]


• Abû Huraïra (t) interrogea le meilleur des hommes (r) en ces termes : « Messager d’Allah, qui méritera le plus de jouir de ton intercession, le Jour de la résurrection ?
  • Je ne pensais pas, Abû Huraïra, eut-il pour réponse, qu’un autre que toi puisse me poser cette question, vu l’immense intérêt que tu portes à mes paroles. Le plus prompt à jouir de mon intercession ce jour-là, est celui qui dit lâ ilâh illâ Allah sincèrement du fond du cœur (avec sincérité ndt.). »[22]


• Ailleurs, le premier homme de la dernière des religions (r) confirme : « Chaque prophète se voit exaucé une invocation à son choix. Ceux qui sont venus avant moi ont préféré la prononcer de leur vivant, mais moi, je la réserve au Jour de la résurrection, quand j’intercéderais en faveur des membres de ma communauté. Tous ceux parmi eux qui viennent à mourir sans n’associer quoi que ce soit au Seigneur y auront droit in shâ Allah ! »[23]


• « Faites répéter à vos mourants lâ ilâh illâ Allah, car quiconque prononce ces paroles, juste avant de mourir, entrera au Paradis. »


• En outre, le Messager d’Allah (r) pria à Abû Tâlib agonisant : « Mon oncle, dit lâ ilâh illa Allah (l’attestation de foi ndt.), une parole avec laquelle j’intercéderais pour toi auprès d’Allah. » Abû Jahl et son ami s’exclamèrent aussitôt : « Veux-tu délaisser la religion d‘Abd el Muttalib ? »[24] Le Messager réitéra sa demande, mais il reçut le même assaut. Malheureusement, les dernières paroles qu’il prononça, c’est qu’il restait fidèle à la religion de son père, qu’Allah nous en préserve !


• Une fois, le Prophète (r) visita un enfant juif, alors sur son lit de mort, et lui recommanda de vive voix : « Mon garçon, témoigne qu’il n’y a qu’un seul dieu digne d’être adoré et que Mohammed est Son Messager ! » L’enfant se tourna vers son père qui, pourtant fidèle à sa confession, lui indiqua : « Obéis à Abû el Qâsim ! » C’est alors que l’Enfant proclama : « lâ ilâh illa Allah Mohammed rasûlu Allah ! » Puis, il rendit l’âme. Le meilleur des hommes s’écria (r) : « Louange à Celui qui vient de le sauver de l’Enfer ! »[25] Il se tourna ensuite vers ses Compagnons pour leur ordonner : « Occupez-vous de votre frère. » Ils lui firent alors le lavage mortuaire et le couvrirent d’un linceul. Après la prière du mort, il fut enterré dans le cimetière des musulmans.


• Un jour, lors d’une expédition qui déboucha sur la victoire des musulmans, accompagné d’un combattant parmi les ansârs, Usâma ibn Zaïd – qu’Allah les agrée son père et lui – tint à sa merci un païen en fuite qu’il avait pris en course. Face à la mort, ce dernier s’empressa de faire la shahâda, mais cela n’entama en rien à la détermination d’ibn Zaïd qui le transperça de son épée. Quand le Messager d’Allah (r) eut écho de la nouvelle, il le réprimanda violemment en s’écriant : « As-tu tué un homme qui dit lâ ilâh illâ ?
  • Il l’a dit uniquement pour sauver sa vie, se défendit-il !
  • As-tu ouvert sa poitrine pour savoir si c’était vraiment son attention ? »[26]
Selon une autre version, le Prophète (r) renchérit : « Que feras-tu quand lâ ilâh illâ se présentera le Jour de la résurrection ? »[27]
• Selon ‘Utbân ibn Mâlik (t), le Prophète (r) a dit : « Allah a interdit à l’Enfer celui qui dit lâ ilâh illâ Allah en voulant à travers cela, Son Visage. »[28]


• Voici des variantes du hadîth : « Quiconque dit lâ ilâh illâ Allah entrera au Paradis. »[29]


• « Celui qui dit lâ ilâ ilâ Allah et qui renie toute adoration vouée à un autre qu’Allah… »[30]


• « Allah interdit à l’Enfer celui qui dit lâ ilâ ilâ Allah en recherchant à travers cela, la Face d’Allah.»[31]


• « Quiconque dit lâ ilâh illâ Allah fidèlement du fond du cœur… »[32]


• Mûsâ s’adresse au Très-Haut en ces termes : « Seigneur ! Si les sept cieux et tous ces occupants en dehors de Moi, avec les sept terres et tous ses occupants était d’un côté de la balance et lâ ilâh illâ Allah de l’autre côté, elle pencherait du côté de lâ ilâh illâ Allah. »


• Un homme comparaitra le Jour de la résurrection en ayant à son passif des mauvaises actions inscrites dans quatre-vingt-dix-neuf grands registres qui s’étendront à perte de vue. Ces registres, qui en seront remplis, seront posés sur l’un des plateaux de la balance et sur l’autre, il y aura la fameuse carte où sera écrit la ilâ illa Allah. Cette attestation qui fut prononcée avec sincérité exclusive et conviction, fera pencher la balance de son côté, aux dépens des lourds registres de ses mauvaises actions.[33]


• En outre, Allah (U) déclare [dans un hadîth divin] : « Ô fils d’Adam ! Si tu Me viens avec des péchés remplis comme la terre, sans ne M’associer quoi que ce soit avant de mourir, Je te viendrais avec un pardon rempli comme la terre. »[34]


À suivre…


Par : Karim Zentici
http://mizab.over-blog.com/



[1] Voir : el jawâb e-sahîh (4/44).

[2] Majmû’ el fatâwâ (6/61).

[3] Majmû’ el fatâwâ (6/61).

[4] Majmû’ el fatâwâ (6/61).

[5] El fatâwâ el kubrâ (2/226).

[6] Majmû’ el fatâwâ (29/41-42).

[7] Majmû’ el fatâwâ (11/137).

[8] Majmû’ el fatâwâ (6/60).

[9] Majmû’ el fatâwâ (29/40).

[10] E-sârim el maslûl (2/512).

[11] Minhâj e-sunna (2/474).

[12] Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (1/75).

[13] Majmû’ el fatâwâ (13/368).

[14] Majmû’ el fatâwâ (12/114).

[15] E-tis’iniya (2/531-532).

[16] Majmû’ el fatâwâ (6/61).

[17] Majmû’ el fatâwâ (13/65) ; voir également : (6/61).

[18] Bayân talbîs el jahmiya (2/337-338).

[19] Majmû’ el fatâwâ (6/505).

[20] Rapporté par Muslim (26).

[21] Rapporté par el Bukhârî (6444), et Muslim (94).

[22] Rapporté par el Bukhârî (99).

[23] Rapporté par el Bukhârî (3194), et Muslim (2751).

[24] Ce hadîth est rapporté par el Bukhârî (1360, 3884, 4675, 4772, 5675, et 6681) et Muslim (24).

[25] Rapporté par el Bukhârî (1356).

[26] Rapporté par el Bukhârî (4269), et Muslim (96), selon Usâma ibn Zaïd (t).

[27] Rapporté par Muslim (97).

[28] Hadîth rapporté par el Bukhârî et Muslim.

[29] Rapporté par Ahmed (23324), el Baïhaqî dans el asmâ wa e-sifât (303), e-Tabarânî dans musnad e-shâmiyîn (2854), selon Hudhaïfa ().

[30] Rapporté par Muslim (22) selon Târiq ibn Ashyam.

[31] Rapporté par el Bukhârî (424, 686) et Muslim (33), selon ‘Utbân ibn Mâlik.

[32] Rapporté par Ahmed (19597), et e-Tahâwî dans sharh mushkil el âthâr (4003), selon Abû Mûsâ el Ash’arî.

[33] Le hadîth sur le sujet est rapporté par e-Tirmidhî (2639) et ibn Mâja (4300).

[34] Rapporté par e-Tirmidhî (3540), selon Anas.

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ÞÏíã 07 Dec 2014, 05:30 PM
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Le consensus Vs le hadîth de la shafâ’a
(Partie 2)


Les exigences de la shahâda


Hasan el Basrî disait : « La foi ne repose pas sur les apparences ni sur des espoirs, mais elle émane du cœur et se traduit par les actes. »[1]


• Le Messager d’Allah (r) a dit : « J’ai reçu l’ordre de combattre [les hommes] jusqu’à ce qu’ils disent : lâ ilâh illâ, et qu’ils donnent foi à ma mission. S’ils le disent, ils auront protégé contre moi leur sang et leurs biens, sauf ce que la Loi en réclame, et Allah (U) est Celui qui les jugera. »[2]


• Le Prophète (r) recommanda à Mu’âdh : « Tu vas te rendre auprès d’un peuple adeptes du Livre, la première chose que tu dois leur prêcher, c’est l’attestation qu’il n’y d’autre divinité digne d’être adorée en dehors d’Allah et que Mohammed est Son Messager. S’ils s’y soumettent, alors enseigne-leur qu’Allah leur a imposé cinq prières au cours du jour et de la nuit. S’ils s’y soumettent, alors enseigne-leur qu’Allah leur imposé l’aumône... »[3]


• Après la mort du meilleur des hommes (r), certaines tribus arabes refusèrent de verser l’aumône légale. Abû Bakr e-Siddîq (t) monta aussitôt une armée pour les ramener à l’ordre, en justifiant : « Par Allah ! Je combattrai quiconque fait la distinction entre la prière et l’aumône. » Il l’avait dit en réponse à ‘Omar qui s’opposa à cette campagne. D’ailleurs, il le lui fit savoir en ces termes : « Comment peux-tu combattre ces hommes, toi, qui connait les paroles du Messager d’Allah (r) : « J’ai reçu l’ordre de combattre [les hommes] jusqu’à ce qu’ils disent : lâ ilâh illâ. S’ils le disent, ils auront protégé contre moi leur sang et leurs biens, sauf ce que la Loi en réclame, et Allah est Celui qui les jugera. »
  • Justement, fit remarquer le premier Khalife, l’aumône est le droit sur la richesse que la loi réclame. Par Allah ! S’ils refusaient de me verser ne serait-ce qu’une entrave de chameau qu’ils donnaient au Messager d’Allah (r), je les combattrais pour cela. » [4]


‘Omar se laissa convaincre par cette explication, et félicita le Prince des croyants en disant : « Par Allah ! Le Seigneur avait inspiré Abû Bakr (t). J’ai su alors qu’il disait la vérité. »[5]


Explication


Les exigences du tawhîd se vérifient à deux niveaux :


Premièrement : réaliser l’essence de la foi consiste à se soumettre aux exigences et aux conditions de l’attestation de foi, qui s’opposent littéralement à la grande association, relevant de l’apostasie à l’unanimité des traditionalistes.


En revanche, il est possible que le fidèle ne fournisse pas parfaitement les exigences du tawhîd. Ce n’est pas souvent qu’un individu soit purifié totalement du shirk, de l’innovation, et des péchés, comme le souligne ‘Abd e-Rahmân ibn Hasan.[6] L’essentiel pour être sauvé de l’Enfer éternel, c’est de fournir l’essence du tawhîd ou de ne pas commettre ce qui s’oppose à son essence à tous les niveaux. Nous n’allons pas parler ici des critères du takfîr ni du ‘udhr bi el jahl, car nous l’avons amplement fait ailleurs.[7] Néanmoins, j’aimerais souligner qu’ibn Taïmiya distingue entre les païens d’origines et les musulmans qui commettent du shirk.[8] C’est à la lumière de ces explications que nous comprenons des textes comme : [Allah ne pardonne pas qu’on Lui associe quoi que ce soit, mais il pardonne les péchés moindres à qui Il veut ; quiconque associe quoi que ce soit à Allah aura sombré dans un égarement manifeste][9] ; [Allah interdit le Paradis à quiconque Lui associe quoi que ce soit ; sa demeure sera l’Enfer où les injustes n’auront aucun secoureur][10] ; [Ainsi, Allah leur montrera leurs œuvres, comme pour les affliger davantage, car ils ne sortiront jamais de l’Enfer].[11]


Deuxièmement : un hadîth exprime que les musulmans désobéissants ayant fourni l’essence du tawhîd jouiront de l’intercession dans l’au-delà. Puis, avec Sa Main, Allah sortira de l’Enfer une poignée d’hommes qui n’auront fait aucun bien au cours de leur vie, comme nous allons le voir.[12]


Il existe un consensus affirmant que sans les actes, on ne peut prétendre à la foi


Certains, comme nous l’avons démontré dans un article précédent, ramènent un consensus sur la chose. Voici une liste non exhaustive des anciens ayant signalé ce crédo : ‘Alî ibn Abî Tâlib, ‘Abd Allah ibn Mas’ûd, ‘Abd Allah ibn ‘Abbâs, Zaïd ibn Aslam, Sa’îd ibn Jubaïr, el Hasan el Basrî, ibn Qatâda, ‘Atâ ibn Abî Rabâh, Qatâda, Nâfi’ mawlâ ibn ‘Omar, Makhûl, Maïmûn ibn Mihrân, Mohammed e-Zuhrî, Dâwûd ibn Abî Hind, Mohammed ibn ‘Abd Allah ibn ‘Amr ibn ‘Uthmân ibn ‘Affân, el Awzâ’î, Sufiân e-Thawrî, Mohammed ibn Muslim e-Tâifî, Sa’îd ibn ‘Abd el ‘Azîz e-Dimashqî, l’Imâm Mâlik, el Fudhaïl ibn ‘Iyâdh, Sufiân ibn ‘Uaïyna, l’Imâm Shâfi’î, Abû Bakr el Humaïdî, Ishâq ibn Rahawaïh, Abû thawr, l’Imâm Ahmed, el Muzanî, ibn Qutaïba dans une certaine mesure, Sahl e-Tusturî, Mohammed ibn Nasr el Marwazî, ibn Khuzaïma dans une certaine mesure, ibn Khafîf, el Multaï, el Âjurrî, Abû Tâlib e-Makkî, ibn Batta, el Khattâbî, ibn Zamanaïn, Abû Ismâ’il el Harawî, el Baghawî, Yahyâ el ‘Imrânî, etc.[13]


L’exception à la règle


• « Il viendra une époque où personne ne connaitra ni prière ni jeûne ni pèlerinage ni ‘umra en dehors du vieil homme et de la vieille femme qui diront : « À l’époque de nos parents, les gens disaient : la ilâh illa Allah ! » On demanda à Hudhaïfa ibn e-Nu’mân (t) : « Cela pourra-t-il leur servir ?
  • Cela va les sauver de l’Enfer, répondit-il. »[14] »[15]


• D’après el Bukhârî et Muslim, selon Abû Sa’îd qui fait remonter ses paroles au Prophète (r) : « (…) Faites-en sortir [en parlant de l’Enfer] ceux que vous connaissiez. Ils les reconnaitront, car le feu n’aura pas le droit de détériorer entièrement leur silhouette, et ils en feront sortir un grand nombre qui auront été brûlé jusqu’aux mollets ou jusqu’aux genoux.
Ils diront : « Seigneur, il ne reste aucun de ceux que nous a désigné !
Revenez sur vos pas, et sauvez tous ceux qui décèlent dans leur cœur le bien le plus infime, ne serait-ce que le poids d’un dinar ! »
Ils en sauveront un grand nombre et retourneront vers le Tout-Puissant pour lui dire : « Seigneur, nous n’avons oublié aucun de ceux que nous a désigné !
  • Revenez sur vos pas, et sauvez tous ceux qui décèlent dans leur cœur le bien le plus infime, ne serait-ce que le poids d’un demi-dinar ! »
Ils en sauveront un grand nombre (…)
« Revenez sur vos pas, et sauvez tous ceux qui décèlent dans leur cœur le bien le plus infime, ne serait-ce que le poids d’un grain de moutarde ! »
Ils en sauveront un grand nombre. »


Abû Sa’îd el Khudrî conclut : « Si vous doutez des propos que je vous raconte, alors nous n’avez qu’à lire le Verset : [Allah ne fait subir à personne la moindre lésion ; la bonne action, Il la décuple et Il gratifie de Sa part une récompense immense].[16]


Allah proclamera alors : « Les anges ont intercédé, les prophètes ont intercédé, et les croyants ont intercédés ; il ne reste maintenant plus que Moi, le plus Miséricordieux des miséricordieux ! Il plongera alors une poignée dans l’Enfer, et Il en sortira des gens tout calcinés qui n’ont accompli le moindre bien sur terre. Il les déposera dans le « fleuve de la vie » qui sillonne les artères du Paradis. Ils pousseront aussi vite qu’une graine (déposée par l’écume) après le passage d’un torrent. Ils brilleront comme des perles et se feront reconnaitre par les habitants du Paradis à leur collier étincelant.


Ils seront les affranchis du Paradis qu’Allah sauvera sans qu’ils n’aient accomplie la moindre bonne action ni le moindre bien sur terre !
Ensuite, il leur sera convié : « Bienvenue au Paradis où tout ce que vous avez sous les yeux est à vous. » Comblés au-delà de leurs attentes, ils demanderont malgré tout : « Seigneur, comble-nous d’une chose que Tu n’as offerte à personne avant nous !
  • J’ai encore mieux pour vous !
  • Seigneur, que peut-il y avoir de mieux ?
  • Je vous accorde désormais Mon Agrément qui vous épargnera Mon Courroux à tout jamais ! »[17]


À suivre…


Par : Karim Zentici
http://mizab.over-blog.com/



[1] La foi se traduit par les actes comme la hijra qui relève des actes. Cette parole s’oppose à la tendance murjite qui estime que la foi s’avère uniquement au niveau du cœur ou du cœur et des paroles. Néanmoins, en règle générale, sans les actes, la croyance et la parole n’ont aucune valeur, comme nous allons l’expliquer.

[2] Hadîth rapporté par Muslim (21), selon Abû Huraïra (t).

[3] Rapporté par el Bukhârî (1458) et Muslim (19).

[4] Rapporté par el Bukhârî (6924, 6925) et Muslim (20), selon Abû Huraïra (t).

[5] Rapporté par el Bukhârî (6924, 6925) et Muslim (20), selon Abû Huraïra (t).

[6] Voir : fath el Majîd (p. 75).

[7] Voir notamment : http://mizab.over-blog.com/article-i...114115826.html
http://mizab.over-blog.com/article-e...-66829360.html

[8] manhaj e-sunna (2/396).

[9] Les femmes ; 116

[10] Le repas céleste ; 72

[11] La vache ; 167

[12] Rapporté par el Bukhârî (7439) et Muslim (183).

[13] Voir : http://mizab.over-blog.com/article-l...107961935.html

[14] Rapporté par ibn Mâja (4049) ; Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans silsilat el ahâdîth e-sahîha (87), et sahîh el jâmi’ (6/339).

[15] Majmû’ el fatâwa (11/407-408).

[16] Les femmes ; 40

[17] Rapporté par el Bukhârî (7439), et Muslim (183).
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ÞÏíã 08 Dec 2014, 05:26 PM
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Le consensus Vs le hadîth de la shafâ’a
(Partie 3)


L’immense Miséricorde d’Allah


Allah (I) révèle : [Allah s’est imposé à Lui-même d’être Miséricordieux].[1] [Dis : ô Mes serviteurs qui avez été négligeant envers vous-mêmes, ne désespérez pas de la Miséricorde d’Allah].[2] Un autre Verset fait dire à Ibrahim, l’Ami d’Allah (r) : [Il dit : mais qui, en dehors des égarés peut désespérer de la Miséricorde de Son Seigneur].[3] Ya’qûb également, est l’auteur des paroles : [et ne désespérez pas de l’Esprit d’Allah, car seuls les infidèles peuvent désespérer de Son Esprit].[4]


[tandis que Ma Miséricorde s’étend sur toute chose. Je vais la décréter à mes pieux Serviteurs, ceux qui versent la zakât (l’aumône légale ndt.) et qui donnent foi à nos Versets Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré].[5]
[et s’ils te traitent de menteur, alors dis-leur : Votre Seigneur détient une Miséricorde immense ; mais rien ne saurait repousser Sa rigueur qui s’abat contre le peuple criminel].[6]


• D’après el Bukharî et Muslim, selon Abû Huraïra (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « Allah divisa la Miséricorde en cent parties ; Il en retint quatre vingt dix-neuf auprès de Lui, et Il en descendit une seule sur terre. C’est avec celle-ci que les créatures se font miséricorde entre elles. C’est ce qui pousse la bête à lever son sabot pour éviter son petit. »[7]


Muslim rapporte une version de Salmân disant notamment : « Chaque Miséricorde est aussi vaste que l’espace entre le ciel et la terre. » Il précise également : « Le Jour de la résurrection, celle-ci complètera leur nombre. »[8]


• Selon Abû Huraïra (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « Lorsqu’Allah fit la création, Il écrivit dans un livre qui se trouve auprès de Lui au-dessus du Trône : « Ma Miséricorde devance Ma Colère. » »[9]


• « Soyez miséricordieux envers ceux qui sont sur terre et vous aurez droit à la Miséricorde de Celui qui est au ciel. »[10]


• « Mon Seigneur Tout-Puissant m’a fait la promesse de faire entrer au Paradis soixante-dix milles membres de ma communauté sans qu’ils ne reçoivent ni compte ni châtiment. Pour milles d’entre eux, il y en aura soixante-dix milles de plus, et auxquels seront ajouté trois poignés des Mains de Mon Seigneur Tout-Puissant remplis de fidèles. »[11]


• Selon Abu Huraïra (t), j’ai posé la question au meilleur des hommes : « Messager d’Allah, qui sont les bienheureux qui joueront de ton intercession ?
  • Tous ceux qui disent sincèrement du fond du cœur qu’il n’y a de dieu qu’Allah seront les bienheureux qui joueront de mon intercession le Jour de la résurrection. »[12]


• Le Messager d’Allah (r) a dit : « Le Jour de la résurrection, un groupe de musulmans viendra avec une montagne de péchés, mais Allah les leur pardonnera et les fera endosser aux juifs et aux chrétiens. »[13]


• Le recueil de Muslim nous apprend que les mécréants prendront symboliquement la place des musulmans en Enfer. Au moment de l’échange, il sera annoncé à chaque heureux élu : « Voici celui qui prendra ta place ! »[14] Tous les croyants exultent à l’idée qu’ils seront libérés des chaines de l’Enfer. Shâfi’î (t) et ‘Omar ibn ‘Abd el ‘Azîz (t) soulignaient à propos de cette immense nouvelle : « Ce hadîth est le plus grand porteur d’espoir pour les musulmans, car il annonce que chacun d’entre eux sera libéré de l’Enfer. »


Les catégories d’individus qui entreront au Paradis


Mohammed ibn Mohammed ibn Mahmûd el Manbijî, un savant hanbalite du 9ième siècle de l’Hégire et qui fut très influencé par ibn Taïmiya, établit : « Le Paradis incarne Sa Miséricorde et l’Enfer incarne Sa Colère. Plusieurs annales confirment qu’Il remplira l’Eden de nouvelles créatures, en plus de celles qui seront passés par un séjour en Enfer. Il y aura également la présence de ceux qui auront profité des bonnes actions de leurs parents. Les derniers arrivants n’auront accompli le moindre bien sur terre. L’un des points qui témoignent de l’étendu de la Miséricorde divine, c’est qu’aucun innocent ne brûlera en Enfer. »[15]


Cette miséricorde est tellement vaste qu’aux dires de plusieurs exégètes, Pharaon lui-même aurait pu en bénéficier. Jibrîl confie en effet au Loyal : « Mohammed, si tu m’avais vu au moment où j’ai rempli de boue la bouche de Pharaon pour l’empêcher de prononcer un mot qui lui aurait valu la Miséricorde divine. » Gabriel, L’Archange messager qui est au premier rang de la hiérarchie des créatures du monde supérieure, était conscient que la Clémence du Tout-Puissant était sans limite. Elle faillit envelopper un tyran qui poussa à leur extrême les limites de l’insolence dans sa célèbre déclaration : [C’est moi votre seigneur Tout-Puissant].[16]
En outre, plusieurs hadîth nous enseignent que les enfants restés à l’état de nature auront leur part de bonheur dans l’au-delà. Les savants et plus particulièrement les exégètes n’ont pas une opinion uniforme sur le sens donné à la fitra… Ce qui nous intéresse ici, c’est qu’en mourant avant l’âge de raison, on garde une nature saine encline au monothéisme et à la soumission à l’Être supérieur. Le Paradis est donc promis à tous ceux répondant à ce signalement sans qu’ils n’aient accompli la moindre bonne action, mais par un simple effet de la Miséricorde divine : [C’est là la grâce d’Allah qu’il accorde à qui Il veut en sachant que Sa grâce est immense].[17]


Ils s’inspirent également de l’interprétation que le Prophète (r) fit de son rêve en disant notamment : « Le grand homme qui se tenait au milieu du jardin n’est autre qu’Ibrahim – paix à lui –, et les enfants autour de lui regroupaient tous ceux qui sont morts à l’état de nature.
  • Messager d’Allah, mêmes les enfants des païens ?
  • Oui, mêmes les enfants des païens. »[18]


Une version nous enseigne : « Le vieil homme au pied de l’arbre, c’était Ibrahim, et les enfants autour de lui regroupaient tous ceux qui sont morts en bas âge. » [19] Ces textes ne parlent pas de toutes les âmes, mais uniquement de celles des enfants morts avant la puberté.


Ainsi, on peut rentrer au Paradis sans actes


Sachons que le crédo traditionaliste véhiculé par les anciens et les modernes édifie le fondement selon lequel le monothéiste ira au Paradis d’une façon ou d’une autre. S’il est exempt de tout péché, il y entrera directement sans passer par un séjour en Enfer. Parmi ce type d’individu, nous avons :
  • le mineur,
  • le majeur atteint d’une maladie mentale,
  • le fautif acquitté d’un repenti sincère qui ne souffre d’aucune irrégularité (tous les péchés en partant de l’association), et qui n’est suivi d’aucune récidive,
  • l’enfant qui grandit dans l’Islam sans ne commettre le moindre péché.


L’auteur d’un grand péché et les désobéissants musulmans en général qui ne se repentent pas jusqu’à la mort sous laissés à la Volonté d’Allah ; il peut les soumettre à un châtiment dont la durée sera fonction de la gravité du péché, voire en fonction de son plein gré, et les faire ensuite entrer au Paradis ; comme il peut les pardonner d’entrée et les épargner de l’Enfer. Quoi qu’il arrive, aucun monothéiste n’éternisera en Enfer.[20]


Règle extraordinaire


Un hadîth nous apprend qu’Allah mettra Son Pied dans la Géhenne pour lui éteindre son ardeur, et Il créera des créatures pour combler le Paradis.[21] Ibn Taïmiya tire de tous ces éléments une règle extraordinaire disant que :
  1. On peut entrer au Paradis sans acte.
  2. On n’entre en Enfer qu’à cause de ses actes.
  3. Seules les créatures du monde terrestre seront jetées en Enfer, contrairement au Paradis qui accueillera de nouvelles créatures.[22]


C’est exactement l’explication du propos prophétique : « Ma Miséricorde devance Ma Colère ! » Et, selon une version : « Ma Miséricorde domine Ma Colère ! »[23]


À suivre…


Par : Karim Zentici
http://mizab.over-blog.com/



[1] Le bétail ; 12

[2] Les groupes ; 53

[3] Le hijr ; 56

[4] Yûsaf ; 87

[5] El A’râf ; 156-157

[6] Le bétail ; 147

[7] Rapporté par el Bukhârî (6000), et Muslim (2752).

[8] Rapporté par Muslim (2753).

[9] Rapporté par el Bukhârî (3194), et Muslim (2571).

[10] Rapporté par Abû Dâwûd (4941), et e-Tirmidhî (1924), selon ‘Abd Allah ibn ‘Amr – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[11] Rapporté par Tirmidhî (2437), et ibn Mâjah (4286) ; Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans sahîh el jâmi’ (7111).

[12] Rapporté par el Bukhârî (99).

[13] Rapporté par Muslim (2767).

[14] Rapporté par Muslim (2767).

[15] Mukhtasar tasliya ahl el masâib p. 102-103

[16] Les anges qui arrachent l’âme ; 24 ; Pour plus de détails sur les conditions de la mort de Pharaon, voir l’exégèse du Verset : [C’est maintenant que tu reviens vers Nous, alors qu’avant, tu ne faisais que te rebeller et semer la corruption] [Yûnas ; 91].

[17] Le fer ; 21

[18] Rapporté par el Bukhârî (7047).

[19] Rapporté par el Bukhârî (1386).

[20] Mukhtasar tasliya ahl el masâib p. 103

[21] Rapporté par el Bukhârî (6661), et Muslim (2848).

[22] Majmû’ el fatâwâ (8/401).

[23] Rapporté par el Bukhârî (3194), et Muslim (2751).
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  #4  
ÞÏíã 09 Dec 2014, 05:47 PM
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Le consensus Vs le hadîth de la shafâ’a
(Partie 4)


L’explication du hadîth de l’Intercession


Selon le hadîth précédemment cité, les musulmans désobéissants ayant fourni l’essence du tawhîd jouiront de l’intercession dans l’au-delà. Puis, avec Sa Main, Allah sortira de l’Enfer une poignée d’hommes qui n’auront fait aucun bien au cours de leur vie.[1] Les savants divergent sur l’interprétation de ce hadîth. Pour ibn Khuzaïma, il s’agit de ceux qui n’ont pas fourni parfaitement (tamâm et kamâl) les actes.[2] En d’autres termes, le minimum acceptable est la croyance du cœur, la parole, et certains actes des piliers de la foi comme la prière. D’autres savants, comme ibn ‘Abd el Barr,[3] ibn Rajab,[4] ibn el Wazîr,[5] el Qurtubî,[6] Nawawî qui l’impute à Qâdhî ‘Iyâdh,[7] ibn Taïmiya,[8] ibn el Qaïyim,[9] ibn Kathîr,[10] San’ânî,[11] ibn Hajar qui l’impute à e-Zarkashî,[12] Mohammed Harrâs dans sa recension à kitâb e-tawhîd (p. 309), l’interprètent autrement. Ils le prennent au sens littéral. Pour eux, en effet, il s’agit de ceux qui n’ont fourni aucune œuvre, mais gardant au moins, pour reprendre l’expression d’ibn Rajab, l’essence du tawhîd, qui renferme qawl el qalb, ‘amal el qalb et qawl e-lisân.


Le tawhîd en question, comme l’explique ibn Taïmiya, est la parole qui distingue entre les habitants du Paradis et ceux de l’Enfer, et qui est la condition pour devenir musulman.[13]


L’avis d’ibn Hazm


En explication au hadîth e-shafâ’a, ibn Hazm souligne : « En négligeant tous les actes, on est un croyant désobéissant, avec une foi faible, mais sans devenir mécréant. »[14] Ailleurs, il explique que l’essence de la foi se résume dans la croyance et la parole.[15]


Ailleurs, après avoir réfuté en détail les murjites qui n’imposent pas la prononciation verbale pour prétendre à la foi : « On ne devient pas mécréant en délaissant les actes, mais uniquement en délaissant la parole. La raison, c’est que le Messager (r) jugea mécréant le fait de renoncer à la parole. En parallèle, il accordait une foi valable à celui qui connaissait la vérité avec le cœur tout en l’exprimant avec la langue ; il savait que tôt ou tard, il sortirait de l’Enfer, même sans n’avoir fait aucun bien. »[16]


« La foi est un nom générique qui renvoie à plusieurs notions… Notamment, elle renvoie à ce qui est antonyme à la mécréance, ou antonyme à la perversité, non à la mécréance. Une partie consiste à délaisser certains éléments sans devenir ni mécréant ni pervers. Pour la première partie, il s’agit de la résolution du cœur et de la reconnaissance verbale. Celle-ci est antonyme à la mécréance.
Pour la seconde partie, il s’agit des actes obligations, qui en les délaissant, on devient pervers non mécréant.
Pour la dernière partie, il s’agit des actes surérogatoires, qui en les délaissant, on ne devient ni mécréant ni pervers. »[17]


On peut toujours rétorquer qu’ibn Hazm était un jahmî, comme le souligne ibn ‘Abd el Hâdî. En réponse, nous disons oui, mais uniquement dans le domaine des Noms et des Attributs divins, non dans celui de la foi. Sheïkh el Islâm nous fait l’éloge du personnage en disant qu’il était conforme au traditionalisme dans le domaine du destin et de l’irja.[18]


Il est possible qu’on ne se laisse pas convaincre par cet argument, alors que dire des paroles d’ibn Taïmiya lui-même, et que je reproduis ici : « Celui qui croit que seuls les actes peuvent servir à l’individu va à l’encontre du consensus et son idée est complètement fausse pour les raisons suivantes… »[19] Ensuite, il explique dans le cinquièmement que les individus dont le hadîth fait mention, sauront sauver par la Miséricorde d’Allah, non par leurs actes. Mieux, Abû Bakr ibn el Muhib e-Sâmit est l’un des élèves les plus intimes d’ibn Taïmiya. Il est l’auteur d’un ouvrage qui est encore à l’état de manuscrit et dans lequel il reproduit les paroles extraordinaires de son maitre : « L’individu peut déceler une foi infime dans son cœur sans faire aucune œuvre pieuse. La négation dans le hadîth en question porte sur les actes, non sur les paroles. Il faudrait plutôt dire qu’en fournissant les deux attestations de foi sans fournir d’actes extérieurs jusqu’à la mort, on n’aura fait aucune bonne œuvre dans sa vie. Cependant, cela ne concerne pas forcément les paroles, conformément au Verset : [c’est vers Lui, que remontent les bonnes paroles qui sont poussées par les bonnes œuvres].[20] En disant que la négation ne porte pas sur la croyance du cœur et de la parole, nous n’allons pas à l’encontre du Coran. »[21] Ailleurs, il a d’autres paroles qui vont dans ce sens.[22]


D’autres savants font également la distinction entre le asl et le far’, comme ibn Manda,[23] el Marwizî,[24] e-Tabarî,[25] el Fudhaïl ibn ‘Iyâdh,[26] el Baïhaqî,[27] Abû Mohammed el Yamanî,[28] etc.
Safar el Hawâlî, dont le fameux Zhâhirat el irjâ est devenu le fer de lance de la campagne anti-Albânî concède lui-même que dans certains cas, certes rares, la foi décelée dans le cœur est tellement faible qu’elle ne peut s’exprimer dans les actes.[29]


Au sujet de l’intercession prophétique dans l’autre monde, ibn el Bannâ, un savant Hanbalite qui fut contemporain à ibn Hazm, établit dans un ouvrage consacré à la réfutation des innovateurs : « Tout musulman qui entre en Enfer, en sortira un jour ou l’autre, selon notre tendance, « grâce » à son intercession, ou celle d’un autre, et, surtout, de La Miséricorde d’Allah Tout-Puissant. Il n’y restera dès lors plus personne ayant prononcé au moins une fois dans sa vie : lâ ilâh illâ Allah avec foi et sincérité exclusive, quand bien même, elle délaisserait après cela, les actes d’obligations. »[30]


Les musulmans gagnent le Paradis « grâce » à l’essence de la foi


Les musulmans gagnent le Paradis « grâce » à l’essence de la foi indépendamment de savoir dans quelle mesure cela est suffisant ou non. Tous les traditionalistes s’accordent sur ce point.


En explication au hadîth « Cinq prières dans un jour et une nuit… »[31], Ibn ‘Abd el Barr établit : « Il démontre notamment qu’un musulman ne faisant pas la prière est sous la Volonté divine. La condition, c’est qu’il soit monothéiste, qu’il croit, donne foi et reconnait les enseignements apportés par Mohammed (r), même « sans fournir d’acte ». Ce passage réfute les mu’atazilites et les kharijites toute tendance confondue. Ne vois-tu pas qu’en reconnaissant l’Islâm au moment d’y adhérer, on devient musulman avant même de devoir faire la prière et le jeûne du ramadhân. Il a ainsi fourni la reconnaissance verbale, la croyance, et la résolution intérieure. D’un point de vue purement théorique, la seule façon de le renvoyer à la mécréance, c’est de lui enlever la chose par laquelle il est devenu musulman. Autrement dit, en reniant ce qu’il a cru et reconnu. »[32]


En commentaire au v. 158 de la s. Le bétail, Saffârînî affirme : « Il existe trois cas de figure qui répondent aux caractéristiques permettant de se faire appeler légitimement « croyant », à condition de rester ainsi jusqu’au jour où le soleil se lèvera de l’Occident :
  • On est soit un croyant ayant sombré dans les péchés : [et qui n’a récolté aucun bien dans sa foi].
  • Soit on est un croyant ayant mélangé de bonnes et de mauvaises actions.
  • Soit un croyant ayant fait repentance de ses péchés, et ayant récolté dans sa foi du bien dans la mesure du possible.
Pour le premier, sa foi antérieure à l’événement (dénuée des actes) lui sera utile, car il renferme en lui l’essence du salut. Il n’éternisera pas en Enfer, même s’il doit y passer un séjour à cause de ses péchés, mais sa foi antérieure lui sera utile. »[33]


À suivre…


Par : Karim Zentici
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[1] Rapporté par el Bukhârî (7439) et Muslim (183).

[2] E-tawhîd (2/732).

[3] E-tamhîd (23/290).

[4] E-takhwîf min e-nâr (p. 259).

[5] El ‘awâsim min el qawâsim (9/102).

[6] Comme le rapporte ‘Abd e-Rahmân ibn Hasan dans fath el Majîd (p. 45) ; voir : e-tadhkira de Qurtubî (h n° 347)

[7] Sharh sahîh Muslim (3/31).

[8] Majmû’ el fatâwa (16/47).

[9] Hâdî el Arwâh (p. 269), madârij e-sâlikîn (1/339).

[10] Voir : son tafsîr (3/148).

[11] Raf’ el astâr (p. 120-123).

[12] Fath el Bârî (12/429).

[13] Majmû’ el fatâwa (24/235).

[14] El mahallâ (1/40).

[15] El fisal (3/118).

[16] E-durra (p. 337-338).

[17] El fisal (3/255).

[18] Majmû el fatâwa (4/18-19).

[19] Jâmi’ el masâil (5/203).

[20] Le Fondateur ; 10

[21] Livre manuscrit. Ce passage peut effectivement poser problème, et, en admettant qu’il ne soit pas d’ibn Taïmiya (les ajouts de scribes sont courants), cela ne remet nullement en question ses positions, comme en témoignent ses autres passages sur le sujet. Un ami est actuellement attelé à la recension de ce fameux ouvrage en espérant que nous en apprendrons plus sur la chose.

[22] Majmû el fatâwa (7/637, 10/355, 11/131, 20/90-94).

[23] El îmân (1/321-322).

[24] Ta’zhîm qadr e-salât (2/711).

[25] E-tabsîr (p. 188).

[26] E-sunna de ‘Abd Allah le fis de l’Imam Ahmed (1/343, 347, 374).

[27] El i’tiqâd (2/212).

[28] ‘Aqâid e-thalâtha wa e-sab’în firqa (1/313).

[29] Zhâhirat el irjâ (p. 529 et 657).

[30] Voir : e-radd ‘alâ el mubtadi’a d’ibn el Bannâ el Hanbalî (471 h.).

[31] Rapporté par Ahmed (n° 22185).

[32] Voir : hidâyat el mustafid min kitâb e-tamhîd du Sheïkh ‘Atiya Sâlim (3/290).

[33] Lawâmi’ el Anwâr (2/134).
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  #5  
ÞÏíã 10 Dec 2014, 03:48 PM
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Le consensus Vs le hadîth de la shafâ’a
(Partie 5)


La divergence sur l’abandon de la prière


Le Qâdhî Abû Ya’lâ établit en parlant du désobéissant musulman : « Il s’agit de quelqu’un ayant fourni la croyance du cœur, et la parole, mais ayant délaissé les actes de dévotion – excepté la prière – et ayant commis des actes de débauche ; prend-il le nom de croyant ? » Ensuite, il enchaine : « L’Imâm Ahmed – qu’Allah lui fasse miséricorde – semble lui accorder le nom de croyant ayant certes une foi faible, mais sans lui enlever complètement ce statut. »[1]


Après ce passage, l’auteur de la recension du livre, Su’ûd el Khalaf, qui est enseignant à l’Université de Médine fait le commentaire suivant : « S’il est fait ici exception à la prière, c’est en raison de la divergence qui existe sur la question entre savants. L’Imâm Ahmed a deux opinions concernant celui qui la délaisse sciemment, mais sans renier son aspect obligatoire. L’une le voue à la mécréance… et l’autre, dans laquelle il rejoint les Imâms Mâlik et Shâfi’î, le considère musulman. »


Plusieurs savants, à l’instar d’ibn Taïmiya et d’ibn Rajab, font mention de la tendance d’Ahmed selon laquelle il ne kaffar pas l’abandon des quatre piliers, avec la prière à leur tête, tout en reconnaissant leur aspect obligatoire.[2]


De grands commentateurs hanbalites reconnaissent la divergence sur l’abandon de la prière au sein de l’école. Ces derniers vont jusqu’à reprendre à leur compte la tendance selon laquelle celui qui délaisse la prière est passible de la peine de mort, mais sans devenir apostat. Nous avons pour ne citer qu’eux, Shams e-Dîn Abû el Faraj ibn Qudâma, le cousin et l’élève d’el Muwaffaq ibn Qudâma, qui impute cette opinion à ibn Batta et à la plupart des légistes dont Mâlik, Shâfi’î et Abû Hanîfa.[3] El Mardâwî, pour sa part, impute cette opinion à ibn ‘Abdûs, el Majd, ibn Razîn, etc.[4] El Muwaffaq lui-même la reprend à son compte dans el mughnî (2/442).


L’érudit Saksâkî qui est d’obédience hanbalite souligne : « Quand on délaisse la prière sans renier son aspect obligatoire, on est musulman, selon l’opinion la plus juste de l’Imâm Ahmed. La secte mansûriya, qui s’oppose à cette tendance, taxe les traditionalistes de murjites, car cela implique de dire, à leurs yeux, que la foi est composée de la parole sans les actes. »[5]


Il y a également une annale, selon laquelle Ahmed fut interrogé par son fils Sâlih : « J’ai interrogé mon père au sujet du crédo selon lequel la foi monte et descend, sur les éléments qui la font monter et descendre ?
  • Elle monte grâce aux actes et descend en délaissant les actes comme la prière, le pèlerinage, et les obligations religieuses. »[6]


Sheïkh ibn Bâz l’avait bien compris et faisait preuve d’une précision extraordinaire en distinguant entre les actes qui relèvent du shart sihha comme la prière (en sachant qu’il existe une divergence sur la question), et ceux qui touchent à la foi parfaite imposée, comme les autres actes.[7] Quand on lui posa la question : « Selon certains savants, celui qui délaisse (tark) les actes extérieurs, tout en fournissant l’attestation de foi, et l’essence de la foi émanant du cœur (asl el imân el qalbî) reste musulman. Est-ce qu’ils sont des murjites ? »
Voici quelle fut sa réponse : « Non, ce sont des traditionalistes ! Selon l’opinion la plus juste qui est imputée à certains savants, l’abandon du jeûne, de l’aumône et du pèlerinage est un péché énorme, mais qui ne fait pas sortir de la religion. Pour d’autres, il relève de la grande mécréance. Pour la prière, celui qui la délaisse sciemment, est un mécréant, selon l’opinion la plus juste, mais pour les autres piliers, il commet une mécréance qui ne fait pas sortir de la religion, soit un grand péché… »[8]


On lui posa juste après la question suivante : « Sheïkh ! Par rapport à la réponse précédente, certains en ont compris qu’en prononçant l’attestation de foi sans faire d’actes, on a une foi faible. Est-ce que cette compréhension est bonne ? »


En réponse : « Oui. En vouant l’unicité sincère et exclusive à Allah, et en donnant foi au Messager d’Allah (r), mais sans verser l’aumône, ni faire le jeûne ni le pèlerinage dans la mesure du possible, on est un désobéissant ayant commis un grand péché et passible d’entrer en Enfer. On ne devient pas pour autant un mécréant, selon l’opinion la plus juste des savants. En revanche, celui qui délaisse sciemment la prière est un mécréant, selon l’opinion la plus juste. »[9]


Dans une autre fatwa, le Sheïkh associe sa voix à la lajna dâima (fatwa n° 1727) à laquelle on posa la question suivante : « Le cas de quelqu’un qui dit : lâ ilâh illâ Allah Mohammed Rasûl Allah, mais sans procurer les quatre piliers (la prière, l’aumône, le jeûne, et le pèlerinage) ni les autres actes réclamés par la religion musulmane ; est-ce qu’il aura droit à l’intercession du Prophète (r) le Jour de la résurrection, de façon à ce qu’il échappe à l’Enfer, ne serait-ce qu’une période limitée ? »


Voici qu’elle fut la réponse : « Celui qui dit : lâ ilâh illâ Allah Mohammed Rasûl Allah, mais qui délaisse les quatre piliers (la prière, l’aumône, le jeûne, et le pèlerinage) en reniant l’aspect obligatoire ne serait-ce que de l’un d’entre eux est un apostat – après avoir été prévenu – à qui on somme de se repentir. S’il s’y soumet, son repentir sera accepté, et il aura droit à l’intercession le Jour de la résurrection, à condition qu’il meure musulman.


Néanmoins, s’il s’entête à les renier, il sera mis à mort par les pouvoirs publics pour apostasie, et il n’aura pas le droit, dans ce cas, à l’intercession du Prophète (r) ni de personne d’autre. L’abandon de la prière à lui tout seul, même mu par la fainéantise et la négligence, relève de la grande mécréance qui fait sortir de la religion, selon l’opinion la plus juste des savants. Que dire alors si on associe à cela, l’abandon des autres piliers ? On sera, à fortiori, privé de toute intercession, en restant ainsi jusqu’à la mort.


Pour certains savants, l’abandon de ses piliers relève de la mécréance mineure (kufr ‘amali) qui ne fait pas sortir du cercle des musulmans. ces derniers estiment que le fautif jouira de l’intercession, bien qu’il commet des grands péchés, à condition, bien sûr, qu’il meure musulman. »


Le Comité permanent de la Fatwa et de la recherche


Président : ‘Abd el ‘Azîz ibn Bâz
Vice-président : ‘Abd e-Razzâq ‘Afîfî
Membre : ‘Abd Allah Qu’ûd
Membre : ‘Abd Allah el Ghudayân




Par : Karim Zentici
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[1] Masâil el îmân (p. 313).

[2] Voir : Majmû’ el fatâwa d’ibn Taïmiya (7/610-611), et Fath el Bârî d’ibn Rajab (1/22-23).

[3] Sharh el kabîr (3/39).

[4] El insâf

[5] El burhân fî ma’rifa ‘aqâid ahl el adiyân d’Abû el Fadhl ‘Abbâs ibn Mansûr e-Saksakî (p. 35).

[6] Masâil el Imâm Ahmed (2/119).

[7] Voir : aqwâl dhawî el ‘irfân du D. ‘Isâm e-Sinânî (p. 146), et mukhâlafât fî fath el Bârî d’Abd el ‘Azîz e-Shibl (p. 28).

[8] Hiwâr hawl masâil e-takfîr

[9] Hiwâr hawl masâil e-takfîr
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