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ÞÏíã 08 Nov 2014, 06:21 PM
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ÇÝÊÑÇÖí Ibn Taïmiya et le hukm bi ghaïr mâ anzala Allah

Ibn Taïmiya et le hukm bi ghaïr mâ anzala Allah
(Partie 1)


Louange à Allah le Seigneur de l’univers ! J’atteste qu’il n’y a d’autre dieu (digne d’être adoré) en dehors d’Allah, l’allié des vertueux, et j’atteste que Mohammed est le sceau des prophètes et messagers ! Que les Prières, la Bénédiction et le Salut d’Allah soient sur lui, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !


« Malheur à l’homme par qui le scandale arrive ! »


"C’est la plaie du temps que les fous guident les aveugles."
King Lear, Shakespeare.


Ou quand l’aveugle voulait se faire borgne !


Introduction


L’ignorance et l’injustice sont à l’origine de tous les maux entre les êtres humains, comme le révèle le Verset : [L’homme l’a alors prise, il était certes un grand injuste et un grand ignorant].[1] Nous devons donner foi à tous les enseignements venant d’Allah, et accepter la vérité dans son ensemble, sans faire preuve de passion ni parler sans savoir ; notre approche est scientifique et objective, conformément au Coran et à la sunna. Quand on s’accroche qu’en partie à la vérité, on suscite la divergence et la désunion.[2]


Allah (I) révèle : [Ne croyez-vous qu’à une partie du Livre au détriment du reste ; en agissant ainsi, quelle autre rétribution aura-t-on sinon de goûter à l’ignominie ici-bas et d’être jeté dans le pire des châtiments le Jour de la résurrection ; Allah n’est nullement inattentif à ce que vous faites].[3]


[Ils oublièrent alors une partie du rappel, et Nous attisâmes entre eux la haine et l’animosité jusqu’au Jour de la résurrection].[4]
En effet, les Gens du Livre ont pour usage de renier les bonnes opinions de leurs coreligionnaires comme l’a signalé ibn Taïmiya dans son livre : Iqtidâ e-sirât el mustaqîm.[5] Le Très-Haut révèle : (Les Juifs disent : les chrétiens ne tiennent sur rien, et les chrétiens disent : les Juifs ne tiennent sur rien, et pourtant tous lisent le Livre. Ainsi, les ignorants ont prétendu la même chose. Le Jour de la Résurrection, Allah tranchera entre leurs divergences).[6]


Les causes de la mauvaise divergence


La division entre deux groupes provient soit des mauvaises intentions mues, entre autres, par l’animosité, la jalousie, et l’amour du pouvoir. C’est ce qui pousse à dénigrer l’autre tendance et à vouloir le dessus sur elle. En parallèle, on est enclin au discours de celui avec qui on lié par l’amitié, la même tendance, école, région, etc. Il y a un intérêt à le défendre, car il rapporte honneur et pouvoir. Ce genre de conflit, qui est courant entre les hommes, nait de l’injustice.


Soit, la division provient de l’ignorance dans le sens où les parties en présence ne pénètrent pas les tenants et les aboutissants de la question qui les sépare. Il est possible également qu’elles n’aient pas connaissance de la preuve textuelle sur laquelle s’appuie l’autre ou tout simplement qu’elles ne soient pas capables de détecter la part de vérité qui se trouve chez l’autre, quand bien même elles maitriseraient leurs propres arguments. L’ignorance et l’injustice sont à l’origine de tous les maux entre les êtres humains, comme le révèle le Verset : [L’homme l’a alors prise, il était certes un grand injuste et un grand ignorant].[7]


Tous les groupes en effet affichent une opposition au Coran et à la sunna dans la croyance ou le discours,[8] à part les traditionalistes qui sont les meilleurs éléments de cette communauté. Ils représentent la tendance médiane au milieu des autres tendances ; ils méritent ainsi d’être « le groupe sauvegardé » et « la secte sauvée »[9] Sheïkh el Islam ibn Taïmiya – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « Ils se trouvent au milieu entre les différentes tendances comme l’Islam est au milieu entre les autres croyances. »[10]


Même la divergence tolérée peut engendrer la perdition


Le Prophète (r) a interdit la divergence qui implique de renier la vérité qui se trouve chez la partie adverse. La chose est si grave qu’elle entraina la perte des civilisations anciennes. La leçon est d’éviter le plus possible d’imiter les damnées en veillant à l’unité du groupe. Malheureusement, la division qui touche les musulmans est de cet ordre. Avoir raison sur un point ne serait-ce qu’en partie, ne justifie pas de rejeter la vérité qui se trouve chez l’autre. C’est ce qui fait qu’on peut avoir raison d’un point de vue, mais avoir tort en refusant d’admettre la divergence quand elle est de type complémentaire. L’ignorance consiste souvent à démentir une chose qu’on ne connait pas, car il est plus facile de cerner ce qu’on connait. Autrement dit, contrairement à ce qu’on connait, ce qu’on ne connait pas n’a pas de limite.[11]


El insân ‘adiwwun li mâ yajhaluhu
Qui ignore haït…


Ressembler aux gens du Livre sur un point ne rend pas forcément mécréant


Ibn Taïmiya affirme dans son œuvre iqtidâ es-sirât al mustaqîm : « La ressemblance dans l’aspect extérieur engendre nécessairement la conformité et l’entente entre les deux parties concernées, poussant ainsi à un accord ou à une similitude dans les gestes et les coutumes. Il est facile concrètement de remarquer ce phénomène. À titre d’exemple, la personne qui revêt l’habit des savants va ressentir inconsciemment une certaine affinité envers eux. Ou encore l’apparat militaire pousse à se comporter quasiment comme un soldat – la nature de celle qui le porte risque d’être dominée par ce nouvel ascendant – sauf si pour une raison quelconque, elle ne pouvait le faire. »[12]


Si cela est clair, il faut savoir que veiller à ne pas ressembler aux mécréants sous quelque forme que ce soit, constitue un principe primordial de la religion. Il existe une multitude de preuves textuelles (du Coran et de la sunna) venant l’appuyer. Ibn Taïmiya s’est inspiré dans sa thèse, tout comme d’autres savants, du verset suivant : (Le temps n’est-il pas venu pour les croyants de vouer leur cœur à l’évocation d’Allah et à la vérité descendue de Sa part, et de ne pas être semblables à ceux qui ont reçu le Livre avant eux ; avec le temps, leurs cœurs se sont endurcis et beaucoup d’entre eux sont devenus des pervers).[13]
Dans son même ouvrage, il commente : « Le Coran interdit de leur ressembler dans l’absolue, bien que le discours est plus porté ici sur le fléau des cœurs endurcis qui provient des péchés. »[14]


• Ibn Taïmiya : « Le Tout-Puissant (Y) lui a interdit de suivre les pulsions des ignorants. Cela comprend notamment les opposants (ou dissidents) à sa religion. Leurs pulsions correspondent à leurs penchants ou au mode de vie apparent des polythéistes, inspirés de leur fausse religion dans toutes ses implications. S’accorder dans la pratique à ces gens-là trahit le penchant à se laisser guider par les passions. Telle est la raison pour laquelle les mécréants se réjouissent de voir les musulmans leur correspondre dans certaines de leurs pratiques. Ils en sont tellement heureux qu’ils seraient prêts à investir des sommes énormes afin d’y parvenir. Dans l’hypothèse où la pratique en question ne relève pas des passions, il incombe également de faire le contraire d’eux, pour mettre d’emblée un frein à toute envie potentielle de les imiter. En outre, le fidèle est plus à même d’obtenir l’agrément d’Allah par ce biais. Leur ressembler dans cet aspect en particulier, ne met pas à l’abri de leur ressembler dans des choses bien plus graves. En rôdant autour des limites, on risque bel et bien de les franchir ! »[15]


• « Les communautés égarées et maudites érigeaient leurs lieux de prières sur les tombes des prophètes et des gens pieux. Il faut savoir que le Messager d’Allah (r) a interdit ce genre de pratiques en diverses occasions. Celui pour qui je sacrifierais père et mère ! Il l’a fait notamment juste avant de quitter ce monde ! Par ailleurs, bon nombre de musulmans ont été éprouvés par ce genre de pratiques ! De plus, la religion des égarés ne tient pas plus dans son ensemble que sur les chants liturgiques et les belles icônes. Leur plus grand souci dans le culte, c’est de s’embellir la voix. Or, comme nous pouvons le constater, les musulmans sont éprouvés par les chants rituels, qui prennent la place de la poésie, dans le but de corriger les cœurs et les tendances. Ces pratiques sont similaires sous certains aspects à celles des communautés égarés ! »[16]


• Al Bayhaqî a rapporté dans sunan el kubrâ (9/234), et dans e-shu’ab (9385) ; ibn Taïmiya l’ayant authentifié dans majmû el fatâwâ (25/325), la parole d’Omar ibn el Khattâb (t) : « Éloignez-vous des ennemis d’Allah, les Juifs et les chrétiens, au cours de leurs rassemblements, leurs jours de fête. La colère descend sur eux et je crains qu’elle ne vous atteigne. N’apprenez pas leur dialecte (ratana) au risque de leur ressembler. »


Leur dialecte ou leur langage (ratana) correspond aux langues étrangères. Cette parole de ‘Omar, l’inspiré d’Allah, incarne le comble de la perspicacité. Actuellement encore, d’aucun n’exhibe sa maîtrise des langues étrangères sans la traduire sur son comportement. Il se laisse emparer par les mœurs les plus indécentes et s’accommode d’un mode de vie étranger à l’Islam. Ibn Taïmiya souligne dans majmû el fatâwâ : « Ce fameux ‘Omar a carrément interdit d’apprendre leur langue et de mettre un pied dans leur église leur jour de fête. Que dire de ceux qui les imitent ou bien qui aspirent à faire des choses propres à leur religion ! N’est-il pas pire de les rejoindre dans les actes que de les rejoindre dans les paroles ? N’est-il pas pire encore de s’initier à quelques-unes de leurs pratiques caractéristiques à leurs journées rituelles que de mettre un simple pied dans leur église ce fameux jour ? Si la colère les recouvre pendant leur fête à cause de leurs agissements ce jour-là, que dire de celui qui s’associe à eux dans leur rituel ne serait-ce qu’en partie, n’encourt-il pas autant la colère ? »[17]


• D’après les six références à l’exception de Tirmidhî, selon ibn ‘Omar (t) : « Nous sommes un peuple illettré ; nous ne maîtrisons ni l’écriture ni le calcul. » Allah a révélé : (Dis aux gens qui ont reçu le Livre et aux illettrés : Avez-vous embrassé l’Islam ?)[18] Ibn Taïmiya a fait la judicieuse conclusion suivante dans majmû el fatâwâ : « Il a considéré les illettrés en parallèle aux gens du Livre ; les uns étant différents des autres. »[19]


• (Récite-leur l’histoire de celui qui s’est arraché à nos Versets après les avoir reçus ; il s’est fait rejoindre par Satan et s’est laissé séduire. Si nous avions voulu, Nous l’aurions élevé grâce à eux, mais il a préféré s’enraciner à la terre et suivre ses passions. Il est semblable au chien ; si tu le chasses, il halète et si tu le laisses il halète. Tel est l’exemple du peuple ayant démenti nos signes (Versets). Confie-leur les histoires ainsi vont-ils réfléchir. Mauvais est l’exemple du peuple qui a démenti nos signes, et qui envers eux-mêmes étaient injustes).[20] Ibn Taïmiya a dit : « Allah (I) a démontré à travers Ses dires : (Mauvais est l’exemple) que le chien représente une mauvaise image, et que le croyant est épargné de l’endosser. »[21]


Par : Karim Zentici
http://mizab.over-blog.com/

[1] Les coalisés ; 72 voir : Iqtidhâ e-sirât el mustaqîm (1/148).

[2] Ibn Taïmiya dans Majmû’ el fatâwâ (4/450) ; Sheïkh el Islam ibn Taïmiya explique : « La religion se résume à deux principes : Nous devons uniquement adorer Allah et uniquement l’adores selon Sa loi. » El ubûdiya (p. 31).
« L’innovation est rattachée à la division comme la Tradition est rattachée à l’union. C'est pourquoi on dit les gens de l’union et de la Tradition en opposition aux gens de la division et de l’innovation. » El istiqâma (1/42).

[3] La vache ; 85

[4] Le repas céleste ; 14 ; dans un autre passage, Sheïkh el Islam oppose les traditionnistes purs aux mutakallimîns qui cherchent à découvrir le Théo en s’appuyant uniquement sur la Raison (le dalîl el a’râdh wa hudûth el ajsâm), aux dépens des textes. Les premiers ont conscience de l’hérésie des seconds débouchant sur des croyances erronées à la base de la tendance jahmite ; le Coran serait créé, il ne serait pas possible, même dans l’autre monde de voir le Très-Haut, et, qui plus est, ne serait pas sur Son Trône. En réaction à celle-ci, ils composèrent des ouvrages sur la nécessité de s’attacher au Livre d’Allah, au hadîth, et aux paroles des anciens. Dans l’ensemble, ils n’ont pas tort, bien qu’ils ne sont pas à l’abri de s’appuyer sur des annales faibles, ou tout simplement au mauvais endroit. En outre, à leurs yeux, le Coran incarne la Révélation à laquelle on doit donner foi, mais, ils occultent, en parallèle, toutes les preuves rationnelles qui démontrent l’existence et l’unicité d’Allah, la prophétie, et l’eschatologie (le sort ultime de l’homme dans l’au-delà). Leurs ouvrages (usûl e-sunna, e-sharî’a, etc.) doivent leur titre à cette approche. Il ne sert à rien, selon celle-ci, de vouloir prouver la prophétie de Mohammed (r), car établie depuis longtemps. Bien sûr, les mutakallimîn ont vu ces attaques du mauvais œil, et, avec dédain, ont taxé leurs détracteurs d’incultes, incapables de démontrer par la raison, la véracité du dernier message prophétique. Les premiers n’en ont pas démordu pour autant, en vouant les réfractaires au crédo officiel à l’innovation, voire carrément au bannissement total de la religion. Les deux tendances opposées sont blâmables, étant donné que chacune occulte l’un des deux procédés (rationnel et textuel) mettant en lumière les fondements de la religion. Cette négligence commune leur a valu des dissensions terribles que le Coran avait prévenues : [Ils oublièrent alors une partie du rappel, et Nous attisâmes entre eux la haine et l’animosité jusqu’au Jour de la résurrection].
Il existe un troisième groupe qui, déçu par la négligence scientifique des premiers et de l’hérésie des seconds, opta pour une troisième voie ; ces adeptes prirent pour aversion tout étudiant en quête d’émancipation du suivisme aveugle… Majmû’ el fatâwâ (19/159-163).

[5] Voir : Iqtidâ e-sirât el mustaqîm (1/91).

[6] La vache ; 113

[7] Les coalisés ; 72 voir : Iqtidhâ e-sirât el mustaqîm (1/148).

[8] Sheïkh el Islam ibn Taïmiya a dit à ce sujet : « La vérité pure, celle qui n’est entachée par aucune souillure, se trouve avec les gens de la tradition et de l’union. Ce constat notoire a été possible après des études approfondies sur les différentes croyances et les principes des différentes tendances. » Voir : Tarîq el wusûl ilâ el ‘ilm el ma-mûl (p. 22).

[9] Voir : Wasatiya ahl e-sunna baïna el firaq (p. 287).

[10] El fatâwâ (4/140) ; il a dit également : « Leur tendance est médiane dans le domaine des Noms d’Allah (I) entre les mu’attila (les négateurs ndt.) jahmites et les mushabbiha (assimilateurs ndt.). Leur tendance est médiane dans le domaine des Actions d’Allah (I) entre les qadarites (partisans du libre-libre ndt.), et les jabarites (déterministes ndt.). Dans le domaine du mauvais devenir de l’homme (el wa’îd : la menace ndt.), ils sont entre les murjites et les wa’îdiya parmi les qadarites et autres. Concernant les diverses catégories d’individus dans le domaine de la foi et de l’appartenance à la religion, ils sont entre les harûrites et les mu’tazilites d’un côté et les murjites et les jahmites de l’autre. Concernant les Compagnons du Prophète (r), ils sont entre les râfidhites et les kharijites. »

[11] Iqtidhâ e-sirât el mustaqîm (1/143-145).

[12] Iqtidâ e-Sirât al Mustaqîm (1/93).

[13] Le fer ; 16

[14] Iqtidâ e-sirât al mustaqîm (1/290).

[15] Iqtidâ e-sirât al mustaqîm (1/98).

[16] Iqtidâ e-sirât al mustaqîm (1/90-91).

[17] Majmûel fatâwâ (25/325).

[18] La famille de ‘Imrân ; 20

[19] Majmû el fatâwâ (25/168).

[20] El A’râf ; 175-177

[21] Majmû el fatâwâ (32/258).

ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
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ÞÏíã 09 Nov 2014, 05:32 PM
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Ibn Taïmiya et le hukm bi ghaïr mâ anzala Allah
(Partie 2)


Quand le Législateur décrète qu’une chose relève de la mécréance, il ne tient pas compte d’un nombre minimum à faire pour que les cas de même nature entrent sous son statut


Selon la règle : quand le Législateur décrète qu’une chose relève de la mécréance, il ne tient pas compte d’un nombre minimum à faire pour que les cas de même nature entrent sous son statut, ou, en d’autres termes, la quantité n’a aucune influence sur son statut. Le contraire est également vrai, soit que le nombre n’a aucune influence sur le statut d’une chose qui ne relève pas de la mécréance.


Il sera plus facile d’appréhender cette règle qui est d’une extrême importance, en donnant un exemple touchant aux peines corporelles. La peine d’adultère ne varie pas en fonction du nombre de fois commis, en dépit du fait qu’en récidivant ce crime, il devient beaucoup plus grave. Qu’on le fasse une ou plusieurs fois, la sentence est la même, soit la condamnation à mort. La raison, c’est que les peines furent légiférées pour les cas de même nature, sans tenir compte du nombre ou de la quantité.


Ibn Taïmiya établit à le sujet : « Il n’y a pas de différence pour les cas de même nature passible de la peine de mort entre ceux qui sont commis en grande ou une petite quantité, ou qui sont aggravés ou non. Le jugement sera le même. Peu importe que le crime soit effectué au niveau des paroles ou au niveau des actes (apostasie, adultère, sédition, etc.), conformément aux principes de base (qiyâs el usûl). En prétendant le contraire, on va à l’encontre de ces fameux principes. Le seule argument qu’on peut avancer, c’est un texte qui lui-même est une base, mais aucun texte ne fait la distinction, pour l’application des peines de mort, entre les crimes commis en grande ou en petite quantité. »[1]


Ailleurs, il renchérit : « Les peines sont fixées pour les crimes de même nature, non de même quantité. La peine de vol ne fait pas de distinction entre une grande ou une petite somme d’argent, et la peine sur les boissons enivrantes ne fait pas de différence entre une grande ou une petite quantité. La raison, c’est qu’elle tient compte de la nature du crime non de sa quantité. C’est la raison pour laquelle, le jugement sera le même qu’on puisse le commettre en grande ou en petite quantité, qu’on l’ait fait une ou plusieurs fois, car tous sont de même nature. »[2]


Mais, en vérité, on a le droit de ne pas être convaincu par ses textes ayant une portée générale. Alors, voici un passage qui mettra tout le monde d’accord : « Peu importe que les annulations de la foi soient faites en grande ou en petite quantité. Il n’y a pas de différence entre elles. Il suffit de faire ce qui entre dans la mécréance une seule fois pour sortir de l’Islam. Les règles de la mécréance n’ont rien à voir avec celles du hadîth qui tiennent compte des hadîth-témoins et des hadîth-renforts ou compléments, et selon lesquelles un plus un second plus un troisième plus un quatrième constitueraient une mécréance, au contraire d’un acte isolé qui serait à mettre au compte des péchés. Nous n’avons jamais entendu ce discours de la part d’aucun savant ni des règles qui délimiteraient ses contours… »[3]


Ainsi, pour la question du hukm bi ghaïr mâ anzala Allah, le seul paramètre à tenir compte dans les cas de mécréance majeure, c’est l’istihlâl, le juhûd, etc. (soit tous les crimes de même nature) non, le nombre de fois commis. Pour les cas de mécréance mineure, c’est de reconnaitre qu’on est en tort (et tous les cas de même nature).


Dans les deux cas, il n’y a donc pas de différence entre le faire une fois ou deux et des dizaines de fois, en débit du fait que le péché soit bien plus grave. Il n’y a pas de différence non plus entre codifier ou non la chose, wa bi Allah e-tawfîq !


Le principe du kufr dûn kufr


• Ibn Taïmiya : « Ibn ‘Abbâs et ses élèves ont dit qu’il s’agit de la mécréance sans n’être de la mécréance, de l’injustice sans n’être de l’injustice, de la perversité sans n’être de la perversité. Cette opinion est celle d’Ahmed ibn Hanbal et des traditionalistes comme nous allons le voir, in shâ Allah ! »[4]


« Si, comme le disent les anciens, un individu peut déceler en même temps des signes de la foi et de l’hypocrisie, ou encore comme ils l’établissent également, des signes de la foi et de la mécréance ; il faut savoir qu’il ne s’agit pas de la mécréance qui fait sortir de la religion, comme le révèlent ibn ‘Abbâs et ses élèves au sujet du Verset : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants].[5] Selon ces derniers en effet, ils commettent de la mécréance qui ne fait pas sortir de la religion. L’Imam Ahmed ibn Hanbal et d’autres grandes références les ont rejoints dans ce principe. »[6]


« Ibn ‘Abbâs et plus d’un ancien disent au sujet des Versets : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants],[7] [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les pervers],[8] [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les injustes],[9] Il s’agit de la mécréance sans n’être de la mécréance, de la perversité sans n’être de la perversité, et de l’injustice sans n’être de l’injustice. Ahmed, el Bukhârî et d’autres ont évoqué cette tendance. »[10]


Ailleurs, il dit explicitement que ces Versets concernent ceux qui autorisent moralement (istihlâl) à ne pas appliquer la Loi d’Allah.[11]


« Il peut être musulman qui commet de la mécréance sans n’être de la mécréance faisant sortir entièrement de la religion. Les Compagnons, à l’exemple d’ibn ‘Abbâs parle de la mécréance sans n’être de la mécréance. Cette opinion est celle de la plupart des anciens ; Ahmed et bien d’autres l’ont mentionné formellement… el Bukhârî l’a utilisé dans son recueil e-sahîh. »[12]


« … On demanda à l’Imam Ahmed : « De quelle mécréance s’agit-il ?
  • C’est de la mécréance qui ne fait pas sortir de la foi, comme pour la foi qui s’en va en partie. C’est la même chose pour la mécréance, sauf s’il intervient un élément incontestable allant à son encontre. »[13]


« Plus d’un ancien a dit qu’il s’agit de la mécréance sans n’être de la mécréance, de l’hypocrisie sans n’être de l’hypocrisie, et de l’association sans n’être de l’association. »[14]


Ailleurs, il considère notamment la corruption dans le hukm, le hukm bi ghaïr mâ anzala Allah, et l’injustice envers le peuple comme des péchés.[15]


Voici un passage tronqué et utilisé par l’auteur du fameux raf’ e-lâima ‘an fatwâ e-Lajna e-dâima, Mohammed ibn Sâlim e-Dawsârî, indépendamment de savoir s’il l’a fait consciemment ou non


Quand on a une maison en verre, on ne jette pas de pierres sur celle du voisin !


Les parties tronquées ou non citées sont entre crochets :


« [Si l’individu commet un péché en étant convaincu (i’tiqâd) qu’Allah le lui a interdit, et en étant convaincu qu’il doit se soumettre aux obligations et aux interdictions d’Allah, il ne devient pas un mécréant. En revanche, en étant convaincu qu’Allah ne le lui a pas interdit, ou que, bien qu’Il reconnaisse cette interdiction, il refuse (imtinâ’) de l’accepter et n’accepte pas (ibâ) de se soumettre à Allah (idh’ân/inqiyâd), il est dans ce cas soit un renieur (hid) soit un obstiné (mu’ânid). »


C’est la raison pour laquelle, selon les savants, celui qui désobéit à Allah par orgueil, comme Iblis est un mécréant, à l’unanimité. Et celui qui Lui désobéit en ayant succombé à ses passions ne devient pas mécréant pour les traditionalistes. Ce sont les kharijites qui considèrent qu’il est mécréant. Le désobéissant orgueilleux qui reconnait (tasdîq) qu’Allah est Son Seigneur, mais qui ensuite, s’obstine et s’oppose à lui, il remet littéralement en cause son tasdîq.]


En explication à cela, nous disons que celui qui commet des péchés tout en les autorisant moralement (mustahill) est un mécréant à l’unanimité. Celui qui autorise moralement les interdictions venues dans le Coran ne peut prétendre à la foi. Même chose pour celui qui les autorise sans que cela se traduise dans la pratique (min ghaïr fi’l). L’istihlâl, c’est, parfois, de croire (i’tiqâd) qu’Allah ne les a pas interdites, et parfois, c’est de ne pas croire qu’Il les a interdites. Le fautif accuse une défaillance au niveau de la foi de la Seigneurie divine (îmân bi e-ribûbiya), mais aussi de la mission prophétique (imân bi e-risâla). Dans ce cas, c’est un reniement (jahd) pur, sans n’être basé sur aucune prémisse. D’autres fois, il sait qu’Allah les a interdites et il sait que le Messager interdit uniquement ce qu’Il interdit, mais il refuse d’adhérer (imtinâ’ ‘an iltizâm) à cette interdiction, et renie (‘inâd) l’interdiction en question. Cette forme de mécréance est pire que la précédente. Il peut très bien être convaincu qu’en n’adhérant pas à cette interdiction, il est passible de la punition divine.


En outre, ce refus et cette inacceptation (imtinâ’ wa ibâ) proviennent soit d’une défaillance au niveau de la croyance qui touche à la Sagesse et à la Puissance divine, ce qui revient à démentir (‘adam e-tasdîq) l’un des Attributs d’Allah. Soit, le fautif est motivé, malgré qu’il ne dément aucune chose de la religion, par un esprit de rébellion ou par la recherche d’un intérêt personnel. En réalité, c’est de la mécréance. [Il reconnait en effet et donne foi à tous les enseignements d’Allah et de Son Messager à la manière des croyants.


Cependant, il déteste et arbore ces enseignements, juste parce qu’ils ne vont pas dans le sens de ses passions et ses ambitions. Il dit : je ne les reconnais pas (iqrâr) et je n’y adhère pas (iltizâm). Je déteste leur vérité qui me repousse.]


Cette forme de mécréance est différente de la première. Celle-ci est reconnue de façon élémentaire par les musulmans. De nombreux passages du Coran condamnent un tel individu à la mécréance et soulignent que son châtiment est pire que le premier. [Il est dit dans ce registre : « Le Jour de la résurrection, l’homme le plus châtié sera un savant dont le savoir ne lui aura pas été utile. »[16]


Il s’agit d’Iblis et de tous ceux qui suivent ses pas. Ainsi, on peut facilement distinguer entre ce cas et le désobéissant, qui est convaincu de devoir faire telle obligation, mais qui succombe à ses passions et à sa mauvaise volonté (nufra). C’est ce qui le pousse à ne pas s’y plier. Sa foi renferme le tasdîq, le khudhû’ et l’inqiyâd, qui relève du qawl et du ‘amal, mais sans parfaire le ‘amal.] »[17]


Par : Karim Zentici
http://mizab.over-blog.com/



[1] E-sârim el maslûl (2/176).

[2] Majmû’ el fatâwâ (32/345).

[3] E-sârim el maslûl (p. 87).

[4]Majmû’ el fatâwâ (7/67).

[5] Le repas céleste ; 44

[6]Majmû’ el fatâwâ (7/312) ; ibn Rajab a également un discours qui va dans ce sens dans son fameux fath el Bârî (1/126).

[7] Le repas céleste ; 44

[8] Le repas céleste ; 45

[9] Le repas céleste ; 47

[10]Majmû’ el fatâwâ (7/522).

[11] Majmû’ el fatâwâ (3/268).

[12] Majmû’ el fatâwâ (7/350-351).

[13] Majmû’ el fatâwâ (7/254).

[14] Majmû’ el fatâwâ (11/140).

[15] Majmû’ el fatâwâ (28/343).

[16] Hadîth faible ; il est rapporté par e-Tabarânî dans e-saghîr (1/182-183), selon Abû Huraïra.

[17] E-sârim el maslûl (p. 521-522). La dernière phrase n’est pas précise dans le texte original ; l’auteur dit en effet qui relève de la parole et de la parole. Le contexte laisse à penser que c’est une erreur, wa Allah a’lam !
ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
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ÞÏíã 10 Nov 2014, 06:39 PM
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Ibn Taïmiya et le hukm bi ghaïr mâ anzala Allah
(Partie 3)


Voici un autre passage tronqué et utilisé par les pros takfir des émirs, indépendamment de savoir s’ils l’ont fait consciemment ou non


Les parties tronquées ou non citées sont entre crochets, et les trois petits points marquent la démarcation entre deux passages utilisés séparément, alors qu’ils se suivent (le second étant à la page suivante), ce qui en soi n’est pas synonyme de truquage :


« Nul doute que quiconque n’est pas convaincu qu’il incombe d’appliquer les Lois qu’Allah a révélées à Son Messager est un mécréant. Quiconque autorise moralement (istahalla) à régner sur les hommes selon ce qu’il croit être juste, sans se conformer aux Lois d’Allah est un mécréant.
Toute nation en effet aspire à faire régner la justice qui peut être appréciée, dans certaines éthiques, par l’élite. Bon nombre de communautés affiliées à l’Islam se permettent elles-mêmes de se référer à leurs coutumes qui n’ont aucun lien avec la Révélation, comme les coutumes bédouines ou celles qui sont sous l’autorité d’un chef ; celles-ci pensent qu’il convient de suivre ces conventions aux dépens du Coran et de la sunna. La mécréance correspond exactement à cela. Beaucoup de gens qui se convertissent à l’Islam ne se soumettent pourtant qu’à leurs traditions en usage.


Dans la mesure où ces derniers savent pertinemment qu’il n’est pas permis de mettre de côté les Lois d’Allah, s’ils n’y adhèrent pas (iltazama), ou si au contraire ils autorisent moralement (istahallû) à appliquer des lois contraires, ils sont de vulgaires mécréants, [ou sinon, de simples ignorants].





Allah a ordonné aux musulmans de soulever leurs litiges éventuels à Allah et au Messager à travers le Verset : [Si vous avez le moindre litige, alors ramenez-le à Allah et au Messager, si vraiment vous croyez en Allah et au Jour du jugement dernier ; cela vaut mieux pour vous et aura de meilleures conséquences],[1] [Non, par Allah ! Ils ne peuvent prétendre à la foi tant qu’ils ne te soumettent pas leurs litiges, et qu’ensuite, ils ne soient pas infligés par ton jugement en s’y soumettant totalement].[2]


Allah jure par Lui-même que celui qui n’adhère pas (iltazama) au jugement d’Allah et de Son Messager pour les litiges qui opposent les musulmans n’a pas la foi. Quant à celui qui adhère intérieurement et extérieurement au jugement d’Allah, mais qui, dans un élan de désobéissance, obéit à ses passions, est considéré comme les autres désobéissants musulmans. [C’est ce genre de Versets que les kharijites utilisent pour kaffar les gouverneurs qui n’appliquent pas les Lois d’Allah. Puis, ils prétendent que leur croyance est conforme à la Loi d’Allah…] »[3]
Définition de l’istihlâl


« l’istihlâl, c’est de croire que [cette chose] est autorisée. »[4]


L’istihlâl fait sortir de la religion à l’unanimité des savants


« Il est connu de façon élémentaire à l’unanimité des musulmans que celui qui permet (sawwa’a) de suivre une autre religion que l’Islam est un mécréant, au même titre que celui qui ne croit au Livre qu’en partie. »[5]


« À partir du moment où quelqu’un autorise une loi qui est licite à l’unanimité des savants, ou bien une autre qui est illicite à l’unanimité des savants, ou encore qui remplace une loi (tabdîl e-shar’) qui est frappée également d’un consensus est un mécréant apostat à l’unanimité des légistes. C’est pour ce cas que, selon l’une des opinions, le Verset fut révélé : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants].[6] Cela, étant donné qu’il autorise moralement (istahalla) à ne pas appliquer les lois d’Allah. »[7]


Dans un autre passage, il souligne : « En explication à cela, nous disons que celui qui commet des péchés tout en les autorisant moralement (mustahill) est un mécréant à l’unanimité. Celui qui autorise moralement les interdictions venues dans le Coran ne peut prétendre à la foi. »[8]


Il dit également : « Nul doute que quiconque n’est pas convaincu qu’il incombe d’appliquer les Lois qu’Allah a révélées à Son Messager est un mécréant. Quiconque autorise moralement (istahalla) à régner sur les hommes selon ce qu’il croit être juste, sans se conformer aux Lois d’Allah est un mécréant. »[9]


L’innovation est une forme de tashrî’ et de tabdîl


Bon nombre de savants, à l’instar d’ibn Taïmiya lui-même,[10] utilisent le Verset suivant pour interdire l’innovation, considérée comme une forme de tashrî’ : [ont-ils des associés pour leur légiférer dans la religion d’Allah des lois sans recevoir Son aval ?][11]


En explication au Verset : [Ils ont pris leurs prêtres et leurs moines pour des maitres en dehors d’Allah],[12] ibn Taïmiya explique qu’il existe deux sortes d’obéissance aveugle. Pour la première, il s’agit de les suivre dans le tabdîl. Autrement dit, les suivre dans la croyance que telle interdiction est autorisée ou que telle autorisation est interdite, ce qui est une forme… d’istihlâl. Pour l’autre, il s’agit de les suivre par désobéissance envers Allah, tout en étant convaincu qu’ils enfreignent Ses Lois.[13]


Ailleurs, il explique que le terme législation (sharî’a, shar’) revêt trois sens dans l’usage :
  1. La Loi révélée (shar’ munazzal) : qui correspond aux enseignements du Prophète (r) auxquels il incombe de se conformer et de punir celui qui les transgresse.
  2. La loi interprétée (shar’ muawwal) : qui correspond aux opinions des savants mujtahidîn, comme les fondateurs des quatre écoles ou autre. Il est toléré de suivre ces opinions sans que cela ne prenne un caractère obligatoire ni interdit. il n’est permis à personne d’imposer ou d’interdire aux gens de suivre l’une de ces tendances.
  3. La loi changée (shar’ mobaddal) : c’est le fameux tabdîl qui consiste à mentir sur Allah, sur Son Messager, et sur les hommes à travers les faux témoignages, l’injustice éclatante, etc. Quiconque attribue ces choses à la Législation divine devient mécréant, sans contestation possible. C’est le cas de celui qui prétend que le sang et la viande morte sont licites.[14]


Concernant le mauvais ta-wîl, ibn Taïmiya met sur le même pied d’égalité le taqlîd aveugle à une école de figh ou à une voie soufie, les hadîth forgés, les innovations et le hukm bi ghaïr mâ anzala Allah.[15] Il parle même des qânûn (codes) forgés par les adeptes du kalâm, et qui ne se basent sur aucune révélation. En cela, ils sont pires que les Juifs et les chrétiens, ou en d’autres termes les gens du Livre ont un plus grand respect de leurs références qu’eux sur ce point.[16]


Exemple de tabdîl dans la bid’a


Quant à l’appellation « les sept mosquées », elle n’a aucune origine historique. Il est vrai qu’ibn Zabâla nomma masjid el fath, mais il est connu pour être un menteur, comme en témoigne les grandes références traditionnistes. Il est mort à la fin du deuxième siècle. Plus tard, l’historien ibn Shabba la cita également. Il est notoire que les historiens ne portent pas leur attention sur les chaines narratives et l’authenticité des hadîth. Ils se contentent de rapporter ce qu’ils entendent. Ils se reposent sur l’information du rapporteur, comme l’explique l’érudit Imam ibn Jarîr dans son ouvrage e-târîkh. Ainsi, en regard purement des textes, les noms de ces mosquées ou ne serait-ce qu’un seul d’entre eux, n’ont aucune origine qui reposerait sur une chaine narrative authentique. Les Compagnons veillaient à transmettre tous les faits et gestes du Prophète (r). Rien ne leur échappait, pas même la façon dont il faisait ses besoins.


Ils nous ont rapporté notamment que le Prophète (r) se rendait toutes les semaines à la mosquée de Qubâ, et qu’il visita les martyrs d’Uhûd peu avant de mourir, comme pour leur faire ses adieux. Les recueils de sunna regorgent d’annales de ce genre. Les grands érudits et historiens ont enquêté sur l’origine des noms qu’on attribue à certaines mosquées de Médine. Le grand savant e-Samhûdî témoigne : « Je n’ai trouvé aucune origine à toutes ces appellations. » Ailleurs, il confirme : « … en sachant que je n’ai rien trouvé sur l’origine de ces appellations ni à qui sont affiliées les deux mosquées précédemment citées dans les paroles d’el Matarî. »


Quant à Sheïkh el Islam ibn Taïmiya, il est l’auteur des paroles : « En résumé, les Compagnons et leurs fidèles successeurs n’ont érigé aucune bâtisse sur les traces historiques des prophètes comme les endroits où ils étaient passés, où ils firent la prière ou quelque chose de précis. Ils n’ont jamais construit une mosquée spécialement en l’honneur des vestiges des prophètes et des pieux. Leurs imams à l’instar d‘Omar ibn el Khattâb interdisaient de choisir comme lieu de prière l’un des endroits où le Messager d’Allah (r) fit la prière sans intention particulière. » Ensuite, il mentionne qu‘Omar, mais aussi les autres Compagnons (les quatre Khalifes, les dix promus au Paradis, ibn Mas’ûd, Mu’âdh ibn Jabal, Ubaï ibn Ka’b, etc.) ne venaient pas intentionnellement faire la prière dans ces endroits.


Puis, Sheïkh el Islam souligne que de nombreuses mosquées parsèment la ville de Médine. En dehors de Qubâ, il n’y a aucun mérite particulier à faire la prière dans l’une d’entre elles. « Les mosquées et les mausolées construits au-dessus des tombes et des vestiges sont des innovations introduites dans la religion musulmane. Elles sont à mettre au compte de ceux qui ne pénètrent pas la Législation divine révélée à Mohammed (r). Celle-ci se particularise pour, d’une part, inviter à parfaire l’unicité et à rendre le culte exclusif au Seigneur de l’Univers. D’autre part, elle ferme toutes les portes menant à l’association, et qui furent ouvertes par Satan. »[17] Fin de citation.


Dans son livre el i’tisâm, e-Shâtibî affirme pour sa part : « Quand ‘Omar se rendit compte que les gens allaient prier exprès à l’endroit où le Messager fit la prière (r), il s’exclama : « C’est de cette façon que les peuples avant vous coururent à leur perte ; ils cherchaient les vestiges de leurs prophètes pour construire dessus leurs églises et synagogues. » Dans ce registre, il dit également : « ibn Wadhdhâh affirme que l’Imam Mâlik arborait toute innovation, même pour les bonnes choses, car il craignait qu’on en fasse une tradition, et qu’on légifère une pratique qui n’était pas connue auparavant. » Fin de citation.


Ailleurs, e-Shâtibî donne de plus amples détails : « Ibn Kinâna fut interrogé au sujet des sites historiques de Médine. Ce dernier répondit : « Qubâ est le seul reconnu d’entre tous… Selon une annale certifiée, ‘Omar fit couper l’arbre auprès duquel certains gens se rendaient pour faire la prière. Il craignit qu’il devienne une tentation (fitna). Dans akhbâr el Madîna, d’Omar ibn Shabba, et après lui, el ‘Aïnî dans sharh el Bukhârî, de nombreuses mosquées sont recensées, mais aucune d’entre elles n’était désignée sous le nom des sept mosquées. Même masjid el fath ne figure pas dans la liste, en sachant qu’elle doit son nom à Abû el Haïja, le wazir de la dynastie ‘Ubaidite dont la tendance n’est un secret pour personne. Ces mosquées devinrent un lieu d’attraction pour beaucoup de visiteurs qui y allait pour la prière et la baraka, lors de leur séjour à Médine.


Malheureusement, nombre d’entre eux sont induits en erreur. Cette pratique est pourtant une innovation manifeste. La présence de ces mosquées va en contradiction avec l’un des principes et des enseignements de la religion qui commande de vouer le culte exclusif à Allah. La sunna nous enjoint de les enlever, conformément au hadîth : « Toute action non conforme à notre ordre sera refusée. »[18] Nous avons le devoir de les enlever pour éviter toute mauvaise tentation, pour prévenir contre le shirk, et pour garder pure la croyance des musulmans. En outre, c’est un moyen de préserver l’unicité et d’imiter le Khalife bien guidé, le Prince des croyants ‘Omar ibn el Khattâb. Ce dernier en effet fit couper l’arbre sous lequel les Compagnons firent allégeance au Prophète (r) à el Hudaïbiya, lorsqu’il se rendit compte qu’il était devenu un lieu d’attraction. Il craignait pour eux, la fitna. Il expliqua que les peuples anciens coururent à leur perte en se mettant à l’affut des traces des prophètes, sans que cela ne leur fût demandé. Ils forgeaient ainsi des lois sans le consentement d’Allah. » Fin de citation.[19]


Par : Karim Zentici
http://mizab.over-blog.com/



[1] Les femmes ; 59

[2] Les femmes ; 65

[3] Manhâj e-sunna (5/130-131).

[4] E-sârim el maslûl (3/971). Ibn el Qaïyim a des paroles de ce genre [voir : ighâthat e-lahfân (1/372)].

[5] Idem.

[6] Le repas céleste ; 44

[7] Majmû’ el fatâwâ (3/267).

[8] E-sârim el maslûl (2/971).

[9] Manhaj e-sunna e-nabawiya (5/130).

[10] Voir : el istiqâma (1/5) et iqtidhâ e-sirât el mustaqîm (2/582).

[11] La concertation ; 21

[12] Le repentir ; 31 En s’inspirant de ce Verset, ibn Taïmiya souligne : « Beaucoup d’adeptes mystiques se plient à la volonté de personnes encensées à leurs yeux dans tout ce qu’elles ordonnent, même si elles rendent licite un interdit ou illicite les bonnes choses. » Iqtidâ e-sirât el mustaqîm (1/90). Dans bughya el murtâd (p. 496-497), il renchérit : « Dans ce registre, l’égarement a gagné certaines tendances à la manière des chrétiens. » Allah (I) dit : (Ils ont pris leurs moines et leurs prêtres pour des seigneurs en dehors d’Allah ainsi que Jésus, fils de Marie. Pourtant, il ne leur avait été ordonné de n’adorer qu’un seul dieu. Nulle divinité en dehors de Lui. Qu’Il soit glorifié au-dessus de leur association). Il a été rapporté à ce sujet les paroles suivantes du Prophète : « …ils leur ont autorisé l’illicite et leur ont interdit le licite ; telles étaient leur forme d’adoration. » Les lendemains furent tragiques. Qu’Allah nous en préserve ! »


[13] Voir : majmû’ el fatâwâ (7/70).

[14] Majmû’ el fatâwâ (3/268).

[15] Voir : majmû’ el fatâwâ (11/431 et 507).

[16] Dar ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (1/5-7).

[17] Dans cet article, ibn Taïmiya nous offre son analyse sur l’origine des mausolées : http://mizab.over-blog.com/le-shirk-partie-1


[18] Rapporté par Muslim (1718) et Ahmed (6/256).

[19] Voir : fatwâ du Conseil permanent sur les règles de la ziyâra ; Fatwa n° 19729 en date du 27/6/1417 h.
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ÞÏíã 11 Nov 2014, 05:51 PM
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Ibn Taïmiya et le hukm bi ghaïr mâ anzala Allah
(Partie 4)


Le fait qu’une parole relève du kufr n’implique pas nécessairement de kaffar quiconque la prononce par ignorance, ou suite à une erreur d’interprétation


Ibn Taïmiya établit à ce sujet : « Établir la mécréance sur un cas particulier revient à établir qu’il est concerné par la menace divine, qui est pourtant soumise à des conditions et à des restrictions. »[1] Selon ibn Taïmiya, il est plus grave d’appliquer les textes de la menace divine (comme la malédiction) à grande échelle que de kaffar les auteurs des grands péchés à la manière des kharijites et des mu’tazilites ;[2] en sachant que le takfîr entre dans le domaine de la menace divine.[3]


Ibn Taïmiya dresse une liste des interdictions que certains anciens avaient autorisées moralement. Puis, il conclut : « Ce domaine est vaste ; il englobe tous les éléments de la religion qui furent interdits par le Coran et la sunna, et qui furent autorisés par certains membres de la communauté, faute d’avoir eu entre les mains les preuves du contraire, ou bien qu’ils les aient confrontés à d’autres arguments qu’ils pensaient être plus forts. Ils étaient motivés par un effort d’interprétation qui les mena à des conclusions en accord avec leur niveau d’intelligence et de savoir… »[4]


Ibn Taïmiya décrit certains agissements des soufis ultras : « Plusieurs d’entre eux s’autorisent moralement à faire certaines immoralités, comme se permettre de prendre des femmes étrangères pour petite amie et de les rencontrer dans l’intimité pour leur offrir la baraka en faisant avec elles ce que la religion leur interdit pourtant. Ils se permettent également ce genre de choses avec des imberbes sous prétexte de jouir de leur contemplation et d’avoir certains attouchements avec eux, à la manière de certains initiés. Le but, c’est d’atteindre l’amour du Créateur en passant par l’amour des créatures. Ils préconisent également certaines prémices à l’adultère ; ils peuvent aller jusqu’à autoriser moralement à faire directement l’adultère. »[5]


Ailleurs, il signe : « Quiconque ne croit pas d’une foi ferme que la religion du Messager d’Allah s’adresse à l’Humanité entière ; qu’il incombe à tous les hommes de le suivre ; que le licite est ce qu’il a rendu licite et que l’illicite est ce qu’il a rendu illicite ; que la religion est ce qu’il a légiféré est un vulgaire mécréant à l’image de ces hypocrites, notamment, qui autorisent à sortir de sa religion, de sa législation, et de son obéissance. »[6]
« Une parole peut relever de la mécréance, comme les opinions des jahmites qui disaient qu’Allah n’était pas doué de la Parole et qu’Il ne pouvait être vu dans l’au-delà. Néanmoins, il est possible que certains gens ne soient pas en mesure de savoir que c’est du kufr. C'est pourquoi on dit dans l’absolu que l’auteur d’une telle parole est un mécréant. Par exemple, les anciens vouaient à la mécréance toute personne qui reniait le caractère incréé du Coran et la vision d’Allah dans l’au-delà. Cependant, nous ne pouvons pas appliquer ce statut à un cas particulier, avant d’avoir établi contre lui la preuve céleste, comme nous l’avons vu auparavant. Dans ce registre, nous avons ceux qui renient l’aspect obligatoire de la prière et de l’aumône légale, ou qui autorisent moralement les boissons enivrantes ou l’adultère, en interprétant la chose à leur façon.


Il faut savoir que ces lois sont plus notoires dans les rangs des musulmans que les premières citées. Ainsi, si la mauvaise interprétation et l’erreur n’entrainent la mécréance qu’une fois que la vérité est exposée et qu’on somme au fautif de se repentir dans ces dernières questions, comme se sont comportés les Compagnons avec ceux qui avaient autorisé moralement à boire du vin, à fortiori, elle ne l’entraine pas non plus pour les premières questions. »[7]


L’istihlâl n’est pas l’apanage des gouverneurs et des soufis-ultras


Sheïkh Taqî e-Dîn a dit : « De la même façon, le takfîr est un droit qui revient à Allah ; il ne convient de sortir de la religion que celui qui a été désigné en tant que tel par Allah et Son Messager. En outre, pour vouer un cas particulier à la mécréance et à la condamnation à mort, il incombe d’établir contre lui la preuve céleste condamnant à la mécréance tous ceux qui s’y opposent. Il ne faut pas s’imaginer que tous ceux qui ignorent un élément de la religion sont automatiquement des mécréants. Il y avait un groupe parmi les Compagnons et leurs successeurs directs, à l’image de Qudâma ibn Mazh’ûn, qui autorisèrent moralement à boire du vin, en pensant que l’interdiction n’englobait pas les pieux, comme ils l’avaient compris du Verset de la sourate le repas céleste. Les savants parmi les Compagnons, à l’instar d’Omar et d’Alî, s’accordèrent à l’unanimité à les sommer de se repentir, et à les vouer à la mécréance en cas de refus. S’ils reconnaissaient leur erreur, ils n’avaient droit qu’au fouet. Il n’était pas question de les sortir de la religion au premier abord, étant donné qu’ils s’étaient trompés dans leur jugement en raison d’une conception erronée. Il fallait attendre avant cela de leur démontrer la vérité… »[8]


« Certains peuvent aller jusqu’à autoriser moralement certaines boissons enivrantes suite à une erreur d’interprétation, à l’exemple des habitants de Koufa. Cette autorisation morale qui ne sort pas du cercle de l’effort d’interprétation, mais qui conduisit à l’erreur des croyants ayant à leur actif des actions énormes est pardonnée par Allah ayant répondu à l’invocation : [Seigneur ! Ne nous tiens pas rigueur de nos erreurs et de nos oublis].[9] Certains ont autorisé moralement certaines formes d’usure, d’autres ont permis d’écouter la musique, et d’autres enfin, ont autorisé à verser le sang des musulmans. De tels errements venant de grands croyants, sont à mettre au compte soit des péchés effacés par les malheurs, ou tout simplement pardonnés, soit au compte des erreurs pardonnées. Malgré cela, il incombe de mettre en lumière les enseignements du Coran et de la sunna qui incarnent le droit chemin et la vraie religion ; puis, de l’ordonner aux gens et d’interdire toute transgression en fonction des moyens. »[10]


Sheïkh Taqî e-Dîn a dit en parlant des chants soufis : « Les auteurs de ces initiatives sont relativement des élus d’Allah, des pieux et des dévots, qui les placent au-dessus de tous ceux qui n’atteignent pas leur niveau. En cela, ils ne sont pas pires (ou pas meilleurs ndt.) que l’élite des anciens qui participèrent aux guerres intestines, et ceux qui autorisèrent moralement certaines boissons enivrantes, l’intérêt (ribâ el fadhl), le mariage provisoire, et de prendre sa femme par-derrière. ‘Abd Allah ibn el Mubârak est l’auteur des paroles : « Un homme ayant un grand passé dans l’Islam et ayant laissé une bonne trace, peut très bien être l’auteur d’un écart et d’une faute dans lesquels il ne faut pas le suivre. » L’erreur provient soit en autorisant moralement un interdit suite à un effort d’interprétation, soit en délaissant une obligation pour la même raison, soit en changeant un acte interdit en rituel, à l’exemple des guerres intestines qui furent considérées par les deux côtés comme un acte obligatoire, voire recommandé…


Ainsi, l’erreur d’interprétation a lieu dans les cinq degrés de la loi : d’un côté, en changeant l’obligatoire en recommandé, permis, déconseillé, ou interdit ; et d’un autre côté en changeant l’interdit en déconseillé, permis, recommandé, ou obligatoire. »[11]


Quoique cette question mérite de plus amples détails. Ibn Taïmiya entre dans des considérations complexes qu’il serait bien de mettre en lumière dans une étude à part, in shâ Allah !


Renier un point élémentaire de la religion est en principe inexcusable


ibn Taïmiya établit dans un passage : « Quiconque renie l’aspect obligatoire de certaines obligations notoires (ou pratiques) communément transmises (mutawâtir), comme les cinq prières, le jeûne du ramadhan, le pèlerinage à la Maison sacrée ; ou l’interdiction de commettre certains péchés notoires et communément transmis, comme la perversité, l’injustice, le vin, les jeux de hasard, l’adultère, etc. ; ou qui conteste certaines choses licites dont la légitimité est notoire et communément transmise comme le pain, la viande, le mariage ; c’est un mécréant apostat qui doit être mis à mort s’il refuse de se repentir. »[12]
Même dans ce domaine, la chose est relative : celle-ci varie en fonction des endroits, des époques et des personnes


Pour preuve, il soutient dans un autre passage : « On ne peut taxer d’apostat (kaffar) un cas particulier avant l’iqâma et hujja, comme celui qui renie l’aspect obligatoire de la prière, la zakât, et qui autorise moralement le vin, l’adultère en faisant une erreur d’interprétation (ta-awwal)… comme l’ont fait les Compagnons avec ceux qui s’étaient autorisés le vin. »[13]


Ailleurs, il est plus explicite : « Le fait qu’une question soit connue de façon élémentaire par tous les musulmans est, somme toute, relatif. Le nouveau converti et le Bédouin vivant loin des villes peuvent n’en avoir aucune connaissance, avant de pouvoir parler de connaissance élémentaire. Bon nombre de savants savent de façon élémentaire que le Prophète (r) a fait la prosternation de l’oubli, qu’il a jugé que le prix de sang devait être versé par le clan du meurtrier, qu’il a jugé que l’enfant naturel était affilié au lit, etc. Certes, les spécialistes connaissent ces points de façon élémentaires, mais, au même moment, la plupart des gens n’en ont jamais entendu parler. »[14]


« C’est pourquoi, si un homme qui se convertit ne sait pas que la prière est obligatoire, ou que le vin est interdit, il ne devient pas mécréant en croyant le contraire, et, mieux, il ne mérite aucun châtiment, pas avant que la preuve prophétique ne lui soit parvenue. »[15]


Par : Karim Zentici
http://mizab.over-blog.com/



[1] Voir : minhâj e-sunna (4/458).

[2] Voir : majmû’ el fatâwa (20/386-388).

[3] Idem. (3/231).

[4] Majmû’ el fatâwâ (20/263-268).

[5] Majmû’ el fatâwa (11/405).

[6] Majmû’ e-rasâil wa el masâil (1/44) ; Qu’en est-il des suiveurs ? Voici la réponse : « Certains prétendent que le discours de ces gens-là renferme un secret subtil, et que sa face cachée est une vérité contenant des mystères que seule l’élite de l’élite de la création est à même de percer. De deux choses l’une, soit l’auteur d’une telle parole est un grand zindîq athée et imposteur soit un grand ignorant égaré. Le premier doit être mis à mort et le second doit être informé de leur situation. Si, après avoir établi contre lui la preuve céleste, il s’entête dans sa mauvaise croyance, il doit également être mis à mort. » Majmû’ el fatâwa (2/378).
« Plus on est au courant de la face cachée de cette tendance tout en y adhérant, plus on sombre dans la mécréance et l’athéisme. Or, certains ignorants se font une bonne opinion de leurs paroles, mais sans les comprendre réellement. Ils pensent qu’ils ont à faire au même genre qu’aux maitres initiés, dont le discours, bien qu’il soit juste, est indéchiffrable pour beaucoup. Ces suiveurs ont souvent la foi et sont relativement fidèles au Coran et la sunna, conformément à la croyance traditionnelle. S’ils approuvent le discours des premiers, c’est uniquement dans la mesure où ils se font une bonne opinion d’eux, tout en se soumettant à eux les yeux fermés proportionnellement à leur ignorance et à leur égarement. Ils ne se mettent pas à l’esprit que seuls un mécréant athée ou un ignorant égaré peuvent donner crédit à leurs discours…
Leurs discours, qu’il soit pris au pied de la lettre ou non, relèvent entièrement de la mécréance à l’unanimité des musulmans. En venant à douter de leur mécréance, après avoir eu connaissance de leurs réelles intentions et de leur véritable religion, on prend le même statut qu’eux, car c’est comme si on doutait de la mécréance des Juifs, des chrétiens, et des païens. » Majmû’ el fatâwa (2/367-368).

[7] Majmû’ el fatâwâ (7/619).

[8] E-radd ‘alâ el Bakrî (p. 258).

[9] La vache ; 286

[10] El istiqâma (2/188-189).

[11] El istiqâma (2/219-220).

[12] Majmû’ el fatâwâ (11/405).

[13] Majmû’ el fatâwâ (7/619).

[14] Majmû’ el fatâwâ (13/118).

[15] Majmû’ el fatâwâ (11/407).
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ÞÏíã 12 Nov 2014, 05:28 PM
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Ibn Taïmiya et le hukm bi ghaïr mâ anzala Allah
(Partie 5)


Le takfîr des sectes hérétiques


Il faut prendre dans leur sens général les paroles des anciens taxant certaines sectes d’apostasie, comme les jahmites, les qadarites, ou encore les rafidhites. Cela ne veut pas dire qu’il faille les appliquer sur des cas particuliers et que chaque membre de ces sectes est concernée par ce statut.[1] L’imam Ahmed n’a pas kaffar (taxer d’apostasie) chaque jahmite ni tous ceux qui se revendiquent jahmites ni tous ceux qui s’accordent avec certaines de leurs idées. Il a même prié derrière les khalifes jahmites, comme el Ma-mûn qui imposait à ces sujets de suivre sa tendance sous peine de leur faire subir les punitions les plus sévères. Ahmed ne remettait pas en question leur appartenance à l’islam et consacrait même des invocations en leur faveur.[2] La raison, c’est qu’ils ne démentaient pas le Prophète (r) et qu’ils ne reniaient pas ses enseignements. Ils furent simplement motivés par une mauvaise interprétation des textes qui leur avait été dictée par les savants jahmites en qui ils vouaient une confiance aveugle.[3]


Le takfîr des opposants et notamment des savants est le propre des innovateurs


D’après ibn Wahb, selon Bukaïr, ce dernier demanda à Nâfi’ : « Quelle est l’opinion d’ibn ‘Omar sur les harûrites ?
  • Pour lui, ils sont les pires des hommes, répondit-il, car ils utilisent contre les musulmans des Versets qui furent révélés sur les mécréants. »


Très content de cette réponse, Sa’îd ibn Jubaïr fit le commentaire suivant : « Parmi les Versets ambigus que les harûrites utilisent, nous avons : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants][4] ; un Verset auquel ils font joindre : [Après cela, les mécréants lui donnent des égaux].[5] Dès qu’ils voient que l’Imam ne gouverne pas avec justice, ils prétendent qu’il devient mécréant. Or, étant donné que la mécréance consiste à donner des égaux au Seigneur, cela revient à commettre l’association. Ainsi, à leurs yeux, les membres de cette communauté sont des païens.


C’est alors qu’ils – les harûrites – s’insurgent et répandent le meurtre, comme nous avons pu le voir, en raison de l’interprétation erronée qu’ils font de ce Verset. »[6]


Abû Qilâba est l’auteur de paroles extraordinaires : « Tout groupe qui innove une innovation voit obligatoirement l’épée. »[7]


Sheïkh el Islam explique que les kharijites se distinguent par deux caractéristiques :
  1. Ils s’insurgent contre les textes et la sunna en inversant les valeurs ; leur père spirituel Dhû el Khuwaïsira e-Tamîmî en est le meilleur exemple, lui qui interpella le meilleur des hommes en ces termes : « Sois juste ! Tu n’as pas été juste.
  • Malheur à toi, lui lança-t-il, qui peut se vanter d’être juste si je ne le suis pas. »[8]


  1. Ils sortent dans un premier temps, les musulmans de l’Islam à cause de leurs erreurs ou de leurs péchés. Puis, ils légitiment leurs biens et leur sang, et considèrent qu’ils ne vivent pas en terre d’Islam.[9]


Sheïkh el Islam : « Les Kharijites ont interprété certains Versets du Coran en fonction de leur croyance et ont considéré mécréante toute personne s’opposant à celle-ci. »[10]


« C'est pourquoi il faut prendre garde à ne pas taxer les musulmans d’apostasie à cause de leurs erreurs ou de leurs péchés, car c’est la première innovation apparue dans l’Islam. Ces adeptes ont exclu les musulmans de la religion et ils se sont légitimés leurs biens et leur sang. »[11]


Il établit également à ce sujet : « À l’origine de leur égarement, nous pouvons constater que, dans un premier temps, ils sont convaincus que les grandes références de la religion et la communauté musulmane ne sont plus crédibles en raison de leur injustice. Ils les voient comme des égarés. Cette vision est caractéristique à tous les opposants à la sunna, parmi notamment les râfidhites. La deuxième étape consiste à faire passer ce qu’ils voient être de l’injustice pour de la mécréance. Puis, par rapport à ce statut, ils mettent en pratique certains principes qu’ils ont innovés. Voici les trois étapes par lesquelles passent ceux qui sortent de la religion (mâriqîn) parmi les harûrites et les râfidhites. »[12]


Ailleurs, il donne d’autres détails : « C’est pourquoi, l’un des principes traditionalistes invite à renoncer à prendre les armes contre les sultans, et à participer à des troubles, contrairement aux mu’tazilites, qui voient en cela, l’un des grands principes de leur religion. »[13]


« Bon nombre d’innovateurs à l’instar des kharijites, râfidhîtes, qadarites, jahmites, mumaththilites (assimilateurs) ont des croyances erronées qu’ils s’imaginent correspondre à la vérité, tout en considérant mécréant quiconque s’oppose à celles-ci. »[14]


« Les « hérétiques » ont la particularité d’innover des tendances qu’ils considèrent comme les obligations de la religion, voir comme faisant partie intégrante de la foi ; ils taxent de mécréante et légitiment le sang de toute personne qui n’y adhère pas comme c’est le cas des kharijites, des jahmites, des râfidhîtes, des mu’tazilites, etc. À l’inverse, les traditionalistes n’innovent pas de nouvelles idées et ne condamnent pas à l’apostasie ceux qui commettent une erreur d’interprétation ou qui sont en désaccord avec eux, bien qu’eux-mêmes se permettent de les condamner d’apostasie et de légitimer leur sang. Les Compagnons n’ont pas sorti les kharijites de la religion bien que ces derniers ont kaffar ‘Uthmân, ‘Ali et tous ceux qui ont reconnu leur autorité (ou qui s’en font les alliés ndt.), et bien qu’ils aient légitimé de verser le sang des musulmans. »[15]


« L’une des pratiques les plus ignobles, c’est de voir les ignorants taxer les savants musulmans d’apostats. Une telle pratique vient à l’origine des kharijites et des râfidhîtes qui condamnaient les responsables musulmans d’apostats. »[16]


« Les kharijites kaffar la jamâ’a (les traditionalistes ou les musulmans, ou peut-être les Compagnons ndt.), comme les mu’atazilites et les râfidhites kaffar leurs opposants : au meilleur des cas, ils les considèrent comme des pervers (tafsîq). Ainsi, les gens des passions innovent une tendance et vouent à l’apostasie tous ceux qui s’y opposent. Quant aux traditionalistes, ils suivent la vérité de leur Seigneur qui leur est venu du Messager (r). Ils ne kaffar par leurs opposants ; ils sont les plus savants des hommes, et sont les plus cléments envers les hommes. »[17]


Cette caractéristique est propre aux râfidhites et aux innovateurs en général


Ibn Abî Hâtim : « Les signes distinctifs d’ahl el bida’ (les innovateurs ndt.), c’est de dire du mal d’ahl el athar (les traditionalistes ndt.). »[18]


Sheïkh el Islam ibn Taïmiya nous fait le constat suivant : « Les râfidhîtes taxent de mécréants Abû Bakr, ‘Omar, ‘Uthmân, la majeure partie des muhâjirins (émigrés mecquois) et des ansârs (auxiliaires médinois), et leurs fidèles successeurs, alors qu’Allah les agrée et qu’à leur tour ils L’agréent. Ils ont ainsi sorti de la religion la plupart des adeptes de la communauté de Mohammed parmi les premières et les dernières générations. Ils considèrent comme non musulmane toute personne convaincue qu’Abû Bakr, ‘Omar, les muhâjirins et les ansârs sont crédibles et justes, qui les agréent comme Allah les a agréés, ou qui leur implore le pardon d’Allah comme Lui-même a demandé de le faire. Ainsi, ils « excommunient » les grandes autorités de la religion musulmane à l’exemple de Sa’îd ibn el Musaïb, Abû Muslim el Khawlânî, Uwaïs el Qurnî, ‘Atâ ibn Abî Rabâh, et Ibrahim e-Nakha’î. Il en est de même concernant Mâlik, el Awzâ’î, Abû Hanîfa, Hammâd ibn Zaïd, Hammâd ibn Salama, e-Thawrî, e-Shâfi’î, Ahmed ibn Hanbal, Fudhaïl ibn ‘Iyâdh, e-Sulaïmân e-Dârânî, Ma’rûf el Karkhî, el Junaïd ibn Mohammed, Sahl ibn ‘Abd Allah e-Tusturî, etc.
Ils estiment notamment que ces gens-là sont plus mécréants que les juifs et les chrétiens, car il est plus grave d’avoir renoncé à sa religion que de n’y être jamais entré ; à l’unanimité des savants en effet l’apostat est plus condamnable que le mécréant d’origine. »[19]


La vérité passe au-dessus des considérations personnelles


Ne te laisse pas vaincre par le mal mais surmonte le mal par le bien…


Sheïkh el Islam ibn Taïmiya déclare : « Moi, je n’ai aucun ressentiment envers ceux qui s’opposent à moi, et qui outrepassent les limites d’Allah en me taxant de mécréant ou de pervers ; qui calomnient à mon encontre, ou encore qui font preuve avec moi de chauvinisme païen. Je ne dépasse pas les limites d’Allah avec eux, mais je mesure mes paroles et mes gestes, et je les juge d’après la balance de la justice (incarnée par le Coran ndt.)… La raison, c’est que la meilleure réaction envers quelqu’un qui a désobéi à Allah avec toi, c’est d’obéir à Allah avec lui. »[20]


« Je ne veux tirer vengeance de personne parmi ceux qui ont menti sur moi et qui m’ont fait subir une injustice. Je décharge devant Dieu tout musulman m’ayant fait du mal. Je souhaite le bien à tous mes frères, comme s’il s’agissait de ma propre personne. »[21]


Au cours des lignes où il réfute el Bakrî, Sheïkh el Islam ibn Taïmiya fait le constat suivant : « La voie empruntée par cet homme et tous ceux qui lui ressemblent, est celle des innovateurs qui sont imprégnés à la fois de l’ignorance et de l’injustice. Dans un premier temps, ils innovent une chose allant à l’encontre des Textes du Coran, de la sunna, et du consensus. Ensuite, ils traitent d’apostats tous ceux qui s’opposent à leur innovation.
Quant aux traditionalistes, imprégnés par la foi et la connaissance, ils sont motivés par la science, la justice, et la compassion à l’égard des autres. Ils connaissent la vérité qui leur permet de se conformer au Coran et à la sunna et de les préserver de la bid’a, mais ils sont justes à l’encontre de leurs opposants et ils ne font nullement preuve d’injustice à leur égard. »[22]


Par : Karim Zentici
http://mizab.over-blog.com/



[1] Voir : el istiqâma (1/164) et Majmû’ el fatâwa (7/619) tout deux d’ibn Taïmiya. À ses yeux, lorsque les savants anciens considèrent apostat (kaffar) l’auteur de la parole : « le Coran est incréé », cela ne veut pas dire que tous ceux qui la prononcent sont des kuffars (mécréants).

[2] Majmû’ el fatâwa (7/507-508).

[3] Majmû’ el fatâwa (23/348-350).

[4] Le repas céleste ; 44

[5] Le bétail ; 1

[6] Voir : el i’tisâm de Shâtibî (2/692), e-sharî’a d’el Âjûrrî (1/341-342), et e-tamhîd d’ibn ‘Abd el Barr (23/334-335). Il va sans dire que cette accusation ne vise pas les savants traditionalistes qui prennent ces Versets à leur compte pour kaffar celui qui forge des lois.

[7] Rapporté par ‘Abd e-Razzâq dans el musannif (10/151), et e-Lâlakâî dans sharh usûl i’tiqâd ahl e-sunna (1/134).

[8] Rapporté par el Bukhârî (5057) et Muslim (1066), selon ‘Alî ibn Abî Tâlib (t).

[9] Majmû’ el fatâwâ (19/72).

[10] Majmû’ el fatâwâ (20/164), voir également : Dar ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (1/276).

[11] Majmû’ el fatâwâ (13/31, 3/279, 7/481), voir également : sharh el asfahâniya (p. 225).

[12] Majmû’ el fatâwâ (28/497).

[13] Majmû’ el fatâwâ (28/503).

[14] Majmû’ el fatâwâ (13/466, 467).

[15] Minhâj e-sunna (5/95), voir certains passages importants des paroles de Sheïkh el Islam ibn Taïmiya allant dans ce sens, dans Majmû’ el Fatâwâ (19/73-75), Minhâj e-Sunna (5/158 et 239, 240), e-Radd ‘ala el Bakrî (2/487-490).

[16] Majmû’ el fatâwa (35/100).

[17] Minhâj e-sunna (5/158).

[18] Sharh usûl i’tiqâd ahl e-sunna d’e-Lâlakâî (1/179).

[19] Majmû’ el fatâwâ (28/477, 478).

[20] Majmû’ el fatâwâ (1/14-15).

[21] Majmû’ el fatâwâ (28/55) d’ibn Taïmiya.

[22] E-radd ‘alâ el Bakrî (2/487-490).
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  #6  
ÞÏíã 13 Nov 2014, 05:38 PM
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Ibn Taïmiya et le hukm bi ghaïr mâ anzala Allah

(Partie 6)


Comment se comporter avec un traditionaliste qui commet une erreur ?


Sheïkh el Islam ibn Taïmiya a dit : « Si l’un d’eux fait une mauvaise interprétation qui somme toute est plausible, il n’est pas permis de l’évoquer en mal ni de le critiquer ; si l’on sait qu’Allah lui a pardonné sa faute. Il incombe même au regard de la foi et de la piété qu’il renferme, de l’aimer et de s’allier à lui. Il faut remplir le devoir qu’Allah a imposé envers lui, qui consiste à l’évoquer en bien, à invoquer le pardon en sa faveur, etc. »[1]


« Parmi les éléments en relation avec ce point : nous devons savoir qu’un grand homme au niveau du savoir et de la piété, parmi les Compagnons, leurs successeurs, et tous ceux qui viendront après eux jusqu’à la fin du monde, qu’ils soient d’ahl el Baït ou non, peut très bien faire un effort d’interprétation basé sur des conjectures, voire des passions subtiles qui auront de mauvaises conséquences. Il ne convient pas de le suivre dans son erreur, bien qu’au même moment, il compte parmi les pieux et les élus de Dieu.
Malheureusement, ce genre d’erreur perturbe deux catégories d’individus :
  • Ceux qui l’encensent, et qui veulent absolument lui donner raison et le suivre dans son erreur.
  • Ceux qui le condamnent et qui remettent en question à cause de cette erreur sa piété et son statut de wali. Ils vont jusqu’à douter de sa crédibilité et qu’il soit des habitants du Paradis.
Or, ces deux voies opposées sont aussi égarées l’une que l’autre.
Les gens des passions parmi les kharijites et les rafidhites, notamment, se sont égarés par cette porte. Quant aux traditionalistes qui suivent la voie de la modération encensent tous ceux qui le méritent ; ils les aiment et les prennent pour alliés, tout en gardant la vérité entre les yeux. Ils encensent la vérité et sont cléments envers les hommes. Ils savent pertinemment qu’un même homme peut avoir des bons et des mauvais côtés (récompenses/péchés) ; il est louable d’un côté, et blâmable d’un autre côté ; il mérite une récompense d’un côté et est passible du châtiment d’un autre côté ; on l’aime d’un côté et on le déteste d’un autre côté. Cette tendance est celle des traditionalistes, et s’oppose notamment aux kharijites et aux mu’tazilites. »[2]


Nul n’est à l’abri de l’erreur en dehors du Prophète


Sheïkh Taqî e-Dîn établit : « Les savants font uniquement allusion aux prophètes – que les prières d’Allah soient sur eux – quand ils parlent de la catégorie d’individus qui sont immunisés de persister dans la faute. Cela ne concerne pas les véridiques, les martyrs, et les pieux qui ne jouissent pas de ce privilège. Ces derniers sont capables de faire des péchés qui sont incontestables, mais ils peuvent également être motivés par un effort d’interprétation ne leur garantissant pas d’avoir raison tout le temps. Quand ils ont effectivement raison, ils reçoivent une double récompense, mais s’ils se trompent ils n’en reçoivent qu’une seule en compensation à leurs efforts. Cela veut dire que ce genre d’erreurs leur est pardonné.
À l’inverse des savants, nous avons les égarées pour qui, l’erreur et le péché sont indissociables. Ils peuvent alors avoir deux réactions vis-à-vis des fautifs éventuels : soit ils font preuve d’excès en considérant qu’ils sont parfaits soit ils font preuve de laxisme en pensant que leurs erreurs les rendent injustes. Quant aux savants [modérés], ils disent qu’ils ne sont ni parfaits ni condamnables. »[3]


Ailleurs, il explique qu’il existe deux réactions extrêmes envers certains « états soufis » qui tirent leur origine de Bassora ; il y a ceux qui les condamnent à outrance et ceux qui les encensent à outrance. Ensuite, il fait le même constat envers les savants du raïy qui tirent leur origine de Koufa. Puis, il fait la conclusion suivante : « Quiconque considère que la voie d’un savant ou d’un dévot est meilleure que celle des Compagnons commet une erreur le rendant égaré et innovateur. À l’inverse, quiconque condamne sévèrement l’auteur d’une erreur qui fait suite à un effort dans l’obéissance à Allah commet une erreur le rendant égaré et innovateur. Par ailleurs, les gens font également, dans le domaine de l’amour et la haine en Dieu et de l’alliance, des efforts d’interprétation qui peuvent être justes ou non.
Bon nombre de gens aiment un individu de façon inconditionnelle, et font abstraction de ses défauts. Mais, dès qu’ils le voient faire une faute, ils se mettent à le détester de façon inconditionnelle en faisant abstraction de ses qualités… Cette opinion est celle des innovateurs parmi les kharijites, les mu’tazilites, et les murjites.


Quant aux traditionalistes, ils sont conformes aux enseignements du Coran, de la sunna, et du consensus disant qu’un croyant est concerné par la promesse, la grâce, et la récompense divine pour ses bonnes actions ; comme il est concerné par le châtiment divin pour ses mauvaises actions. Un même homme peut accuser en même temps ce qui lui rapporte la récompense et le châtiment, ce qui est louable et ce qui est blâmable, et ce qu’on est aime et ce qu’on déteste en lui… »[4]


Ainsi, les traditionalistes incarnent le juste milieu dans le domaine des erreurs entre ceux qui condamnent à outrance et ceux qui ne condamnent pas du tout ; ils montrent les erreurs, sans forcément condamner leurs auteurs


« Le but n’est pas de blâmer ou de louer dans l’absolu un individu ou un groupe en particulier. La bonne démarche, qui est du côté des traditionalistes, considère qu’un même individu ou un même groupe concède des bonnes actions qui sont louables et de mauvaises actions qui sont blâmables, mais il a aussi des actes qui relèvent du toléré, et qui ne sont ni louables ni blâmables. D’autres actes, qui sont motivés par l’erreur et l’oubli, lui sont tout simplement pardonnés. Ainsi, d’une part, il mérite la récompense pour ses bonnes actions, et le châtiment pour ses mauvaises actions. D’autre part, il n’est ni blâmable ni louable pour ses actes tolérés ou pardonnés.
Cette tendance est celle des traditionalistes vis-à-vis des pervers musulmans ou autre. À l’extrême, nous avons, entre autres, les kharijites et les mu’tazilites parmi les hérétiques wa’îdiya qui ne conçoivent pas qu’on soit à fois louable et blâmable…


C’est pourquoi, nous pouvons constater dans la communauté, que de nombreux imams notamment, parmi les savants et les émirs accusent ces deux choses à la fois. Malheureusement, certaines gens font de l’excès, et, animés par les passions, ne retiennent que leur qualité et leurs bons côtés. À l’extrême opposé, nous avons ceux, qui, tout aussi animés par les passions, se contentent de parler de leurs défauts et de leurs mauvais côtés. Or, la religion d’Allah se situe entre les deux ; entre le rigorisme et le laxisme, et les meilleures choses sont toujours au milieu. »[5]


L’esprit de justice s’impose : il incombe de conjuguer entre l’intérêt supérieur de la religion tout en veillant à préserver l’honneur du musulman


« En parlant des personnes, on touche au droit d’Allah (I), car en relation avec la notion d’alliance et l’amour et la haine en Dieu ; on touche également au droit des personnes. Il va sans dire qu’en parlant de n’importe qui en dehors des Compagnons, à l’exemple des rois dont l’autorité temporelle est contestée, et les savants et les Sheïkh dont l’autorité religieuse est contestée ; il incombe de le faire avec science et justice, non avec ignorance et injustice. La justice incombe à chacun et envers tout le monde, comme elle incombe dans toutes les situations ; alors que l’injustice est strictement interdite. Elle n’est autorisée en aucune façon. Allah (I) révèle : [L’animosité qui vous oppose à certaines gens ne doit pas vous pousser à être injustes avec eux ; soyez justes, et vous tendrez vers la piété].[6]


Ce Verset fut révélée à l’intention des mécréants contre qui il incombe d’éprouver de la haine. Si l’on sait qu’Allah interdit d’être injuste envers celui qu’Il a pourtant ordonné de détester, que dire alors de celui qui déteste un musulman soit par erreur d’interprétation, ou en ayant une conception erronée, ou tout simplement par passion. Le musulman est plus en droit qu’on soit juste avec lui et qu’on ne le traite pas avec injustice. »[7]


Par : Karim Zentici
http://mizab.over-blog.com/




[1] Majmû’ el fatâwâ (28/234).
[2] Minhâj e-sunna (4/543).
[3] Majmû’ el fatâwâ (35/29).
[4] Majmû’ el fatâwâ (11/5-16).
[5] E-tis’iniya (3/1032-1033).
[6] Le repas céleste ; 14-15
[7] Minhâj e-sunna (5/126).
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  #7  
ÞÏíã 15 Nov 2014, 12:26 PM
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Ibn Taïmiya et le hukm bi ghaïr mâ anzala Allah
(Partie 7)


Les gouverneurs ont droit au même voire à un meilleur traitement que les innovateurs


En d’autres termes, ce qui est valable pour les traditionalistes et les innovateurs qui sont mus par l’effort d’interprétation ou les passions, l’est tout autant pour les émirs. Au mieux, ils ne sont pas pires que les pécheurs lambdas.[1]


Sahl e-Tusturî a dit : « Les gens vivront bien tant qu’ils encenseront les sultans et les savants. En faisant cela, Allah leur améliorera leur vie religieuse et leur vie matérielle. Cependant, en les dénigrant, ils mettront à mal leur vie présente et leur vie future. »[2] Nous comprenons mieux maintenant pourquoi notamment les kharijites sont-ils les pires des hommes, étant donné qu’ils s’acharnent inlassablement contre ses deux catégories d’individus par lesquels se maintient pourtant l’équilibre des sociétés.


Ibn Taïmiya : « Allah envoya aux hommes Mohammed (r) porteur de la bonne direction (hudâ) et de la vraie religion (dîn el haqq) qui devait dominer sur la religion entière ; et Allah suffit comme témoin ! Son message s’adresse à l’humanité entière : notamment à l’élite parmi les savants et les pieux, mais aussi parmi les émirs. Son Seigneur paracheva Sa religion pour lui et sa communauté ; Il leur eut parfait de Ses bienfaits, et leur agréa l’Islam comme religion.


La bonne direction englobe les sciences utiles et la vraie religion englobe les œuvres pieuses. Les anciens baignaient dans un climat de hudâ et de dîn el haqq, mais, par la suite, l’innovation et la perversité firent leur éclosion. Ainsi, la communauté se divisait désormais entre ceux qui étaient accrochés à la hudâ et à dîn el haqq, et ceux qui en avaient dévié…


Deux sortes d’égarés se dégageaient : l’innovateur dans la religion et le débauché dans le domaine du profane. Et, comme l’affirment el Hasan el Basrî, Sufiân e-Thawrî, et un grand nombre d’anciens, en étant préserver de la tentation de l’innovation et de celle de la vie terrestre, on s’en sort sain et sauf. L’innovation, étant certes plus aimée par Satan que les péchés. La première forme de tentation touche les savants et les religieux et la seconde, les émirs et les riches. C’est ce qui explique l’adage d’un ancien : « Il y a deux catégories d’individus qui, en se réformant, réforment la société : les savants et les émirs. »[3]


Abû Mohammed e-Ramlî décrit l’Imam Ahmed – qu’Allah lui fasse miséricorde – en ces termes : « Qui ressemblait plus que lui aux anciens ? Et qui patientait plus que lui aux tentations de la vie ? Quand l’innovation frappa à sa porte, il la renvoya, et quand la richesse vint à son tour, il la refusa. »[4]


Allah (I) révèle : [Nombreux sont les prêtres et les moines qui mangent impunément l’argent des autres et qui détournent de la voie d’Allah ; quand à ceux qui amassent cupidement l’or et l’argent sans le dépenser sur le sentier d’Allah, annonce-leur un châtiment douloureux].[5]


Ibn el Mubârak disait :[6]


Qui d’autres que les rois ont-ils souillé le culte ?


Ainsi que les mauvais prêtres et les moines


Les gouverneurs parmi les rois et les intendants donnent le nom de politique à leurs méthodes et opposent la religion à la politique sous la devise « religion/politique » ; les savants du kalâm parlent de raisonnement et de scolastique et opposent la religion à la raison sous la devise « religion/raison » ; et les dévots qui mènent une vie austère et les soufis parlent de vérité spirituelle en opposition à la religion, sous la devise « vérité spirituelle/religion.


Chacun préfère au fond de lui son slogan (politique, raison, et vérité spirituelle) que le Livre d’Allah et la Tradition de Son Messager, soit dans les faits, soit dans les faits et la croyance.


À l’opposé, nous avons certains légistes, traditionnistes, des dévots et de nombreux gens simples qui se revendiquent du Coran et de la sunna (la religion), mais sans n’avoir une connaissance suffisante des domaines dont ils ont besoin. L’ignorance grossière dont ces derniers font preuve ou bien la confiance aveugle qu’ils vouent à leurs meneurs éloignent davantage les premiers des textes scripturaires de la religion et qui les prennent moins en considération à cause d’eux. Ainsi, la négligence des uns et l’hostilité des autres ont gravement contribué au déclin de la religion et à la recrudescence de l’innovation. Wa Allah a’lam ! »[7]


Ibn el Qaïyim le fidèle élève, met plus en lumière le discours de son maitre en disant : « En outre, certains partagent le pouvoir en politique et religieux, comme d’autres partagent le culte en vérité spirituelle et religion, ou encore en raison et religion. Or, ce partage n’a aucun sens. En réalité, la politique dans le vrai sens du terme, la spiritualité et la raison se divise en deux : conforme à la vérité ou non. Tout ce qui est conforme à la vérité fait partie de la religion, sans s’inscrire en opposition. De la même façon que tout ce qui n’est pas conforme à la vérité s’oppose à la religion.
Ce point met en lumière l’un des plus principes les plus importants et les plus utiles à connaitre ; celui-ci est fondé sur un seul élément. Soit que la religion de Mohammed (r) dans son ensemble est à même de répondre à tous les besoins des hommes dans le domaine de la connaissance, du savoir et des actes. Le Prophète n’a laissé le sort de sa communauté reposé sur personne après lui. La seule chose dont elle a besoin, c’est qu’on lui transmette ses enseignements. »[8]


De toute façon, la révolte ne rapporte rien de bien ; il faut veiller à l’unité du groupe dans l’intérêt supérieur de la Nation


« La douceur ne se trouve pas dans une chose sans qu’elle ne l’embellisse, et n’est pas ôtée d’une chose sans qu’elle ne la nuise. »


Plus fait douceur que violence


Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage


« C’est pourquoi, il est notoire que la tendance traditionaliste ne voit ni la rébellion ni l’épée contre les émirs en place, même s’ils répandent l’injustice. Et cela, conformément aux hadîth prophétiques authentiques et communément transmis sur le sujet. Le désordre qu’engendrent les guerres intestines et les troubles est plus grand que le mal et l’injustice venant des émirs en temps de paix. On ne confronte pas un plus grand mal en se contentant d’un mal moindre (sic).


À travers l’Histoire, les révoltes ont pratiquement toujours ramené un mal plus grand que celui qu’elles avaient enlevé. Or, Allah ne nous a pas ordonné de combattre tous les tyrans et les injustices quoiqu’il arrive. Il ne nous a pas demandé non plus de combattre d’entrée les rebelles, mais Il nous enjoint d’attendre : [Lorsque deux groupes parmi les croyants se querellent, réconciliez entre eux ; mais si l’un d’eux s’acharne contre l’autre, alors combattez celui qui s’acharne jusqu’à ce qu’il se plie à l’ordre d’Allah • une fois qu’il s’y plie, alors réconciliez entre eux avec équité, et soyez justes, car Allah aime les justes].[9] S’il n’a pas demandé de combattre d’entrée des rebelles, alors comment l’aurait-Il demandé pour les émirs ? »[10]


Ailleurs, il va plus loin en disant : « Peu furent les révoltes qui, dans l’Histoire, n’engendrèrent pas un mal plus grand que le bien escompté. Nous avons comme exemple, ceux qui s’insurgèrent contre Yazîd à Médine, ibn el Ash’ath qui s’insurgea contre ‘Abd el Mâlik en Iraq, ibn el Muhallib qui s’insurgea contre son fils dans le Khurasân, Abû Muslim sâhib e-da’wa qui prit également contre eux les armes dans le Khurasân, et ceux qui se révoltèrent contre el Mansûr à Médine et à Bassora, etc.


Le mieux qu’il peut leur arriver, quand ils ne sont pas vaincus, c’est de triompher, mais, tôt au tard, ils perdent le pouvoir, et jamais ils ne laissent d’héritier. ‘Abd Allah ibn ‘Alî et Abû Muslim attentèrent à la vie d’un nombre incroyable de personnes, pourtant, tous les deux finirent entre les mains d’Abû Ja’far el Mansûr. Quant aux partisans d’el Harra, d’ibn el Ash’ath, d’ibn el Muhallib, etc. ils connurent la défaite ; ils ne parvinrent ni à maintenir la religion ni à épargner le profane. Alors que le Très-Haut n’ordonne rien qui ne rapporte aucun effet ni pour la religion ni pour la vie matérielle. S’il est vrai au même moment, que les acteurs d’une telle initiative soient des pieux, des élus d’Allah promis au Paradis. »[11]


Voir : http://mizab.over-blog.com/article-i...-77747704.html




Par : Karim Zentici
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[1] El ‘Uthaïmîn « Il est possible que l’une des motivations qui poussent à appliquer des législations qui s’opposent à la religion, la menace que certains gens plus puissants font régner sur lui. Il cherche ainsi à se les concilier. C’est pourquoi, nous disons, qu’il n’est pas différent des autre pécheurs qui sont motivés par les mêmes raisons… »

[2] Tafsîr el Qurtubî (5/260). Sahl e-Tusturî a dit également : « Cette nation se divise en soixante-treize sectes ; soixante-douze d’entre elles sont vouées à la perdition, toutes haïssent le sultan ; la secte sauvée est la seule qui est avec le sultan. » [Voir : qût el qulûb (2/242) d’abû Tâlib el Makkî.]

[3] Il s’agit de Sufiân e-Thawrî ; cette annale est rapporté par Abû Na’îm dans el hiliya (7/5).

[4] Voir : manâqib el Imâm Ahmed d’ibn el Jawzî (p. 173) ; siar a’lâm e-nubalâ (11/198), et el bidâya wa e-nihâya (14/407) ; il s’agit en fait d’Abû ‘Umaïr ibn e-Nuhhâs e-Ramlî.

[5] Le repentir ; 34

[6] Voir : jâmi’ bayân el ‘ilm wa fadhlihi (1/638).

[7] Jâmi’ el masâil n° 18 (42-43) ; Sheïkh el Islam ibn Taïmiya est l’auteur des paroles : « L’idéal se borne à deux éléments : les sciences utiles et les œuvres pieuses. Mohammed (r) fut chargé de transmettre ses deux éléments sous leur meilleure forme. Ils correspondent à la bonne direction (hudâ) et à la vraie religion (dîn el haqq) qui devait dominer sur la religion entière… La bonne direction c’est les sciences utiles et la vraie religion c’est les œuvres pieuses… » Fin de citation. Plus loin, il enchaine : « Les traditionalistes qui suivent fidèlement les pieux Prédécesseurs ne se prononcent sur aucune chose relevant du domaine de la religion sans s’inspirer du Messager (r) ; soit, conformément aux enseignements du Coran et de la sunna. Quant aux innovateurs, ils ne s’inspirent ni du Coran ni de la sunna et ni des annales remontant aux pieux Prédécesseurs. Ils se tournent plutôt vers la pensée, la langue, et la philosophie. »

[8] I’lâm el mawqi’în (1014).

[9] Les appartements ; 9

[10] minhâj e-sunna (3/391).

[11] Minhâj e-sunna (4/528).
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