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ÞÏíã 18 Sep 2012, 09:15 AM
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ÇÝÊÑÇÖí Ancien congrès des grands savants d’Arabie Saoudite sur le thème des caricatures

La vie du Messager (r)
Son Éminence : Sheïkh ‘Abd el ‘Azîz ibn ‘Abd Allah Âl e-Sheïkh
Le grand Muftî d’Arabie Saoudite




Au nom d’Allah, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux !


Louange à Allah, Seigneur de l’Univers ! Que les Prières, le Salut, et la Bénédiction d’Allah soient sur le maître de la descendance d’Adam, notre maître Mohammed, le maître des premières et des dernières générations, l’Imam des vertueux ! Qu’Allah le salue et prie sur lui sans cesse jusqu’au Jour des Comptes, ainsi que sur ses proches, tous ses Compagnons, et leurs fidèles successeurs jusqu’au Jour des Comptes !


Wa ba’d ! Chers frères ! E-Salâm ‘alaïkom wa Rahmat Allah wa Barakâtuh ! J’aimerais au début de ce discours m’orienter vers Allah pour le remercier avant toute chose, d’avoir permis de mettre en place cette série de conférences prolifiques dans le domaine de la prédication et dont la trace est tangible au niveau de l’orientation de la communauté. Une communauté qu’elle prend par la main pour la conduire vers le droit chemin. La fondation muassasa e-da’wa el khaïriya a des activités bien connues. J’implore Allah de concéder la réussite à ses responsables et à ses parrains ! Je L’implore de leur concéder la réussite dans leur initiative et d’en faire une œuvre pieuse et vouée sincèrement à Son Noble Visage !


La mission des créatures


Chers frères ! Allah (Y) a créé les êtres doués de raison pour qu’ils L’adorent. La sagesse qui se cache derrière la création des djinns et des hommes, c’est de rendre le culte au Seigneur (Y). Cela consiste à Lui obéir, à Lui consacrer la religion exclusive, à prêcher Sa voie, à se soumettre aux obligations qu’Il impose, et à remplir la terre de Son obéissance, dans le but de devenir les vrais adorateurs du Seigneur. Allah (I) révèle à ce sujet : (J’ai créé les djinns et les hommes uniquement pour qu’ils m’adorent).[1] Allah dévoile ainsi la raison pour laquelle Il créa les êtres doués de raison. Autrement dit, pour recevoir Seul l’adoration en excluant toute association : (Je ne leur demande ni subsistance ni nourriture • Allah est Lui, le Pourvoyeur de tous les biens, le Détenteur de la Force, et l’Inébranlable).[2]


Le premier homme


Notre père Adam (u) est le première homme que le Seigneur créa d’argile comme le précise le Verset : (L’exemple de ‘Issa auprès d’Allah est comme celui d’Adam qu’Il créa de terre avant de dire : sois ! Et il fut).[3] Allah créa notre père. Puis, Il lui insuffla de Son esprit et commanda aux anges de se prosterner devant lui. Tous s’exécutèrent à l’exception d’Iblis qui fut motivé dans son refus par l’orgueil, en comptant désormais ainsi au nombre des mécréants.


Allah installa ensuite Son serviteur au Paradis dans les jardins duquel il pouvait jouir de tous les fruits à l’exception d’un arbre qu’il ne devait pas toucher. Allah désigna cet arbre au premier homme et lui interdit de s’en approcher. Cependant, dans son acharnement, Satan parvint à faire céder à la tentation Adam et son épouse qui goûtèrent au fruit défendu. Dès lors, Allah fit descendre notre père Adam sur terre dans le but qu’il adore Son Seigneur sans lui associer quoi que ce soit dans l’adoration, Lui qui lui a pardonné sa faute : (Puis, Son Seigneur l’a élu ; Il lui a pardonné et l’a guidé).[4]


Le Seigneur le fit descendre du Paradis afin que lui et sa progéniture peuplent la terre de Son obéissance et pour y établir Sa Législation. Adam vécut ainsi sur terre. Après sa mort, ses descendants gardèrent la nature saine. (La nature qu’Allah a insufflée à l’homme, rien ne peut changer les paroles d’Allah).[5] L’Unicité du culte se perpétua ainsi de génération en génération pendant environ dix siècles.


Par la suite, Iblis l’ennemi d’Allah s’acharna contre les descendants d’Adam dans le but d’assouvir son ambition que relate le Verset : (Vois-tu celui que Tu as préféré à moi, si Tu me laisses un délai jusqu’au Jour de la Résurrection, je vais m’emparer de sa descendance excepté un petit nombre d’entre eux).[6] Dans un autre Verset, il promet : (Il dit : Seigneur ! Comme tu m’as égaré, je vais me dresser sur Ton droit chemin • Puis, je vais les assaillir par devant, par derrière, par la droite, et par la gauche, de sorte que la plupart d’entre eux ne Te soient pas reconnaissants).[7]


Cependant, Allah immunise contre lui Ses serviteurs protégés qui Lui rendent la religion sincère ; ses ruses ne peuvent ainsi les atteindre. Satan l’ennemi d’Allah s’acharne à corrompre la descendance d’Adam. Sa première action fut de leur embellir l’idée de reproduire l’image des plus vertueux d’entre eux, ceux qui étaient connus pour leur piété. Il leur insuffla de faire leur portrait qu’ils érigèrent au milieu de leurs assemblées pour en faire des modèles, et pour animer le souvenir de leurs héros anciens et de leur glorieux passé.


Le but était de les imiter dans les œuvres. Ils rendirent ainsi hommage à leurs anciens en érigeant leur portrait dans leurs assemblés dans l’espoir de faire vivre leur mémoire, et de ne pas les oublier. Lorsque la première génération s’éteignit, l’ennemi d’Allah Iblis se présenta à leurs descendants pour leur insuffler qu’en façonnant les images de leurs vertueux, les anciens étaient motivés par une seule chose ; de s’attirer le bien grâce à eux et de repousser le mal. Ils en firent ainsi des intermédiaires entre eux et le Créateur afin qu’ils Lui transmettent leurs besoins, car ils avaient le privilège de jouir d’un certain rang auprès de Lui.


C’est ainsi que le peuple de Nûh voua le culte à ses vertueux. Ils encensèrent leurs tombeaux à outrance. Ils en firent des dieux auxquels ils vouaient l’adoration, qui pourtant est un droit exclusif du Seigneur, sous prétexte qu’ils étaient des intermédiaires entre eux et Lui. (Ils dirent : n’abandonnez pas vos dieux, n’abandonnez pas Wadd ni Suwâ’ ni Yaghûth ni Ya’ûq ni Nasra).[8] Allah affirme à leur sujet : (alors qu’ils en ont égaré beaucoup).[9] Lorsque l’Association se répandit au milieu d’eux, Allah leur envoya Nuh (u). Nuh, qui est le premier Messager et le premier Prophète ayant prêché pour la cause d’Allah et ayant mis en garde contre l’Association.


Pour cela, il expliqua à son peuple qu’il était primordial de s’orienter vers Allah uniquement, et que les vertueux ne pouvaient procurer aucun bien ; ni ils n’entendent l’invocation de ceux qui les implorent ni ils ne connaissent leur situation. Dès lors, les membres de son peuple le démentirent et ils s’opposèrent à lui. Il resta au milieu d’eux une période de neuf cent cinquante ans au cours de laquelle il leur prêcha la religion d’Allah. Mais, comme le Seigneur (Y) le dit bien : (personne n’a cru avec lui si ce n’est un groupe infime).[10] C’est alors que le Seigneur (Y) décima le peuple de Nuh sous les eaux. Il sauva Nuh et ses adeptes, et seule sa descendance fut conservée.


Puis, les messagers et les prophètes se succédèrent les uns à la suite des autres afin d’établir la Preuve venant d’Allah à l’encontre de Ses créatures. La mission des prophètes a certes pour rôle de prêcher la religion d’Allah, mais elle a aussi pour fonction d’établir la preuve céleste contre les hommes. (Des messagers annonciateurs et avertisseurs afin que les hommes ne puissent pas avancer un argument contre Allah après leur venue ).[11] (Nous avons ensuite envoyé nos messagers les uns après les autres).[12] Les messages célestes se succédèrent ainsi. Après la mort d’un envoyé, un autre venait le succéder auprès de son peuple. Cependant, dans l’ancienne prophétie, le prêche de chaque messager était uniquement orienté à son peuple de sorte que son message s’éteignait avec sa mort. La mission du prophète suivant se confinait également à son propre peuple comme nous l’informe le meilleur des hommes (r) : « Les Prophètes avant moi étaient envoyés à leur peuple uniquement tandis que moi je fus envoyé à tous les hommes. »[13]


Ainsi, les messagers se succédèrent jusqu’au tour de l’Ami d’Allah Ibrahim (u), le père des prophètes qui vinrent après lui. Allah (Y) lui confia de propager la religion fidèle (hanifiya) et tolérante (samha). Allah nous a relaté comment son peuple reçut sa mission ; Ibrahim fut sauvé et son peuple fut exterminé. Les prophètes parmi sa descendance se succédèrent après lui ; ils provenaient de la lignée de son fils Ishâq. Ce sont tous les prophètes et messagers des tribus d’Israël jusqu’à ‘Issa (u) qui est le dernier d’entre eux. Dans la descendance d’Isma’îl (u), est venu le maître des premières et des dernières générations, Mohammed ibn ‘Abd Allah (r) en l’occurrence.




L’histoire du Prophète (r)


Mes frères ! À l’occasion de cette conférence, nous allons parler de la vie de Mohammed (r) depuis sa naissance jusqu’à son avènement. Nous devons garder en mémoire le propos prophétique : « Allah a élu Kinâna parmi les enfants d’Ismaîl ; Il a élu Quraïsh parmi la tribu de Kinâna et Il a élu les Banu Hâshim parmi la tribu de Quraïsh ; et Il m’a élu parmi les Banu Hâshim. »[14] Qu’Allah le salue et prie sur lui !


La prophétie s’interrompit dans les tribus d’Israël avec l’élévation de ‘Issa (u). Dès lors, une nouvelle ère pouvait commencer, celle de la mission de Mohammed (r) qu’Allah envoya au milieu des Arabes. Il entama ainsi sa mission au sein d’un peuple illettré pour la répandre ensuite à tous les djinns et les hommes. Il est un bon signe d’apprendre, d’enseigner, et d’étudier l’histoire de Mohammed (r) depuis ses premiers instants jusqu’au jour où Allah lui a repris son âme. C’est l’histoire du plus parfait des hommes qu’Allah a qualifié ainsi : (Tu as un comportement illustre).[15] Il est le plus parfait et le meilleur des hommes. (Il ne parle pas sous l’effet des passions • mais il reçoit la révélation).[16]


Allah l’a éduqué de la meilleure manière et lui a offert le meilleur enseignement ; il est ainsi le meilleur élément que l’humanité ait connu depuis les débuts jusqu’à la fin du monde. Qu’Allah le salue et prie sur lui ! Les savants musulmans ont entièrement retranscrit la biographie de ce noble Prophète depuis sa plus tendre enfance jusqu’à son dernier jour. Les recueils de la sunna recensent de nombreux ouvrages plus ou moins longs concernant ses mœurs et sa biographie, ainsi que celle de ses nobles et illustres Compagnons. Leur but, est de nous encourager à imiter Mohammed (r). (Vous avez en la personne du Messager d’Allah un bon exemple pour celui qui espère en Allah et au jour du Jugement dernier et qui multiplie l’évocation d’Allah).[17]


L’arbre généalogique du Prophète (r)


Ce Prophète se nomme Mohammed fils de ‘Abd Allah, fils de ‘Abd el Muttalib, fils de Hâshim, fils de ‘Abd Manâf, fils de Qusaï, fils de Kilâb, fils de Murra, fils de Ka’b, fils de Luwaï, fils de Ghâlib, fils de Fihr, fils de Mâlik, fils de e-Nadhr, fils de Kinâna, fils de Khuzaïma, fils de Mudrika, fils d’Iliâs, fils de Mudhar, fils de Ma’add, fils de Nizâr, fils de ‘Adnân ; que les meilleures Prières et le meilleur Salut d’Allah soient sur lui et sur tous les autres prophètes. Sa mère s’appelle Âmîna fille de Wahb, fils de ‘Abd Manâf, fils de Zuhra, fils de Murra, fils de Kilâb.


Son père ‘Abd Allah est le fils de ‘Abd el Muttalib qui était le maître du wadî (vallée ndt.) à son époque. Il avait une place distinguée à La Mecque où il exerçait une influence et où sa parole était entendue. Il refit le puits de Zam Zam qui avait été enfoui et abandonné. L’approvisionnement en eau des pèlerins et l’entretien du Temple revenaient à son clan, autrement dit, il était le gardien du Temple.


Sa naissance


Notre Prophète Mohammed (r) vit le jour l’année de l’éléphant. Les Arabes connaissaient bien cette année-là au cours de laquelle il se produisit un événement que le Coran relate : (Ne vois-tu pas ce que Ton Seigneur a fait des gens de l’éléphant • N’a-t-Il pas détourné leur ruse • Il leur a envoyé des oiseaux en fil • qui leur ont lancé des pierres en argile • pour les réduire comme du foin broyé).[18]


C’est la fameuse année où Abraha entreprit de détruire la Maison Sacrée d’Allah dans le but de transférer son prestige au Yémen. Cependant, Allah en décida autrement. Il extermina les armées des tyrans et des criminels avec Abraha à leur tête et son éléphant qu’il avait emmené pour détruire le Temple sacré d’Allah. Les Arabes savaient très bien qu’ils ne pouvaient repousser un tel danger. C’est ce qui poussa ‘Abd el Muttalib à prononcer sa parole célèbre : « Moi, je suis le seigneur de mes chameaux tandis que le Temple a Son propre Seigneur qui le protège. » Dès lors, Allah descendit Sa colère, Son châtiment, et Sa vengeance contre ces intrus en mettant un terme à leur projet.
Ainsi, cette année-là, Allah fit don de Sa grâce aux habitants de La Mecque en leur épargnant un danger et un malheur terrible. Mohammed naquit dans ce contexte ; sa naissance exprimait aux Arabes qu’un grand destin les attendait et qu’ils allaient connaître la lumière. Sa naissance fut une miséricorde et un grand bienfait pour l’humanité ; il vint au monde en effet l’année où Allah protégea Sa Maison contre le complot des tyrans.


Ce Prophète vit le jour à La Mecque. Son père ‘Abd Allah devait épouser une autre femme que sa mère Âmina bint Wahb, mais c’est elle qu’Allah (Y) avait choisie pour le mettre au monde. Les annales racontent qu‘Abd Allah ibn ‘Abd el Muttalib passa devant une femme de Quraïsh qui s’offrit à lui en mariage, mais ce dernier refusa. Après s’être marié avec Âmina bint Wahb, il repassa devant cette même femme qui s’écria : « Maintenant, je ne veux plus !
  • Pourquoi cela, demanda-t-il ?
  • Avant ton mariage avec la fille de Wahb, je voyais une lumière sur ton visage, expliqua-t-elle, mais maintenant que tu es marié avec elle, je ne la vois plus. Je ne peux désormais obtenir ce dont j’espérais. »


Le père du nourrisson mourut pendant la grossesse et sa mère rendit l’âme alors qu’il avait moins de sept ans. À sa naissance, sa mère lui chercha une nourrice, car elle ne pouvait dès lors assurer l’allaitement. Un groupe de nourrices venant de Tâif se rendit à La Mecque en quête d’un nouveau-né, dont elles pourraient tirer un salaire. Tous les enfants eurent droit à leur nourrice à l’exception de Mohammed ibn ‘Abd Allah. Ces femmes ne voulaient pas s’encombrer d’un orphelin qui ne pouvait rien leur rapporter.


Or, Halîma e-Sa’diya se jura de prendre cet orphelin dans l’espoir qu’Allah le rende bénéfique, lorsqu’elle se rendit compte que tous les autres enfants avaient leur nourrice. Après l’avoir emmené, elle expliqua à son mari qu’Allah pouvait bien apporter la bénédiction avec cet enfant. En venant à La Mecque, elle montait une ânesse qui était l’animal le plus lent de la caravane. Elle ne faisait que retarder le cheminement. Halîma avait aussi emmené une chamelle, qui n’était montée par personne. Mais au retour, Allah donna à l’ânesse sur laquelle l’orphelin était monté, une vitesse vertigineuse. Le sein de Halîma offrait du lait en abondance de sorte qu’elle put allaiter à la fois son fils et Mohammed. Auparavant, elle avait très peu de lait à tel point qu’elle s’éloignait des cris de ses bébés qu’elle ne pouvait contenter. Même sa chamelle, le Seigneur l’avait rendu bénéfique.


De retour à son village, le Très-Haut enveloppa son pré de la bénédiction qui s’étendait jusqu’aux pâturages. Le troupeau de moutons partait le matin le ventre vide et revenait le soir le ventre plein et les mamelles remplies de lait grâce à la Baraka due à la présence de Mohammed (r). On demanda au Prophète (r) comment sa mission avait-elle eu lieu ? « Grâce à l’invocation de mon père Ibrahim répondit-il, à l’annonce de ‘Issa, et au songe que ma mère a fait de moi, comme toutes les mères des prophètes avant elle. »[19]


« l’invocation de mon père Ibrahim » : au sujet duquel Allah relate les paroles qu’il prononça le jour où il construisit le Temple : (Seigneur ! Envoie parmi eux un messager pour qu’il leur récite Tes Versets, leur apprenne le Livre et la Sagesse, et les élève ; Tu es certes le Fort et le Sage).[20]
« à l’annonce de ‘Issa » : les Prophètes des tribus d’Israël ont en effet annoncé la venue de ‘Issa (u) comme le confirme le Verset : (Lorsque ‘Issa fils de Mariam a dit : Ô fils d’Israël ! Je suis le Messager d’Allah venu à vous pour confirmer la Thora avant moi et pour annoncer un messager venant après moi et qui s’appellera Ahmed).[21]
« et au songe que ma mère a fait de moi » : sa mère en effet vit en songe la nuit de sa naissance comme une lumière qui était sortie d’elle pour allumer les palais de Basra dans le Shâm. Le feu de Kisra, qui était l’objet d’un rite mazdéen, s’éteignit la même nuit.


Tous ses événements répondent à une sagesse extraordinaire venant d’Allah. Les prémices à l’avènement de ce noble Prophète comme nous l’avons dit proviennent des invocations d’Ibrahim, de l’annonce de ‘Issa, et de la vision de sa mère lorsqu’elle vit en rêve que les palais de Basra dans le Shâm furent comme illuminés ou bien qu’une lumière les avait illuminées. Celle-ci annonçait que son prêche allait s’étendre et parvenir à des horizons lointains.


L’engagement de tous les prophètes


Ce noble Prophète (r) a reçu l’engagement de la part de tous les messagers et prophètes de croire en lui et de le suivre s’ils venaient à le rencontrer. Chaque messager a pris l’engagement à son peuple de croire en Mohammed et de le suivre pour celui d’entre eux qui viendrait à le rencontrer. Allah (I) révèle à ce sujet : (Quand Allah a pris le pacte des prophètes ; vous à qui J’ai offert le Livre et la Sagesse. Puis, un Messager vous est venu afin de confirmer les enseignements que vous avez reçus : croyez en lui et soutenez-le. Le reconnaissez-vous et avez-vous pris Mon alliance ? Ils dirent : Nous le reconnaissons. Il dit : alors, soyez témoins et Moi, Je compte avec vous parmi les témoins).[22]


Les gens du Livre connaissent très bien ce noble Prophète ; ils le connaissent aussi bien que leurs propres enfants. (Ceux à qui Nous avons donné le Livre le connaissent aussi bien que leurs propres fils).[23] Ils le connaissent à travers la description que la Thora et l’Évangile en font et dans lesquelles est mentionné son nom, son signalement, et le signalement de sa communauté : (Ceux qui suivent le Messager Prophète et illettré, celui qu’ils trouvent inscrit dans leurs écritures, la Thora et l’Évangile ; celui qui leur ordonne le bien et qui leur interdit le mal, qui leur autorise les bonnes choses et qui leur en interdit les mauvaises, qui les libère des chaînes et des carcans qu’ils portaient).[24]


Son enfance


L’enfance de ce noble Prophète fut bénite et pure. En cela, il se distinguait de ses compatriotes de La Mecque. Il avait les meilleures mœurs, il était le mieux éduqué, le plus loyal, le plus sage, le plus sincère, et il avait la lignée la plus noble. Sa jeunesse fut ornée des plus belles qualités. Ces nobles qualités étaient tellement imprégnées en lui que son peuple l’avait surnommé le loyal, car il était connu pour son honnêteté et sa loyauté. Il n’était pas soupçonné du moindre mensonge ni de la moindre trahison ; il avait la réputation d’être loyal, sincère, pur, et chaste. Ses antécédents et son comportement étaient nobles, qu’Allah prie sur lui et le salue sans cesse jusqu’au Jour des Comptes !


Ses voyages avant son avènement


Ce noble Prophète partit en voyage avec son oncle Abû Tâlib dans la région du Shâm. En route, la caravane fit une halte près d’un monastère appartenant à un moine qui portait le nom de Bahîra. En examinant les arrivants installés sous un arbre, Buhaïra sentit que l’avènement de Mohammed (r) était proche. Il savait que cette caravane appartenait à Quraïsh et que Mohammed était forcément au milieu des voyageurs ou tout au moins le connaissaient-ils ; il pouvait ainsi se renseigner à son sujet. Les va-et-vient des mecquois le laissaient indifférent d’habitude, mais dès qu’ils firent halte près de son monastère, il les fit inviter. Il insista pour qu’aucun de ses invités ne se désiste. Une fois réuni autour de lui, il scruta tous leurs visages. « Manque-t-il quelqu’un s’écria-t-il ?
  • Non ! Lui répondit-on. Mais quelqu’un s’écria : Attendez ! Il manque un enfant du nom de Mohammed fils de ‘Abd Allah.
  • Faites-le venir ! Ne vous approchez pas de la nourriture tant qu’il ne s’est pas présenté ici. »


Une fois Mohammed devant lui, le moine le dévisagea. Dès lors, il sut qu’il avait à faire au Prophète de la vérité et que son avènement était proche. Son signalement répondait exactement à celui dont les écritures anciennes faisaient mention. Il remarqua en outre, le sceau de la prophétie dont son épaule était marquée. Cela lui confirmait le pressentiment que ce garçon était le Prophète de la vérité. Il se mit alors à lui poser certaines questions dont Mohammed connaissait les réponses. Le moine conseilla à son oncle de bien le protéger et de, surtout, se méfier des juifs, car son neveu allait connaître un grand destin. Pour ramener le plus vite possible son neveu à La Mecque, Abû Tâlib écourta son voyage d’affaires en Syrie.
‘Abd el Muttalib préférait Mohammed d’entre tous ses petits-fils et il aimait le voir près de lui en raison de sa noblesse de caractère et de son intelligence précoce. Après sa mort, Abû Tâlib prit son neveu sous sa tutelle étant donné qu’il était le frère germain de son père, ‘Abd Allah.


Le vœu d’Abd el Muttalib


Ce même ‘Abd Allah fut à l’origine d’un événement dont son père ‘Abd el Muttalib fut l’acteur principal. ‘Abd el Muttalib en effet fit le vœu à Allah de sacrifier l’un de ses enfants mâles ou bien le plus jeune d’entre eux, s’Il lui offrait dix garçons qui renforceraient son clan. Pour être fidèle à son vœu, il devait égorger ‘Abd Allah le père de Mohammed. La chose lui était tellement pénible qu’il consulta le sort, mais à chaque fois, c’était le nom de ‘Abd Allah qui revenait. Pour le dissuader de réaliser son projet, les Quraïshites lui proposèrent de se rendre chez une prêtresse à Khaïbar. Celle-ci pourrait bien lui trouver une solution ou autre. Lors de la première rencontre, la prêtresse ajourna la séance. Le lendemain, le sort fut consulté, mais il désignait à chaque fois ‘Abd Allah. « Ton fils est quelqu’un d’important s’exclama-t-elle, combien vaut le prix du sang de l’un d’entre vous ? Demanda-t-elle à ses visiteurs.
  • Dix chameaux, répondirent-ils.
  • Consulte les flèches divinatoires jusqu’à ce que tu parviennes à cent chameaux, et vois quel sera le résultat. »


De retour à La Mecque, le père de ‘Abd Allah consulta le sort avec les flèches divinatoires pour désigner qui devra être sacrifié entre son fils et dix chameaux. Le sort désignait ‘Abd Allah. Il réitéra l’opération à chaque fois. À la dixième fois, les dix chameaux furent désignés. Cela faisait un total de cent chameaux qu‘Abd el Muttalib immola en rachat de la vie de son fils. ‘Abd Allah devait vivre, car un destin l’attendait ; Allah voulut qu’il soit le père du maître des premières et des dernières générations.


Ses mœurs avant son avènement


Ainsi, après son voyage en Syrie, Mohammed resta à La Mecque où il vécut au summum de la chasteté et de l’honorabilité. Il eut une belle éducation au milieu des siens. Il avait une belle allure, il était noble au niveau du comportement et vertueux au niveau des œuvres. Dans sa jeunesse, il assista à la guerre d’el Fujjâr au cours de laquelle il préparait les flèches des siens. Il participa également au pacte el Fudhûl dans lequel les Quraïshites convinrent d’assister les personnes victimes d’une injustice, et les démunis. Le Prophète (r) a dit à ce sujet : « Si on m’avait invité à contribuer à ce genre de pacte après l’avènement de l’islam, j’aurais dit oui. »[25]


Son mariage avec Khadîja


Mohammed (r) était réputé pour sa loyauté, son honnêteté, ses belles initiatives, et son optimisme. C’est pourquoi, khadîja bint khuwaïlid la choisit pour mener son commerce au Shâm. Il partit ainsi en compagnie de Maïsara qui était le captif de khadîja. Après ce voyage d’affaires qui fut énormément prospère, Maïsara rapporta à sa maîtresse la loyauté, le bon comportement, et le bon conseil qu’il put remarquer chez Mohammed au cours du voyage. « Je voyais parfois assura-t-il, un nuage le couvrir de la canicule qui régnait en plein désert. » Les détails de ce récit cultivèrent chez Khadîja des sentiments à l’égard de Mohammed. Elle s’offrit à lui en mariage.


C’était une femme respectée au milieu des siens. Son rang était noble et sa richesse était convoitée par tous les prétendants. Cependant, Allah voulut que ce soit ce noble Prophète qui devienne son mari. Lors de sa demande en mariage, elle avait quarante ans alors que le Prophète en avait vingt-cinq. Ils se marièrent et eurent des enfants (e-Tâhir, e-Taïyib, el Qâsim, Um Kalthûm, Ruqiya, Zaïnab, et Fâtima). Quant à son fils Ibrahim, il avait pour mère Mâriya la Copte. Mohammed vécut avec Khadîja dans la meilleure entente et la plus grande harmonie. Chacun respectait son conjoint. L’un d’eux qui allait devenir le maître des premières et des dernières générations avait le meilleur comportement et les meilleurs rapports conjugaux de tous les hommes, l’autre comptait aussi parmi les nobles et était certainement la meilleure des femmes.


L’événement de la Ka’aba


Lorsque Mohammed eut trente-cinq ans, la Ka’ba fut endommagé par les inondations. Les mecquois voulurent la reconstruire, car elle risquait de s’écrouler en raison des dégâts que ses fondations avaient subis. La Ka’ba représentait aux yeux des Quraïshites un symbole capable de les unir, c’est pourquoi ils se devaient de la reconstruire.


Néanmoins, ces derniers prirent l’engagement de financer le projet uniquement avec de l’argent honnête. L’argent sale était refusé (prostitution, jeu, intérêt, dole). Il devait être propre et provenir des meilleurs capitaux. La collecte était insuffisante pour couvrir tous les travaux, c’est pourquoi il fut projeté de raccourcir une partie du Hijr ; cela avait eu pour conséquence de diminuer la Ka’ba de sept coudées. Son coin nord ne comprenait pas toutes les fondations d’Ibrahim. Après la rénovation, il fallait y déposer la Pierre noire. Chaque clan de Quraïsh estimait que cet honneur lui revenait en raison de son rang et de sa dignité. Cette polémique souleva une telle tension qu’on faillit en arriver aux mains.


Pour éviter les conflits, les mecquois conclurent de remettre cette affaire à la première personne qui entrerait au Temple. Ce fut Mohammed (r), à la joie de tout le monde qui s’écria : « C’est le loyal ! Nous acceptons le jugement du loyal ! » Il préconisa de poser la Pierre noire sur un vêtement qui sera porté par un représentant de chaque clan, pour se charger lui-même de l’installer à sa place. Tout le monde fut satisfait de la proposition. Il lui fut donc soulevé le vêtement sur lequel était posée la Pierre noire afin qu’il puisse la prendre et l’installer à sa place. Il parvint ainsi (r) à éviter tout conflit.


La révélation à la grotte de Hirâ


Peu avant la Révélation, il avait l’habitude de se retirer dans la grotte de Hira pour s’éloigner des vices de son peuple et de leurs pratiques païennes. Il éprouvait un dégoût pour toutes ces corruptions. Dans sa jeunesse, il (r) n’adora aucune idole, il n’avait jamais bu d’alcool ni enfreint aucun interdit. Il était plutôt au summum de la fierté, de la chasteté, et de la pureté, et cela, dans toutes les situations. Il se retirait donc dans la grotte de Hira pour se consacrer à la dévotion et pour s’éloigner de l’association et du culte des idoles que pratiquait son peuple, jusqu’au jour où cette grotte devint le lieu de la Révélation.


La vie de ce noble Prophète avant son avènement est un exemple extraordinaire pour celui qui réfléchit, qui médite, et qui se rend compte que l’honnêteté et la vertu procurent la gloire sur terre et dans l'au-delà. C'est pourquoi Khadhîja lui déclara le jour où il revint chez lui effrayé après avoir reçu pour la première fois la révélation : « Non ! Par Allah ! Allah ne t’abandonnera jamais ! Tu honores l’invité, tu entretiens les liens de sang, tu soutiens le démuni, et tu secoures les personnes en détresse. »[26]


Son élection


Allah sait à qui Il donne la Révélation, Il (Y) choisit ce noble Prophète car Il savait dans Son Savoir antérieur que Mohammed était capable de la recevoir, de la transmettre à l’humanité entière, et de mener à bien sa mission : (Nous ne t’avons envoyé si ce n’est à l’humanité entière afin que tu sois un annonciateur et un avertisseur).[27] Les quraïshites savaient pertinemment qu’il ne mentait pas, c’est pourquoi le Seigneur les blâma en disant : (Ils ne disent pas que tu es un menteur, mais les injustes renient seulement les Versets d’Allah).[28] Certes, ils le traitaient de menteur, de poète, de sorcier, ou de fabulateur, mais ils ne pensaient pas au fond d’eux-mêmes ce qu’ils disaient du bout des lèvres. Ils connaissaient parfaitement la vie de cet homme comme Allah nous l’apprend : (Un messager issu des vôtres vous est venu).[29]


Autrement dit, ils connaissaient sa lignée, ses mœurs, et son histoire. À ce sujet, le Seigneur a dit : (Dis : Si Allah l’avait voulu, je ne vous l’aurais jamais récité et je ne vous l’aurais jamais dévoilé. J’ai d’ailleurs vécu une longue période au milieu des vôtres, n’allez-vous donc pas réfléchir !)[30] Cela fait quarante ans que je vis parmi vous, avez-vous constaté que j’ai menti une seule fois ? Ai-je déjà trahi quelqu’un ? Me suis-je déjà donné à la bassesse ? Avez-vous déjà vu chez moi un défaut ou un vice ?
Non, par mon Seigneur ! Ils avaient à faire à un homme qui était parfait tant physiquement que moralement. Il se caractérisait par ses hautes vertus et sa grande volonté. Loin de sombrer dans la bassesse, il avait plutôt des qualités aimées et agrées d’Allah. À l’ère païenne et avant la Révélation, il avait un noble comportement. Allah (Y) en effet, remet la Révélation aux meilleurs hommes dont Mohammed fait partie ; c’est pourquoi Allah l’a choisi pour remplir une mission illustre.


Les gens du Livre connaissaient bien son signalement, il leur était tellement familier que rien le concernant ne pouvait leur échapper. Les annales révèlent même que la nuit de sa naissance, un moine parmi les juifs de Médine se hissa sur un monticule pour s’écrier : « Vous les Arabes ! Ahmed le prophète illettré vient de naître ! » Cela démontre qu’ils connaissaient le moment exact de son avènement et celui de sa naissance, rien de ces événements ne pouvait leur échapper.


Les anciennes Écritures parlent de ce noble Prophète en faisant référence à son nom ainsi qu’à son signalement et à celui de sa communauté : [mais les injustes ont renié les Versets d’Allah].[31] Ils ont changé le sens de Ses Paroles et les ont falsifiées. S’ils avaient été vraiment sincères, ils auraient dévoilé la vérité. ‘Abd Allah ibn Sallâm qui était un savant juif converti à l’Islam avertit le Prophète que les juifs voulurent effacer ou falsifier certaines vérités dans les écritures ; il était bien placé pour le savoir, car il comptait parmi leurs docteurs. Ainsi, Allah (Y) a dit : (et qu’un témoin parmi les fils d’Israël a témoigné de la même chose).[32]


Ce colloque qui traite de la vie du Prophète depuis sa naissance jusqu’à sa mort en relatant ses faits et gestes et son comportement nous annonce in Shâ Allah qu’il relève d’une bonne initiative et qu’il portera ses fruits grâce à Dieu ! J’implore Allah de saluer et de prier sur son serviteur et Messager Mohammed, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !


Salâm ‘alaïkom wa Rahmat Allah wa Barakâtuh !


[1] E-dhâriyât ; 56

[2] E-dhâriyât ; 57-58

[3] La famille d’Imrân ; 59

[4] Tâ-hâ ; 122

[5] Les Romains ; 30

[6] Le voyage nocturne ; 62

[7] El Ar’âf ; 16-17

[8] h ; 23

[9] h ; 24

[10] Hûd ; 40

[11] Les femmes ; 165

[12] Les croyants ; 44

[13] Rapporté par el Bukhârî (335) et Muslim (521), selon Jâbir ibn ‘Abd Allah (t).

[14] Rapporté par Muslim (2276), selon Wâthila ibn el Asqa’ (t).

[15] La plume ; 4

[16] Les étoiles ; 3-4

[17] Les coalisés ; 21

[18] L’éléphant

[19] Rapporté par Ahmed (22261), selon Abû Umâma el Bâhilî (t).

[20] La vache ; 129

[21] Les rangs ; 6

[22] La famille d’Imrân ; 81

[23] La vache ; 146

[24] El A’râf ; 157

[25] Rapporté par ibn Ishâq dans e-sîra (1/141), avec une chaîne narrative interrompue au niveau des successeurs des Compagnons (mursal) ; il est rapporté également par Ahmed (1655) avec un énoncé proche, selon ‘Abd e-Rahmân ibn ‘Awf (t), et ibn Hibbân (4374), selon Abû Huraïra (t).

[26] Rapporté par el Bukhârî.

[27] Saba ; 28

[28] Le bétail ; 33

[29] Le repentir ; 128

[30] Yûnâs ; 16

[31] Le bétail ; 33

[32] El Ahqâf ; 10

ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #2  
ÞÏíã 18 Sep 2012, 09:17 AM
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Les questions


Question : les Quraïshites avaient leur propre formule païenne de Talbia au cours du pèlerinage. Il disait : Labbaïk (Me voici ndt.) ! Ô Allah ! Labbaïk ! Labbaïk ! Tu n’as point d’associé sauf un associé qui est à Toi ! Il T’appartient lui et tout ce qui lui appartient ! D’où provient cette formule ? À quelle religion adhéraient-ils avant l’avènement du Prophète (r) ?


En réponse : il est dit que Satan lui-même l’a insufflé à ‘Amr ibn Luhaï el khuzâ’î. Ce dernier l’aurait répandu chez les Arabes. Labbaïk ! Ô Allah ! Labbaïk ! Labbaïk ! Tu n’as point d’associé sauf un associé qui est à Toi ! Il T’appartient lui et tout ce qui lui appartient ! Il y a certaines contradictions dans cette formule. Elle dit : Tu n’as point d’associé sauf celui qui T’appartient lui et tout ce qui lui appartient ; celui-ci est ton associé. Pourtant, la Royauté revient à Allah Tout entière comme le confirme le Verset : (Il vous donne vous-même en exemple ; vos esclaves vous sont-ils associés dans les biens que Nous vous avons offerts de sorte que vos parts soient égales, et que vous les craigniez comme vous vous craigniez vous-même ?).[1] Cette formule est contradictoire.


Ils décrivent leur situation, ils associent une idole dans l’adoration à Dieu qui fait partie de Son Royaume ainsi que tout ce qu’elle possède. Au moment des les invoquer, les païens sont convaincus que ‘Issa, e-Lât, et el ‘Uzza sont des créatures d’Allah, mais ils les associent à Son adoration dans des domaines tels que l’amour, l’alliance, la crainte et l’espoir. Telle est leur forme d’association. Lorsque ‘Amr ibn Luhaï el khuzâ’î a corrompu chez les Arabes la religion fidèle à Allah (el hanîfiya), ils sont devenus des idolâtres égarés. Il est le premier à avoir innové des pratiques païennes dans la péninsule arabique où il a transformé la religion d’Ibrahim. C'est pourquoi le Prophète (r) l’a vu en train de traîner ses tripes en Enfer.[2]


Question : Quel est le statut concernant celui qui profère des injures contre le Messager d’Allah (r) ou qui porte atteinte à sa noble personne ? Son repentir lui serait-il accordé ?


En réponse : nul doute qu’un individu qui respecte le Messager (r) ne peut en aucun cas proférer des injures contre lui. Le simple fait d’y penser ne peut provenir de quelqu’un ayant la foi la plus infime. Seuls un hypocrite ou encore un apostat – qu’Allah nous en préserve – sont capables de faire une chose pareille. Il faut être un athée comme les communistes ou autre, un juif ou un chrétien pour oser le faire. Quant au musulman, en dépit des péchés qu’il puisse commettre, il ne peut blasphémer contre la personne de Mohammed (r) qui représente un don d’Allah offert à Ses créatures. (Allah a fait la faveur aux croyants de leur avoir envoyé un Messager issu des leurs, pour leur réciter Ses Versets et les purifier. Il leur apprend le Livre et la Sagesse bien qu’auparavant ils étaient dans un égarement manifeste).[3]


Certains savants prétendent qu’aucun repentir ne peut expier une telle faute qui touche à la personne du Messager d’Allah (r). S’il était vivant, il ne tiendrait certainement pas rigueur d’une telle offense, mais après sa mort, il faut la réparer et lui rendre son droit sans accepter le repentir à son auteur. D’autres savants voient cependant qu’il faut accepter son repentir. Quoi qu’il en soit, il est gravissime d’insulter le Prophète ; cela ne peut en tout état de cause provenir d’une personne dont le cœur a goûté à la foi – qu’Allah nous en préserve –.


Question du Sheïkh D. Mohammed el ‘Uthmân enseignant à l’Université du Koweït : Votre Éminence qu’Allah vous récompense ! Comment pourrions-nous faire en sorte que cette offense envers le Messager d’Allah (r) soit à l’origine de la renaissance islamique ?


En réponse : suite à la diffamation que Son Prophète a reçue, Allah (Y) s’adresse à ce dernier en ces termes : [Ceux qui sont à l’origine de cette diffamation sont un groupe parmi vous. Ne pensez pas que cela soit un mal pour vous, mais c’est plutôt un bien pour vous],[4] [Il se peut que vous détestiez une chose dans laquelle Allah met un grand bien].[5] Cette offense venant des caricatures publiées dans certains journaux européens a réveillé quelque chose d’extraordinaire dans le cœur des musulmans. Elle a suscité dans leur cœur un certain éveil, la foi, l’attention, l’intérêt, la ferveur et le zèle envers ce Noble Prophète. C’est une bonne chose en elle-même. Nul doute que les ennemis de l’Islam ne se gênent pas pour insulter le Prophète (r) que ce soit par la parole ou à travers leur silence. S’ils ne l’insultent pas oralement, ils le font dans les gestes puisqu’ils s’opposent à sa religion.


Or, cette affaire a créé entre les musulmans une certaine complicité et a renforcé entre eux les liens d’entente, de compassion, de solidarité, d’entraide, et d’union pour une cause commune qui s’incarne dans la défense de cette religion. Cet événement peut très bien in Shâ Allah engendré un éveil dans le cœur des musulmans les invitant ainsi à revenir aux principes de la sunna. La sunna à laquelle il faut se conformer et qu’il faut mettre en pratique. Il incombe en effet d’appliquer les enseignements du Prophète dans notre vie de tous les jours.


Le but en effet, c’est de les mettre en pratique non d’exprimer uniquement son mécontentement. Il n’est pas suffisant de désapprouver la chose sans que nous revenions à la vérité. Il faut bien comprendre que la religion connaît des ennemis comme Allah nous l’apprend : (Les juifs et les chrétiens ne t’agréeront pas tant que tu ne soumettes pas à leur religion).[6] Vouloir dialoguer ou discuter avec eux est un effort inutile, car leurs cœurs sont comme Allah les décrit : (Ils ont déclenché la haine et l’animosité du bout des lèvres, mais leur poitrine cache pire encore).[7] Nous devons donc suivre et revenir à la Tradition de notre Prophète dans la parole et les actes ; il ne suffit pas de parler, mais il faut soutenir le Prophète (r) en le suivant, et en le prenant en exemple.


Question de son Éminence Sheïkh ‘Abd el ‘Azîz el ‘Anazî membre du service du Prêche et de l’Orientation : Votre Éminence qu’Allah vous comble de Ses bienfaits et qu’Il rende votre savoir prolifique aux musulmans ! Certains messages font le tour des portables ; ils invitent à invoquer conjointement (en groupe) – suite à l’affaire des caricatures – contre les ennemis de l’Islam, cela est-il permis qu’Allah vous comble de Ses bienfaits ?


En réponse : il faut plutôt inviter les gens à s’attacher à la Tradition et à la mettre en pratique. Nous devons donc les encourager à imiter leur Prophète dans la façon de prier, de s’habiller, de boire, et de manger. Dans les relations avec les autres, il faut, tout comme lui, être sage, posé, sincère, loyal, porteur du bon conseil. Notre devoir est de prendre sa Tradition comme un mode de vie.


Question : Votre Éminence ! Quelqu’un se plaint de certaines expressions en vogue du type : Me voici Mohammed ! Ma vie pour sauver la tienne Messager d’Allah ! En s’adressant directement au Prophète (r). Il pense qu’il faudrait les rectifier.


En réponse : il n’y a aucun intérêt à dire des choses pareilles. L’important, c’est de mettre en pratique. Il ne sert à rien de parler. Nous devons défendre la Tradition en la mettant en pratique. Comment puis-je dire : Me voici Mohammed ! Alors que je contredis la sunna dans les actes ! Nos principes ne tiennent pas à des paroles, mais il faut améliorer notre situation et remettre nos erreurs en question (en ayant transgressé la sunna), afin de rectifier le tir.


Question : Quelqu’un demande quelle est l’explication de ce Verset : (Nous te suffisons contre les railleurs)[8] ?


En réponse : Allah (I) l’a épargné de leur mal et de leurs préjudices, Il lui a dévoilé qu’ils avaient de mauvaises paroles, c’est pourquoi Il a dit : (Nous te suffisons contre les railleursCeux qui veulent diviser le Coran).[9] Allah le préserve ainsi de leur mal, Il le défend contre eux, et Il dévoile que leur discours est faux. Allah les a humiliés à la Bataille de Badr où bon nombre de ces fameux railleurs ont péri.




[1] Les Romains ; 28

[2] Voir : el Bukhârî (3521) et Muslim (2856), selon Abû Huraïra (t).

[3] La famille d’Imrân ; 164

[4] La lumière ; 11

[5] Les femmes ; 19

[6] La vache ; 120

[7] La famille d’Imrân ; 118

[8] El hijr ; 95

[9] El hijr ; 95-96
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  #3  
ÞÏíã 19 Sep 2012, 07:50 AM
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L’avènement du Messager (r)
Son Éminence : Sheïkh Sâlih ibn Mohammed e-Luhaïdân
Membre de l’Ordre des Grands Savants d’Arabie saoudite
et du Comité Permanent de la Fatwa.

Louange à Allah, nous Le louons, nous implorons Son aide et Son pardon. Nous cherchons refuge auprès de Lui contre les maux de nos âmes et les méfaits de nos actions. Celui qu’Allah guide nul ne peut l’égarer, et celui qu’Il égare nul ne peut le guider.

J’atteste qu’il n’y a d’autre divinité digne d’être adorée en dehors d’Allah, Seul et sans associé, et j’atteste que Muhammad est Son serviteur, Son Ami, et Son Messager ; Il l’a envoyé par miséricorde envers l’humanité, Il l’a envoyé après un intervalle sans messager. Il a divulgué le message, rempli sa mission, prodigué le bon conseil à sa communauté, et a combattu sur le sentier d’Allah de la meilleure façon. Allah (Y) a sorti par son intermédiaire certains hommes égarés des ténèbres à la lumière ; Il les a guidés, Il a fait vivre des cœurs qui étaient morts, Il a répandu la lumière qui a rempli les horizons, qui a rempli la terre du savoir, et a procuré aux hommes tout ce dont ils avaient besoin tant dans leurs affaires temporelles que spirituelles. Qu’Allah prie sur lui et le salue !

La mission des prophètes

Avant Mohammed (r), la mission des prophètes était confinée à leurs peuples. Après la mort de chaque Prophète, Allah le faisait suivre par un autre prophète ou messager. Allah révèle à ce sujet : (Il n’y a point de peuple qu’un messager ne soit venu avertir).[1] C’est-à-dire que tous les peuples des civilisations passées ont connu un avertisseur. Allah (I) déclare également : (Nous n’allions pas châtier un peuple avant de lui envoyer un messager).[2] C’est exactement ce que le Seigneur (Y) a fait. Il a envoyé les prophètes et les messagers depuis Adam (u). Nuh (u) est le premier d’entre eux. Le noble Coran relate certaines histoires des prophètes ; ce qu’ils subirent de la part de leurs différents peuples et le sort qui fut réservé aux égarés qui s’opposèrent à leur prêche en s’érigeant contre eux en ennemis. Allah laisse un délai aux injustes, mais lorsqu’Il les prend, Sa sentence est impitoyable.

Les prophètes se succédaient chez les tribus d’Israël. Durant la longue période où ils restèrent réduits à l’esclavage en Égypte, ils se pervertirent dans les mœurs, et devinrent rebelles à tel point qu’ils osèrent dire à Mûsa : (Allez combattre Ton Seigneur et toi, nous, nous attendrons ici).[3] Ils demandèrent également à Moïse de leur faire voir Allah de leurs yeux. De plus, Allah nous relate bon nombre de leurs récits qui nous apprennent que ces derniers s’opposaient aux prophètes, et que parfois même ils les assassinaient. Ils ne se gênaient pas à falsifier la Révélation et à mentir sur Allah (Y).
Leurs prophètes se succédaient ainsi les uns à la suite des autres ; à chaque fois que l’un d’eux mourait, Allah en envoyait un autre pour les gouverner. Puis, Il envoya ‘Issa (u) à qui Il apprit la Thora et l’Évangile. Allah (Y) nous raconte son histoire depuis sa plus tendre enfance, quand par miracle il parla aux hommes, jusqu’au jour où Il l’éleva au ciel. Les juifs prétendirent l’avoir tué, mais Allah les démentit en sachant que Sa Parole est infaillible. Après ‘Issa (u), il n’y a eu aucun messager ; cette époque intermédiaire sans connaître de prophète entre ‘Issa (u) et le maître des hommes (r) fut longue.

Le savoir s’estompa alors, bien que les adeptes de Mûsa (u) et d‘Issa (u) ne l’entretinrent pas convenablement après leur départ. Ils le falsifièrent, transformèrent, et ils attribuèrent à Allah des mensonges en le qualifiant par des attributs non convenables. Par la suite, selon une certaine sagesse, Allah (Y) exauça l’invocation d’Ibrahim (u). Après avoir abandonné Hâjar et son fils dans une vallée désertique, il se retourna au loin en direction de la Qibla pour implorer, comme Allah nous le relate : (Seigneur ! J’ai installé une partie de ma postérité dans une vallée aride, auprès de Ta Maison Sacrée, Seigneur ! Afin qu’ils observent la prière. Dirige vers eux le cœur de certains hommes et concède-leur de bons fruits ; ainsi seront-ils reconnaissants).[4] Il demanda au Seigneur d’envoyer aux hommes un messager issu des habitants de La Mecque. Mohammed est ainsi le fruit de l’invocation d’Ibrahim.

La propagation du paganisme

Durant ce long intervalle sans prophétie, les hommes répandirent la grande association, sur toute la surface de la Terre, ainsi que le mensonge et la rébellion contre d’Allah (Y). C’est alors que, selon une certaine sagesse, Allah (Y) décida d’envoyer Mohammed (r) aux hommes. Comme sa mission devait embrasser l’humanité, sa jeunesse fut accompagnée d’événements précurseurs à son avènement, au milieu de son peuple qui était idolâtre. Les Mecquois en effet étaient des adorateurs des idoles, pour lesquelles ils consacraient leurs offrandes. Ils avaient également pour coutume de consulter le sort. Il restait chez eux certaines traces de la religion fidèle au Seigneur d’Ibrahim (el Hanîfiya), mais ils la corrompirent tellement qu’ils le représentèrent avec son fils Isma’îl en train de consulter le sort.

Le jour où le Prophète (r) ouvrit la Ka’ba, il y entra pour y voir les statues, dont notamment celles d’Ibrahim et d’Ismaîl représentés en train de consulter le sort. Il s’exclama alors : « Qu’Allah les avilit ! Par Allah ! Les Arabes savaient très bien qu’ils n’avaient jamais consulté le sort. »[5] Allah envoya ce Prophète aux hommes en l’ayant préparé à recevoir sa mission. Avant son avènement, tout au long de sa jeunesse, il connut le respect et la considération de son peuple.

La naissance et l’enfance du Prophète (r)

Allah (Y) le fit naître (r) l’année de l’éléphant comme pour faire savoir aux hommes que le Temple sacré par Allah le jour où Il créa les cieux et la terre, allait prochainement connaître un grand destin. Lorsqu’une armée voulut détruire la Ka’ba à l’aide d’un éléphant, Allah Notre Seigneur (Y) lui réserva ce que l’histoire du Coran nous raconte. Il l’extermina avant de la rendre comme de la paille broyée comme le relate la Surate l’éléphant.

Puis, il y eut la guerre entre les Arabes et les Perses qui se solda, à la bataille de Dhu Qâra, par la victoire des Arabes. C’était, comme l’informa le Prophète (r), la première fois que les Arabes réussirent à se venger des Perses. Ces événements furent comme les prémices à l’avènement du Prophète (r). Ce dernier (r) grandit sous l’aile de son grand-père ‘Abd el Muttalib, mais celui-ci mourut alors qu’il était encore en bas âge. Son oncle Abû Tâlib le prit alors sous sa tutelle. Il eut une jeunesse exemplaire au niveau de son comportement et de son honnêteté à tel point que son peuple, qui était encore des païens, le surnommait le Loyal.

À l’époque de la reconstruction de la Ka’ba, une polémique éclata au sein des Quraïshites pour désigner qui devait remettre la Pierre noire à sa place. Chaque clan de la Mecque voulait s’approprier le privilège de la porter. Après maintes discussions, ils conclurent de remettre cette affaire à la première personne qui entrerait dans le temple. Comme le Prophète (r) entra le premier, ils s’écrièrent dès lors d’une seule voix : « Voici le Loyal ! » Ce dernier leur préconisa de poser la Pierre dans un vêtement dont le pan sera tenu par un membre de chaque tribu afin de la lui soulever pour qu’il puisse lui-même la remettre à sa place.

Il y eut d’autres prémices et d’autres signes au cours de son enfance comme l’histoire de son allaitement ; l’allaitement était très important chez les Arabes et pour les Quraïshites en particulier. Ceux qui en avaient les moyens faisaient allaiter leurs nouveau-nés à la compagne.

Ainsi, Halîma vint à La Mecque dans un groupe de nourrices dans le but de proposer son lait aux Quraïshites. Les nourrices ne voulaient pas s’encombrer de Mohammed, car il était orphelin. Il n’avait pas de père et sa mère n’était pas fortunée. Au retour, les femmes du groupe avaient toutes emporté un nourrisson à l’exception de Halîma qui était embarrassée devant les autres de rentrer les mains vides. Elle se contenta alors de cet orphelin (r). Elle raconta ensuite que la bénédiction s’était répandue sur son entourage depuis ce jour.

Halîma raconta aussi l’anecdote où le petit mecquois se fit ouvrir la poitrine ; ce fameux jour, son frère de lait craignit pour sa vie. Mohammed (r) avait les meilleures mœurs dans sa jeunesse. Il assista plus tard avec ses oncles au pacte de Quraïsh de l’ère païenne. Il visait à défendre l’opprimé et à interdire l’injustice, etc. le Prophète souligna même que si après l’avènement de l’Islam on l’avait invité à un tel pacte, il l’aurait accepté.

Ces voyages avant son avènement

Par la suite, il se lança dans le commerce avec notamment l’argent de Khadîja – qu’Allah l’agrée – avec laquelle il connut sa première union ; durant cette période, il n’a pas eu d’autre épouse. Cette femme au sujet de laquelle il (r) attestait : « Il y a beaucoup d’hommes accomplis, mais parmi les femmes seules Mariam, Âsia l’épouse de Pharaon, Khadîja la fille de Khulaïlid sont accomplies. »[6]
Sa biographie rapporte notamment qu’il voyagea dans le Shâm avec son oncle Abû Tâlib. En arrivant dans la région, ils passèrent auprès du moine Buhaïra, qui put voir Mohammed de près et le signe de la prophétie sur son épaule. Il comprit alors qu’il avait affaire au Prophète attendu et prévint su oncle en ces termes : « Si ce jeune homme foule les terres du Shâm, les Juifs risquent de mettre sa vie en danger. » Son signalement figurait en effet dans les premières écritures (la Thora et l’Évangile). Une personne suffisamment perspicace pouvait se rendre compte qu’il s’agissait bien de Mohammed dont les écritures faisaient mention. Après avoir entendu cette mise en garde, Abû Tâlib écourta son voyage et ramena aussitôt son neveu à La Mecque.

Son avènement

En outre, le Prophète (r) déclare : « Allah a considéré les hommes, et Il les a tous exécré, les arabes et les non-arabes, à l’exception des derniers gens du Livre. »[7] Or, la religion a besoin d’être manifeste afin de guider et de servir de modèle aux hommes. C’est pourquoi, Allah envoya Mohammed (r), porteur de la dernière religion. Le Prophète élu (r) affirme également : « Tout prophète ou messager avant moi recevait d’Allah les miracles suffisamment convainquant pour les gens de son époque. Quant à moi, mon miracle c’est une Révélation venant d’Allah. »[8] Autrement dit, ce miracle va se perpétuer jusqu’au Jour où Allah reprendra la terre et ses occupants. Personne ne peut imiter le Coran. Allah a d’ailleurs défié les Arabes d’en faire autant. Pourtant, on prenait les Arabes en exemple pour parler de l’éloquence tant ceux-ci la maîtrisaient. Allah les a ainsi défié de fournir ne serait-ce qu’un seul chapitre identique au Coran ; cela leur serait tout bonnement impossible même s’ils s’entraidaient à le faire, ou si tous les djinns et les hommes se réunissaient pour relever un tel défi.

Le point le plus important sur lequel se concentre la prédication du Prophète (r), c’est de vouer l’adoration exclusive au Seigneur. C'est pourquoi il est resté dix ans à La Mecque à inviter ses habitants à l’Islam. Dès l’avènement de cette nouvelle religion, les Arabes de son entourage, mais aussi les autres tribus de la Péninsule, s’opposèrent à son prêche. Ils ne purent toutefois jeter la moindre suspicion sur son passé ; il n’avait pas la prétention de rétablir un pouvoir déchu ni de récupérer les biens qu’on lui aurait usurpés. Il n’avait d’ailleurs aucun penchant pour ce bas monde pour que l’on puisse ainsi douter de ses intentions. En outre, il n’avait pas besoin de gagner la considération des siens, car, comme il (r) le dit lui-même, il était : « L’élite de l’élite de l’élite. »[9]

Quraïsh en effet était la plus noble tribu arabe et son grand-père ‘Abd el Muttalib était le maître de la vallée de La Mecque. Ses oncles paternels étaient l’élite de Quraïsh ; personne ne pouvait ainsi railler le rang dont il (r) jouissait dans la société mecquoise. Tout le monde savait qu’il était loyal. Bajîr ibn Zuhaïr ibn Abî Salama se convertit, mais son frère Ka’b allié aux banû e-Sa’âd n’en fit pas autant, lui le fameux auteur des vers bânat sa’âda... Il s’opposa même à cette conversion sans toutefois condamner Mohammed (r) en disant : « Tu as choisi une religion que n’a connu ni père ni mère. » il déclara simplement au sujet de Mohammed :
Le Loyal t’a rempli ton grand verre à ras bord
Et t’a abreuvé pour te rendre malade

Les Arabes ne trouvaient rien à dire contre lui (r), mais ils avouaient qu’ils restaient attachés à la religion de leurs ancêtres. C’est ce qui poussa Abû Tâlib à objecter aux mecquois :

Ils savent très bien que notre fils ne ment jamais
Et qu’il ne pourrait leur raconter des fables

Pourtant, il ne se convertit jamais, mais en cela, Allah est Savant et Sage ; il prit la défense du prophète d’Allah bien qu’il avait gardé sa religion et qu’il mourut mécréant. Le Prophète (r) en effet dit à son oncle agonisant : « Mon oncle ! Dis-moi qu’il n’y a d’autre divinité en dehors d’Allah, une parole avec laquelle je pourrais plaider en ta faveur auprès d’Allah. » Abû Jahl et son ami craignirent qu’Abû Tâlib se fasse attendrir par les paroles de son neveu. Dès qu’ils le virent entrer, ils se levèrent pour s’asseoir plus près du mourant. À chaque fois que le Prophète prononçait cette parole, les deux hommes rétorquaient : « Oserais-tu renier la religion d‘Abd el Muttalib ? » Ils lui rappelaient la mémoire des ancêtres et la religion d‘Abd el Muttalib. La dernière parole qu’il prononça avant de rendre l’âme fut : « Je meurs fidèle à la religion d‘Abd el Muttalib. »[10] Il refusa de prononcer l’attestation de foi.

Le Prophète voulut implorer le pardon en sa faveur, mais, Allah lui révéla le Verset suivant : (Il n’appartenait pas au Prophète ni aux croyants de demander pardon pour les païens fussent-ils leurs proches, après s’être rendus compte qu’ils comptaient parmi les habitants de la Géhenne).[11]

Les prémices à la révélation

Toutes les conditions étaient remplies chez le Prophète (r), pour qu’il puisse mener sa mission à bien. Avant de recevoir la mission de propager le message, et de se soumettre à l’ordre d’Allah : (Ô toi qui te couvres sous ton manteau ! Lève-toi et avertis les hommes !) ; il se retirait dans la grotte de Hirâ pour se consacrer à la dévotion. Il s’approvisionnait en nourriture et en eau, et s’écartait des hommes. Nul doute qu’ainsi il attirait l’attention des Quraïshites qui trouvèrent sa conduite étrange. Cependant, ils ne pouvaient s’en prendre à lui en raison du rang dont il jouissait parmi eux et en raison de son honnêteté. D’ailleurs, il ne s’opposait ni à eux ni à leurs idoles.

Après avoir reçu la première révélation, il rentra chez lui effrayé et désemparé. Il s’écria à sa femme : « Couvrez-moi ! Couvrez-moi ! » Il lui dévoila la raison qui alimentait sa peur. Cette femme – qu’Allah l’agrée – qui était accomplie comme l’avait décrite ainsi son mari (r), eut en tout et pour tout comme réponse : « Non par Allah ! Allah ne va pas t’abandonner ! » Les Arabes connaissaient parfaitement leur Seigneur et ils savaient qu’Il était le Pourvoyeur des besoins, le Créateur, et le Gérant de toute chose comme Il le dit Lui-même à travers les Versets : (Si tu leur demandais qui avait créé les cieux et la terre et qui avait disposé le soleil et la lune, ils diraient : c’est Allah !)[12]

Khadîja adhérait à la religion de son peuple. Elle s’écria donc : « Non par Allah ! Allah ne va pas t’abandonner ! » Pourquoi cela ? « Tu entretiens les liens de sang, tu soutiens le démuni (c’est-à-dire que tu donnes au pauvre), et tu secoures les personnes en détresse. »[13] Elle cita ainsi des gestes altruistes que peu de gens sont capables de faire, et en conclut qu’Allah ne pouvait abandonner quelqu’un comme toi. Autrement dit, tu ne dois pas avoir peur.

Son avènement rapporta un grand bien à l’Humanité

Cet événement fut à l’origine d’un bienfait extraordinaire que jamais l’humanité n’avait connu depuis ses débuts. Il n’y a pas eu de bienfaits plus grands que l’avènement de ce Prophète illustre. Au début, les êtres humains qui étaient peu nombreux jouissaient pleinement des richesses de la terre. L’aumône (sic) rassemblée dans un même endroit était dévorée par un feu du ciel. Il y avait certes des aumônes individuelles, comme dans l’histoire de cet homme des générations anciennes, qui déclara notamment : « Je vais donner l’aumône cette nuit. »
Puis, le nombre d’habitants de la planète augmenta et le temps était venu pour que les contacts entre les hommes s’élargissent pour un temps donné. Une certaine sagesse venant du plus grand des Miséricordieux voulut que le porteur d’une religion à la fois intégrale et universelle vit le jour. Son message pouvait répondre à tous les problèmes que les occupants de la terre pouvaient rencontrer dans leur quotidien, comme il était à même de les préserver contre les problèmes liés à l’Au-delà.
Allah envoya donc ce noble Prophète (r) aux hommes pour leur prêcher l’unicité qui s’incarne dans Son adoration exclusive et qui implique de se détourner de l’association. Il condamne l’injustice, rend justice à l’opprimé, et rend les droits à la femme. Les Arabes et les autres civilisations en général avaient peu de considération pour la femme.

Bien que les habitants de la Péninsule de l’ère païenne lui accordaient plus de respect que les autres peuples, ils n’étaient pas différents d’eux sur de nombreux points dans la façon de la traiter. Allah offrit alors au monde cette religion illustre dont le maître des hommes fut le messager (r). Ce dernier concéda à la femme tous les droits qui correspondent à sa condition, il la délivra de son avilissement, et la défendit contre l’injustice. La religion musulmane a offert à la femme tous les droits qui lui conviennent et qui n’impliquent aucune humiliation. L’être humain ne pourra jamais lui offrir les privilèges que l’Islam lui offre au niveau de ses droits, de sa défense, et de sa protection. Il met plutôt tout en œuvre pour la sortir de son cocon, lui faire perdre sa pudeur, et sa chasteté. Qu’Allah salue et prie sur le serviteur qu’Il a envoyé à l’humanité par miséricorde !

Les musulmans doivent se rendre compte de la valeur de cette religion et de celui (r) qui leur a transmise. Il leur incombe de propager cette religion et de la faire connaître à l’humanité entière afin de se conformer à la Parole d’Allah disant : (Vous êtes la meilleure communauté venue aux hommes ; vous ordonnez le bien et interdisez le mal).[14] Vous transmettez la religion d’Allah à tous les coins de la terre dans la mesure du possible. Le Prophète (r) a informé à ce sujet : « Cette religion va se répandre à tous les endroits où passe le jour et la nuit. »[15] Nous pouvons constater aujourd’hui que les choses sont comme e Prophète l’avait prédit. Les gens de l’époque auraient pu trouver cela étonnant, bien qu’ils avaient conscience que rien ne soit impossible pour Allah.

Il devait être difficile à cette époque de se mettre à l’esprit que cette religion allait atteindre les horizons les plus inaccessibles et inimaginables. Aujourd’hui, il est beaucoup plus facile de faire du prosélytisme grâce aux différents moyens de communication qu’Allah a mis à disposition des hommes.

Étudier la vie du Prophète (r) est le moyen de mieux suivre sa voie (r)

Or, il faut absolument se pencher sur les enseignements que le Prophète (r) a apportés. Des enseignements issus du Coran que nous avons entre nos mains, et que nous pouvons lire et sur lequel nous pouvons méditer. Il est également important que l’ensemble des musulmans se penche sur la sunna du Prophète (r). Ils doivent connaître son histoire : avant et après son avènement, la première période de son prêche, la période où il ordonna d’émigrer à Médine, et celle où il brandit l’étendard de la guerre sur le sentier d’Allah. Le djihad, qui est l’un des plus grands symboles de la religion, sera en vigueur jusqu’à la fin des temps à l’unanimité des savants ; Il y aura une grande bataille qui précédera à la venue de l’Antéchrist et au retour d‘Issa sur terre.

Les musulmans connaissent bien cette bataille et les signes de la fin du monde que le Prophète (r) leur a racontés. Les juifs et les chrétiens attendent aussi cet événement, mais ils en ont une connaissance trop vague qu’ils détiennent des restes des premières écritures ; ils en ont donc une connaissance déformée. Quant aux musulmans, ils ont directement reçu cette prédiction de la lampe prophétique, car Allah a préservé la Loi de Mohammed (r) et Il a facilité à ses adeptes de la sauvegarder. (Nous avons descendu le Rappel et il Nous revient de le garder).[16] Allah a prédisposé des hommes au service de la Tradition prophétique ; ils la défendent et la soumettent à l’analyse et à l’enquête afin de la purger de toute intrusion malhonnête. Elle est devenue grâce à Dieu limpide, étincelante, vivante comme si le Prophète élu (r) venait à peine de la prononcer.

Cette Tradition renferme des sens d’une richesse qui dépasse l’entendement ! Comment ne pas en être ainsi alors que le Prophète (r) a dit : « Je suis le plus éloquent des Arabes – en parlant des Quraïsh et j’ai grandi chez les banû Sa’d. »[17] Toutes les paroles qu’il (r) a prononcées sont sans aucun doute, les plus éloquentes qui soient. Quant à la Révélation céleste, comme le Coran, c’est la Parole d’Allah pour laquelle Son auteur lance le défi aux hommes de reproduire la même chose ou ne serait-ce que la plus petite partie.


Conseils d’ordre général

Quand les valeurs sacrées des musulmans sont violées, il est important de rester sage et de garder son sang-froid dans nos réactions. Il faut propager un discours utile afin de faire prendre conscience aux gens de l’importance de leur religion, des fruits qu’elle engendre pour ses adeptes fidèles, de l’importance de leur Prophète tant pour l’élite que pour le commun des gens.

Ainsi, j’implore Allah (r) par Ses Noms et Attributs, Celui qui nous a réunis ici aujourd’hui, de nous offrir à tous d’être sincérité dans les œuvres, de suivre le Messager d’Allah (r), et de faire l’effort d’étudier la Tradition et la vie de notre Prophète (r) ! Je conseil à chacun de consacrer ne serait-ce qu’un peu de temps pour lire la biographie du Prophète élu (r) qui est riche en leçons. Elle familiarise l’individu avec sa religion à ses débuts ; cette religion dont le Messager d’Allah (r) s’est fait le prêcheur.

Je conseille également à tous de prendre ne serait-ce qu’un peu de temps pour lire les hadith concernant le chapitre des invocations qui sont très utiles pour l’individu aussi bien pour lui-même que pour sa famille et ses enfants. Car, ils permettent de le protéger par la Volonté d’Allah contre de multiples dangers. Il est si important pour le musulman de se relier fermement aux sources et aux bases de la Législation islamique qui mènent sur le droit chemin. Allah confère à celui qui Le craint de multiples opportunités dans la vie, qu’il n’aurait pu avoir si ce n’était Son appui.

J’implore Allah (r) de faire triompher l’Islam et les musulmans et de rabaisser les mécréants et la mécréance ! Qu’Il protège la religion et qu’Il arrange la situation des musulmans partout dans le monde, qu’Il les ramène de la plus belle façon à leur religion ! Car le seul moyen de se renforcer et de triompher, c’est de revenir à sa religion comme le confirme un hadith selon lequel le Prophète élu (r) souligne : « Si vous avez recours à la vente à terme, si vous vous accrochez à la queue des vaches, et si vous abandonnez la guerre sur le sentier d’Allah, Allah va vous frapper d’une humiliation qui ne vous sera pas dissipée tant que vous ne reviendrez pas à votre religion. »[18]

Revenir à sa religion ne consiste pas à dire que je suis musulman, que je fais la prière et le jeune. Il incombe plutôt de prier et de respecter les piliers de l’Islam sans lesquels la religion ne pourrait tenir. Il faut ensuite respecter les Lois de l’Islam, éviter les interdits au niveau de l’argent acquis, de la boisson, de la nourriture, et des rapports sexuels. Il faut se surveiller et surveiller les pulsions de son cœur et ses penchants ; si l’on sent qu’on dévie ou qu’on s’adonne aux bonnes œuvres avec paresse, il faut se remettre en question, car personne ne peut se passer de Son Seigneur (I) et tout le monde a besoin de L’implorer. Il faut ainsi faire en sorte que ses invocations et ses demandes soient exaucées. Pour cela, il faut s’éloigner des péchés comme l’indique le hadith : « Comment un homme rempli de poussière et aux cheveux ébouriffés peut-il invoquer : Ô Seigneur ! Ô Seigneur ! Alors que sa nourriture est illicite, que son habit est illicite, et qu’il s’alimente avec de l’illicite. Comment ses invocations peuvent-elles ainsi être exaucées ! »[19]

Comme Je L’implore de concéder la réussite au détenteur de l’autorité, de le réformer, et de remplir son cœur de la foi ! Qu’Il lui concède de réussir toute action pouvant renforcer cette religion et qu’Il lui fasse renoncer à toute entreprise qui aurait de mauvaises répercussions sur la religion ! Qu’il se comporte ainsi uniquement pour L’agréer et qu’il en soit récompensé ! Qu’Allah concède la réussite à tous les responsables comme lui, qu’Il les guide dans toutes leurs entreprises, et qu’Il les préserve à la fois du mal et de faire du mal ! Qu’Il nous fasse voir contre les ennemis de l’Islam, ces envahisseurs aux ambitions les plus perverses et qui trament les pires ruses contre les musulmans, Sa Force extraordinaire ! Qu’Il leur inflige au plus vite toutes sortes de châtiments ! Qu’Il varie aussi entre les châtiments afin qu’ils soient à l’origine du réveil des musulmans pour leur bien présent et futur ! Allah certes répond aux invocations !

Que les Prières d’Allah soient sur Mohammed, ses proches, et Ses Compagnons et qu’Il le salue amplement !


[1] Le Façonneur ; 24

[2] Le voyage nocturne ; 15

[3] Le repas céleste ; 24

[4] Ibrâhîm ; 37

[5] Rapporté par el Bukhârî (1601), selon ibn ‘Abbâs (t).

[6] Rapporté par e-Tabarî dans son tafsîr (3/263), selon Abû Mûsâ el Ash’arî (t).

[7] Rapporté par Muslim (2865), selon ‘Iyâdh ibn Himâr (t).

[8] Rapporté par el Bukhârî (7274) et Muslim (152), selon Abû Huraïra (t).

[9] Rapporté par el Hâkim dans el mustadrak (4/73) et el Baïhaqî dans dalâil e-nubuwwa (1/172).

[10] Rapporté par el Bukhârî (1360) et Muslim (24), selon el Musaïyib ibn Huzn (t).

[11] Le repentir ; 113

[12] L’araignée ; 61

[13] Rapporté par el Bukhârî (3) et Muslim (160), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –.

[14] La famille d’Imrân ; 110

[15] Rapporté par Ahmed (16957), selon Tamîm e-Dârî (t).

[16] El Hidjr ; 9

[17] Voir : e-tarkhîs el habîr (4/6).

[18] Rapporté par Ahmed (5562) et Abû Dâwûd (3462), selon ibn ‘Omar – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[19] Rapporté par Muslim (1010), selon Abû Huraïra (t).





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  #4  
ÞÏíã 19 Sep 2012, 07:52 AM
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Les questions

Question : j’ai reçu un texto sur mon téléphone portable dans lequel un homme qui se fait appeler ‘Abd Allah prétend : j’ai vu de mes yeux Mohammed en rêve dans lequel il me demande de passer le salâm aux gens. Il incombe donc à tous ceux qui lisent ce message de le distribuer et d’attendre quatre jours. Au bout de ce délai, il entendra une grande nouvelle, etc. Quelle la crédibilité de ce genre de message ? Et quels conseils pouvez-vous nous donner à ce sujet ? Qu’Allah vous bénisse !

En réponse : cette lettre est mensongère, et celui qui la rapporte est un menteur. Celle-ci n’est pas nouvelle. Elle est connue depuis le début du quatorzième siècle hégirien, soit depuis plus de cent ans. Elle refait surface de temps à autre. Son auteur prétend qu’il est le Sheïkh Ahmed, le détenteur des clefs des appartements du Prophète (r). Or, ces fameux appartements n’ont aucune clef, qui serait tenue par un soi-disant Sheïkh. Les savants se sont chargés de réfuter ce genre de légende, qui fut notamment appuyée par un homme dans la revue nûr el islâm ; revue, qui s’étant développé, est devenue par la suite, majallat el azhar.

Ces légendes n’ont pas échappé à la vigilance des érudits actuels et plus anciens. Il y a même des savants du Royaume d’Arabie Saoudite l’ayant démentie, depuis de longues années. Néanmoins, cette lettre refait surface en général tous les ans ; son contenu est un mensonge grotesque. Il n’est pas permis aux gens de lui donner crédit et d’espérer une quelconque récompense en suivant ses recommandations à la lettre.

Question : Votre Éminence ! Quelles sont les recommandations que vous pouvez donner à l’occasion de la campagne de dénigrement et de dérision que subit notre Prophète élu (r) ? Quels conseils pouvez-vous nous donner au sujet du boycott qui fut lancé en réponse, et notamment du boycott alimentaire ? Qu’Allah vous bénisse !

En réponse : Notre Seigneur (Y) nous a élargi les opportunités et diversifié les moyens que nous avons entre les mains pour répondre à nos besoins. Notre pays est capable, grâce à Dieu, de remplir la plupart de nos besoins. Nous devons, avec l’aide d’Allah, valoriser notre religion face à ceux qui lui portent atteinte. Nous devons exprimer notre colère à celui qui touche à la personne de notre Prophète Mohammed (r). Tout individu sain d’esprit qui dénigre ou qui se moque de lui mérite la mort, et aucune amnistie ne peut lui être accordée. Nous ne pouvons en regard des lois terrestres accepter son repentir.

Sheïkh el Islâm ibn Taïmiya – qu’Allah lui fasse miséricorde – est l’auteur d’un livre très intéressant, et très important pour notre sujet. Il a pour titre e-sârim el maslûl ‘alâ shâtim e-rasûl. L’auteur y dresse la liste des arguments démontrant le caractère sacré qui enveloppe la personne du Messager (r). Il est certes possible qu’il puisse pardonner directement à celui qui lui fait du tort au cours de sa vie, mais, après sa mort, personne n’est en mesure de le faire à sa place. La seule chose qui est entre nos mains est de venger sa personne. Bien sûr, il y a des conditions pour cela. Il incombe que le coupable vive dans notre société et qu’il soit soumis à nos lois. Auquel cas, son affaire est portée devant les tribunaux qui émettront la sentence correspondante. Si le coupable ne compte pas parmi nos ressortissants et qu’il ne soit pas soumis à nos juridictions, le moindre que nous puissions faire, c’est d’exercer sur lui des pressions, en sachant que les sanctions économiques et financières sont devenues aujourd’hui des armes redoutables et imparables. Les initiatives individuelles, et au niveau des entreprises commerciales et des grandes sociétés représentent un poids. Toute campagne de boycott lancée contre un pays qui porte intentionnellement atteinte au Messager d’Allah (r) est une façon de le défendre et d’exprimer notre zèle envers lui. Au demeurant, ce genre d’initiative doit être étudié minutieusement et avec perspicacité.

Le moindre que nous puissions faire, c’est de boycotter les denrées alimentaires, qui sont l’un des secteurs les moins couteux. Qu’est-ce que nous perdrions à boycotter un État, qui affiche sans gêne son animosité contre notre Prophète, sous le couvert de la liberté d’expression ? Nous ne contestons nullement qu’ils soient libres, et ne cherchons encore moins à bafouer leur liberté, car de toute façon nous n’en avons pas les moyens. Cependant, nous sommes en mesure d’interdire les importations venant de ce pays. Toute initiative allant dans ce sens est considérée comme une bonne action, par la Volonté d’Allah ! Je ne dis pas qu’il faut gaspiller les marchandises que nous avons déjà achetées et qui sont déjà en notre possession. Nous devons nous comporter avec elles comme avec n’importe quelles autres marchandises.

Le Prophète (r) nous a orienté dans ce domaine en disant à travers un hadîth « Il est interdit de rapporter les on-dit, de multiplier les questions, de gaspiller son argent, de demander et de priver sans raison, et d’enterrer les filles vivantes. »[1] Nous pouvons aisément nous passer de ce genre de denrées alimentaires. Dans le passé, nous ne connaissions pas ce genre de produits laitiers et nous n’importions pas de denrées alimentaires. Nous nous contentions de nos richesses intérieures, que nous pouvions même éventuellement exporter. Aujourd’hui, qu’Allah soit loué, notre situation s’est considérablement améliorée.

Question qui nous vient du Koweït : c’est une lettre écrite par le Sheïkh Hamûd e-Sabbâh et Sheïkh D. Hamad el ‘Irfân, et dans laquelle il est dit :

Louange à Allah, le Seigneur de l’Univers ! Qu’Allah vous récompense Votre Éminence, pour vos précieux conseils et votre conférence ! Nous demandons à Votre Éminence, à travers un conseil, d’éventuellement orienter les réactions passionnelles qui se sont déclenchées à la suite des attaques qui furent lancées contre notre Messager (r) ; le but, c’est que celles-ci soient productives et qu’elles aient pour fruit de défendre notre religion.

En réponse : le conseil que je peux donner à tout musulman, c’est qu’il ne sert à rien d’exprimer notre mécontentement à travers des réactions collectives impulsives et des manifestations populaires. Ce genre de rassemblements n’avaient pas lieu à l’époque des pieux prédécesseurs : ni au temps des Compagnons ni à celui de leurs successeurs (tâbi’în) et des générations suivantes. Or, nous sommes une communauté qui marche sur les traces de ses ancêtres. Nos faits et gestes et les relations que nous avons avec les autres, qu’ils soient des ennemis ou non, doivent s’inspirer des mœurs islamiques. Notre colère suscitée par la campagne de dénigrement contre notre Prophète (r) est certes une bonne action qui incombe à chacun à son niveau, mais il incombe en même temps de rester modéré, et de réagir avec sagesse et perspicacité.

L’amour du Prophète (r) et le zèle que nous avons envers lui à l’encontre de ses ennemis – qui sont idiots et insignifiants – ne doivent pas nous empêcher de garder le meilleur comportement qui soit. Cela doit se retrouver dans nos manifestations à nous. Allah s’adresse à Son Prophète en ces termes : [Dis : Voici mon chemin, j’appelle à Allah avec clairvoyance, moi et ceux qui me suivent],[2] (Appelle au chemin de Ton Seigneur avec sagesse et le bon sermon, et polémique avec eux de la meilleure manière),[3] (Si tu avais été rude et avait eu le cœur dur, ils se seraient détournés de toi).[4] Les Compagnons témoignaient qu’ils n’avaient jamais vu meilleur enseignement, ni meilleur comportement ni vocabulaire plus décent que venant du Prophète (r). Le musulman doit donc veiller à le suivre convenablement, tout en ressentant de la colère contre celui qui s’attaque à sa personne.

[1] Rapporté par el Bukhârî (6473) et Muslim (suite au nº 1715), selon el Mughîra ibn Shu’ba (t).

[2] Yûsaf ; 108

[3] Les abeilles ; 125

[4] La famille d’Imrân ; 159





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  #5  
ÞÏíã 22 Sep 2012, 02:29 PM
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Au nom d’Allah le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux

La période mecquoise
Son Éminence : Sheïkh D. Sâlih ibn Fawzân el Fawzân
Membre de l’Ordre des Grands Savants d’Arabie saoudite
et du Comité permanent de la Fatwa.

Louange à Allah, le Seigneur de l’Univers ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, le Messager du Seigneur de l’Univers ainsi que sur sa famille, ses Compagnons, et leurs fidèles successeurs jusqu’au Jour des Comptes ! Ensuite :

L’un des plus grands bienfaits qu’Allah (U) a concédé à Ses créatures, c’est de leur avoir envoyé des messagers afin de les guider. Leur mission a pour objet de répondre aux besoins des hommes d’être guidés vers le vrai chemin, celui qui mène à Leur Seigneur. Ainsi, les messagers n’ont cessé de se succéder : (Puis, Nous avons envoyé Nos messagers les uns après les autres),[1] dans le sens où ils se suivaient les uns à la suite des autres ; et cela, jusqu’à la venue du Messie ‘Issa, le fils de Mariam (r) qui est le dernier prophète des tribus d’Israël.

Puis, Il y a eu une période intermédiaire (el fatra) sans prophète entre ‘Issa (r) et Mohammed (r) qui fut très longue. à cette époque, la Thora et l’Évangile furent falsifiés et la religion de Jésus et de Mûsa fut modifiée. Dès lors, il restait très peu de leurs partisans attachés à la vraie religion. Les gens du Livre parmi les Juifs et les chrétiens héritèrent alors d’une religion altérée, falsifiée, et transformée. Elle n’avait plus rien à voir avec celle de Moïse (u) ni avec celle de ‘Issa (u), bien qu’elle garda son nom.

Quant aux habitants du Hijâz, ils adhéraient à la religion de leur ancêtre Ismâ’il (r), le fils d’Ibrahim (r). En fait, leur religion était celle d’Ibrahim (r) qui était porteur de la religion fidèle à Allah (el hanîfiya), de l’Unicité exclusive du culte du Seigneur (U). Mais avec le temps, le mal et l’ignorance se propagèrent parmi eux, et les traces de la prophétie s’estompèrent. Ils se mirent à adorer les idoles sous l’influence d’un taghût qui se dénommait ‘Amr ibn Luhaï el khuzâ’î et qui était leur roi. Il les attira vers l’adoration des idoles qu’il imposa à ses sujets. Il en fit même venir dans la région du Hijâz où elles se sont terriblement répandues et multipliées à tel point que chaque maison de La Mecque avait sa propre idole. Pas moins de trois cent soixante idoles étaient enfermées dans les murs de la Ka’ba. Yasâf, Nâila, et Hubal ornaient Safa et Marwa.

Dans les environs de la ville Sainte, il y avait e-Lât, el ‘Uzza, Manât, et Dhû el Khalasa. Il restait peu de gens fidèles à la religion d’Ibrahim (r) comme Waraqa ibn Nawfar. Dès lors, Allah (U) décida d’envoyer Mohammed (r) dans cette ambiance obscure, au cœur de ce paganisme ténébreux, et au milieu de ces idoles innombrables. À une époque où la prophétie fut voilée, l’idolâtrie fit surface. Les hommes se retrouvèrent alors dans un paganisme aveugle.
Mohammed (r) naquit dans ce contexte à La Mecque ; c’était l’année de l’Éléphant. Cette histoire est relatée par le Coran, les historiens et les auteurs de la biographie du Prophète (r). Le roi d’Abyssinie projeta d’anéantir la Ka’ba. Il confia cette mission à son représentant au Yémen. Ce dernier se rendit à La Mecque à la tête d’une grande armée, qui était munie notamment d’un éléphant énorme. Personne parmi les habitants du Hijâz et les tribus arabes n’était capable d’affronter cette armée qui parvint facilement en Terres sacrées où elle fit campement. C’est alors que le chef de cette armée décida de l’assaut avec l’éléphant en tête. Cependant, ce dernier craignait d’avancer. On essaya en vain et par la force de le faire avancer, mais l’animal ne bougeait plus ; Allah (Y) l’avait immobilisé.

Dès lors, des groupes d’oiseaux venus en direction de la mer formèrent des rangs au-dessus de leurs têtes. Chacun d’eux tenait trois pierres ; une avec le bec et les deux autres avec les pattes. Lorsqu’ils arrivèrent à la verticale, ils lâchèrent une pluie de pierres sur cette armée ; chaque pierre qui tombait transperçait la tête de sa victime pour ressortir par son derrière. Tous les soldats furent décimés du premier au dernier. Aucun d’entre eux ne fut sauvé à l’exception de leur chef Abraha qui fut atteint d’une maladie qui lui déchirait tout le corps et qui provoqua sa mort.

La tutelle du Prophète (r)

Son père ‘Abd Allah ibn ‘Abd el Muttalib décéda alors qu’il était encore dans le ventre de sa mère. Son grand-père ‘Abd el Muttalib la prit alors sous sa tutelle. ‘Abd el Muttalib avait une affection particulière pour son petit-fils, c’est pourquoi il le tenait plus proche de lui que ses propres enfants. Allah lui avait insufflé dans son cœur l’amour de Mohammed, à tel point qu’il éprouvait une énorme tendresse pour lui. Le grand-père du Messager d’Allah (r) s’éteignit lorsqu’il avait quatre ans. Il le confia avant de mourir à son oncle Abû Tâlib qui était noble, généreux, et respecté par les siens. Il prit ainsi la place de son père pour l’éducation de Mohammed (r) et éprouvait comme lui une énorme tendresse pour son neveu.

Son mariage avec Khadîja

À l’âge adulte, Khadîja – qu’Allah l’agrée – qui était une femme mûre et intelligente, lui proposa de voyager au Shâm pour y faire ses négoces. Il s’y rendit alors pour les affaires de Khâdija – qu’Allah l’agrée –. À son retour, il avait rapporté énormément d’argent grâce à son commerce. Cela lui valut l’affection de Khâdija qui fut séduite par sa loyauté (r). Dès lors, elle s’offrit à lui en mariage. Son union se conclut ainsi avec cette femme extraordinaire. Allah est Celui qui facilita un tel destin à Son Prophète Mohammed (r).

Ses retraites dans la grotte de Hirâ et la première révélation

À cette époque, Mohammed avait de la répulsion envers les pratiques qui régnaient au sein de son peuple comme l’adoration des idoles, la consommation d’alcool, les distractions, et les jeux. Il ne supportait pas de s’asseoir ou de rester avec ses concitoyens. Il préférait plutôt se retirer dans la grotte de Hirâ qui se trouvait au sommet d’une montagne que l’on appelle aujourd’hui jabal e-Nûr. Il se retirait dans cette grotte pour se consacrer à la dévotion, et pour se couper du monde. Il prenait suffisamment de provisions pour tenir plusieurs jours durant lesquels il adorait Allah (U) loin des gens.
Un jour, il reçut la visite de l’Ange Jibril (r) venu du ciel, alors qu’il s’était isolé dans la grotte. « Lis ! Ordonna-t-il.
- Je ne sais pas lire ! répondit-il. »
Dès lors, l’ange enveloppa son corps avec force avant de le relâcher. « Lis ! Ordonna-t-il à nouveau.
- Mais je ne sais pas lire ! Réitéra-t-il. »
C’est alors qu’il l’enveloppa une deuxième fois avec tellement de force qu’il ne pouvait plus respirer. Puis, il le relâcha également. « Lis ! Insista-t-il.
- Mais je ne sais pas lire ! Confirma-t-il. »
Il le saisit une troisième fois avant de le relâcher. Ensuite, il récita : (Lis au nom de Ton Seigneur qui a créé • Il a créé l’homme à partir d’un caillot de sang. Lis ! Ton Seigneur est Très Généreux • Lui qui a enseigné par la Plume).[2]

Après avoir bien saisi et bien mémorisé ces Versets, le Messager d’Allah (r) sortit précipitamment de la grotte pour se rendre chez son épouse Khadîja. Il tremblait de frayeur à cause des événements qui venaient de se passer. Rempli de frissons, il s’écriait : « Couvrez-moi ! Couvrez-moi ! » Il voulait qu’on lui passe une couverture dessus. Une fois couvert, il se calma. Il put ainsi expliquer : « J’ai vraiment eu peur ! » Il lui raconta ensuite l’histoire de la grotte. « Non par Allah ! S’exclama-t-elle. Allah ne t’abandonnera jamais ! Tu entretiens les liens de sang, tu honores l’invité, tu soutiens celui qui n’a rien ou le démuni (c’est-à-dire : celui qui n’a pas d’argent), etc. »

Elle mit en avant toutes les nobles qualités de son mari pour expliquer qu’Allah n’allait jamais rabaisser un tel homme, mais qu’Il allait plutôt l’honorer. Elle prouva ainsi qu’elle était mûre, intelligente, et sereine – qu’Allah l’agrée – comme si Allah l’avait mise exprès sur le chemin de Son Messager (r) pour le soutenir dans les moments difficiles, tout comme son oncle Abû Tâlib. Allah (U) veillait sur Son serviteur. Après avoir rassuré son époux, Khadîja le conduisit chez son cousin Waraqa ibn Nawfar qui était très âgé. Il avait lu les anciennes écritures qui renfermaient le signalement du Prophète attendu.

Le Prophète relata son histoire à Waraqa qui le rassura en lui disant : « C’est ange est celui qui venait du ciel à la rencontre de Mussa (r). » Il aurait voulu dès lors être plus jeune pour venir au secours de Mohammed le jour où son peuple l’expulsera.
« Vont-ils m’expulser ? demanda-t-il (r).
  • Bien sûr ! Le porteur d’un message comme le tien ne peut qu’avoir des ennuis. J’aurais voulu avoir les forces de ma jeunesse afin de te porter secours le jour où ton peuple t’expulsera ! »[3]
Ainsi, Allah offrit à Waraqa de croire à ce Messager (r) avant de mourir.

La prédication secrète

La deuxième révélation fut : (Ô toi qui te couvres sous ton manteau ! Lève-toi et avertis ! Et proclame la grandeur de Ton Seigneur, etc.).[4] La première révélation concerne la prophétie et la deuxième concerne la mission prophétique. La première révélation en effet a fait de Mohammed un prophète, et la deuxième en a fait un messager.

Les premiers temps, la prédication était discrète pour éviter que les Quraïshites lui fassent des ennuis. Le premier homme à se convertir fut Abû Bakr le Véridique (t). ‘Ali ibn Abû Tâlib (t), quant à lui, fut le premier enfant à embrasser l’Islam. Le premier captif musulman fut Zaïd ibn Hârisa, le captif du Messager (r). Pour ce qui est des femmes, Khadîja – qu’Allah l’agrée – fut la première musulmane. Par la suite, les gens se convertissaient les uns après les autres, mais le prêche restait secret, car la crainte des mecquois planait encore.

Lorsque le Prophète (r) en effet se rendait à la Mosquée sacrée pour y faire le Tawâf ou la prière, il était importuné par ses concitoyens. Ils importunaient également ses adeptes qui essuyaient constamment des menaces. Les mecquois allèrent jusqu’à comploter contre lui (r) en le frappant à plusieurs reprises, mais Abû Bakr (t) le sauva in extremis. Une fois, ils lui déversèrent de la panse de chameau sur le dos alors qu’il (r) se trouvait prosterner devant la Ka’ba. Cependant, il endurait ces préjudices pour la Face d’Allah (U) dans l’espoir de recevoir Sa récompense.

Le prêche se fit ainsi discret jusqu’à la quatrième année ; cette année-là, Allah révéla à Son Prophète : (Annonce ouvertement ton message et détourne-toi des païens).[5] Il lui révéla également : (Avertis ta famille et tes proches).[6] Dès lors, le Messager d’Allah (r) annonça ouvertement son prêche ; il le sortit de l’ombre et le dévoila ainsi au grand jour. À la cinquième année, l’oncle du Prophète (r) Hamza ibn ‘Abd el Muttalib, qui était fort et courageux, se convertit à l’Islam. Peu de temps après, ‘Omar ibn el Khattâb connu également pour sa force en fit autant. Le Prophète (r) renforça ses rangs par deux hommes qui inspiraient la crainte aux Quraïshites et aux Arabes en général. Allah (U) facilitait les choses à Son serviteur.

L’immigration en Abyssinie

Par la suite, les mecquois se firent plus méchants envers lui et ses adeptes ; les moins épargnés d’entre eux étaient ceux qui n’avaient personne pour les défendre ; ils n’appartenaient à aucune tribu qui aurait pu les soutenir à l’exemple de Bilâl et ‘Ammâr ibn Yâsir, etc., ceux qui n’étaient pas protégés par une tribu étaient les plus mal traités.

C’est alors que le Prophète (r) autorisa à ses Compagnons d’émigrer en Abyssinie qui était gouvernée par un roi juste. Il était certes chrétien, mais il était juste et n’opprimait personne. La première émigration eut lieu en Abyssinie. Parmi les émigrants, il y avait ‘Uthmân ibn ‘Affân (t) en compagnie de son épouse qui était la fille du Messager d’Allah (r). Le Négus les accueillit et leur offrit sa protection. Il les reçut alors qu’il était chrétien. Les émigrés d’Abyssinie entendirent que les mecquois se convertirent à l’Islam et qu’ils ne faisaient plus de mal aux musulmans. Ils décidèrent de quitter l’Abyssinie pour rentrer à La Mecque, mais malheureusement la nouvelle se révéla fausse ; les païens ennuyaient toujours autant leurs frères. Dès lors, le Prophète (r) leur permit de retourner de l’autre côté de la mer au cours d’une deuxième émigration dans le but de sauver leur religion.

Or, les Quraïshites envoyèrent deux émissaires au Négus le Roi abyssin, avec des présents, pour lui demander d’expulser les émigrés de ses terres, mais celui-ci refusa. Le Négus refusa de rendre les émigrés aux mecquois. Les deux émissaires retournèrent bredouilles. Par la suite, le Négus embrassa l’Islam par la Grâce d’Allah. Après avoir écouté le Coran, il s’exclama : « C’est la même révélation que Musa (u) a reçu. Celle-ci et celle de Musa proviennent d’une même lampe. » Cependant, il n’est pas compté parmi les Compagnons, car il n’a pas vu le Prophète (r). Il (t) entre plutôt dans les rangs des grands Tabi’în (Successeurs des Compagnons ndt.).

Le blocus et l’enfermement à La Mecque

Après le retour des deux émissaires revenus les mains vides à La Mecque – le Négus ayant refusé leur demande –, les Quraïshites redoublèrent leur nuisance envers le Messager d’Allah (r) et les musulmans en général. Les Banû Hâshim en particulier furent très mal menés, ce qui contraria terriblement les musulmans parmi eux. Les mecquois s’en prirent aux Banû Hâshim. Ils décrétèrent par une ordonnance de boycotter le Messager (r) et les membres de sa tribu. Ils les frappèrent d’un blocus dans les ravins d’Abû Tâlib où ils furent coupés du monde ; ils ne pouvaient ni acheter aux mecquois ni leur vendre quoi que ce soit. On leur coupa même le ravitaillement en eau ou autre.

Le blocus fut terrible. Il avait pour but de faire renoncer aux musulmans à la religion de Mohammed, mais ce fut un échec. Abû Tâlib, les Banû Hâshim, et les Banû el Muttalib étaient au côté des musulmans. Ce blocus frappait indistinctement les musulmans et les non-musulmans dans les ravins avoisinant La Mecque. La situation devint très pénible. Certains notables Quraïshites qui étaient sages étudièrent la situation ; ils se rendirent compte qu’il n’était pas permis de faire subir une sanction aussi sévère à leurs cousins et à leurs frères. Ils risquaient ainsi d’être mal vus par les tribus arabes. Ils décidèrent dès lors d’annuler l’ordonnance. Il fut donc autorisé au Messager d’Allah et à tous ceux qui l’accompagnaient, dont notamment son oncle Abû Tâlib, de sortir du ravin. Ils purent ainsi rentrer à La Mecque.

L’année du chagrin

La dixième année, l’oncle du Prophète (r) Abû Tâlib rendit l’âme, et trois jours plus tard, son épouse Khadîja – qu’Allah l’agrée – le rejoignit. Il perdit en la personne de son oncle, un soutien précieux qui le défendait contre le mal de son peuple. Il perdit également sa femme qui le soutenait moralement et qui l’aidait financièrement. Après avoir perdu ces deux êtres si chers, la situation s’empira pour lui et ses adeptes. Cette année-là fut désignée par la suite comme l’année du chagrin, car le Prophète (r) fut très affecté par la mort de son oncle et de son épouse. Les païens devinrent plus audacieux à son encontre étant donné qu’il n’avait plus personne pour le protéger.

•••
Peu avant la mort d’Abû Tâlib, les mecquois montèrent un complot contre son neveu. Ils allèrent le voir pour lui proposer de leur restituer Mohammed qui avait offensé leurs idoles, critiqué leur religion, et outragé les esprits. Abû Tâlib exposa les plaintes de ses compatriotes au Prophète (r) et lui proposa de mettre un terme à ces affronts. « Non par Allah ! Mon oncle ! Par Allah, s’ils posaient le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche pour que je renonce à ma mission, je n’y renoncerais pas. Soit je périrais pour elle soit Allah l’a fera triomphé. »[7]

Ils avaient tenté de le séduire avec la richesse ; ils proposèrent de le marier avec les plus belles de leurs filles, de lui rassembler de l’argent, ou bien de le soigner s’il était vraiment atteint mentalement. Ils pensaient en effet que le Messager (r) n’était pas inspiré par la Révélation, mais qu’il avait une maladie mentale. Ils voulaient donc le soulager des troubles dont il se plaignait. Ils cherchèrent ainsi à le séduire. Son oncle lui offrit cette solution, mais il s’obstina à prêcher sa religion et lui donna sa célèbre réponse.

Dès lors, Abû Tâlib encouragea son neveu à travers ses paroles : « Poursuis ta mission, ils ne pourront t’atteindre. » Malheureusement, Abû Tâlib, tout comme khadîja – qu’Allah l’agrée –, mourut peu de temps après cet événement.

La prédication à l’extérieur de La Mecque

La situation du Prophète (r) s’aggrava, car son peuple lui causait de plus en plus de préjudices. Il dut quitter La Mecque pour se rendre à e-Tâif en vue de proposer à ses habitants d’embrasser l’Islam et de remplacer son oncle Abû Tâlib pour sa protection contre les attaques des Quraïshites. Cependant, il rencontra de leur part les pires insultes. Il resta au milieu d’eux plusieurs jours au cours desquels il prêcha sa religion. Ils la refusèrent et lui lancèrent les pires insultent en retour ; ils allèrent jusqu’à pousser leurs esclaves et leurs vauriens à lui lancer des pierres qui lui firent saigner les talons (r). Il était seulement accompagné de son captif Zaïd ibn Hâritha (t) qui faisait écran au jet de pierre.

Sur le chemin du retour, il (r) s’arrêta à Wâdî Nakhla qui se trouve entre e-Tâif et La Mecque, pour faire la prière du fajr. Après l’office qu’il (r) accomplit avec son captif, il récita le Coran. Des djinns se mirent à l’écoute de la lecture du Messager d’Allah (r) qui leur plut. Allah (I) révéla à ce sujet : (Dis : il m’a été révélé qu’un groupe de génies m’ont écouté. Ils dirent : nous avons entendu une lecture étonnante • qui guide sur le droit chemin ; c’est alors que nous y avons donné foi et, désormais, nous n’associerons plus personne à Notre Seigneur).[8] Allah révéla également : (et quand nous dirigeâmes vers toi un groupe de génies pour leur faire écouter le Coran. Arrivés près de toi, ils dirent : taisez-vous ! Après la lecture, ils rentrèrent auprès des leurs pour les avertir • Ils dirent : Ô peuple ! Nous avons entendu un Livre qui a été révélé après Musa et qui confirme les écritures. Il guide vers la vérité et vers un droit chemin • Ô peuple ! Répondez au prêcheur d’Allah et croyez en Lui ; Il vous pardonnera vos péchés et vous préservera d’un châtiment douloureux).[9]

Puis, il reprit le chemin de sa ville natale. « Comment peux-tu revenir dans cette ville alors que ton peuple t’en a sorti ? » s’exclama Zaïd ibn Hâritha.
  • Zaïd ! répondit-il, Allah va donner une issue victorieuse à la situation que tu vois. »[10]
Il envoya un message à el Mut’im ibn ‘Adî, qui comptait parmi les notables de la Ville sainte, et dans lequel il lui demandait sa protection afin de rentrer à La Mecque. Bien qu’il fût païen, cet homme avait une grandeur d’âme en plus de son sens de l’honneur si cher aux Arabes qui ne refusaient jamais de donner leur protection à quiconque la leur sollicitait. Ils avaient cette fierté de défendre tous ceux qui se mettaient sous leur protection. El Mut’im ibn ‘Adî accepta ainsi de prendre Mohammed sous sa protection pour lui permettre de rentrer chez lui.

Il prit ses armes et escorta le Prophète (r) accompagné de ses fils jusqu’à son entrée dans la ville. Le Messager d’Allah (r) fit le Tawâf autour du temple sous l’escorte de ses protecteurs.

Mohammed expose sa prédication aux tribus arabes

Toutefois, les Quraïshites n’avaient pas changé leur attitude envers lui et ses Compagnons les plus faibles. Il décida alors de gagner la protection des tribus arabes à l’occasion du Pèlerinage. Il (r) se rendait dans les différents camps des pèlerins dans l’espoir de les faire adhérer à sa religion et de gagner leur protection. Son oncle Abû Lahab se tenait derrière lui pour s’écrier à la foule : « Ne croyez pas aux paroles de cet homme ! C’est un menteur ! » Les tribus arabes se détournaient alors de lui (r), car s’il disait vrai pensaient-ils, son oncle ne déclarerait pas une chose pareille.

Le premier et le deuxième pacte de ‘Aqaba

Un jour, Allah lui facilita la rencontre d’un groupe de médinois parmi les Ansârs. À cette époque, ils ne s’appelaient pas ainsi. Ils portaient encore le nom de leurs deux grandes tribus respectives : el Aws et el Khazraj qui composaient les habitants de Médine. Le Prophète (r) leur exposa son prêche et leur récita le Coran qui laissa sur eux des traces. « C’est cet homme avec lequel les juifs vous menaçaient, s’exclamèrent-il, ne les laissez pas vous devancer !» Les juifs étaient à cette époque les voisins des Ansârs à Médine. Des guerres périodiques opposaient les deux clans ; les Ansârs et les juifs. Les juifs lançaient à leur ennemi qu’ils attendaient l’avènement prochain d’un prophète qui combattra à leurs côtés contre les médinois. Ainsi, ils menaçaient leurs voisins de la venue prochaine d’un prophète. Le petit groupe de médinois accepta la prédication qu’il venait d’entendre et se convertit à l’Islam. Ses membres firent allégeance au Prophète (r) au cours du pacte qui prit le nom de baï’ el ‘Aqaba el ûlâ.

Après le hadj, ils retournèrent à Médine et entamèrent leur prêche grâce auquel bon nombre de leurs concitoyens se convertirent. L’année suivante, une délégation plus nombreuse que celle de l’année précédente se rendit à La Mecque. Soixante-dix individus ou plus firent allégeance au Messager (r) pour ce deuxième pacte effectué à el ‘Aqaba. Ils prirent l’engagement de l’accueillir et de le protéger comme si c’était eux-mêmes, leurs femmes et leurs propres enfants. Ainsi, selon les modalités du pacte, ils devaient défendre et protéger le Prophète (r) contre tous ceux qui voudraient lui porter atteinte. C’était l’issue heureuse que le Messager d’Allah (r) attendait.

L’émigration à Médine

Dès lors, il permit à ses Compagnons d’émigrer à Médine ; ils s’exilaient soit seuls pour certains soit en groupe, mais ils veillaient à le faire discrètement par crainte des représailles des Quraïshites.

Quant au Prophète (r), il resta sur place. Abû Bakr aurait voulu partir, mais il lui somma de ne pas se précipiter et d’attendre. Abû Bakr se plia à la volonté du Messager (r). Puis, vint le jour où Allah autorisa à son Messager d’émigrer ; celui-ci mit son ami au courant. Abû Bakr fit ses préparatifs et ses provisions pour le jour du départ. Le problème était de savoir comment sortir de La Mecque ?

Les Quraïshites se rassemblèrent à leur lieu de réunion. Ils décidèrent de ne pas le laisser rejoindre ses Compagnons, car il risquait de se renforcer et de devenir puissant. Ils se réunirent ainsi à dâr e-nadwa en vue de se concerter les uns les autres. Allah relate l’évènement en ces termes : (Lorsque les infidèles tramèrent contre toi une ruse ; entre t’enfermer, te tuer, ou t’expulser. S’ils rusent, Allah ruse, mais Allah a la meilleure ruse).[11] Certains projetèrent de le tuer afin de se débarrasser de lui. D’autres voulurent le mobiliser, en le laissant enfermé jusqu’à la mort. D’autres préférèrent le faire sortir de la ville (ou l’expulser). La nuit du complot, le Prophète (r) dormait chez lui ou plus exactement il fit croire à ses assaillants qu’il était dans son lit. Ils se retrouvèrent devant sa porte pour l’assassiner (r), mais comment allaient-ils s’y prendre ?

Ils armèrent d’une lance un homme de chaque tribu ; les tueurs devaient se placer devant sa porte et attendre qu’il sorte afin que chacun lui assène un coup comme un seul homme. Ainsi, si la responsabilité de sa mort était partagée entre les tribus, les Quraïshites ne pourraient pas venger son sang.

Une fois le plan arrêté, – l’idée venait de Satan ayant pris une apparence humaine – les tueurs attendirent devant la maison du Messager d’Allah (r) après s’être réunis. Cependant, le Prophète (r) avait commandé à son cousin ‘Ali ibn Abû Tâlib (t) qui était jeune et fort, de prendre sa place dans son lit, afin de détourner l’attention des tueurs. Ali s’installa à la place du Messager et se couvrit sous sa couverture. Les comploteurs attendirent devant la porte en pensant que le Prophète (r) se trouvait à l’intérieur des murs. Ce dernier sortit au milieu de ses assaillants sans qu’ils ne s’en rendent compte, alors qu’ils étaient assis juste sur le seuil. Il lança de la terre au-dessus de leurs têtes, ce qui les fit dormir. Puis, il alla retrouver Abû Bakr (t) à leur lieu de rendez-vous. Les deux hommes allèrent ensuite à la grotte de Thawr au sud de La Mecque. Ils restèrent dans leur cachette le temps que cessent les recherches.

Quand les Quraïshites apprirent que le Messager (r) s’était échappé à leur insu, et que la personne qu’ils guettaient était son cousin, ils en furent très affectés. Ils se mirent alors à le chercher partout. Ils lancèrent les cavaliers et les hommes à sa poursuite, et promirent une forte récompense à celui qui le ramènerait mort ou vif. Les recherches ne furent pas fructueuses, mais elles les menèrent à la grotte où se trouvaient le Messager (r) et son compagnon. « Si l’un d’entre eux regardait ses pieds, il nous verrait, Messager d’Allah ! S’exclama Abû Bakr.
  • Abû Bakr ! Que penses-tu de deux individus dont Allah est le troisième ? »[12]

C’est alors qu’Allah (I) révéla : (Si vous ne le soutenez pas, sachez qu’Allah le soutint lorsque les infidèles le firent sortir lui et son ami ; lorsqu’ils se trouvaient dans la grotte et qu’il dit à son ami ne t’afflige rien, Allah est avec nous. Dès lors, Allah descendit sur lui Sa quiétude et le soutint avec des armées que vous ne voyez pas. La parole des infidèles, Il la rendit la plus basse et la parole d’Allah la plus haute, alors qu’Allah est Fort et Sage).[13] Lorsque les mecquois se lassèrent des recherches et perdirent espoir de le retrouver, accompagné d’Abû Bakr, le Prophète (r) sortit de sa cachette pour se rendre à un rendez-vous fixé avec le guide qui devait les conduire à Médine. Celui-ci s’était présenté à l’heure avec des montures. Les deux fugitifs en prirent chacun une, et le groupe put prendre la route pour Médine.

Au cours de leur séjour dans la grotte, Asmâ – qu’Allah l’agrée – la fille d’Abû Bakr leur amenait de l’eau, du lait et de la nourriture en cachette. Son père avait un troupeau de moutons que le berger faisait paître près de la grotte afin de permettre à ses occupants de boire de son lait et en même temps d’effacer toute trace de passage. Après cela, les deux fugitifs se rendirent à Médine.

Les enseignements à tirer de la période mecquoise

Leur arrivée à Médine signait la fin de l’ère mecquoise dont nous avons fait le résumé. Au cours de cette période, le Prophète (r) se contentait d’inviter les gens à la religion d’Allah. Non seulement le Jihâd ne lui fut pas commandé, mais il lui était purement interdit. Allah ordonna plutôt à Ses serviteurs d’endurer les nuisances qu’ils subissaient et de se maintenir dans la religion dans l’attente d’une issue heureuse. Par conséquent, ils ne reçurent pas la permission de prendre les armes. Allah (I) révèle à ce sujet : (Ne vois-tu pas ceux à qui il fut dit : renoncez aux armes, observez la Prière, et versez l’Aumône. Mais lorsque la guerre leur fut prescrite).[14] Autrement dit, à Médine après l’émigration. Mais pourquoi à La Mecque leur fut-il interdit de prendre les armes ?

Parce que trop faibles, ils risquaient en cas de confrontation de se faire exterminer un par un par les mécréants. Selon la règle, il vaut mieux éviter un mal que de rechercher un bien, et il faut choisir le moindre mal lorsqu’on n’a pas le choix. Cette situation nous apprend que les musulmans ne doivent pas affronter les mécréants s’ils s’avèrent en état d’infériorité, et doivent attendre d’être suffisamment forts pour tenir face à l’ennemi. Dans la situation où ils engageraient les hostilités contre un ennemi largement plus puissant, ils lui offriraient ainsi l’opportunité de les vaincre et de les exterminer jusqu’au dernier.

Telle est la raison pour laquelle il ne fut pas ordonné au Messager (r) de réagir face aux persécutions que ses Compagnons subissaient. Certains d’entre eux connurent la mort à l’exemple de Sumiya la mère d‘Ammâr ibn Yâsir – qu’Allah les agrée tous les deux. Bilal fut torturé et traînés dehors en pleine canicule. On lui posa des lourdes pierres sur la poitrine sous la chaleur intense de La Mecque. Ses tortionnaires lui demandaient de renier sa foi, mais celui-ci leur lançait : « Non ! Seul… Seul… » Ils le sommaient de renier la religion de Mohammed et le persécutaient sans cesse, mais Bilal endurait et restait accroché à sa religion.

Le voyage nocturne

Or, peu avant l’émigration à Médine, le Prophète fut transporté de nuit au sanctuaire de Jérusalem, à partir duquel il fut élevé au ciel. Arrivé au-dessus des cieux, le Seigneur (U) lui adressa la Parole. Il lui ordonna et prescrivit les cinq prières quotidiennes. Au matin, le Prophète (r) conta aux gens ses aventures de la nuit précédente au cours de laquelle il fit son « voyage nocturne ». Les païens se confortèrent alors dans leur mécréance et se moquèrent de lui (r) davantage. Certains mecquois qui affichaient la foi en vinrent à apostasier, car à leurs yeux, il était impossible d’aller à Jérusalem et de revenir à La Mecque en une seule nuit, alors que les caravanes mettent un mois pour s’y rendre. Leur raisonnement consistait à comparer entre leur capacité humaine et le Pouvoir absolu d’Allah.

À travers ce procédé, les ennemis voulaient jeter la suspicion sur Mohammed (r). Ils allèrent jusqu’à lancer à son meilleur ami Abû Bakr : « Ne sais-tu pas ce que ton ami à fait ?
  • Qu’a-t-il fait ? répondit-il.
  • Il prétend avoir été transporté cette nuit au sanctuaire de Jérusalem, et à partir de là, on l’aurait hissé au ciel !
  • Si l’a vraiment dit, c’est qu’il l’a fait. Je le crois bien lorsqu’il rapporte des enseignements venant directement du ciel. »[15]

C’est la raison pour laquelle, il fut surnommé Siddîq (le véridique ndt.). Cet événement fut une grande épreuve au cours de laquelle Allah raffermit les croyants. Le prophète (r) effectuait donc les cinq prières quotidiennes avant d’émigrer à Médine. Allah (Y) révéla à l’occasion de cet événement : (Gloire à Celui qui fit voyager Son serviteur de nuit de la Mosquée sacrée à la Mosquée el Aqsâ dont Nous avons béni les alentours). Allah révéla également au début de la Sourate les étoiles : (Ni votre ami n’est égaré ni il ne suit ses passions • il ne parle pas sous l’emprise de ses pulsions, mais il est inspiré par la Révélation • que lui a enseigné un être à la force prodigieuse • cet être robuste se tint devant lui • au-dessus de l’horizon • Puis, il se rapprocha et se tint juste au-dessus • il fut à une distance de deux arcs ou plus près encore • Il révéla à Son serviteur ce qu’Il devait lui révéler).[16] Ces Versets décrivent le voyage nocturne qui compte parmi les miracles offerts au Messager (r).

Voici en résumé l’histoire de la période mecquoise ; nous avons vraisemblablement oublié de citer bon nombre d’événements, mais le temps ne nous permet pas de tout passer en revue. Nous nous contentons ici de ce que nous avons évoqué.

Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur sa famille et tous ses Compagnons !


[1] Les croyants ; 44

[2] Le caillot de sang ; 1-4

[3] Rapporté par el Bukhârî (3) et Muslim (160), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –.

[4] El mudaththir ; 1-4

[5] El Hijr ; 94

[6] Les poètes ; 214

[7] Rapporté par ibn Ishâq dans e-sîra (1/284), selon Ya’qûb ibn ‘Utba ibn el Mughîra, avec une chaîne narrative interrompue au niveau des Compagnons (mursal).

[8] Les génies ; 1-2

[9] El Ahqâf ; 29-31

[10] Voir : zâd el ma’âd d’ibn el Qaïyim (3/33).

[11] Le butin ; 30

[12] Rapporté par el Bukhârî (4663) et Muslim (2381), selon Abû Bakr (t).

[13] Le repentir ; 40

[14] Les femmes ; 77

[15] Rapporté par el Hâkim dans el mustadrak (3/60), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –.

[16] Les étoiles : 2-10





ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #6  
ÞÏíã 22 Sep 2012, 02:32 PM
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Les questions

Question : qu’Allah récompense son Éminence le grand érudit Sheïkh Sâlih el Fawzân pour cette précieuse conférence ! J’implore Allah (U) de rendre utile à tous, ce que nous venons d’entendre ! J’aimerais tout d’abord interroger Votre Éminence sur la campagne de dénigrement qui a eu lieu contre le Prophète (r) dans certains pays non-musulmans. Que pensez-vous, Votre Éminence, de cet évènement, qui somme toute, était prévisible ? Ces caricatures ont un lien avec les changements constatées dans le monde, et les attaques qui se multiplient contre l’Islam. Des attaques qui visent à salir son image et celle des musulmans à travers toute la planète.

En réponse : louange à Allah ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur Son Messager ainsi que sur sa famille et tous ses Compagnons ! Après avoir entendu un exposé résumé des événements de la période mecquoise, vous ne devez pas être étonné de la réaction des héritiers des mécréants aujourd’hui, ces ennemis des prophètes. Ils ne sont pas simplement ennemis de Mohammed (r), mais de tous les envoyés d’Allah, car il suffit d’en renier un seul pour les renier tous en même temps. Allah (I) révèle à ce sujet dans la sourate les femmes : [Ceux qui ne croient pas en Allah et à Ses messagers et qui veulent faire une distinction entre Allah et Ses Messagers en disant : nous croyons à certains et nous renions certains autres. Ils espèrent ainsi avoir trouvé une voie intermédiaire • Ceux-là sont les vrais mécréants, mais nous avons préparé aux mécréants un châtiment ignominieux • Quant à ceux qui croient en Allah et à Ses messagers, ils ne font pas de distinction entre le moindre d’entre eux ; ceux-là, Allah va bientôt leur distribuer leur récompenser, Lui qui est clément et miséricordieux].[1]

En reniant Mohammed de la sorte, et en le prenant en dérision et pour cible, c’est comme s’ils s’étaient attaqués à tous les prophètes, même ceux auxquels ils prétendent donner foi, et qui ne sont autre que Mûsâ (r) et ‘Îsâ (r). Les prophètes ont en effet une seule religion. Démentir ne serait-ce qu’un seul d’entre eux, cela revient à tous les démentir. C’est pourquoi, des Versets disent: [Le peuple de Nûh a démenti les envoyés],[2] [Le peuple de ‘Âd a démenti les envoyés],[3] [Le peuple de Thamûd a démenti les envoyés].[4] Pourtant, ils n’ont fait que démentir leur propre prophète, mais c’est comme s’ils avaient traité tous les envoyés d’Allah de menteurs, comme le formule explicitement le Coran.

Ainsi, en reniant Mohammed, ils renient leurs propres prophètes. En se moquant de lui, ils se moquent de tous les leurs, car il suffit d’en dénigrer un seul pour les dénigrer tous. Les messagers sont tous des frères, et ils font partie d’une même lignée ininterrompue. Se moquer d’un seul d’entre eux, c’est comme si on se moquait de tous. C’est la raison pour laquelle, le Prophète (r) a dit : « Il ne convient pas au serviteur de dire qu’il est meilleur que Yûnas ibn Mattâ. »[5] Pourtant, Mohammed (r) est le sceau des prophètes et le meilleur d’entre eux. Cela ne l’a pas empêché de prononcer ces paroles. Il veut nous dire qu’il n’est pas permis de distinguer entre les prophètes pour se vanter. En revanche, il est possible de le faire si l’intention est d’évoquer les bienfaits qu’Allah accorde à Ses serviteurs, comme dans le Verset suivant : [Tels sont les messagers ; Nous avons placé les au dessus des autres].[6] Il n’y a pas de mal à vanter la prépondérance du Messager dans l’intention de remercier le Seigneur et d’évoquer les bienfaits qu’Il nous accorde. Le Prophète (r) lui-même déclare à ce sujet : « Sans prétention, je suis le maitre des fils d’Adam. »[7]

En revanche, il n’est pas permis de le faire dans l’ambition de dénigrer les autres prophètes, bien qu’il existe des différences entre eux. Cette question est très importante. Il incombe au musulman de bien la connaitre.

Ainsi, les détracteurs du Prophète ont montré qu’ils reniaient, dénigraient, et qu’ils prenaient en dérision tous les envoyés d’Allah. Ils se sont en effet attaqués au sceau des prophètes, qui est leur Imam et le meilleur d’entre eux.

Question : quelles sont les vraies références auxquelles le jeune musulman doit revenir à l’occasion de ce genre d’événement ? Nous pouvons constater en effet que certains individus s’érigent en mufti en répondant aux questions des autres, sans se référer aux savants, qu’Allah vous comble de Ses bienfaits !

En réponse : ce que nous pouvons recommander aux jeunes, c’est de craindre Allah (U). Nous leur recommandons d’étudier les sciences utiles auprès des savants qui sont connus ; soit à travers un cursus académique, soit à la mosquée où des cours sont donnés. Ils doivent se tourner vers la bonne méthode dans le but de savoir comment se comporter face aux événements qu’ils rencontrent. Cela leur permettra également de s’enquérir des devoirs qu’ils ont envers leurs responsables de l’autorité, leur communauté et leurs frères en général. C’est la recommandation que nous pouvons leur faire.

Ils doivent prendre les sciences utiles entre les mains des savants, avant de prendre la parole. Ils ne doivent pas parler des questions scientifiques alors qu’ils sont ignorants. Même dans la situation où quelqu’un possède une certaine connaissance, il ne doit pas ouvrir certains sujets qui pourraient porter préjudice, conformément à la règle disant qu’il faut éviter un plus grand mal (dar-u el mafsada).

Un jour, Mu’âdh demanda au Prophète (r) : « Ne dois-je pas informé les gens qu’Allah ne châtiera pas celui qui meurt sans ne Lui avoir associé quoi que ce soit ?
  • Non, répondit-il, sinon, ils vont se reposer dessus. »[8]
Il est ainsi autorisé de parfois cacher certains enseignements pendant un période déterminée, dans la situation où leur divulgation engendrerait des inconvénients. C’est ce que réclame la sagesse. Nous recommandons donc aux jeunes de ne pas se précipiter à propager les choses qu’ils ont apprises, si celles-ci risquent d’être mal comprises par certains gens. Dans ce cas, il vaut mieux, attendre une situation plus adéquate pour le faire.

Question : quelqu’un demande : à leur retour de Tâif, le Prophète (r) et Zaïd ibn Hâritha se sont arrêtés à wâdî Nakhla. Vous avez évoqué – qu’Allah vous garde – qu’ils ont notamment prié le fajr sur place. La question est de savoir pourquoi ont-ils fait une prière alors que celle-ci n’avait pas encore été prescrite ? Qu’Allah vous comble de Ses bienfaits !

En réponse : la prière a été prescrite la nuit de l’Ascension, qui fut avant l’émigration à Médine et avant le voyage à Tâif.

Question : certains texto qui circulent sur les portables encouragent à imprimer des livres sur la biographie du Prophète (r) en danois. Ils proposent même un numéro de compte dans une banque pour ceux qui voudraient y participer, mais le problème, c’est que l’auteur de ce texto est anonyme. Quels conseils pourriez-vous donner dans pareille situation ?

En réponse : il ne faut pas tenir compte des messages qu’on reçoit sur les portables, dans la mesure où on n’en connait pas l’auteur. La tâche d’imprimer des livres en danois ou dans n’importe quelle langue revient au Ministères des Affaires religieuses, de la Prédication et de l’Orientation. Ce genre d’initiative relève de ses compétences. Il incombe d’emprunter des voies officielles et notoires et ne pas déléguer ce genre de projet à n’importe qui.

Question : qu’Allah vous comble de Ses bienfaits, Votre Éminence, qu’Il vous bénisse et qu’Il fasse profiter de votre savoir aux gens ! Quelqu’un s’interroge au sujet de trois conceptions erronées (shubha), car il ne peut vous échapper qu’à travers toutes les époques, les dissidents véhiculent dans les rangs des conceptions erronées.
La première prétend que les traditionalistes ont supprimé le djihad.
La deuxième dit que les wahhabites n’aiment pas le Prophète (r).
Et selon la troisième, la lajna dâima (le Comité permanent de la fatwa ndt.) n’a émis aucun communiqué sur le boycott au moment où le besoin d’avoir leur fatwa n’a jamais été aussi grand par le passé. Quels commentaires pouvez-vous faire sur ces conceptions erronées ?

En réponse : concernant la première shubha, nous pouvons répondre que les traditionalistes n’ont jamais supprimé le djihad. Il va sans dire que le djihad est soumis à des étapes. Dans la situation où les musulmans ne sont pas suffisamment forts, ils doivent d’un côté repousser son échéance jusqu’au jour où les conditions et les moyens le permettent. D’un autre côté, les commandes du djihad reviennent au gouverneur ou à son suppléant. Cette initiative relève donc de ses compétences. Sinon, ce serait l’anarchie dans les rangs des musulmans, et nous aurons droit ainsi à la propagation de troubles.

Vous connaissez très bien la situation de certains pays instables, et pour lesquels on avait annoncé le djihad. Certains groupes et certaines tendances avaient pris les choses en mains. Quels furent les résultats ? Ses actions ont fini dans l’échec et l’humiliation, étant donné qu’elles n’étaient pas coordonnées ni soumises à une autorité unique.

Pour la deuxième shubha, celle-ci est liée à la prédication du Sheïkh Mohammed ibn ‘Abd el Wahhâb – qu’Allah lui fasse miséricorde –. Nous disons donc :

Premièrement : sa prédication ne porte nullement le nom de wahhabite, mais cette appellation fut attribuée par les ennemis du Sheïkh Mohammed. Il est entré dans l’usage comme pour le surnom de la secte jahmiya qui fait allusion à son fondateur. Or, contrairement aux jahmites et aux mu’tazilites, Sheïkh Mohammed n’a rien innové. Il n’a fait que reprendre les enseignements du Messager (r). Il incombe donc de parler de prédication prophétique, car tous ces efforts furent concentrés à revivifier la religion du Prophète (r). Il n’a rien ramené de lui-même – qu’Allah lui fasse miséricorde –, alors il ne convient pas de qualifier son action de prédication wahhabite.

Deuxièmement : ceux qu’on appelle wahhabites, vouent un grand amour au Prophète (r). C’est la raison pour laquelle leur prédication bénite invite à se conformer à sa Tradition, et enjoint de prier sur lui et de le saluer, tout comme elle commande de le suivre scrupuleusement et de se soumettre à ses enseignements. En parallèle, elle condamne les innovations et les choses inventées dans la religion. Elle ne fait que suivre les recommandations de ce dernier ordonnant de revenir à sa sunna. Il ne suffit pas de prétendre l’aimer, mais il faut le prouver dans les actes en se soumettant à la sunna. C’est la meilleure preuve d’amour qui soit. Il ne faut pas se fier aux revendications mensongères de ceux qui suivent leurs passions et des mauvais prêcheurs ; ils prétendent l’aimer alors qu’ils ne sont pas fidèles à sa tradition. Les soi-disant wahhabites sont les plus fidèles à la prédication du Prophète (r). Il suffit pour s’en rendre compte de revenir à leurs ouvrages, qui sont publiés et disponibles.

Quant au silence de la lajna dâima, il faut savoir que cette dernière n’est pas une porte ouverte à tous les événements. Celle-ci intervient uniquement en cas de besoin, ce qui n’est pas le cas pour la présente affaire.

Question : les gens furent très touchés par les attaques qui furent lancées contre le noble Prophète (r). Pour exprimer leurs sentiments, ils ont mis sur leurs voitures des autocollants contenant des Versets et des hadîth, voire certains slogans du genre : « Mon honneur contre ton honneur, ô Messager d’Allah ! » ; « Tout sauf Mohammed ! » ; « Mon cou contre le tien ! » Quelles sont les recommandations en regard de la religion que l’on peut faire face à ce genre de réactions ?

En réponse : il ne convient pas de coller des Versets, car c’est ainsi leur faire outrage et leur manquer de considération. Quant aux slogans du genre : « Je me sacrifie pour toi ! » ou « Mon cou contre le tien ! », la chose est beaucoup plus souple. Hassân (t) attaquait les païens à travers des vers comme :

Je mets mon père, plus mon grand-père, plus mon honneur
Pour défendre contre vous l’honneur d’Ahmed

Et le Messager (r) ne le lui a pas reproché. Il n’y a pas de mal à exprimer ses sentiments pour le Prophète (r), et à le défendre à travers ce genre de formules. En revanche, il n’est pas convenable de mettre des Versets du Coran sur le pare-brise de sa voiture, ou sur des murs, car c’est une forme d’outrage au Coran.

Question : au cours de cette campagne de dénigrement, certaines voix se faisaient entendre pour dire qu’il fallait respecter les religions juive et chrétienne, en sachant que, comme vous l’avez souligné, ces deux religions sont falsifiées et furent abrogées par le Coran ?

En réponse : nous respectons la religion originelle, qui est celle de Mûsâ (u), et nous respectons Son Livre, la Thora. Nous respectons la religion de tous les prophètes, mais cela n’est pas le cas pour les religions falsifiées, transformées, et abrogées. Celles-ci ne sont plus des religions célestes. La religion originelle est, quant à elle, authentique et provient d’Allah (Y). Nous tenons en grand honneur la religion de Mûsâ (u) et de ‘Îsâ (u).
Allah (I) révèle : [Dites : Nous avons cru en Allah, aux enseignements qui nous furent révélés, à ceux qui furent révélés à Ibrâhîm, Ismâ’îl, Ishâq, Ya’qûb, et les tributs d’Israël ; comme nous croyons à ceux que reçurent Mûsâ et ‘Îsâ, et ceux que reçurent les prophètes de Leur Seigneur].[9] La foi est composée de six piliers ; la foi en Allah, aux anges, aux Livres, aux messagers, et au destin. Cependant, nous ne donnons aucune considération aux religions falsifiées et transformées.

Or, nous ne nous contentons pas de défendre Mohammed (r). Par Allah ! Si quelqu’un osait dénigrer Jésus (u), nous aurions la même réaction, et, Par Allah ! Si quelqu’un osait dénigrer Moïse (u), nous aurions la même réaction. Nous ne faisons aucune différence entre eux. De ce côté-là, notre Prophète (r) n’a rien de particulier, mais nous devons défendre indistinctement tous les envoyés d’Allah ; nous les honorons et croyons en eux – que les Prières et le Salut d’Allah soient sur eux –.

Question : nous avons une question qui nous vient de Belgique par internet et qui dit : certains gens s’inspirent de l’histoire du Négus sur lequel le Prophète (r) a fait les éloges, bien qu’il n’appliquait pas la Législation divine (Sharî’a) ; ils s’en servent pour donner des excuses aux pays d’aujourd’hui qui sont régis par les lois positives. Cet argument est-il pertinent ?

En réponse : le Négus vivait au sein d’un peuple chrétien qui n’avait pas embrassé l’Islam. Il ne pouvait pas leur imposer l’Islam, alors qu’ils n’étaient pas musulmans. De ce point de vue, il était excusable, mais cela ne concerne pas ceux qui prononcent l’attestation de foi et qui se revendiquent musulmans. Ceux-là sont obligés d’appliquer la Sharî’a à laquelle ils donnent foi. Ils disent lâ ilâh illâ Allah, Mohammed Rasûl Allah ; ils croient au Coran et à la sunna, ce qui les oblige à appliquer la Loi d’Allah pour ces choses. Cependant, nous ne pouvons soumettre les non-musulmans à la Sharî’a, étant donné qu’ils n’y donnent pas foi. Comment pourrions-nous dès lors le faire ?

Question : certains profitent de cette affaire de caricatures pour contester les États musulmans en place et leurs leaders. C’est l’occasion pour monter le peuple contre eux, surtout dans les pays où il n’y a pas eu de réaction officielle contre à cet événement. Comment faut-il réagir face à ce phénomène ?

En réponse : si certains musulmans se chargent de répondre à ces attaques, ils le font au nom de tous les autres, car la nation est soudée comme une seule main, qu’Allah soit loué ! Tout le monde est concerné par l’initiative d’un groupe d’entre eux, qu’Allah soit loué ! Personne ne s’est opposé à cette initiative, et si quelqu’un l’avait fait, nous lui aurions fait savoir que son opposition n’est pas légitime. Or, ce n’est pas le cas. Celui signifie que tous les musulmans sont consentants comme une seule main. Ceux qui affichent leur mécontentement, ils le font pour tout le monde.

Question : une question qui nous vient de France nous dit : qu’Allah vous comble de ses bienfaits ! Comment le Prophète (r) se comportait-ils avec ceux qui prenaient la religion en dérision lors de la période mecquoise ? Et comment peut-on conjuguer entre le fait de devoir se désolidariser des infidèles et en même temps, de souhaiter qu’ils soient guidés et de ne pas leur faire subir d’injustice ?

En réponse : il n’y a pas de contradiction entre ces deux sentiments, pour qu’on puisse parler de conjuguer entre eux. Nous n’aimons pas les païens et nous n’aimons pas les mécréants, mais en même temps, nous ne nous permettons pas d’être injustes envers eux sans raison. En outre, il n’est pas pertinent de se venger d’eux dans la situation où cela a pour conséquence de faire tomber sur nous un mal plus grand. Il faut mettre chaque chose à sa place, comme le veut la bonne sagesse.

Question : comment conjuguer entre le Verset : [Tels sont les messagers ; Nous en avons placé les uns des autres],[10] et l’autre Verset : [Nous ne distinguons pas entre Ses messagers][11] ?

En réponse : le dernier Verset veut dire qu’il n’est pas convenable de reconnaitre uniquement certains messages prophétiques aux dépens des autres. « Nous ne distinguons pas » dans le sens où nous ne renions pas certains messagers, mais cela n’empêche pas au même moment qu’il y ait une hiérarchie entre eux. Le Coran l’affirme explicitement. Les messagers – que les Prières et le Salut d’Allah soient sur eux – n’ont pas tous le même degré. Mohammed (r) est le meilleur d’entre eux, puis, il y a l’Ami d’Allah Ibrâhîm, et vient ensuite le reste du cercles des prophètes résolus (ulû el ‘azm) : Nûh, Mûsâ, et ‘Îsâ – qu’Allah prie sur eux tous –. Ces derniers représentent l’élite des prophètes. Ne pas faire de distinction entre eux consiste à ne renier à aucun d’entre eux.

Je voudrais que vous compreniez les choses telles qu’elles sont, et avant de dire que les textes se contredisent, il faut bien méditer dessus et bien les comprendre.

Question : nous aimerions que Votre Éminence nous cite plusieurs façons pour les gens simples de défendre leur religion et leur Prophète Mohammed !

En réponse : nous disons simplement que les gens simples doivent suivre et imiter les savants qui sont plus à même de percevoir ce qui est bon et ce qui n’est pas bon de faire.

[1] Les femmes ; 150-152

[2] Les poètes ; 105

[3] Les poètes ; 123

[4] Les poètes ; 141

[5] Rapporté par el Bukhârî (3355) et Muslim (2377), selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[6] La vache ; 253

[7] Rapporté par Ahmed (10987), ibn Mâja (4308), et e-Tirmidhî (3615), selon Abû Sa’îd el Khudrî (t).

[8] Rapporté par el Bukhârî (2856) et Muslim (30).

[9] La vache ; 136

[10] La vache ; 253

[11] La vache ; 258





ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #7  
ÞÏíã 23 Sep 2012, 07:57 AM
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Au nom d’Allah le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux

La période médinoise
Son Éminence : Sheïkh Mohammed ibn Hasan Âl e-Sheïkh
Membre de l’Ordre des Grands Savants d’Arabie saoudite
et du Comité permanent de la Fatwa.


Nous vouons à Allah les louanges à la fois pures, nombreuses et bénites comme notre Seigneur les aime et les agrée ! Je salut et je prie sur notre Prophète Mohammed (r), le meilleur des hommes !

Wa ba’d ! Tout musulman est fasciné par la biographie de Mohammed ibn ‘Abd Allah (r) qui est le grand pédagogue. Sa voie est juste, lumineuse et mène sur le droit chemin. Qu’Allah prie sur lui ainsi que sur sa famille et ses Compagnons et qu’Il leur fasse les plus amples salutations ! Allah a fait de lui un guide pour l’humanité à travers l’annonce, le prêche, et l’orientation. Allah soutient par Sa Grâce qui Il veut parmi Ses créatures en lui permettant d’accepter, et de se soumettre à Sa religion, d’écouter et d’obéir à Lui et à Son Messager. Étant donné que l’histoire du Prophète (r) a une grande influence sur la vie du musulman, il convient à tout musulman de se pencher dessus.

Cette biographie (sîra) est comme le soleil qui dans le ciel illumine la route. Celle-ci attendrit les cœurs qu’elle oriente vers l’amour d’Allah et de Son Messager (r). Quiconque lit l’histoire noble de cet homme (r) sera profondément marqué pour y entrevoir et y distinguer de hautes vertus, et un noble caractère dont était doté le meilleur des hommes qui n’est autre que Mohammed ibn ‘Abd Allah (r).

C’est pourquoi, nous pouvons constater qu’il est très important d’étudier sa biographie (r) que les Compagnons se transmettaient. Ibn ‘Abbâs consacrait une nuit par semaine pour enseigner les expéditions prophétiques. Les Successeurs des Compagnons et tous leurs fidèles successeurs se la transmettaient également pour se rappeler la belle époque, celle de leur bien-aimé et de leur guide (r).

L’importance d’étudier la sîra

Plusieurs raisons poussent à étudier et à se pencher sur cette biographie (sîra). Nous avons notamment :

1- Celle-ci engendre un sentiment plus fort envers Mohammed (r), en sachant que la religion impose de l’aimer ; nul ne peut prétendre à la foi sans l’aimer (r), comme le formule le hadîth : « Nul d’entre vous ne peut prétendre à la foi tant que je ne sois pas à ses yeux plus aimé que son propre père, son propre fils, et tous les hommes en général. »[1] Tu dois même plus l’aimer que ta propre personne, toi musulman ! Comme le précise le hadith d‘Omar selon lequel celui-ci s’exclama : « Cher Messager d’Allah ! En dehors de moi-même, tu es la personne la plus aimée à mes yeux !
  • Non, ‘Omar ! Jusqu’à que je sois plus aimé à tes yeux que toi-même, lui répondit-il.
  • Maintenant, tu es plus aimé à mes yeux que moi-même. »
  • Maintenant oui, ‘Omar ! »[2]

Cette anecdote démontre l’importance et l’influence que doit avoir l’amour du Prophète dans le cœur des musulmans. L’amour de cet homme (r) en effet fait partie intégrante de la religion. Il faut donc s’enquérir de tous les moyens pouvant renforcer, imprégner ce sentiment, et le faire parvenir au cœur des musulmans.

2- L’un des points les plus importants de la sîra du Prophète (r) sur lequel il faut absolument se pencher, c’est d’étudier les différentes étapes de sa vie. Soit, les différentes situations qu’il a vécues, ses prises de position, sa mise en pratique des commandements de Son Seigneur, et son abstention de commettre toute action interdite et condamnable. La sîra nous permet d’avoir sous la main en abondance les nombreuses facettes de sa vie qui nous invitent à l’imiter et à suivre ses traces.

Cette démarche nous revient en bien tant dans notre religion que dans notre quotidien et avant tout, celle-ci nous permet de gagner l’agrément d’Allah (I). Bon nombre de Textes insistent sur ce point. Allah (I) révèle notamment : (Dis : si vous aimez vraiment Allah alors suivez-moi donc ; Allah vous aimera).[3] Autrement dit, si tu veux te faire aimer par Allah, saches qu’il n’y a pas d’autre chemin pour y parvenir que celui de Mohammed ibn ‘Abd Allah (r). Cet homme est notre exemple et notre modèle : (Vous avez en la personne du Messager d’Allah un bon exemple pour quiconque espère en Allah et au jour du Jugement dernier, et qui évoque Allah énormément).[4] Il est donc pour nous un bon exemple et un modèle que nous suivons et que nous imitons à travers nos paroles et nos actes afin d’obtenir l’Agrément d’Allah (I).

Le Messager d’Allah (r) est le modèle par excellence. Ainsi, en se penchant sur sa biographie et son histoire, il sera plus facile de le suivre et de s’enquérir de sa voie afin de la mettre en pratique. (Ne suivez pas les sentiers qui vont vous disperser de son chemin).[5] Le chemin du Prophète (r) que l’on découvre à travers sa biographie qu’il incombe de connaitre en détail, est celui qui mène au Seigneur.

3- La biographie prophétique nous permet de découvrir quelles sont les priorités au niveau du prêche. Celle-ci nous montre la voie à suivre pour la prédication ; celle que le Prophète (r) a emprunté pour sa mission. Sa méthode fut un succès ô combien appréciable dans la transmission de son message ! Sa communauté fut le témoin au cours du Pèlerinage de l’Adieu que ce dernier a effectivement transmis son message, et qu’il a remplis son devoir. Quiconque veut réussir dans la prédication, doit foncièrement connaître la sîra dont l’étude permet d’offrir et de découvrir quelles sont les priorités par lesquelles il faut commencer dans ce domaine, pour ainsi garantir le succès.
Le sceau des prophètes (r) se concentra sur le premier commandement et la première obligation à laquelle chaque individu parmi les djinns et les hommes doit se conformer. Autrement dit, son prêche portait tout d’abord sur l’adoration exclusive d’Allah. Il invita ainsi l’humanité à unifier le culte au Seigneur (I) qui dit à ce sujet : (Adorez Allah ; vous n’avez point de divinité en dehors de Lui).[6] Lorsqu’il envoya Mu’âdh ibn Jabal (t) pour faire le prêche aux habitants du Yémen, il lui recommanda : « Tu te rends chez un peuple des gens du Livre, la première chose que tu dois leur prêcher c’est l’attestation qu’il n’y a d’autre dieu [digne d’être adoré] en dehors d’Allah et que Mohammed est le Messager d’Allah. S’ils s’y soumettent, alors apprends-leur… »[7]

Ainsi, la première chose à prêcher c’est d’unifier le culte au Seigneur et de croire dans un second temps à la mission de Mohammed (r).

Il faut adorer Allah et reconnaître la mission du meilleur des hommes (r). Il faut l’attester, et y croire pour se conformer au premier fondement et pilier de l’Islam. Ensuite, il faut passer aux lois de la religion musulmane qu’il incombe de prendre progressivement afin que leur mise en pratique soit plus accessible. Il est possible de découvrir les priorités du prêche à travers la vie de Mohammed (r) qui resta treize ans à La Mecque à prêcher à son peuple l’adoration exclusive d’Allah. Il ne perdit ni l’espoir ni la confiance en Allah. Il resta plutôt treize ans à enseigner l’unicité d’Allah afin d’y faire adhérer son peuple. Après avoir rencontré les Ansârs qui lui firent allégeance à el ‘aqaba el ûlâ, il les invita à adorer Allah sans rien lui associer dans l’adoration.

À cette période, il se trouvait dans une mauvaise posture et il était maltraité par les mecquois infidèles qui s’acharnaient contre lui. Les ansârs étaient venus pour écouter son discours et pour lui faire le serment de le soutenir et de l’accueillir chez eux. Pourtant, il ne leur demanda rien d’autre que de vouer l’adoration exclusive au Seigneur et de ne rien lui associer. Il leur demanda la chose la plus importante qui soit, car c’est grâce à l’unicité que l’adoration est valide, lorsque celle-ci remplit les conditions requises. Si l’unicité n’est pas concrétisée et si l’adoration est entachée par l’association sous quelque forme que ce soit, celle-ci n’est pas valable, comme le confirme le Verset : (Si tu associais quoi que ce soit dans l’adoration, tes œuvres seraient alors annulées).[8] Ainsi, l’unicité est indispensable pour que l’adoration soit acceptée.

Certains Compagnons moururent ou furent tués au djihâd directement après avoir attesté qu’il n’y avait d’autre divinité en dehors d’Allah et que Mohammed était le Messager d’Allah. Ils gagnèrent ainsi le Paradis sans pourtant n’avoir fait aucune autre bonne action. Un jour que le Prophète (r) avait fait monter en croupe Mu’âdh ibn Jabal sur un âne, il le sonda : « Mu’âdh ! Sais-tu quel droit Allah concède-t-Il envers les créatures et quel droit les créatures concèdent-elles envers Lui ?
  • Allah et Son Messager le savent mieux ! répondit-il.
  • Le droit qu’Allah concède envers les créatures, c’est de l’adorer sans ne rien lui associer. »
Allah a un droit immense envers les créatures, car : (L’Association est une grande injustice).[9] Il a dit ensuite : « Le droit que les créatures concèdent envers Allah, c’est qu’Il ne châtie personne ne lui associant rien dans l’adoration. »[10] Cela confirme l’importance d’unifier Allah dans le culte.

Le prêcheur doit tenir compte de ce point précis, ou plutôt chaque musulman doit le faire, car tout musulman est un prêcheur à son niveau. Il faut bien se rendre compte que le succès du prêche (da’wa) dépend de bien respecter sa priorité, ou plutôt son fondement, et son pilier. Son but, c’est de répandre l’adoration unique d’Allah, car il constitue la raison pour laquelle les humains, ou plutôt les djinns et les hommes furent créés. (J’ai créé les génies et les hommes uniquement pour qu’ils M’adorent).[11]

Tel est le premier commandement que l’on rencontre dans le Livre d’Allah, comme en témoigne le Verset suivant : (Ô gens ! Adorez Votre Seigneur qui vous a créé vous et les générations avant vous ; ainsi serez-vous pieux).[12] C’est-à-dire que vous serez pieux à travers Son adoration et l’unicité du culte. Cette adoration qui vous fera rempart contre l’Enfer et grâce à laquelle Allah ne vous châtiera pas par le feu. Il incombe donc au musulman de vouer toute son adoration à Allah : (Dis : ma prière, mon offrande, ma vie, et ma mort sont à Allah le Seigneur de l’univers).[13]

4- La sîra nous apprend qu’il faut respecter les priorités du prêche en commençant par le point le plus important et le plus pressant ; par rapport au point précédent, il faut poser les bases avant d’entamer toute construction, car si l’édifice ne tient pas sur des fondements capables de le porter, celui-ci va s’ébranler et s’écrouler. Tandis qu’un édifice posé sur des fondations solides, profondes, et capables de supporter toute construction, ne risque pas de tomber.

C’est pourquoi, lorsque le Prophète (r) imprégna dans le cœur des Compagnons le premier fondement de la religion, qui s’incarne dans l’adoration exclusive d’Allah, il fut très facile ensuite de leur faire accepter et adhérer à toutes les obligations et aux interdictions de la religion. Cela leur fut plus facile étant donné qu’ils avaient une base solide leur permettant de refouler toute suspicion et toute impulsion (ou passion). Elle permet de refouler tout sentiment qui inciterait à ne pas se soumettre aux obligations ou à enfreindre les interdictions.

Lorsqu’il leur commanda d’observer la prière, ils la firent à ses heures prescrites. Ils s’y conformèrent correctement en vue de se plier à l’Ordre d’Allah et à celui de Son Messager (r). Lorsqu’il leur ordonna de verser l’Aumône, ils s’y plièrent en y consacrant une partie de leurs biens. Quand il les encouragea à donner aux pauvres à travers le Verset : (Vous ne serez réellement pieux que lorsque vous sacrifierez les choses que vous aimez)[14] ; ils se hâtèrent à faire des dons tellement importants qu’ils suscitèrent sa joie. Il était fier de ses Compagnons (y). L’histoire des nomades de la tribu Mudhar est encore dans nos esprits. Ces derniers vinrent à Médine dans un état de pauvreté tellement pitoyable que la vision en affligeait le cœur. Le Prophète (r) appela les Compagnons à faire la charité. Les muhâjirîns et les ansârs (y), à l’exemple d‘Uthmân ibn ‘Affân (t),[15] accoururent pour porter leurs aumônes au Prophète (r) dont le visage resplendit de joie à la vue de tant de générosité.

Certains Compagnons offraient même ce qu’ils avaient de plus cher par obéissance, mais aussi dans le but de plaire à Allah et à Son Messager (r). L’un d’entre eux alla jusqu’à faire don d’un puits, après l’avoir acheté à un Juif.[16] Abû e-Dahh (t) offrit une parcelle de terre avec toutes les richesses qu’elle contenait.[17] Tous, voulaient mettre en pratique la Parole d’Allah qu’ils avaient entendue : (Vous ne serez réellement pieux que lorsque vous sacrifierez les choses que vous aimez).

Le plus étonnant, c’est qu’ils s’exilèrent de La Mecque où ils laissèrent leurs richesses, leurs femmes, et leurs enfants. Ils quittèrent leur pays natal pour émigrer vers Allah et Son Messager dans l’espoir de gagner la récompense venant de Leur Seigneur, après s’être imprégné dans le cœur le fondement dont nous avons parlé. L’Unicité s’ancra au plus profond d’eux pour se répercuter ensuite sur leurs actes en se pliant aux obligations d’Allah et en s’éloignant de Ses interdictions.

Allah interdit l’alcool à une société qui en buvait des années durant. Cette boisson faisait partie de leurs plaisirs à tel point qu’ils consacraient des vers vantant ses vertus. Or, dès que l’interdiction des boissons enivrantes fut révélée, les Compagnons y renoncèrent définitivement. Sans aucun remords, chacun versait ses jarres de vin dans les rues. Ils s’orientèrent ainsi vers Leur Seigneur en toute satisfaction et en toute soumission devant Son Commandement. Ils en arrivèrent là grâce à une croyance ancrée dans les cœurs et à une conviction inébranlable qui leur permit de s’éloigner de leurs plaisirs et de leurs passions. Ils purent s’en détacher sans le moindre effort, car l’amour d’Allah et de Son Messager avait envahi les poitrines. La raison, c’est que le Prophète (r) leur imprégna le fondement de la religion qui est de vouer l’adoration exclusive au Seigneur.

Il leur apprit qu’une récompense était prévue pour toutes les actions qu’ils consacraient au Très-Haut, même les choses de la vie courante, sans oublier les plaisirs. Les Compagnons s’en étonnèrent d’ailleurs en s’exclamant : « L’un d’entre nous recevrait une récompense pour avoir eu des rapports sexuels avec sa femme !
  • Oui ! répondit le Prophète, voyez-vous s’il introduisait sa semence dans un autre endroit, ne serait-il pas coupable d’un péché ? De la même manière, il gagne une récompense pour l’avoir fait de façon licite. »[18]

Le Prophète (r) inculqua cette notion à ses Compagnons. Il leur demanda de consacrer à Allah (I) les choses de la vie courante en les faisant passer d’une simple jouissance à un acte de dévotion. C’est l’un des éléments le plus important qui nous intéresse dans l’étude de sa biographie et des conséquences qu’elle peut avoir dans la vie du musulman.

5- Par ailleurs, tout musulman et toute musulmane peuvent trouver un réconfort à travers la sîra. Vous pouvez constater quels malheurs endurent les musulmans et comment leurs ennemis essayent éperdument de les détourner de leur religion par les paroles et les actes. Ces ennemis qui raillent leurs valeurs et qui cherchent à installer le doute dans les rangs en propageant des conceptions erronées.

En étudiant la biographie de Mohammed (r), on se rend compte qu’il subit les pires nuisances de la part de ses ennemis tout au long de sa mission ; ils s’acharnèrent en effet contre lui. Ils essayèrent de le détourner de la vérité, d’écarter ses Compagnons de lui, et de briser leur union. Malgré toutes ses tentatives, le Prophète (r) restait patient et ne dévia pas de sa mission d’un pouce ; celle qui préconise l’Unicité d’Allah au niveau de l’adoration. Rien ne pouvait le dissuader de sa mission.

Il est intéressant ici d’évoquer une fameuse histoire, bien qu’aucune chaîne narrative ne confirme son authenticité. Les grands de Quraïsh se rendirent auprès de son oncle Abû Tâlib pour se plaindre de son neveu en disant : « Ton neveu nous importune dans nos lieux de rencontre et dans notre propre mosquée, le Temple sacré. Dissuade-le de nous importuner ainsi. » Ce dernier envoya alors quelqu’un le chercher.

Une fois présents, les mecquois lui firent certaines propositions séduisantes pour toute personne qui manquerait de conviction. Ils lui proposèrent en effet de l’élire roi, la richesse, et les plus belles femmes à marier. Les adeptes de la vérité sont intransigeants sur leurs principes, car la vérité, qui est limpide, illumine leur cœur. Ils lui proposèrent dans l’espoir qu’il acceptât : « Nous adorons ton dieu une année à condition que tu adores nos dieux une année. » Ils voulaient qu’ils fassent certaines concessions dans l’espoir de le faire renoncer à son prêche qui, selon eux, divisait les rangs des mecquois. Le Prophète (r) aurait répondu : « Par Allah ! Mon oncle ! Par Allah, s’ils posaient le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche pour que je renonce à ma mission, je n’y renoncerais pas. »[19]

Sa mission exigeait d’être ferme. Il ne devait pas approuver qu’ils adorent quoi que ce soit avec Allah, même au bout d’une certaine période. L’adoration doit entièrement être vouée à Allah. Ce point ne tolère aucune concession.

Si, à travers la sîra, le musulman découvre les pressions et le mal que le Prophète (r) subit de la part de ses ennemis, il se rendra compte que les difficultés que lui-même rencontre sont insignifiantes à comparer. Ses ennemis voulurent le faire renoncer à sa mission, en le raillant, en insufflant la suspicion, et en le séquestrant dans les ravins des Banû ‘Âmir. Ils frappèrent le Prophète d’un blocus qu’ils étendirent aux Banû Hâshim et aux Banû Manâf. Un blocus qui obligea ses occupants à manger les feuilles des arbres. Leurs détracteurs étaient tellement durs qu’ils les empêchèrent d’amener des provisions, de l’eau, et de la nourriture, ce qui les força à manger les feuilles des arbres.
Malgré cela, voyez comment réagit Mohammed ibn ‘Abd Allah, le Messager d’Allah (r), – pour qui je donnerais père et mère, et moi-même – le jour de la conquête de La Mecque. Comment se comporta-t-il envers ses oppresseurs ? Les tua-t-il ? Leur fit-il du mal ? Au contraire, quand il entendit Sa’d ibn ‘Ubâda dire une parole qui prenait des allures de vengeance, il lui retira l’étendard pour le remettre à son fils Qaïs ibn Sa’d ibn ‘Ubâda. Le Prophète (r) était une miséricorde qu’Allah offrait aux hommes.

Il (r) ne se vengeait pas pour son compte, il était plus soucieux à guider l’humanité. C’est pourquoi, lorsqu’il conquit La Mecque et se retrouva à l’intérieur de ses murs, il déclara à ses oppresseurs : « Ô habitants de La Mecque ! Que pensez-vous que je vais faire de vous ?
  • Tu es un frère noble et le fils d’un frère noble.
  • Je vous dirais uniquement ce que Yûsaf dit à ses frères, leur répondit-il : vous n’aurez aucun blâme aujourd’hui ! Quiconque entre chez lui est en paix ! Quiconque entre dans la Mosquée sacrée est en paix ! Quiconque entre dans la maison d’Abû Sufiân est en paix ! »[20]

Abû Sufiân était un meneur qui avait une certaine prestance. Sur les conseils d’el ‘Abbâs, le Prophète (r) voulut lui rendre plus ou moins ce droit, dans l’espoir de le faire adhérer à la vérité. Ainsi, le Prophète (r) n’avait pas l’intention de se venger ni de tuer les gens ou de les faire souffrir, il voulait simplement que la Parole d’Allah soit la plus haute. Il (r) garantit la sécurité à son peuple et entra dans La Mecque avec humilité, il était humble devant Son Seigneur, dévoué, et reconnaissant ; il faisait les louanges et les éloges de Son Seigneur. Il n’avait pas l’air hautain et il n’était pas poussé par l’animosité ni par la tyrannie, car il reçut la meilleure éducation de Son Seigneur.

Cela ne doit-il pas nous inciter à nous pencher sur sa biographie et de nous inspirer de son éducation afin d’obtenir l’agrément du Seigneur, qu’Il nous offre la victoire, la puissance, et la terre en héritage ? Les musulmans ne pourront obtenir la victoire et la puissance sans suivre la voie de Mohammed ibn ‘Abd Allah (r). Ils n’auront ni la force et la puissance ni le respect des autres nations s’ils ne s’en tiennent pas à ses traces (r). Ils doivent se conformer à la voie d’un homme qui a reçu la victoire grâce à la crainte qu’il inspire à ses ennemis à une distance longue d’un mois de marche. Quiconque suit sa voie, se contente de ses traces, et met en pratique sa Tradition aura une part de ce privilège.

Nos ennemis se rendent compte de cette réalité. Ils s’efforcent de détourner les musulmans en les séduisant avec les jouissances terrestres afin de les éloigner du bon chemin, sans lequel nous avons droit au malheur et à l’avilissement. Nous disons donc que le musulman peut trouver un réconfort dans la vie du Prophète (r) à travers les épreuves qu’il a subies.

Elle lui permettra de ne pas se faire abuser par les conceptions erronées, les jouissances, et les plaisirs éphémères qu’on lui présente et qui peuvent le dévier du bon chemin. Il saura qu’en se laissant tenté, il aura dévié de la voie de Mohammed ibn ‘Abd Allah (r). Il saura qu’il sera ainsi privé de la puissance et du pouvoir. Il doit s’armer de patience, supportée pour Allah, et endurer le mal qu’il subit, car Allah a promis une fin heureuse à Ses pieux serviteurs. Le Messager d’Allah (r) est au summum de la piété qui se trouve sur toute la surface de la Terre, lui, l’auteur des paroles : « Je suis le plus pieux d’entre vous et celui qui craint Allah le plus. »[21] Si l’on sait qu’il détient ainsi le summum de la piété, il faut savoir que quiconque cherche à l’imiter en se conformant à sa voie, il aura une part de cette puissance et de ce pouvoir.

6- D’autre part, l’étude de la sîra permet également au prêcheur ou au musulman en général de ne pas perdre confiance en Allah et de ne pas se décourager dans la da’wa. Celle-ci éveille en lui une plus grande volonté qui lui fait garder espoir en Lui.

Lorsque Mohammed (r) fut maltraité par les mecquois, il se rendu à e-Tâif où il fut mal accueilli ; ses habitants lancèrent contre lui les esclaves et les enfants qui le blessèrent aux pieds. Sur le chemin du retour à La Mecque, l’Ange des montagnes se présenta à lui pour lui proposer : « Si tu me le demandes, je vais écraser sur eux les deux grands monts avoisinants de la région.
  • J’espère plutôt qu’Allah fasse sortir de leur progéniture des personnes qui adoreront Allah sans ne lui vouer aucun associé, répondit-il. »[22]

Il représente une miséricorde pour l’humanité. Certains de leurs descendants vouèrent l’adoration à Allah sans rien Lui associer tout comme ‘Ikrima le fils d’Abû Jahl. Son père était le plus grand ennemi du Prophète et des adeptes de l’Islam. L’un de ses descendants combattit sur le sentier d’Allah et il L’adorait sans lui vouer aucun associé ; c’est ‘Ikrima son propre fils, et il y a tant d’autres exemples, qui n’englobent pas uniquement les enfants des Quraïshites. Allah Akbar ! Cela invite le musulman à ne pas désespérer d’Allah et à ne pas se décourager, il doit plutôt endurer, patienter, et supporter sur le chemin du prêche. S’il est vraiment sincère, Allah (I), qui est capable de toute chose, lui offrira la victoire.

•••

[1] Rapporté par el Bukhârî (15) et Muslim (44), selon Anas (t).

[2] Rapporté par el Bukhârî (6632), selon ‘Abd Allah ibn Hishâm (t).

[3] La famille d’Imrân ; 31

[4] Les coalisés ; 31

[5] Le bétail ; 153

[6] El A’râf ; 59

[7] Rapporté par el Bukhârî (1458) et Muslim (19), selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[8] Les groupes ; 65

[9] Luqmân ; 13

[10] Rapporté par el Bukhârî (2856) et Muslim (30).

[11] E-Dhâriyât ; 56

[12] La vache ; 21

[13] Le bétail ; 162

[14] La famille d’Imrân ; 92

[15] Le hadîth en question est rapporté par Muslim (1117), selon Jarîr ibn ‘Abd Allah el Bajalî (t).

[16] Voir : el Bukhârî (2778).

[17] Voir le hadîth rapporté par Ahmed dans son recueil el musnad (12482), selon Anâs (t) ; il est rapporté également par Muslim, selon Jâbir ibn Samura (t).

[18] Rapporté par Muslim (1006), selon Abû Dharr (t).

[19] Rapporté ibn Ishâq dans e-sîra (1/284), selon ‘Uqba ibn el Mughîra avec une chaîne narrative interrompue au niveau des Compagnons (mursal).

[20] Voir ; sahîh Muslim (1780), selon Abû Huraïra (t), et e-sîra e-nabawiya d’ibn Hishâm (5/58, 62).

[21] Rapporté par Muslim (1108), selon ‘Omar ibn Abî Salama (t).

[22] Rapporté par el Bukhârî (3231) et Muslim (1795), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –.





ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #8  
ÞÏíã 23 Sep 2012, 07:59 AM
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Le mawlid

Toutes ces raisons suggérées nous incitent à nous pencher sérieusement sur la vie du Prophète (r). Il ne s’agit pas de le faire un seul jour ou en réaction aux attaques qu’il a subites. Nous ne devons pas être ainsi ! Consacrer un seul jour pour rendre hommage à Mohammed (r) ! Un jour que les gens sont susceptibles d’accompagner de futilités, de balivernes, et des œuvres que lui-même (r) n’aime certainement pas ! Il n’est pas pertinent de faire des choses qu’il (r) n’aime pas ! À ceux qui disaient : « Tu es notre maître et le fils de notre maître », ce dernier (r) répondit : « Ne m’élevez pas en éloge comme l’ont fait les chrétiens envers ‘Isâ le fils de Mariam ; je suis simplement le serviteur d’Allah et Son Messager, alors dites : le serviteur d’Allah et Son Messager. »[1]

Pourtant, il est bel et bien notre maître, il est même le maître des fils d’Adam. Malgré cela, il a craint que Satan fasse sortir certains gens des limites tolérées pour les entrainer dans les domaines interdits. Pour protéger le domaine de l’Unicité et pour parer à tout moyen menant à l’association, il leur a interdit de faire des éloges à outrance qui sortent des limites tolérées.

Non seulement certains musulmans se préoccupent de Mohammed (r) juste une seule nuit, mais ils y font des choses que lui-même ne tolère pas. Il ne l’a d’ailleurs jamais fait vivre ni lui ni ses Compagnons, qui sont pourtant les hommes les plus aimés à ses yeux et il est l’homme le plus aimé aux leurs. Ils ne l’ont jamais fait vivre (y) ; ceux-là mêmes qui l’accompagnaient dans ses guerres et qui l’aimaient à tel point qu’ils le préféraient à eux-mêmes. Pourtant, ils n’ont jamais consacré de pratiques comme celles qui ont lieu durant certaines périodes et qui n’ont pas été légiféré.

(Ont-ils des associés qui leur légifèrent de la religion, ce qu’Allah ne leur a pas autorisé).[2] Autrement dit, nous devons suivre Mohammed, car Allah (I) nous l’a ordonné à travers les Versets : (Dis : si vous aimez vraiment Allah alors suivez-moi donc ; Allah vous aimera),[3] (et ne suivez pas les sentiers qui vous disperseront de son chemin),[4] (Dis : voici mon chemin sur lequel j’appelle à Allah).[5]

Son chemin (r) est clair ; il ne permet pas que l’on innove dans la religion, comme le mentionne le hadîth : « toute chose innovée dans nos enseignements sera refusée. »[6] Quand il parle de « nos enseignements », il fait allusion à des choses qui sont connues et notoires. Le Verset suivant donne encore plus de précision dessus : (Aujourd’hui, Je vous ai parachevé votre religion, Je vous ai parfait de Mes bienfaits et Je vous ai agréé l’Islam comme religion).[7] La religion a été parachevée et elle est complète. Après la mort de Mohammed (r), il n’y a plus de révélation. Si la révélation s’est interrompue, qui peut bien avoir légiféré ce rituel que l’on voue à Allah alors que Son Messager (r) ne l’a pas fait. Ce rituel a donc été ajouté à la religion qui semblerait inachevée.

L’amour légitime du Prophète (r)

L’amour légiféré par la Révélation est celui qui permet de se rapprocher d’Allah (I) et qui nous met en valeur. Notre réaction face à la campagne de caricatures ne doit pas être mue par les émotions. Faut-il s’enflammer à chaque nouvel événement et se détourner dès que tout est fini ? Ce genre d’attitude ne peut nous mettre en valeur et ne peut répondre à cette ambition ! Si encore cette ambition était une fin en soi, mais il incombe plutôt à tout musulman d’avoir comme préoccupation dans sa vie de rechercher comment vivait Mohammed (r) afin de mettre ses ordres en pratique et de s’éloigner de ses interdictions comme Allah nous l’a ordonné en disant : (Les enseignements que le Messager vous a donnés, prenez-les et ce qu’il vous a interdit, renoncez-y).[8] C’est cet objectif, ô combien important, que nous devons avoir en étudiant la sîra. Il s’agit de suivre et de se conformer à la voie prophétique dans l’espoir d’obtenir l’Agrément d’Allah.
Le début de la période médinoise

Après cet exposé, nous pouvons passer au sujet. Il s’agit de la période médinoise. Quand nous parlons de période médinoise, c’est pour faire la distinction avec la période mecquoise. Sheïkh Sâlih el Fawzân s’est chargé de brosser le tableau de cette époque au cours de sa conférence. Celle-ci relate les événements de la vie du Prophète (r) lorsqu’il se trouvait dans sa ville natale, La Mecque.

À l’époque où la répression des païens quraïshites contre le Messager (r) et ses Compagnons s’amplifia, un groupe de voyageur venant de Yathrîb (l’ancien nom de Médine) se rendit aux Lieux saints pour le pèlerinage. Les futurs ansârs rencontrèrent le Prophète (r) qui leur exposa l’Islam. Les six membres du groupe se rangèrent à son discours. Notons que le premier enseignement qu’il (r) leur exposa était qu’il devait renoncer au paganisme. Ils devaient également renoncer au vol, à l’adultère, etc.[9]

Ainsi, avec la lumière de la foi et de la vérité imprégnée dans le cœur, ce groupe d’hommes rentra chez lui. Sur place, ils propagèrent leur nouvelle religion aux habitants de Yathrib. Le nombre de convertis augmentait jour après jour. Cette allégeance qui eut lieu avec le Prophète prit le nom de bî’a el ‘aqaba el ûlâ.

L’allégeance de bî’a el ‘aqaba et les événements précurseurs à l’émigration

L’année suivante, le Prophète (r) entra en contact avec une autre caravane venant de Médine, et dont le nombre était passé à douze. Ils écoutèrent attentivement son discours et ramenèrent avec eux Mus’ab ibn ‘Umaïr à qui le Prophète (r) avait chargé de leur enseigner la religion et le Coran. il est donc légitimé d’envoyer des prédicateurs dans le but d’orienter les gens vers la vérité et de leur apprendre le Coran ; ce Livre qui renferme des histoires qui regorgent de leçons.

La rencontre suivante fut l’occasion d’une deuxième allégeance, bî’a el ‘aqaba e-thâniya. Une caravane était venue pour la saison du hadj et ses membres s’étaient donnés rendez-vous avec le Prophète (r) à Mina. Ils s’entretinrent avec lui et lui offrirent de s’installer chez eux. L’idée avait germé à Médine qui jouissait de la sécurité et de l’opulence. En émigrant chez eux, le Messager (r) n’aurait plus à endurer la persécution de ses concitoyens. Ils lui firent cette proposition en présence de son oncle el ‘Abbâs qui était là pour s’assurer de leur loyauté et qu’ils avaient vraiment les moyens de remplir leurs promesses. Il prit leur engagement d’offrir refuge à son neveu et d’assurer sa sécurité.

La caravane était constituée de soixante-dix hommes accompagnés de deux femmes. Tout le groupe fit allégeance au Prophète (r) de se soumettre à son obéissance dans la joie et dans la peine, de subvenir à ses besoins, de le protéger comme leurs femmes et leurs enfants, etc.[10] L’émigration (hijra) fut organisée. C’est à cette période que le Prophète (r) autorisa à certains de ses Compagnons de prendre la route de Médine, alors que lui resta sur place.
Notons qu’à l’occasion de cette deuxième allégeance, l’un des ansârs demanda au Prophète : « Messager d’Allah ! Fonçons sur les païens à Mina et passons-les au fil de l’épée.
  • Non, répondit-il, nous n’avons pas reçu cet ordre ! »
Il attira leur attention ainsi sur un principe d’une grande importance. Autrement dit, il ne faut pas se laisser guider par les sentiments et les émotions, mais il faut se soumettre aux Ordres d’Allah. D’où sa fameuse réponse : « nous n’avons pas reçu cet ordre ! »

‘Abd e-Rahmân ibn ‘Awf lui-même avait suggéré auparavant ce genre de chose en disant : « Nous étions à l’époque païenne, forts et puissants, et nous maitrisions l’art de la guerre, alors pourquoi, devenus musulmans, devrions-nous connaitre l’avilissement ? » Cependant, il reçut la même réponse : « nous n’avons pas reçu cet ordre ! »

La voie prophétique nous apprend ainsi qu’il incombe de s’arrêter aux commandements et de ne pas se laisser prendre par les sentiments qui engendrent souvent des décisions aux conséquences fâcheuses. Le Prophète (r) cherchait à éduquer ses Compagnons et à leur inculquer d’être fidèles à la religion, sans rien innover. Ils devaient considérer les événements à la lumière des commandements (obligations/interdictions) d’Allah et de Son Messager. Cette démarche implique de ne pas laisser libre court à ses émotions impulsives.

•••

Le Prophète émigra en compagnie d’Abû Bakr e-Siddîq (t) dont les mérites ne sont plus à vanter auprès des musulmans. Ce dernier tient une grande place dans le cœur du Messager d’Allah (r), et de sa communauté fidèle à sa voie. Pourrait-il en être autrement, alors qu’Allah la choisit comme ami et compagnon de route à Son Prophète (r) en partance pour Médine.

La hijra occupe une place importante dans l’Histoire musulmane. Elle se situe à une étape charnière au cours de laquelle la situation des musulmans s’est débloquée, et notamment celle du Prophète (r). Celle-ci marque le début de notre calendrier qui fut institué à l’initiative du deuxième khalife. Ce dernier avait reçu un document officiel dans lequel son auteur, qui serait selon les dires Abû Mûsâ el Ash’arî, réclamait : « Les écrits que nous t’envoyons, comment peut-on les dater ? » ‘Omar (t) décida alors de réunir une cellule de concertation composée des Compagnons. La question était de savoir quel serait le point de départ du nouveau calendrier.

Selon une autre hypothèse, on lui présenta un document officiel faisant état des dettes de sha’bân : « lequel sha’bân, s’interrogea el farûq, celui de cette année, de l’année dernière ou de l’année prochaine ? » Plusieurs propositions lui furent soulevées de la part des Compagnons présents dans son assemblée. On pensa à la naissance du Prophète (r) et même à son avènement, mais une troisième proposition allait recevoir le consentement du successeur d’Abû Bakr, d’Uthmân ibn ‘Affân, et d’Alî ibn Abî Tâlib. Il s’agissait de la hijra du Prophète (r). Avant cela, d’autres propositions avaient été avancées : se conformer au calendrier romain ou perse. Cependant, celles-ci n’eurent aucun succès.

L’émigration fut retenue comme point de départ du nouveau calendrier. La raison, c’est qu’elle se situe à une étape charnière dans l’Histoire des premiers musulmans qui étaient opprimés à La Mecque. Après leur départ à Médine, leur situation changea complètement. Ils jouissaient désormais d’un État fort et puissant. Cet exil, qui préparait l’émersion d’un empire, était tout désigné pour devenir le point de départ du calendrier musulman.

Selon une troisième hypothèse, cette décision fut inspirée du Verset : [une mosquée fondée sur la piété depuis le premier jour].[11] Le premier jour en question serait celui où le Prophète (r) arriva à Médine à la suite de son émigration.

Il restait de savoir quel mois marquerait le début de l’année hégirienne ? Le ramadhan fut proposé, mais aussi rabî’, et rajab. ‘Omar préféra muharram. Son avis rejoignait celui d’autres Compagnons de l’assemblée.
Une autre explication nous fait savoir que la réunion au cours de laquelle le groupe d’ansârs proposa au Prophète (r) de l’accueillir sur leur territoire, eut lieu en dhû el hijja. La prochaine lune qui suivit cette décision annonçait muharram. Dans son recueil e-sahîh, el Bukhârî a choisi pour titre à l’un de ses chapitres : chapitre : le calendrier et comment fut-il institué ? Sous ce chapitre, il rapporte la parole de Sahl ibn Sa’d disant : « On n’a pas utilisé pour le calendrier l’avènement du Prophète (r) ni le jour de sa mort, mais le jour qui fut retenu c’est celui de son arrivé à Médine. »[12]

Tel fut donc le début du calendrier. Celui-ci nous apprend que la hijra occupe une place énorme dans le cœur des musulmans. Les Compagnons du Messager d’Allah (r) en avaient conscience, c’est pourquoi, ils la choisirent comme point de départ de leur calendrier. Cependant, ils ne lui consacrèrent jamais de fête ni d’innovation. Ils étaient plutôt fidèles à la sunna qu’ils n’allaient pas transformer. Ils se contentèrent de faire de la hijra la référence pour leurs dates. Elle n’a jamais été à leur époque, l’occasion de lire des vers et de consacrer des chants religieux ou tout autre action que ni le Messager d’Allah (r) ni ses Compagnons (y) n’avaient jamais faite.

Or, le Prophète nous dit bien : « Accrochez-vous à ma tradition et à celle des khalifes bien guidés après moi ; prenez-la avec les molaires ! »[13] Il nous a donc imposé de suivre la tradition des Khalifes, et c’est ce que nous avons fait. Nous n’avons rien inventé ! Le calendrier hégirien fut institué sous l’ère du khalifat.

L’arrivée à Médine

Dès son arrivée à Médine, le Prophète (r) s’arrêta chez les banû ‘Awf à Qubâ où il séjourna quatre jours ; période durant laquelle il posa les fondations de la mosquée de Qubâ. Ensuite, il se dirigea à Médine. C’était un vendredi. À l’heure du zhurh, il parvint chez les banû Sâlim ibn ‘Awf, où il fit halte pour effectuer à leur tête la prière du vendredi (jumu’a), la première que l’Islam a connue. Puis, il continua son chemin. Son entrée dans la ville fut accueillie avec une grande joie. La foule avait entouré le premier homme de l’Islam. Un Juif, qui était venu pour l’occasion s’exclama : « Celui qui vous fut annoncé, et qui sera à l’origine de votre puissance et de votre honneur est arrivé. »

Lorsque les muhâjirîns et les ansârs entendirent ces paroles (y), ils redoublèrent de joie et s’agglutinèrent autour du Prophète (r) ; chacun espérait être l’heureux élu qui l’inviterait chez lui. Pour sa part, il se contentait de dire, comme le spécifient certaines versions : « Laissez-la [en parlant de sa chamelle ndt.], elle agit selon des ordres. »[14]

Une autre version parle d’Abû Ayyûb (t), qui aurait pris les affaires du Prophète (r) pour les mettre chez lui. Cette précaution valut que le Prophète (r) déclinait toutes les invitations qu’il recevait sur son passage, sous le motif que : « L’homme suit ses bagages ! »[15] Il usait de cette délicatesse et de ce tact pour ne pas froisser ses Compagnons.

Il s’installa donc chez Abû Ayyûb el Ansârî (t) qui se sentait gêner de prendre l’étage. L’idée de se retrouver au-dessus du meilleur des hommes le tracassait. Il lui fit d’ailleurs savoir en ces termes : « Messager d’Allah ! Toi, viens habiter à l’étape, et ma famille et moi, nous habiterons en dessous.
  • Le rez-de-chaussée est plus agréable, répondit-il.
  • Je ne peux pas marcher sur un plancher qui se trouve au-dessus de ta tête, justifia Abû Ayyûb (t). »
C’est alors que l’invité (r) s’installa à l’étage.[16] Lui, qui avait la vertu de faire les choses sans qu’aucun préjudice ne retombe sur son hôte. Il avait compris qu’il leur était pénible de le savoir en dessous d’eux. Ils étaient tellement scrupuleux que dès qu’un peu d’eau tombait d’une outre, ils s’empressaient de le nettoyer de peur qu’il n’atteigne l’homme à qui ils tenaient comme la prunelle de leurs yeux (r).

Ce voisinage dura quatre mois. Avant même de penser à avoir un toit, alors qu’il était à la tête de toute une communauté, le Prophète (r) attaqua la construction de la mosquée. C’était la première activité à laquelle il participa de ses mains. Elle se situait à l’emplacement même où sa chamelle s’était assise. Il le fit aussitôt savoir en disant : « C’est ici que nous descendons, in shâ Allah ! »[17] La parcelle de terre appartenait à deux orphelins de la ville. Il passa la période des fondations chez Abû Ayyûb (t), puis, il se fit monter des appartements qui allaient accueillir ses épouses. Les murs étaient faits de briques et d’argiles, et des branches de palmiers servaient de toit.

Un abri aussi élémentaire était destiné au Messager d’Allah (r), qui préférait les délices qui se trouvaient auprès de Son Seigneur au confort d’ici-bas. Il n’était pas porté vers les jouissances terrestres, bien qu’il se contentait d’en prendre juste ce qu’il fallait. Il n’oubliait pas la part de ce monde qui lui était réservée. Il était le plus ascète et le plus pieux des hommes. Pourtant, il mangeait de la viande et sa tenue vestimentaire était conforme à ses besoins. Il était heureux de voir un homme bien habillé, et disait à ce sujet : « Allah est beau et aime ce qui est beau. »[18] Il préconisa même à Samura ibn Fâtik (t) : « Quel heureux homme, s’il prenait ses cheveux. »[19] En voulant dire qu’il devait se coiffer.

Les lignes précédentes nous apprennent que, notre intérêt pour ce bas monde doit être porté sur des choses que l’on retrouvera dans l’au-delà. Cet intérêt ne doit pas se faire toutefois au détriment de notre devenir. En parallèle, nous ne devons pas oublier notre part de ce monde qui nous en est réservée, et qui tourne autour des bienfaits qu’Allah nous a rendus licites. Le Très-Haut révèle à ce sujet : [Dis : qui a interdit les beautés qu’Allah a accordées à Ses créatures et les bonnes choses qu’Allah leur a pourvues],[20] [Ô fils d’Adam ! Faites-vous beaux avant de vous rendre à chaque prière].[21]

Or, pencher vers les beautés de ce bas monde au détriment de l’au-delà conduit indubitablement au malheur, qu’Allah nous préserve et qu’Il nous protège tous autant que nous sommes !

•••

Le Prophète (r) s’installa donc à Médine où il s’entoura des muhâjrîns et des ansârs. Dans ce climat, les hypocrites firent leur éclosion. Ce phénomène n’existait pas à La Mecque. Une autre catégorie d’individus composa la société médinoise, les Juifs. Comment le Prophète (r) allait-il régner sur une population aussi hétérogène, et qui ne comptait pas que des alliés ?

El muakhât entre les muhâjrîns et les ansârs

La première action du Prophète (r) fut d’établir un lien fraternel (el muakhât) entre les émigrés mecquois et les auxiliaires médinois qui formaient le groupe des Compagnons. Les muhâjrîns (y) avaient quitté leurs familles, leurs biens, et leur terre natale pour fuir la répression quraïshites. La pauvreté qui les atteignait avait vraiment affecté les rangs, en plus du fait qu’ils étaient confrontés à un nouvel environnement. La fièvre (malaria ndt.) qui hantait les lieux n’arrangeait pas les choses. Pour alléger leur douleur, le Prophète (r) prit l’initiative de renforcer les liens fraternels qui les liaient avec ceux qui les avaient accueillis. C’était la fameuse muakhât. Elle n’avait pas uniquement pour but de consoler les muhâjirîns, mais c’était aussi le moyen d’unir les cœurs de cette collectivité naissante.

Au début, la muakhât permettait aux nouveaux frères d’hériter entre eux, ce qui facilita l’adaptation des réfugiés se sentant moins mal à l’aise dans leur nouvel univers. Cette fraternité que le Prophète (r) avait mis en place était motivée par l’amour en Dieu. Rien ne se cachait derrière : ni intérêt matériel ni esprit tribal ou partisan ni lien de sang. Cet amour en Dieu qui était à même de créer un climat d’entente et d’union entre les adeptes de la religion naissance. Les ansârs étaient des citoyens exemplaires. Le Coran au même titre que le Prophète (r) vante leur esprit de sacrifice. Ces derniers allèrent jusqu’à partager leurs richesses en deux avec les nouveaux arrivants.
Ils le firent savoir à leur chef en ces termes : « Messager d’Allah, donne à nos frères muhâjirîns la moitié de nos richesses. » Proposition que ce dernier refusa. Ils avaient malgré tout une alternative : « Alors, qu’ils nous donnent un coup de main dans notre travail, et nous pourrons ainsi leur offrir une part des profits. » Ils se mirent d’accord sur la chose, ce qui dénote les effets surprenants que suscita en eux cette fraternité.

Le Messager d’Allah (r) avait fraternisé entre ‘Abd e-Rahmân ibn ‘Awf (muhâjirî) et Sa’d ibn Rabî’ (ansârî). Lien qui inspira les paroles de Sa’d : « Je te donne la moitié de mes richesses et je te t’offre une épouse.
  • Qu’Allah bénisse ta richesse et tes épouses, répondit son nouveau frère, mais montre-moi où est le sûk ? »
À son retour, il avait récolté de l’aqit (lait séché ndt.) et du saman (beurre fondu ndt.). Par la suite, il rencontra le Prophète (r) qui avait remarqué son parfum. Il justifia qu’il s’était uni à une femme ansâr. En peu de temps, il s’était marié et avait trouvé un gîte.
Le Prophète (r) lui demanda : « Quelle dote as-tu avancée ?
  • Le poids d’un noyau de datte en or.
  • Consacre une walîma (repas de noces ndt.), ne serait-ce qu’avec un seul mouton, lui suggéra-t-il. »[22]
La situation des muhâjirîns s’améliora, très vite, considérablement grâce à Dieu, et sans que cela ne porta préjudices à ceux qui les avaient accueillis.

Les relations avec les hypocrites

L’une des initiatives que le Prophète (r) prit à son arrivé à Médine touche les hypocrites. Ceux-là mêmes qui faisaient du mal aux croyants et qui leur proféraient des paroles blessantes. Le Prophète plus particulièrement était leur cible. Ils ne manquaient pas de l’égratigner en assenant qu’il écoutait tout ce qu’on lui disait. Ibn Salûl alla jusqu’à menacer que les forts allaient sortir les faibles de Médine, etc. Leurs moqueries et leurs insultes et même leurs gestes heurtaient véritablement les musulmans.

Or, le Prophète (r) laissa-t-il monter les tensions qui susciteraient la haine et la discorde au milieu des médinois, au lieu de sauvegarder un climat de bonne entente et d’affection ? Malgré les mauvaises herbes insérées dans les rangs, il coupa court à toute tentative de division. La sagesse était de rigueur. Il devait à la fois contrer les attaques et faire en sorte qu’elles ne laissent pas de traces profondes au sein de la communauté musulmane.

Il était relativement souple quand ses détracteurs faisaient mines de regretter leurs paroles et qu’ils lui avançaient des excuses. Dotés d’une langue bien fourchue, ils ne se gênaient pas pour justifier que leurs intentions n’étaient pas mauvaises.

‘Abd Allah ibn Ubaï ibn Salûl notamment était l’instigateur de la campagne de calomnie lancée contre ‘Âisha ? Pourtant, le Prophète (r) le fit-il fouetté ? Lui fut-il appliqué la peine qu’il méritait, et qui permet aux adeptes de l’Islam de se laver de leurs fautes ? Le fait est que ce dernier n’était pas musulman. L’hypocrite est condamné au dernier degré de l’Enfer. À quoi bon lui appliquer les peines qui ne peuvent lui être utiles !
Le Prophète (r) tout au plus monta sur sa chaire pour déclarer : « Qui peut m’en vouloir de punir un homme qui m’a fait du mal, et qui, selon ce qu’on m’a rapporté, a porté atteinte à ma famille ? » Dès lors, Sa’d ibn Mu’âdh (t) se leva pour s’exclamer : « Moi, Messager d’Allah, je m’en charge ! S’il compte parmi les Aws, je me chargerais personnellement de lui trancher la nuque. Et s’il compte dans les rangs de nos frères, les khazraj, nous nous en tiendrons à ta décision. » Sa’d ibn ‘Ubâda qui faisait partie du clan d’ibn Salûl, se leva à son tour pour s’écrier : « Tu mens, par Allah, tu ne lui feras rien ! S’il avait été des tiens, tu n’aurais pas voulu qu’on le tue. » La tension monta entre les deux tribus et faillirent en arriver aux mains devant les yeux du Prophète (r) qui, du haut de son minbar, réussit à ramener le calme.[23]

Le Prophète (r) avait conscience de l’ampleur que prenait la tournure des événements. Il descendit de sa chaire, mais ne chercha pas à incriminer Sa’d ibn ‘Ubâda. En tant que chef, il devait appréhender les choses avec délicatesse. Le but était de trouver une issue favorable. Ce n’était pas l’endroit pour donner raison aux uns et donner torts aux autres. Il fallait arranger les choses. En fin de compte, la Révélation intervint dans cette affaire dont les détails sont recensés dans les recueils de hadîth.

Nous pouvons en déduire que tout prêcheur qui veut arranger une histoire entre ses frères doit prendre le Prophète (r) en exemple. Il doit procéder de la même façon que lui en pareille situation. Certains conciliateurs ont la maladresse de montrer du doigt l’une des parties en présence. Qui va accepter de se réconcilier avec une telle méthode ? Si l’on veut arranger une histoire, il faut dans un premier temps mener les parties concernées sur un terrain d’entente. Ensuite, il faut veiller à concilier les cœurs. Voici la bonne démarche à suivre.

Ainsi, le Prophète (r) parvint à contenir les hypocrites. Il ne leur laissa pas la chance de mettre à exécution leur complot qui se cachait derrière l’affaire de la diffamation de l’une de ses femmes.

Cependant, ces derniers ne baissèrent pas les bras, dans leur combat qu’ils menèrent contre Allah et Son Messager. Ils firent construire une mosquée qui viendrait rivaliser avec celle de Médine et d’où ils pourraient attaquer tranquillement le Messager d’Allah (r) et ses Compagnons. Pour lui donner un air de légitimité, ils l’invitèrent à prier dans ses murs. Allah l’épargna de sombrer dans leur piège, en lui dévoilant leurs réelles intentions. C'est pourquoi il refusa leur invitation.[24]

Tous ces événements posent le doigt sur la manière dont le Prophète (r) abordait les problèmes. Il n’était pas partisan des réactions impulsives et hâtives comme ce fut le cas le jour où ‘Omar (t), voulaient en venir à l’épée. Le mot d’ordre était clair : « Il ne faut pas donner l’occasion de dire que Mohammed tue ses Compagnons ! »[25]

Les gens ne jugent en effet que sur les apparences. Les hypocrites se réclamaient musulmans et ils priaient dans les mêmes rangs que les Compagnons. Le Prophète (r) pesait entre le pour et le contre avant de prendre des décisions et d’agir. S’il les avait tué, on aurait pensé qu’il s’en était pris à ses propres Compagnons et il aurait ainsi fait fuir les gens de la religion.

Le prêcheur doit absolument tenir compte de ce point lorsqu’il est confronté à ce genre de situations qui se ressemblent beaucoup d’une époque à une autre ; il doit peser les avantages et les inconvénients.

A la mort du Prophète (r), les noms des hypocrites étaient secrètement connus par son confident Hudhaïfa ibn el Yamân (t). Ce fameux confident ne les divulgua pas à Abû Bakr qui était pourtant le premier Khalife ; il ne les divulgua pas non plus à ‘Omar ni à ‘Uthmân ni à ‘Alî (y).

Dans ces relations avec les hypocrites, le meilleur des hommes gardait toujours en vue l’intérêt général de la communauté. Les Compagnons et les générations tirèrent profit de ces enseignements et suivirent son modèle. Il ne nous reste plus qu’à prendre exemple sur nos ancêtres !

J’implore le Pardon d’Allah et me repens à Lui ! Je salut et je prie sur Mohammed ibn ‘Abd Allah, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !



[1] Rapporté par el Bukhârî (3445), selon ‘Omar ibn el Khattâb (t).

[2] La concertation ; 21

[3] La famille d’Imrân ; 31

[4] Le bétail ; 153

[5] Yûsaf ; 108

[6] Rapporté par el Bukhârî (2697) et Muslim (1718), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –.

[7] Le repas céleste ; 3

[8] Le rassemblement ; 7

[9] Voir : le hadîth rapporté sur le sujet par el Bukhârî (18) et Muslim (1709), selon ‘Ubâda ibn e-Sâmit (t).

[10] L’histoire de la deuxième allégeance est rapporté par Ahmed dans son recueil el musnad (15798), selon Ka’b ibn Mâlik (t).

[11] Le repentir ; 108

[12] Voir : sahîh el Bukhârî (3934).

[13] Rapporté par Ahmed (17142), ibn Mâja (42), e-Tirmidhî (2676), selon el ‘Irbâdh ibn Sâriya (t).

[14] Voir : e-sîra e-nabawiya d’ibn Hishâm (3/22).

[15] Voir : l’énoncé intégrale de cette histoire comme l’a rapporté ibn Jarîr e-Tabarî dans son târîkh (2/8), selon ibn Ishâq et d’autres.

[16] Rapporté par Muslim (2053), selon Abû Ayyûb (t).

[17] Rapporté par el Bukhârî (3906), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –.

[18] Rapporté par Muslim (91), selon ibn Mas’ûd (t).

[19] Rapporté par Ahmed (17788), selon Samura ibn Fâtik (t).

[20] El A’râf ; 32

[21] El A’râf ; 31

[22] Rapporté par el Bukhârî (2049) et Muslim (1428), selon Anas (t).

[23] Voir pour l’affaire de la calomnie : el Bukhârî (4141) et Muslim (2770), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –.

[24] Voir pour cet épisode : tafsîr ibn Jarîr e-Tabarî (6/469-470) et tafsîr ibn Kathîr (2/510).

[25] Rapporté par el Bukhârî (3518) et Muslim (2584), selon Jâbir ibn ‘Abd Allah – qu’Allah les agrée son père et lui –.





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  #9  
ÞÏíã 24 Sep 2012, 07:32 AM
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La mort du Prophète (r)
Son Éminence : Sheïkh ‘Abd Allah ibn Mohammed ibn Khnaïn
Membre de l’Ordre des Grands Savants d’Arabie saoudite
et du Comité permanent de la Fatwa.

Louange à Allah, nous Le louons, et nous L’implorons de nous aider, de nous pardonner, et de nous guider. Nous cherchons refuge auprès de Lui contre les maux de nos âmes et les méfaits de nos actions. Celui qu’Allah guide, nul ne peut l’égarer et celui qu’Il égare nul ne peut le guider. J’atteste qu’il n’y a d’autre divinité digne d’être adorée en dehors d’Allah, Seul et sans associé, et j’atteste que Mohammed est Son serviteur et Son Messager. Qu’Allah prie sur lui, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons et qu’Il leur fasse les plus amples salutations !

Le sujet de notre discours porte sur la vie en résumé du Messager (r) dont notamment l’événement qui a entouré sa mort, et les leçons que nous pouvons en tirer.

Nous pouvons commencer ainsi à faire un bref exposé de la biographie du meilleur des hommes. Il naquit dans la maison la plus noble de La Mecque, et même des Arabes en général. Il (r) vit le jour cinquante-trois ans avant l’émigration. Il était orphelin, car son père rendit l’âme au cours de la grossesse qui allait le mettre au monde, et sa mère mourut alors qu’il (r) avait seulement six ans. Il était donc orphelin. Cependant, Allah (Y) lui voua un soin particulier comme Lui-même nous l’informe à travers le Verset : (Ne t’avons-nous pas abrité lorsque Nous t’avons trouvé orphelin).[1]

Allah (Y) mit à sa disposition certains membres de sa famille afin qu’ils le prennent correctement en charge. Il dut garder les moutons pour les habitants de La Mecque afin de gagner durement sa vie. Il était connu (r) pour son sérieux et sa résolution dès son plus jeune âge. Il ne participait pas au jeu et aux loisirs avec les autres enfants. Dès qu’il fut en âge de comprendre, il était déjà connu pour sa loyauté. Il avait aussi la réputation d’être intelligent et perspicace comme en témoigne l’histoire où il fallait introduire la Pierre noire dans le Temple.

La Ka’ba avait été fissurée par des inondations ayant envahi La Mecque. Les habitants des Lieux saints la détruisirent en vue de la reconstruire. À la fin des travaux, il fallait placer la Pierre, mais les tribus Quraïshites étaient en désaccord pour désigner à qui reviendrait cet honneur et faillirent en arriver aux mains. Mais ils convinrent finalement de remettre cette affaire au premier individu qui entrerait dans la Mosquée. Comme le Prophète (r) fut l’heureux élu, ils s’écrièrent : « Voici le Loyal ! Nous acceptons son jugement ! » Après que l’affaire lui fut soulevée, il étendit son pardessus au sol et posa la Pierre noire au milieu. Ensuite, il s’exclama en s’adressant aux différentes tribus en litige : « Que chaque membre des différentes tribus prenne un bout de ce pardessus afin que tout le monde puisse le soulever. » Ils s’exécutèrent et arrivèrent justes devant l’endroit où la Pierre devait être placée. Il la alors prit de sa noble main pour la mettre à sa place. Ainsi, grâce à lui, Allah (Y) épargna que ce déclenche une grande querelle entre les tribus Quraïshites.

De nombreuses années avant son avènement, il aimait se retirer dans la grotte de Hirâ pour se retrouver seul et méditer sur les signes d’Allah (Y) et Son Pouvoir immense. Il aimait s’y rendre de temps en temps. Ainsi, treize ans avant l’Hégire, il (r) reçut la Révélation du ciel alors qu’il avait quarante ans, l’âge où il devait recevoir sa mission et bien l’assimiler de Son Seigneur. Il commença à la transmettre à La Mecque au milieu des siens. Certains de ses concitoyens adhérèrent à son prêche qui dura lors de cette période pendant treize ans. Cependant, la plupart des mecquois s’opposèrent à lui et lui firent subir toutes sortes d’ennuis, bien qu’un petit nombre d’entre eux l’aient suivi. Pourtant, il continuait à prêcher de plus belle, prêt à accepter et à endurer les problèmes et les difficultés qu’il rencontrait en vue de transmettre la religion de Son Seigneur. Il n’avait pas d’autre choix que de mener à bien la mission céleste qui lui fut confiée.

Un jour, des voyageurs venus de Médine entendirent parler du Prophète (r) et de sa nouvelle religion. Ils décidèrent de rencontrer celui à qui ils avaient donné foi. Il se réunit avec eux et conclut le pacte d’émigrer chez eux et de recevoir leur protection pour lui et ses Compagnons. Il envoya quelqu’un pour leur enseigner la religion et leur réciter le Coran. Mus’ab ibn ‘Umaïr (t) fut désigné pour cette mission ; il devint ainsi le premier messager du Prophète (r) à Médine.

Après avoir prêché à La Mecque pendant treize ans, le Prophète (r) émigra à Médine, où il s’installa et fonda l’État musulman. Dès son arrivée, il veilla à construire la mosquée compte tenue du rôle central que tient la prière dans la communauté musulmane. Il s’en servit à la fois comme lieu de prière et pour la gestion des affaires de l’État. C’est à partir de ses murs qu’il (r) envoyait ses ambassadeurs et qu’il organisait ses expéditions. Il y recevait les délégations qui venaient le voir. Il va sans dire que la mosquée tient une grande place dans l’Islam. Elle est à l’origine de nombreux bienfaits pour les musulmans depuis cette période jusqu’à nos jours. Allah (Y) révèle dans Son Noble Livre : (Seuls remplissent les mosquées d’Allah, ceux qui croient en Allah et au Jour du Jugement dernier, qui observent la Prière, qui versent l’Aumône, et qui craignent Allah uniquement).[2] Ce Verset démontre l’importance de la mosquée et de la place qu’elle occupe dans la législation musulmane.

Le Prophète (r) établit des liens de fraternité entre les émigrés mecquois et les auxiliaires médinois, au même titre que la solidarité sociale, afin qu’un membre riche de Médine prenne en charge une personne démunie parmi les émigrés. Il (r) conclut également des accords avec les juifs qui étaient ses opposants à Médine, stipulant de ne pas attenter à leur vie, leurs biens, et leur honneur tant qu’ils respecteraient ces accords par lesquels ils étaient liés avec le Prophète (r). Or, ils renièrent leurs engagements ; leur trahison fit éclater certaines affaires et certaines expéditions dont le déroulement fut leur expulsion.

Le Prophète (r) fit la guerre dans le but d’étendre son prêche et de protéger son État naissant. Les expéditions et les campagnes qui eurent lieu à son époque (r) se chiffrent à cent. En outre, il (r) envoyait à partir de Médine des messages et des lettres dans lesquels il invitait les rois de la terre à embrasser l’Islam. Il adressa un message au roi de Perse, un autre à l’Empereur byzantin, et un autre au Muqawqas, le roi d’Égypte. La seule préoccupation et le seul souci qu’il avait (r), c’était de porter son messager à tous les horizons. Il s’éteignit (r) la onzième année de l’Hégire au mois de rabî’ el awwal, quatre-vingt-un jours exactement après le Pèlerinage de l’Adieu.

Quel sont les événements qui entourèrent sont décès (r) ? Et quels sont les signes qui annonçaient sa mort prochaine ? C’est ce que nous allons voir dans le prochain paragraphe.

Les signes qui annonçaient la mort du Prophète (r)

• Parmi les signes qui annonçaient sa mort (r), il y avait la révélation de la Sourate la victoire disant : (Quand viendront la victoire d’Allah et la conquête • Et quand tu verras les hommes entrer en masse dans la religion d’Allah • Alors glorifies les louanges de Ton Seigneur et implore Son Pardon, car Il est Tout Absoluteur).[3] D’Après ibn ‘Abbâs (t), ‘Omar (t) l’interrogea au sujet du Verset : (Quand viendront la victoire d’Allah et la conquête). Ibn ‘Abbas (t) répondit : « C’est le terme à venir du Messager d’Allah (r) qu’Allah lui a fait savoir.
  • C’est exactement ce que je connaissais à son sujet, conclut-il. »[4]
Ce hadith est rapporté par l’Imam el Bukhârî et ce Verset fut révélé à l’occasion du Pèlerinage de l’Adieu, pendant les 3 jours de Mina plus exactement.

Par ailleurs, le Prophète (r) déclara au cours d’un sermon lors de ce fameux hadj : « Je vais peut-être ne pas vous revoir l’année prochaine. »[5] Cela démontre que sa fin était proche et qu’il (r) allait bientôt mourir.

• Parmi les événements qui entourèrent sa mort, nous pouvons recenser celui où il tomba malade à la fin du mois de safar de la onzième année. Selon une autre hypothèse, il eut lieu au début de rabî’. Il resta ainsi malade treize jours durant. Le premier symptôme dont le Prophète (r) se plaignit, c’était un mal de tête alors qu’il se trouvait chez ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –. Puis, la maladie prit de l’ampleur, mais cela ne l’empêchait pas de faire la tournée de ses femmes. Mais, dès qu’il se sentit plus mal, c’est-à-dire dès que la maladie s’aggrava considérablement, il demanda (r) à toutes ses épouses de se réunir dans les appartements de Maïmûna où il se trouvait, et de consentir à le laisser chez ‘Âisha au cours de sa maladie.

Après cet arrangement, il sortit la tête bandée, de chez Maïmûna – qu’Allah l’agrée –dans un mauvais état. Il se tenait pour marcher sous les bras de deux hommes parmi ses proches, qui sont el Fadhl ibn ‘Abbâs (t) et ‘Alî ibn ‘Abû Tâlib (t). Il se tenait à leurs épaules et laissait traîner les pieds au sol jusqu’à la pièce de ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –. Comme la maladie s’aggravait encore, il demanda : « Versez sur moi sept outres d’eau non utilisée afin que je puisse me présenter aux gens. » ‘Âisha – qu’Allah l’agrée – raconte à ce sujet : « Nous le fîmes asseoir dans une bassine appartenant à Hafsa (et qui servait à laver le linge). Nous versâmes sur lui l’eau de ces fameuses outres, jusqu’à ce qu’il reprenne bien conscience. Il fit alors un signe de la main voulant dire « ça suffit ! » Puis, il sortit à la mosquée pour présider la prière et faire un sermon aux gens. »[6]

Le jour de sa mort (r), son état se détériora davantage. Il mettait son doigt dans l’eau, le passait sur le visage, et s’exclamait ensuite : « Il n’y a de dieu en dehors d’Allah ! L’agonie est une étape vraiment pénible ! » Il tendit ensuite son doigt pour dire : « Vers la Haute Assemblée ! » Puis, sa main s’inclina et rendit l’âme.[7]

Après sa mort, le Messager d’Allah fut enveloppé dans un vêtement. Abû Bakr entra dans la chambre de sa fille pour le voir. Il lui découvrit le visage, se pencha vers lui, et l’embrassa sur le front. Il se rendit ensuite à la mosquée où les gens s’étaient réunis à son attention. C’est alors qu’il déclara : « Amma ba’d ! Celui qui parmi vous adorait Mohammed doit savoir que Mohammed est mort, mais celui qui adorait Allah doit savoir qu’Allah est le Vivant qui ne meurt pas. » Puis, il récita le verset : (Mohammed n’est qu’un Messager ; s’il venait à mourir ou à se faire tuer tourneriez-vous dès lors les talons ? Quiconque tourne les talons, il ne fait aucun mal à Allah, alors qu’Allah récompense les reconnaissants).[8]
Ibn ‘Abbâs commenta : « Par Allah ! On eut l’impression que personne n’avait su qu’Allah avait révélé ce Verset avant qu’Abû Bakr ne le récite afin que tout le monde l’apprenne de sa bouche ! Pourtant, tout le monde récitait ce Verset qui fut révélé du vivant du Messager. »[9] Dès lors, ‘Omar (t) se rendit compte que le Prophète (r) était vraiment décédé bien qu’auparavant il ne croyait pas à la nouvelle ; après l’avoir entendu, il ne tenait plus ses jambes et flancha sur le sol.

Ainsi, le Prophète quitta le monde à soixante-trois ans qu’il passa à combattre sur le chemin d’Allah, à prêcher sa religion, et à gouverner l’État musulman. À sa mort, l’Islam s’était répandu dans la plus grande partie de la Péninsule arabique. Voici donc l’histoire de son décès (r).

Concernant la raison à l’origine de sa maladie ayant provoquée sa mort, el Bukhârî relate dans son recueil e-sahîh, selon Yûnas, selon e-Zuhrî, selon ‘Urwa, selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –, que Le Prophète (r) disait au cours de sa maladie avant de mourir : « Âisha ! Je ressens encore les séquelles du plat que j’ai mangé à Khaïbar. Je sens mon aorte se couper à cause de ce poison. » Il faisait allusion au poison qu’on lui mit dans sa nourriture à Khaïbar, trois ans avant sa mort (r). Il ne cessa de faire effet jusqu’au jour où il provoqua la maladie à l’origine de son décès (r). L’aorte est une artère qui est reliée au cœur ; si elle se coupe, elle provoque un arrêt cardiaque.

Les recommandations que le Prophète (r) fit avant sa mort

Pendant son agonie, le Prophète (r) fit de nombreuses et de précieuses recommandations. En voici quelques-unes :

1- un Hadith nous apprend que Talha (t) interrogea ‘Abd Allah ibn Abî Awfâ (t) : « Est-ce que le Prophète (r) a fait des recommandations avant de mourir ?
  • Non, répondit-il.
  • Alors quelles sont ces recommandations écrites qui sont accessibles aux gens, ou auxquelles les gens sont astreints ?
  • La seule recommandation qu’il a laissée, c’est le Livre d’Allah. »[10] Ce Hadith est rapporté par el Bukhârî.

2- Il (r) a recommandé également avant de mourir d’être assidu à la Prière et de bien traiter les esclaves. Selon Anas (t) : « Les recommandations que le Messager d’Allah (r) a faites avant de mourir portaient sur la prière et les esclaves. »[11] Hadith rapporté par ibn Mâja et Ahmed.

3- Parmi ses recommandations pré-posthumes, il y a l’interdiction de construire des mosquées au-dessus des tombes. Selon ‘Âisha, le Prophète a dit au cours de sa maladie à avant de mourir : « Allah maudit les juifs et les chrétiens ! Ils faisaient des tombeaux de leurs prophètes des lieux de prières. »[12] Hadith rapporté par el Bukhârî.

Il incombe ici de nous pencher sur les événements liés à la mort du Prophète (r). Commençons d’abord par les recommandations qu’il a faites (r) avant son décès. Celles-ci portaient sur le Livre d’Allah comme nous l’avons vu. Autrement dit, Il fallait s’y conformer, comme il fallait se conformer à la tradition prophétique. S’y conformer signifie de mettre ses lois et ses enseignements en pratique. Le musulman doit s’y référer dans tous les domaines de la vie courante, et dans toutes ses affaires. Cela implique de se conformer au Coran et à la sunna, car la sunna fait également partie du Coran ; Allah révèle (Y) à cet effet : (Il ne parle pas de ses pulsions • mais il est inspiré par la Révélation),[13] (Les enseignements que le Messager vous a donnés, prenez-les et ce qu’il vous a interdit, renoncez-y).[14]

Ainsi, le musulman doit se conformer à ces deux références en les mettant en pratique dans sa vie de tous les jours et dans toutes ses affaires. Cela concerne le domaine de la croyance – qu’il doit puiser dans le Coran et la sunna sans jamais s’en détourner –. Il doit s’y soumettre et les mettre en pratique sans s’y opposer ni les démentir en s’appuyant sur les dires d’untel ou d’untel à l’origine des interprétations complètement fausses qui ne s’appuient sur aucun texte.

Ce devoir concerne également le domaine de l’Unicité qu’Allah (Y) a commandé aux Messagers de fournir ; Il a révélé aux différents peuples de L’unifier dans le culte comme le formule le Verset : (J’ai créé les génies et les hommes uniquement pour qu’ils M’adorent • Je ne leur demande pas de Me nourrir ni de M’enrichir • Allah est le Riche et Sa Force est inébranlable).[15]
L’Unicité d’Allah (Y) dans le domaine du culte englobe toutes les formes d’adoration possibles. Il est le Seul à même de répondre aux besoins de Ses créatures. Nous ne devons solliciter le secours de personne d’autre. De la même façon que le musulman voue sa prière, son pèlerinage, son aumône au Seigneur (Y), il doit vérifier l’Unicité dans le domaine du secours ; dans le domaine de la peur et de la crainte. Il ne faut pas s’orienter vers les tombeaux pour chercher secours ni vers quiconque, car une telle pratique constitue une défaillance au niveau de la croyance. Elle va à l’encontre des enseignements du Livre d’Allah (Y) et de la Tradition de Son Prophète Mohammed (r) qui au cours de son agonie, a recommandé de se conformer à ces deux références.

Il faut concrétiser en parallèle l’Unicité dans le domaine des Noms et des Attributs comme Allah (Y) le révèle : (Rien n’est semblable à Lui qui est l’Entendant et le Voyant).[16] Cette règle est valable pour tous les autres enseignements. Il incombe donc au musulman de se référer au Coran et à la sunna dans tous les autres domaines de la religion comme le droit, les mœurs, la morale, et les lois liées au lien de sang, etc.

Qu’Allah soit loué pour nous avoir fait don de cette religion complète qui vivifie les cœurs et qui est porteuse de lois auxquelles on se réfère pour chaque situation de notre vie et pour chacune de nos affaires. Comment en serait-il autrement alors qu’Allah (Y) nous a parachevé et nous a agréé notre religion. Il le dit Lui-même (Y) à travers le Verset de la Surate le repas céleste qu’Il a révélé à l’occasion du Pèlerinage de l’Adieu. Celui-ci nous informe : (Aujourd’hui, Je vous ai parachevé votre religion, Je vous ai parfait de Mes bienfaits, et Je vous ai agréé l’Islam comme religion).[17]

Ainsi, Allah (U) nous a parachevé notre religion ; cela signifie qu’elle englobe des lois extraordinaires dans des domaines comme la croyance, et tous les domaines qui reviennent en bien à l’individu pour son au-delà. Des domaines comme les transactions commerciales, les relations conjugales, la législation, et la juridiction. Tous ces domaines sont traités par les Versets du Livre révélé et la Tradition du Prophète élu (r).

C'est pourquoi il incombe au musulman de se soumettre au jugement du Coran et de la sunna, en sachant qu’Allah révèle : (Nous n’avons rien délaissé dans le Livre).[18] Cela veut dire que toutes les lois du Coran et de la sunna qui méritent d’être expliquées – comme de nombreuses questions liées au rituel ou au mariage – sont exposées en détail dans les textes scripturaires de l’Islam. De la même façon, toutes les règles générales établies dans le Coran comme les règles de droit, les affaires juridiques, et les procédures englobant les cas dont les textes font mention en particulier et les cas analogues dont ils ne font pas mention ; ces règles englobent tous les cas qui auront lieu jusqu’au jour où Allah fera hériter la terre et tous ses occupants.

Allah a donc imposé de se soumettre au jugement du Coran et de la sunna comme l’affirme le Verset : (Par Allah ! Ils ne peuvent prétendre à la foi tant qu’ils ne te soumettent pas leurs litiges, et qu’ils ne soient pas infligés ensuite par ton jugement en s’y résignant totalement).[19] Allah (Y) révèle également : (Il n’appartient pas à tout croyant et à toute croyante quand Allah et Son Messager décident d’un ordre, de faire un choix les concernant).[20] Allah (I) nous impose dans Son Noble Livre de ramener nos litiges au Coran et à la sunna. Il incombe ainsi de s’y référer d’emblée comme il incombe d’y revenir également en cas de litige ; cela concerne aussi bien les divergences d’interprétation en vue d’établir les lois que les litiges dans le domaine du droit. Il incombe dans les deux cas de se référer au Livre d’Allah (Y) et à la Tradition de Son Prophète Mohammed (r) en sachant qu’Allah (Y) révèle : (Si vous avez un désaccord quelconque, alors ramenez-le à Allah et à Son Messager).[21] Les savants affirment que cela correspond à ramener tout désaccord au Coran et à la sunna.

La pure législation islamique comprend un nombre important de règles et de lois dont tous les peuples ont besoin ; à fortiori, la nation musulmane doit revenir hâtivement à ses références scripturaires. Dans el jawâb e-sahîh, Sheïkh el Islam ibn Taïmiya souligne qu’à l’époque ancienne, les rois chrétiens régnaient selon les lois islamiques qu’ils puisaient des minorités musulmanes présentes sur leurs terres. Ils s’inspiraient d’eux dans leurs affaires d’argent et de sang, car ils trouvaient que leur législation était fondée sur la justice et l’honnêteté.

Nul doute que le musulman se réjouit d’une telle nouvelle ; il se rend compte ainsi que les hommes ont besoin de cette pure législation qui comprend des règles illustres. Les ennemis en témoignent avant même les amis. Leurs congrès sur le droit et les codes comme celui de La Haye en témoignent. Dans un autre colloque qui s’est déroulé en France, tous les participants qui étaient pour la plupart des non-musulmans ont attesté que cette législation était féconde, qu’elle était à même d’affronter les différentes conjonctures, et qu’elle était remplie de règles juridiques capables de répondre à leurs besoins. Que dire, si l’on sait que ce constat provient des ennemis eux-mêmes, alors que les musulmans tournent le dos à leur propre législation ?

Il est inconcevable et inadmissible qu’un musulman puisse réagir ainsi ! Sheïkh ‘Alî Haïdar, l’un des commentateurs de la revue el ahkâm el ‘adliya, qui était encore vivant dans les années 1337 de l’Hégire, a parlé des activités de la « Maison de la Fatwa » en Turquie ; il assume qu’elle a pour activité de répondre aux questions complexes dans le domaine du droit que rencontrent les pays européens. Cela prouve que les hommes ont besoin de se référer aux musulmans. Les adeptes de l’Islam doivent se rendre compte de la valeur de leur législation qui est fondée sur le Coran et la sunna auxquels ils doivent s’accrocher et se conformer fermement. Il faut absolument veiller à ne pas négliger ces deux références que ce soit au niveau de la croyance et de l’unicité ou au niveau des rites, ou encore au niveau des lois, du droit, des litiges, et des tribunaux ; cette législation est complète et parfaite et elle à même d’affronter les différentes conjonctures et les différentes évolutions. Il faut ainsi la prendre comme un mode de vie tant au niveau individuel qu’à grande échelle.

La deuxième recommandation que le Prophète (r) a faite avant de mourir portait sur l’assiduité de la prière et le bon traitement des esclaves. Il va sans dire que la prière concède une grande importance pour d’Allah (U) ; cette importance se vérifie à travers plus d’un Verset du Coran dans lequel Il (U) ordonne de s’accrocher à la prière : (Observez la prière et versez l’aumône),[22] etc. La prière tient donc une grande place ; elle est le deuxième pilier de l’Islam après l’attestation de foi comme le confirme le hadith d’ibn ‘Omar, selon lequel le Prophète (r) a dit : « L’Islam est fondé sur cinq piliers : il faut attester qu’il n’y a de dieu [digne d’être adoré] en dehors d’Allah et que Mohammed est le Messager d’Allah, observer la prière, verser l’aumône, jeûner le mois de Ramadhan, et faire le pèlerinage à la Maison sacrée pour celui qui en a les moyens. »[23] Ce hadith est rapporté par el Bukhârî et Muslim.

La prière a donc un rang élevé. C’est pourquoi en pleine agonie, le Prophète (r) encourageait à observer scrupuleusement la prière ; ce qui dénote sa grande importance. Tous les musulmans sans exception doivent lui reconnaître sa valeur, lui donner de la considération, et parfaitement l’observer an respectant ses piliers, ses conditions, et ses traditions. Ils doivent l’effectuer en assemblée dans les mosquées qui ont été construites à cet effet. Si chacun se contentait de prier chez lui, les mosquées seraient ainsi désertes.

Il est inadmissible pour le musulman de négliger la prière à la mosquée. Il doit plutôt la faire en groupe ; cette obligation incombe aux hommes indépendamment des femmes. Le Prophète (r) envisagea de brûler les maisons de ceux qui ne participaient pas à la prière en assemblée, avec leurs occupants à l’intérieur.[24] Cette punition si terrible n’aurait pu être envisagée si la chose n’était pas aussi grave. Nous devons avoir conscience de cela, et bien observer la prière, en lui donnant l’importance qu’elle mérite et en respectant ses piliers, ses obligations, et ses traditions qui réclament aux hommes de l’effectuer en assemblée dans les mosquées.

Parmi les recommandations pré-posthumes du Prophète (r), nous avons le bon traitement des esclaves ; c’est-à-dire qu’il faut être bon et clément envers eux. Il ne faut surtout pas leur imposer des ordres qui sont au-dessus de leurs forces. Dans cet ordre aujourd’hui, il y a les domestiques, les ouvriers, et toute personne sur lesquelles on a une autorité en général. Il est inadmissible d’être sévère envers eux, de leurs imposer des charges trop lourdes, et de diminuer, de retarder, ou de tout bonnement les priver de leur salaire alors que le Prophète (r) a déclaré : « Il faut donner à votre travailleur son salaire avant que ne sèche sa transpiration. »[25]

Lui-même (r) traitait ses domestiques avec douceur et respect, et Il ne lésait jamais leurs droits. Il incombe absolument à toute personne qui a des ouvriers de veiller à bien les respecter à leur valeur et à ne pas les léser dans leurs droits. Le Prophète bien guidé (r) comme nous venons de l’entendre a recommandé de bien traiter les esclaves. Chacun doit veiller à tenir sa responsabilité en appliquant ces recommandations prophétiques.

Parmi les recommandations prophétiques, nous avons l’interdiction de transformer les tombes en mosquées comme le formule le hadith suivant. Selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –, le Prophète (r) a dit au cours de sa maladie dont il ne s’est pas remis : « Allah maudit les juifs et les chrétiens ! Ils faisaient des tombeaux de leurs prophètes des lieux de prières. »[26] Transformer les tombeaux en mosquée signifie de construire les mosquées au-dessus des tombes ; ce qui est inadmissible ! Dans cet ordre, il y a la prière que l’on consacre dans les cimetières, ce qui est aussi illégitime ! Si le Prophète (r) a autant insisté sur cette interdiction, c’est parce que cette pratique est liée à l’association.

Quelqu’un peut très bien dans un premier temps les vénérer en prenant la chose à la légère et finir ensuite par les adorer et leur réserver ses invocations comme le font bon nombre d’ignorants. Ils les appellent aux secours et leur implorent de pourvoir à leurs besoins sous prétexte d’en faire des intermédiaires entre eux et Leur Seigneur.

Néanmoins, Allah (U) n’a jamais offert l’initiative à Ses serviteurs de mettre des intermédiaires entre eux et Lui. Les portes d’Allah (Y) sont grandes ouvertes, Il n’a pas besoin d’intermédiaire. Il est plutôt interdit de prendre des intermédiaires entre l’individu et Son Seigneur. Il n’est pas concevable qu’un musulman puisse le faire. Le comportement à avoir envers les morts, c’est de les respecter, car l’honneur du croyant est aussi cher vivant que mort. Certes, il faut respecter les morts et ne pas profaner leur tombe, mais cela ne signifie pas qu’il faille implorer leur intercession, d’en faire des intermédiaires dans l’invocation et l’adoration, chercher leur secours, ou qu’ils pourvoient aux besoins. Toutes ses pratiques relèvent de l’association qu’il est inadmissible pour tout musulman de commettre, ou ne serait-ce que de s’en approcher. Tous les musulmans sans exception doivent faire attention à ce point.

Il incombe à tout musulman de se conformer à la recommandation prophétique sur ces points, et sur tous les points en général. Il doit concrétiser l’Unicité d’Allah (Y) qui lui est demandée et ne Lui vouer aucun associé dans l’Adoration. Allah est Unique, Seul et Éternel (Samad). Il ne faut adorer que Lui (I), ne chercher que Son secours, Son intercession, Son invocation, car Seul Allah (I) est en mesure d’assouvir ses choses. Le musulman doit donc être conformiste et non innovateur, il doit veiller à se conformer au Coran et à la sunna. Il doit absolument veiller à ne pas sombrer dans l’égarement sans s’en rendre compte.

Pour être accepté d’Allah (U), l’adoration doit remplir deux conditions : premièrement : elle doit être exclusive et sincère à Allah (Y) : (Ils ont simplement reçu l’ordre de Lui vouer l’adoration exclusive).[27] Selon un hadith divin, dans lequel le Prophète (r) rapporte les Paroles du Seigneur disant : « Je me passe aisément de toute association ; quiconque accomplit une œuvre dans laquelle il m’associe quelqu’un, Je les délaisse lui et son association. »[28] Deuxièmement : son adoration doit correspondre aux enseignements du Coran et de la sunna. L’adoration doit à la fois être sincère à Allah et conforme à la sunna. Elle est donc basée sur la conformité et la fidélité aux Textes.

L’individu doit uniquement adorer Son Seigneur (Y) par le biais de Sa Législation. C'est pourquoi ce principe se retrouve dans l’attestation de foi disant qu’il n’y a de dieu en dehors d’Allah et que Mohammed est le Messager d’Allah. Le Tout-Puissant impose l’unicité au musulman ; il n’y a de dieu en dehors d’Allah signifie qu’il n’existe aucune divinité digne d’être adorée en dehors d’Allah (Y). Mohammed est le Messager d’Allah implique de croire en lui, de croire à ses informations, d’obéir à ses injonctions, de ne pas commettre ses interdictions et condamnations, et d’adorer le Seigneur uniquement par le biais de sa législation. Toi musulman ! Tu dois adorer Ton Seigneur en te contentant des enseignements du Coran et de la sunna, et fais surtout attention à ne pas innover ! Veille à ce que ton adoration soit conforme aux textes afin qu’elle soit acceptée par Allah (I).

J’implore Allah (Y) de nous rendre utile ce que nous avons appris, de nous apprendre ce que nous ignorons, de nous pardonner nos péchés à nous et à nos géniteurs ! Il entend certes et exauce nos invocations ! Que le Salut et les Prières d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed ainsi que sur ses proches, et tous ses Compagnons !


[1] Le matin ; 6

[2] Le repentir ; 18

[3] La victoire

[4] Rapporté par el Bukhârî (3627).

[5] Rapporté par Ahmed (14946), e-Tirmidhî (886), ibn Mâja (3023), e-Nasâî (3062), selon Jâbir ibn ‘Abd Allah – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[6] Rapporté par el Bukhârî (4442).

[7] Rapporté par el Bukhârî (4449) et Muslim (2443), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –.

[8] La famille d’Imrân ; 144

[9] Voir : le hadîth rapporté par el Bukhârî (4454), selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[10] Rapporté par el Bukhârî (2740) et Muslim (1634).

[11] Rapporté par Ahmed (12169) et ibn Mâja (2697).

[12] Rapporté par el Bukhârî (1390) et Muslim (531).

[13] Les étoiles ; 3-4

[14] Le rassemblement ; 7

[15] E-dhâriyât ; 56-57

[16] La concertation ; 11

[17] Le repas céleste ; 3

[18] Le bétail ; 38

[19] Les femmes ; 65

[20] Les coalisés ; 36

[21] Les femmes ; 59

[22] La vache ; 43

[23] Rapporté par el Bukhârî (8) et Muslim (16).

[24] Voir le hadîth rapporté par el Bukhârî (2420) et Muslim (651), selon Abû Huraïra (t).

[25] Rapporté par ibn Mâja (2443), selon ‘Abd Allah ibn ‘Omar (t).

[26] Rapporté par el Bukhârî (1390) et Muslim (531).

[27] La preuve évidente ; 5

[28] Rapporté par Muslim (2985).





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ÞÏíã 24 Sep 2012, 07:33 AM
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Les questions

Question : que pouvez-vous conseiller à quelqu’un qui ne comprend que très peu des conférences et des cours auxquels ils participent ?

En réponse : le simple fait d’assister à des rencontres religieuses est un bien en soi qui rapporte la baraka. Il est certes demandé de comprendre les discours qui y sont donnés, mais si ce n’est pas le cas, il aura une récompense proportionnellement à ses intentions. Je lui conseille toutefois tout d’abord de suivre une formation progressive lui permettant à terme d’avoir les bagages suffisants pour mieux comprendre des cours dont le niveau est plus élevé. Quoi qu’il en soit, c’est déjà bien qu’il y participe, et sa seule présence mérite une récompense. Néanmoins, s’il veut vraiment en profiter, il doit faire l’effort de se former. Il pourra ainsi jouir à la fois de la récompense et acquérir un savoir utile.

Question : le Messager affirme : « Qu’Allah fasse miséricorde à celui qui prie quatre rak’a avant la prière du 'asr. »[1] Est-ce que ce hadîth est authentique ?

En réponse : avant le ‘asr, ce n’est pas une période où il est interdit de prier. Il est donc permis d’y consacrer des prières. Cependant, il n’y a aucune prière râtiba rattachée à celle du ‘asr ; ni avant ni après l’office. S’il est interdit de prier après le ‘asr, il est permis de le faire avant, sauf qu’il n’y a aucune sunna râtiba prévue à ce moment. Quant au hadîth cité, je ne l’ai jamais eu sous les yeux.

Question : qu’est-ce qui est le mieux pour les femmes ; de prier à la mosquée ou à la maison ?

En réponse : le Prophète (r) nous a expliqué que la prière a plus de valeur à la maison pour la femme, bien qu’elle a le droit de se rendre à la mosquée dans la mesure où son tuteur lui en donne l’autorisation.

Question : est-ce qu’on peut considérer que la tombe du Prophète (r) est à l’intérieur des murs de la mosquée ?

En réponse : il est connu que le Prophète (r) fut enterré dans sa maison, qui n’entrait absolument pas dans le périmètre de la mosquée. Avec les travaux d’agrandissements, elle fut insérée dans ses murs, sans se soucier du danger qu’une telle initiative représente. Il aurait fallu la laisser à l’extérieur, mais nous ne pouvons pas revenir en arrière. Il faut considérer la tombe du Prophète (r) comme elle était à ses débuts, soit à l’extérieur de la mosquée.

Question : quelle est la description de la prière du Messager (r) ?

En réponse : tout d’abord, il faut savoir que de nombreux ouvrages de figh décrivent la prière du Prophète (r) d’après les textes du Coran et de la sunna. Certains savants contemporains ont également abordé le sujet. L’un des plus connus est : son Éminence Sheïkh ibn Bâz – qu’Allah lui fasse miséricorde –, l’auteur d’une épitre ayant pour titre sifa salât e-Nabî. Sheïkh el Albânî est également l’auteur d’un ouvrage qu’il a résumé par la suite dans une petite épitre. L’auteur de la question peut donc se les procurer pour les lire. S’il des points lui posent problème, il peut toujours se renseigner auprès d’un étudiant en religion de confiance. Le sujet est long. Il faudrait plusieurs conférences pour le traiter.

Question : il y a une catégorie de gens qui, dès qu’un événement touche le pays, appelle immédiatement à faire des manifestations. Nous aimerions éventuellement une fatwa sur le sujet ?

En réponse : nul doute que des événements comme la campagne de caricatures au Danemark dirigée contre le Prophète (r) sont très répréhensibles. Néanmoins, la réaction doit être adéquate et répondre aux ambitions souhaitées sans que cela ne porte atteinte à la société dans laquelle on vit, à sa propre personne, voire à la cause qu’on défend. Si les manifestations sont des pratiques courantes en Occident, il ne convient pas de les importer dans les pays musulmans. Qui peut maitriser un bain de foule existé capable d’actes de vandalisme contre les commerces et les véhicules.
Il est facile de rassembler les gens, mais il est plus difficile de les contrôler et de les empêcher de commettre des actes de pillage.

Ainsi, il incombe d’exprimer son mécontentement en prodiguant le bon conseil aux autorités dans les limites prescrites par la religion, et sans que cela ne porte préjudice à soi-même ni aux autres ni à la cause que l’on défend. Il n’est pas permis d’organiser des manifestations qui entrainent des inconvénients comme le désordre, les incendies et la dégradation des véhicules et des commerces.

Question : quels sont les critères auxquels fait allusion le hadîth : « Si quelqu’un dont vous acceptez la religion et le comportement se présente, alors mariez-le. »[2] Quelles sont les conditions que l’individu doit remplir pour dire qu’on accepte sa religion et son comportement ?

En réponse : le hadîth dit : « Si quelqu’un dont vous acceptez la religion et le comportement se présente, alors mariez-le, sinon il y aura un grand désordre sur terre et une grande corruption. »[3] Cette recommandation s’adresse aux tuteurs de la fille qui doivent veiller à lui choisir un mari connu pour sa religiosité et son bon comportement. Ces qualités témoignent qu’il est assidu aux obligations qu’Allah (U) lui a prescrites ; qu’il s’agisse des prescriptions religieuses, de la bonne compréhension des intentions du Législateur, ou qu’il s’agisse de s’éloigner des grands péchés. Toutes ces choses sont à prendre en considération. Un homme bien éduqué veillera à bien traiter sa femme.

Le mariage, qui est une union à vie, réclame une bonne entente mutuelle. Un prétendant qui ne remplit pas ses deux conditions, en étant pervers, simple d’esprit, ou en ayant un mauvais comportement, etc. risque de compromettre cette relation. Ainsi, les critères à prendre en compte se confinent dans les paroles du Prophète ; soit le bon comportement et la religion. Une personne de confiance est celle qui respecte les prescriptions religieuses et qui s’éloigne des grands péchés. C’est celle-ci qu’il faut marier.

Or, il existe d’autres conditions à remplir, comme la capacité à subvenir aux besoins du foyer, et le fait de bien traiter son épouse. Lorsque le Prophète (r) fut, en effet, consulté par des femmes qui étaient demandées en mariage par certains Compagnons, il conseilla : « Quant à Mu’âwiya, il est pauvre. » C’est-à-dire qu’il n’avait pas d’argent et qu’il n’était pas capable de subvenir aux besoins du couple et du foyer. S’il ne faut pas leur donner une importance excessive, ses détails restent importants dans le choix d’un prétendant.
Puis, le Prophète enchaina : « Quant à Abû Jahm, il n’enlève jamais le bâton de son épaule. »[4] C’est une image pour dire qu’il était toujours en voyage, et qu’il consacrait peu de temps au foyer. Une autre hypothèse avance qu’en fait il avait tendance à frapper les femmes. Il va sans dire que de tels défauts ont un poids dans la prise de décision.

Question : quel est le statut pour la femme en période de menstrues d’entrer à la mosquée et de s’assoir en attente que la prière se finisse ou pour écouter une conférence ?

En réponse : la femme ayant les menstrues n’a pas le droit d’entrer dans la mosquée et d’y rester sauf en cas de force majeure, ce qui n’est pas le cas ici.

Question : la femme a-t-elle le droit de se découvrir le visage devant son beau-frère dans la mesure où elle n’a aucun maquillage ?

En réponse : le voile est obligatoire pour la femme musulmane, et le visage est compris dans la partie à couvrir. Allah (U) révèle en effet : [Ô Prophète ! Dis à tes femmes, tes filles, et aux femmes des croyants de rabattre leur voile sur elle ; elles seront ainsi plus méconnaissables et plus à l’abri qu’on les importune].[5] Allah lui impose dans ce Verset de faire tomber sur elle sa tunique (jilbâb). C’est un geste qui se fait obligatoirement à partir du haut vers le bas. Cette tunique ressemble au jilâl (housse ndt.). Il incombe à la femme de faire preuve de pudeur et de discrétion devant les étrangers qui ne lui sont pas interdits (mahram). Elle doit se couvrir tout le corps, et notamment le visage.

Or, le beau-frère n’est pas un mahram, elle doit donc se couvrir devant lui, comme c’est le cas avec n’importe quel étranger. J’en profite ici pour souligner un point. Autrement dit, se couvrir le corps et le visage était une coutume répandue dans les capitales musulmanes depuis la révélation du Verset du hijâb. Cette pratique était en vigueur dans les grands carrefours musulmans. C’était encore le cas, il n’y a pas si longtemps. Ce n’est que récemment que nous fûmes éprouvés par de nouveaux accoutrements. Certains auteurs certes assument le contraire, mais ils parlent d’un débat théorique, qui n’avait aucune réalité dans la pratique. Dans les rue de Bagdad, du Caire, de Rabah, etc., les femmes musulmanes portaient le niqâb (cache-nez ndt.) en règle qui ne laissait paraitre que la prunelle des yeux. Le voile couvrait tout le visage, même les yeux.

Avec le temps, le hijâb a évolué sous l’influence de la colonisation des Occidentaux infidèles. La propagande battait à son plein et mettait en avant les avis de certains savants. Les âmes faibles se sont vite laissé abuser par ce genre de discours. Par la suite, ces thèses, qu’on avait étoffées d’arguments, prirent de l’ampleur, et firent régner la confusion dans les rangs des musulmans. L’un des savants prit même l’initiative d’écrire un ouvrage détaillé sur le sujet, dans l’ambition de trancher dessus. Il en conclut que la femme avait le droit de laisser son visage à l’air libre. Son intention était de faciliter aux musulmans, mais il ne se rendit pas compte qu’il ouvrait une mauvaise porte. Dès que la femme a entendu qu’il était permis de se dévoiler le visage, elle en profita pour faire dépasser ses cheveux, son cou, et ses bras. Malheureusement, dans de nombreux pays musulmans, la femme laissa libre court à ses penchants, et ne se gênait plus pour sortir dévoiler et pour se mélanger aux hommes. Qu’Allah préserve tous les pays musulmans de ce grand malheur, qu’on ne peut qualifier autrement ! Allah (U) révèle dans Son Livre : (Restez dans vos demeures, et ne vous parez pas comme les païennes de la première époque),[6] (Si vous leur demandez un bien quelconque, faites-le de derrière un voile).[7] Si cet ordre s’adresse aux « mères des croyants », il s’adresse à fortiori aux autres femmes.

En outre, le Prophète (r) déclare : « Un homme ne doit pas s’isoler avec une femme, car Satan vient s’ajouter à leur présence. »[8] Ce dernier (r) a également interdit de s’introduire chez les femmes en ces termes : « Attention à ne pas vous introduire chez les femmes.
  • Ô Messager d’Allah ! Lui demanda quelqu’un en se levant, que penses-tu du hamu – qui représente les proches du mari comme le cousin – ?
  • Le hamu répondit-il, c’est la mort.»[9]

Quand la femme enleva son voile, ce fut l’un des plus grands fléaux que les musulmans connurent à l’époque contemporaine. Elle se dénuda et ne craignait plus la mixité au travail, à l’école, etc. Ce fléau est terrible, sans aucun doute. Les musulmans qui en sont éprouvés doivent hâtivement s’en débarrasser par dévotion envers Allah (U).

J’en profite également pour recommander un livre très intéressant, écrit par un savant, et qui a pour titre ‘awda el hijâb. Son auteur est Mohammed Ismâ’îl. Il répond vraiment à toutes nos attentes. Qu’Allah (U) en fasse profiter les musulmans, et qu’il fasse profiter de tous les savants musulmans !

Question : est-il permis aux musulmans de rester dans les pays non-musulmans dans lesquels ils sont installés ?

En réponse : en principe, ils n’ont pas le droit de voyager dans ces pays, sauf en cas de besoin (commerce, études qui ne sont pas dispensées ailleurs, prédication, etc.). En principe, il est interdit de s’y installer. Il incombe à quiconque en mesure de le faire de rentrer chez lui le plus tôt possible. Il ne doit pas rester dans un endroit où il est exposé aux tentations. Combien de plaintes parviennent aux savants, et faisant état des inconvénients innombrables à vivre là-bas. Les enfants filles et garçons se pervertissent aux contacts des non-musulmans à l’école et ailleurs. Sans compter qu’ils risquent d’être contaminés par leur culture et leur enseignement. Ils vont s’imprégner de la culture occidentale par de multiples voies. Ils seront ainsi portés à remettre en question les valeurs musulmanes comme la prière et la zakât.

En outre, dans un milieu où le hijab est inexistant, cela ne va pas aider ses filles à le porter. La nouvelle génération sera forcément imprégnée des mœurs du pays dans lequel elle a grandi. Elle aura les mêmes affinités et les mêmes goûts, qui s’opposent pourtant aux préceptes de l’Islam. Il incombe donc d’émigrer dans un pays musulman, car il n’est pas permis de vivre dans ces pays-là, sauf en cas de besoin, comme nous l’avons souligné.



[1] Rapporté par Ahmed (5980), Abû Dâwûd (1271), et e-Tirmidhî (430), selon ‘Abd Allah ibn ‘Omar (t).

[2] Rapporté par ibn Mâja (1967), e-Tirmidhî (1084), selon Abû Huraïra (t).

[3] Rapporté par e-Tirmidhî (1085), selon Abû Hâtim el Muzanî (t).

[4] Rapporté par Muslim (1480, 36), selon Fâtima bint Qaïs – qu’Allah l’agrée –.

[5] Les coalisés ; 59

[6] Les coalisés ; 33

[7] Les coalisés ; 53

[8] Rapporté par Ahmed (114), e-Nasâî dans e-sunan el kubrâ (9177), selon ‘Omar ibn el Khattâb (t).

[9] Rapporté par el Bukhârî (5233) et Muslim (2173), selon ‘Uqba ibn ‘Âmir (t).





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ÞÏíã 25 Sep 2012, 08:26 AM
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Au nom d’Allah le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux

Réponse aux attaques mensongères
Son Éminence : Sheïkh Sa’d ibn Nâsir e-Shathrî
Membre de l’Ordre des Grands Savants d’Arabie saoudite
et du Comité permanent de la Fatwa.

Louange à Allah, Seigneur de l’Univers ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur le plus noble des Prophètes et des Messagers !

Wa ba’d ! Actuellement, nous faisons face à des attaques iniques et à de très mauvais comportements ! Nous faisons face à des railleries adressées contre la personne du Prophète (r). C'est pourquoi notre discours va porter sur ces événements cruels que toute personne objective ne peut tolérer, quoi qu’elle puisse avoir comme confession. Il y a eu d’autres événements semblables à celui-ci depuis l’avènement des Prophètes (u) qui ont toujours été confrontés à des railleurs. La raillerie dont Mohammed (r) est victime ne porte pas plus préjudice à l’Islam que la réaction des musulmans, qui n’est pas celle qu’ils auraient dû avoir.

Il y a toujours eu selon les Lois universelles d’Allah (Y) des gens qui prennent les prophètes en dérision. Cependant, la fin heureuse revient toujours aux prophètes et à leurs adeptes comme Allah (U) nous l’indique à travers le Verset : (On s’est aussi moqué des messagers auparavant, mais il est arrivé aux railleurs des anciens peuples ce dont ils se sont moqués).[1] Allah révèle (Y) également : (Nous nous chargeons des railleurs).[2] [Ton adversaire court à sa ruine].[3] C’est nous qui devrions avoir peur si nous ne mettons pas fin à ce genre d’action qui n’est ni juste ni objective. Ce genre de moquerie nous démontre que cette religion est permanente. L’islam est toujours debout sinon personne n’en parlerait ou ne s’en moquerait. En fait, les torts que nos ennemis cherchent à nous causer, ils les atteignent en premier lieu. Ils ne peuvent nous atteindre sauf dans la mesure où nous ne réagirions pas convenablement.

Les raisons de ces attaques

Quelles sont les raisons qui ont poussé ces gens-là à se moquer de la religion musulmane ? Il existe plusieurs raisons :

1- La première répond à une loi universelle selon laquelle Allah fait s’affronter le vrai et le faux dans un conflit qui se perpétuera jusqu’à la fin des temps. Allah (I) révèle : (C’est ainsi que nous avons assigné à chaque prophète un ennemi provenant des démons parmi les hommes et les djinns qui s’insufflent les uns les autres des paroles séduisantes et trompeuses ; mais si Ton Seigneur l’avait voulu, ils ne l’auraient pas fait).[4] Toutes ces choses sont prédestinées par le Seigneur de l’Univers, il faut donc les laisser eux et leurs calomnies. Allah déclare également : (Ainsi, nous avons assigné à chaque prophète un ennemi parmi les criminels alors qu’Allah suffit comme Guide et comme Sauveur).[5]

Dès lors, nous pouvons détecter les raisons pour lesquelles les prophètes ont-ils tant été calomniés par leurs ennemis, en disant qu’ils sont des fous, des sorciers, qu’ils divisent entre l’homme et sa femme, qu’ils sont injustes envers les gens, et qu’ils ont trompé leurs ancêtres, etc.

2- Parmi les raisons qui peuvent expliquer cette campagne injuste, nous avons les mauvaises pensées que les démons insufflent dans le cœur des hommes. Les diables en effet font tout pour empêcher aux hommes de répondre à l’appel de celui qui prêche la vérité. Ils leur insufflent des pensées qui sont purement illusoires. Allah (I) révèle : (Satan vous promet la misère et vous commande la débauche tandis qu’Allah vous promet Son Pardon et Sa Grâce).[6] Dès lors, il nous incombe de repérer ces pensées diaboliques et d’effacer ces suspicions que les démons insufflent aux hommes. Allah (I) révèle : (C’est ainsi que nous avons assigné à chaque prophète un ennemi provenant des démons parmi les hommes et les djinns qui s’insufflent les uns les autres des paroles séduisantes et trompeuses),[7] [Vous les hommes ! Mangez des bonnes choses de la terre qui vont sont licites, et ne suivez pas les pas du diable, car il est pour vous un ennemi déclaré • Il vous commande le mal et la débauche, et de dire au sujet d’Allah ce dont vous n’avez aucune science].[8] Ainsi, ces attaques que nous subissons proviennent de ces insufflations des démons parmi les humains et les génies.

3- Pour expliquer ces attaques injustes, nous pouvons dénoter qu’Allah veut accomplir Sa promesse faite à Ses élus : (À celui qui Le craint Allah offre une issue heureuse • et pourvoit à ses besoins d’où il ne peut s’attendre),[9] (La fin heureuse revient aux pieux),[10] (Nous avons pris sur Nous de faire triompher les croyants),[11] (Notre avons fait précéder la parole en faveur de Nos serviteurs messagers • que Nous les ferons triompher • et que Nos armées auront la victoire).[12] Comme Allah a comblé Ses serviteurs de tels bienfaits, cela a suscité la jalousie chez certains. De la même façon, Il a comblé les adeptes du dernier Prophète de mérites et de richesses qui ne pouvaient qu’attirer la jalousie des autres. À partir de ce sentiment, ils ont commencé à parler sur eux et à se moquer d’eux. Tout bienfait engendre la jalousie.

4- Pour expliquer également ce genre d’attaques injustes, nous pouvons recenser que les adeptes de la foi ont répondu à l’appel du Prophète (r) et sont revenus au droit chemin. Ces gens-là se sont rendu compte que les musulmans se remettaient sur les traces du Prophète (r), et que leurs campagnes de propagande ont échoué dans les pays musulmans. Ils ont perdu espoirs de les faire adhérer à leurs convictions qui sont trop stériles et qui ne rapportent rien. Les musulmans s’en sont bien rendu compte ; c’est ce qui les a poussés à revenir à leur religion. Ces derniers ont commencé à appliquer les Lois d’Allah dans leurs différentes affaires. Chaque individu le faisait à son niveau, en se conformant à la prière, à l’aumône et aux autres rituels. C’est alors que ces gens-là, les ennemis des prophètes, ont commencé à se moquer du nôtre (r).

Ces symptômes qui relèvent de la jalousie se manifestaient déjà à l’époque de la Révélation comme Allah le révèle : (Bon nombre des gens du Livre aimeraient vous voir redevenir des mécréants après que vous ayez goûté à la foi, par jalousie de leur part, alors qu’ils se sont rendu compte de la vérité).[13] En ayant cité les juifs, Allah (Y) a fait savoir à leur sujet : (Ils disent aux mécréants qu’ils sont sur un meilleur chemin que celui des croyants).[14] Le Seigneur (Y) nous explique qu’Il a maudit ce genre d’individu. La raison qui les a poussés à prononcer de telles paroles, qui sont une entrave à la religion d’Allah, c’est bel et bien la jalousie : (ou bien envient-ils certains gens pour avoir été comblés des bienfaits d’Allah).[15]

5- De la même façon, quand les croyants sont revenus à leur Prophète (r) et qu’ils se sont penchés sur sa biographie, qu’ils ont médité sur les événements de sa vie, et qu’ils ont emprunté sa voie (r), les ennemis des prophètes ont cherché un moyen de détourner les musulmans du chemin de leur modèle (r). Ils ont constaté que les non-musulmans se convertissaient à l’Islam en masse, de façon individuelle ou collective, grâce aux moyens modernes de communication. Ces moyens qui ont permis de répandre la voie de la vérité à tous les horizons. Tout le monde pouvait entendre le prêcheur de l’Islam prononcer un discours convaincant. Dès que les gens ont répondu à cet appel, les ennemis ont cherché à les détourner de la religion d’Allah ; c’est ce qui les a poussés à réagir de cette façon.

6- Pour expliquer également ce genre de comportement, nous pouvons remarquer que certains musulmans se comportent au nom de la religion de façon contraire à celle-ci. Certains causent du tort aux autres ; ils s’acharnent contre les biens et les personnes au nom du soi-disant djihâd. Ces revendications sont complètement fausses, et n’ont aucune origine fondée. Elles se fondent plutôt sur des impressions et des supputations que les démons leur ont insufflées. Ils deviennent ainsi une entrave à la religion d’Allah.

D’autres fois, les non-musulmans remarquent que certains adeptes de l’Islam qui voyagent dans leurs pays ne sont pas très bien attachés à leur religion ; leur comportement en effet est souvent contraire aux préceptes de l’Islam qui ordonne d’être juste et de bien se comporter envers autrui. Comme ils donnent une mauvaise image de l’Islam, ils lui font ainsi entrave. Allah (I) nous fait le portrait de ces individus en disant : (Ceux qui préfèrent la vie d’ici-bas à celle de l’au-delà et qui entravent le chemin d’Allah qu’ils voudraient voir tortueux ; ces gens-là sont dans un égarement manifeste).[16]

7- Parmi les raisons qui ont poussé certains moyens de communication à s’investir dans cette campagne de blasphème à l’encontre de notre Prophète (r), c’est qu’ils ont la prétention d’étendre un certain mode de vie à tous les habitants de la terre, dont les musulmans. Ils ont voulu faire obstacle à la voie du Prophète (r) en le raillant et en le dénigrant pour leur permettre ainsi de propager leur mode de vie. Allah (Y) a mentionné ce procédé dans Son Livre et Il (Y) nous a ordonné de ne pas y succomber en disant : (Ô croyants ! Si vous obéissez à une partie des gens qui ont reçu le Livre, ils vont vous faire renier après que vous ayez goûté à la foi • Comment oseriez-vous renier alors que les Versets d’Allah vous sont récités et que Son Messager est parmi vous ! Quiconque s’accroche à Allah sera alors guidé sur le droit chemin).[17] Il (Y) a dit également : (Ô croyants ! Si vous obéissez aux mécréants, ils vont vous faire revenir sur vos talons et vous serez ainsi perdants • C’est plutôt Allah votre Maître (Allié), Lui le meilleur des secoureurs • Nous allons installer la peur dans le cœur des mécréants pour avoir associé à Allah de faux dieux sans qu’aucune autorité ne leur soit conférée. Leur demeure sera l’Enfer, et quelle mauvaise demeure auront les injustes).[18]

Dès lors, il ne faut pas succomber à ces campagnes tendancieuses qui s’opposent à la vérité, car elles aimeraient que nous délaissions le chemin de la vérité sur lequel nous sommes. Elles voudraient que nous renoncions au bien dont nous sommes comblés afin que nous nous mettions à leur train comme nous le fait savoir le Seigneur (I) : (Les juifs et les chrétiens ne seront jamais satisfaits de toi tant que tu ne suivras pas leur religion).[19] Qui concerne ce Verset ? Les juifs et les chrétiens qui sont les gens du Livre. Allah (U) a évoqué la même chose au sujet des hypocrites qui se font passer pour des musulmans, mais qui cachent au fond d’eux des convictions contraires ; leur projet est d’importer le mode de vie des non-musulmans en terre d’Islam afin que les musulmans ne savent plus distinguer entre le bien et le mal. Un Verset nous apprend à ce sujet : (Ils aimeraient que vous reniiez afin que vous soyez comme eux).[20] Allah (Y) est l’auteur de cette Parole à l’encontre des hypocrites.

8- Parmi les raisons qui expliquent ces campagnes iniques, nous pouvons recenser l’action de certains médias et ceux qui suivent leur pas. Pour suivre la vague, ils divulguent ce genre de mensonges et ce genre de caricatures qui ne sont pas conformes à la réalité ; ils s’imaginent que c’est la meilleure façon de faire le métier de journaliste. Cependant, ils ont tort. Ils agissent sans tenir compte de la réalité des choses. En pensant bien faire leur travail, les médias transmettent n’importe quelle information. Ils ne prennent pas la peine d’en vérifier la véracité ni d’indiquer que ce genre de balivernes, qui n’ont rien à voir avec la réalité, a été monté de toutes pièces. Diffuser ce genre d’information sans réfléchir est contraire à la raison, à l’esprit de justice, et à toute confession.

C'est pourquoi Allah (U) annonce que certains gens tendent l’oreille et suivent les nouvelles sans se poser de questions sur leur véracité, à travers le Verset : (C’est ainsi que nous avons assigné à chaque prophète un ennemi provenant des démons parmi les hommes et les djinns qui s’insufflent les uns les autres des paroles séduisantes et trompeuses ; mais si Ton Seigneur l’avait voulu ils ne l’auraient pas fait, alors laisse-les eux et leurs mensonges • Ils veulent que les cœurs de ceux qui ne croient pas à l’au-delà les écoutent, qu’ils s’ouvrent à eux, et qu’ils commettent la même chose qu’eux).[21] C’est-à-dire qu’après leur avoir tendu l’oreille ils agréent leurs paroles, qu’ils font suivre par des paroles et des actes contraires à la vérité.

C’est pour ce genre de raison qu’un certain hadith met en garde l’individu de parler sans connaître ni la véracité ni la réalité de ses paroles. D’après Muslim en introduction à son recueil e-sahîh, le Prophète (r) a déclaré : « Il suffit à l’individu pour mentir ou de commettre un péché, de répéter tout ce qu’il entend. »[22] Un autre hadith nous apprend : « Il ne faut pas être simple d’esprit en suivant les autres qu’ils fassent le bien ou le mal. Soyez plutôt résolus ; faites le bien quand vous voyez les gens le faire, mais renoncer à faire le mal quand vous les voyez le faire. »[23]

Les raisons qui poussent les gens à croire à ce genre de campagnes

Parmi les raisons qui expliquent que certains gens croient à ces campagnes iniques et tendancieuses, c’est que leurs auteurs n’appellent pas les choses par leurs noms en cherchant ainsi à brouiller la vérité. S’ils exposaient leurs mensonges tels qu’ils étaient, personne ne se laisserait abuser. Cependant, en incérant à leurs mensonges une partie de la vérité, ils peuvent ainsi leur donner plus de crédibilité pour mieux les répandre et mieux duper les gens. Allah (U) a interdit aux gens du Livre d’avoir recourt à de tels procédés en disant : (Ne mêlez pas entre le vrai et le faux pour cacher la vérité alors que vous la connaissez).[24] Il (I) a même décrit les gens du Livre de cette façon à travers le Verset : (Ô gens du Livre ! Pourquoi mêlez-vous entre le vrai et le faux et pourquoi cachez-vous la vérité alors que vous la connaissez ?)[25]

Si cela est clair, nous pouvons nous demander quelle est la part de mensonge que les auteurs de cette campagne que nous subissons ces derniers jours ont voulu transmettre à travers leur message ?

Les idées mensongères qu’ils véhiculent

Premièrement : Dans un premier temps selon eux, la religion musulmane et le Prophète de l’Islam (r) inciteraient au terrorisme. Les musulmans appelleraient à tuer tout le monde, et à répandre le sang. C’est un pur mensonge ! Les textes de la religion communément transmis condamnent formellement ce genre de chose comme le révèle le Verset : (Quiconque tue délibérément un croyant, mérite la Géhenne).[26] En outre, le Prophète (r) a dit : « Quiconque tue un infidèle sous engagement, ne sentira pas l’odeur du Paradis. »[27]

D’autres textes interdisent de semer la corruption sur terre, qui constitue un péché immense. Il existe des textes communément transmis sur le sujet. Allah (Y) révèle en effet : (Ne cherche pas à semer la corruption sur terre).[28] Il (I) a dit également : (Cela concerne ceux qui sont injustes envers les gens et qui sèment l’injustice sur terre ; ceux-là auront un châtiment terrible • Mais celui qui patiente et qui pardonne, fait ainsi preuve de résolution),[29] (Ceux qui délient le pacte d’Allah après l’avoir conclu, qui coupent les liens qu’Allah a ordonné de nouer, et qui sèment le désordre sur terre, ces gens-là sont maudits et auront une bien mauvaise demeure).[30]

Des Textes de la Loi communément transmis interdisent de semer la corruption sur terre et formulent qu’une telle action relève des grands péchés ; Allah (I) a même prévu des punitions immenses contre les auteurs de telles actions en disant : (À ceux qui affrontent Allah et Son Messager et qui sèment la corruption sur terre, leur rétribution c’est de les tuer, de les crucifier, et de leur couper la main et le pied inversés, ou de les bannir de la terre ; tel est leur sort ici-bas et dans l’au-delà ils auront un châtiment immense).[31]

Ces caricatures mensongères expriment que le Prophète (r) était partisan du terrorisme et du meurtre. Elles le montrent avec une bombe entre les mains ou sur la tête ; ces desseins mensongers sont contraires à la réalité, car personne n’a plus cherché à faire la paix avec tous les hommes que lui (r). Dès son arrivée à Médine, il a noué un traité de paix avec les juifs. Au traité d’el Hudaïbiya, il a cherché à faire la paix, bien que la plupart des conditions incluses dans ce traité étaient, pour le moins en apparence et aux yeux de beaucoup, en défaveur des musulmans. Pourtant, il n’a jamais trahi aucun traité qu’il a conclu. Allah (I) a dit : (s’ils inclinent à la paix alors incline-toi-y également).[32] Voici à quoi ressemble la religion musulmane ! Le Prophète (r) pardonnait à ses oppresseurs et à ceux qui lui faisaient du mal. Il les excusait et ne tenait pas rigueur de leurs erreurs, il disait toujours : « Ô Allah ! Pardonne à mon peuple, car ils ne savent pas. »[33]

Selon Khabbâb ibn el Aratt (t), nous étions venus nous plaindre au Messager d’Allah (r), alors qu’il était adossé sur son manteau à l’ombre de la Ka’ba. « Ne serait-il pas temps que nous tu implores Allah de nous venir en aide ? Nous étions-nous exclamés.
  • Les martyrs des générations précédentes, répondit-il, étaient mis dans un trou, et on leur coupait la tête en deux avec une scie, mais cela ne les faisait pas renoncer à leur religion. »[34]

L’Ange des montagnes se présenta un jour au prophète (r) en compagnie de Jibrîl qui s’exclama : « Voici l’Ange des montagnes, il vient recevoir tes ordres contre ton peuple. » Son peuple l’a expulsé de sa terre natale, certains l’ont suivi pour lui jeter des pierres et lui fait subir toute sorte de préjudices. Pourtant, il répondit : « J’espère qu’Allah sorte de leur progéniture des gens qui adorent Allah sans rien Lui associer. »[35]

Les anecdotes où il a pardonné et où il a conclu des accords de paix sont nombreuses au cours de sa vie (r). Les gens le combattent, ils lui font du mal, et profèrent contre lui toutes sortes de calomnies. Malgré cela, le jour de la conquête de La Mecque, il a pardonné à son peuple et a excusé leurs fautes sans ne s’en prendre à personne. Qu’Allah prie sur ce noble Prophète ! Comment oser dire qu’un tel homme appelle au terrorisme ou au meurtre, alors que sa vie démontre tout le contraire.

Ils sont allés plus loin en disant que l’Islam s’est uniquement répandu par l’épée. Aujourd’hui par exemple, il n’y a pas d’épée, mais cela n’empêche pas aux gens de se convertir par milliers, je dirais même par millions chaque année. Avec quelle épée ? Cette religion propose plutôt des arguments convaincants et des preuves irréfutables qui incitent les gens à s’y soumettre pleinement. Cela démontre que ces fausses accusations qu’ils lancent n’ont aucun fondement ni aucune réalité.

Deuxièmement : quand ils parlent de l’Islam, ils visent également de la femme ; ils assument que l’Islam et Mohammed (r) la maltraitent, et qu’ils la considèrent comme une esclave que les hommes disposent à leur guise. Cette accusation mensongère correspond à leur mode de vie non au nôtre. Ils la maltraitent et l’exploitent jusqu’à son dernier souffle. Ils en font un objet de publicité et quand ils n’ont plus besoin d’elle ils la jettent comme un vulgaire morceau de papier.

Quand elle est encore jeune et belle, ils l’exposent, mais dès qu’elle commence à veiller ils ne se préoccupent plus d’elle et s’en débarrassent. La pauvre ne trouve plus personne pour l’entretenir contrairement à la situation des musulmans qui puisent leurs coutumes de la Tradition du Prophète (r). Ils respectent la femme au summum qu’elle soit aussi bien une mère, une épouse, une sœur, ou une fille. Voyez ce que l’Islam dit au sujet de la mère : (Ton Seigneur a prescrit de n’adorer que Lui et de respecter les parents). Le Verset dit ensuite : (S’ils parviennent tous les deux ou l’un d’entre à la vieillesse, alors ne leur dit pas ouf ! Ne hausse pas le ton sur eux et dis-leur des paroles honorables).[36] Du matin au soir ! Cela n’a rien à voir avec ceux qui se rappellent de ses parents les jours de fête par le biais d’une carte de vœu. Lorsque chez nous une femme âgée tombe malade, c’est tous ses enfants et ses proches qui se réunissent autour d’elle à l’hôpital ou bien chez elle. Est-ce qu’ils en font autant ? Alors, qui honore la femme ? Et qui la respecte ? Est-ce eux ou alors nous ?

Quant à l’épouse, le Prophète (r) a enjoint de la respecter : « Le meilleur d’entre vous, c’est celui qui est le meilleur envers sa famille et je suis le meilleur d’entre tous envers la mienne. »[37] Allah (U) ordonne de lui parler avec douceur et d’être bon envers elle en disant : (Vivez convenablement avec elle ; si vous détestez une chose en elle, il se peut que vous détestiez une chose dans laquelle Allah a mis un grand bien).[38]

Bien que le mari puisse ne pas aimer son épouse, Allah lui impose de bien se comporter avec elle et de bien lui parler, car Il peut très bien lui offrir de multiples qualités. Y a-t-il aujourd’hui une constitution qui renferme de telles lois ? Comment peut-elle ainsi être maltraitée ? Est-ce que ces relations justes et douces sont une façon de maltraiter la femme qui n’est même pas responsable en regard de la Loi de ses propres dépenses ? Ou bien cela concerne-t-il ces gens-là qui s’emparent de son argent et qui effacent sa personnalité jusqu’à son nom qu’elle n’a même pas le droit de porter ? Ils lui enlèvent ainsi tout lien avec sa famille originelle ! Qui respecte et honore la femme ? Est-ce notre Prophète (r) et ses adeptes ou bien ces gens qui s’emparent de sa parure quand elle est jeune, mais qui l’abandonnent dès qu’elle prend de l’âge ? Vous n’avez qu’à comparer entre les deux situations !

Le droit de la femme ne signifie pas simplement de la sortir de chez elle pour l’exposer aux hommes. Celle-ci devient un objet de convoitise en l’exposant dans un endroit où les âmes faibles risquent de l’enlever pour lui faire de mauvaises choses. Ce n’est pas cela respecter la femme et cela n’a rien à voir non plus avec les droits de la femme. Honorer la femme et lui préserver ses droits consiste à la respecter, à la considérer, à subvenir à ses besoins, à respecter ses opinions, et à se comporter convenablement avec elle. En parallèle, il ne faut pas vulgairement se débarrasser d’elle, la considérer comme un objet de publicité, et lâchement abandonner les vieilles femmes comme le font les opposants aux prophètes.

Tout cela nous démontre qu’il y a une différence énorme entre la religion musulmane qui préserve les vrais droits de la femme et ces gens-là qui sont en fait l’ennemi de la femme au nom de sa soi-disant émancipation. C’est vrai qu’ils libèrent la femme, mais ils la libèrent du respect des hommes, ils la libèrent de sa pudeur, ils la libèrent de sa vraie fonction dans la société. Selon eux, le Prophète n’a pas considéré l’égalité entre l’homme et la femme, mais nous disons qu’il les a considérés comme égaux dans les domaines où ils le sont réellement.

En revanche, il serait injuste de les considérer ainsi dans les domaines où ils sont différents. Parmi les droits que concède la femme, c’est de la traiter en fonction de la nature qu’Allah lui a conférée. Si la femme n’est pas capable de porter des rochers alors pourquoi lui demanderions-nous de le faire ? Si la femme n’est pas capable de vivre dans une mine à charbon alors pourquoi lui demander ce dont seul l’homme est capable de faire ?

Ainsi, nous pouvons établir qu’aucun endroit dans le monde n’offre une égalité absolue entre l’homme et la femme. Aucun pays et aucune société ne peuvent y prétendre en raison des différences fondamentales qui existent entre les deux sexes. S’ils voulaient greffer un fœtus à l’homme, ils ne pourraient le faire en raison des dispositions physiques et psychologiques dont la femme se particularise au moment des menstrues ; ce serait alors impossible. Ils ne peuvent donc pas inventer une égalité parfaite entre les deux sexes.

Troisièmement : ils assument également que l’Islam est une religion archaïque, et que l’époque du Prophète (r) remonte à quatorze siècles ! Serait-il pertinent de suivre un homme dont l’époque est révolue ?

Nous disons en réponse qu’il existe des principes immuables à l’espèce humaine comme la justice, n’est-elle pas une valeur ancienne ? Cette valeur existe depuis la création du genre humain. Cela signifie-t-il qu’il faille délaisser ce principe sous prétexte qu’il est vieux ? Cela est aussi valable pour les principes extraordinaires que propose cette religion juste que le Prophète (r) nous a apportée et dont les bienfaits englobent la vie d’ici-bas et celle de l’au-delà. Celle-ci garantit tous les intérêts ; elles engendrent tous les avantages et repoussent tous les inconvénients possibles. Devrions-nous ainsi nous en détacher sous prétexte que ses origines remontent à loin dans le temps ?

Le fait qu’elle a surmonté les épreuves du temps sans subir aucune altération ni éprouver aucune nécessité de réforme, cela démontre plutôt sa véracité et sa constance. En cela, l’Islam est unique en son genre, car il est impossible de corrompre sa référence qui est le Coran illustre : (Nous avons descendu le Rappel et il Nous incombe de le garder).[39] Cette religion est pleine de miséricorde et de bienfaits pour l’humanité entière comme l’indique le Seigneur (I) : (Nous ne t’avons envoyé si ce n’est que par miséricorde envers l’humanité).[40] Cette religion englobe en outre les intérêts liés à la vie d’ici-bas et à celle de l’au-delà. Il existe une loi pour tout élément en relation avec la vie d’ici-bas et celle de l’au-delà comme le souligne le Seigneur (I) : (Nous t’avons descendu le Livre qui éclaire toute chose).[41]

Les Occidentaux disent que le Prophète Mohammed (r) ne tient pas compte des droits de l’homme, en donnant pour conforter leur idée de multiples exemples. Si nous décortiquons la chose, nous trouverons qu’il existe plusieurs sortes de droit dont :

1- Les droits de l’homme qui sont incontestables comme le principe de justice. La législation musulmane les reconnaît ; le Prophète (r) les a non seulement établi, mais il l’a fait sous leur meilleure forme. Le principe de justice en Islam ne se trouve dans aucune autre législation ou constitution. Si cela démontre une chose, c’est que la justice consiste à rendre les droits à chacun. Il ne suffit pas d’instaurer une peine ou une loi pour rendre les droits à chacun, car cela nécessite une certaine foi qui émane du cœur et qui émane des organes. C’est ce qui pousse la personne coupable d’une injustice à rendre d’elle-même le droit à sa victime. Celle-ci elle garde toujours entre les yeux les paroles du Prophète (r) : « Le jour de la Résurrection, tous les droits seront rendus à tel point que le mouton sans cornes reprendra ses droits sur le mouton cornu. »[42]

Le Prophète (r) a dit également : « La ruine le jour de la Résurrection, c’est de s’y présenter avec sa prière, son aumône, et son jeûne, alors qu’on a opprimé untel, dérobé l’argent d’untel, versé le sang d’untel. Dès lors, la victime se sert dans les bonnes actions de son oppresseur pour récupérer son droit. Mais si cela ne suffit pas, elle prend alors de ses propres péchés pour les remettre sur le dos de son oppresseur, lesquels vont le propulser dans le feu de la Géhenne. »[43]

C’est ce que le musulman garde toujours à l’esprit. Dès lors, il ne peut faire preuve d’injustice ; les lois en vigueur ne justifient pas en elles-mêmes la raison de ce comportement qui émane plutôt de la crainte du Seigneur de l’Univers. Cette conscience qui pousse à la justice fait-elle partie intégrante des différentes constitutions ? Nous nous rendons compte que l’Islam a prévu ce genre de comportement dont aucune autre religion ne peut se vanter d’avoir ni aucune législation ou constitution qu’elle soit nationale, internationale, ou même planétaire.

2- Ils intègrent aux droits de l’homme des éléments qui en réalité n’en font pas partie. Ils disent par exemple que la liberté individuelle réclame que l’homme soit libre de faire ce qu’il veut ; elle autorise notamment l’anarchie sexuelle. Est-ce vraiment cela les droits de l’homme ? Nous pouvons voir qu’à notre époque ce phénomène est à l’origine d’un mal épouvantable. Des fléaux terribles, comme les maladies mortelles (SIDA, l’herpès, la blennorragie, etc.), se répandent à notre siècle à travers le monde.

Ce phénomène entraîne également l’éclatement de la cellule familiale étant donné que l’homme n’a plus besoin d’une compagne féminine. Il n’a plus besoin de fonder une famille. Dès lors, la société se désintègre, car il y a de moins en moins de familles. Puis, elle tend vers l’extinction, et rares sont les enfants qui suivent une bonne éducation au sein d’une famille dont le père et la mère sont intègres. Il y a de plus en plus d’enfants naturels dont le père refuse de reconnaître l’affiliation ; cela entraîne l’éclatement et la division de la société. Imaginez-vous ce que doit penser un enfant qui ne trouve pas un père pour l’aider, pour le protéger, et pour subvenir à ses besoins. Imaginez-vous ce qu’il doit penser ? Quelle opinion doit-il avoir d’une société dont les lois corrompues l’ont opprimé au nom de la liberté individuelle qui autorise l’anarchie sexuelle ?

La législation musulmane est venue pour fermer les portes à ce genre de choses qui n’ont aucun lien avec les droits de l’homme, et qui vont même à leur encontre. Comment cautionner une jouissance éphémère qui engendre de terribles fléaux dont pâtit la société entière que ce soit chez les hommes, les femmes, et les enfants ? Cela n’a rien à voir avec les droits de l’homme !

Or, on peut trouver des lois dans l’Islam qui protègent les droits de l’homme dont aucune constitution ne fait mention. Prenons par exemple le Verset suivant : (Allah commande d’être juste, bienfaisant, et de donner aux proches).[44] Ils disent certes qu’ils prônent la justice, mais nous disons que la législation musulmane commande la justice par des moyens qui n’existent pas chez vous. Où mettez-vous la bienfaisance ? Quant à l’Islam, il commande d’être juste, bienfaisant, et de donner aux proches. Laquelle de vos lois prône une chose pareille ? Qui parmi vous donne à ses proches par dévotion envers Allah (U), de ses propres gains, de son travail, et de son argent qu’il gagne péniblement jour et nuit ? Ces principes qui permettent de préserver les droits de l’homme existent dans notre législation.

Réfutations aux conceptions erronées

1- Votre Prophète assument-ils nous prive de nos libertés qui nous permettent par exemple de boire du vin ou toute boisson enivrante à notre guise ! Nous disons : Allah est Grand ! C’est la preuve que notre législation est la bonne, c’est le signe que le Prophète (r) est juste envers l’humanité entière ! Les déclarations de médecins s’enchaînent les unes à la suite des autres pour dénoncer à toute la planète les mauvais effets et les dangers de l’alcool. Quel en est l’intérêt ? Il n’y en a aucun. Des sommes énormes d’argent y sont investies ; quels profits en aurait-on tirés si elles étaient consacrées à cultiver la terre afin de nourrir aisément les pauvres, elles auraient pu largement suffire à ceux qui n’ont rien à manger. Sans compter ensuite les effets néfastes que l’alcool engendre. Quelles sont les séquelles qu’engendre l’alcool ? Il provoque des séquelles psychologiques à l’origine des crimes épouvantables comme le meurtre, l’adultère, le vol, et la dilapidation de l’argent. Il a engendré une dislocation sociale et l’éclatement de la famille.

2- Parmi les principes de l’humanisme, c’est de laisser, voire d’encourager chacun à dire ce qu’il veut. Ainsi au nom de la liberté d’expression, ils appellent à la débauche et à la perversité. Si chacun à le droit de dire ce qu’il veut, il peut ainsi inciter à la débauche sans que personne ne l’en empêche. Sous le couvert de cette liberté, chacun a le droit de critiquer, de dénigrer, et de railler qui il entend. Nous disons en réponse que ce principe n’a aucun intérêt. Il porte plutôt préjudice. Ainsi, il incombe de dire que l’intérêt général est plus important que la liberté individuelle ; liberté qu’il faut absolument soumettre à des critères dans le but d’éviter qu’elle engendre des inconvénients considérables.

Nous pouvons constater que les médias qui, sous couvert de la liberté de la parole, sont à l’origine de méfaits considérables ; ils engendrent notamment la haine entre les gens ; tu me détestes et moi je te déteste, car tu me critiques et moi je te critique. Les journaux, par l’intermédiaire desquels tout le monde parle sur tout le monde, ont ouvert une très mauvaise porte ; chacun en profite pour régler ses comptes. Tout responsable qui ne remplit pas les aspirations d’un journaliste devient sa cible dans son journal en usant contre lui la calomnie et la diffamation. À sa prochaine visite dans son administration, il sera servi comme un roi. Ainsi, quel est l’intérêt d’avoir une liberté totale si celle-ci engendre autant d’inconvénients et si elle ne procure aucun avantage ? Il faut donc la soumettre à des critères.

3- Ils disent entre autres que votre Prophète prône la persécution religieuse et il impose la conversion forcée des peuples. Ils n’ont pas dû lire le Verset : (nulle contrainte en religion ; la bonne voie s’est distinguée de la voie égarée).[45] C’est vrai que nous commandons le bien et la vertu comme le révèle le Verset : (qu’une partie d’entre vous prêche le bien, qu’ils ordonnent le bien et interdisent le mal ; ceux-là sont les bienheureux).[46] C’est vrai que nous n’aimons pas que le mal se répande au cœur de la communauté, par les moyens de communication qui nous l’affichent. Cependant, la religion musulmane recherche l’intérêt de la communauté et la protège contre tout inconvénient.

Quant au fait de laisser régner l’anarchie, en rendant publics les moyens de faire le mal, il faut absolument dans ce cas soumettre ce problème à des critères religieux. Si l’on se penche sur l’histoire de la Nation musulmane, on pourra constater que les non-musulmans vivaient au cœur des adeptes de l’Islam, et cela même à l’époque du Prophète (r). Les juifs ne vivaient-ils pas à Médine ? En fait, comme ils ne respectèrent pas les engagements qui les liaient au Prophète (r), ils furent expulsés de Médine par leur propre faute. Le Prophète (r) n’était-il pas en relation avec des non-musulmans qu’il traitait de la meilleure façon ? L’histoire le vérifie. C’est pourquoi, après sa mort, les musulmans l’imitèrent en ayant toléré en leur sein un nombre non négligeable de non-musulmans.

Mais les non-musulmans qu’ont-ils bien pu faire ? Où se trouvait l’Inquisition ? Quel fut le sort des musulmans jugés par les tribunaux de l’Inquisition ? Qu’a-t-on fait subir aux adeptes de l’Islam vivant dans les pays asiatiques qui étaient dans le giron de l’Union Soviétique ? Quelle peine y réservait-on à celui qui lisait le Coran ou qui faisait simplement sa prière ? Quel sort lui était-il réservé ? Les événements historiques parlent d’eux-mêmes. Faisons une comparaison même à notre époque entre le traitement des minorités non musulmanes en terre d’Islam et celui des musulmans qui croupissent dans les prisons étrangères. Quel sort leur y est-il réservé ? Où est-elle cette répression confessionnelle ? Où est l’injustice ? Chez qui se trouve-t-elle ? Chez les musulmans ou bien chez leurs opposants ?

Le Prophète (r) veillait à bien traiter les partisans des autres confessions. Il visitait leurs malades même si c’était leurs enfants. Vous connaissez très bien le hadith rapporté par Anas, et selon lequel un garçon juif qui servait le Prophète (r) tomba malade. Le meilleur des hommes alla chez lui pour le visiter. Il s’assit devant lui pour lui dire : « Embrasse l’Islam ! » L’enfant regarda un instant son père qui lui dit : « Obéis à Abû el Qâsim ! » C’est alors qu’il se convertit juste avant de rendre l’âme. En sortant le Prophète (r) s’exclama : « Louange à Celui qui l’a sauvé de l’Enfer ! »[47] Il n’avait dont aucune animosité personnelle à leur encontre, car à peine l’un d’eux se convertit-il qu’il manifesta sa joie.

Qu’est-ce qu’il y avait entre eux ? Pourquoi le Prophète fut-il heureux de cette conversion ? Parce que l’animosité qui existe entre eux n’est pas poussée par des raisons personnelles. Le sentiment d’amour et de haine en Dieu est un principe islamique ressenti par tous. Le fait que nous ne tolérons pas et que nous ne reconnaissons pas la religion des autres que nous savons fausses et qu’elles vont à l’encontre de la vérité, ce n’est faire preuve d'aucunes injustice. Eux-mêmes éprouvent le même sentiment à notre égard, à la différence où ils s’obstinent à refuser et à délaisser la vérité comme Allah (I) nous l’apprend en disant : (Ceux à qui Nous avons donné le Livre, le connaissent comme ils connaissent leurs propres fils et une partie d’entre eux cachent la vérité alors qu’ils la connaissent. La vérité vient de Ton Seigneur, ne sois donc pas sceptique).[48]

Il est possible également qu’ils ne réfléchissent pas réellement à la chose. Ils ne doivent pas méditer sur les preuves coraniques et les preuves spirituelles que renferment le Coran et la sunna prophétique et qui démontrent que l’Islam est la vraie religion.

Si cela est clair, lequel d’entre nous pose un mauvais regard sur l’autre ? Est-ce ceux qui respectent les prophètes et qui se comportent objectivement envers la vérité conformément au Verset : (la haine que vous éprouvez à l’égard de certains gens qui vous empêchent de vous rendre à la Mosquée sacrée ne doit pas vous rendre hostile ; entraidez-vous plutôt à la piété et à la vertu).[49] Ou bien est-ce ceux qui critiquent et dénigrent les prophètes ? Lequel de ces deux regards que chacun pose sur l’autre, est-il alors contestable ? Est-ce celui de ceux qui suivent le Prophète (r) en cherchant à faire adhérer les adeptes des autres religions à l’Islam et en leur exposant la vérité avec les preuves à l’appui ? Ou bien celui de ceux qui s’acharnent impitoyablement sur les autres sans s’appuyer sur aucune preuve ni aucun argument ?

Quel est le devoir du musulman face aux caricatures ?

Nous pouvons ici poser une question cruciale qui doit nous pousser à la réflexion. Autrement dit, quel est notre devoir envers ce genre de campagnes ?

Premièrement : la première chose à faire pour contrer ce genre de campagnes, c’est d’étudier sérieusement le Coran et la sunna et de bien méditer sur le sens de leur message. Ceux-ci contiennent le remède efficace pour y contrer. Il nous incombe ainsi de revenir au sens du Livre d’Allah pour comprendre tel ou tel terme. Il faut revenir également à la Tradition du Prophète (r) ; tel est le plus grand moyen pour contrer ces attaques qui avaient déjà lieu à l’époque de la Révélation ; comment le Coran s’est-il alors comporté face à cette situation ? Comment le Prophète (r) a-t-il réagi face à celle-ci ? Il est primordial d’étudier sa méthode et de s’y conformer.

Deuxièmement : il faut deuxièmement exposer la vraie image de l’Islam et de son Prophète (r), et devenir ainsi des prêcheurs qui appellent à la religion d’Allah ; nous serons ainsi concernés par la Parole du Très-Haut : (Qui prononce une plus belle parole que celui qui appelle à la religion d’Allah, qui s’adonne aux bonnes œuvres, et qui déclare : je compte parmi les musulmans).[50] Nous aurons ainsi l’honneur de répondre à l’ordre qu’Allah commande à travers le Verset : (Appelle au chemin de Ton Seigneur avec sagesse, et en ayant le beau sermon, et polémique avec eux de la meilleure façon).[51] (Appelle à cela et suis le droit chemin comme il te l’a été commandé).[52]

Nous serons ainsi concernés par les paroles suivantes du Prophète (r) : « Quiconque montre une bonne voie, aura la même récompense que celui qui la pratique, et cela jusqu’au jour de la Résurrection. »[53] Il (r) a dit également : « Qu’Allah guide un seul homme par ton intermédiaire vaut mieux pour toi que la meilleure des richesses (mot-à-mot : un chameau roux, ndt.) ».[54] Si défendre l’honneur d’un musulman quelconque mérite une récompense immense alors qu’en est-il pour celui qui défend l’honneur du Prophète (r) ? Ce dernier déclare en effet : « Le Jour de la Résurrection, Allah défend contre l’Enfer le visage de quiconque défend l’honneur de son frère sur terre. »[55]

Troisièmement : nous devons aussi affronter ce genre d’attaques, en nous accrochant convenablement à la religion musulmane. L’objectif de ces campagnes c’est bel et bien de nous détourner de celle-ci et de lui donner une mauvaise image. Pour contrer leur objectif, il suffit donc de s’y accrocher fermement dans l’espoir de gagner la récompense éternelle, et l’Agrément du Seigneur de l’Univers. Allah (Y) va ainsi nous protéger contre leur complot, car comme Il le dit Lui-même : (en dehors de quelques nuisances, ils ne vous feront aucun mal).[56] Les « nuisances » correspondent aux mauvaises paroles qu’ils profèrent. Leur nuisance est donc verbale. Votre sort n’est pas entre les mains de vos ennemis, il ne dépend pas de leurs complots, et des caricatures mensongères qu’ils divulguent. Cependant, nos péchés sont à l’origine de nos malheurs. Si nous voulons alors gagner l’Agrément du Seigneur de l’Univers, la victoire, le bien-être, et le bonheur sur terre et dans l'au-delà, nous devons absolument nous repentir de nos mauvaises actions. Grâce au repentir sincère au Seigneur, rien ne peut nous atteindre de la part de nos ennemis.

Quatrièmement : Nous devons nous rapprocher d’Allah à travers la patience qui est un acte de dévotion. Il ne faut surtout pas s’affoler face à ce genre d’attaques. Allah (Y) commande et encourage la patience à travers le Verset : (Vous allez entendre beaucoup de mauvaises choses (mauvaises paroles) de la part de ceux qui ont reçu le Livre avant vous et des païens ; si vous patientez et craignez Allah, c’est alors faire preuve de résolution).[57] Nous devons donc nous armer de patiente dans ce genre de situation.

Nous devons également en réaction à ces campagnes mensongères mettre en garde contre les opinions fausses et refuser le faux en général. En parallèle, nous devons montrer aux gens la vérité et les bonnes choses. De plus, en réponse à ces attaques, nous devons aussi sanctionner toute personne qui répètent et divulguent leurs paroles complètement fausses, par dévotion envers Allah (Y) d’une part. D’autre part, c’est faire preuve de compassion envers une telle personne qui risque de prendre des péchés.

C'est pourquoi nous devons la punir pour la dissuader à l’avenir de répandre ces caricatures mensongères et ignobles. Si quelqu’un demande en quoi consiste la punition. Nous pouvons répondre qu’il existe plusieurs sortes de punition ; tout moyen pouvant endiguer efficacement ces propagandes ignobles, est en lui-même un moyen de se rapprocher d’Allah (U). En outre, il est susceptible de faire gagner une récompense à son auteur. Il est possible de frapper leurs marchandises d’un boycott ; si quelqu’un fait cela en quête de la récompense divine, nous souhaitons qu’il obtienne une telle récompense. Son geste fut motivé en effet par l’envie de mettre fin à cette propagande et à ses caricatures mensongères. Nous disons qu’une telle ambition mérite la récompense d’Allah (Y) et nos souhaitons à son auteur de recevoir Sa récompense.

Si cela est clair, il faut savoir qu’il n’est pas pertinent de répondre à ces provocations en se laissant dominer par nos impulsions et sans se référer au savoir religieux. Certains gens s’imaginent à tort qu’ils ripostent légitimement à ces attaques. Ils sont même susceptibles d’obtenir des résultats contraires.

Je m’explique à travers plusieurs exemples. Quel est l’intérêt entre autres de brûler le drapeau de certains pays, ou de malmener certaines personnes sous prétexte qu’elles sont les ressortissantes de ces pays ? Qui a permis de faire une chose pareille ? A-t-on le droit de faire cela ? Est-ce que la religion autorise de brûler et de saccager des biens matériels ? Il faut bien réfléchir avant d’agir. Il faut régir nos réactions en fonction des normes de la religion en se référant aux savants qui vont nous indiquer si telle chose est tolérée ou non. Allah (Y) révèle à ce sujet : (S’il vous vient une nouvelle qui vous rassure ou qui vous inquiète, ils s’empressent de la répandre, mais s’ils l’avaient soumise au Messager et au détenteur de l’autorité parmi eux, les savants parmi eux l’auraient éludée. Si ce n’était la Grâce d’Allah et Sa Miséricorde, vous auriez tous suivi Satan à l’exception d’une poignée d’entre vous).[58]

Il nous incombe certes de faire face à ces campagnes, mais cela doit se faire à partir des textes du coran et de la sunna. Il ne faut pas se hasarder à commettre des actes contraires à la Législation divine. Le savoir religieux établi sur des règles doit guider nos impulsions.

J’implore Allah (Y) de nous accorder à tous de faire le bien et qu’Il fasse de nous tous de bons guides ! Qu’il arrange la situation de notre nation et qu’Il ramène ses membres à Sa religion de la plus belle façon ! Comme j’implore le Tout-Puissant de nous préserver du tort occasionné par ce genre de campagne mensongère ! Je L’implore d’améliorer la situation de la nation ! Voilà, mais certes Dieu Seul le sait ! Qu’Allah salue et prie sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur ses proches et ses Compagnons !


[1] Le bétail ; 10

[2] El Hijr ; 95

[3] El Kawthar ; 3

[4] Le bétail ; 112

[5] El Furqân ; 31

[6] La vache ; 268

[7] Le bétail ; 112

[8] La vache ; 168-169

[9] La répudiation ; 2-3

[10] El A’râf ; 128

[11] Les Romains ; 47

[12] Les rangées d’anges ; 171-173

[13] La vache ; 109

[14] Les femmes ; 51

[15] Les femmes ; 54

[16] Ibrâhîm ; 3

[17] La famille d’Imrân ; 101-102

[18] La famille d’Imrân ; 149-151

[19] La vache ; 120

[20] Les femmes ; 89

[21] Le bétail ; 112-113

[22] Rapporté par Muslim (5), selon Abû Huraïra (t).

[23] Rapporté par e-Tirmidhî (2007), selon Hudhaïfa ibn el Yamân (t).

[24] La vache ; 42

[25] La famille d’Imrân ; 71

[26] Les femmes ; 93

[27] Rapporté par el Bukhârî (3166), selon ‘Abd Allah ibn ‘Amr – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[28] Les récits ; 77

[29] La concertation ; 42-43

[30] Le tonnerre ; 25

[31] Le repas céleste ; 33

[32] Le butin ; 61

[33] Rapporté par el Bukhârî (3477) et Muslim (1792), selon ibn Mas’ûd (t).

[34] Rapporté par el Bukhârî (3612).

[35] Rapporté par el Bukhârî (3231) et Muslim (1795), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –.

[36] Le voyage nocturne ; 23

[37] Rapporté par e-Tirmidhî (4895), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée – ; il est également rapporté par ibn Mâja (1977), selon ibn ‘Abbâs (t).

[38] Les femmes ; 19

[39] El Hijr ; 9

[40] Les prophètes ; 107

[41] Les abeilles ; 89

[42] Rapporté par Muslim (2582), selon Abû Huraïra (t).

[43] Rapporté par Muslim (2581), selon Abû Huraïra (t).

[44] Les abeilles ; 90

[45] La vache ; 265

[46] La famille d’Imrân ; 104

[47] Rapporté par el Bukhârî (1356).

[48] La vache ; 146-147

[49] Le repas céleste ; 2

[50] Les Versets détaillés ; 33

[51] Les abeilles ; 125

[52] La concertation ; 15

[53] Rapporté par Muslim (1893), selon Abû Mas’ûd el Ansârî (t).

[54] Rapporté par el Bukhârî (4210) et Muslim (2406), selon Sahl ibn Sa’d (t).

[55] Rapporté par Ahmed (27543) et e-Tirmidhî (1931), selon Abû Dardâ (t).

[56] La famille d’Imrân ; 111

[57] La famille d’Imrân ; 186

[58] Les femmes ; 83





ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #12  
ÞÏíã 25 Sep 2012, 08:27 AM
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Les questions

Question : cette campagne contre le Messager (r) nous fait ressentir le besoin pressant de mettre en valeur ses mérites (r). La question est de savoir quels sont les moyens permettant de cultiver l’amour du Prophète ?

En réponse : l’amour du Prophète (r) est un acte de dévotion par lequel les croyants se rapprochent d’Allah. Le Prophète (r) met en lumière que le croyant ne peut goûter à la saveur de la foi tant qu’Allah et Son Messager ne soient pas plus aimés à ses yeux que tout au monde.[1] Il a dit également : « Nul ne peut prétendre à la foi jusqu’à ce que je sois plus cher à ses yeux que son fils, son père, et tous les autres gens. »[2] Nous l’aimons plus que nos propres personnes, et nous le faisons par dévotion envers Allah (Y). Cet amour réclame un certain nombre de choses :

Premièrement : lui obéir comme le révèle les Versets: [Ce que le Messager vous amène, prenez-le et ce qu’il vous interdit, abstenez-vous-en],[3] (Tout rebelle à Sa Loi doit se méfier de ne pas subir une tentation ou un châtiment terrible).[4]

Deuxièmement : suivre (r) sa tradition. Allah (I) révèle : [Vous avez en la personne du Messager d’Allah un bon exemple, pour celui qui aspire à la rencontre d’Allah et au Jour dernier],[5] [Dis : si vous aimez vraiment Allah, alors suivez-moi donc, Allah vous aimera].[6]

Troisièmement : donner foi à ses enseignements.

Quatrièmement : nous devons en faire un intermédiaire entre nous et Allah, dans le sens où nous devons seulement adorer Allah par l’intermédiaire de ses enseignements. Le Prophète (r) explique : « toute innovation qui ne fait partie de notre ordre sera refusée. »[7] Il n’est pas permis d’avancer de nouvelles adorations que le Prophète (r) n’a pas faites.

Cinquièmement : ne pas l’élever au-dessus de sa vraie condition, conformément à ses paroles disant : « Ne m’encenser pas comme le font les chrétiens avec ibn Mariam. Je ne suis qu’un simple serviteur, alors dites que je suis le serviteur d’Allah et Son Messager. »[8] Il ne convient de lui vouer aucun acte d’adoration. Nous ne disons pas qu’il est le fils d’Allah. Comme nous ne disons pas qu’il intervient dans l’agencement de l’Univers ou qu’il est à même d’intercéder en faveur des créatures sans passer par l’autorisation d’Allah. Il jouira certes du mérite d’intercession en faveur des croyants, mais celle-ci sera soumisse à l’agrément d’Allah. C’est ce que réclame un amour véritable. Il ne s’agit pas de prétendre l’aimer tout en lui désobéissant, ou en lui attribuant un degré qu’Allah ne lui a pas donné ! Ce n’est pas de façon qu’on arrive à l’aimer, même si on est convaincu du contraire.
Question : quels sont les critères qui délimitent la liberté individuelle ?

En réponse : la Législation musulmane tient compte de la liberté individuelle, mais celle-ci est soumise à des critères. Notamment, il ne faut pas porter atteinte à autrui. Nous devons empêcher que quelqu’un fasse du mal aux autres ou qu’il se fasse du mal à lui-même. Un hadîth que rapporte Mâlik dans son recueil el muatta fait dire au Prophète (r), selon ‘Amr ibn Yahyâ el Mâzinî, selon son père : « Il ne faut ni recevoir ni faire de préjudice. »[9] Notre religion interdit qu’on sème le désordre sur terre. Personne n’a le droit de dire qu’il est permis de semer le désordre à sa guise. L’un des critères de la liberté individuelle, c’est de ni commettre de péchés ni de les afficher ouvertement. Telles sont les limites de la liberté individuelle. Il en existe d’autres que recensent le Coran et la sunna. Nous n’avons pas le temps ici de les évoquer en détail, mais nous soulignons qu’elles sont toutes établies dans l’intérêt des hommes.




[1] Rapporté par el Bukhârî (21), et Muslim (43).

[2] Rapporté par el Bukhârî (15) et Muslim (44).

[3] Le rassemblement ; 7

[4] La lumière ; 63

[5] Les coalisés ; 21

[6] La famille d’Imrân ; 31

[7] Rapporté par el Bukhârî (2697) et Muslim (1718), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –.

[8] Rapporté par el Bukhârî (3445), selon ‘Omar (t).

[9] Rapporté par el muatta (2/745), Ahmed (2865), ibn Mâja (2341), selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agrée son père et lui –.





ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #13  
ÞÏíã 26 Sep 2012, 07:45 AM
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Au nom d’Allah le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux

Débat ouvert
Son Éminence : Sheïkh ‘Abd Allah ibn ‘Abd e-Rahmân el Ghudaïyân
Membre de l’Ordre des Grands Savants d’Arabie saoudite
et du Comité permanent de la Fatwa.

Louange à Allah le Seigneur de l’Univers ! Que les Prières d’Allah et Son Salut soient sur le plus noble des prophètes et messagers, notre Prophète Mohammed, ainsi que sur sa famille, ses Compagnons, et ceux qui suivent sa voie et qui emprunte fidèlement son chemin jusqu’au Jour des Comptes !

Amma ba’d ! Je vais ici faire un court discours portant sur le Verset dans lequel Allah (Y) s’adresse à Son Messager en ces termes : [Tu as vraiment un comportement illustre].[1] Ce Verset se trouve dans la sourate la plume qui doit son nom à ses premières lignes dans lesquelles le Seigneur révèle : [Nûn, par la plume et ce qu’elle retranscrit].[2] Il nous informe qu’Il jure par la plume et ce qu’elle met par écrit. Ce sermon attire l’attention sur l’importance des lignes qui suivent. Celles-ci nous apprennent que certains païens mecquois faisaient passer le Messager (r) pour un fou.

Accusation que le Très-Haut dément en disant : [Tu n’es pas, par la Miséricorde d’Allah, un fou]. Ici, le terme « fou », qui est indéfini, est employé dans une phrase négative, ce qui lui donne un sens général. La généralité porte dans ce contexte sur la négation. Autrement dit, il est exclu que le Prophète (r) soit fou dans tous les sens du terme. L’accusation de ses détracteurs n’est que pure diffamation. Elle ne fait pas le poids devant le témoignage d’Allah (Y) qui ne laisse sur la question aucun doute. Le Seigneur ne se contente pas de l’innocenter, Il va plus loin en enchainant tout de suite après : [Tu as vraiment un comportement illustre].

L’analyse de cette phrase nous enseigne que cette affirmation est doublement renforcée ; tout d’abord, par la particule inna qui a pour fonction d’attirer l’attention, et la préposition « sur » qui exprime dans la langue la domination dans le sens où cette qualité est ancrée en lui. Ainsi, ce Verset veut nous dire que toi, le Messager d’Allah, tu n’as aucun lien avec les accusations qu’on t’accole. Toi, qui as toutes les qualités qu’un homme peut avoir, et qui n’es entaché par aucun défaut. Ces fameuses qualités que Je t’ai dotées sont ancrées en toi. Certes, Allah (Y) n’a aucun associé au niveau de Sa Personne, Ses Noms et Ses Attributs, mais Il a offert à Son Prophète ces qualités qui sont au summum de la perfection humaine. En même temps, Il l’a épargné d’avoir des défauts.
Dans la phrase [Tu as vraiment un comportement illustre] ; le terme « comportement » est un nom commun introduit dans une phrase affirmative. Il a donc un sens général.[3] Autrement dit, Allah lui a offert le plus haut degré du bon comportement. Il ne se contente pas d’avoir un bon comportement, mais cette qualité est dominante chez lui, comme un roi qui règne sur ses sujets. Allah lui a offert de les maitriser parfaitement.

Par ailleurs, le Très-Haut ne s’est pas contenté de dire qu’il avait un bon comportement dans tous les sens du terme, mais Il a utilisé l’adjectif « illustre » qui est encore plus expressif. Ainsi, le Prophète (r) se distingue par deux choses :
Premièrement : il est doté de toutes les qualités possibles par la grâce d’Allah.
Deuxièmement : il est épargné d’avoir le moindre défaut. C’est ce qui a poussé ‘Âisha à répondre lorsque celle-ci fut interrogée sur le comportement qu’avait le Messager d’Allah (r) : « Il avait pour comportement le Coran. »[4]

Elle ne voulait pas dire qu’il récitait le Livre d’Allah, car il était inutile de le préciser. Il avait pour habitude en effet de le réciter et de le réviser avec Jibrîl. Il répétait les Versets que l’ange récitait ; chacun écoutait la lecture de l’autre à l’occasion annuelle du ramadhân. La dernière année de sa vie, la révélation du Coran fut achevée. Cette année-là, Gabriel le lui fit réviser en entier à deux reprises.

Cet événement est repris par la sourate la Résurrection dans laquelle le Seigneur révèle : [Je jure par le jour de la Résurrection • Et Je jure par l’âme portée à se blâmer • L’homme se figure-t-il que Nous n’allons pas rassembler ses ossements • Nous sommes plutôt capables de lui reconstituer ses phalanges de même longueur • Mais, il veut plutôt persister dans la perversion • Il demande : à quand le jour de la Résurrection].[5] Plus loin, Il enchaine : [Quand Nous en faisons la lecture, tu n’as qu’à la suivre • Puis, c’est à Nous qu’il revient de l’éclaircir].[6] Le Messager répétait sans cesse les Versets qui lui étaient révélés en vue de les mémoriser, mais Allah le rassura : [N’anticipe pas sa lecture en articulant la langue à son écoute • C’est à Nous qu’il revient de le rassembler et d’en faire la lectureQuand Nous en faisons la lecture, tu n’as qu’à la suivre • Puis, c’est à Nous qu’il revient de l’éclaircir].[7] Ainsi, Allah a sauvegardé le Coran comme Il l’a révélé, et Il a fait savoir que ce rôle lui revenait.

En revanche, la garde des anciens Livres était à la charge des messagers, comme le formule le Verset : [dont la garde leur était confiée].[8] Le Coran affilie cette mission aux différents peuples avant l’Islam, mais il en est autrement pour le Livre des musulmans au sujet duquel il affirme : [C’est Nous qui avons révélé le Rappel, et c’est à Nous qu’il revient de garder].[9]

Ainsi, nous pouvons dire que le comportement du Messager (r) s’inspire du Coran qui regroupe les meilleures qualités possible. Il n’a fait que mettre en pratique ses enseignements à travers son exemple que la sunna nous met en lumière, et qui coïncide ni plus ni moins avec la volonté du Créateur. En lisant le Coran, on peut se rendre compte que toutes les vertus qu’il encourage sont réunies chez le Prophète (r). En parallèle, le meilleur des hommes était loin d’avoir tous les défauts qu’il condamne.

Le problème aujourd’hui, c’est que les programmes scolaires ne mettent pas en valeur ces vertus prophétiques sauf dans des cas rares. Nous n’offrons pas à nos enfants le meilleur modèle qui s’incarne en la personne du Prophète (r) pour leur éducation. Dans certains pays arabes, son nom est à peine mentionné dans les programmes. Pourtant, Allah (Y) a fait de lui une miséricorde pour l’humanité. Il est porteur de la bonne nouvelle pour celui qui croit en lui, et de la mauvaise nouvelle pour celui qui renie sa mission. Son message est universel et englobe tous les djinns et les hommes. Lui-même explique à ce sujet : « Par Celui qui tient l’âme de Mohammed dans Sa Main ! Quiconque dans cette communauté, qu’il soit juif ou chrétien, entend parler de moi, et qui ne croit pas en moi avant de mourir, comptera parmi les gens du feu… »[10]

Concernant la campagne de dénigrement lancée contre le Prophète (r), nous pouvons constater qu’Allah (I) y fait allusion dans le Livre des musulmans, et que le phénomène n’est pas nouveau. Le Très-Haut révèle en effet : [Dis : est-ce d’Allah, de Ses Versets, et de Son Messager que vous vous moquiez ? Rien ne sert de vous excuser, car vous avez mécru après avoir goûté à la foi].[11]
Au cours d’un voyage, certains individus s’écrièrent à l’occasion d’une discussion : « Qu’ont-ils nos lecteur, ils sont les plus menteurs, ils ont les plus gros ventres – pour dire qu’ils mangent beaucoup – et sont les plus peureux sur le champ de bataille. »[12] Quand ces paroles vinrent aux oreilles du Prophète (r), il récita le Verset : [Dis : est-ce d’Allah, de Ses Versets, et de Son Messager que vous vous moquiez ? Rien ne sert de vous excuser, car vous avez mécru après avoir goûté à la foi].[13]

Si nous nous penchons sur le cas des individus à l’origine de cette campagne, nous découvrirons qu’ils notre législation les concerne, étant donné qu’elle renferme tout ce dont les créatures ont besoin. Le jour d‘Arafa, Allah révéla à Son Messager : [Aujourd’hui, Je vous ai parachevé votre religion, Je vous ai parfait de Mes bienfaits, et Je vous ai agréé l’Islam comme religion].[14]
D’un côté, la religion est parfaite et répond aux besoins de l’homme tant d’un du point de vue matériel que spirituel. Elle est à même de lui procurer le bonheur dans l’au-delà. D’un autre côté, elle s’adresse à tous les djinns et les hommes depuis l’avènement du sceau des Prophètes (r) jusqu’à la fin du monde. Personne n’en est exempté. Allah révèle à ce sujet : [Béni soit Celui qui a révélé le Furqân à Son serviteur afin qu’il soit un avertisseur pour l’Humanité],[15] [Ce Coran me fut révélé afin que je vous avertisse vous et tous ceux à qui il parvient],[16] [Toute religion désirée autre que l’Islam ne sera pas accepté].[17]

En outre, quand le Prophète (r) aperçut entre les mains de ‘Umar (t) des feuillets de la Thora, il se mit en colère, et s’écria : « Serais-tu pris par le doute, ibn el Khattâb ? Par celui qui détient mon âme dans Sa Main ! Je vous l’ai apporté claire et limpide. Ne leur demandez rien sinon vous risquez soit de démentir la vérité soit de croire à un mensonge. Par celui qui détient mon âme dans Sa Main ! Si Moussa était vivant, il ne lui appartiendrait que de me suivre. »[18]
Et à son retour sur terre à la fin des temps, Îsâ fera appliquer la législation mohammadienne. Les coupables sont donc concernés par son message et entrent dans le sens général de ces textes.

La communauté musulmane se divise en deux catégories : une communauté exhortée (umma da’wa) et une communauté adhérente (umma ijâba). Si aucune personne responsable n’est dispensée par la première, dans un discours dans lequel le Messager (r) dresse le bilan des communautés juive et chrétienne, il explique que la sienne va se diviser en soixante-treize sectes : « Toutes sont vouées à l’Enfer, nous apprend-il, à l’exception d’une seule.
  • Laquelle Messager d’Allah, demandèrent les Compagnons ?
  • C’est celle comptant ceux qui suivent la voie sur laquelle nous sommes mes Compagnons et moi. »[19]

Les soixante-douze sectes entrent dans le cercle de la communauté exhortée. Quant à la soixante-treizième, d’un côté elle se rattache à celui-ci, et d’un autre côté elle se rattache à la communauté adhérente. Les fautifs sont donc concernés par le sens général des textes cités. Ils doivent donc répondre de leurs actes en regard de la législation musulmane. Si les autorités compétentes qui sont entre les mains du pouvoir exécutif n’interviennent pas, elles en sont responsables dans la mesure où elles sont matériellement capables soit d’empêcher ce genre d’action soit de punir les coupables. L’une des règles élémentaires de la religion établit que le simple fait de s’abstenir de faire une chose est considéré comme un acte. La personne responsable doit répondre de ses devoirs qu’elle s’est abstenue de faire. Si elle n’offre pas son aide à une personne en danger (brûlé ou noyé), elle est coupable. Les autorités sont donc coupables si celles-ci font preuve de laxisme. Elles sont concernées par la menace que dénotent les textes contre quiconque s’arroge en ennemi d’Allah, de Son Messager, et de la religion.

Les savants des générations anciennes – qu’Allah leur fasse miséricorde – ont pris soin de la biographie du Prophète (r) et ont mis en lumière ses vertus. Nous n’avons pas le temps d’en parler ici, étant donné que chacune de ses vertus mérite une conférence à part entière à elle seule. Des ouvrages comme zâd el ma’âd li hadî khaïr el ‘ibâd d’ibn el Qaïyim, e-sîra d’ibn Hishâm, et dont le nombre s’élève peut-être à plus de cinq cents, traitent du sujet en détail. Celui qui veut se pencher sur ce thème peut s’en acquérir un, deux ou plus ; cela dépend de ses motivations.

Par ailleurs, il ne s’agit pas de les lire par plaisir. Le but d’une telle lecture, c’est qu’elle permet de s’éduquer et d’éduquer ses enfants en prenant le Prophète (r) en modèle. Malheureusement, beaucoup de gens ne suivent pas un modèle précis d’éducation ni pour eux ni pour leurs enfants. En revanche, ils savent où ils en sont quand il s’agit de l’argent ou de leurs activités favorites. Les gens ont certes des motivations différentes, mais le problème, c’est que certains négligent le côté éducation. Pourtant, le Prophète (r) affirme dans un hadîth : « Lorsque la loyauté sera négligée, il n’y aura plus qu’à attendre la fin du monde.
  • La négliger, en quoi cela consiste-t-il, lui demandèrent les Compagnons ?
  • Lorsqu’il sera confié les affaires à des personnes non compétentes, alors il n’y aura plus qu’à attendre la fin du monde, expliqua-t-il. »

Il est rare à notre époque de trouver pendant longtemps quelqu’un de confiance. Sans dire qu’il ne peut y en avoir, mais le problème, c’est de les trouver. En règle générale, beaucoup de ceux avec qui nous sommes en relation ont certes une belle apparence, mais leur face cachée est bien différente. L’un des exemples les plus éloquents, c’est que certains investisseurs arrivent à soutirer l’argent des autres grâce à des arnaques qu’ils font passer pour des opérations légales.

Là où je veux en venir, c’est qu’il incombe de prendre le Verset que nous avons cité comme base pour son éducation et celle de ceux qui sont sous son autorité. Le Messager (r) déclare en effet : « Chacun de vous est un berger qui est responsable de son troupeau.»[20]

J’implore Allah (I) de nous concéder à tous la réussite !


[1] La plume ; 4

[2] La plume ; 1

[3] C’est la même règle que pour les phrases négatives, impératives (interdiction de faire), interrogatives, etc.

[4] Rapporté par Ahmed (24601).

[5] La résurrection ; 1-6

[6] La résurrection ; 18-19

[7] La résurrection ; 16-19

[8] Le repas céleste ; 44

[9] El hijr ; 9

[10] Rapporté par Muslim (153), selon Abû Huraïra (t).

[11] Le repentir ; 65-66

[12] Voir tafsîr ibn Jarîr e-Tabarî (6/408), et tafsîr ibn Kathîr (2/483).

[13] Le repentir ; 65-66

[14] Le repas céleste ; 3

[15] Le furqân ; 1

[16] Le bétail ; 19

[17] La famille d’Imrân ; 85

[18] Hadîth rapporté par Ahmed (15156), selon Jâbir ibn ‘Abd Allah – qu’Allah les agréé son père et lui –.

[19] Rapporté par e-Tirmidhî (2641), selon ‘Abd Allah ibn ‘Amr – qu’Allah les agréé son père et lui –.

[20] Rapporté par el Bukhârî (893), Muslim (1829), selon ‘Abd Allah ibn ‘Amr – qu’Allah les agréé son père et lui –.





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  #14  
ÞÏíã 26 Sep 2012, 07:47 AM
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Les questions

Question : le boycott de certains pays non-musulmans peut-il nous porter préjudice dans notre religion ou dans notre vie matérielle ?

En réponse : l’une des règles de la Législation musulmane consiste à relier les causes aux effets. Les causes représentent les origines, et les effets, les résultats. C’est pourquoi, nous voyons qu’Allah (I) a légiféré la punition corporelle pour le meurtre. La peine de mort est l’effet, et le meurtre volontaire est la cause. Allah (I) révèle à ce sujet : [Dans la loi du talion, vous y trouvez la vie, ô vous les hommes doués de raison !][1] La loi prévoit l’amputation de la main pour les cas de vol ; l’amputation de la main est l’effet, et le vol est la cause. Ainsi, nous pouvons constater en nous penchant sur les textes du Coran et de la sunna que le Législateur relie les causes aux effets.

Deux procédés se détachent :
L’un consiste à faire passer les causes avant les effets, et l’autre, le contraire ; soit à faire passer les effets avant les causes. En fonction des cas, l’un passe avant l’autre. Le but, c’est de relier les causes aux effets. Ainsi, le boycott qui est prôné aujourd’hui est un effet ; la cause étant la campagne de dénigrement lancée contre la personne du Messager (r). Tout le monde connait l’histoire où Jibrîl (u) se présenta à ce dernier sous la forme d’un bédouin. Là où nous voulons en venir, c’est qu’il le questionna au sujet de l’excellence et de la foi. La réponse fut : « C’est de croire en Allah, Ses anges, Ses Livres, Ses messagers, et au jour du jugement dernier. »[2]

La foi au Prophète compte donc parmi les piliers de la foi, et cette campagne transgresse ce pilier. La cause est effective, et le boycott tient lieu d’effet. Par rapport à ce que nous venons de voir il y a peu, d’un côté, la cause existe dans un État musulman, et d’un autre côté, celui-ci ne la condamne pas. Nous avons vu précédemment que le simple faire de s’abstenir de ses devoirs est une faute en soi.

Question : il existe de nombreux ouvrages qui traitent de la biographie du Prophète (r). Quel est celui que vous pouvez nous conseiller ?

En réponse : j’ai déjà mentionné qu’il y avait zâd el ma’âd d’ibn el Qaïyim. Nous avons également e-shifâ fî huqûq el mustafâ du Qâdhî ‘Iyâdh. Un commentaire de ce dernier livre est disponible en vente. Ces deux livres sont vraiment intéressants, bien qu’il en existe beaucoup d’autres.

Question : après les règles ou l’accouchement, si la femme se trouve dans un endroit où elle ne peut pas faire la grande ablution, lui est-il possible d’avoir recours aux ablutions sèches (tayammum) ?
En réponse : non, car la période des prières est suffisamment longue : les périodes du zhurh, ‘asr, maghrab, et ‘ishâ. Elle doit attendre de se doucher et de faire la prière chez elle.

Question : ma fille est morte à l’âge de treize ans. Le hadj lui incombait-il ?

En réponse : si elle était pubère, suffisamment riche pour le faire, et si elle avait un tuteur à sa disposition, alors oui, le hadj lui incombait. Cependant, ce n’est pas le cas si ne remplissait pas ces trois conditions.

Question : des créanciers ont accordé à une personne endettée de rembourser sa dette après le hadj. Dans ce cas, lui est-il possible de se rendre au pèlerinage ?

En réponse : oui.

Question : est-ce que l’interdiction pour la femme de porter le niqâb (voile qui couvre le visage ndt.) en état de sacralisation (ihrâm) est un argument pour dire qu’il n’est pas permis à la femme de se couvrir le visage ?

En réponse : la femme en état ihrâm doit se couvrir si elle est confrontée à des hommes étrangers. Si celle-ci est à l’abri que des hommes la voient, elle ne doit pas se couvrir le visage de la même façon que l’homme ne doit pas se couvrir la tête. Elle a le devoir dans ces conditions de laisser son visage à l’air libre.

Question : est-il autorisé à un créancier de donner sa zakât (aumône légale ndt.) à son débiteur qui n’a pas les moyens de le rembourser ?

En réponse : oui.

Question : comment doit-on comprendre qu’il faut passer la nuit (mabît) à Mina ? Est-ce qu’une partie de la nuit est suffisante ?

En réponse : le mabît à Mina consiste à y passer la nuit. Il est possible d’en sortir pour celui qui y passe la majeure partie de la nuit.

Question : j’ai fait le hadj avec la formule ifrâd. Une fois à La Mecque, j’ai fait le tawâf autour de la ka’ba sans faire le sa’î (circuit entre Safâ et Marwâ ndt.). Je l’ai en fait retardé jusqu’au tawâf d’adieu. Le problème, c’est que je ne suis pas sûr du nombre de tours du tawâf et du sa’î que j’ai fait. Je doute de les avoir terminés. Que dois-je faire actuellement ?

En réponse : en principe, tu aurais du faire le sa’î du hadj avec le tawâf du hadj qui a lieu au retour d‘Arafa, juste après le jet de pierre de la colonne jamra el ‘aqaba. Puis, juste avant le départ, il fallait faire le tawâf d’adieu. Maintenant, tu prétends ne pas être certain du nombre de tours du tawâf et du sa’î. Tu dois donc retourner à La Mecque pour refaire le tawâf (el ifâdha) et le sa’î du hadj. Après cela, il faudra refaire également le tawâf d’adieu. En outre, si tu es marié, et que tu as eu des rapports sexuels avec ta femme entre temps, tu dois consacrer une expiation (fidiya) ; il faudra l’égorger à La Mecque et distribuer sa viande aux pauvres de la ville.
Le mieux, c’est de revenir faire la ‘omra ; cela consiste à se sacraliser pour la ‘omra. Puis, tu pourras entamer les rites que tu n’as pas achevés pour finir avec le tawâf d’adieu juste avant de partir.

Question : est-il permis pour quelqu’un qui n’a pas les moyens de s’offrir une agence, de se mettre en ihrâm une fois à La Mecque ?

En réponse : il n’est pas permis de dépasser le lieu de sacralisation (mîqât) sans se mettre en état d’ihrâm pour celui qui veut faire le hadj ou la ‘omra. Or, dans l’hypothèse où quelqu’un dépasse le mîqât sans faire l’ihrâm, ou qu’il fasse son ’ihrâm sans passer par le mîqât, ou encore qu’il fasse l’ihrâm une fois à La Mecque, sa sacralisation reste bonne. Cependant, il commet ainsi un péché qui est passible d’une expiation correspondant à un sacrifice qu’il devra égorger dans la Ville sainte ; et il devra distribuer ensuite sa viande aux pauvres de la ville.

Question : comment réfuter l’idée qui prône le rapprochement entre les religions ? Idée qui entame le principe de l’amour en Dieu.

En réponse : Je vous ai évoqué précédemment qu’Allah (I) avait envoyé des messagers dont le nombre montait à trois cent treize. La mission de chacun d’entre eux était confinée à son peuple comme l’exprime le Verset : [Chaque prophète que Nous avons envoyé parlait la langue de son peuple].[3] Cependant, le message de Mohammed (r), qui est le sceau des prophètes, s’adresse à tous les djinns et les hommes. Allah (I) révèle : [Béni soit Celui qui a révélé le Furqân à Son serviteur afin qu’il soit un avertisseur pour l’Humanité],[4] (et quand nous avons dirigé vers toi un groupe de génies pour leur faire écouter le Coran. Arrivés près de toi, ils dirent : taisez-vous ! Après la lecture, ils rentrèrent auprès des leurs pour les avertir • Ils dirent : Ô peuple ! Nous avons entendu un Livre qui a été révélé après Musa et qui confirme les écritures. Il guide vers la vérité et vers un droit chemin • Ô peuple ! Répondez au prêcheur d’Allah).[5] Le message de l’Islam, qui englobe les djinns et les hommes, est donc universel. S’il incombe à tout le monde de s’y soumettre, comment peut-on tolérer dès lors une entente avec une autre religion ? Allah (I) ne révèle-t-Il pas ? [Toute religion désirée autre que l’Islam ne sera pas accepté].[6] Après une telle affirmation, il ne convient à personne de prétendre qu’Allah tolère une autre religion.

Question : est-ce qu’il est valable de rester une heure ou deux la nuit à Mina pendant les trois jours de tashrîq ?

En réponse : non, il incombe d’y passer la majeure partie de la nuit.

Question : dans certains pays, il y a des imams qui consacrent l’invocation du qunût pendant la prière du fajr. C’est l’occasion pour invoquer contre ceux qui se sont attaqués au Prophète (r). Est-il légiféré en telle occasion de réserver des invocations au cours de la prière dans le but de défendre notre Prophète (r) ?

En réponse : il faut distinguer entre les événements personnels et les événements collectifs. Si chacun gère ce qui lui concerne, il incombe de revenir aux personnes compétentes pour les affaires collectives de ce genre. Ces dernières vont décider s’il faut lui réserver un qunût. Ce genre de décision n’incombe pas à n’importe qui.

Question : nous recevons de nombreux texto encourageant à imprimer certains livres dans la langue de ceux qui ont portés atteinte au Messager (r). Ceux-ci proposent un numéro de compte en banque pour recevoir les dons. En sachant que ces messages sont anonymes, quel conseil pouvez-vous donner à ce sujet ?

En réponse : certains voleurs aiment pêcher en eau trouble. C’est sûrement à ce genre d’individus auquel nous avons affaire. Il incombe de ne pas jeter son argent par les fenêtres, et de ne le dépenser que dans les causes pour lesquelles on est sûr du résultat.

Question : quelqu’un se plaint de ses cousins qui ne font pas la prière. Il demande s’il a le droit de les saluer et de partager les repas avec eux ?

En réponse : ils ne font pas la prière qui est l’un des piliers de l’Islam. Le Très-Haut révèle : [Il ne peut y avoir un groupe de fidèles qui, à la fois, croient en Allah et au Jour dernier, et éprouvent de l’affection pour les adversaires d’Allah et de Son Messager].[7] Ils sont les adversaires d’Allah dans le sens où ils affichent leur abandon de la prière. Or, le Prophète (r) est l’auteur des paroles : « Entre l’individu et la mécréance, il y a l’abandon de la prière. »[8] ‘Omar (t) explique également : « Celui qui ne fait pas la prière n’a aucun lien avec l’Islam. »[9] En outre, un Verset de la sourate el mudaththir nous apprend : [qu'est-ce qui vous a conduit dans les flammes de l’Enfer • Nous ne comptions pas parmi les fidèles qui faisaient la prière].[10] Tous ces arguments encouragent à s’éloigner de ceux qui ne font pas la prière.

Question : Mohammed (r) fut annonciateur de quoi exactement ?

En réponse : sa prédication est passée par quatre étapes :

1- La prédication secrète. Par la suite, il demanda au Seigneur : « Ô Allah ! Renforce l’Islam avec l’un des deux hommes que Tu préfères : Abû Jahl ou ‘Omar ibn el Khattâb. Le plus aimé des deux fut ‘Omar. »[11] C’est alors qu’Omar (t) frappa à la porte du lieu où se trouvait le Prophète (r). Ce dernier reçut la permission d’entrer et se convertit à l’Islam. Cette conversion était le résultat de ses invocations.

2- Celle-ci marquait une nouvelle phase lors de laquelle les musulmans purent afficher leur prédication au grand jour. Cependant, ils n’étaient pas suffisamment puissants pour défendre leurs droits. C’est pourquoi, ils laissaient les infidèles dirent ce qu’ils voulaient et enduraient les affronts sans y porter intérêt.

3- La troisième étape est caractérisée par les Versets : [Si vous devez vous venger, alors rendez le même mal qu’on vous a fait subir],[12] [la punition est de même nature que le péché].[13]

4- Puis, vint l’étape du djihad, qui est la quatrième étape. Il fut prescrit quand les musulmans devinrent plus forts. Or, la prédication du Messager (r) était portée sur l’unicité d’Allah. Il suffit de lire les sourates mecquoises pour se rendre compte que de nombreux passages du Coran abordent ce sujet.

Question : un Sheïkh nous a parlé de la sincérité exclusive (ikhlâs) et des bonnes œuvres à fournir. J’aimerais que vous nous éclaircissiez ce point.

En réponse : il veut dire que les œuvres religieuses reposent sur deux piliers.
Le premier : l’ikhlâs : dans le sens où il faut les faire pour le visage d’Allah.
Le deuxième : la conformité (mutâba’a) : dans le sens où elles doivent être conforme aux prescriptions divines (obligations/interdictions).

Question : ne pensez-vous pas qu’il est temps de se préoccuper des recueils de la sunna en consacrant une encyclopédie compilant tous les écrits sur le sujet, notamment les ouvrages sur la vie du Prophète (r) ? Ce serait une façon pour notre communauté de se décharger de sa responsabilité. L’idéal serait de diviser le travail entre des chercheurs académiques, qui serait récompensé par un diplôme es doctorat.

En réponse : mon frère ! Cette proposition, il faut l’envoyer par courrier au recteur de l’enseignement supérieur, car elle est très intéressante.

Question : est-il permis de se raser les cheveux avant de faire le sa’î entre Safâ et Marwâ ?

En réponse : il n’est pas permis de toucher à sa tête avant de faire le sa’î pour la ‘omra. En vérité, il faut faire le tawâf et le sa’î avant de se raser les cheveux. En revanche, il est permis de le faire pour le hadj.

Question : certains établissements (sociétés, entreprises, écoles étrangères privées, etc.) se réfèrent au calendrier grégorien aux dépens du calendrier hégirien.

En réponse : le calendrier hégirien est propre aux musulmans.

Question : est-il permis à la femme de se rendre à la mosquée, lors des menstrues, pour suivre des cours de religion ?

En réponse : non, elle doit écouter les cours depuis l’extérieur.

Question : doit-on consacrer une expiation lorsqu’on s’enlève peu de cheveux par inattention ?

En réponse : oui, car il est interdit de se les enlever pendant le hadj et la ‘omra. C’est une forme de dégradation (ou de détérioration).

Question : quelle est la différence entre un prophète et un messager ?

En réponse : un prophète est un homme qui reçoit une loi révélée sans qu’il ne lui soit imposé de la transmettre, tandis qu’un messager, c’est un homme qui reçoit une loi révélée qu’il doit transmettre.

Question : quel est le meilleur livre écrit sur les invocations (adhkâr) ?

En réponse : el adhkâr de Nawawî est l’un des meilleurs ouvrages écrits sur le sujet. Il y a également ‘amal el yam wa e-laïla de Nasâî.

Question : nous aimerions attirer l’attention des enfants et des jeunes qui portent des maillots de sport marqué du nom de certains joueurs non-musulmans notamment. Quel est le rôle des parents face à ce phénomène ?

En réponse : quoi qu’il en soit, cela revient à l’éducation. Il y a deux aspects de l’éducation qu’il faut considérer.
1- Peu importe l’âge qu’on peut avoir, peu importe qu’on soit jeune ou vieux, les habitudes, bonnes ou mauvaises, se transforment en deuxième nature. Elles nous suivent jusqu’à la mort, même au moment de l’agonie, quand l’âme sort du corps. Certains vont jusqu’à fredonner leur chanson favorite au lieu de répéter l’attestation de foi (shahada), comme on leur demande. Les mauvaises habitudes refont surfaces. En revanche, selon d’autres témoignages, des personnes ayant plus de cent ans rendent l’âme en lisant le Coran. Là où je veux en venir, c’est que nous négligeons notre propre éducation et celle de nos enfants. Comme le dit le poète :

Un enfant grandit au milieu des nôtres
Avec les habitudes inculquées par son père

Il va garder les bonnes ou les mauvaises habitudes que son père lui inculque ; avec le temps, celles-ci deviennent une deuxième nature.

2- Notre modèle d’éducation tend à frustrer l’enfant. Que ce soit le père ou le maitre d’école, tous utilisent des moyens qui ont pour conséquence de briser sa personnalité. Non seulement le père humilie son fils, mais il le fait devant les autres, ce qui est d’autant plus néfaste. Une discussion en tête-à-tête est pourtant beaucoup plus prolifique. En outre, il vaut mieux l’encourager que d’être sévère avec lui. Non seulement le père va ainsi gagner son cœur, mais son discours aura plus d’impact. Faites l’expérience de lui parler avec un ton sévère. Puis, changez de style et ayez un ton plus doux ; vous verrez comment son visage va changer et s’épanouir.

Question : est-il permis au directeur d’une administration publique d’utiliser ses employés pour son compte personnel ?

En réponse : non, c’est interdit. Il n’a pas le droit de le faire ni pour son compte ni même pour le compte de l’employé. Il ne convient pas d’être payé pour une tâche qui sort du cadre de son travail. Si le responsable sollicite un employé pour son compte privé, il devra lui verser un salaire avec son propre argent. Il n’est pas permis dans ce cas de le créditer sur le compte de l’État.

Question : est-il permis, à l’image de certains commerçants, d’offrir des cadeaux à ses clients ?

En réponse : cela n’est pas permis. L’une des règles en commerce, c’est qu’il faut interdire de monter ou de baisser grossièrement les prix. Offrir des cadeaux entre dans ce registre, car c’est une façon de détourner les acheteurs des autres vendeurs et de les empêcher d’exercer leur métier, au moment où les cadeaux permettent d’écouler ses propres marchandises.


Question : parait-il que la visite de la tombe du Prophète (r) est une innovation.

En réponse : ce n’est pas vrai, mon frère. En entrant dans la mosquée prophétique, tu peux prier deux rak’a, et aller ensuite saluer le Messager (r), ainsi qu’Abû Bakr (t) et ‘Omar (t).

Question : que pensez-vous de l’idée selon laquelle le respect de la femme passe par l’autorisation de lui laisser prendre le volant ?

En réponse : non, par Allah ! C’est plutôt un manque de respect. Le Messager (r) a dit : « Vous risquerez bientôt d’être convoités par les autres nations, comme un plat.
  • Est-ce que nous serons alors en petit nombre, Messager d’Allah, lui demandèrent les Compagnons ?
  • Non, vous serez alors nombreux, mais vous serez aussi insignifiant que l’écume de la mer. Vous n’inspirerez plus la crainte à votre ennemi, tandis que la faiblesse s’installera dans vos cœurs.
  • Qu’entends-tu par faiblesse, Messager d’Allah ?
  • C’est l’amour des biens terrestres et la peur de la mort. »[14]

Un autre hadîth nous apprend : « Vous allez suivre les coutumes des générations anciennes empan par empan – ou selon une autre version : pas à pas[15]à tel point que si l’un d’entre eux avait des relations avec sa mère en public, il y en aurait parmi vous pour l’imiter. »[16] Ces textes attirent l’attention sur le fait qu’à la fin des temps, les musulmans seront exactement derrière les mécréants.

Question : de quelle façon pouvons-nous ces derniers jours défendre notre Prophète Mohammed (r) ?

En réponse : le Messager a dit : « Celui qui voit un mal doit s’y opposer avec la main, et s’il ne peut le faire, alors avec la langue, et s’il ne peut le faire, alors avec le cœur. »[17] Chacun doit défendre le Prophète (r) en fonction de ses capacités.

Question : comment remédier aux mauvaises pensées (waswâs) ?

En réponse : il incombe de réunir deux choses pour mettre fin au waswâs :
D’un côté, il faut 1- se doter d’une volonté ferme et 2- multiplier les invocations.

D’un autre côté, à chaque fois qu’on m’interroge sur le waswâs, je pose toujours la même question, et à chaque fois, la réponse constitue la cause à l’origine de ce problème.

Je m’explique. Certains gens ont la mauvaise habitude de se masturber, soit avec la cuisse soit avec la main. Une femme m’a confessé un jour que son mari, âgé de cinquante ans, se masturbait lorsqu’il se retrouvait avec elle dans le lit, et se détournait ainsi d’elle. La raison, c’est qu’il avait pris l’habitude de le faire depuis sa plus tendre enfance. C’est exactement ce que nous disions précédemment. On prend une habitude sans se poser la question de savoir si elle est bonne ou mauvaise.

Question : j’habite à 2 km de la mosquée, et la plupart du temps je pris chez moi.

En réponse : non, mon frère ! Le Messager d’Allah (r) dit bien : « La prière n’est pas acceptée lorsqu’on entend l’appel sans n’y répondre, sauf en cas d’excuse. »[18] En outre, en se rendant à la mosquée, pour chaque pas que tu fais il te sera inscrit une récompense et effacé un péché.

Question : quel est le statut d’une prière effectuée dans un endroit brouillant ?

En réponse : lorsqu’on veut prier, il faut choisir un endroit calme. Un jour, le Messager (r) fixa du regard, au cours de son sermon, l’anneau qu’il portait au doigt. C’est alors qu’il l’enleva avant de faire le commentaire : « Il m’a détourné l’attention de vous. »[19] Puis, il le jeta. Ainsi, il ne faut pas prier dans un endroit où l’on risque d’être perturbé.

Question : j’ai contracté des dettes qui s’élèvent actuellement à cent mille rials. Il faut savoir que leur origine n’est pas licite, mais que leur utilisation est licite qu’Allah soit loué ! Cependant, je pense à la mort et à mes héritiers, ce qui m’afflige et me perturbe énormément. Il faut savoir également que la cause principale à l’origine de mes dettes est le projet de construire une maison et les dépenses quotidiennes. Quels conseils pourriez-vous me donner ?

En réponse : demande à Ton Seigneur (I) de te régler tes dettes ; le Très-Haut détient les rênes des cieux et de la terre !

Question : est-ce que l’homme est en état de péché s’il ne se rend pas chez l’une de ses épouses qui a fait don de ses nuits ?

En réponse : si la décision a été prise avec un commun accord et qu’elle a choisi librement de faire don de sa nuit, il n’est pas en état de péché.

Question : pendant le hadj, comme je m’occupais des pèlerins, j’ai réuni les tawâf el qudûm, el ifâdha, et el wadâ’ en un seul tawâf ?

En réponse : Il n’y a pas de mal à cela. C’est comme retarder la prière du zhuhr jusqu’à une 1 heure et quart.

Question : quelle est la limite de la prière du dhuhâ ?

En réponse : elle se termine à peu près un quart d’heure avant la prière du zhuhr.

Question : est-il autorisé d’utiliser du maquillage ?

En réponse : le rouge à ongles empêche l’eau de parvenir aux ongles. Il n’est donc pas permis d’en mettre avant de faire les ablutions.

Question : est-ce qu’il y a une zakât sur l’or.

En réponse : oui.









[1] La vache ; 179

[2] Rapporté par el Bukhârî (50), Muslim (9), selon Abû Huraïra (t).

[3] Ibrâhîm ; 4

[4] Le furqân ; 1

[5] El Ahqâf ; 29-31

[6] La famille d’Imrân ; 85

[7] La discussion ; 22

[8] Rapporté par Muslim (82), selon Jâbir ibn ‘Abd Allah – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[9] Rapporté par Mâlik dans el muatta (1/39).

[10] El mudaththir ; 42-43

[11] Rapporté Ahmed (5696) et e-Tirmidhî (3681), selon ibn Mas’ûd (t).

[12] Les abeilles ; 126

[13] La concertation ; 40

[14] Rapporté par Ahmed (22397) et Abû Dâwûd (4297), selon Thawbân (t).

[15] Rapporté par Ahmed (17135), selon Shaddâd ibn Aws (t).

[16] Rapporté par e-Tirmidhî (2641), selon ‘Abd Allah ibn ‘Amr – qu’Allah les agréé son père et lui –.

[17] Rapporté par Muslim (49), selon Abû Sa’îd el Khudrî (t).

[18] Rapporté par ibn Mâja (793), selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agréé son père et lui –.

[19] Rapporté par e-Nasâî dans son recueil e-sunan el kubrâ (9471), selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agréé son père et lui –.





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ÞÏíã 29 Sep 2012, 08:18 AM
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Comment le musulman doit-il se comporter face au dernier événement ?
Son Éminence : Sheïkh Sâlih ibn ‘Abd Allah ibn Humaïd
Président du Conseil des sages
et membre de l’Ordre des Grands Savants d’Arabie saoudite

Louange à Allah, Seigneur de l’Univers ! Des louanges qui sont à la fois nombreuses, pures, et bénies ! Des louanges que nous destinons au Très-Haut, qui en est digne et qui est digne de tous les éloges ! Je salue et je prie sur notre maitre, notre Prophète bien-aimé et notre Imam Mohammed, le Messager d’Allah, le maitre des envoyés et le sceau des prophètes, ainsi que sur sa famille, ses loyaux et ses glorieux Compagnons, leurs successeurs, ceux qui suivent leur voie et qui empruntent fidèlement leur voie !

Amma ba’d ! Je remercie Allah (U) de nous avoir permis par Sa Grâce de nous rencontrer aujourd’hui dans l’une de Ses maisons, la grande mosquée de l’émir Faïsal ibn Fahd – qu’Allah lui fasse miséricorde – dans la ville de Riâdh ! Cette rencontre entre dans le cadre d’une fructueuse série de conférences organisées ici, par la fondation muassasa e-da’wa el khaïriya. J’aimerais également remercier Allah (U) de nous avoir montré certaines vérités dans les derniers événements. Les organisateurs m’ont fait l’honneur d’associer ma contribution à celles de nos doyens illustres – qu’Allah les en récompense –. Nul doute, qu’il convient de dire en me comparant à eux le contraire du dicton : combien le premier a-t-il laissé au dernier ! Nous disons donc : le premier n’a rien laissé au dernier. Je fais notamment allusion à son Éminence le grand Mufti, et son Éminence Sheïkh Sâlih ibn el Fawzân, ainsi que les autres participants dont nous avons l’honneur d’écouter le discours et de suivre les orientations.

L’événement

Ma participation va tourner autour du sujet : comment le musulman doit-il se comporter face au dernier événement ? Il s’agit des caricatures du Prophète (r) qui avaient pour ambition de se moquer de sa personne. Les organisateurs m’ont demandé de traiter de ce sujet. Nous disons donc que nous remercions Allah (U) d’avoir fait de cet événement une cause pour unir les musulmans sensibles à leurs symboles. Cette union s’est faite tant au niveau des États qu’au niveau des peuples. Le sujet sera divisé en trois parties principales :
  • Quel est notre devoir ?
  • Comment y parvenir ?
  • Quelles en seront les conséquences ?

Quel est notre devoir ?

Quel est notre devoir face à cet événement ? Par quels moyens pouvons-nous nous conformer à notre devoir ? Et quelles seront les conséquences envisagées en nous conformant à notre devoir de façon à gagner l’agrément du Seigneur ? Nous ne voulons pas parler de l’avenir, mais de la situation présente, et quels bénéfices pouvons-nous en tirer in shâ Allah !

Cet événement attire tout d’abord notre attention sur l’extrême nécessité de transmettre la vie du Prophète élu (r), en mettant en avant ses vertus et ses particularités. Cette campagne de sensibilisation est aussi bien destinée aux adeptes de l’Islam qu’aux non-musulmans. Elle touche tous les niveaux de la société ; l’État, mais aussi le citoyen (particuliers, familles, programmes scolaires, élèves, etc.). Aucune biographie historique, ce qui constitue également l’une de ses particularités principales, n’a jamais été aussi bien conservée que celle de notre Prophète Mohammed (r).

Allah (I) a fait de l’Islam, la dernière des religieux qui scelle la prophétie et qui demeurera jusqu’à la fin du temps. Le Prophète qui la représente devait donc être un exemple pour l’Humanité. Sa biographie est conservée dans le Coran et dans les textes authentiques de la sunna. Tous les moindres détails de sa vie y sont recensés (son comportement avec sa famille en voyage, en ville, avec ses amis et ses ennemis, avec les citadins et les bédouins, chez lui, à la mosquée, au marché). Ces témoignages nous sont rapportés avec des chaines narratives crédibles.

Toute cette attention dénote l’importance de cet homme (r), mais elle dénote aussi qu’il est notre exemple. Quand Allah (I) nous a demandé de le suivre, Il a fait en sorte que sa biographie soit conservée. Même son caractère humain nous est un modèle, car sa vie fait figure de législation ; une législation qui s’adresse aux hommes sujets à l’erreur et à l’oubli. Le Prophète (r) lui-même était soumis à ces aléas, et tous ces faits et gestes entrent dans la législation. Cela concerne tout autant ses consentements implicites, ses actes, ses paroles, et ce que nous pouvons tirer de sa nature. Tous ces éléments sont recensés dans les textes de l’Islam.

Ainsi, notre devoir est de proposer cette biographie aux hommes. Les savants des générations anciennes ont pris soin de nous recenser son histoire dans ses plus étonnants détails. Trois grandes matières se dégagent de leurs écrits : les particularités du Prophète (khasâis), son mode de vie (shamâil), et sa biographie (sîra). Ce sont trois matières distinctes qui ont leurs propres ouvrages.

Les caricatures nous ont notamment permis de réfuter certaines idées reçues, conceptions erronées, et allégations mensongères qui ont pour but de semer la suspicion. Ces réfutations mettent en lumière des notions qui étaient inconnues, en plus des ennemis, de nombreux musulmans contemporains. Or, le phénomène n’est pas nouveau, ce genre d’attaque a eu lieu au temps du Prophète (r), mais aussi après sa mort. Le Coran et la sunna sont les premiers à avoir réfuté les attaques contre sa personne. Depuis, de nouveaux procédés sont utilisés, mais qu’Allah soit loué, les savants musulmans sont toujours là pour contrer toute propagande.

En outre, ces caricatures ont permis de mettre en avant les vertus de l’Islam. Elles ont notamment attiré l’attention sur la grandeur du Seigneur, de Son Messager, de Son Livre, et de Sa religion. Nous nous rendons compte que l’ennemi a véritablement besoin de connaitre Allah (I) et l’opinion des musulmans sur leur Créateur, qui dans Sa pureté ne ressemble pas à Ses créatures. Il est plutôt doté des Attributs parfaits dans le domaine des Noms et des Attributs divins.

Malheureusement, ils ne connaissent pas ce domaine. Un jour, j’ai reçu le représentant d’une délégation non-musulmane au conseil majlil e-shûrâ. J’ai abordé ce sujet en sa présence. Je ne vous cacherais pas qu’il s’agissait de l’ambassadeur de la Norvège. Bien sûr, il était désolé pour les caricatures, mais j’en ai profité pour lui vanter les vertus de notre religion, et pour lui montrer son vrai visage. J’en ai profité pour aborder également la place que le Messager (r) tient dans nos cœurs. Il est très important que ces gens-là sachent que nous sommes vraiment attachés à notre religion. Beaucoup d’entre eux s’imaginent que la religion est la somme de rites que le fidèle effectue à la mosquée, à l’église ou dans n’importe quel lieu de culte. Ils ne pénètrent pas le vrai sens du Verset : [Dis : ma prière, mon offrande, ma vie et ma mort reviennent à Allah le Seigneur de l’Univers].[1]

Je lui ai expliqué que la religion se pratiquait à la maison, à l’école, et la mosquée. Celle-ci régit la relation entre l’État et les citoyens. Ce n’est pas qu’une simple démarche spirituelle que l’individu exerce à titre privé. Cette conception de l’adoration est insuffisante, elle est même erronée et infondée. C'est pourquoi nous avons le devoir de leur montrer ce que le Très-Haut représente pour nous, et ce que le Messager et le Coran représentent également à nos yeux. Nous devons leur montrer nos valeurs et la place que l’Islam occupe dans nos cœurs.

Nous devons également insister sur un point. Autrement dit, il faut insister sur le fait que l’Islam est une religion qui provient d’Allah (U). Il faut leur prouver, avec les arguments à la clef, que cette religion est une révélation émanant du Seigneur. Une révélation qu’Il se charge de garder tant au niveau des textes que de leur application. Ils n’arrivent pas à pénétrer ces notions qui sont pourtant d’une importance capitale. Je lui ai fait comprendre que la plupart des informations qu’ils reçoivent sur l’Islam proviennent d’orientalistes ; certains sont des chercheurs objectifs, qui malgré leurs recherches ne sont pas parvenus à la vérité dans tous les domaines, mais d’autres sont beaucoup moins impartiaux. Dans les deux cas, il est difficile de se faire une véritable opinion de l’Islam, étant donné que leur connaissance du sujet est limitée.

Seul le musulman est à même de se faire une bonne représentation de sa religion. Lui, qui la vit de l’intérieur et qui met en pratique les injonctions qu’elle renferme au niveau du culte, mais aussi des relations avec les autres (épousez, enfants). Une religion qui lui apprend comment se comporter dans son lit, en entrant aux toilettes, etc. C’est dans cette direction qu’il faut orienter les recherches.

Ces caricatures nous ont dévoilé également que nous avons grand besoin de nous accrocher davantage à notre religion et à la tradition prophétique. La plus grande preuve d’amour que nous pouvons montrer au Prophète (r), c’est de se conformer scrupuleusement à sa sunna. L’attestation que Mohammed est le Messager d’Allah implique qu’il faut obéir à ses ordres, croire à ses enseignements, et s’éloigner de ce qu’il a interdit et condamné, et de n’adorer Allah que selon ses prescriptions. Ce point a grandement besoin d’être développé en détail.

Quoi qu’il en soit, ce chapitre est long, mais j’aimerais passer au thème suivant, étant donné que je suis obligé d’aller un peu vite.

Le moyen

Nous passons donc au moyen de faire passer ce message aux musulmans, surtout ceux, dont la foi est faible. Le but, c’est de les aider à faire monter la foi. La foi en effet est susceptible d’augmenter et de diminuer. Les moyens d’action sont les suivants !

Il faut insister sur un point. Autrement dit, la propagation de la morale (ordonner le bien et interdire le mal) repose sur le savoir et la compréhension de la religion. Les musulmans ont affiché leur mécontentement d'une belle façon qu’Allah soit loué ! Nos ennemis s’en sont rendu compte. Les musulmans leur ont fait voir leur force, comme nous allons le voir dans les résultats in shâ Allah ! Néanmoins, certaines personnes qui font preuve de zèle, surtout parmi les jeunes étudiants en religion, doivent sur certains points s’armer davantage en connaissance. Ils doivent veiller à ne pas déraper dans leur discours qui doit être fondé et appuyé par les recommandations des savants conformes à la Législation. Les réactions émotionnelles ne suffisent pas en elles-mêmes, bien qu’elles méritent la récompense divine. L’essentiel, ce sont les fruits, dans le sens où nos réactions ne doivent pas engendrer un inconvénient plus grand.

Par ailleurs, c’est aux savants et aux prédicateurs que revient le rôle d’orienter des musulmans. Ils doivent tout mettre en œuvre pour les encourager et pour les cultiver afin qu’ils perfectionnent leur comportement dans la vie de tous les jours. Cette notion est très importante. Or, qu’Allah soit loué, nous avons assisté avec les derniers événements à une réconciliation de la plupart des gens avec leurs savants. Une complicité s’est formée entre les autorités et les savants d’un côté et les citoyens de l’autre.

Mes recherches m’ont amené au Verset : (Annonce ouvertement ton message et détourne-toi des païens • Nous te suffisons contre les railleurs • Ceux qui associent un autre dieu à Allah • ils verront bientôt • Nous savons que ta poitrine se sert à l’écoute de leurs paroles • Mais, glorifie Ton Seigneur par Ses louanges, sois parmi ceux qui se prosternent • Et adore Ton Seigneur jusqu’à ce que te vienne la certitude).[2] Celui-ci démontre qu’il n’incombe pas forcément de répondre aux attaques des païens en leur faisant front. Il faut faire comme si de rien n’était et continuer à prêcher la religion. Ce passage est extraordinaire. Cette suite de Versets d’une extrême cohérence renferme les directives célestes faites à Mohammed (r) envers les railleries de ses ennemis.

Tout d’abord : [Annonce ouvertement ton message et détourne-toi des païens]. Il ne lui fut pas demandé de leur faire front. L’opposition réclame un contexte particulier. Nous ne disons pas cependant qu’il ne faut jamais y avoir recours. Cependant, certaines situations réclament un autre comportement. Ce n’est pas toujours une obligation de répondre aux attaques. Il suffit d’exposer la vérité à sa manière.

Puis, le Verset dit : [Nous te suffisons contre les railleurs]. Ce passage nous ramène aux résultats, que nous verrons ensuite, in shâ Allah ! Autrement dit, tous les messagers d’Allah ont eu droit au même traitement, comme le révèle un autre Verset : [Les messagers avant toi subirent également des railleries].[3] Cela ne remet nullement en cause son honneur. Son départ de Tâif fut accompagné par des jets de pierre qui lui écorchèrent les talons. L’Ange des montagnes vint alors le voir pour lui proposer : « Si tu me le demandes, je vais écraser sur eux les deux grands monts avoisinants de la région.
  • J’espère plutôt qu’Allah fasse sortir de leur progéniture des personnes qui L’adoreront sans ne lui vouer aucun associé, répondit-il. »[4]

Il donna cette réponse, alors qu’il était lui-même victime des railleries de ses ennemis. Ainsi, il ne faut pas relier les « moyens » utilisés à nos habitudes, ni se laisser guider par les réactions impulsives. C’est pourquoi, Allah (U) enchaine : [Nous savons que ta poitrine se sert à l’écoute de leurs paroles]. Ce n’est pas une raison pour, guidé par ses émotions, faire des actes qu’on risque de regretter ensuite. Dans Sa Sagesse infinie et éclatante, Allah (I) a placé des ennemis sur le chemin de Ses messagers. Le Très-Haut révèle à ce sujet : [C’est ainsi que Nous avons infligé à chaque prophète un ennemi parmi les criminels] ; puis, Il enchaine : [mais Allah te suffit comme guide et secoureur].[5] Les messagers ont toujours le dessus, comme le révèle le Verset : [Notre parole fut prononcée pour Nos serviteurs messagers • Ils seront toujours les vainqueurs].[6]

C’est bien d’exprimer son mécontentement, ce qui en soi est un acte de dévotion qu’Allah soit loué ! C’est un grand bienfait dont Il nous fait grâce, car nous ne porterions aucun préjudice au Prophète (r) si nous nous taisions. Allah (I) révèle en effet : [Si vous faites marche arrière, alors Allah vous remplacera par un autre peuple, qui sera différent de vous].[7] Allah nous a voulu du bien en nous faisant réagir ainsi. Notre contestation qui fait plaisir à notre Prophète (r) et qui reçoit l’agrément de Notre Seigneur (U).

Cependant, les résultats sont entre les Mains d’Allah, à qui revient de donner la victoire. Il savait très bien ce que Son Prophète allait endurer au cours de sa vie, mais aussi après sa mort : [Nous savons que ta poitrine se sert à l’écoute de leurs paroles], mais : [glorifie Ton Seigneur par Ses louanges et sois parmi ceux qui se prosternent…]. C’est-à-dire : concentre-toi sur tes affaires (l’invocation d’Allah, la prédication, l’annonce du message, etc.) : [Et adore Ton Seigneur jusqu’à ce que te vienne la certitude). Tu dois remplir ta mission jusqu’à la mort, en sachant que Seul Allah est à même de guider les hommes : [Tu ne guides pas ceux que tu aimes],[8] [il ne te revient que de transmettre le message],[9] etc.

Notre devoir est donc de maitriser nos émotions, d’agir avec raison, de revenir à nos savants, et de bien peser nos faits et gestes.

Il y a une initiative avec laquelle nous avons obtenu des résultats in shâ Allah, bien qu’il faille donner plus d’efforts dans ce sens. Il s’agit de se mettre au diapason avec les moyens de communication modernes (chaines satellites, internet, etc.). Les musulmans ont fait d’énormes progrès dans ce domaine, qu’Allah soit loué ! Cependant, ce n’est pas encore suffisant. Il faudrait s’améliorer davantage, en mettant à notre profit les derniers moyens techniques, qui, utilisés à bon escient, nous permettront d’avoir de meilleurs résultats.

Il y a également les initiatives organisées qui consistent notamment à relier dans la mesure du possible les références religieuses aux différents organismes, à travers les associations et les commissions scientifiques. Nous devons évoluer dans nos idées et nos moyens, car nous vivons à une époque où la face du monde a complètement changé. Dans le temps, les habitants d’un même village se connaissaient entre eux, mais aujourd’hui, la planète est devenue tellement petite qu’on a l’impression de vivre tous ensemble dans un même village. Les moyens modernes nous permettent de communiquer avec nos frères du Koweït et ailleurs qui peuvent nous entendre en direct, comme s’ils étaient avec nous. Ils entendent même notre respiration.

Nous devons évoluer dans ce domaine dans le cadre d’organisme comme les associations. Ce genre d’initiative offre plus d’impact in shâ Allah, à condition d’être en relation avec les savants et les références religieuses.
Il incombe en outre, de rester en contact avec les organes influents comme les diverses organisations internationales (l’organisation des droits de l’Homme, etc.) ; et avec les hommes sages et modérés du camp adverse. Il n’y a pas de mal à cela. Le Prophète (r) lui-même s’entretenait avec les chefs des tribus et recherchaient leur soutien, alors qu’ils étaient mécréants. Que dire alors quand il s’agit non seulement de musulmans, mais de personnes sages. Il est naturel de tirer un grand avantage in shâ Allah de ce genre de relation.

Les résultats que les caricatures ont engendrés :

Premièrement : l’Islam a montré un visage fort, étant donné que les musulmans de toutes les tendances se sont solidarisés autour de cet événement. Cela démontre qu’ils ont encore des atouts. C’est le genre d’occasions qui leur permet de se réunir, qu’Allah soit loué ! Il faut exploiter cet impact pour des perspectives plus importantes, car nous avons conscience que les événements canalisent nos énergies. Il incombe de les utiliser à bon escient, afin de profiter de la situation au maximum. Il est à craindre en effet que les mauvaises réactions fassent avorter nos projets.

Deuxièmement : mettre en avant le rôle actif de l’Arabie Saoudite dans ce genre de situation. La grande guerre dans laquelle la nation musulmane s’est engagée tant au niveau des peuples qu’au niveau des États est à mettre à l’actif des responsables des autorités, avec notre royaume à leur tête – qu’Allah le préserve –, qui à l’Islam pour étendard. Sa réaction fut très honorable. Qu’Allah soit loué, il a même joué un rôle principal dans cette affaire.

Troisièmement : ces événements ont montré qu’il existe une force spirituelle dans les cœurs. Les musulmans sont toujours aussi zélés pour leur religion, leur Prophète Mohammed (r), et leur Livre sacré. C’est un bon signe qu’il faut bien exploiter ; il faut également veiller à cultiver ce sentiment et à l’entretenir.

Quatrièmement : il incombe de sensibiliser les musulmans davantage à travers des conférences afin qu’ils prennent conscience de l’impact de leur religion dans leur vie de tous les jours. Les manifestations dans lesquelles ont participé dans certains pays, des centres islamiques et fédéraux, etc. sont une preuve de leur contestation. Les musulmans ont ainsi affiché leur zèle pour leur religion au niveau des peuples et au niveau officiel. Il y a avait même des musulmans peu religieux. Ils ont fait comprendre à l’autre camp qu’il est intolérable de toucher à la religion musulmane, à Mohammed leur Prophète (r), et au Coran. Il est important de souligner que cet objectif fut rempli.

Cinquièmement : ces événements ont exposé le vrai sens que revêt toute action qui porte atteinte aux valeurs sacrées des musulmans (Allah, Mohammed, le Coran, la religion, etc.) ou à leurs symboles, si je puis me permettre. Ils ont dévoilé à la face du monde son caractère inadmissible pour tous les musulmans sans exception.

Quoi qu’il en soit, je pense que je ne me suis pas trompé au début de mon discours, en disant que le premier n’a rien laissé au dernier.



[1] Le bétail ; 162

[2] El Hijr ; 94

[3] Le bétail ; 10

[4] Rapporté par el Bukhârî (3231) et Muslim (1795), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –.

[5] Le Furqân ; 31

[6] Les rangées d’anges ; 71-72

[7] Mohammed ; 38

[8] Les récits ; 56

[9] La concertation ; 48





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