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ÅÖÇÝÉ ÑÏ
 
ÃÏæÇÊ ÇáãæÖæÚ ÇäæÇÚ ÚÑÖ ÇáãæÖæÚ
  #1  
ÞÏíã 30 Nov 2010, 01:56 PM
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ÇÝÊÑÇÖí L’Imam Mâlik et l’istiwâ




Au nom d’Allah le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux


L’Imam Mâlik et l’istiwâ

(Partie 1)

Introduction


L’élévation (el ‘Ulû ; le terme « haut » est antonyme de « bas », « inférieur » qui ont des connotations péjoratives) est un Attribut Essentiel d’Allah. En règle générale, ce terme signifie l’élévation et la hauteur.[1] Concernant le Créateur, il englobe trois sens :

- ‘Ulû e-Dhât : l’élévation de Sa Personne.

- ‘Ulû el Qahr : la domination.

- ‘Ulû el Qadr : la grandeur.


Les adeptes du Kalâm ne reconnaissent que les deux derniers, bien que les trois sens soient interdépendants. Pourtant, les preuves sur le sujet se comptent, non pas en centaines, mais en milliers comme le promet ibn el Qaïyim dans sa fameuse nuniya.


E-Tamîmî rapporte la tendance de l’Imâm Ahmed sur l’istiwâ dans le passage suivant : « Il disait que l’istiwâ signifiait la hauteur et l’élévation (el ‘ulû wa el irtifâ’)… Il est élevé au-dessus de toute chose. »[2]


Les ash’arîtes reconnaissent certes un istiwâ, mais qui est dépourvu de sens. Nous ne savons pas ce que cela veut dire, prétendent-il, c’est pourquoi, nous avons recours au tafwîdh ou bien nous l’interprétons par l’istîlâ (s’emparer de). Il est impossible d’adhérer à l’élévation d’Allah qui implique le tahayyuz (un espace), une direction, et un endroit. L’élévation d’Allah est à prendre dans le sens de domination et d’omnipotence, non dans le sens du ‘ulû et d’irtifâ’. Allah n’est, selon eux, ni à l’intérieur ni à l’extérieur de la création, ni en haut ni en bas ni, ni séparé ni fusionné.


Dans son commentaire à jawrat e-tawhîd,El Baïjûrî affirme : « si des textes du Coran et de la sunnafont allusion à la direction, un « corps », une forme, des membres, les adeptes de la vérité et d’autres tendances à l’exception des anthropomorphistes (el mushabbiha et el mujassima) s’accordent à dire qu’il faut les interpréter… Il donna ensuite des exemples dont notamment : [Le Miséricordieux, est sur Son Trône istawâ (établi)].[3]Les salafs(les anciens) disent, poursuit-il, nous ne connaissons pas l’istiwâ, et les khalafs(nouvelles générations) disent qu’il a le sens d’istîlâ et de royauté. »[4]


Il suffit de parcourir e-nazhzhâmiyapour se familiariser avec le crédo ash’arite. Par exemple, el Juwaïnî défend qu’on puisse attribuer au Très-Haut, une direction, un endroit, un haïz, des lettres, des sons, et le sens littéral des textes ambigus… Il en est de même pour l’Imam el Ghazâlî dans son livre iljâm el ‘awâm. Ce principe est celui des grandes références ash’aritesqui consiste à épargner Allah (tanzîh) des particularités propres aux accidents (hawâdîth), comme la direction, l’endroit, les lettres, les sons, et le sens littéral que dénotent les textes ambigus.[5]


Les ash’arites ont connus plusieurs étapes et plusieurs phases dans leur développement. Au début, ils ont cultivés la pensée du Kalâm (d’ibn Kullâb), ils ont ensuite fortement glissée vers l’i’tizâl, pour en fin de parcourt faire un mélange entre leur crédo et la philosophie. Les néo-ash’arites ont un penchant pour le jahmisme, voire pour la philosophie. En cela, ils se distinguent de la pensée de leur fondateur et des grandes références parmi ses partisans.[6] L’ash’arisme primitif reconnaissait dans l’ensemble les « Attributs textuelles », comme en témoigne ses grandes références en commençant par leur père fondateur ; en voici une liste : Abû el Hasan el Ash’arî, Abû ‘Abd Allah ibn Mujâhid, Abû el Hasan el Bâhilî, el Qâdhî Abû Bakr el Bâqallânî, Abû Ishâq el Asfarâînî, Abû Bakr ibn Fawrk, Abû Mohammed ibn e-Lubân, Abû ‘Ali ibn Shâdhân, Abû el Qâsim el Qushaïrî, Abû Bakr el Baïhaqî, etc.[7]


En revanche, les nouveaux partisans d’Abû el Hasan comme Abû el Ma’âlî el Juwaïnî, et tant d’autres, ne reconnaissent que les « Attributs rationnels ». Certains d’entre eux renient carrément les « Attributs textuelles » bien que d’autres à l’exemple d’el Râzî et d’el Âmudî ne se prononcent pas à leur sujet. Ceux qui renient les « Attributs textuelles » ont deux comportement à leur encontre ; les uns ont recourt au ta-wîl (interprétation des Textes), les autres ont recourt au tafwîdh (l’incompréhension des Textes en disant que Seul Dieu en pénètrent le sens ndt.). Quant à el Ash’arî et ses premiers adeptes, ils établissaient que toute interprétation entraînant implicitement de renier les Attributs, était considérer comme fausse. Ils ne se contentaient pas de dire qu’ils n’avaient pas accès à la compréhension des Textes, ils allèrent jusqu’à condamner les interprétations des « négateurs ».[8]


Le sujet


On posa la question à l’Imam Mâlik : « Hé Abû ‘Abd Allah ! [Le Miséricordieux, est sur Son Trône établi][9] ; comment s’y est-Il établi ?

- L’istiwânous est connu, répondit-il, mais le comment nous est inconnu (majhûl) [selon une version : Son istiwânous est connu ou bien compréhensible, mais le comment nous est incompréhensible (ghaïr ma’qûl)], il incombe d’y donner foi et de questionner à son sujet est une innovation. »[10]


Certains contemporains s’évertuent à jeter le discrédit sur la version où l’Imam emploie le terme « majhûl ». Or, quand bien même celle-ci serait faible, il existe une autre version, comme nous venons de le voir, utilisant l’expression «ghaïr ma’qûl ». Si l’on sait que celle-ci est incontestable, il faut savoir que majhûl etghaïr ma’qûl veulent dire exactement la même chose ; en voici la démonstration :


1- il existe une version selon laquelle ibn Anas utilise le terme « majhûl » :


D’après el Hâfizh ibn ‘Abd el Barr, selon Abû Mohammed ‘Abd Allah ibn Mohammed ‘Abd el Mu-min, selon Ahmed ibn Ja’far ibn Hamdân ibn Mâlik, selon ‘Abd Allah ibn Ahmed ibn Hanbal, selon son père, selon Suraïj ibn e-Nu’mân, selon ‘Abd Allah ibn Nâfi’, Mâlik ibn Anas a dit : « … istiwâuhû ma’qûl wa kaïfiatuhu majhûla… »[11] istiwâuhû ma’qûl : c’est-à-dire au niveau du sens.


L’imam nous apprend que l’istiwâ existe bel et bien, bien que le mystère règne sur la manière dont il a lieu. Dans l’hypothèse où ce serait le terme istiwâ sur lequel porterait ce mystère, il n’aurait pas pris la peine de dire : « le comment nous est inconnu » ; si l’istiwâ n’existait pas, la question « comment » ne se poserait même pas à fortiori. L’Imam reconnaît explicitement l’istiwâ, bien qu’il ne s’avance pas sur la question du comment. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle il taxe l’auteur de la question d’innovateur. La question porte en effet sur une chose connue. Ce n’est pas parce qu’une chose nous est connu que nous devons automatiquement en connaître les détails.[12]


2- voici les autres versions de l’Imam :


• D’après Abû Na’îm dans el huliya, selon Mohammed ibn ‘Alî ibn Muslim el ‘Uqaïlî, selon el Qâdhî Abû Umaïya el Ghallâbî, selon Salama ibn Shabîb, selon Mahdî ibn Ja’far, selon Ja’far ibn ‘Abd Allah : un homme s’est rendu auprès de Mâlik ibn Anas… Voici la réponse que l’Imam lui donna : « el kaïf minhu ghaïr ma’qul, wa el istiwâ minhu ghaïr majhûl… »[13]


• D’après également l’Imam Abû Ismâ’îl e-Sâbûnî dans son ouvrage ‘Aqîda e-salaf, selon Abû Mohammed el Mukhallidî el ‘Adl, selon Abû Bakr ‘Abd Allah ibn Mohammed ibn Muslim el Isfarâînî, selon Abû el Husaïn ‘Alî ibn el Hasan, selon le même rapporteur, à la différence où dans cette version, il est dit : « el kaïf ghaïr ma’lûm »[14]


• D’après el Baïhaqî dans el Asmâ wa e-Sifât, selon sa propre chaîne narrative, selon ‘Abd Allah ibn Wahb... Dans cette version, l’Imam dit : « e-Rahmân ‘alâ el ‘Arsh istawâ kamâ wasafa nafsahu, wa lâ yuqâl kaïf, wa kaïfa ‘anhu marfû’… »[15] L’Imâm e-Dhahabî a fait le commentaire suivant dans el ‘Ulû : « El Baïhaqî rapporte avec une chaîne narrative authentique, selon Abû e-Rabî’, selon ibn Wahb… »[16] El Hâfizh ibn Hajar souligne également dans Fath el Bârî : « D’après el Baïhaqî avec une chaîne narrative jaïd (potable)… »[17]


• Toujours d’après el Baïhaqî, selon sa propre chaîne narrative, selon Yahya ibn Yahya e-Tamîmî... Dans cette version, l’Imam dit : « el istiwâ ghaïr majhûl, wa el kaïf ghaïr ma’qûl… »[18] El Baïhaqî la rapporte également dans son livre el i’tiqâd (p. 56) avec la même chaîne narrative. Dans mukhtasar el ‘ulû (p. 141),e-Dhahabî considère au sujet de la version qui remonte à Yahya ibn Yahya e-Tamîmî, celle de Ja’far ibn ‘Abd Allah, et des autres, qu’elles sont certifié selon l’Imâm Mâlik. Shams e-Dîn ibn ‘Abd el Hâdî a dit dans son livre el istiwâ (manuscrit) : « [cette annale] est authentique et certifié selon Malik »


À suivre…




[1]Voir : mu’jam maqâyis e-lugha d’ibn Fâris (4/112), lisân el ‘arab (15/83-87), mufradât alfâzh el qur’ân de Râghib el Asfahânî (p. 345), tahdhîb e-lugha d’el Azharî (3/183-188).

[2]Tabaqât el hanâbila (2/296).

[3]Tâ-Hâ ; 5 Il est possible de dire pour l’istiwâ : Il S’est élevé sur/au-dessus de Son Trône (‘Alâ etista’lâ) ou Il S’est établi sur/au-dessus de Son Trône (istaqarra) (N. du T.)

[4]Sharh jawharat e-tawhîd(p. 157).

[5]Ahl e-sunna el ashâ’ira(p. 76).

[6]Idem.

[7]Majmû’ el fatâwâ (4/147-148).

[8]Manhâj e-sunna(2/223-224).

[9]Tâ-Hâ ; 5 Il est possible de dire pour l’istiwâ : Il S’est élevé sur/au-dessus de Son Trône (‘Alâ etista’lâ) ou Il S’est établi sur/au-dessus de Son Trône (Istaqarra).

[10]Cette annale est rapportée par une multitude de savants. Sheïkh ‘abd e-Razzâq el ‘Abbâd lui consacre une étude dans laquelle il recense dix élèves différents de l’Imam Mâlik qui l’attribuent à ce dernier. Dans le pire des cas, ces chaînes narratives se renforcent les unes les autres pour atteindre le degré de Hasan (bon). Que dire alors si l’on sait que, comme le formule l’Imam e-Dhahabî (voir : notamment mu’tasar el ‘ulû d’el Albânî p. 141)certaines ont un degré au-dessus ; autrement dit qu’elles sont Sahîh (authentique) ! (Voir el Athar el mashhûr ‘an el imâm Mâlik fî sifa el istiwâ d‘abd e-Razzâq el ‘Abbâd).

[11]Voir : e-Tamhîd (7/138).

[12]Voir : el qâ’ida el marrâkushiya d’ibn Taïmiya.

[13]Voir : el huliya d’Abû Na’îm (6/325-326) ; e-Dhahabî l’a rapporte dans e-siar (8/100) avec la chaîne narrative d’Abû Na’îm.

[14]Voir : ‘Aqîda e-salaf (p. 38) ; E-Sâbûnî la rapporte également avec une autre chaîne narrative (p. 39), ainsi que l’Imâm e-Lalakâî dans Sharh usûl el i’tiqâd (3/398). La version d’ibn ‘Abd el Barr dans e-Tamhîd (7/151) (je me permets de ne citer pas la chaîne narrative) précise : « istiwâuhu majhûl, wa el fi’l minhu ghaïru ma’qûl… »

[15]Voir : el Asmâ wa e-Sifât (2/304).

[16]Voir : el mukhtasar (p. 141).

[17]Voir : Fath el Bârî (13/406-407).

[18]Voir : el Asmâ wa e-Sifât (2/305-306).

ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #2  
ÞÏíã 02 Dec 2010, 03:58 AM
ÃÈæ ÚÈÏ ÇáæÏæÏ ÚíÓì ÇáÈíÖÇæí ÃÈæ ÚÈÏ ÇáæÏæÏ ÚíÓì ÇáÈíÖÇæí ÛíÑ ãÊæÇÌÏ ÍÇáíÇð
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ÊÇÑíÎ ÇáÊÓÌíá: Sep 2010
ÇáÏæáÉ: ÇáãÛÑÈ
ÇáãÔÇÑßÇÊ: 83
ÇÝÊÑÇÖí

Baraka ALLAHu fikoum et qu'ALLAH vous récompense pour vos efforts
ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #3  
ÞÏíã 04 Dec 2010, 06:33 AM
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ÇÝÊÑÇÖí

amin wa fik baraka Allah
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  #4  
ÞÏíã 04 Dec 2010, 04:45 PM
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ÇáãÔÇÑßÇÊ: n/a
ÇÝÊÑÇÖí

Precision




L’istiwâ est une forme d’élévation (‘ulû), à la différence où le ‘ulû est un Attribut essentiel du Seigneur (sifat dhâtiya) ; alors que l’istiwâ relève de Ses actions volontaires (sifât el af’âl) dans le sens où Il le fait quand bon Lui semble.[1]



[1]Voir : sharh el usûl e-thalâtha de Sheïkh el Fawzân.
ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
  #5  
ÞÏíã 08 Dec 2010, 06:36 AM
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ÇáãÔÇÑßÇÊ: n/a
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L’Imam Mâlik et l’istiwâ

(Partie 2)


• D’après l’Imam e-Sâbûnî dans ‘Aqîda e-salaf, selon sa propre chaîne narrative, selon Ja’far ibn Maïmûn… cette version est la même que la précédente soit : « el istiwâ ghaïr majhûl, wa el kaïf ghaïr ma’qûl… »[1]


• D’après el Qâdhî ‘Iyâdh, selon sufiân ibn ‘Uyaïna… cette version que e-Dhahabî rapporte également dans e-siar (8/106-107) dit : « el istiwâ minhu ma’lûm, wa el kaïf minhu ghaîr ma’qûl… »[2]


• D’après Abû e-Sheïkh el Ansârî dans Tabaqât el muhaddithîn, avec sa propre chaîne narrative, selon Mohammed ibn e-Nu’mân ibn ‘Abd e-Salâm … cette version précise : « el istiwâ ghaïr majhûl, wa el kaïf minhu ghaîr ma’qûl… »[3] Cette chaîne narrative est Jaïd (potable).


• D’après ibn ‘Abd el Barr, avec sa propre chaîne narrative, selon Ayyûb ibn Sâlih el Makhzûmî (que les spécialistes considèrent faibles). L’Imam répond ici « … sa-alta ‘an ghaïr majhûl et takallamta fî ghaïr ma’qûl… »[4]


• D’après ibn Mâja dans e-tafsîr, selon Bashshâr el Khaffâf e-Shaïbânî qui rapporte la même version précédente.[5] E-Sam’ânî la rapporte également dans son tafsîr, selon Ja’far ibn ‘Abd Allah et Bashshâr el Khaffâf ; L’Imam dit exactement : « el kaïf ghaïr ma’qûl, wa el istiwâ ghaïr majhûl… »[6]


• D’après ibn Rushd dans el bayân wa e-tahsîl, selon Sahnûn, selon certains proches de Mâlik… l’Imam dit ici : « … sa-alta ‘an ghaïr majhûl et takallamta fî ghaïr ma’qûl… »[7]


3- L’Imam Malik n’est pas le seul auteur de ces paroles, d’autres savants l’ont devancé. E-Dhahabî souligne à ce sujet : « Cette parole fut enregistrée selon un certain nombre de savants comme Rabî’a e-Raï, Mâlik el Imam, Abû Ja’far e-Tirmidhî. Elle ne remonte pas toutefois à Um Salama car Abû Kinâna n’est pas crédible et Abû ‘Umaïr, je ne le connais pas. »[8] Pour Sheïkh el Albanî, l’annale de Rabî’a e-Raï est authentique selon une certaine chaîne narrative qui remonte à Sufiân e-Thawrî.[9] Quant à ibn Taïmiya, ce dernier considère que les rapporteurs d’une autre chaîne qui remonte à Sufiân ibn ‘Uaïna sont crédibles.[10]


Or, ces trois annales (celles d’Um Salama, qui comme nous l’avons vu est faible, de Rabî’a et de Mâlik) sont proches au niveau des termes et du sens comme le souligne ibn Qudâma dans Dham e-ta-wîl.[11] Elles ressemblent également aux paroles d’Abû Ja’far e-Tirmidhî disant au sujet de nuzûl Allah (I)ilâ e-samâ e-duniya : « e-nuzûl ma’qûl, wa el kaïf majhûl… » Sheïkh el Albanî considère que les rapporteurs de cette annale sont crédibles.[12]


4- En admettant que l’Imam Mâlik n’ait pas dit exactement el istiwâ ma’lûm wa el kaïf majhûl, il faut savoir que les spécialistes en hadîth autorisent à rapporter le sens des paroles sans obligatoirement utiliser les mêmes termes, dans la mesure où la même idée est gardée.


5- les savants rapportent à travers les époques les paroles de l’Imam Mâlik, qui sont, selon les termes d’ibn Taïmiya, communément admises ; aucun traditionaliste ne les ayant jamais démenties.[13]


• L’Imam e-Dârîmi a dit à ce sujet : « Sadaqa Mâlik, lâ yu’qal minhu kaïf, wa lâ yujhal minhu el istiwâ… »[14]


• Ibn Taïmiya souligne : « l’Imam Mâlik a dit : « … el istiwâ ma’lûm wa el kaïf majhûl… » Cette même réponse est rapportée selon Rabî’a e-Raï de façon certifiée et selon Uma Salama marfû’ wa mawqûfavec une chaîne narrative sur laquelle on ne peut se reposer…»[15]


• L’Imam e-Dhahabî : « Cette annale est certifiée selon l’Imam Mâlik et nous avons cité précédemment une annale du même genre selon Rabî’a, le Sheïkh de Mâlik. Cette opinion est celle de tous les traditionalistes sans exception (ahl e-Sunna) : autrement dit, kaïfiya el istiwâ lâ na’qiluha, bal najhaluha, wa anna istiwâahu ma’lûm… »[16]


• Abû el Ma’âlî el Juwaïnî, qui pourtant est un adepte du tafwîdh, a dit au sujet du v. 5 de la s. Tâ-Hâ : « el istiwâ ma’lûm wa el kaïf majhûl… »[17]


• L’Imam el Baghawî rapporte dans son tafsîr les paroles suivantes de l’Imam Mâlik : « el istiwâ ghaïr majhûl wa el kaïf ghaïr ma’qûl… »[18]


• Mullâ ‘Alî el Qârî, qui pourtant est un adepte du tafwîdh au même titre qu’el Juwaïnî rapporte les paroles de l’Imam abû Hanîfa dans Sharh el figh el akbar, disant : « el istiwâ ma’lûm wa el kaïf majhûl… »[19]


• ‘Abd e-Rahmân e-Sa’dî a dit : « el istiwâ ma’lûm wa el kaïf majhûl… »


6-Dans l’hypothèse où l’Imam Mâlik ne serait pas l’auteur de ces paroles, elles fondent cependant une règle reconnue et véhiculée par les traditionalistes de générations en générations dans le domaine des Noms et Attributs divins.


El Walîd ibn Muslim nous fait le témoignage suivant : « j’ai interrogé el Awzâ’î, Sufiân e-Thawrî, Mâlik ibn Anas, et e-Laïth ibn Sa’d au sujet des hadîthqui parlent de la vision d’Allah, le Jour de la Résurrection. Ils m’ont tous répondu qu’il fallait les laisser comme ils sont au sens littéral, sans chercher à faire de description. »[20]


En outre, dans son recueil usûl e-sunna,ibn Abû Zamanaïn explique au niveau du chapitre, bâb el îmân bi e-nuzûl : « Les traditionalistes disent notamment qu’Allah descend au premier ciel. Ils y donnent foi sans chercher à y établir des limites. » Il a ensuite évoqué le hadîth sur le sujet qui est notamment rapporté par Mâlik. Puis, il enchaine : « D’après Wahb, selon ibn Wadhdhâh, selon e-Zuhrî, selon ibn ‘Abbâd : les Sheïkh que j’ai pu rencontrés comme Mâlik, Sufiân, Fudhaïl ibn ‘Iyâdh, ‘Îsâ ibn el Mubârak, et Wakî’, tous disaient que le nuzûl est vrai. »[21]


7- Toujours dans l’hypothèse où il n’en serait pas l’auteur, il a dit une autre parole qui n’en est pas moins gênante pour les adeptes du tafwîdh. Jugez-en vous-même : « Allah est au ciel et Son savoir est partout. »[22]


Les savants malékites recensent cette parole dans leurs ouvrages. Nous avons notamment Makkî connu sous le nom de Khatîb Qurtuba dans son exégèse (tafsîr) dans lequel il répertorie les paroles de l’Imam. Elle est retranscrite également par Abû ‘Omar e-Talamankî, Abû ‘Omar ibn ‘Abd el Barr, ibn Zaïd (el Qaïrawânî) dans el mukhtasar, et bien d’autres. Chez les non malékites, l’ont répertoriée également un nombre incalculable de savants tels qu’Ahmed ibn Hanbal, son fils ‘Abd Allah, el Athram, el Khallâl, el Âjurrî, ibn Batta, etc. Mâlik n’est d’ailleurs pas le premier à l’avoir prononcé, il fut devancé en effet par son Sheïkh Rabî’a ibn ‘abd e-Rahmân, comme le rapporte Sufiân ibn ‘Uaïna.[23]


Selon ‘Abd Allah ibn Nâfi’, Mâlik ibn Anas disait : « Allah est au ciel et Son savoir est partout. »[24] Ma’dân affirme : « J’ai questionné Sufiân e-Thawrî au sujet du Verset : [et Il est avec vous où que vous soyez].[25]

- C’est Son savoir, m’a-t-il répondu. »[26]


À suivre…





[1]Voir : ‘Aqîda e-salaf (p. 38).

[2]Voir : tartîb el madârik (2/39).

[3]Voir : Tabaqât el muhaddithîn (2/214).

[4]Voir : e-Tamhîd (7/151).

[5]Voir : Tahdhîb el kamâl (4/90, 20/449).

[6]Voir : tafsîr e-Sam’ânî (3/320).

[7]Voir : el bayân wa e-tahsîl (16/327-328).

[8]Voir : el ‘Ulû (p. 65).

[9]Voir : Mukhtasar el ‘Ulû (p. 97).

[10]Voir : Majmû’ el fatâwa (5/45) ; voici son énoncé : « … el istiwâ ghaïr majhûl, wa el kaïf ghaïr ma’qûl… »

[11]Voir : Dham e-ta-wîl (p. 26).

[12]Voir : Mukhtasar el ‘Ulû (p. 232).

[13]Voir : Majmû el fatâwa (13/309).

[14]Voir : e-Rad ‘alâ el jahmiya (p. 56).

[15]Voir : Majmû el fatâwa (5/365).

[16]Voir : Mukhtasar el ‘Ulû (p. 131-142).

[17]Voir : el ‘aqîda e-nazhâmiya (p. 25).

[18]Voir : tafsîr el Baghawî (2/165).

[19]Voir : Sharh el figh el akbar (p. 38).

[20]Rapporté par el Âjurrî (p. 337), ibn Battâ (3/241), el Baïhaqî dans el asmâ wa e-sifât (p. 569),ibn ‘Abd el Barr dans el istidhkâr (2/513), etc.

[21]Usûl e-sunnad’ibn Abû Zamanaïn.

[22]Cette annale est authentique. Elle est rapportée notamment par Abû Dâwûd dans sesmasâil (263), ‘abd Allah dans e-sunna (1/106), el Âjurrî dans e-sharî’a (3/1076), ibn Manda dans e-tawhîd (3/307), ibn Abî Zaïd el Qaïrawânî dans el jâmi’ (141), ibn Batta dans el ibâna (3/152), e-Lalakâî dans sharh usûl irtiqâd ahl e-sunna (3/445), ibn ‘Abd el Bar dans e-Tamhîd (7/138), etc.

[23]Rapporté par ibn Batta dans el Ibâna (3/163), e-Lalakâî dans sharh usûl irtiqâd ahl e-sunna (3/422), el Baïhaqî dans el Asmâ wa e-Sifât (2/306), et e-Dhahabî dans el ‘ulû (2/911) ; Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans mu’tasar el ‘ulû (p. 132).

[24]Voir : le bas de note nº 40.

[25]Le fer : 4

[26]Rapporté notamment par el Bukhârî dans Khalq af’âl el ‘ibâd (p. 10), el Âjurrî dans e-sharî’a (1/1077), ibn Batta dans el ibâna (3/154), e-Lalakâî dans sharh usûl irtiqâd ahl e-sunna (3/445), ibn ‘Abd el Bar dans e-tamhîd (7/142) avec une chaîne narrative authentique.
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  #6  
ÞÏíã 11 Dec 2010, 02:24 PM
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L’Imam Mâlik et l’istiwâ

(Partie 3)


Les premiers ash’arites reconnaissaient l’istiwâ


Les premiers ash’arites reconnaissaient l’istiwâ, à l’image du père fondateur de la secte Abû el Hasan, qui enregistre dans ses ouvrages les tendances des traditionalistes. Dans Ikhtilâf el musallîn wa maqâlât el islâmiyîn, il explique : « Voici la tendance des traditionalistes et leur credo en gros : Ils reconnaissent Allah (U), Ses anges, Ses Livres, Ses messagers ; toutes les informations venant de Lui, et celles rapportées par des savants crédibles selon le Messager d’Allah (r)sans ne rien démentir. (…)et qu’Allah est sur Son Trône comme Il le révèle : [Le Miséricordieux, est sur Son Trône établi][1] ; qu’Il a deux Mains sans qu’on puisse les décrire comme Il le révèle : [Que j’ai créé de Mes deux Mains].[2]Ils reconnaissent le savoir à Allah, comme Il le révèle : [Il l’a révélé par Son Savoir].[3] [Rien de ce qu’une femelle porte en son sein ou qu’elle ne mette au monde n’échappe à Son Savoir].[4] Ils reconnaissent à Allah des Attributs comme l’écoute, la vue, sans les renier à la manière des mu’tazilites…


Ils donnent foi aux hadîthqui viennent du Messager d’Allah (r), par exemple : « Allah descend au premier ciel et demande : Y a-t-il quelqu’un qui implore Mon pardon afin que Je le lui accorde ? »comme nous l’apprend lehadîth… Ils reconnaissent qu’Allah viendra le Jour de la Résurrection, comme Il le révèle : [et Ton Seigneur viendra avec les anges qui seront en rangs][5] ; et qu’Il se rapproche de Ses créatures de la façon dont Il le veut, comme Il le révèle : [Nous sommes plus proches de lui qui sa veine jugulaire].[6] » Après avoir évoqué bon nombre d’éléments, il a fait la conclusion suivante : « Voici en gros ce qu’ils prônent, ce qu’ils voient et mettent en pratique. Nous adhérons à tout ce que nous avons évoqué et nous en faisons notre tendance. »[7]


Notre hérésiographe déclare également concernant l’istiwâ : « Pour les traditionalistes, Allah n’est pas un corps,[8]Il ne ressemble pas aux choses existantes et Il est sur Son Trône comme Il le révèle : [Le Miséricordieux, est sur Son Trône établi].[9]Nous ne nous avançons pas devant la parole d’Allah et de Son Messager, nous reconnaissons plutôt l’istiwâsans chercher à le décrire… Nous disons également qu’Il a deux Mains sans chercher non plus à les décrire comme Il le révèle : [Que j’ai créé de Mes deux Mains][10]… et qu’Il descend au premier ciel comme le formule le hadîth. » Il a dit ensuite : « Quant aux mu’tazilites, ils prétendent que l’istiwâ(s’établir) sur le Trône a le sens d’istawlâ (de s’accaparer du Trône). »[11]


El Ja’d ibn Dirham est le premier à interpréter l’istiwâ d’Allah sur Son trône par istawlâ. Jahm, son élève, reprit cette opinion à son compte et en devint même la figure emblématique aux dépens de son maitre.[12]


Abû el Hasan explique également dans son ouvrage el ibâna fî usûl e-diyâna[13]dans le chapitre : el istiwâ : « Si quelqu’un demande : que dites-vous sur l’istiwâ ? Nous lui répondons : Allah est établi sur Son Trône comme Il le révèle : [Le Miséricordieux, est sur Son Trône établi].[14]Il dit également : [Vers Lui monte la bonne parole].[15] [Il l’a plutôt élevé vers Lui].[16] [Hé Hâmân ! Bâtis-moi une tour, pour que je puisse atteindre les voies • les voies du ciel où je pourrais voir le Dieu de Moussa que je crois être un menteur].[17] Pharaon n’était pas convaincu par Moussa qui lui affirmait qu’Allah était au-dessus des cieux. Allah dit également : [Vous sentez-vous à l’abri que Celui qui est au ciel fasse écrouler la terre sous vos pieds].[18]Au-dessus des cieux, il y a donc le Trône… et tout ce qui se trouve au-dessus de nous appartient au ciel. C'est pourquoi : [Vous sentez-vous à l’abri que Celui qui est au ciel] :ne fait pas allusion à tout ce qui se trouve dans les cieux, mais il entend plus exactement le Trône, qui se trouve à leur sommet… Ne vois-tu pas qu’Allah affirme en parlant d’eux : [Il y plaça la lune, un astre lumineux].[19] Il ne veut pas dire qu’elle remplit tout leur espace. Nous voyons que tous les musulmans lèvent les mains au ciel au cours de leurs invocations, étant donné qu’Allah est établi sur le Trône qui se trouve au-dessus des cieux. S’Il n’était pas sur le trône, ils ne lèveraient certainement pas les mains en sa direction…


Certains tendances comme les mu’tazilites, les jahmites, et les harûrites(kharijites ndt.)prétendent qu’istawâ[dans : [Le Miséricordieux, est sur Son Trône établi]comme le confirme le texte original d’el ibâna ndt.] prend le sens d’istawlâ (s’emparer de ndt.), de régner sur, de vaincre, et qu’Il est partout ! Ils ne veulent pas admettre qu’Il soit sur Son Trône – contrairement à la bonne tendance –. Ils donnent à l’istawâle sens de pouvoir. Or, si tel était le cas, il n’y aurait pas de différence entre le Trône et la septième terre étant donné qu’Allah a déjà le pouvoir sur toute chose. Il a déjà le pouvoir sur tous les endroits de la terre, qu’ils soient fertiles ou arides. S’Il était établi sur Son Trône dans le sens d’istawlâ, nous pourrions dire alors que Son istawâest sur toute chose. Comme aucun musulman ne prétend qu’Il s’est emparé de toute chose, des endroits fertiles et arides… il est donc complètement faux de définir istawâsur le Trône par istawlâ qui concerne toute chose. »[20]


Plus d’un adepte d’el Ash’arî recense ces paroles, comme ibn Fawrk et el Hâfizh ibn ‘Asâkir dans son livre tabyîn kadhib el muftarî fî mâ nisiba ilâ sheïkh Abî el Hasan el Ash’arî. Il y évoque le credo qu’Abû el Hasan revendique au début d’el ibâna.


El HâfizhAbû Bakr el Baïhaqî souligne pour sa part : « Chapitre : la parole sur l’istiwâ : Allah révèle : [Le Miséricordieux, est sur Son Trône établi],[21][Puis, Il s’est établi sur le Trône],[22] [Il est le Dominateur au-dessus de Ses créatures],[23] [Ils craignent Leur Seigneur qui est au-dessus d’eux],[24] [Vers Lui monte la bonne parole],[25] [Vous sentez-vous à l’abri que Celui qui est au ciel],[26] fî (qui en général a le sens de « dans » ndt.) signifie ici au-dessus du (sur le) ciel comme en témoigne d’autres Versets comme : [Je vais vous crucifier sur (fî) un tronc de palmier],[27] [Parcourez sur (fî) la terre].[28]C’est-à-dire au-dessus de la terre ; tout ce qui nous est au-dessus fait partie du ciel, et le Trône est au sommet des cieux. Le Verset signifie donc : vous sentez-vous à l’abri que Celui qui est sur le Trône, comme l’expriment explicitement d’autres Versets. » Il a dit ensuite : « Les Versets que nous avons retranscrits réfutent catégoriquement la parole de certains jahmitesqui prétend qu’Allah Lui-même est partout. Ainsi, dans le Verset : [et Il est avec vous où que vous soyez],[29] Allah fait allusion à Son Savoir non à Lui-même. »[30]


Ainsi, le père fondateur de la secte et ses premiers adeptes comme Abû el Hasan e-Tabarî, Abû ‘Abd Allah ibn Mujâhid el Bâhilî, el Qâdhî Abû Bakr el Baqallânî s’accordent à reconnaitre les Attributs textuels cités dans le Coran, comme l’istiwâ, le Visage, et la Main. Ils dénonçaient toute interprétation de ces Attributs (ta-wîl).[31] Ils n’avaient pas deux opinions sur la question contrairement à leurs héritiers qui jonglent entre le ta-wîl et le tafwîdh. Abû el Ma’âlî el Juwaïnî est le premier parmi les savants les plus connus à s’insurger contre les textes avec l’arme du ta-wîl, comme le souligne ibn Taïmiya.[32] D’autres savants des nouvelles générations adhèrent formellement au ta-wîl. Juste avant el Juwaïnî, Il y a eu ‘Abd el Qâhir el Baghdâdî, et plus tardivement Abû Hâmid el Ghazâlî, el Fakhr e-Râzî, el Âmudî, etc.[33] Selon ces derniers, reconnaitre le sens littéral des Attributs textuels, c’est sombrer dans l’anthropomorphisme haïssable.[34]


Pourtant, de grandes références, dont notamment des mentors du kalâm, établissent sans détour que le ta-wîl, une vulgaire innovation, n’entre pas dans le vocabulaire des anciens.[35]


À suivre…






[1]Tâ-Hâ ; 5

[2]Sâd ; 75

[3]Les femmes ; 166

[4]Le Façonneur ; 11

[5]L’aurore ; 22

[6]Qâf ; 16

[7]El maqâlât (1/345-350).

[8]El Ash’arî est vraisemblablement resté sous l’influence kullâbite lors de sa troisième phase après être revenu à la voie des anciens qui n’utilisent pas dans ce domaine ce genre d’expressions dont le sens est vague et ambigu. C'est pourquoi ils se contentent de se conformer au vocabulaire du Coran et de lasunna pour définir leur dogme. [ Voir : Majmû’ el fatâwa (6/37-38) et (6/663-665)] Quoique certains chercheurs universitaires pensent qu’el Ash’arî n’a jamais quitté le kullâbisme, bien qu’il fut à la fin de sa vie attiré par la tendance d’Ahmed. C’est d’ailleurs certainement la raison qui a poussé bon nombre de savants à classifier son cheminement en trois phases. [Voir : el usûl e-latî banâ ‘alaïhâ el mubtadi’a madhhabuhum fî e-Sifât qui est une thèse es doctorat du D. ‘Abd el Qâdir ibn Mohammed ‘atâ Sûfî.]

[9]Tâ-Hâ ; 5

[10]Sâd ; 75

[11]El Maqâlât (1/285).

[12]Voir : el hamawiya (p. 24), et majmû’ el fatâwâ (5/20).

[13] Sheïk Hammâd el Ansârî est l’auteur d’une recherche où il démontre que non seulement Abû el Hasan est bel et bien l’auteur d’el ibâna mais qu’il fut l’un des derniers si ce n’est le dernier de ses ouvrages. [Voir : Rasâil el ‘aqîda de Hammâd el Ansârî (p.61-108)]

[14]Tâ-Hâ ; 5

[15]Le Façonneur ; 10

[16]Les femmes ; 158

[17]L’Absoluteur ; 36-37 ; comme l’établit ibn Taïmiya, Pharaon est le chef de file des négateurs (voir : el qâ’ida el marrâkushiya).

[18]La royauté ; 16

[19]Nûh ; 16

[20]El ibâna (97-98). Bon nombre d’adeptes d’Abû el Hasan el Ash’arî ont tenu à la fin de leur vie le même discours que leur maître spirituel comme el Bâqillânî dans e-Tamhîd fî e-rad ‘alâ el mulhida, wa el mu’attila, wa el khwârij, wa el mu’tazila (p. 47) ; Abû el Ma’âlî el Juwaïnî dans el ‘aqîda e-nazhzhâmiya ; el Ghazâlî dans ijmâ’ el ‘awâm ‘an ‘ilm el kalâm (p. 78) ; el Fakhr e-Razî dans aqsâ e-ladhdhât.

[21]Tâ-Hâ ; 5

[22]El A’râf ; 54

[23]Le bétail ; 18

[24]Les abeilles ; 50

[25]Le Façonneur ; 10

[26]La royauté ; 16

[27]Tâ-Hâ ; 17

[28]Le repentir ; 2

[29]Le fer : 4

[30]El i’tiqâd (p. 116-118).

[31]Voir notamment : el ibâna (p. 53-58), risâlat ilâ ahl e-thaghr (p. 225, 232-234), maqâlât el islâmiyîn (p. 290-297) tous d’Abû el Hasan el Ash’arî ; e-tamhîd de Baqallânî (p. 295-299).

[32]Dur ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (1/17-18). El Baïhaqî suit également ce principe dans el Asmâ wa e-sifât (2/25-53).

[33]Voir pour el Juwaïnî, el irshâd (p. 155-163), e-shâmil (p. 543-570) ; pour ‘Abd el Qâhir el Baghdâdî, usûl e-dîn (p. 109-112) et el ghuniya fî usûl e-dîn (p. 113-116) ; pour el Ghasâlî, qawâ’id el ‘aqâid (p. 167) et iljâm el ‘awâm (p. 75-76) ; pour e-Râzî, asâs e-taqdîs (p. 99 et les pages suivantes) ; et enfin pour el Âmudî, ghâyat el marâm (p. 139-143).

[34]Voir : asâs e-taqdîs (p. 182) et ghâyat el marâm (p. 138).

[35]Voir : e-risâla e-nazhzhâmiya de l’imam el Haramaïn (p. 22), el Khutat d’el Maqrîzî (2/356) ; Ibn Hajar lui-même dans fath el Bârî (13/370, 390) ; d’ailleurs el Kawtharî n’a jamais réussi à répondre à ce fâcheux dilemme ; sharh el fiqh el akbar d’el Qârî (p. 59), et j’en passe...
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ÞÏíã 12 Dec 2010, 06:36 AM
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L’Imam Mâlik et l’istiwâ

(Partie 4)


Contradiction ?


Comment peut-on conjuguer entre l’istiwâd’Allah sur Son Trône et Sa « présence » avec nous ?


Après s’être inspiré d’un passage d’el ‘aqîda e-nizhâmiya(p. 25) d’Abû el Ma’âlî el Juwaïnî, qui était un adepte du tafwîdh, ibn Taïmiya fait le commentaire suivant : « Les références auxquelles nous nous rapportons, parmi les adeptes du kalâmou autres, ne nous rejoignent pas forcément dans tous les points que nous établissons dans ce domaine. Néanmoins, il faut recevoir la vérité d’où qu’elle vienne. Mu’âdh ibn Jabal disait cette fameuse parole : « Il faut accepter la vérité de n’importe qui, même d’un mécréant –ou bien a-t-il dit : même d’un pervers –. Et méfiez-vous des erreurs du sage.

- Comment peut-on savoir qu’un mécréant dise la vérité,lui demanda-t-on ?

- La vérité dégage une lumière a-t-il répondu, ou bien a-t-il dit une parole de ce genre. »


… Ainsi, le Coran et la sunnasont à même d’apporter le droit chemin et la lumière pour ceux qui méditent dessus et qui y recherchent la vérité sans chercher à modifier le sens des paroles ou déformer les Noms d’Allah et Ses Versets…


Il ne faut pas s’imaginer que les textes scripturaires peuvent se contredire entre eux. Cela consiste à dire, par exemple, que les Textes affirmant qu’Allah est au-dessus du Trône vont à l’encontre du sens apparent du Verset : [Et il est avec vous où que vous soyez].[1]

… Allah en effet, est réellement (haqîqat) avec nous, comme Il est réellement au-dessus du Trône, comme le révèle le Verset en question lui-même :[Il est Celui qui a créé les cieux et la terre en six jours, puis, il s’est élevé sur le Trône. Il connait ce qui pénètre dans la terre et ce qui en sort, ce qui descend et ce qui monte au ciel ; Il est avec vous où que vous soyez. Certes, Allah voit ce que vous faites].[2] »


Après avoir donné les divers sens d’el ma’iya dans les textes scripturaires de l’islam, ibn Taïmiya enchaîne : « Le terme « el ma’iya »est utilisé dans plusieurs endroits du Coran et de la sunna ; chacun ayant un sens différent de l’autre. Le sens de chacun varie en fonction du contexte, ou bien pouvons-nous dire qu’il existe un sens commun à tous ces contextes, bien que pour chaque contexte, il y ait un sens spécifique. Dans les deux cas, il n’indique pas que Dhât Allah (Son Essence, Sa Personne) soit mélangée à Sa création, avant de dire qu’il ne faut pas prendre le verset dans son sens apparent. »[3]


Il y a un hadîth cité par ibn Taïmiya dans majmû’ el fatâwa (5/101-104) qui le vérifie : « Allah est au-dessus du Trône et Il sait ce que vous faites » Ibn Taïmiya l’a authentifié dans el hamawiya, bien qu’il soit controversé, quoi que la suite de son analyse démontre qu’il a une origine, wa Allah a’lam !


Les anciens établissent ce principe


Abû Bakr el Âjurrî établit dans e-sharî’a : « Selon la tendance des savants : Allah est sur Son Trône au-dessus des cieux et Son savoir englobe toute chose. Il englobe tout ce qu’Il a créé dans les cieux élevés et les sept terres… les actions des serviteurs Lui sont montées… Si quelqu’un demande : que signifie le Verset : [lorsque trois confidents s’entretiennent en privée, il en est le quatrième][4] ? Nous lui répondons : c’est Son Savoir ; Allah est sur Son Trône et Son Savoir les englobe. C’est de cette façon que les savants ont interprété ce Verset qui prouve du début à la fin qu’il s’agit du Savoir… tandis qu’Allah est sur Son Trône. Tel est l’opinion des musulmans. »[5]


Quant à l’explication d’Abû Mohammed ibn Abî Zaïd [el Qaïrawânî] : « Allah est Lui-même (bi dhâtihi) au-dessus de Son Trône majestueux et Il est partout par Son Savoir. »[6] Certains négateurs se sont amusés à faire revenir majestueux à Allah (au lieu de le faire revenir au Trône ndt.) en voulant dire qu’Il est Lui-même majestueux. Cette interprétation trahit une grande ignorance, car c’est comme si l’on disait qu’Allah était Lui-même Tout-Miséricordieux, Lui-même Très-Miséricordieux, Lui-même Tout-Puissant. Or, ce même Abû Zaïd explique en introduction à sa risâla : « Sur le Trône Il est établi, et sur la Royauté Il règne. »[7] Il a donc différencié entre istawâ et istawlâ, selon la règle établie par les savants de référence.


Quoi qu’il en soit, ibn Abî Zaïd affirme explicitement dans el Mukhtasar : « Allah et au ciel non sur la terre. »[8] Telles sont mot à mot ses paroles qui s’accordent avec les imams de la sunna de toutes les tendances. L’Imam [malikite] Abû ‘Omar e-Talamankî affirme dans son œuvre qu’il a intitulé : el wusûl ilâ ma’rifa el usûl : « Les traditionalistes s’accordent à dire qu’Allah est Lui-même établi sur Son Trône. »[9]


Ibn Taïmiya confirme : « De nombreux textes des grandes références et des prédécesseurs malikites qui entérinent la tendance d’ahl el ithbâtsont notoires. Ces derniers relatent même que les traditionalistes établissent à l’unanimité qu’Allah est bi thâtihiau-dessus de Son Trône.»[10] Ailleurs, il renchérit : « Quant aux anciens, aux grandes références de cette communauté – au niveau du savoir et de la religion -, des sheïkh savants et pieux, ils établissent qu’Allah (U)est au-dessus des cieux, et sur Son trône bâin ‘an khalqihi et Sa création est séparée de Lui… »[11]


À suivre…






[1]Le fer ; 4

[2]Le fer ; 4

[3]Majmû’ el fatâwa (5/101-104).

[4]La polémique ; 7

[5]E-sharî’a (3/1075-1076).

[6]E-risâla (p. 76).

[7]Idem.

[8]Ibn el Qaïyim la mentionné dans : Ijtimâ’ el juyûsh el islâmiya (p. 151).

[9]Cette œuvre est considérée disparue ; ibn Taïmiya évoque ce passage dans ses autres ouvrages comme : dar e-ta’ârudh (6/250-251), bayân talbîs el jahmiya (2/38) ; tout comme e-Dhahabî dans el ‘ulû (2/1315) et ibn el Qaïyim dans e-sawâ’iq el mursala (4/1284).

[10]Idem. (p. 74).

[11]Idem. (1/556).
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ÞÏíã 12 Dec 2010, 06:36 AM
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L’Imam Mâlik et l’istiwâ

(Partie 4)


Contradiction ?


Comment peut-on conjuguer entre l’istiwâd’Allah sur Son Trône et Sa « présence » avec nous ?


Après s’être inspiré d’un passage d’el ‘aqîda e-nizhâmiya(p. 25) d’Abû el Ma’âlî el Juwaïnî, qui était un adepte du tafwîdh, ibn Taïmiya fait le commentaire suivant : « Les références auxquelles nous nous rapportons, parmi les adeptes du kalâmou autres, ne nous rejoignent pas forcément dans tous les points que nous établissons dans ce domaine. Néanmoins, il faut recevoir la vérité d’où qu’elle vienne. Mu’âdh ibn Jabal disait cette fameuse parole : « Il faut accepter la vérité de n’importe qui, même d’un mécréant –ou bien a-t-il dit : même d’un pervers –. Et méfiez-vous des erreurs du sage.

- Comment peut-on savoir qu’un mécréant dise la vérité,lui demanda-t-on ?

- La vérité dégage une lumière a-t-il répondu, ou bien a-t-il dit une parole de ce genre. »


… Ainsi, le Coran et la sunnasont à même d’apporter le droit chemin et la lumière pour ceux qui méditent dessus et qui y recherchent la vérité sans chercher à modifier le sens des paroles ou déformer les Noms d’Allah et Ses Versets…


Il ne faut pas s’imaginer que les textes scripturaires peuvent se contredire entre eux. Cela consiste à dire, par exemple, que les Textes affirmant qu’Allah est au-dessus du Trône vont à l’encontre du sens apparent du Verset : [Et il est avec vous où que vous soyez].[1]

… Allah en effet, est réellement (haqîqat) avec nous, comme Il est réellement au-dessus du Trône, comme le révèle le Verset en question lui-même :[Il est Celui qui a créé les cieux et la terre en six jours, puis, il s’est élevé sur le Trône. Il connait ce qui pénètre dans la terre et ce qui en sort, ce qui descend et ce qui monte au ciel ; Il est avec vous où que vous soyez. Certes, Allah voit ce que vous faites].[2] »


Après avoir donné les divers sens d’el ma’iya dans les textes scripturaires de l’islam, ibn Taïmiya enchaîne : « Le terme « el ma’iya »est utilisé dans plusieurs endroits du Coran et de la sunna ; chacun ayant un sens différent de l’autre. Le sens de chacun varie en fonction du contexte, ou bien pouvons-nous dire qu’il existe un sens commun à tous ces contextes, bien que pour chaque contexte, il y ait un sens spécifique. Dans les deux cas, il n’indique pas que Dhât Allah (Son Essence, Sa Personne) soit mélangée à Sa création, avant de dire qu’il ne faut pas prendre le verset dans son sens apparent. »[3]


Il y a un hadîth cité par ibn Taïmiya dans majmû’ el fatâwa (5/101-104) qui le vérifie : « Allah est au-dessus du Trône et Il sait ce que vous faites » Ibn Taïmiya l’a authentifié dans el hamawiya, bien qu’il soit controversé, quoi que la suite de son analyse démontre qu’il a une origine, wa Allah a’lam !


Les anciens établissent ce principe


Abû Bakr el Âjurrî établit dans e-sharî’a : « Selon la tendance des savants : Allah est sur Son Trône au-dessus des cieux et Son savoir englobe toute chose. Il englobe tout ce qu’Il a créé dans les cieux élevés et les sept terres… les actions des serviteurs Lui sont montées… Si quelqu’un demande : que signifie le Verset : [lorsque trois confidents s’entretiennent en privée, il en est le quatrième][4] ? Nous lui répondons : c’est Son Savoir ; Allah est sur Son Trône et Son Savoir les englobe. C’est de cette façon que les savants ont interprété ce Verset qui prouve du début à la fin qu’il s’agit du Savoir… tandis qu’Allah est sur Son Trône. Tel est l’opinion des musulmans. »[5]


Quant à l’explication d’Abû Mohammed ibn Abî Zaïd [el Qaïrawânî] : « Allah est Lui-même (bi dhâtihi) au-dessus de Son Trône majestueux et Il est partout par Son Savoir. »[6] Certains négateurs se sont amusés à faire revenir majestueux à Allah (au lieu de le faire revenir au Trône ndt.) en voulant dire qu’Il est Lui-même majestueux. Cette interprétation trahit une grande ignorance, car c’est comme si l’on disait qu’Allah était Lui-même Tout-Miséricordieux, Lui-même Très-Miséricordieux, Lui-même Tout-Puissant. Or, ce même Abû Zaïd explique en introduction à sa risâla : « Sur le Trône Il est établi, et sur la Royauté Il règne. »[7] Il a donc différencié entre istawâ et istawlâ, selon la règle établie par les savants de référence.


Quoi qu’il en soit, ibn Abî Zaïd affirme explicitement dans el Mukhtasar : « Allah et au ciel non sur la terre. »[8] Telles sont mot à mot ses paroles qui s’accordent avec les imams de la sunna de toutes les tendances. L’Imam [malikite] Abû ‘Omar e-Talamankî affirme dans son œuvre qu’il a intitulé : el wusûl ilâ ma’rifa el usûl : « Les traditionalistes s’accordent à dire qu’Allah est Lui-même établi sur Son Trône. »[9]


Ibn Taïmiya confirme : « De nombreux textes des grandes références et des prédécesseurs malikites qui entérinent la tendance d’ahl el ithbâtsont notoires. Ces derniers relatent même que les traditionalistes établissent à l’unanimité qu’Allah est bi thâtihiau-dessus de Son Trône.»[10] Ailleurs, il renchérit : « Quant aux anciens, aux grandes références de cette communauté – au niveau du savoir et de la religion -, des sheïkh savants et pieux, ils établissent qu’Allah (U)est au-dessus des cieux, et sur Son trône bâin ‘an khalqihi et Sa création est séparée de Lui… »[11]


À suivre…






[1]Le fer ; 4

[2]Le fer ; 4

[3]Majmû’ el fatâwa (5/101-104).

[4]La polémique ; 7

[5]E-sharî’a (3/1075-1076).

[6]E-risâla (p. 76).

[7]Idem.

[8]Ibn el Qaïyim la mentionné dans : Ijtimâ’ el juyûsh el islâmiya (p. 151).

[9]Cette œuvre est considérée disparue ; ibn Taïmiya évoque ce passage dans ses autres ouvrages comme : dar e-ta’ârudh (6/250-251), bayân talbîs el jahmiya (2/38) ; tout comme e-Dhahabî dans el ‘ulû (2/1315) et ibn el Qaïyim dans e-sawâ’iq el mursala (4/1284).

[10]Idem. (p. 74).

[11]Idem. (1/556).
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ÞÏíã 13 Dec 2010, 06:26 AM
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L’Imam Mâlik et l’istiwâ

(Partie 5)


« bâin ‘an khalqihi » et « bithâtihi »


Ibn Taïmiya n’a rien inventé : « bâin‘an khalqihi » et « bithâtihi » sont des expressions connues ; les anciens en ont éclairé le sens, et ils les ont rapportées à travers des annales. Lorsque Jahm et ses adeptes innovèrent l’idée qu’Allah était partout, il a fallu par nécessité que ses grandes références emploient le terme « bâin ». Il est à noter que ses expressions sont uniquement employées dans le domaine des explications (bâb el akhbâr : c.-à-d. : en vue de donner des explications), non dans le domaine des Noms et des Attributs divins (bâb el Asmâ wa e-Sifât : dans le sens où il est interdit de nommer ou de qualifier Allah avec l’une d’entre elles).[1]


En outre, ces deux expressions ont plusieurs fonctions. Elles ont un rôle d’éclaircissement, et s’adressent à des tendances différentes. Quand « bâin » s’adresse aux jahmites panthéistes, elle signifie qu’Allah est séparé de Sa création et qu’Il n’est pas confondu ou mélangé à celle-ci[2] ; « bithâtihi » s’adresse aux ash’arites et autres, qui prétendent qu’Allah descend au ciel dans le sens où il crée une action qui est la descente, etc.[3]


Pour ceux qui n’en seraient pas convaincus, voici d’autres textes venant appuyer ce constat. Dans el ibâna dont il est l’auteur, el Hafîzh Abû Nasr e-Sijzî affirme : « Nos imams comme e-Thawrî, Mâlik, ibn ‘Uyaïna, Hammâd ibn Salama, Hammâd ibn Zaïd, ibn el Mubârak, Fudhaïl ibn ‘Iyâdh, Ahmed, et Ishâq sont unanimes à dire qu’Allah est lui-même au-dessus de Son Trône et que Son Savoir est partout. »[4]


Ce même constat est fait par Sheïkh el Islâm el Ansârî, Abû el ‘Abbâs e-Tarqî, Sheïkh ‘Abd el Qâdir el Jîlî et un nombre de grandes références musulmanes que personne ne dehors d’Allah ne peut recenser.[5]


ElHafîzh Abû Na’îm el Asbahânî, l’auteur de huliya el awliyâ et bien d’autres fameux ouvrages, a dit dans el ‘itiqâd qu’il a composé : « Notre voie est celles des anciens (salafs) qui suivent le Coran, la sunna, et le consensus de la communauté … » Après avoir évoqué un certain nombre de choses, il enchaîna ensuite : « Tous les hadîthqui sont rapportés du Prophète (r) de façon certifiée au sujet du Trône sur lequel Allah est établi, ils y adhèrent sans faire aucune description (mot-à-mot : sans dire comment ndt.), ni aucune assimilation (ressemblance ndt.). Allah est séparé de Sa création et Sa création est séparée de Lui ; il n’y a entre eux ni union ni mélange (ou fusion). Allah est donc établi sur Son Trône au ciel non sur la terre. »[6] Il a évoqué ensuite tous les points qui composent la croyance des anciens et qui font leur unanimité.


Yahyâ ibn ‘Ammar précise également dans sa fameuse lettre : « Nous ne disons pas comme les jahmitesqu’Allah est intégré dans les endroits, qu’Il est mélangé à toute chose et que nous ne savons pas où Il est. Nous disons plutôt qu’Il est Lui-même sur le Trône et que Sa Savoir englobe toute chose ; Sa Vue, Son Écoute, et Sa Puissance cernent toute chose ; tel est le sens du Verset : [où que vous soyez].[7] »[8]


Sheïkh Ma’mar ibn Ahmed déclare : « J’ai voulu à l’époque où nous vivons, donner à mes amis certaines recommandations sur la sunnaet réunir les paroles qui font l’unanimité des traditionalistes, des savants, des soufisparmi les premières et les dernières générations… » Il énonça ensuite certains éléments de sa recommandation, dont : « Allah est établi sur Son Trône sans que nous fassions de description, d’assimilation ni d’interprétation. L’istiwâ nous est connu, mais le comment nous est inconnu. Allah est donc établi sur Son Trône, Il est séparé de Sa création et Sa création est séparée de Lui ; il n’y a entre eux aucune union ni mélange ni juxtaposition. Allah (U) est Entendant, Voyant, Savant, et Compétent. Il parle, agrée, se met en colère, rit, est content ; Il se dévoilera souriant à Ses serviteurs le Jour de la Résurrection. Il descend toutes les nuits au premier ciel de la façon dont Il veut sans que nous fassions de description ni d’interprétation. Quiconque renie cet Attribut (e-Nuzûl)ou qui l’interprète autrement est un innovateur égaré. »[9]


Dans son livre e-risâla fî e-sunna, l’imam Abû ‘Uthmân Ismâ’îl ibn ‘Abd e-Rahmân e-Sâbûnî a dit : « Les adeptes du hadîthcroient et témoignent qu’Allah est au-dessus des sept cieux sur Son Trône, comme le formule Son Livre… il n’y a aucun désaccord entre les savants de la communauté et les grandes références anciennes sur la question qu’Allah (U)est sur Son Trône et que Son Trône est au-dessus des cieux…


Il a dit : Notre imam, Abû ‘Abd Allah e-Shâfi’î s’est inspiré dans son livre où il développe que l’esclave croyante est désignée pour expier une faute commise et qu’il n’est pas valable de le faire avec une esclave non croyante. Selon l’annale sur la question, Mu’âwiya ibn el Hakam voulut affranchir une esclave noire en expiation à sa faute. Il demanda alors l’autorisation au Prophète (r) de le faire. Dès lors, le Prophète mit la fille à l’épreuve pour savoir si elle était croyante. Il l’interrogea ainsi : « Où est Ton Seigneur ? » Elle fit alors un signe en direction du ciel en guise de réponse. S’adressant ensuite à Mu’âwiya, le Prophète s’exclama : « Affranchis-la, car elle est croyante. »[10] Il jugea qu’elle avait la foi une fois qu’elle eut reconnu que Son Seigneur était au ciel. Elle identifia Son Seigneur en faisant savoir qu’Il était en haut. »[11]


Dans son commentaire du Muwatta, Abû ‘Omar ibn ‘Abd el Barr affirme en explication au hadîth du nuzûl (disant qu’Allah descend chaque nuit au premier ciel ndt.) : « Il n’y a aucun désaccord entre les spécialistes sur l’authenticité de ce hadîth. Il démontre qu’Allah est en haut, sur Son Trône au-dessus des sept cieux, comme l’affirment les traditionalistes. C’est un argument qui va à l’encontre des mu’tazilites… il a dit : Il est tellement connu tant auprès du commun des gens que de l’élite, qu’il suffit de l’énoncer pour l’expliquer. Sa compréhension est tellement élémentaire que personne n’interroge les traditionalistes à son sujet et qu’aucun musulman ne le leur a jamais contesté. »[12] Ce même Abû ‘Omar souligne dans un autre passage : « À l’unanimité des savants des Compagnons, des tabi’ins qui ont hérité leur exégèse, selon l’explication du Verset : [lorsque trois confidents s’entretiennent en privée, Il en est le quatrième][13]Allah est sur Son Trône et Son Savoir est partout. Aucune personne de référence ne les a jamais contredits. »[14]


Bref, la liste est encore longue. Sheïkh el islam ibn Taïmiya souligne à ce sujet : « Ce domaine est vaste, seul Allah en cerne les contours. Il y une multitude de savants, que seul Allah peut dénombrer, qui recensent le consensus des anciens, ou le consensus des traditionalistes, ou encore celui des Compagnons et des tâbi’îns (leurs successeurs) disant qu’Allah est au-dessus de Son Trône bâin ‘an khalqihi. Ceux que nous avons cités ont une telle notoriété dans l’Islam qu’il serait trop long à exposer ici… Les savants anciens (ou traditionalistes) adhèrent encore au mubâyana (à la séparation entre Allah et la création ndt.) et réfutent les paroles des jahmites qui le contestent. »[15]


Ce credo fut hérité des salafs (des anciens) par les khalafs (les nouvelles générations) ; Ils ne nous ont transmis aucun autre héritage. Cet héritage incarne la vérité éclatante qui est conforme aux Versets coraniques et à la tradition prophétique.[16]

Conclusion :


Laissons à ibn Kathîr le soin de la faire, lui, l’auteur des paroles : « Quant au Verset : [Puis, Il s’est établi sur Son Trône],[17] il existe de nombreuses opinions sur le sujet que nous n’allons pas étaler ici. Cependant, il est important de savoir qu’il faut suivre ici la tendance des pieux prédécesseurs comme Mâlik, el Awzâ’î, e-Thawrî, e-Laïth ibn Sa’d, e-Shâfi’î, Ahmed ibn Hanbal, ishâq ibn Râhawaïh, et tant d’autres parmi les grandes références musulmanes de l’ancienne et de la nouvelle époque. Elle consiste à lire les textes comme ils sont venus sans faire de description, d’assimilation, ni de négation.


Or, ce qui vient à l’esprit des anthropomorphistes ne peut être attribué à Allah, car aucune de Ses créations ne Lui ressemble : [Rien ne Lui ressemble, et Il est l’Entendant et le Voyant].[18] La réalité est plutôt comme l’établissent les grands imams comme Nu’aïm ibn Hammad el Khuzâ’î, le Sheïkhd’el Bukhârî : « quiconque faire ressembler Allah à Sa création devient mécréant, et quiconque renie ce qu’Allah s’est attribué devient mécréant. Or, rien dans ce qu’Allah s’est attribué ou que Son Messager lui a attribué ne prête au tashbî (connu sous le nom d’anthropomorphisme ndt.) » Ainsi, attribuer à Allah la même chose que les Versets clairs, et les annales authentiques, de la façon qui convient à Sa Majesté ; et en parallèle, de Lui refuser tout défaut, c’est suivre la bonne voie. »[19]







[1]Voir : Dhaïl el marrâkushiya de Daghsh ibn Shabîb el ‘Ajmî.


[2]Voir : bayân talbîs el jahmiya (2/523-531) et majmû’ el fatâwa (5/268-320) ; tous deux d’ibn Taïmiya.

[3]Voir : Sharh hadîth e-Nuzûl d’ibn Taïmiya (p. 223).

[4]Ibn Taïmiya a évoqué cette annale dans dar e-ta’ârudh (6/250), bayân talbîs el jahmiya (2/38, 416, 417) et e-Dhahabî dans el ‘ulû (2/1315) ; ce fameux ibâna est considéré disparu à l’heure actuelle.

[5]Voir : el qâ’ida el marrâkushiya d’ibn Taïmiya.

[6]Ibn Taïmiya évoque ce passage dans : dar e-ta’ârudh (6/252), bayân talbîs el jahmiya (2/40) ; tout comme e-Dhahabî dans el ‘ulû (2/1305) et ibn el Qaïyam dans e-sawâ’iq el mursala (4/1280, 1286).

[7]Le fer ; 4

[8]Ibn Taïmiya a évoqué cette annale dans bayân talbîs el jahmiya (2/529) et e-Dhahabî dans el ‘ulû (2/1312).

[9]Rapporté par el Asbahânî dans el Hujja (1/231) ; voir : dar e-ta’ârudh (6/256), bayân talbîs el jahmiya (2/529), el ‘ulû (2/1308) et e-sawâ’iq el mursala (4/1289).

[10]Rapporté par Muslim (1/382), Abû Dâwûd (1/572), e-Nasâî (3/14-18), et l’imam Mâlik dans el Muwatta (p. 552-553).

[11]‘Aqîda Ashâb el hadîth (p. 175-176). Nous voyons avec cette dernière parole de l’imam e-Shafi’î que les imams des quatre écoles et leurs premiers adeptes reconnaissent tous autant qu’ils sont, l’istiwâ conformément à la croyance salafî, contrairement à ce que veut nous faire croire le site : « la croyance sunnite : le Tahwid ».

[12]E-Tamhîd (7/128, 129, 134).

[13]La polémique ; 7

[14]E-Tamhîd (7/138-139).

[15]bayân talbîs el jahmiya (2/531).

[16]Dans un autre passage de cette fatwa, ibn Taïmiya donne l’explication suivante : « Les savants traditionalistes ont recensé les paroles des anciens sur l’ithbât (qui consiste à reconnaître les Noms et les Attributs divins ndt.), dont Seul Allah connaît le nombre. Personne n’est en mesure de rapporter la moindre parole faisant allusion au nafî (négation des Noms et des Attributs divins ndt.), si ce n’est des annales forgées de toutes pièces ou bien des annales, qui certes sont authentiques, mais dont le sens est ambigu ; en sachant que ceux qui les interprètent à leur façon sont bien loin de comprendre les paroles des anciens. »

[17]El a’râf ; 54

[18]La concertation ; 11

[19]Tafsîr ibn Kathîr (2/221).
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