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ÞÏíã 29 Sep 2012, 08:19 AM
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Les questions

Question : votre Éminence pensez-vous que ces caricatures soient le signe d’un changement rapide des relations internationales ?

En réponse : comme nous l’avons mentionné, il me semble que, par une loi universelle, les prophètes ont depuis toujours été raillés par leurs ennemis. Le Prophète (r) a pendant toute sa vie été éprouvé par des railleries qui peuvent prendre des formes différentes (par des caricatures ou verbales). Il va sans dire que nous ne devons pas garder le silence. Il faut toujours garder à l’esprit qu’Allah nous avait prévenus qu’une telle chose allait arriver tant au cours de sa vie qu’après sa mort. Une chose est sûre, c’est qu’Allah donne toujours la victoire à ses envoyés. C’est une loi universelle qui s’abat contre tous les ennemis de la religion : [C’est ainsi que Nous avons infligé à chaque prophète un ennemi parmi les criminels, mais Allah te suffit comme guide et secoureur].[1]

Question : les nouvelles annoncent que le journal danois a été fermé. Est-ce que cette mesure est suffisante ?

En réponse : je pense que pour ce genre de décision il faille revenir aux personnes compétentes. Si nous devions suivre tout le monde, nous ne serions plus où mettre de la tête. Les musulmans – qu’Allah les récompense – réagissent à des degrés différents. Allah a insufflé à l’homme l’esprit de divergence. Certains sont prévisibles et prévoyants, d’autres voient sous un mauvais œil des solutions sur le long terme. C’est pourquoi, le mieux, selon moi, c’est de remettre la décision d’accepter des excuses aux institutions islamiques, qui représentent le discours officiel. Si, par exemple, l’organisation du Congrès islamique ou un État musulman prend la décision d’accepter des excuses, il incombe aux musulmans de s’y soumettre. En revanche, si chacun fait comme bon lui semble, c’est l’anarchie. Les uns prennent en considération les ruses de l’ennemi, les autres se concentrent plutôt sur leurs forces, et pensent qu’à long terme, nous serions les perdants dans de nombreux domaines. Chacun a son propre point de vue. Il incombe donc de remettre cette décision entre les mains des responsables musulmans et des organisations islamiques.

Question : de nombreux jeunes ont des réactions spontanées face aux événements de grande envergure, et s’imaginent qu’ils peuvent prendre les choses en main, ce qui perturbe bon nombre d’entre eux. Qu’en pensez-vous ? Et quels conseils pouvez-vous leur donner, qu’Allah vous couvre de Ses bienfaits ?

En réponse : je pense avoir évoqué certains critères à respecter au cours de mon discours. Il incombe de contrôler ses émotions, indépendamment du fait qu’elles engendrent d’énormes avantages. L’important, c’est de se maitriser. Le rôle de maitriser les foules revient en grande partie aux savants, qui leur font profiter de leurs orientations. Ils recommandent notamment aux jeunes de les suivre à la lettre. Ne pas en tenir compte est à l’origine de nombreux problèmes de la communauté. Les gens ne sont plus derrière les savants, et ce divorce a engendré de grands inconvénients. La discipline est de rigueur. Les savants eux-mêmes doivent tenir compte de ce phénomène, et mettre en place des solutions. Les gens, surtout les jeunes, doivent prendre conscience qu’ils doivent s’auto-discipliner.

Question : l’un de mes proches ne fait pas la prière. Je lui ai à maintes reprises donné des conseils, mais en vain. Est-il permis que je le traite de mécréant, dans le but de lui faire peur et de l’impressionner ?

En réponse : tout d’abord, il faut savoir que cette question revient souvent, sinon concernant le fait que le coupable refuse d’accepter les conseils qu’on lui prodigue. Ton devoir reste à l’étape de conseil, comme il est de ton devoir de simplement faire la prédication au non-musulman. Son consentement n’est pas entre tes mains, il ne faut donc pas perdre espoir. Des prophètes ont connu le même refus. Des hadîth nous apprennent qu’au jour de la Résurrection, des prophètes se présenteront tout seuls, d’autres seront suivis d’un ou deux adeptes.[2] Pourtant, ils sont assistés par des miracles et sont envoyés et immunisés par Allah.

Ton devoir est de garder les liens avec ton frère et de persévérer à lui donner conseil, même s’il les refuse. Tu dois garder en vue cet objectif pendant toute ta vie, en sachant que tu ne sais pas quand viendra le jour où Allah (U) lui ouvrira le cœur. Il ne convient pas de le traiter de mécréant, et cela, sous aucun prétexte, même pas pour l’impressionner. Ton devoir se résume à le prévenir en diversifiant les procédés, que ce soit par ton intermédiaire, par celui de quelqu’un d’autre, d’une cassette, ou de façon indirecte. Tu peux l’inviter d’une façon ou d’une autre à participer à une conférence, ou tu peux encore profiter d’un événement quelconque. Il y a beaucoup d’opportunités à saisir, alors il n’y a pas lieu de désespérer. Il ne te revient pas de le guider sur le droit chemin. Nûh lui-même ne pouvait rien pour son fils, comme le révèle le Verset : [Il ne fait pas partie des tiens, car il a commis des actes infâmes].[3]

C’est pourquoi, je conseille à mes frères, surtout les religieux parmi eux, en qui nous ne voyons que du bien, et que nous portons dans notre estime, de bien assimiler leur rôle. Celui-ci se confine dans l’orientation, la prédication, et les invocations en privé en faveur des autres.

Question : comment peut-on conjuguer entre le fait de se taire pendant le sermon du vendredi et l’obligation de prier sur le Prophète (r) lorsque son nom est évoqué à cette occasion ?

En réponse : il me semble que lorsque l’Imam demande de prier sur le Prophète (r) au cours de son sermon, il s’adresse aux fidèles. Ces derniers doivent alors lui répondre. Il n’y a pas de mal à le faire à cette occasion précise.

Question : certaines maladies contagieuses sont-elles une excuse pour prier à la maison ? En sachant que le pronostic vient du médecin, et que la présence du malade à la mosquée peut porter préjudice aux autres fidèles.

En réponse : quoi qu’il en soit, toute maladie qui constitue un inconvénient pour la personne, et qui l’empêche de se présenter à la mosquée est considérée comme une excuse. Concernant la contagion, il faut l’appréhender sous deux angles : l’un à travers les paroles du Prophète (r) : « Il n’y a ni contagion ni mauvais présage. »[4] Dans le sens où Allah est Celui qui insuffle la maladie. D’un autre côté, le Prophète (r) dit également : « Une personne atteinte ne doit pas rester en présence d’une personne saine. »[5] Il faut appréhender la chose sous deux angles. D’une part, la cause. Un hadîth préconise au sujet de la peste : « N’entrez pas dans une terre où elle sévit, et n’en sortez pas si vous vous y trouvez. »[6] C’est ce que nous appelons aujourd’hui, la mise en quarantaine. La contagion est une cause. Ainsi, si c’est vraiment le cas, il est donc excusable de ne pas se présenter à la mosquée, in shâ Allah !

Question : pourquoi n’y a-t-il pas d’autorité compétente à laquelle se référer afin que notre discours soit homogène et loin des divisions ?

En réponse : qu’Allah soit loué, dans notre pays, il y a une référence qui n’est autre que le Comité des grands savants. Le grand Mufti en est une, ainsi que les grands savants. Il est important de bien comprendre ce point et de bien l’ancrer dans les cœurs. Nos savants sont crédibles et leurs opinions sont fiables. J’aimerais qu’il n’y ait aucune hésitation sur la chose. Il existe certes des questions où l’opinion personnelle est tolérée sans passer par une référence officielle, comme certaines fatwas. Par exemple : concernant les actions boursières, je ne pense pas que cela pose un grand problème au niveau de la référence. Il suffit d’avoir une société commerciale, une entreprise, une banque, etc. On peut parler ici de décision autonome. Si une société décide de mettre ses actions sur le marché de la bourse, elle peut exposer son plan d’action à une référence officielle qui va statuer sur son cas.
Cependant, dans la situation où elle n’expose pas son affaire au Comité des grands savants, au Comité permanent de la fatwa, ou au grand Mufti, ce dernier ne pourra se la représenter. On ne peut réclamer à toutes les sociétés d’exposer ses projets aux savants. C’est elles qui en prennent la décision pour les choses qui leur sont confuses.

Or, si elle propose des actions sur le marché, et qu’ensuite un savant donne son avis pour l’interdire par exemple, tu peux le suivre dans la mesure où ce dernier est crédible à tes yeux. Le contraire est aussi vrai, dans le sens où s’il l’autorise, tu peux le suivre. C’est la même chose que pour les affaires où la prononciation de divorce est ambigüe. Le mari est confronté à l’avis de deux savants l’un pour et l’autre contre le divorce. Dans ce cas, il n’est pas besoin de faire intervenir le Comité des grands savants. Un jour, un homme voulait une fatwa de l’Imam Ahmed sur une prononciation de divorce. L’Imam voyait que la séparation était effective, mais il se rendit compte que son opinion contrariait l’homme en question. C’est alors qu’il lui recommanda de se rendre à tel bâb, où il trouverait un mufti ayant un avis contraire.

Il faut donc se fier à l’avis du savant qui à nos yeux est crédible. Dans ce cas, il ne faut pas se tourner vers un autre. Le but, c’est de se décharger de sa responsabilité. En prenant son avis, on se décharge de sa responsabilité in shâ Allah !

Question : est-il permis d’offrir un Coran de l’imprimerie du Roi Fahd traduit en anglais à des non-musulmans dans un but de prédication ?

En réponse : je pense qu’il n’y a pas de mal à cela, surtout que ce n’est qu’une traduction, que l’on peut comparer aux commentaires (tafsîr). C’est comme si on offrait un tafsîr du Coran. Il n’y a donc pas de mal à cela à mon sens. Surtout dans la mesure où c’est un grand moyen de faire adhérer les non-musulmans à l’Islam in shâ Allah. Le mieux, si c’est possible, c’est de le prêter, afin qu’il soir rendu après lecture. Dans ce cas, il n’y a encore moins d’inconvénients à le faire in shâ Allah.

Question : certaines personnes zélées revendiquent d’instituer une loi qui incriminerait toute attaque contre les religions. Ma question, c’est, si vous ne pensez pas qu’une telle loi serait adressée contre les prédicateurs musulmans ? Surtout sur des sujets comme l’unicité et les notions d’alliance (l’amour et la haine et Dieu) ?

En réponse : je ne le pense pas, car nous vivons à une époque où le monde est devenu aussi petit qu’un village, comme on dit, voire qu’un appartement. Le but à travers ce genre de loi, c’est d’interdire de se moquer des religions des autres, non de faire la prédication. Personne ne peut dire que c’est un moyen de faire obstacle à la prédication.

Question : nous avons appris que le premier congrès de l’union islamique aura lieu à La Mecque. Les dirigeants des pays musulmans y seront invités aux côtés des savants. Au programme est prévu un discours acerbe contre les auteurs des attentats. Les débats prévoient également une loi internationale qui vise à protéger les musulmans et tous les prophètes, avec à leur tête le dernier d’entre eux. Qu’en pensez-vous, Votre Éminence, qu’Allah vous récompense ?

En réponse : tout d’abord, il faut savoir que le serviteur des Lieux saints, le Roi ‘Abd Allah – qu’Allah le préserve – a instauré une tradition. Le premier projet, qui fut effectivement mis en place, était de réunir les savants. Ces derniers ont avancé des propositions qui furent soulevées au sommet de La Mecque. La première rencontre eut lieu à la Râbita, où les propositions sur le sujet furent consignées. Ces propositions furent prises en considération dans les décisions finales conclues à La Mecque et celles concernant le plan décennale. Il va sans dire que cette orientation est louable en elle-même.

Question : quel conseil pouvez-vous donner au citoyen de ce pays (l’Arabie Saoudite ndt.) qui traite ses frères musulmans d’étrangers. Cette désignation est-elle permise ?

En réponse : ce genre de vocabulaire pose un problème. Dans les ouvrages de figh, le terme étranger (ajnabî) n’a pas le même sens qu’aujourd’hui. Par exemple, tout homme qui n’est pas interdit pour la femme est désigné comme un ajnabî. Le cousin lui-même entre sous cette appellation. Les propriétés foncières léguées en don entrent dans ce registre, lorsque les dispositions testamentaires stipulent qu’aucun ajnabî ne doit pas y habiter. Ici, il désigne celui qui ne remplit pas les conditions le faisant bénéficier du don. Dans certains pays musulmans, il est synonyme de mécréant, et chez nous (en Arabie Saoudite ndt.), il signifie « étranger ». Il n’a aucune connotation péjorative et chauviniste. Un étranger est quelqu’un qui vient d’un autre pays. Malgré cela, si ce terme risque d’effleurer certaines sensibilités, il vaut mieux l’éviter.

Question : il y a une salle de prière où les cinq offices sont observés, mais qui, pour être loué, n’est pas la propriété des musulmans. A-t-elle le statut de mosquée dans le sens où elle serait soumise aux mêmes lois que celle-ci ? En sachant que certains frères ne sont pas d’accord, sous prétexte que les autres mosquées prévoient le sermon du vendredi. Est-ce qu’il est permis de faire dans cette salle la prière du vendredi ?

En réponse : si je m’en tiens aux éléments évoqués dans la question, celle-ci n’a pas le statut de mosquée selon moi. Une salle de prière (musallâ) ou de location n’est pas soumise aux mêmes lois que les mosquées. Or, il n’y a pas de mal à y faire le sermon du vendredi si le besoin s’en fait sentir. Cependant, ce n’est pas une mosquée pour autant. Il est donc permis à la personne en état d’impureté et la femme ayant les menstrues d’y entrer, etc.


[1] Le Furqân ; 31

[2] Voir : el Bukhârî (5752) et Muslim (220), selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[3] Hûd ; 46

[4] Rapporté par el Bukhârî (5753) et Muslim (2225), selon ‘Abd Allah ibn ‘Amr – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[5] Rapporté par el Bukhârî (5771) et Muslim (2221), selon Abû Huraïra (t).

[6] Rapporté par el Bukhârî (5728) et Muslim (2218), selon Usâma ibn Zaïd – qu’Allah les agrée son père et lui –.

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ÞÏíã 30 Sep 2012, 07:29 AM
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Au nom d’Allah le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux

Les droits du Messager (r)
Son Éminence : Sheïkh Dr. Ahmed ibn ‘Alî el Mubârakî
Membre de l’Ordre des Grands Savants d’Arabie saoudite
et du Comité permanent de la Fatwa.

Louange à Allah le Seigneur de l’Univers ! Que les Prières d’Allah et Son Salut soient sur le plus noble des prophètes et messagers, notre Prophète Mohammed, ainsi que sur sa famille, ses Compagnons, et ceux qui suivent sa voie et qui emprunte fidèlement son chemin jusqu’au Jour des Comptes !

Les organisateurs de cette noble rencontre mise en place par la fondation muassasa e-da’wa el khaïriya ont sollicité ma contribution à cette série de conférences qui abordent différents aspects de la vie de notre Prophète Mohammed (r). J’ai alors répondu à leur invitation. Le sujet qui me fut proposé porte sur les droits du Prophète élu (r). Lorsqu’il me fut annoncé, j’ai ressenti un sentiment de crainte. Comment me serait-il possible d’aborder ne serait-ce que superficiellement les droits du meilleur des hommes ? Le Coran en parle, les ouvrages bibliographiques (sîra) en parlent longuement, ainsi que les Compagnons (y). Haut était son rang, noble était son caractère et beau était son comportement. Il était comme Allah l’a décrit : [Tu as vraiment un comportement illustre].[1] Âicha – qu’Allah l’agrée – affirmait : « Son comportement, c’était le Coran. »[2]

Qu’ai-je à ajouter de plus sur Mohammed ibn ‘Abd Allah (r), le sceau des prophètes et messagers, le maitre des fils d’Adam, celui à qui revient la place d’honneur (maqâm mahmûd), et qui détient l’étendard des louanges ? Que pourrais-je dire sur le ni’ma el muhdât, le rahma el musdât, celui qui sauva l’Humanité des griffes de l’association et du paganisme, et qui la sortit des ténèbres de l’ignorance et de l’égarement ?

Néanmoins, je vous demande par avance de m’excuser de ne pas rendre au sujet les soins qui lui convient ; une incapacité qui est certes inéluctable. Dieu sait que je n’ai pas la prétention de vous apprendre quelque chose de nouveau sur votre Prophète (r), ambition que je n’aurai jamais. Mon discours est plutôt un rappel, en sachant que le rappel est utile aux croyants !

Je vous ai dit que le Coran, les ouvrages biographiques, et les Compagnons (y) parlent de ce thème en détail. Nos savants, contemporains et anciens, ont composé de nombreux écrits regroupant les shamâil (le caractère, les vertus, le mode de vie ndt.), et les droits du meilleur des hommes (r) ; qu’Allah les récompense de la part du Prophète (r) et de tous ceux qui le suivent !

Les droits de notre Prophète (r) sont nombreux ! S’ils s’associent aux autres prophètes avant lui dans certains d’entres eux, d’autres lui sont spéciaux. Je vais ici citer les principaux, en sachant qu’ils sont tous importants à nos yeux, nous musulmans.

Je dis donc, en demandant le soutien d’Allah :

Les principaux droits

Le premier droit : croire en Mohammed (r). Allah (I) a imposé aux djinns et aux hommes auxquels s’adresse sa mission (r), de croire en lui. Le Très-Haut révèle en effet : [Croyez en Allah et à Son Messager, donnez en aumône une partie des biens qu’Allah vous a laissés en dépôt. Ceux qui parmi vous ont cru et qui ont donné aumône ont une grande récompense • Qu’avez-vous à ne pas croire en Allah, alors que le Messager vous appelle à croire à Votre Seigneur, lui qui a pris votre engagement, si vous êtes vraiment croyants],[3] [alors croyez en Allah et à Son Messager, et à la lumière que nous avons révélée ; Allah est savant de vos faits et gestes],[4] [Ô Croyants ! Croyez en Allah et à Son Messager, ainsi que le Livre qu’Il a révélé graduellement à Son Messager, et celui qu’Il a révélé auparavant ; quiconque renie Allah, Ses anges, Ses Livres, Ses messagers, et le jour du Jugement dernier aura sombré dans un égarement manifeste],[5] [afin que vous croyiez en Allah et à Son Messager, que vous l’encensiez, l’honoriez, et glorifiez Allah matin et soir],[6] etc.

Quant à la sunna, celle-ci recense de nombreux hadîth qui prescrivent de croire à la prophétie et à la mission de Mohammed. Les recueils spécialisés en regorgent d’exemples, et les ouvrages de sîra en reprennent un grand nombre. Nous avons notamment :

• Selon Abû Huraïra (t), notre Messager (r) a dit : « Par Celui qui détient l’âme de Mohammed entre Ses Mains ! Quiconque dans cette communauté qu’il soit juif ou chrétien entend parler de moi et qui ne croit pas à ma mission avant de mourir, comptera parmi les gens du Feu… »[7]
• Selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agrée son père et lui –, le Prophète (r) interrogea les membres de la délégation ‘Abd el Qaïs : « Savez-vous à quoi consiste de croire uniquement en Allah ?
  • Allah et Son Messager le savent mieux !
  • C’est de témoigner qu’il n’y a d’autre dieu [digne d’être adoré] en dehors d’Allah et que Mohammed est le Messager d’Allah, d’observer la prière, de verser l’aumône légale, de jeûner pendant le mois du ramadhân, et de donner un cinquième de vos butins. »[8]

• Selon Mu’âdh ibn Jabal (t), avant de m’envoyer au Yémen, le Messager d’Allah (r) me fit les recommandations suivantes : « Tu te rends chez un peuple des gens du Livre, alors invite-les à témoigner qu’il n’y a d’autre dieu [digne d’être adoré] en dehors d’Allah et que je suis le Messager d’Allah. S’ils te répondent à cela, alors fais-leur savoir qu’Allah leur a prescrit cinq prières quotidiennes (mot-à-mot : en un jour et une nuit ndt.). S’ils te répondent à cela, alors fais-leur savoir qu’Allah leur a prescrit l’aumône qui devra être prélevée à leurs riches pour être redistribuée à leurs pauvres. S’ils te répondent à cela, alors fais attention à leurs biens les plus chers, et crains les invocations de la personne victime d’une injustice, car il n’y a aucun voile entre Allah et celles-ci. »[9]

Ainsi, les textes de la sunna confirment l’obligation de croire en Mohammed et à ses enseignements, comme ils confirment l’obligation de lui obéir. Cela consiste pour le musulman à autoriser ce qu’Allah et Son Messager autorisent, à interdire ce qu’Allah et Son Messager interdisent, d’obligé ce qu’Allah et Son Messager obligent, d’aimer ce qu’ils aiment, et détester ce qu’ils détestent. Toutes ces notions entre dans la croyance au Prophète (r).

Tous les membres de la communauté qui comprend les anciennes et les nouvelles générations s’accordent à dire que cette croyance est imposée. Sans s’y soumettre, on ne peut entrer dans le cercle des musulmans. Ce point du dogme est souligné par les savants dans de nombreux ouvrages. Si ce n’était la peur de faire trop long, j’en aurais cité quelques exemples.

Le deuxième droit : lui obéir et le suivre (r). La croyance au Prophète (r) exige de lui obéir. C’est ce qui nous ramène à son deuxième droit. De nombreux textes du Livre d’Allah (U) et de la tradition prophétique mettent en avant ce point. Nous avons notamment : [Ô croyants ! Obéissez à Allah et à Son Messager].[10] Nos savants établissent que jusqu’à preuve du contraire, la forme impérative exprime l’obligation. Plus d’un texte confirme cette obligation. D’autres Versets nous apprennent : [Dis : obéissez à Allah et à Son Messager],[11] [Et obéissez à Allah et à Son Messager, ainsi serez-vous enveloppés de la miséricorde],[12] [Si vous obéissez à Allah, vous serez guidés],[13] [Celui qui obéit au Messager aura obéi à Allah],[14] [Ce que le Messager vous amène, prenez-le et ce qu’il vous interdit, abstenez-vous-en].[15]

Ainsi, il incombe au musulman de s’engager à suivre Mohammed (r). Il ne lui est pas permis de piocher uniquement dans les enseignements qui lui plaisent. Il ne lui revient pas de faire un choix quand un ordre d’Allah (I) ou un jugement du Messager (r) se présente. S’y soumettre entre dans la foi parfaite réclamée. Le musulman ne doit ressentir aucune répulsion à faire des œuvres. Il doit pleinement se soumettre aux ordres du Messager (r), étant donné que son jugement vient directement après celui d’Allah (I), comme l’affirme le Verset : (il reçoit la révélation).[16] Notre Prophète (r) ne fait que transmettre le message qui lui vient de Son Seigneur. Ce message, qui englobe aussi bien le Coran que la sunna. Ce dernier point a reçu l’accord unanime de la communauté, ou plus exactement l’accord unanime des savants de confiance.

• D’après el Bukhârî et Muslim, selon Abû Huraïra (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « Celui qui m’obéit, obéit à Allah et celui qui me désobéit, désobéit à Allah. Et, celui qui obéit à mon émir m’obéit, et celui qui lui désobéit me désobéit. »[17] Ici, l’obéissance revient à Allah, et celle qui est offerte à Mohammed (r), elle Lui revient indirectement. L’émir à pour sa part la fonction d’appliquer les textes de l’Islam.

• Dans un autre hadîth notre Prophète (r) déclare également : « Ce que je vous ai interdit, abstenez-vous-en et ce que je vous ai ordonné, fais-le dans la mesure du possible. »[18] Ce noble hadîth soulève un point intéressant. La première phrase nous apprend qu’il est facile à l’individu de s’abstenir de faire une interdiction, contrairement à l’obligation. La phrase suivante attire l’attention sur l’idée que pour se soumettre à un ordre, il faut en avoir la capacité. Il va sans dire que la responsabilité de l’homme est astreinte à la capacité. Allah (I) déclare à ce sujet : [Allah n’impose rien à la personne qui soit au-dessus de ses capacités].[19]

• Selon un autre hadîth : « Tout le monde entrera au Paradis, sauf celui qui ne veut pas y entrer.
  • Messager d’Allah, demandèrent les Compagnons, mais qui ne veut pas entrer au Paradis ?
  • Celui qui m’obéit entrera au Paradis et celui qui me désobéit, c’est qu’il ne veut pas y entrer. » [20] Rapporté par el Bukhârî.
• Un autre hadîth authentique affirme : « Mon exemple et celui de ma mission est comme celui d’un homme qui alerte son peuple en s’écriant : mon peuple ! Je viens de voir une armée de mes yeux, je suis l’avertisseur nu ! Sauve qui peut ![21]
Une partie d’entre eux l’écoutèrent, et prirent sereinement la route au cœur de la nuit pour se rendre en lieu sûr. Les autres n’ayant pas cru à ses paroles restèrent sur place. Au matin, l’armée fit irruption et les extermina jusqu’au dernier. Le premier est l’exemple de celui qui m’obéit et qui suit mes enseignements ; le second est l’exemple de celui qui me désobéit et qui démentit la vérité que j’apporte. »[22]

Ainsi, il incombe au musulman de matérialiser l’amour du Prophète (r) au niveau de la croyance, de la parole, et des actes, comme le formule le Verset : [Dis, si vos pères, vos fils, vos frères, vos femmes, vos proches, les richesses que vous avez amassées, les commerces que vous craignez de perdre, les demeures que vous désirez sont plus chers à vos yeux qu’Allah, Son Messager, et la guerre sur Son sentier, alors soyez dans l’attente qu’Allah établisse Son ordre ; certes, Allah ne guide point les gens pervers].[23] Dans son œuvre e-shifâ, el Qâdhî ‘Iyâdh – qu’Allah lui fasse miséricorde – explique : « Ce Verset suffit pour encourager et attirer l’attention ; il suffit comme argument et comme preuve qu’il incombe de l’aimer. Cet amour, qui lui revient, est d’une importance extrême. Allah a pris en aversion celui qui préfère ses biens, sa famille, et ses enfants à Allah et Son Messager ; d’où la menace : [soyez dans l’attente qu’Allah établisse Son ordre].[24] » [25]

• D’après el Bukhârî et Muslim, selon Anas (t), le Messager d’Allah (r) affirme : « Nul ne peut prétendre à la foi jusqu’à ce que je sois plus cher à ses yeux que son fils, son père, et tous les gens en général. »[26] Ce hadîth est très explicite sur le sujet, étant donné qu’il incombe de faire passer l’amour du Prophète (r) avant toute chose en dehors d’Allah (I). Il passe avant soi-même, le père, le fils, et tout le monde.

• Selon Anas, le Prophète (r) a dit : « Il y a trois sentiments qui procurent la saveur de la foi : qu’Allah et Son Messager soient plus aimés que tout, d’aimer uniquement pour Allah, et d’autant détester revenir à la mécréance que d’être jeté au feu. » [27] Rapporté par el Bukhârî.

• Un jour, ‘Omar (t) fit la fameuse confession au Prophète (r) : « [Par Allah !] À part moi-même, tu es plus cher que tout à mes yeux.
  • Non, par Celui qui détient Mon âme dans Sa Main, jusqu’à ce que je sois plus cher à tes yeux que toi-même, lui rétorqua-t-il.
  • Maintenant, par Allah, tu es plus cher à mes yeux que moi-même.
  • Maintenant oui, ‘Omar ! »[28]

Sahl e-Tusturî est l’auteur de ces paroles : « Celui qui ne voit pas que le Messager (r) a autorité sur lui dans toutes ses situations, et qui ne voit pas qu’il entre dans son pouvoir (r), n’aura pas goûté à la saveur de la foi. Le Prophète (r) dit en effet : « Nul ne peut prétendre à la foi jusqu’à ce que je sois plus cher à ses yeux que son fils, son père, et tous les gens. » »[29] Voici donc en résumé le deuxième droit du Prophète (r).

Le troisième droit : encenser sa mission et honorer sa personne (r). Il incombe de l’encenser et de l’honorer, comme le dénotent le Coran et la sunna. C’est aussi valable après sa mort qu’au cours de sa vie. Nos pieux prédécesseurs soulignent que la place que le Prophète (r) concède dans les cœurs n’est pas spécifique à la période où il était en vie. Cet égard doit se perpétuer même après sa mort, et cela jusqu’à la fin du monde. Notre Seigneur révèle : [Nous t’avons envoyé comme témoin, annonciateur et avertisseur afin que vous croyiez en Allah et à Son Messager, que vous l’encensiez, l’honoriez, et glorifiez Allah matin et soir].[30] Cet ordre coranique est formel sur la question. Allah révèle également : [Ô Croyants, ne devancez pas Allah et Son Messager].[31] Il dit ensuite : [Ô Croyants, n’élevez pas votre voix sur celle du Prophète, et ne levez pas le ton devant lui, comme vous le faites entre vous dans vos discussions, en risquant ainsi de voir vos œuvres annulées sans vous en rendre compte • Ceux qui baissent leur voix en présence du Messager d’Allah, ceux-là Allah a éprouvé leur cœur de piété ; ils reçoivent le pardon et une récompense immense • Ceux qui t’appellent de derrière tes appartements sont inconscients].[32] Il est imposé ici d’encenser et de respecter le meilleur des hommes.

Le sujet est long comme nous l’avons vu dans les points précédents, mais je contenterai ici de ramener quelques textes de la sunna :

• selon Safwân ibn ‘Assâl : « Nous étions en voyage avec le Messager d’Allah quand soudain, un bédouin l’appela d’une grosse voix : « Mohammed !
  • Je suis ici, répondit le Messager d’Allah avec la même voix ! »
C’est alors que nous nous écriâmes : « Malheur à toi ! Baisse ta voix. Tu es en présence du Prophète (r), et il t’est interdit de le faire. »[33] (y)

Cela signifie que la chose était claire et établie dans l’esprit des Compagnons (y). Ce Bédouin dérogea aux normes, c'est pourquoi ils le réprimandèrent, et lui firent savoir que son comportement n’était pas permis.

• D’après e-Tirmidhî, selon Anas : « Le Messager d’Allah (r) sortait à la rencontre de ses Compagnons parmi les muhâjirîns et les ansârs qu’il trouvait assis. Dans leur groupe, il y avait Abû Bakr et ‘Omar. personne parmi nous n’osait lever ses yeux pour le regarder à l’exception de ces deux amis. Ils le regardaient dans les yeux, comme il les regardait. Ils lui souriaient, et lui leur souriait. »[34] Ces deux nobles imams avaient ce privilège ; ils tenaient une place à part aux yeux du Messager d’Allah (r). Ils l’avaient gagné grâce aux sacrifices énormes qu’ils avaient avancés pour la religion et pour leur Prophète (r).

• Selon Usâma ibn Sharîk : « Un jour que je vins à la rencontre du Prophète (r), je trouvai ses Compagnons immobiles comme s’ils avaient des oiseaux sur la tête. »[35] Ainsi, lorsque le Prophète (r) prenait la parole, ses Compagnons se tenaient recroquevillé, les mains entre les jambes et restaient religieusement immobiles comme s’ils avaient des oiseaux sur la tête, par respect envers leur Prophète (r).

• Selon el Mughîra, on frappait à la porte du Prophète (r) du bout des ongles [pour ne pas le déranger].[36] El Barâ ibn ‘Âzib confessait même : « Je voulais poser des questions au Messager d’Allah (r), mais je les repoussais pendant plusieurs années tellement il inspirait le respect. »[37]

J’insiste ici sur un point comme l’ont fait les intervenants avant moi, et probablement ceux qui participeront aux prochaines conférences. Autrement dit, le caractère sacré qui enveloppe la personne du Prophète (r) n’était pas valable uniquement au cours de sa vie, mais il se perpétue après sa mort. Il incombe de l’encenser, d’encenser sa tradition et d’agréer ses Compagnons (y).

Le quatrième droit : consiste à prodiguer le bon conseil en sa faveur. Le Seigneur révèle en effet : [Nul grief ne sera fait à ceux qui n’ont pas les moyens de faire des dons, si ces derniers prodiguent le bon conseil envers Allah et Son Messager ; il n’y a aucun reproche non plus aux bienfaiteurs].[38] Les exégèses expliquent en commentaire à ce Verset que le bon conseil prodigué envers Allah et Son Messager consiste à être des musulmans sincères que ce soit en public ou en privé. Certains savants mettent en avant le fameux hadîth : « La religion, c’est le bon conseil, la religion, c’est le bon conseil, la religion, c’est le bon conseil.
  • Envers qui, Messager d’Allah, interrogèrent les Compagnons ?
  • Envers Allah, Son Livre, Son Messager, les gouverneurs musulmans et leurs sujets. »[39]

Ils nous enseignent que le bon conseil envers Allah s’incarne dans la bonne croyance monothéiste ; celle-ci implique de Lui attribuer des Attributs adéquats, et de lui refuser toute caractéristique inconvenable, de rechercher Sa Satisfaction, de s’éloigner de Sa Colère, et de Lui vouer le culte exclusif.

Le bon conseil envers Son Livre, c’est d’y croire, de mettre ses enseignements en pratique, d’embellir sa récitation, de le lire avec un sentiment d’humilité, de l’enseigner, de chercher à le comprendre et à déchiffrer ses sens, et le défendre contre les mauvaises interprétations des extrémistes et certains athées, qui malheureusement sont nombreux à notre époque. Allah (I) révèle : [Parmi les croyants, il y a des hommes qui sont fidèles à l’engagement qu’ils firent à Allah ; si les uns ont rendu l’âme, les autres sont dans l’attente, mais personne n’a trahi sa promesse].[40]

Nos pères, pourrais-tu nous ramener les mêmes

Au moment de nos rassemblements ô Jarîr !

Le poète fait allusion aux Compagnons et leurs fidèles successeurs parmi les premières générations.

Le bon conseil envers le Messager d’Allah (r) consiste à donner foi à ses enseignements, à s’accrocher fermement à sa Tradition, à appeler les hommes à Allah, Son Livre, à Son Messager, et à mettre en pratique sa tradition. Après sa mort, c’est le nœud de la question. Autrement dit, il faut s’engager à le respecter et à l’honorer. Il faut également lui vouer un sentiment d’amour énorme, étudier sa tradition avec persistance, bien connaitre sa législation, aimer ses Compagnons (y), et s’éloigner des égarés qui se détournent de la sunna ; il incombe de les réprouver et de mettre en garde contre eux ; comme il incombe d’éprouver de la compassion pour sa communauté, de chercher à connaitre sa vie, son comportement et ses mœurs, et pour cela, de patienter. Nous avons également le devoir de le défendre et de défendre sa religion à travers le monde entier, avec sagesse et en ayant recours au beau sermon.

Le cinquième droit : le saluer et prier sur lui. Ce commandement s’inspire du Verset : [Allah et Ses anges prirent sur le Prophète, ô croyants, priez sur lui et adressez-lui vos plus amples salutations].[41] Nos savants établissent que ce Verset est la base dans ce chapitre. Il fait honneur au Prophète comme nulle part ailleurs, à l’unanimité des savants.

Concernant la sunna, dans jalâ el afhâm fî fadhl e-salât ‘alâ Mohammed khaïr el anâm, ibn el Qaïyim recense tous les hadîth sur le sujet. Il en fait l’analyse complète et décortique leurs chaines narratives. Le livre est disponible dans les librairies qu’Allah soit loué ! Je me contenterais ici de citer deux ou trois textes prophétiques liés au sujet.

• Selon Abû Huraïra (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « Allah prie dix fois sur celui qui prie sur moi une seule fois. »[42] Rapporté par Muslim.

• Selon ‘Abd Allah ibn ‘Amr ibn el ‘As – qu’Allah les agrée son père et lui –, ce dernier a entendu dire du Prophète (r) : « Quand vous entendez le muadhdhan, répétez la même chose. Ensuite, priez sur moi, car Allah prie dix fois sur celui qui prie sur moi. Puis, demandez à Allah de m’octroyer la wasîla, qui est un rang au Paradis qui ne revient qu’à une seule personne parmi les serviteurs d’Allah, et j’espère que ce soit moi. Quiconque la demande pour moi aura droit à mon intercession. »[43] Rapporté par Muslim.

• Selon Anas (t), le Messager d’Allah a dit : « Celui qui entend mon nom doit prier sur moi ; Allah prie dix fois sur celui qui prie sur moi une seule fois. »[44] Une certaine version précise : Allah fait dix prières celui qui prie sur moi une seule fois. »[45]

Les hadîth sur le sujet sont nombreux. Ibn el Qaïyim les a repris dans l’ouvrage précédemment cité.

Le sixième droit : punir tout individu qui porte atteinte à la personne du Prophète (r) sous forme de blasphèmes (insultes, raillerie, etc.). Dans un pays musulman, il incombe de soulever l’affaire au tribunal compétent, qui jugera de l’affaire et qui prononcera la sentence en conséquence.

De nombreux hadîth et de nombreuses annales des anciens démontrent que la sanction prévue pour blasphème est la peine de mort. Or, cette sentence est prononcée par un tribunal soit à la suite des aveux de l’accusé soit après avoir établi sa culpabilité. Il incombe à tous les pays musulmans de passer ce genre d’affaires devant le tribunal qui traite des cas de blasphème (dénigrer le Coran, le déchirer, marcher dessus, etc.). Ce principe va à l’encontre de la présumée liberté d’expression. Pourtant, ceux qui la revendiquent eux-mêmes prévoient une peine contre toute atteinte aux personnes. Quelqu’un à l’opportunité de porter plainte contre celui qui lui porte atteinte. La loi prévoit une sanction si les accusations sont vérifiées. Toutes les législations prennent en compte ce genre de loi. La peine de mort est même appliquée pour les crimes graves.

Or, y a-t-il un crime plus grave que le blasphème contre la personne du Prophète (r) ? C'est pourquoi nous prônons à tous les forums et les associations islamiques des pays que nous avons évoqués, mais aussi ailleurs, de dénoncer quiconque profère des insultes contre le meilleur des hommes. Nous invitons également tous les ministères de la Communication des pays musulmans de s’opposer à ce genre de campagnes ; leur travail consiste à les démentir et à les réfuter de façon imparable. Ils doivent montrer à la face du monde le vrai visage de l’Islam. Les musulmans ont conscience qu’à travers la dernière des religions, Allah a voulu sauver l’humanité. Le problème, c’est que nous n’avons pas suffisamment fait passer son message dans le monde !

Voici mes paroles et j’implore le pardon d’Allah pour vous et pour moi !


[1] La plume ; 4

[2] Rapporté par Ahmed (25202).

[3] Le fer ; 7-8

[4] La tromperie mutuelle ; 8

[5] Les femmes ; 136

[6] La conquête ; 9

[7] Hadîth rapporté par Muslim (153).

[8] Rapporté par el Bukhârî (53) et Muslim (17).

[9] Rapporté par el Bukhârî (1496) et Muslim (19).

[10] Le butin ; 20

[11] La famille d’Imrân ; 32

[12]La famille d’Imrân ; 132

[13] La lumière ; 54

[14] Les femmes ; 80

[15] Le rassemblement ; 7

[16] Les étoiles ; 4

[17] Rapporté par el Bukhârî (7137) et Muslim (1845).

[18] Rapporté par el Bukhârî (7288) et Muslim (1337), selon Abû Huraïra (t).

[19] La vache ; 286

[20] Rapporté par el Bukhârî (7283), selon Abû Huraïra (t).

[21] Un jour, à l’époque païenne, un homme, qui était sur une montagne, vit une armée au loin. Pour prévenir les habitants de son village, il se mit tout nu en vue de donner plus de crédibilité à ses paroles, et faire prendre conscience du danger. Depuis, les arabes prennent cet exemple pour mettre en garde. (N. du T.)

[22] Rapporté par el Bukhârî (7283) et Muslim (2283), selon Abû Musâ el Ash’arî (t).

[23] Le repentir ; 24

[24] Le repentir ; 24

[25] Voir : e-shifâ bi ta’rîf huqûq el mustafâ (2/17).

[26] Rapporté par el Bukhârî (15) et Muslim (44).

[27] Rapporté par el Bukhârî (16), et Muslim (43).

[28] Rapporté par el Bukhârî (6632), selon Abd Allah ibn Hishâm (t).

[29] Rapporté avec cet énoncé par Ahmed (18037), selon Abd Allah ibn Hishâm (t).Voir pour la parole de Sahl e-Tusturî : e-shifâ bi ta’rîf huqûq el mustafâ (2/17).

[30] La conquête ; 8-9

[31] Les appartements ; 1

[32] Les appartements ; 2-4

[33] Rapporté par e-Tirmidhî (3535).

[34] Rapporté par e-Tirmidhî (3668).

[35] Rapporté par Abû Dâwûd (3855), e-Tirmidhî (2038).

[36] Rapporté par el Bukhârî dans el adab el mufrad (1080).

[37] Voir : e-shifâ bi ta’rîf huqûq el mustafâ (2/33).

[38] Le repentir ; 91

[39] Rapporté avec cet énoncé par Abû Dâwûd (2944), et sans la répétition de la première phrase, par Muslim (55), selon Tamîm e-Dârî (t).

[40] Les coalisés ; 23

[41] Les coalisés ; 56

[42] Rapporté par Muslim (408).

[43] Rapporté par Muslim (384).

[44] Rapporté par e-Nasâî dans e-sunan el kubrâ (9806).

[45] Rapporté par Ahmed (11998) et e-Nasâî dans e-sunan el kubrâ (9807).





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  #18  
ÞÏíã 30 Sep 2012, 07:30 AM
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Les questions

Question : le Prophète (r) avait-il une ombre au cours de sa vie ?

En réponse : notre Prophète (r) est un homme. Il est sujet aux mêmes aléas et il ne sort nullement de sa condition humaine. Il se distingue uniquement sur certains points qui sont stipulés explicitement par les textes du Coran et de la sunna. Il n’est qu’un être humain. Il a d’ailleurs reçu l’ordre de l’annoncer aux hommes. Si ces Compagnons avaient une ombre, alors lui aussi en avait une. Cependant, je ne vois pas où la question veut en venir. Elle fait certainement allusion à l’ombre au premier degré, qui est la conséquence des rayons du soleil. Si l’on s’en tient littéralement à la question, il s’agit de savoir si oui ou non, le Prophète peut en avoir une.

Question : est-il permis d’habiller une tunique (‘abâa) en forme de papillon, en sachant qu’elle est large au niveau des épaules et serrée au niveau des poignets et des avant-bras, qu’Allah vous récompense ?

En réponse : on nous interroge souvent dans les locaux de l’ifta sur ce genre de tunique. Chaque jour, le souk nous ramène une nouvelle mode. Il en existe toute une panoplie (serré aux hanches, gonflante, transparente, etc.). Il incombe à la femme musulmane de se respecter elle-même et de respecter sa religion. Elle doit couvrir son corps en entier et ne pas exposer ses attraits, sinon elle se fait du tort à elle-même et elle fait du tort à la société. Celle-ci est malheureusement susceptible de faire certains gestes qui mettent encore plus en valeur ses attraits. Son péché en sera d’autant plus grave. Si ces ‘abâa sont réellement comme ces femmes les décrivent, et au sujet desquelles je fus interrogé, alors il devient interdit de les porter.

On nous rapporta à l’l’ifta plusieurs modèles de ces tuniques qui se vendent sur le marché, surtout celle qui se porte sur les épaules. Celle-ci est devenue une vraie mode pour nos filles. Ce que nous pouvons faire en nous adressant à ces femmes qui sont nos sœurs, nos filles, et nos épouses, c’est de leur faire la même recommandation que Leur Seigneur et leur Prophète Mohammed (r) les invitant à se couvrir complètement sans ne rien laisser paraitre de leur corps, motivées en cela par la crainte du Très-Haut.

Question : est-ce que vous pensez que les savants et les prédicateurs remplissent correctement leur devoir envers les musulmans à travers le monde ?

En réponse : la question fait allusion aux musulmans du monde entier. Nous disons donc : j’implore Allah (I) de venir en aide aux savants ! Les efforts dans ce domaine ne sont pas suffisants. Nous le reconnaissons totalement. Je ne suis qu’un tout petit étudiant en sciences religieuses. J’ai d’ailleurs fait allusion à ce problème à la fin de mon discours. Je disais en effet que certaines directions (les fondations, centres de la fatwa, associations savantes, ministères des Affaires étrangères, les ministères des Affaires religieuses de tous les pays musulmans) avaient le devoir de se mettre au travail et de présenter au reste du monde la religion musulmane. Cette religion qui prend aujourd’hui de l’ampleur grâce au Très-Haut. Peu de gens participent à cet effort, mais j’implore Allah (I) de nous faire don d’une plus grande résolution et de meilleurs résultats !

Remarque : pour revenir à la première question qui parle de l’ombre du Prophète (r), son auteur donne plus de détails. Il voulait dire en effet que les soufis prétendent que le Prophète (r) fut créé avec la Lumière d’Allah. C'est pourquoi il n’avait pas d’ombres, selon eux. Pour appuyer cette idée, ils rapportent des hadîth inventés, qu’Allah vous récompense !

En réponse : l’auteur de la question a jugé lui-même qu’ils s’inspirent de hadîth inventés. Autrement dit, ils sont irrecevables. Alors, pourquoi me poser la question ? S’il s’était contenté de dire qu’ils s’inspirent de certains hadîth, nous lui aurions répondu qu’ils sont inventés et mensongers. Le problème, c’est qu’il donne les questions et les réponses en même temps qu’Allah le guide !

Question : j’ai ordonné à l’un de mes frères qui a 18 ans de faire la prière et d’obéir aux parents, en m’appuyant sur certaines paroles du Prophète (r). Cependant, il m’a fait front en proférant de très mauvaises paroles que je ne peux évoquer ici. Il m’a dit « va-t-en !» d’une façon familière, en vous prenant également à partie. Il va jusqu’à dire des paroles très mauvaises sur le Messager (r) – qu’Allah nous préserve ! L’événement s’est passé il y a une semaine. Quels conseils pourriez-vous nous donner sur cette affaire, qu’Allah vous garde ?

En réponse : c’est très grave auprès d’Allah (I) d’insulter un musulman qui qu’il soit, mais c’est encore plus grave quand il s’agit de Mohammed ibn ‘Abd Allah. Il n’a pas honte de faire cela ? Qu’est-ce qu’il lui a fait ? Apparemment, il y a un problème au niveau de l’éducation. Il est possible également que ce jeune garçon reçoive la mauvaise influence de vautours qui lui inculquent une mauvaise croyance et qui l’abusent. Quoi qu’il en soit, il incombe d’avoir une discussion avec ce jeune. Il faut lui proposer calmement de revenir sur ces paroles et de s’en repentir. S’il écoute, alors c’est tant mieux – qu’Allah soit loué ! Sinon, il faut soulever son affaire à un juge qui sera comment agir, que ces insultes visent le Prophète ou n’importe qui d’autre. Malheureusement, quand il s’agit de nous-mêmes, nous réagissons tout de suite, mais quand il s’agit du meilleur des hommes, personne ne bronche !

Comme si cela ne suffisait pas que les non-musulmans le prennent à partie ! N’ont-ils pas honte ! Qu’est-ce que Mohammed leur a fait, lui qui est une miséricorde pour l’Humanité entière et un sauveur ? Vous n’avez qu’à lire sa biographie du début à la fin et vous y trouverez des splendeurs et des sagesses suprêmes inégalées. Vous y découvrirez des hautes vertus auxquelles aucun homme ne peut aspirer, car cet homme est immunisé de l’erreur (ma’sûm). Il faut donc se remettre en question, mais je répète, nous avons une part de responsabilité dans ce genre d’agissement, car nous n’avons pas fait notre travail d’éducation et d’orientation comme il convient. J’implore Allah de guider ce genre de personnes de Sa Grâce !

Question : voici une question qui nous vient du Maroc : il y a des gens qui ne font pas la prière et qui pratique l’intérêt, mais qui prennent ardemment la défense du Messager d’Allah (r) ; en sont-ils récompensés ?

En réponse : une personne d’origine musulmane, même désobéissante, n’accepte pas qu’on s’en prenne au Prophète (r), indépendamment du fait qu’elle pratique l’intérêt ou qu’elle ne fasse pas la prière. Quoique délaisser la prière soit un acte d’apostasie si elle persiste à ne pas la faire. Cependant, ce zèle envers Mohammed est ancré dans le cœur des personnes de culture musulmane. C’est de bon augure ! J’implore Allah (I) de la ramener sur le droit chemin, car Il est Seul à même de le faire !
Quant à savoir si elle mérite la récompense, je dis qu’Allah Seul le sait. Je n’ai pas en main les arguments pouvant me faire dire qu’elle mérite ou non d’être récompensée. Celle-ci ne fait pas la prière en effet, mais nous pouvons dire que sa réaction révèle qu’elle a encore du bien en elle. J’espère qu’Allah va la guider !

Sachez mes frères, que les cœurs des créatures tiennent entre les deux Doigts du Créateur ; Il peut les changer comme Il veut. Il ne faut pas être imbu de ses œuvres ni désespérer de la miséricorde d’Allah (I). Je m’inspire toujours de cette invocation du Prophète (r) : « Ô Celui qui change les cœurs, maintiens mon cœur dans Ta religion ! »[1] Il consacrait cette invocation pour lui-même, alors que devrions-nous dire les pauvres que nous sommes !

Question : que signifie le hadîth : « Allah n’accepte aucune œuvre d’un païen qui embrasse l’Islam jusqu’à ce qu’il quitte les païens pour rejoindre les musulmans. »[2]

En réponse : cette question a été traitée en détail pour les savants anciens, mais aussi contemporains. Si un citoyen d’une terre non-musulmane se convertit, il doit émigrer dans l’un des pays de sa religion d’adoption. Or, il faut appréhender la chose en fonction du contexte, de l’époque, des endroits et des personnes. Dans certains cas, il n’est pas facile de se déplacer. Pour celui qui peut le faire, alors cela devient obligatoire dans son cas, sinon, il devra attendre que l’opportunité se présente.

Question : nous aimerions que vous nous donniez quelques noms d’ouvrages qui énumèrent en détail les droits du Prophète (r).

En réponse : e-shifâ bi ta’rîf huqûq el mustafâ du Qâdhî ‘Iyâdh est le meilleur ouvrage, mais aussi le plus complet, écrit sur le sujet. Il y a également e-sârim el maslûl ‘alâ shâtim e-rasûl de Sheïkh el Islâm ibn Taïmiya, madârij e-sâlikîn baïna manâzil iyyâk na’bud wa iyyâk nasta’în d’ibn el Qaïyim, huqûq el mustafâ baïna el ijlâl wa el ikhlâl, etc. il existe de nombreux livres sur le sujet. Mais la source est le Coran et la sunna. Il suffit d’aller sur internet pour répertorier les Versets qui parlent de notre Prophète (r) pour se rendre compte qu’ils sont très nombreux. Il restera juste à les ordonner et de voir ce que les différents exégètes disent à leur sujet. Ce n’est pas les exemples qui manquent. Il suffit de savoir qu’il existe un consensus des anciennes et des nouvelles générations sur la question.

Question : nous assistons ces derniers temps à la diffusion d’un CD en vente dans les librairies, dans lequel est filmé un jeune homme décédé, qui ne faisait pas la prière et qui écoutait la musique. Trois heures seulement après avoir été mis en tombe, son corps fut déterré. Et là, nous pouvons voir que son visage s’est transformé et que ses cheveux sont devenus gris. La question est de savoir s’il est permis de vendre un tel CD, et surtout s’il est permis de le regarder.

En réponse : je ne pense pas que ce genre de montage soit vrai. Il est possible que l’intention qui se cache derrière soit de sensibiliser les gens et de les attirer vers l’obéissance d’Allah. C’est ce qui pousse à monter ce genre d’histoires. De ce point de vue, il n’est pas permis selon moi d’acheter ce CD qui sent le trucage. Ce procédé est classique. Dans le passé, des gens inventaient des hadîth. Des gens, qui pourtant étaient religieux et pieux. Quand on demanda à l’un d’entre eux qu’est-ce qui le motivait à mentir sur le Prophète (r) ? Il répondit : « Je ne mens pas sur lui, je mens pour lui ! »
Or, notre religion est claire. Les arguments issus du Coran et de la sunna sont plus que limpides. La religion puise sa source dans ces deux références que les anciens se sont chargés d’expliquer. Ainsi, je considère qu’il n’est pas permis de distribuer ce CD, mais, certes, Allah Seul le sait !



[1] Rapporté par Ahmed (12107), ibn Mâja (3834), e-Tirmidhî (2140), selon Anas (t).

[2] Rapporté par Ahmed (20037), ibn Mâja (2546), e-Nasâî (2568), selon Anas (t).





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  #19  
ÞÏíã 01 Oct 2012, 08:06 AM
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Les savants ; les héritiers des prophètes
Son Éminence : Sheïkh Sâlih ibn Ghânim e-Sadlân
Professeur d’études supérieures
À l’Université islamique de l’Imam Mohammed ibn Su’ûd

Louange à Allah, Seigneur de l’Univers, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux ! J’atteste qu’il n’y a d’autre divinité [digne d’être adoré] en dehors d’Allah, Seul et sans associé, et j’atteste que Muhammad est Son serviteur, Son Messager, Son Ami qu’Il a élu sur toute la création et qui est le loyal dépositaire de la Révélation, Mohammed ibn ‘Abd Allah ! Allah l’a envoyé par miséricorde à l’humanité entière, et a établi par lui la preuve contre celle-ci !

Amma ba’d ! Notre Prophète (r) bénéficie d’une grande place auprès d’Allah (Y) ; son rang est au-dessus de tous les autres prophètes et envoyés. Il est le maitre de la création, le maitre des fils d’Adam dans l’absolu. C’est le meilleur des prophètes, le meilleur des messagers, le sceau et le dernier d’entre eux. Qu’Allah le salue et prie sans cesse sur lui jusqu’au jour de la Résurrection.

Mes frères ! Les organisateurs de cette série de conférences m’ont demandé d’orienter mon discours autour du fameux hadîth « Les savants sont les héritiers des prophètes qui ne léguaient ni dirham ni dinar. Ils laissaient derrière eux uniquement le savoir ; celui qui s’en empare aura gagné une grande part de leur héritage. »[1] La question qui se pose ici, c’est : pourquoi les savants sont-ils les héritiers des prophètes ?

Pourquoi les savants sont-ils les héritiers des prophètes ?

Nous disons donc : comme tout le monde le sait, un héritier est une personne qui reçoit un héritage (biens, propriété foncière, etc.) légué par un parent après sa mort. L’héritage est donc basé sur le lien de parenté qui est plus ou moins fort. Pour leur part, les prophètes ont légué le savoir qui s’incarne dans les Paroles d’Allah et dans celle de Son Messager. Ainsi, les savants sont les personnes les plus proches des prophètes. Ils suivent leurs traces et s’inspirent de leur savoir. C'est pourquoi ils méritaient d’être leurs héritiers. Mieux, ces derniers ne font que transmettre l’héritage prophétique qu’ils ont acquis à travers le savoir.

Il est rapporté qu’un jour, Abû Huraïra (t) se rendit au souk pour héler au milieu de la foule : « L’héritage de Mohammed est en train d’être partagé dans la mosquée ! » C’est alors que tous ceux qui avaient entendu cette annonce accoururent à la mosquée dans le but d’avoir part au gâteau. Dans leur esprit en effet, il ne pouvait que s’agir d’argent. En entrant, à leur grand étonnement, ils découvrirent des cercles dans lesquels étaient donné des cours de tafsîr, hadîth, figh, sîra. Ils s’en retournèrent alors voir Abû Huraïra, qui lui lancèrent : « Qu’Allah te fasse miséricorde ! Nous n’avons trouvé que des gens qui étudiaient ; il n’y avait aucun partage d’héritage.
  • Vous avez trouvé des gens qui étudiaient, s’enquit-il ?
  • Oui !
  • Malheur à vous ! C’était cela l’héritage de Mohammed. »[2]

Voici l’héritage de Mohammed, car les prophètes ne léguaient ni dirham ni dinar. À sa mort, le meilleur des hommes avait laissé son armure en caution chez un Juif, contre trente sâ’ (mesure pour les grains ndt.) de blé.[3] Je veux dire que la relation qui lie les savants aux prophètes (u), c’est le savoir. Ce savoir qui les rend plus proches d’eux que n’importe qui d’autre.

Le sujet que nous abordons, et qui est le titre de cette conférence, c’est les vertus du savoir. L’islam encourage à étudier. Cela réclame de grands sacrifices et une grande persévérance. Le savoir dont il est question est le savoir religieux que Mohammed (r) a légué à sa communauté. Ainsi, toutes nos paroles et tous nos enseignements proviennent de deux références : le Livre d’Allah et la Tradition prophétique. Les études représentent la plus noble des initiatives, que ce soit des études religieuses ou profanes. Néanmoins, l’homme a plus besoin du savoir religieux, étant donné qu’Allah (Y) nous a créés dans le but unique que nous Lui rendions l’adoration. Celle-ci consiste à L’unifier dans le culte et à se soumettre à Son obéissance. Sans s’armer de la connaissance, on ne peut savoir comment adorer le Seigneur à travers les actes d’obéissance comme la prière, le jeûne, l’aumône, le pèlerinage. Le savoir est le seul moyen de parvenir à Allah.

Sheïkh el Islâm Mohammed ibn ‘Abd el Wahhâb – qu’Allah lui fasse miséricorde – soulève ce point en disant : « Sache qu’Allah te couvre de Sa Miséricorde qu’il nous incombe d’apprendre trois questions. Il cita notamment : le savoir : qui consiste à connaitre Allah, connaitre Son Prophète, et connaitre la religion musulmane avec leurs preuves ; ces preuves sont le Livre d’Allah et la Tradition de Son Messager. »

Le chapitre de Bukhârî : le savoir avant la parole et les actes

El Bukhârî – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit dans son recueil sahîh : chapitre: le savoir avant la parole et les actes. Est-il possible de faire des actes sans se baser sur aucune connaissance ? Ce n’est pas possible, même pour les choses de la vie de tous les jours. Pour construire un palais, une maison ou un bâtiment, il faut des plans et des études d’architectes, etc. La phase théorique passe avant la pratique. Il doit évaluer les besoins, les matériaux à utiliser. C’est la même chose pour la prière. Il faut étudier la façon de prier, de faire ses ablutions, de faire les rukû’ (inclination ndt.) et les sujûd (prosternation ndt.). On doit savoir quels sont les gestes à faire, comment faire le zhuhr, le ‘asr, le maghrab, et le ‘îsha, etc.

Nous, les musulmans qui sont nés dans l’Islam et sous l’égide d’une autorité islamique ; nous, qui avons reçu une éducation musulmane trouvons que ces choses sont normales. En revanche, dans certains pays où la colonisation fit des ravages en détruisant les symboles musulmans, les adeptes de notre religion hommes et femmes accueillaient nos enseignements avec joie. Ils se plaignaient de leur manque de connaissance dans le domaine des ablutions, la prière, etc. La culture religieuse leur étant complètement étrangère. C’est en nous regardant pratiquer nos rituels qu’ils ont pu apprendre. Nous, nous vivons dans un pays musulman, qu’Allah soit loué !
N’importe lequel de nos enfants est capable de décrire la prière du zhuhr. Si vous lui demandez, il vous dira qu’elle est composée de quatre rak’a, etc. Ce n’est pas le cas dans ces pays en question. Il y a même le cas où quelqu’un s’allongea sur le ventre en guise de prosternation. Le pauvre, il ne savait pas comment faire. Nous voulons dire que le savoir prime avant tout.

Ainsi, el Bukhârî – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : chapitre: le savoir avant la parole et les actes. Il faut d’abord apprendre avant de parler et d’agir. Il faut apprendre la fâtiha qui entre dans le domaine des paroles, avant de prier qui entre dans le domaine des actes. Puis, il cita le Verset : [Sache qu’il n’y a d’autre dieu digne d’être adoré en dehors d’Allah],[4] avant de faire le commentaire : « Il a cité le savoir avant les paroles et les actes. » Puis, dans la sourate la victoire, Allah (U) révèle : [Par les temps • L’homme est en perdition • à part ceux qui ont cru][5] ; comment ont-ils cru ? Ils ont cru après avoir su : [qui ont fait des bonnes œuvres, et qui se recommandent la vérité, et qui se recommandent la patience].[6]

Ces Versets renferment quatre questions : le savoir, les actes, la prédication, et la patience face aux attaques rencontrées sur la voie d’Allah (Y). Étudier la religion est l’enseignement le plus important que nous pouvons tirer de ce hadîth. L’islam encourage les études, honore et encense les savants. C’est ce que nous comprenons de : « Les savants sont les héritiers. »

Le savoir réclame de se plier à certaines règles, et certains moyens qui sont disponibles dans notre pays, qu’Allah soit loué ! Les possibilités d’études sont offertes sur un plateau. Nous en avons le meilleur exemple avec notre rencontre d’aujourd’hui. Celle-ci est retransmise à des grandes distances comme ‘Ar’ar, el Jawf, et dans beaucoup d’autres villes. Ces moyens sont accessibles à tous qu’Allah soit loué ! Cela n’a pas toujours été le cas. À une certaine époque, seulement le tiers de la mosquée pouvait entendre le sermon du vendredi. Cela veut dire que la preuve céleste est établie contre nous tous. Personne n’a l’excuse de ne pouvoir étudier, ou de ne pas avoir accès au savoir.

Le hadîth précédemment cité fait allusion aux savants de la religion, comme les spécialistes en hadîth, en tafsîr, en Coran, en figh, en usûl, en grammaire, et toutes les autres manières qui servent de support à celle-ci. Ces matières, qui composent le savoir religieux, permettent à l’individu d’apprendre sa religion. Jouir du savoir et de la sagesse est un grand bienfait. La sagesse s’obtient en apprenant le Coran et en étudiant la science religieuse. Le Prophète (r) invoqua pour ibn ‘Abbâs en ces termes : « Ô Allah ! Apprends-lui la religion et enseigne-lui sa compréhension. »[7]

Ibn ‘Abbâs était sous les services du Prophète (r) lorsqu’il avait aux alentours de dix ans. Un jour qu’il lui apporta de l’eau, il eut droit à cette invocation. Depuis lors, il eut un penchant pour les sciences, les études et les savants. Ce dernier relate notamment : « Après la mort du Messager d’Allah (r), je proposais à un homme « Allons étudier ensemble ! Profitons que les Compagnons du Messager d’Allah (r) soient encore vivants. » Je me rendais chez certains d’entre eux parmi les grands muhâjrîns et ansârs dans le but d’apprendre les hadîth auprès d’Allah. Je me rendais devant la maison de l’un d’eux, si je ne voyais aucun mouvement ou n’entendais aucun bruit, je restais assis sur son palier – le palier de la porte – pour l’attendre, et le vent venait me frapper au visage. Quand quelqu’un sortait, et me voyait devant la porte, il s’exclamait aussitôt : « Toi, le neveu du Messager d’Allah ! Qu’est-ce que tu fais ici ? Quelle est ton affaire ?
  • On m’a appris que tu détenais un hadîth, répondais-je, venant du Messager d’Allah (r).
  • Il fallait m’envoyer quelqu’un !
  • C’est à moi de venir. »
Avec le temps, l’homme à qui j’avais demandé de me suivre n’avançait toujours pas, alors que moi, j’avais plein de gens qui se réunissaient autour de moi. Ce dernier avoua alors : « Ce jeune a été plus intelligent que moi. »[8] Il voulait dire qu’il s’était cultivé et qu’il pouvait enseigner.

Ibn ‘Abbâs (t) enseignait de nombreuses questions de la religion. ‘Omar, et par la suite ‘Uthmân et ‘Alî réunissaient les grands Compagnons pour discuter d’éléments nouveaux qui survenaient dans l’Islam, et qui réclamaient une fatwa. Ibn ‘Abbâs participait à ces assemblées alors qu’il était encore jeune. ‘Omar lui disait : « Ne parle pas avant qu’ils ne l’aient fait. »[9]

Après la mort de tous ces grands Sheïkh (avec à leur tête les trois premiers Khalifes et Abû Bakr avant eux), ibn ‘Abbâs pouvait prendre la parole et dévoiler sa science. Ainsi, pour étudier les sciences religieuses, il incombe d’adopter un certain nombre de conduites : la sincérité exclusive au Très-Haut, l’assiduité, la persévérance, et la constance. Il faut étudier jour et nuit.

Le hadîth précédemment cité démontre qu’il existe une relation forte entre les savants et les gens simples, dans le sens où la présence des savants religieux est indispensable. Ils sont la référence indiscutable ; ils répondent aux questions et enseignent la religion. Ils organisent des cours, forment des élèves, et leur parole est écoutée. C'est pourquoi il faut faire prendre conscience aux gens des mérites des savants qui sont les porteurs du savoir, de la lumière, de la sagesse, etc. Leur présence est aussi nécessaire que l’eau, l’air et la nourriture ?

La valeur sacrée des savants des anciennes et des nouvelles générations

Il va sans dire que les savants détiennent une grande place dans le cœur des musulmans, surtout à l’époque de la prophétie. Plus les gens ont la foi plus leur croyance au Prophète est forte et plus ils se rallient autour des savants pour apprendre leur religion. Lorsque ce sentiment s’estompe, cela se répercute sur cette relation, qui en se dégradant, peut pousser l’individu à mal se comporter envers les savants et à sombrer ainsi dans le péché (moquerie, dénigrement, etc.). Plus on s’éloigne de l’ère prophétique moins les savants sont respectés. C’est la conséquence directe du manque d’attachement au savoir, de la baisse de foi et de l’esprit religieux.

Quand on aime les savants, on sollicite leur savoir et on leur pose des questions. Sinon, les choses se dégradent, étant donné que dans leur ignorance, les gens ne les apprécient pas à leur juste valeur. Plongés dans leurs affaires mondaines, ils n’accordent pas une partie de leur temps à apprendre la religion.

Or, comment peut-on remédier à ce phénomène qui est tangible et bien présent ? La solution, c’est d’assurer un pont entre les savants et les gens. Il faut faire l’effort de se rendre à leurs cours, de les visiter chez eux et dans leur mosquée, étudier auprès d’eux chacun en fonction de son importance, et de sa spécialité (hadith, tafsîr, qur-ân, qirâât, figh, etc.). Le choix se portera sur celui qui nous éblouit par son savoir, et qui vit reculés des hommes. C’est ce dernier qu’il faut solliciter.

Le bureau de la prédication qui est rattachée au Ministère fit un appel aux licenciés des Universités de participer à l’organisation de la da’wâ. On alla les solliciter chez eux pour leur présenter ce projet. Leur numéro de téléphone fut ajouté à la longue liste des diplômés rattachés au Ministère. Ces listes furent distribuées dans les différents bureaux de la prédication. Le nombre de participants aux conférences et aux congrès augmenta sensiblement dans le pays qu’Allah soit loué !

Il y a dix ans, nous ne trouvions personne pour faire un discours, ou ne serait-ce que de participer à nos conférences. Aujourd’hui, qu’Allah soit loué, les moyens de communication sont largement disponibles, ainsi que le nombre de prédicateurs et de numéros de téléphone à contacter, que ce soit dans les grandes villes et les petites villes, ou dans les villages et les cantons.

Si l’on connait l’importance des savants, on se rendra d’autant plus compte qu’il est très dangereux de les prendre à partie. Les dénigrer est un signe d’hypocrisie. À la bataille de Tabûk, certains hommes qui étaient partis avec le Messager (r) s’écrièrent pour plaisanter : « Qu’ont-ils nos lecteur, ils sont les plus menteurs, ils ont les plus gros ventres, et sont les plus peureux sur le champ de bataille. » Ils faisaient allusion au Messager d’Allah (r) et aux grands Compagnons. C’est alors qu’Allah (Y) révéla à Son Prophète (r) : [Dis : est-ce d’Allah, de Ses Versets, et de Son Messager que vous vous moquiez ? Rien ne sert de vous excuser, car vous avez mécru après avoir goûté à la foi].[10]

Il existe de deux sortes de savoir :

1- Un savoir élémentaire : il est imposé à tout le monde (hommes, femmes, enfants, adultes) de connaitre les sciences élémentaires de la religion ; connaitre comment faire les ablutions, la prière, le jeûne, comment lire le Coran qui nous est imposé dans la prière, comment se comporter dans nos relations avec les autres, etc. Cette connaissance relève de l’obligation individuelle (fardh ‘aïn) dans le sens où elle incombe à tous.

2- Un savoir secondaire : c’est ce qui vient en plus par rapport à la catégorie précédente, et qui permet de devenir savant, juge, enseignant, prédicateur, etc. Il n’est pas imposé à tout le monde dans la mesure où certains se chargent d’assumer cette responsabilité.

Malheureusement, il existe une catégorie d’individus qui prétend avoir de la science ; ce sont des savants autoproclamés. Des jeunes immatures s’initient à parler sur le moindre événement sans la moindre retenue. Peu leur importe si dans l’assemblée se trouvent des personnes plus savantes, ou ne serait-ce que plus âgées qu’eux. Ils ne les concertent même pas. Il n’est pas louable de s’autoproclamer savant. Un savoir qui a pour ambition de tourner les visages vers soi ou de défier les savants est plus préjudiciable qu’autre chose. Il faut se méfier de ce genre de comportement.

En réalité, le sujet se subdivise en de nombreux points, mais j’aimerais m’arrêter plus spécialement sur les mérites et la place des savants, en m’appuyant sur cela sur certaines citations des anciens.

Qui sont les savants ?

Il s’agit des savants religieux. Le Prophète (r) affirme : « Allah enseigne la religion à celui à qui Il veut du bien. Moi, je suis celui qui partage (qâsim), alors que c’est Allah qui donne. Cette communauté tiendra toujours jusqu’à la fin du monde, et jusqu’à ce que ne vienne l’ordre d’Allah. »[11]

• « Les savants sont comme les étoiles dans le ciel qui permettent de guider les hommes sur terre et sur mer dans les ténèbres de la nuit. Quand les étoiles disparaitre, ceux qui cherchent leur chemin risquent alors de s’égarer.»[12]

• « Les savants sont les héritiers des prophètes qui ne léguaient ni dirham ni dinar. Ils laissaient derrière eux uniquement le savoir ; celui qui s’en empare aura gagné une grande part de leur héritage. »[13]

• « Vous écoutez [le savoir], et on vous écoutera ; et on écoutera de ceux qui vous écouteront. »[14]

• « Un seul savant est pire pour Satan que mille adorateurs. »[15]

E-Shâtibî a dit : « Dans tous les cas, il ne faut pas suivre un savant si ce n’est que dans la mesure où ils orientent vers la religion, en la mettant en pratique, et en appliquant ses lois dans tous ses détails. Celui qui ne s’y conforme pas dans la moindre partie ou le moindre élément subsidiaire, il perd sa place de juge et ne mérite absolument pas qu’on le suive dans le domaine où il s’est écarté de la vérité. »[16]

Il suffit de lire minutieusement l’Histoire des musulmans et d’observer la relation que les citoyens ont entretenue avec les savants durant la période de l’âge d’or, pour se rendre compte qu’elle contribua à ancrer la religion dans les cœurs. Les musulmans devinrent plus forts et la religion plus puissante. Les liens entre l’élite et le peuple se renforcèrent. Le citoyen pouvait s’épanouir dans son cheminement vers Allah, qui se matérialisait au niveau du cœur, des paroles, et des actes, et en suivant la bonne voie. Ces savants, qui, par leur vision perspicace sur les événements de l’Histoire et son évolution, avaient correctement assimilé la mission qui leur incombait. Ceux-là mêmes qui transmirent fidèlement le message et qui remplirent leurs devoirs fondamentaux.

Il reste à connaitre les causes qui sont à l’origine de cette dégradation des relations entre les musulmans et leurs savants. En observant minutieusement la vie des musulmans sous plusieurs angles, on se rend compte qu’il existe quatre causes à l’origine de ce phénomène :

Premièrement : les savants eux-mêmes sont malheureusement l’un des facteurs, qui, à cause d’une certaine négligence, ont fait fuir les gens.
Deuxièmement : les États musulmans ont également leur part de responsabilité, car certains d’entre eux faisaient carrément la chasse aux savants qui étaient privés de leur liberté dans tous les domaines.
Troisièmement : les conditions de l’époque jouent également un rôle, étant donné que les moyens de communication modernes détournent l’attention des gens qui consacrent moins de temps à se cultiver.
Quatrièmement : les populations également ont contribué à ce phénomène. Les savants sont en effet pris en dérision, et accablé par les critiques. Ils inspirent moins le respect.

La responsabilité qui revient aux savants se matérialise de diverses façons. À titre d’exemple, ces derniers sont complètement détachés de la vie terrestre, qui, à leurs yeux, est insignifiante. Ces derniers portent toute leur attention sur la vie future. Ce phénomène est tangible chez de nombreux vertueux. Or, il n’y a pas d’intérêt à faire miroiter aux gens les vertus de l’ascétisme ; ni pour les gens ni pour le savant. Le vrai ascétisme ne signifie pas qu’il faut se désintéresser de la vie. Il doit plutôt leur inculquer que la vie terrestre prépare celle de l’au-delà, et qu’il faut semer les graines aujourd’hui pour en récolter les fruits demain.

C’est en leur offrant une bonne conception de la chose qu’ils pourront faire des bonnes œuvres : [Et recherche par le biais de ce qu’Allah t’a donné, l’autre demeure].[17]

Concernant le quatrième facteur, celui-ci s’explique par une faible perception du rang des savants. C’est ce qui a conduit au manque de considération à leur égard qui se traduit sous plusieurs formes :
  • Soit, ils ne sont pas respectés comme ils le mériteraient,
  • Soit leur opinion n’est pas prise en considération, alors que celle-ci permet de mieux appréhender la Loi d’Allah,
  • soit on porte un mauvais jugement contre eux, dans le sens où on manque d’objectivité, lorsque ces derniers glissent.

En comparaison, il est stupéfiant de voir avec quelle révérence les anciens traitaient les porteurs du savoir. Or, la communauté a grand besoin d’avoir sous la main des prédicateurs qui font l’unanimité, et qui sont capables de rassembler les cœurs autour de leur cause. Des prédicateurs qui parlent au nom d’une compréhension correcte des textes du Coran et de la sunna, afin d’éclairer les musulmans sur la réalité de leur religion. En outre, ils auraient la mission de les mettre en garde contre les complots qui sont tramés contre nous jour et nuit. Des prédicateurs, qui, dans leur action, rechercheraient uniquement le visage du Seigneur (U), et qui s’inspireraient de leur Imam, l’Imam des hommes biens guidés et remplis de lumière ; qui n’est autre que Mohammed (r). Des prédicateurs, qui prendraient également en exemple tous les fidèles successeurs de cet homme parmi les savants actifs et les prédicateurs sincères.

Ainsi, le sujet qui fut choisi pour cette rencontre est d’une grande importance. Il met l’accent sur le rang et les vertus des savants. Si nous arrivons à concevoir la valeur des bénéficiaires de l’héritage des messagers et des prophètes, que dire alors de ceux qui le leur transmettent.

Il va sans dire que les auteurs des caricatures mensongères publiées dans certains journaux étrangers font preuve d’une grande ignorance à l’égard de notre Prophète Mohammed (r). Cette mauvaise opinion qu’ils se font de lui ne lui porte nullement atteinte. Il reçut ce genre d’attaques par ces contemporains qui le traitèrent de sorcier, de fou, et de devin. Ils disaient qu’il racontait des légendes de l’ancienne époque ou qu’on lui soufflait ses paroles. De nombreuses calomnies furent proférées contre lui. Des calomnies qui lui permirent de conférer une plus grande place auprès d’Allah (Y) qui lui assure : [Leur indifférence t’es pénible ; si tu pouvais, tu creuserais un trou sous terre ou construirais une échelle qui monte au ciel, dans le but de leur montrer un signe. Mais, si Allah l’avait voulu, Il les aurait tous réunis sur la bonne voie, alors ne compte pas parmi les ignorants !][18]

Dans ce Verset, Allah enjoint à Son Prophète (r) de supporter les attaques qu’il endure. Des attaques qui ne peuvent lui être nuisibles, car Il est à ses côtés. Le nombre de musulmans qu’il y a eu sur la terre depuis l’avènement de l’Islam jusqu’aujourd’hui parle de lui-même. C’est la religion qui compte le plus d’adeptes. Son Prophète (r) a donc un rang plus élevé que les hommes d’Allah avant lui. Le Jour de la Résurrection, tous les hommes du premier jusqu’au dernier vont se retrouver sur la terre du rassemblement. Ce jour-là, il aura la place d’honneur qui ne sera dévolue à personne d’autre. Même Ibrahim (r), l’Ami d’Allah n’aura pas droit à ce privilège extraordinaire. Cet honneur reviendra à Mohammed qui sera loué par les premières et les dernières générations, c’est celui de la grande intercession, et celui d’une intercession privilégiée, etc.

Ainsi, ces attaques ne peuvent atteindre ni sa personne ni son statut. Cependant, les musulmans doivent exprimer leur mécontentement. Ils doivent répondre à ces attaques en vue de dissuader toute nouvelle tentative. Que ces gens-là sachent quelle place notre Prophète Mohammed (r) occupe dans nos cœurs. C’est la grande leçon qu’ils retiendront de cet événement.

J’implore Allah (Y) de préserver notre religion et de maintenir notre sécurité ! Qu’il fasse de nous des prédicateurs bien guidés, et qu’Il nous concède de suivre Son Messager (r) ! Qu’Il nous concède également de respecter nos savants et d’enrichir notre savoir entre leurs mains ! Qu’Allah concède à tous de réussir tout ce qu’Il aime et agrée ! Que les Prières d’Allah et Son Salut soient sur notre Prophète Mohammed et ses Compagnons !


[1] Rapporté par Ahmed (21715), Abû Dâwûd (3641), ibn Mâja (2234), et e-Tirmidhî (2682), selon Abû Dardâ (t).

[2] Rapporté par e-Tabarânî dans el awsat (1429).

[3] Voir : el Bukhârî (3367), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –.

[4] Mohammed ; 19

[5] La victoire ; 1-3

[6] La victoire ; 3

[7] Rapporté par Ahmed (3032), selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[8] Rapporté par e-Dârimî (570).

[9] Voir : el musnad d’Ahmed (85).

[10] Le repentir ; 65-66

[11] Rapporté par el Bukhârî (7312), selon Mu’âwiya ibn Abî Sufiân (t).

[12] Rapporté par Ahmed (12600), selon Anas (t).

[13] Rapporté par Ahmed (21715), Abû Dâwûd (3641), ibn Mâja (2234), et e-Tirmidhî (2682), selon Abû Dardâ (t).

[14] Rapporté par Ahmed (2945) et Abû Dâwûd (3695), selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agrée son père et lui.

[15] Rapporté par ibn Mâja (2234), et e-Tirmidhî (2682), selon ibn ‘Abbâs (t).

[16] Voir : el i’tisâm (1/135).

[17] Les récits ; 77

[18] Le bétail ; 35





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  #20  
ÞÏíã 01 Oct 2012, 08:08 AM
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Les questions

Question : beaucoup de gens à notre époque s’autoproclament savants, et ils s’avancent à faire des fatwas ; comment peut-on dans ces conditions distinguées qui sont les vrais savants héritiers des prophètes, qu’Allah vous préserve !

En réponse : ce phénomène existe sans aucune contestation possible. Le Prophète (r) nous avait prévenu que cela allait arriver. Allah (Y) révèle à ce sujet : [Ô croyants ! Pensez à votre propre salut ; les égarés ne peuvent vous atteindre une fois que vous avez été guidé].[1] Quand Abû Bakr interrogea le Prophète (r) sur le sens du Verset, ce dernier lui fit savoir qu’elle ne concerne pas cette époque, mais la fin des temps dont voici la description : « Quand tu verras la cupidité prédominé, les passions assouvies, la vie préférée à l’au-delà, et quand chacun sera imbu de ses idées, alors attache-toi à ton propre salut et éloigne-toi des gens. »[2] Nul doute que cette situation doit venir, et, qu’aujourd’hui, nous en vivons les prémices. Notre devoir est de mettre les jeunes en garde de ne pas vouloir absolument répondre les premiers sur des questions scientifiques. Il est dangereux de revendiquer un quelconque bagage religieux. Ils feraient mieux d’avoir plus confiance aux savants et de leur reconnaitre leurs mérites. J’implore Allah de nous guider tous !

Question : au sujet du hadîth : « La religion, c’est le bon conseil. »[3] Celui-ci concerne notamment les imans musulmans qui représentent les savants et les émirs. La question est de savoir comment le bon conseil se concrétise-t-il envers les savants ?

En réponse : le bon conseil doit être prodigué aux gouverneurs, aux savants, et au peuple. Les moyens seront différents en fonction des personnes à qui il s’adresse. On s’adressera différemment aux gouverneurs qu’aux savants ou au peuple. Pour les gens simples, il incombe d’avoir recours aux grandes assemblées, ou d’aller voir directement une personne pour l’informer ou lui rappeler ses devoirs. Pour les savants, il incombe de les visiter chez eux ou à leur bureau. Le conseil se fera sous forme écrite. On fera la même chose pour les gouverneurs. Dans notre pays, qu’Allah soit loué, ni les savants ni les émirs ni aucun responsable ne refusent de recevoir un conseil couché par écrit. En revanche, se plaindre d’eux haut et fort, ce n’est pas un conseil, c’est un affront.

Question : quel est le commentaire du Verset : [Ce sont les savants qui craignent Allah parmi Ses créatures][4] ?

En réponse : il veut dire que ceux qui Le craignent vraiment et parfaitement, ce sont les savants actifs, pieux, scrupuleux, etc. Ce sont ceux qui le craignent le plus, non qu’ils soient les seuls à le craindre. Absolument pas ! Tous les musulmans éprouvent ce sentiment, mais il est plus marqué chez les porteurs du savoir, qui se distinguent par les qualités que nous avons citées précédemment.

Question : il y a encombrement entre les différentes formes de djihad et le djihad avec la plume qui est inhérent à notre époque. Si Votre Éminence pouvait faire un commentaire sur la question, qu’Allah vous en récompense !

En réponse : il va sans dire que le djihad est soumis à des conditions et des critères. Il en existe plusieurs sortes. Il a un sens courant, mais aussi un sens plus vaste. Il désigne couramment la guerre contre les infidèles, les païens, et les hypocrites. C’est le cas où deux armées, celle des musulmans et celle de leur ennemi, s’affrontent sur le champ de bataille. Dans ce cas de figure, Allah (Y) soutient les musulmans relativement en fonction de leur sincérité et de leurs intentions. Au sens large, le djihad consiste à lutter contre l’âme, les penchants, les plaisirs, Satan, les conceptions erronées, etc. Propager le savoir est le plus grand d’entre eux, car c’est la façon de sortir les hommes des ténèbres à la lumière.

Question : il est à craindre qu’après ces événements, nous défendions le Messager (r) avec moins d’entrain. Quel conseil pourriez-vous nous donner pour que nous gardions allumé en nous ce sentiment ?

En réponse : premièrement : défendre le Prophète (r), c’est rester fidèle à sa voie. L’attestation que Mohammed est le Messager d’Allah signifie qu’il faut obéir à ses ordres, croire à ses enseignements, et s’éloigner de ce qu’il a interdit et condamné, et de n’adorer Allah qu’uniquement selon ses prescriptions.

Deuxièmement : il faut défendre sa personne comme ce fut le cas dernièrement qu’Allah soit loué, en sachant qu’il y a beaucoup d’autres moyens de le faire. Il suffit de lire les texto pour constater comment des jeunes de quinze ans ont-ils manifesté leur mécontentement. Les médias (radios, télévision, journaux, etc.) ont pris également cette affaire à cœur. Il est à noter toutefois quelques erreurs sur la façon de remédier au problème. Des comportements qui vont à l’encontre des enseignements du Prophète (r). S’en prendre physiquement à des personnes, à des biens fonciers, ou à des ambassades, n’est pas une façon de défendre le meilleur des hommes.

Nous pouvons dire la même chose pour le boycott des marchandises en provenance du Danemark ou d’ailleurs. Certains gens se sont imaginé qu’il était interdit d’avoir des produits de ces pays-là. Ils se plaignent de voir des marques de beurre ou de fromage danois dans certains magasins et grandes surfaces. Nous répondons que ces investissements appartiennent à des locaux (Koweït, KSA, etc.). Le boycott des importations est une bonne chose, mais il relève de l’initiative des autorités. Ils vont étudier politiquement la chose et évaluer les avantages et les inconvénients. Dans la mesure où ce boycott porte un réel préjudice, ce sont les importateurs locaux qui doivent prendre cette initiative. Ils ne sont pas les seuls à avoir cette marchandise, ils peuvent trouver la même ailleurs, voire meilleure.

Question : à qui ce Verset fait-il allusion : [Ce sont les savants qui craignent Allah parmi Ses créatures][5] ? Est-ce aux détenteurs du savoir ou aux initiés qui ont une connaissance particulière du Seigneur, etc. ?

En réponse : son sens est général, mais il porte l’accent sur une chose, qui est la crainte véritable d’Allah dont se particularisent les savants ; il s’agit aussi bien des savants scrupuleux, que des savants érudits et des savants actifs. Tous, sont concernés par ce Verset.

Question : la femme a-t-elle le droit de composer des histoires inventées ?

En réponse : c’est une forme de mensonge qui est frappé d’une interdiction tant pour la femme que pour l’homme. Les histoires inventées sont un mensonge. Celles-ci trompent le lecteur. Il vaut mieux écrire des histoires vraies. Je crains en effet que ce soit une forme de mensonge. Il est vrai qu’aux yeux de certains, ce n’est pas du mensonge. Le but, étant d’enrichir la culture des enfants et de développer leur esprit, ce qui serait permis.

Question : en s’initiant dans des questions dans le figh, ou plus généralement dans des questions où règne une divergence entre les savants, certains jeunes se polémiquent violemment, et vont jusqu’à prendre à partie le savant qui ne partage pas leur opinion. Quel conseil pourriez-vous donner à ces jeunes ?

En réponse : ils se mettent dans la peau des savants. En vérité, nous recevons des questions d’un peu partout dans le monde (France, Angleterre, etc.) montrant qu’il existe des divisions entre les fidèles de la même mosquée ou du même centre islamique. Ils se renseignent également sur certains savants, avec des questions du style : que pensez-vous d’un tel ou d’un tel ? Nous voudrions votre avis !
C’est malheureux ! Je les invite à éviter cette méthode et à s’attacher aux savants sans fouiner dans la vie des autres.

Question : est-il permis de serrer la main à un non-musulman ?

En réponse : il n’est pas pertinent de serrer la main à un mécréant. Cependant, le musulman tient compte du pour et du contre avant d’agir.



[1] Le repas céleste ; 105

[2] Rapporté par Abû Dâwûd (4341), ibn Mâja (4014), et e-Tirmidhî (3058), selon Abû Tha’laba el Khushanî (t).

[3] Rapporté par Muslim (55), selon Tamîm e-Dârî (t).

[4] Le Façonneur ; 28

[5] Le Façonneur ; 28





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