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ÞÏíã 14 May 2012, 08:31 AM
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ÇÝÊÑÇÖí Introduction à la défense de l’Albani










Introduction à la défense de l’Albani

(Partie 1)




Ibn el Qaïyim : « Ne sois pas affligé par celui qui témoigne contre lui-même, en plus du témoignage de tous les gens de science, qu’il n’est pas un savant. Si tu arrives à avoir sous la main un seul savant, qui a pour ambition et pour devise, la preuve textuelle (ou conforme aux textes ndt.), qui garde la vérité entre les yeux, où qu’elle soit, sans regarder d’où qu’elle vienne, et de qui elle vienne ; tu ne te sentiras plus isolé, mais en bonne compagnie, même s’il venait à te contredire ; car, si c’est le cas, il te donneras des excuses, contrairement à l’ignare et injuste qui, à la moindre divergence, te rend mécréant ou innovateur sans se baser sur aucune preuve. Ta seule faute avec lui, c’est d’aller à l’encontre de ses idées funestes et de son train de vie coupable. Ne te laisse pas impressionné par la recrudescence de ce genre d’individus, qui, aussi nombreux soient-ils, ne valent pas un seul savant. Quant au savant, à lui tout seul, il vaut mieux que toute la terre remplie de ce genre d’individus. » [I’lâm el mawqi’în(3/397).]




Louange à Allah le Seigneur de l’Univers ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !




Qu’est-ce que le traditionalisme ?




Sheïkh el Islamibn Taïmiya a dit : « La religion se résume à deux principes : Nous devons uniquement adorer Allah et uniquement l’adorer selon Sa loi. »[1]




« La perfection s’obtient par l’intermédiaire de l’instinct naturel complété de la Loi révélée. Les Messagers ont eu la mission de consolider la nature humaine et de la parfaire, non de la changer et de la corrompre. »[2]




« L’idéal se borne à deux éléments : les sciences utiles et les œuvres pieuses. Mohammed (r) fut chargé de transmettre ses deux éléments sous leur meilleure forme. Ils correspondent à la bonne direction (hudâ)et à la vraie religion (dîn el haqq)qui devait dominer sur la religion entière… La bonne direction c’est les sciences utiles et la vraie religion c’est les œuvres pieuses… » Plus loin, il enchaine : « Les traditionalistes qui suivent fidèlement les pieux Prédécesseurs ne se prononcent sur aucune chose relevant du domaine de la religion sans s’inspirer du Messager (r) ; soit, conformément aux enseignements du Coran et de la sunna. Quant aux innovateurs, ils ne s’inspirent ni du Coran ni de la sunnaet ni des annales remontant aux pieux Prédécesseurs. Ils se tournent plutôt vers la pensée, la langue, et la philosophie. »[3]




« La vérité pure, celle qui n’est entachée par aucune souillure, se trouve avec les gens de la tradition et de l’union. Ce constat notoire a été possible après des études approfondies sur les différentes croyances et les principes des différentes tendances. »[4]




« L’innovation est rattachée à la division comme la Tradition est rattachée à l’union. C'est pourquoi on dit les gens de l’union et de la Tradition en opposition aux gens de la division et de l’innovation. »[5]




« Le terme sunnadans les paroles des anciens englobe le rituel et le dogme. Bon nombre d’auteurs font allusion au dogme dans leurs traités de sunna. »




« La sunnacorrespond aux enseignements du Messager d’Allah au niveau du dogme, de la modération, des paroles, et des actes. »[6]




« Le terme ahl e-sunnadésigne les personnes qui reconnaissent la légitimité des trois premiers Khalifes. Il englobe ainsi toutes les sectes de l’Islam à l’exception des râfidhites. Il peut par ailleurs désigner les adeptes du hadîthet de la sunnapure. Dans ce cas, il inclut uniquement les personnes qui admettent les Attributs divins, la particularité incréée du Coran, la vision d’Allah dans l'au-delà, le destin, et les autres points notoires chez les traditionalistes. »[7]




Ibn Taïmiya définit les traditionalistes comme suit : « Ils représentent ceux qui s’attachent au Livre d’Allah, à la Tradition de Son Messager (r), au consensus des premiers et devanciers parmi les Émigrés mecquois, les Auxiliaires médinois, et leurs fidèles successeurs. »[8]




Les traditionalistes sont ahl el hadîth




Sheïkh el Islam Ibn Taïmiya les a réunis dans une même phrase en disant : « La tendance des anciens ahl el hadîthet ahl e-sunna wa el jamâ’a »[9] Lorsque les ouvrages des anciens parlent d’ahl el hadîth, ils font allusion à ahl e-sunna. Ibn Taïmiya nous apprend à ce sujet : « Nous n’entendons pas par ahl el hadîthuniquement le faire d’écouter le hadîth, de le retranscrire, et de le rapporter. Nous entendons plutôt par cette dénomination : toute personne plus à même de le garder, de le connaître, de le comprendre intérieurement et extérieurement, de s’y conformer intérieurement et extérieurement. Cela concerne également les adeptes du Coran. »[10]

« Il n’y a aucun mal à afficher la tendance des anciens (salaf), de s’y affilier, ou d’en être fier. Il est même impératif d’approuver l’auteur d’une telle initiative, car la tendance des anciens ne peut que correspondre à la vérité. »[11]




Dans certains de ses ouvrages, Sheïkh el Islam ibn Taïmiya surnomme salafî ceux qui adhéraient à la tendance des anciens sur la question d’el fawqiya.[12]




Les traditionalistes sont les adeptes de la vérité




Sheïkh el Islam ibn Taïmiya souligne : « En règle générale, les traditionalistes sont beaucoup plus stables et fermes que les adeptes du kalâm et de la philosophie. »[13] Ailleurs, il précise : « La connaissance, la conviction, la quiétude, la certitude dans la vérité, la parole ferme, et la résolution dans les idées sont les qualités constantes des traditionalistes aussi bien chez leurs savants que chez le commun des gens parmi eux. Nul ne peut le contester ou bien faudrait-il qu’Allah lui fasse perdre sa raison ou sa religion. »[14]




« Or, étant donné que le Messager (r)était le plus parfait des hommes, qu’il connaissait mieux la réalité des choses, et qu’il était le plus juste dans ses paroles et ses différents comportements, il incombait que les meilleurs hommes soient les plus savants, les mieux au courant de sa situation, les plus conformes à lui, et les plus fidèles à sa pratique. »[15]




Le traditionalisme incarne l’orthodoxie musulmane et la tendance médiane




Sheïkh el Islam ibn Taïmiya explique à ce sujet : « Ils se trouvent au milieu entre les différentes tendances comme l’Islam est au milieu entre les autres croyances. »[16] Il a dit également : « Leur tendance est médiane dans le domaine des Noms d’Allah (I)entre les mu’attila(les négateurs ndt.)jahmiteset les mushabbiha(assimilateurs ndt.).[17]Leur tendance est médiane dans le domaine des Actions d’Allah (I)entre les qadarites (partisans du libre libre ndt.),[18]et les jabarites(déterministes ndt.).[19]Dans le domaine du mauvais devenir de l’homme (el wa’îd : la menacendt.), ils sont entre les murjites[20]et les wa’îdiya[21]parmi les qadarites[22]et autres. Concernant les diverses catégories d’individus dans le domaine de la foi et de l’appartenance à la religion, ils sont entre les harûrites[23]et les mu’tazilites d’un côté et les murjiteset les jahmitesde l’autre. Concernant les Compagnons du Prophète (r), ils sont entre les râfidhiteset les kharijites. »[24]




Sheïkh el Islamréfute vivement l’allégation des mutakallimîn selon laquelle la voie des prédécesseurs est certes plus saine, mais que celle des nouvelles générations est plus savante et plus compétente : « Ils ont menti au sujet de la voie des anciens pour s’égarer en retour en validant celle des dernières générations. Ils font ainsi preuve à la fois d’ignorance et de mensonge envers le chemin des anciens ; comme ils font preuve d’ignorance et d’égarement en osant valider le chemin des dernières générations. »[25]




À suivre…

















[1]El ubûdiya (p. 31).

[2]Durr Ta’ârudh el ‘Aql wa e-Naql (10/277).

[3]Cet extrait est retranscrit en résumé.

[4]Tarîq el wusûl ilâ el ‘ilm el ma-mûl (p. 22).

[5]El istiqâma (1/42).

[6]El hamawiya(p. 2).

[7]Minhâj e-sunna(2/163).

[8]Majmû’ el fatâwâ(2/375).

[9]Dar-u e-ta’ârudh el ‘aql wa e-naql(1/203).

[10]Majmû’ el fatâwâ (4/95).

[11]El fatâwâ(4/149).

[12]Elle établit qu’Allah est au-dessus de Sa création. (N. du T.) Il a donné ce surnom à un certain nombre de savants. Voir : bayân talbîs el jahmiya (1/122) et Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (207/7, 134/7).

[13]Majmû’ el fatâwâ (4/51).

[14]Idem. (4/19).

[15]Majmû’ el fatâwâ (4/140-141).

[16]El fatâwâ (4/140).

[17]Ils reconnaissent les Noms et les Attributs divins à outrance au point de faire ressembler Allah à Ses créateurs. (N. du T.)

[18]Ils dénient qu’Allah puisse avoir une action quelconque sur le libre arbitre des êtres humains. En d’autres termes, ils prétendent qu’Allah ne crée pas les actions de l’homme (N. du T.)

[19]Ils reconnaissent l’action d’Allah sur l’homme à outrance à tel point de dire que ce dernier n’a aucun libre arbitre, et qu’Il est entre les Mains d’Allah comme un automate. (N. du T.)

[20]Ils assument que l’auteur des grands péchés va directement au Paradis sans passer éventuellement par un séjour en Enfer.(N. du T.)

[21]Ce sont les kharijites et les mu’tazilites. Ils disent que l’auteur des grands péchés séjourne éternellement en Enfer. (N. du T.)

[22]Ces derniers n’admettent pas qu’Allah puisse à la fois être le créateur des actes de l’homme et à la fois le châtier en Enfer. Comme ils pensent que cela est une forme d’injustice, ils ont tous simplement renié le Pouvoir d’Allah sur les actions de l’homme en disant que l’homme crée ses propres actions. Ils sont comparables ainsi aux manichéens, ceux qui croient au Dieu du bien et au Dieu du mal. (N. du T.)

[23]Une secte des kharijites ayant pris pour repaire sous le Khalifat d‘Alî, la montagne de Harûra en Iraq. (N. du T.)

[24]Majmû’ el fatâwâ (3/141).

[25]Majmû’ el fatâwâ (5/9).



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ÞÏíã 15 May 2012, 05:10 PM
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Introduction à la défense de l’Albani

(Partie 2)




« Si un hâkim (juge, gouverneur, savant, etc.)donne une bonne sentence à la suite d’un effort d’interprétation, il a deux récompenses, et s’il se trompe, à la suite de cet effort, il n’en a qu’une. » [Rapporté par el Bukhârî (7352), et Muslim (1716), selon ‘Amr ibn el ‘Âs (t).]




En dehors du Prophète (r), les traditionalistes n’imposent de suivre personne en particulier




Ibn Taïmiya souligne dans Minhâj e-sunna : « Toutefois, la plupart des savants n’imposent pas au commun des gens de suivre aveuglément quiconque dans tous ses dires en dehors du Prophète (r). Allah se porte garant de préserver sa communauté de l’erreur. Grâce au grand nombre de savants, cette immunité peut ainsi se perpétuer. Si l’un d’eux se trompe sur une question donnée, il n’en sera pas forcément le cas pour les autres. Ainsi, la vérité sera préservée. C’est pourquoi, lorsque les opinions de certains érudits étaient sujettes à l’erreur sur certaines questions comme celles que l’auteur a ramenées (précédemment)en l’occurrence, la bonne réponse se trouvait chez l’autre tendance. Les traditionalistes ne peuvent en tout état de cause s’accorder à tomber dans l’erreur. Quant aux erreurs individuelles relatives à certains points donnés, nous avons déjà vu plus d’une fois que cela est sans conséquence tout comme les péchés commis par n’importe quel musulman. »[1]

Allah (Y) révèle : [Il ne vous est pas tenu rigueur de vos erreurs, mais de ce que vous faites volontairement avec le cœur][2] ; [Seigneur, ne nous tiens pas rigueur de nos oublis et nos erreurs].[3] Après la révélation de ce dernier Verset Allah promis : « Je consens ! »[4]




Ainsi, seuls les textes et le consensus sont infaillibles




Personne ne peut imposer aux gens d’adhérer aux idées d’une personne, par l’intermédiaire desquelles se désigneraient les alliés et les ennemis en dehors du Prophète (r). Personne n’a le droit non plus d’imposer un discours qui ferait la part entre les alliés et les ennemis en dehors des Paroles d’Allah, celles de Son Messager, et celles qui font l’unanimité de la nation. Cette particularité est plutôt propre aux innovateurs, ceux qui se désignent une personne ou des paroles qui auraient pour fonction de trancher ou de diviser entre les membres de la communauté. Leurs alliés seraient ceux qui adhèrent à cette personne ou à ce discours, et en fonction de cela seraient désignés les ennemis.[5]

Les traditionalistes en tant que personnes ne sont pas à l’abri de l’erreur, mais relativement ils sont meilleurs que les adeptes de toutes les autres tendances




Il est notoire que les traditionalistes ont une part des meilleures qualités de toutes les autres tendances, tout en se distinguant d’elles par des qualités qui leur sont propres. L’adversaire utilise indubitablement dans son opposition à eux d’autres procédés, comme la raison, l’analogie, la pensée...




Néanmoins, les traditionalistes ont la meilleure part de tous ces outils. Leur raison est la meilleure, leur analogie est la plus juste, et leur pensée et leur réflexion est la plus pertinente ; leurs arguments sont les plus fondés, leurs polémiques sont les plus convenables et les plus perspicaces.




(…)




Il est sûr que certains traditionalistes ont recours à des hadîth ou des annales faibles, des raisonnements aberrants, des mauvaises interprétations. Il est même possible qu’ils s’inspirent de texte du Coran et de la sunna dont ils ne pénètrent pas le sens, ou à mauvais escient. Ils sont même capables de taxer de mécréants, d’innovateurs ou d’ignorants de grandes références de la communauté. Ainsi, soit ils dévient de la vérité soit ils s’attaquent impunément à leurs frères, indépendamment de savoir si certains d’entre eux sont excusables ou non. Ils sont même capables de sombrer dans l’innovation et l’égarement passibles des pires punitions. Seuls un ignorant ou un injuste peuvent contester ce constat amer !




Néanmoins, relativement, ils sont meilleurs que les autres tendances, de la même manière que les musulmans en général sont meilleurs que les adeptes des autres religions. En effet, l’ignorance, l’injustice, l’innovation et la débauche sont répandues chez les musulmans, mais, ailleurs, c’est bien pire. Nous pouvons dire la même chose pour les traditionalistes vis-à-vis des autres tendances de l’Islam.[6]




Comment se comporter avec un traditionaliste qui commet une erreur ?




Sheïkh el Islam ibn Taïmiya a dit : « Si l’un d’eux fait une mauvaise interprétation qui somme toute est plausible, il n’est pas permis de l’évoquer en mal ni de le critiquer ; si l’on sait qu’Allah lui a pardonné sa faute. Il incombe même au regard de la foi et de la piété qu’il renferme, de l’aimer et de s’allier à lui. Il faut remplir le devoir qu’Allah a imposé envers lui, qui consiste à l’évoquer en bien, à invoquer le pardon en sa faveur, etc. »[7]




« Parmi les éléments en relation avec ce point : nous devons savoir qu’un grand homme au niveau du savoir et de la piété, parmi les Compagnons, leurs successeurs, et tous ceux qui viendront après eux jusqu’à la fin du monde, qu’ils soient d’ahl el Baïtou non, peut très bien faire un effort d’interprétation basé sur des conjectures, voire des passions subtiles qui auront de mauvaises conséquences. Il ne convient pas de le suivre dans son erreur, bien qu’au même moment, il compte parmi les pieux et les élus de Dieu.

Malheureusement, ce genre d’erreur perturbe deux catégories d’individus :

- Ceux qui l’encensent, et qui veulent absolument lui donner raison et le suivre dans son erreur.

- Ceux qui le condamnent et qui remettent en question à cause de cette erreur sa piété et son statut de wali. Ils vont jusqu’à douter de sa crédibilité et qu’il soit des habitants du Paradis.




Or, ces deux voies opposées sont aussi égarées l’une que l’autre. Les gens des passions parmi les kharijiteset les rafidhites, notamment, se sont égarés par cette porte. Quant aux traditionalistes qui suivent la voie de la modération encensent tous ceux qui le méritent ; ils les aiment et les prennent pour alliés, tout en gardant la vérité entre les yeux. Ils encensent la vérité et sont cléments envers les hommes. Ils savent pertinemment qu’un même homme peut avoir des bons et des mauvais côtés (récompenses/péchés) ; il est louable d’un côté, et blâmable d’un autre côté ; il mérite une récompense d’un côté et est passible du châtiment d’un autre côté ; on l’aime d’un côté et on le déteste d’un autre côté. Cette tendance est celle des traditionalistes, et s’oppose notamment aux kharijiteset aux mu’tazilites. »[8]




Les traditionalistes montrent les erreurs, sans forcément condamner leurs auteurs




SheïkhTaqî e-Dîn a dit en parlant des chants soufis : « Les auteurs de ces initiatives sont relativement des élus d’Allah, des pieux et des dévots, qui les placent au-dessus de tous ceux qui n’atteignent pas leur niveau. En cela, ils ne sont pas pires (ou pas meilleurs ndt.)que l’élite des anciens qui participèrent aux guerres intestines, et ceux qui autorisèrent moralement certaines boissons enivrantes, l’intérêt (ribâ el fadhl), le mariage provisoire, et de prendre sa femme par-derrière. ‘Abd Allah ibn el Mubârak est l’auteur des paroles : « Un homme ayant un grand passé dans l’Islam et ayant laissé une bonne trace, peut très bien être l’auteur d’un écart et d’une faute dans lesquels il ne faut pas le suivre. » L’erreur provient soit en autorisant moralement un interdit suite à un effort d’interprétation, soit en délaissant une obligation pour la même raison, soit en changeant un acte interdit en rituel, à l’exemple des guerres intestines qui furent considérées par les deux côtés comme un acte obligatoire, voire recommandé…




Ainsi, l’erreur d’interprétation a lieu dans les cinq degrés de la loi : d’un côté, en changeant l’obligatoire en recommandé, permis, déconseillé, ou interdit ; et d’un autre côté en changeant l’interdit en déconseillé, permis, recommandé, ou obligatoire. »[9]




Sheïkh Taqî e-Dîn établit : « Les savants font uniquement allusion aux prophètes – que les prières d’Allah soient sur eux – quand ils parlent de la catégorie d’individus qui sont immunisés de persister dans la faute. Cela ne concerne pas les véridiques, les martyrs, et les pieux qui ne jouissent pas de ce privilège. Ces derniers sont capables de faire des péchés qui sont incontestables, mais ils peuvent également être motivés par un effort d’interprétation ne leur garantissant pas d’avoir raison tout le temps. Quand ils ont effectivement raison, ils reçoivent une double récompense, mais s’ils se trompent ils n’en reçoivent qu’une seule en compensation à leurs efforts. Cela veut dire que ce genre d’erreurs leur est pardonné.




À l’inverse des savants, nous avons les égarées pour qui, l’erreur et le péché sont indissociables. Ils peuvent alors avoir deux réactions vis-à-vis des fautifs éventuels : soit ils font preuve d’excès en considérant qu’ils sont parfaits soit ils font preuve de laxisme en pensant que leurs erreurs les rendent injustes. Quant aux savants [modérés], ils disent qu’ils ne sont ni parfaits ni condamnables. »[10]




Ailleurs, il explique qu’il existe deux réactions extrêmes envers certains « états soufis » qui tirent leur origine de Bassora ; il y a ceux qui les condamnent à outrance et ceux qui les encensent à outrance. Ensuite, il fait le même constat envers les savants du raïy qui tirent leur origine de Koufa. Puis, il fait la conclusion suivante : « Quiconque considère que la voie d’un savant ou d’un dévot est meilleure que celle des Compagnons commet une erreur le rendant égaré et innovateur. À l’inverse, quiconque condamne sévèrement l’auteur d’une erreur qui fait suite à un effort dans l’obéissance à Allah commet une erreur le rendant égaré et innovateur. Par ailleurs, les gens font également, dans le domaine de l’amour et la haine en Dieu et de l’alliance, des efforts d’interprétation qui peuvent être justes ou non.

Bon nombre de gens aiment un individu de façon inconditionnelle, et font abstraction de ses défauts. Mais, dès qu’ils le voient faire une faute, ils se mettent à le détester de façon inconditionnelle en faisant abstraction de ses qualités… Cette opinion est celle des innovateurs parmi les kharijites, les mu’tazilites, et les murjites.




Quant aux traditionalistes, ils sont conformes aux enseignements du Coran, de la sunna, et du consensus disant qu’un croyant est concerné par la promesse, la grâce, et la récompense divine pour ses bonnes actions ; comme il est concerné par le châtiment divin pour ses mauvaises actions. Un même homme peut accuser en même temps ce qui lui rapporte la récompense et le châtiment, ce qui est louable et ce qui est blâmable, et ce qu’on est aime et ce qu’on déteste en lui… »[11]




À suivre…














[1]Minhâj e-sunna (3/408, 409).

[2]Les coalisés ; 5

[3]La vache ; 286

[4]Le hadîth sur le sujet est rapporté par e-Tabarî dans son tafsîr (3/154), selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[5]Majmû’ el Fatâwâ (2O/164).

[6]Majmû’ el Fatâwâ (4/9-23).

[7]Majmû’ el fatâwâ (28/234).

[8]Minhâj e-sunna (4/543).

[9]El istiqâma (2/219-220).

[10]Majmû’ el fatâwâ (35/29).

[11]Majmû’ el fatâwâ (11/5-16).



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  #3  
ÞÏíã 16 May 2012, 03:39 PM
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Introduction à la défense de l’Albani

(Partie 3)




Mu’âdh ibn Jabal disait cette fameuse parole :« Il faut accepter la vérité de n’importe qui, même d’un mécréant – ou bien a-t-il dit : même d’un pervers –. Et méfiez-vous des erreurs du sage.

- Comment peut-on savoir qu’un mécréant dise la vérité, lui demanda-t-on ?

- La vérité dégage une lumière a-t-il répondu, ou bien a-t-il dit une parole de ce genre. » [Rapporté par Abû Dâwûd (5/17-18).]




Ainsi, les traditionalistes incarnent également le juste milieu dans le domaine des erreurs entre ceux qui condamnent à outrance et ceux qui ne condamnent pas du tout ; ils montrent les erreurs, sans forcément condamner leurs auteurs




« Le but n’est pas de blâmer ou de louer dans l’absolu un individu ou un groupe en particulier. La bonne démarche, qui est du côté des traditionalistes, considère qu’un même individu ou un même groupe concède des bonnes actions qui sont louables et de mauvaises actions qui sont blâmables, mais il a aussi des actes qui relèvent du toléré, et qui ne sont ni louables ni blâmables. D’autres actes, qui sont motivés par l’erreur et l’oubli, lui sont tout simplement pardonnés. Ainsi, d’une part, il mérite la récompense pour ses bonnes actions, et le châtiment pour ses mauvaises actions. D’autre part, il n’est ni blâmable ni louable pour ses actes tolérés ou pardonnés.

Cette tendance est celle des traditionalistes vis-à-vis des pervers musulmans ou autre. À l’extrême, nous avons, entre autres, les kharijiteset les mu’tazilitesparmi les hérétiques wa’îdiya qui ne conçoivent pas qu’on soit à fois louable et blâmable…




C’est pourquoi, nous pouvons constater dans la communauté, que de nombreux imamsnotamment, parmi les savants et les émirs accusent ces deux choses à la fois. Malheureusement, certaines gens font de l’excès, et, animés par les passions, ne retiennent que leur qualité et leurs bons côtés. À l’extrême opposé, nous avons ceux, qui, tout aussi animés par les passions, se contentent de parler de leurs défauts et de leurs mauvais côtés. Or, la religion d’Allah se situe entre les deux ; entre le rigorisme et le laxisme, et les meilleures choses sont toujours au milieu. »[1]




L’esprit de justice s’impose : il incombe de conjuguer entre l’intérêt supérieur de la religion tout en veillant à préserver l’honneur du musulman




« En parlant des personnes, on touche au droit d’Allah (I), car en relation avec la notion d’alliance et l’amour et la haine en Dieu ; on touche également au droit des personnes. Il va sans dire qu’en parlant de n’importe qui en dehors des Compagnons, à l’exemple des rois dont l’autorité temporelle est contestée, et les savants et les Sheïkhdont l’autorité religieuse est contestée ; il incombe de le faire avec science et justice, non avec ignorance et injustice. La justice incombe à chacun et envers tout le monde, comme elle incombe dans toutes les situations ; alors que l’injustice est strictement interdite. Elle n’est autorisée en aucune façon. Allah (I) révèle : [L’animosité qui vous oppose à certaines gens ne doit pas vous pousser à être injustes avec eux ; soyez justes, et vous tendrez vers la piété].[2]




Ce Verset fut révélée à l’intention des mécréants contre qui il incombe d’éprouver de la haine. Si l’on sait qu’Allah interdit d’être injuste envers celui qu’Il a pourtant ordonné de détester, que dire alors de celui qui déteste un musulman soit par erreur d’interprétation, ou en ayant une conception erronée, ou tout simplement par passion. Le musulman est plus en droit qu’on soit juste avec lui et qu’on ne le traite pas avec injustice. »[3]




L’ignorance et l’injustice sont à l’origine de la division, même entre traditionalistes




La mécréance, la perversité, et la désobéissance sont certes à l’origine du mal et de l’animosité, mais un individu ou bien un groupe d’individus est susceptible de commettre un péché et en parallèle, d’autres s’abstiennent de leur faire la morale, ce qui relève de leurs péchés. D’autres leur font bien la morale, mais d’une manière condamnable, ce qui relève aussi de leurs péchés. Cela engendre à terme la divergence, la division, et le mal. Ce phénomène est l’un des plus grands motifs à l’origine des troubles et des mauvais événements, que ce soit à notre époque ou dans les temps anciens. L’homme, en effet, est par nature injuste et ignorant, en sachant qu’il existe plusieurs sortes d’injustices et d’ignorances. Ainsi, l’injustice et l’ignorance du premier sont d’une sorte, qui sont différentes de celles du deuxième, qui, elles-mêmes, sont différentes de celles du dernier.




En se penchant sur les troubles qui s’abattent sur les gens, il sera aisé de faire ce constat. On se rendra compte que ce phénomène est à l’origine des troubles dans lesquels s’investirent tant les émirs et les rois que les savants et les sheïkh qui furent suivis par le commun des gens. Dans ce domaine, nous avons toutes les causes à l’origine de l’égarement ; soit, les passions religieuses ou charnelles. Les premières touchant à l’innovation dans la religion et les secondes à la débauche dans le domaine du profane.[4]




Ce discours ne veut pas dire que les traditionalistes ne se chargent pas de la critique des innovateurs, qui est une obligation religieuse, surtout si l’on sait que l’intérêt supérieur de la religion en dépend




Sheïkh el Islam ibn Taïmiya – qu’Allah lui fasse miséricorde – fait remarquer : « Les opposants comme les chefs de file des innovateurs, les auteurs des opinions ou de pratiques contraires au Coran et à la sunna, il incombe à l’unanimité des musulmans, de dévoiler leur situation à la nation et de les mettre en garde contre eux. On demanda à l’Imam Ahmed : « Vaut-il mieux, à tes yeux, faire la prière la nuit, le jeûne le jour, et des retraites spirituelles ou bien parler sur les innovateurs ?

- En priant la nuit, en jeûnant le jour, et en se retirant dans les mosquées, on est le seul à en profiter ; tandis qu’en parlant sur les innovateurs, on en fait profiter tous les musulmans. Nul doute que cela vaut mieux ! »




Il a expliqué que cet intérêt revient à la communauté entière dans le domaine de la religion. Cette initiative est du même ordre que la guerre sur le chemin d’Allah puisqu’elle permet de purifier le chemin d’Allah, Sa religion, et Sa législation. À l’unanimité des savants, il incombe à une partie de la communauté de défendre les musulmans contre les méfaits et la rébellion de ces gens-là. Si Allah ne faisait pas brandir cet étendard pour les affronter, la religion serait directement en péril.




Les dommages seraient même plus considérables que ceux occasionnés par l’épée des envahisseurs. Lorsque l’ennemi, en effet, s’empare des terres musulmanes, il ne corrompt pas les cœurs et les convictions si ce n’est que par voie de conséquence, tandis que ces gens-là les détériorent d’emblée. »[5]




Ailleurs, il souligne : « Si un innovateur appelle à des convictions contraires au Coran et à la sunna, et que l’on craint qu’il égare les gens avec ses mauvaises idées, il faut dévoiler sa situation aux gens afin qu’ils soient sur leurs gardes et qu’ils sachent à qui ils ont à faire. L’ambition bien sûr, à travers cela, c’est de prodiguer le bon conseil et de plaire au Visage d’Allah (I). Il ne s’agit pas de le faire pour des raisons passionnelles (jalousie, haine, rivalité, conflit de pouvoir). Il ne faut pas sous couvert de prodiguer le bon conseil, s’acharner contre son frère et assouvir ses envies de vengeance, ce qui en soi est une œuvre du Diable. »[6]




« Critiquer les rapporteurs de hadîthen toute vérité et les hérésies des innovateurs est une obligation religieuse. »[7]




Or, cette obligation religieuse est soumise à deux conditions : avoir de la science et une bonne intention




« D’autre part, celui qui parle de ses choses avec science doit absolument avoir une intention saine. Si, bien que son discours soit vrai, il veut à travers cela semer le désordre sur terre, il est comparable au guerrier qui se sacrifie au combat pour défendre son clan ou par ostentation. Cependant, s’il fait cela pour Allah afin de lui rendre le culte sincère et exclusif, il compte dans les rangs des combattants sur le sentier d’Allah parmi les héritiers des prophètes et les successeurs des messagers.




Ce registre ne va pas en opposition avec les paroles du Prophète (r)disant : « La médisance c’est dire sur ton frère ce qui lui déplait. »Le frère n’est autre que le croyant ; si le frère du croyant est sincère dans sa foi, il ne peut être affecté par la vérité aimée d’Allah et de Son Messager, quand bien même elle serait contre lui ou l’un de ses proches. Il doit plutôt établir la justice, en se faisant le témoin d’Allah aux dépens même de sa propre personne, de l’un de ses parents ou de ses proches.




À partir du moment où il éprouve une certaine répulsion envers la vérité, cela dénote une certaine baisse de foi de la même façon que sa fraternité diminue proportionnellement à sa baisse de foi. Il ne doit pas tenir compte du mauvais sentiment qu’il éprouve en raison de sa foi faible ; et cela, étant donné qu’il doit absolument faire devancer l’amour d’Allah et de Son Messager à son mauvais sentiment envers les choses aimées d’Allah et de Son Messager, comme le formule le Verset : (tandis qu’Allah et Son Messager méritent mieux de se voir agréer).[8] »[9]




À suivre…











[1]E-tis’iniya (3/1032-1033).

[2]Le repas céleste ; 14-15

[3]Minhâj e-sunna (5/126).

[4]El istiqâma (3/241) ; voir également : Majmû’ el fatâwâ (28/ 142).

[5]Majmû’ el fatâwâ (28/231-232).

[6]Majmû’ el fatâwâ d’ibn Taïmiya (voir : 28/ 221).

[7]Voir : Majmû’ el fatâwâ (28/234).

[8]Le repentir ; 62

[9]Majmû’ el masâil wa e-rasâil (5/281).



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ÞÏíã 19 May 2012, 06:53 PM
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Introduction à la défense de l’Albani

(Partie 4)




‘Abd Allah ibn el Mubârak est l’auteur des paroles : « Un homme ayant un grand passé dans l’Islam et ayant laissé une bonne trace, peut très bien être l’auteur d’un écart et d’une faute dans lesquels il ne faut pas le suivre. » [El istiqâmad’ibn Taïmiya (2/219-220).]




Qu’est-ce que l’innovation ?




Sheïkh el Islam ibn Taïmiya établit : « La bid’a(l’innovation ndt.)[1] par laquelle nous pouvons considérer que son auteur est un mubtadi’ (innovateur ndt.)correspond à toute initiative connue chez les savants traditionalistes pour être contraire au Coran et à la sunnaà l’exemple de la bid’ades kharijites, des râfidhites, des qadarites, et des murjites. »[2]




L’innovation incarne : « tout ce qui va à l’encontre du Coran, de la sunna, et du consensus des anciens dans le domaine de la croyance ou de l’adoration. »[3] Ou, en d’autres termes : « tout ce qu’Allah n’a pas légiféré dans le domaine de la religion… Quiconque prend pour religion ce qu’Allah n’a pas légiféré relève de l’innovation, quand bien même celle-ci serait motivée par une mauvaise interprétation. »[4]




« Quiconque va à l’encontre du Coran clair, de la sunnarépandue, ou du consensus des anciens de la communauté, de sorte qu’il ne soit pas excusable, sera traité comme un innovateur. »[5]




« … Les désaccords entre savants traditionalistes portent uniquement sur des questions subtiles qui échappent à la plupart des gens. »[6]




Ainsi, l’innovateur est celui qui est connu pour être des gens des passions et de l’innovation, quand bien même son erreur serait pardonnable et qu’il ne mériterait aucune punition. Il reste, malgré tout, un égaré animé par ses passions. Il est capable de délaisser la vérité qui va à leur encontre. Il est possible au même moment qu’il ne sache pas qu’il s’oppose au Messager (r), mais il n’en décèle pas moins de l’hypocrisie et de l’innovation qui sera fonction de son degré d’affront envers Allah et Son Messager,[7] et de son éloignement du Coran et de la sunna.[8]

En outre, il se caractérise pour suivre quelqu’un d’autre que le Messager d’Allah (r), parmi ses pères et ses ancêtres, et envers qui il fonde ses sentiments d’amour et de haine ; il aime tous ceux qui sont en accord avec lui, et déteste tous ceux qui sont en désaccord avec lui.[9] Il n’est pas enclin à se cramponner au Coran, à la sunna, et au consensus.[10] Les innovateurs ne rapportent pas leurs litiges aux textes scripturaires de l’Islam ; ils sont déchirés par des conflits qui sont souvent verbaux, mais qui peuvent aussi être physiques.[11] Leur signe distinctif est de délaisser le chemin des anciens.[12] Ils ne suivent que des conjectures et leurs passions…[13]




Des traditionalistes peuvent aussi sombrer dans l’innovation, mais cela ne fait pas forcément d’eux des innovateurs, tant qu’ils ne fondent pas dessus leurs sentiments d’amour et de haine




« Si ce genre d’individus ne fondent pas à partir de leur innovation une tendance avec laquelle ils se séparent de l’union des musulmans et sur laquelle ils fondent leur alliance (l’amour et la haine en Dieu), celle-ci sera mise au compte de la simple erreur. En sachant qu’Allah (I)pardonne ce genre d’erreur aux croyants. Ce fut le cas de bon nombre de grandes références parmi les anciens, qui, suite à un effort d’interprétation, furent les auteurs d’opinion qui allaient à l’encontre du Coran et de la sunna. Ils étaient différents de ceux qui fondaient dessus leur alliance et qui divisaient les rangs des musulmans ; ces derniers taxaient de mécréants ou de pervers tous ceux qui n’allaient pas dans leur sens, et épargnaient tous ceux qui les rejoignaient dans leurs idées et leurs efforts d’interprétation. Ils autorisaient moralement le sang de leurs adversaires, et ne touchaient pas à ceux qui s’accordaient avec eux. Ces gens-là sont les adeptes de la division et de la divergence. »[14]




Avec ces derniers, il est indispensable d’établir contre eux la preuve céleste




Là où nous voulons en venir, c’est que l’innovation, et, en général, tout ce qui s’oppose au Coran et à la sunna peut provenir d’un individu qui est excusable, soit pour avoir fait un effort d’interprétation soit pour avoir suivi quelqu’un d’autre (taqlîd) dans les limites excusables. Il est possible également qu’il n’ait pas les moyens de parvenir à la vérité.[15]




Sheïkh el Islam ibn Taïmiya établit que les Textes divins concernant le mauvais devenir de l’homme (wa’îd) et les paroles provenant des grandes références de la religion sur les questions du takfîr (taxer quelqu’un d’apostat), du tafsîq(taxer quelqu’un de pervers), et autres, n’impliquent pas qu’il faille les appliquer à une personne en particulier sauf si celle-ci répond aux conditions pour le faire et si toute restriction en est exclue.[16]

« Il n’y a pas de différence en cela entre les questions fondamentales et les questions subsidiaires de la religion, pour ce qui est du châtiment divin dans l’au-delà. Tout individu passible de la menace divine (châtiment, malédiction, courroux)qu’elle soit perpétuelle ou non, ou portant des noms (ism) qui s’y rattachent comme mécréant (pour le takfîr)etpervers(pour le tafsîq). Nous pouvons faire entrer dans cette règle indistinctement les innovations (qu’elles soientdogmatiques ou rituelles)qui touchent à la religion, ou les actes de débauche qui touchent à la vie profane, et auxquels on donne le nom de perversité corporelle.




Quant aux différents statuts terrestres(hukm), nous pouvons dire la même chose. Autrement dit, le djihadlancé contre les mécréants doit être précédé de la prédication. Le châtiment s’applique uniquement, en effet, à celui qui a reçu la preuve céleste. Nous pouvons dire la même chose pour les punitions des pervers, soit qu’elle n’a pas lieu avant d’avoir établi contre eux la preuve céleste. »[17]




« Celui qui fait une mauvaise interprétation des textes, mais dont les intentions sont de suivre scrupuleusement le Messager (r), il ne devient pas mécréant ni pervers, s’il se trompe à la suite d’un effort d’interprétation. Ce principe est notoire pour les questions pratiques (furû’ ndt.). Quant aux questions liées au dogme (usûl ndt.), bon nombre de gens ne donnent pas d’excuse à celui qui se trompe dans ce domaine. Or, cette tendance n’est connue par aucun Compagnon ni par leurs fidèles successeurs ni par les grandes références de l’Islam.Elle prend son origine chez les innovateurs qui innovent des principes et qui sortent de l’islam tous ceux qui ne veulent pas s’y soumettre, à l’image des kharijites, des mu’atazilites, et des jahmites. Bon nombre d’adeptes des quatre écoles l’ont adoptée, comme certains malikites, certains shafi’ites, certaines hanbalites, et d’autres. »[18]




Il explique ailleurs : « Quant à moi, – ceux qui s’assoient avec moi le savent très bien –, je compte parmi les gens qui défendent avec le plus d’acharnement de condamner une personne en particulier d’apostat, de pervers, ou de désobéissant sauf s’il devient certain que la preuve prophétique a été fournie contre elle (qâmat el hujja e-risâliya) de sorte que toute personne qui les contredit soit condamnable d’être soit apostat, soit pervers ou soit désobéissant. J’ai par ailleurs établi qu’Allah pardonne les erreurs commises par les membres de cette communauté :Cela concerne aussi bien les erreurs qui relèvent des masâil el khabariya el qawliya(el usûlpour certains ndt.)que les masâil el ‘ilmiya(el furû’ pour certains ndt.). Les anciens se divisent encore sur ces questions. Personne n’a condamné l’un d’entre eux au kufr, au fisqou à la ma’siya(…) J’expliquais que les paroles des anciens et des grandes références qui parlent du takfir el mutlaqen disant : celui qui fait telle et telle choses est un kafir ; j’expliquais qu’elles étaient justes, mais qu’il incombait également de faire la différence entre le mutlaq(le cas général) et le mu’ayin (le cas particulier). »[19]




« Quiconque s’oppose aux enseignements établis par le Coran et la sunnadevient soit un mécréant, soit un pervers, soit, un désobéissant, sauf si c’est un croyant s’étant trompé suite à un effort d’interprétation. Il a droit à une récompense pour son effort, et son erreur lui est pardonnée. Il a droit à la même excuse s’il n’a pas reçu le savoir nécessaire ayant fonction d’établir la preuve céleste contre lui. Allah révèle en effet : [Nous n’allions châtier personne avant d’envoyer un messager].[20] Cependant, si la preuve céleste émanant des textes du Coran et de la sunnaest établie contre lui, et qu’il s’y oppose ensuite, il devra recevoir la punition correspondante à son cas, et pouvant aller jusqu’à la mise à mort. »[21]




Les innovateurs ont la particularité d’utiliser un vocabulaire ambigu




Sheïkh el islamibn Taïmiya explique que les grandes références interdisaient d’utiliser les expressions nouvelles dont le sens est vague et ambigu ; des expressions qui mélangent le vrai et le faux (qui induisent en erreur ndt.). Celles-ci sont, en effet, susceptibles de porter à confusion et de créer des polémiques et des dissensions ; contrairement à celles qui ont une origine dans les textes ou celles dont les anciens ont éclairé le sens ; celles-ci engendrent l’union et le savoir.[22]




En fait, les négateurs ne peuvent renier ouvertement les textes, alors ils ont recours à une technique. Ils utilisent des termes ambigus afin de cacher leurs intentions à ceux qui n’ont aucune expérience de leur vocabulaire. Puis, ils mettent en avant que leur ambition est d’exempter le Seigneur de tout défaut.[23]




Paradoxalement, ces innovateurs donnent des sens à ces termes ambigus qui ne puisent leur origine ni dans les textes du Coran et de la sunna, ni dans la langue arabe. Puis, ils s’en servent pour contrer le vrai sens de ces termes.[24]




Quant aux anciens, ils taxent d’innovateurs les partisans de ces termes ambigus, et s’attachent fidèlement à ceux qui sont légitimés par les textes. Cependant, ils ne rejettent pas pour autant ces termes ambigus d’un seul bloc. Sur la forme, ils sont certes intraitables, car on ne rend pas un mal par un mal, dans le sens où on ne combat pas les réfractaires à la révélation avec des moyens qui sont contraires à la religion. Cependant, sur le fond, leur approche est d’interroger leurs partisans sur le sens qu’ils leur donnent.[25] Ils les acceptent sur le fond à condition qu’ils soient conformes aux textes, sinon, ils les refusent catégoriquement.[26]

Ainsi, une enquête minutieuse s’impose, car, comme nous l’avons vu, ces termes ont un double sens, et il ne serait pas pertinent d’en bannir un (le vrai) sous prétexte de bannir l’autre (le faux), pour ensuite sombrer dans l’extrême opposé et devenir soi-même un innovateur.[27]




À suivre…














[1]Sheïkh Ibrahim e-Ruhaîlî a retenu la définition suivante de l’innovation : c’est toute voie inventée dans la religion qui vient s’opposer à la Législation avec l’intention pour celui qui l’emprunte d'amplifier l’adoration d’Allah.

[2]Majmû’ el fatâwâ (35/414).

[3]Majmû’ el fatâwâ (414/35).

[4]El istiqâma (1/42).

[5]Majmû’ el fatâwâ (24/172).

[6]El îmân (p. 281).

[7]Majmû’ el fatâwâ (13/63).

[8]Majmû’ el fatâwâ (12/464).

[9]Majmû’ el fatâwâ (3/346-347).

[10]Majmû’ el fatâwâ (12/465).

[11]Majmû’ el fatâwâ (17/311-313).

[12]Majmû’ el fatâwâ (4/155).

[13]Majmû’ el fatâwâ (10/370-371).

[14]Majmû’ el fatâwâ (3/349).

[15]Majmû’ el fatâwâ (10/371).

[16]Majmû’ el fatâwâ (10/372).

[17]Majmû’ el fatâwâ (10/372).

[18]Voir : minhâj e-sunna (5/240).

[19]Majmû’ el fatâwâ (3/229).

[20]Le voyage nocturne ; 15 voir les tafsîr d’e-Tabarî et d’ibn Kathîr.

[21]Majmû’ el fatâwa (1/113).

[22]Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql d’ibn Taïmiya (1/271).

[23]Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (1/275), et majmû’ el fatâwâ (13/304-305).

[24]Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (10/302-303).

[25]Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (1/254).

[26]Idem. (2/104).

[27]Idem.



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ÞÏíã 20 May 2012, 06:12 PM
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Introduction à la défense de l’Albani

(Partie 5)




Selon Ziâd ibn Hudaïr (t), ibn ‘Omar m’a dit : « Sais-tu qui peut ruiner l’Islam ?

- Non, répondis-je !

- Un savant qui commet une erreur, un hypocrite qui se sert du Coran pour polémiquer, et des émirs égarés au pouvoir. »Rapporté également par e-Dârimî. [Rapporté par e-Dârimî dans e-sunna (99).]




Un traditionaliste peut, pour une raison ou une autre, reprendre à son compte certains termes ou expressions ambigus, dans ce cas notre relation avec lui sera différente ; il incombe avant tout de se faire une bonne opinion de lui




En règle générale, Il vaut mieux pardonner par erreur que de punir par erreur. Il vaut mieux donner à un mendiant riche que de priver un mendiant pauvre. Il vaut mieux relâcher un coupable que de condamner un innocent.[1] Cette règle est d’autant plus vraie quand il s’agit d’une grande référence de l’Islam qui a fait ses preuves et dont les erreurs se noient dans l’océan de ses bonnes actions, des bienfaits qu’il a apportés, et des traces qu’il a laissées dans la communauté. Ses erreurs sont insignifiantes en comparaison à son œuvre. Il est surtout connu pour mettre la vérité au-dessus de tout, en faisant abstraction des considérations personnelles.[2] En admettant que sur les fatwasinnombrables qu’il avance, il se trompe uniquement sur cent d’entre elles, cela ne serait nullement considéré comme une tare.[3]L’essentiel, bien qu’il soit excusable, voire récompensé pour ses efforts, c’est de ne pas le suivre dans ses erreurs.[4]




Un traditionaliste peut utiliser ces termes ambigus par condescendance




Il est possible d’utiliser ces termes hérétiques par condescendance, et si l’intérêt le réclame. C’est le cas par exemple quand on s’adresse à des personnes qui ne connaissent que ce vocabulaire.[5] Ibn Taïmiya ne rechignait pas à avoir recours à des termes comme wâjib el wujûd (l’Être nécessaire), lajiha (la direction), le makân (l’endroit), le haïyiz (la localité), le hadd (la limite), le jism (le corps), etc.




Il incombe de regrouper toutes les paroles d’un même auteur sur le sujet qu’on lui reproche, et de s’enquérir de ses intentions




Ibn Taïmiya établit dans l’un de ses ouvrages qu’il n’est pas pertinent d’interpréter les paroles d’un auteur d’une autre façon que selon ses propres intentions.[6] Sinon, cela revient à mentir sur lui qu’on en ait conscience ou non. Pour mieux comprendre ses passages ambigus, il incombe de regrouper tout son discours ; c’est en tout cas, ce que réclame la rigueur scientifique.




Une démarche défaillante consisterait à lui donner tort d’emblée, sans chercher à lui offrir des circonstances atténuantes, à donner à ses paroles la meilleure interprétation possible et à les ramener à ses principes généraux. Il est plus pertinent de conjuguer entre ses discours que de pointer du doigt les passages où il semble s’être trompé.[7]




Or, cette démarche est valable à condition de ne pas connaitre les intentions de l’auteur, mais dès que c’est possible, elle n’a plus lieu. Ce serait faire preuve de laxisme que de chercher à s’en faire une bonne interprétation.[8]




Il est très dangereux de s’en tenir à un discours vague d’un imam pour définir sa tendance. C’est de cette façon que sont nées les pires tendances parmi les adeptes des quatre écoles.[9] Il est aussi très perfide de fouiner dans les opinions faibles des savants en vue soit de les adopter soit des les décrier.[10]




Il n’est pas pertinent non plus d’attribuer à un auteur les implications de son discours, sauf s’il l’assume lui-même, ou si des indices formels prêtent à le dire.[11] Comme il n’est pas pertinent de lui attribuer un discours qu’il a tenu pendant sa période de formation ou sur lequel il serait revenu dans ses derniers ouvrages.[12]




Un savant est même susceptible d’avoir deux discours tout aussi justes l’un que l’autre, sauf qu’il adapte ses réponses en fonction de ses interlocuteurs, de peur de les perturber.[13] Il peut tout bonnement avoir deux opinions à deux périodes différentes de sa vie et qu’il fait part à deux auditions différentes.[14]




La divergence nait souvent suite à un malentendu




Il est possible de mal se représenter le débat, en sachant que la vérité n’est pas forcément avec l’une des parties de la polémique, ou en d’autres termes qu’elle ne soit ni avec l’une ni avec ni l’autre, mais avec une troisième partie qui, elle, est extérieure au débat. Cependant, les deux parties en présence sont excusées pour leur erreur ou leur incompréhension, à condition de garder une intention saine. Le problème, c’est lorsque des ignorants s’en mêlent.[15] Ces derniers n’ont pas suivi le courant des choses ; ils n’ont pas en mains tous les éléments à même de leur donner un bon jugement ; ils se représentent mal la divergence, et beaucoup de détails leur en échappent. Ils poussent le ridicule jusqu’à prendre à partie leur adversaire, qui, pourtant, a le même discours que celui qu’ils défendent. Comme ils se font une bonne opinion de lui, ils lui donnent automatiquement raison. Ils trahissent ainsi qu’ils ont plus le souci de juger les personnes que leur discours.[16]




C’est pourquoi, il incombe pour s’initier dans ces polémiques de s’armer de deux outils indispensables :

- une connaissance étendue des textes du Coran et de la sunna,

- et une connaissance étendue du vocabulaire des uns et des autres avec l’objectif de les distinguer à la lumière des textes à même de trancher entre tous les litiges.[17]

La rigueur scientifique réclame de faire une étude exhaustive de toutes les opinions en vue de mettre en lumière celle qui est conforme à la vérité et aux textes.[18]




Chacune des parties en litige peut également mal se représenter les arguments de son adversaire. Avoir un avis différent ne signifie pas forcément qu’on ait tort, mais chacun prend une partie de la vérité. Ainsi, les uns et les autres ont raison sous un certain angle, mais le problème, c’est de rejeter la vérité qui se trouve chez l’autre.[19]

Il est possible également que chaque partie exprime mal son opinion ; il incombe donc d’entrer dans les détails pour en dégager la vérité.[20]




Il existe trois sortes d’opinions :

- entièrement vraie,

- entièrement fausse,

- ni vraie ni fausse, ou vraie sous un certain angle et fausse sous un certain angle. Cette dernière sorte est malheureusement à l’origine de la plupart des divergences.




C’est la raison pour laquelle toute réfutation objective réclame de regarder deux choses :

- L’opinion en elle-même,

- Et le jugement que l’on porte sur cette opinion, et qui sera différent en fonction de la situation, du contexte, des détails que l’on en donne, et des personnes qui y adhèrent.[21]




Il est donc erroné d’avoir une position uniforme pour tous les cas rencontrés.[22]




La divergence peut avoir lieu plus sur la forme que sur le fond




Lorsque la divergence porte uniquement sur la forme, cela ne pose aucun problème, comme nous venons de le voir, bien qu’il incombe, par principe, de rester fidèle au vocabulaire coranique en vue de garder l’unité du groupe. Il existe deux sortes de divergence sur le fond ; l’une, qui ne pose aucun problème, est de type complémentaire, et l’autre est de type antonyme ou contradictoire. Dans ce cas, la vérité est du côté d’une seule partie.[23]




Il y a un paramètre extraordinaire à tenir compte lorsqu’on veut réfuter un traditionaliste ayant un discours ambigu touchant à une question subsidiaire et dont les dégâts sont limités à un petit nombre. Il incombe en effet d’éviter toute division entre traditionalistes à grande échelle, ce qui, en soi, est un mal bien plus grand que celui qu’on était censé vouloir enlever.[24]




Les erreurs des traditionalistes confortent les égarés dans leur égarement




Toute proportion gardée, les philosophes s’imaginaient que les ash’arites étaient les représentants légitimes de la dernière religion révélée. Ils profitèrent de leur faible bagage religieux et philosophique pour mettre à mal leurs principes, grâce à tes arguments rationnels imparables, mais aussi religieux. Ce qui eut pour résultat qu’ils campèrent davantage sur leurs idées. Ils pouvaient remercier indirectement les ash’arites qui avaient prêté leur flanc à leurs attaques acerbes.[25]

Parfois, les innovateurs profitent de l’incompétence de certains savants pour les entrainer dans leur égarement, et pour mieux injecter leur propagande.[26] Ils sont à l’affut du moindre faux pas pour jeter le discrédit sur eux. Leurs erreurs les confortent dans leur égarement,[27] surtout dans la mesure où ces mêmes traditionalistes n’ont pas la perspicacité suffisance pour les contrer.[28]




C’est pourquoi, il incombe de réfuter les égarés en ayant une connaissance parfaite de la sunna. Sinon, ils risquent d’ouvrir une porte sur les points où leur détracteur omet de la suivre, puis de s’en servir contre lui pour conforter leur égarement. Leur argument, même faux, devient plus consistant face à la faiblesse de leur adversaire qui pourtant est plus proche de la vérité.[29]




Wa Allah a’lam !






































[1]Minhâj e-sunna (4/372).

[2]Majmû’ el fatâwâ (11/43) ; voir : Minhâj e-sunna (4/134-135).

[3]Majmû’ el fatâwâ (27/301).

[4]Majmû’ el fatâwâ (21/64) ; voir également : (2/84).

[5]Voir : Minhâj e-sunna (2/554-555).

[6]Voir : el jawâb e-sahîh (4/44).

[7]Majmû’ el fatâwâ (6/61).

[8]Majmû’ el fatâwâ (6/61).

[9]Majmû’ el fatâwâ (6/61).

[10]El fatâwâ el kubrâ (2/226).

[11]Majmû’ el fatâwâ (29/41-42).

[12]Majmû’ el fatâwâ (11/137).

[13]Majmû’ el fatâwâ (6/60).

[14]Majmû’ el fatâwâ (29/40).

[15]E-sârim el maslûl (2/512).

[16]Minhâj e-sunna (2/474).

[17]Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (1/75).

[18]Majmû’ el fatâwâ (13/368).

[19]Majmû’ el fatâwâ (12/114).

[20]E-tis’iniya (2/531-532).

[21]Majmû’ el fatâwâ (6/61).

[22]Majmû’ el fatâwâ (13/65) ; voir également : (6/61).

[23]Bayân talbîs el jahmiya (2/337-338).

[24]Majmû’ el fatâwâ (6/505).

[25]Minhâj e-sunna (3/361-362).

[26]Voir : bayân talbîs el jahmiya (2/79-81).

[27]Majmû’ el fatâwâ(4/155).

[28]Majmû’ el fatâwâ(12/23).

[29]Dar-u ta’ârudh el ‘Aql wa e-Naql (6/210-211).



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ÞÏíã 21 May 2012, 02:45 PM
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Voici la dernière partie du sujet ayant été supprimé et qui est en relation avec sheikh el Albani











En réponse à Safar el Hawâlî, Sheïkh el Albani s’offusque : « … Crains Dieu ! Contrairement à moi, les murjitesdisent que la prière ne fait pas partie de la foi. » [Voir : e-durar Voir e-durar el mutalalia (p. 125).]




Remarque du traducteur




Comme le souligne Sheïkh el B..., ibn Taïmya coupe la poire en deux et distingue entre l’abandon partiel et total de la prière.[1] Sheïkh el ‘Uthaïmîn, notamment rejoint cette opinion,[2] qui est également celle de Mohammed ibn Ka’b el Qurtubî, d’ibn Zaïd, de Suddî, et de Tabarî.[3] Or, contre toute attente, Sheïkh el Albanî dit exactement la même chose. Il cautionne, entre autres, la parole d’ibn Taïmiya dont nous venons de donner la référence.[4] Il souligne que cette tendance réfute celle qui kaffar l’abandon ne serait-ce que d’une seule prière.[5] Safar el Hawâlî, qui malheureusement n’est pas le seul, percevait mal la vraie position du Sheïkh. Il lui impute l’idée que l’intercession du jour du jugement dernier englobera ceux qui n’ont jamais prié de leur vie. Sheïkhsir ne manqua pas de corriger la chose en rappelant qu’il faisait uniquement allusion à l’abandon mu par la fainéantise, non l’abandon total qui exprime, en réalité, la non-adhésion du cœur, comme nous l’avons vu avec les explications de Sheïkh el Barrâk.[6] Mieux, il accorde à ce même D. Safar l’explication qu’il emprunte à ibn Taïmiya et qui distingue entre l’abandon partiel et total.[7]




Extrait de l’article le tashrî’




Dans l’article letashrî’, je disais : L’auteur de Zhâhirat el irjâ récidive lorsqu’il condamne à l’irja les savants, à l’instar de Sheïkh el Albânî, qui ne taxent pas de mécréants celui qui ne fait pas la prière (târik e-salât), sans renier son aspect obligatoire ni l’autoriser moralement (istihlâl), et cela sous prétexte notamment de contredire le consensus des Compagnons. Au meilleur des cas, ils seraient influencés par l’irja.[8] Or, comme le souligne ibn Taïmiya, les fagih qui sont influencés par l’irja sont ceux qui ne considèrent pas apostat celui qui refuse de prier sous la menace de l’épée.[9]




Le D. Safar lui-même le reconnait dans son même livre,[10] et… Sheïkh el Albânî.[11] En sachant que certains grands légistes à l’image d’ibn Qudâma notent qu’il existe une divergence sur la question entre les savants traditionalistes eux-mêmes. Il impute cette opinion à ibn Batta, et dit même que c’est celle de la plupart des savants des quatre écoles.[12] E-Nawawî, quant à lui, attribue cette tendance à la majorité des savants.[13] Abû el Faraj el Maqdîsî va plus loin en rapportant l’unanimité des savants de son école sur la question.[14] Est-ce que tous ces gens-là sont des murjites ou bien sous leur l’influence Mr. Safar ? Il est vrai que les murjites rejoignent certains traditionalistes sur cette question comme le fait remarquer ibn ‘Abd el Barr, à la différence que pour ces derniers la foi est composée des paroles et des actes et que târik e-salât n’a pas une foi parfaite.[15] El Albânî établit que son cas est très grave et qu’il peut atteindre le degré de kufr.[16]




Il reste le problème de celui qui ne fournit aucun acte apparent. C’est la question du jisn el ‘amal que je compte développer dans un avenir proche in shâ Allah !




Mais dors et déjà, il faut savoir que bon nombre de savants ne vouent pas à l’apostasie celui qui ne fait pas la prière. Il y a notamment e-Zuhrî, Abû Hanîfa, Mâlik, e-Shâfi’î, même Ahmed selon l’une de ses tendances, Abû Thawr, Abû ‘Ubaïd, ibn Batta, el Muwaffaq ibn Qudâma el Maqdîsî, et son neveu Abû el Faraj, ibn ‘Abd el Barr, Abû Mohammed e-Tamîmî, e-Nawawî, ibn Hajar, ibn e-Salâh, el Qurtubî, e-Tabarî, e-Safârînî, etc.[17]




Indépendamment de savoir de quelle côté penche la vérité, il faut garder à l’esprit que de nombreux savants notent la divergence sur la question (el Marwîzî, e-Sabûnî, Abû Bakr el Ismâ’îlî, ibn ‘Abd el Barr, ibn Taïmiya, Mohammed ibn ‘Abd el Wahhâb, son petit-fils ‘Abd e-Rahmân ibn Hasan, son arrière petit-fils ‘Abd e-Latîf ibn ‘Abd e-Rahmân, et d’autres savants de aimma e-da’wa comme ibn Mu’ammar, et plus tard ibn Bâz, ibn ‘Uthaïmîn, el ‘Abbâd, une fatwa de la lajna e-dâima, etc.).




On a beau dire qu’un consensus des Compagnons est rapporté sur la question, mais ce n’est pas le genre de consensus qui remet en question l’appartenance au traditionalisme pour celui qui le déroge. Étant donnés notamment, et sans entrer dans les détails, qu’en plus du fait qu’il est discutable, de nombreux exemples dans la pratique démontrent que les consensus revendiqués par certains légistes ne sont pas toujours pris en compte par les savants.




Le pire, c’est qu’une secte kharijite du nom d’el Mansûriya taxe demurjites les savants qui ne condamnent pas à l’apostasie celui qui délaisse la prière sans renier son aspect obligatoire, car cela implique de dire que la foi est composée du qawl sans le ‘amal.[18]




(…)




Pour notre spécialiste en ‘aqîda, la tendance qui ne kaffar pas l’abandon de la prière puise ses racines dans l’avènement de l’irja. À ses yeux, certains adeptes des grands légistes la reprirent à leur compte sans vraiment connaitre son origine.[19]




Les premiers balbutiements de l’irja se firent ressentirent dans la deuxième partie du premier siècle, après la mort d’ibn el Ash’ath, en réaction au kharijisme, à la fin des années 70 plus exactement.[20] La plupart de ses premiers adeptes venaient de Kûfa, mais ils ne comptaient pas parmi les élèves d’ibn Mas’ûd ni de l’Imam Ibrahim e-Nakha’î.[21] Or, à cette même époque, des grands tâbi’îns comme ‘Omar ibn ‘Abd el ‘Azîz et Ibrahim e-Nakha’î lui-même ne vouaient pas à l’apostasie celui qui ne faisait pas la prière.[22] Plus tard, comme le rapporte el Marwazî avec une chaine narrative authentique, e-Zuhrî reprit cette tendance à son compte.[23]




Les adeptes de ces légistes sont Mâlik, e-Shâfi’î et Ahmed, selon l’une de ses tendances. Qu’en pensez-vous D. Safar ?




Or, s’il est vrai que certains traditionalistes arrivent à la même conclusion que les murjites, sur cette opinion, il faut savoir, comme nous l’avons vu avec les paroles d’ibn ‘Abd el Barr, qu’ils ont un raisonnement différent. Ce sont les textes qui leur ont permis de trancher sur la question, rien d’autres. Le problème serait de s’accorder avec les murjites sur une opinion sans se baser sur aucun texte…




Sheïkhel Albani et jisn el ‘amal




Ainsi, Sheïkh el Albânî impose un nombre d’actes minimum pour prétendre à la foi. Dans l’article l’Albani et l’irja, je disais : Sheïkh el Albânî établit que les actes extérieurs (‘amal el jawârih) sont un pilier (rukn) dans la définition de la foi.[24] Dans une cassette, il affirme explicitement que les actes font partie intégrante de la foi (juz-un). Ailleurs, il dit qu’ils font partie de la réalité de la foi (haqîqa el imân).[25] (…) Mieux, dans une cassette, il établit que la foi ne sert à rien sans les actes.[26] Il est impensable, soutient-il, de déceler une foi dans le cœur sans que cela ne se traduise dans les actes dans la mesure où aucun empêchement ne vient contrecarrer la volonté.[27] C’est la fameuse question de l’interaction entre le cœur et les actes (talâzum baïna e-zhâhir wa el bâtin).[28] Il a exactement le même discours qu’ibn Taïmiya. Est-ce étonnant, alors qu’il a fait la recension de son livre el imân qu’il qualifie à maintes reprises de meilleur ouvrage écrit sur le sujet.




Or, quand bien même, certaines de ses paroles laisseraient à penser ou impliqueraient qu’il fasse sortir les actes de la définition de la foi, les passages précédents viendraient dissiper cette ambiguïté. Selon la fameuse règle, les implications d’un discours ne sont nullement imposables à leur auteur (lâzim el madhhab laïsa bi madhhab). Nous avons vu que l’Albanî adhère, contrairement aux murjites, à l’interdépendance entre la foi et les actes. Or, aux yeux d’ibn Taïmiya, celui qui reconnait cette interdépendance et qui conteste ensuite que les actes fassent partie de la foi, en disant qu’ils sont l’implication et la « concrétisation » de ce qu’il y a dans le cœur, avec lui, la divergence porte entièrement sur la forme.[29]




Il faut savoir que les murjites prétendent qu’il est possible d’avoir une foi parfaite imposée au niveau du cœur, sans fournir le moindre acte.[30] Et cela, contrairement dans tous les cas à Sheïkh el Albânî, wa bi Allah e-tawfîq !




E-tawhîd awwalan




Voici un extrait du livre L’unicité d’abord chers prêcheurs que j’ai traduit il y a presque dix ans (traduction améliorée) : De ce fait, si un homme venait à témoigner de la foi par la parole, il doit ajouter à cela, une connaissance sommaire de ses propos dans un premier temps, et plus approfondie par la suite. S'il s'avère qu'il en a toute conscience, en l'ayant appliquée à travers sa croyance, à ce moment-là uniquement, les Propos prophétiques cités en partie auparavant lui seront concernés.

Nous avons celui dans lequel le Prophète (r) affirme : « Le témoignage qu'il n'y a d'autre dieu digne d’être adoré en dehors d'Allah sera utile un jour. »[31]Autrement dit, l’attestation de foi, cette pure parole, en ayant conscience de ce qu'elle représente, pourra sauver tôt à tard du feu éternel.




Je vais m'étendre un peu plus afin que ces notions soient bien perçues à l'esprit : Il est possible, qu'on n'ait pas fourni suffisamment les bonnes actions requises, ou qu’on ait commis des fautes, en dehors de la grande association. Cela signifie qu’on s'est conformé aux conditions que requiert la croyance concernant les sentiments émanant du cœur, et les actes apparents, selon l'opinion de certains savants (avec tous les détails que réclame ce point et qu’il serait trop long d’expliquer ici). Le fautif éventuel sera soumis à la Volonté du Seigneur. Il pourrait effectivement entrer en Enfer en expiation à ses péchés commis, ou à cause de sa négligence dans la pratique de ses obligations. À terme, cette attestation lui sera bénéfique ; il est susceptible de jouir de la Faveur ou de la Miséricorde de son Seigneur, qui va lui pardonner ses péchés.














[1]Voir également : majmû’ el fatâwâ d’ibn Taïmiya (7/617).

[2]E-sharh el mumta’ (2/26).

[3]Voir : tafsîr e-Tabarî (8/355) et tafsîr ibn Kathîr (p. 921).

[4]E-durar el mutalâima (p. 133-134).

[5]E-durar el mutalâima (p. 133-134).

[6]E-durar el mutalâima (p. 126, et 151).

[7]E-durar el mutalâima (p. 127-128).

[8]Zhâhirat el irjâ (2/651 et 657).

[9]Voir : majmû’ el fatâwa (1/615-616), (7/219) et (22/47-49).

[10]Zhâhirat el irjâ (459-561).

[11]Hukm târik e-salât (p. 38).

[12]El mughnî(1/445-446).

[13]El majmû’(3/17).

[14]E-sharh el kabîr(3/38).

[15]E-Tamhîd (4/242).

[16]Silsilat el ahâdith e-dha’îfa(1/212-213).

[17]Voir : ta’zhîm qadr e-salât d’el Marwizî (2/956), majmû’ el fatâwa (7/610-611), e-sharh el kabîr (3/38), el mughnî (2/444), etc.

[18]El burhân fî ma’rifa ‘aqâid ahl el adiyând’Abû el Fadhl ‘Abbâs ibn Mansûr e-Saksakî (p. 95-96).

[19]Zhâhirat el irjâ (p. 418).

[20]Voir : arâ el murjiya fî musannafât ibn Taïmiya qui est une thèse universitaire écrite par le D. ‘Abd Allah e-Sanad (p. 93-101).

[21]majmû’ el fatâwa (13/38).

[22]Hukm târik e-salât d’ibn el Qaïyim. Pour ibn el Mundhir, Ibrahim e-Nakha’î rejoindrait l’autre tendance (voir : kitâb el ishrâf).

[23]Ta’zhîm qadr e-salât (2/957).

[24]Voir : sharh el ‘aqîda e-tahâwîya (p. 58).

[25]E-dhabb el ahmed ‘an musnad el Imam Ahmed(32/33).

[26]Sharh el adab el mufrad(cassette n° 6/1)

[27]Voir : Majmû’ el fatâwa (7/611).

[28]Voir sa recension de riyâdh e-sâlihîn (p. 14-15), dalâil el burhân (p. 19), silsilat el ahâdîth e-sahîha (1/31); voir : majmû’ el fatâwa (7/616).

[29]Majmû el fatâwa (7/575-576).

[30]Majmû el fatâwa (7/621).

[31]Propos authentique, je l'ai analysé dans "E-Sahiha" (1932).



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