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ÞÏíã 22 Oct 2011, 03:54 PM
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ÇÝÊÑÇÖí Ibn Taïmiya et le taqlîd






Ibn Taïmiya et le taqlîd

(Partie 1)




Combien de gens ont l’impression de plaire à Allah alors qu’en réalité, ils obéissent à leurs passions.

(Ibn Taïmiya).




[Accrochez-vous tous ensemble à la corde d’Allah et ne vous divisez point][1](Si vous avez un litige sur quoi que ce soit, alors ramenez-le à Allah et à Son Messager si vous croyez vraiment en Allah et au jour du jugement dernier ; cela vaut mieux et aura, pour vous, de meilleures conséquences)[2] ;

(Tu n’as aucun lien avec ceux qui ont scindé leur religion pour en faire des clans)[3] ; (Quiconque se détourne du Messager après avoir connu la bonne voie, en voulant suivre un chemin différent de celui des croyants, Nous lui ferons subir les fruits de son abandon, et allons lui assigner la Géhenne, et quelle bien vilaine destinée est-elle !)[4] ; (Les précurseurs et les premiers parmi les Émigrés, les Auxiliaires, et leurs fidèles successeurs, Allah les agrée et eux l’agréent. Il leur a préparé des jardins en dessous desquels coulent les rivières et où ils demeurent à jamais)[5] ; (il ne parle pas sous l’emprise de ses passions, mais il est inspiré par la Révélation)[6] ; [En obéissant au Messager, on obéit à Allah][7] ;

[Si Nous avons envoyé des messagers avant toi, c’est uniquement pour qu’on leur obéisse par la Volonté d’Allah][8] ; [Celui qui désobéit à Allah et à Son Messager sera jeté dans le feu de la Géhenne où il restera à jamais][9] ; [En le suivant, vous serez guidés][10] ; [et suivez le Messager, ainsi serez-vous touchés par la miséricorde][11] ; (Les enseignements que le Messager vous a donnés, prenez-les et ce qu’il vous a interdit, renoncez-y)[12] ; (Tout rebelle à Sa Loi doit se méfier de subir une tentation ou un châtiment terrible).[13]




Les traditionalistes sont ceux qui suivent le Coran, la sunna, et le consensus des anciens




Ibn Taïmiya définit les traditionalistes comme suit : « Ils représentent ceux qui s’attachent au Livre d’Allah, à la Tradition de Son Messager (r), au consensus des premiers et devanciers parmi les Émigrés mecquois, les Auxiliaires médinois, et leurs fidèles successeurs. »[14]

En allant à l’encontre du Coran, de la sunna, et du consensus, dans des questions où la divergence n’est pas tolérable et où leur auteur n’est pas excusable, on devient un innovateur




« Quiconque va à l’encontre du Coran clair, de la sunnarépandue, ou du consensus des anciens de la communauté, de sorte qu’il ne soit pas excusable, sera traité comme un innovateur. »[15]




« … Les désaccords entre savants traditionalistes portent uniquement sur des questions subtiles qui échappent à la plupart des gens. »[16]




Les anciens encourageaient à ne suivre personne aveuglément en dehors du Prophète (r)




Louange à Allah ! Il est certifié par les textes du Coran et de la sunna, et par le consensus qu’Allah a ordonné à Ses créatures de Lui obéir et d’obéir à Son Messager. Il ne leur a enjoint de suivre personne en particulier dans tout ce qu’il ordonne ou interdit en dehors du Prophète (r). L’homme le plus véridique de cette communauté et le meilleur dans l’absolu après le sceau des messagers va jusqu’à dire : « Obéissez-moi tant que j’obéis à Allah, mais si je Lui désobéis, alors vous n’avez pas à m’obéir. »




Tout le monde s’accorde à dire qu’en dehors du Prophète (r) personne n’est immunisé de l’erreur dans tout ce qu’il ordonne ou interdit. Plus d’un Imam avait pour principe : « Tous les hommes, en dehors du Prophète (r)ont des paroles qu’il est possible de prendre ou de rejeter. »




Les fondateurs des quatre écoles « canoniques » interdisaient formellement qu’on prenne toutes leurs paroles pour argent comptant. En mettant en garde contre le suivisme aveugle, ils ne faisaient que remplir leur devoir.




Abû Hanîfa a dit, quant à lui : « Voici mon opinion ; je n’en ai pas trouvé mieux, mais si quelqu’un nous en ramène une meilleure, nous nous y soumettons les yeux fermés. »

Son élève Abû Yûsaf retint la leçon le jour où il visita l’Imam Mâlik pour lui poser certaines questions. (Après les avoir évoquées, il enchaine ndt. :) L’Imam y répondit conformément aux preuves issues de la sunna sur le sujet. Voici quelle fut la réaction d’Abû Yûsaf : « Je reviens à ton opinion, Abû Abd Allah ! Et, si mon compagnon avait écouté tes arguments, il aurait fait la même chose que moi. »




Mâlik est également l’auteur des paroles en substance : « Je ne suis qu’un homme qui est sujet à l’erreur, alors, confrontez mes paroles au Coran et à la sunna. »




E-Shâfi’î, pour sa part, affirme : « Si on ramène un hadîthqui s’avère authentique, alors jetez ma parole contre le mur. Et, si vous voyez une preuve textuelle posée sur la route, alors sachez que j’en fais mienne. »

En introduction à son mukhtasar, el Muzanî souligne : « Ce livre est le résumé des paroles d’Abû ‘Abd Allah e-Shâfi’î que je mets à disposition de celui qui désire connaitre sa tendance, en sachant que l’Imam interdit que l’on suive aveuglement qui que ce soit, que ce soit lui ou n’importe quel autre savant. »[17]




L’Imam Ahmed criait haut et fort : « Ne suivez personne aveuglément, ni moi ni Mâlik, ni Shâfi’î ni e-Thawrî, mais apprenez comme nous l’avons fait. »

Il disait également : « Comment reconnaitre que quelqu’un a peu de science ? Il suffit de voir s’il suit aveuglément les hommes pour connaitre sa religion… » Ailleurs, il renchérit : « Ne suis pas aveuglément les hommes pour connaitre ta religion, car ils ne sont pas à l’abri de l’erreur. »




En outre, il est certifié dans le recueil e-sahîh que le Prophète (r) a dit : « Allah enseigne la religion à celui à qui Il veut du bien. »[18] Cela signifie implicitement qu’en négligeant d’apprendre la religion, c’est un signe qu’Allah ne nous veut pas du bien. Nous avons en effet le devoir d’apprendre notre religion, soit de connaitre les lois de la religion avec les preuves textuelles à l’appui. Sans cela, on ne peut connaitre la religion.




Or, certaines gens sont dans l’incapacité de connaitre en détail les preuves textuelles pour toutes les choses qui les concernent. Dans ce cas, ils ne sont pas tenus de tout savoir, et ils en sont donc déchargés, mais uniquement pour celles qu’ils sont dans l’incapacité de connaitre. Pour le reste, ils ne sont pas excusables.




Quant à celui qui a les capacités de regarder dans les textes, les avis des savants sont divisés sur son cas : les uns lui interdisent dans l’absolu de faire du taqlîd, les autres le lui autorisent dans l’absolu ; d’autres enfin le lui autorisent, mais uniquement en cas de besoin, comme, par exemple dans la situation où le temps ne lui permet pas de faire des recherches. Cette dernière tendance est la plus juste. L’ijtihâd (l’effort d’interprétation ndt.) n’est pas un « bloc » uniforme et indivisible. Il est possible qu’un individu soit mujtahid dans une matière, un domaine, voire une question, sans l’être dans le reste. Chacun fait des efforts en fonction de ses compétences.[19]




Ne pas être d’accord avec un savant n’est pas un manque de respect




Sheïkh el Islam ibn Taïmiya a dit : « Si l’un d’eux fait une mauvaise interprétation qui somme toute est plausible, il n’est pas permis de l’évoquer en mal ni de le critiquer ; si l’on sait qu’Allah lui a pardonné sa faute. Il incombe même au regard de la foi et de la piété qu’il renferme, de l’aimer et de s’allier à lui. Il faut remplir le devoir qu’Allah a imposé envers lui, qui consiste à l’évoquer en bien, à invoquer le pardon en sa faveur, etc. »[20]




Mohammed (r) est notre seul meneur dans l’absolu




En outre, bon nombre de gens qui parlent des sectes fondent leur jugement sur des suspicions et sur les passions. Ils mettent dans le camp des traditionalistes leur groupe et leur meneur auxquels ils s’affilient et vouent leur alliance. Dans le camp des innovateurs, ils comptent tous leurs adversaires. Il est clair que cette approche est ténébreuse. Les traditionalistes, en effet, n’ont aucun meneur en dehors du Messager d’Allah (r) ; celui-là même qui ne parle pas sous l’effet des passions, mais qui est inspiré par la Révélation. Il incombe de croire à tous ses enseignements et d’obéir à tous ses ordres. Aucun Imam après lui ne jouit de ce statut. « Tous les hommes en dehors du Prophète (r)ont des paroles qu’il est possible de prendre ou de rejeter. »









[Les traditionalistes] n’ont d’autre meneur que le Messager d’Allah (r) qu’ils suivent aveuglément. Eux, qui connaissent mieux que quiconque ses paroles et ses faits et gestes. Ils sont le plus à même de faire le tri entre les hadîth faibles et authentiques. Leurs grandes références pénètrent la sunna sur le bout des doigts ; légistes incontestables, ils en connaissent l’explication ; ils en sont les plus fidèles dans les actes, en y donnant foi, et en fondant dessus leur sentiment d’alliance (l’amour et la haine en Dieu).[21]




À suivre…














[1]La famille d’Imrân ; 103
[2]Les femmes ; 59
[3]Le bétail ; 159
[4]Les femmes ; 115
[5]Le repentir ; 100
[6]Les étoiles : 2-3
[7]Les femmes ; 80
[8]Les femmes ; 64
[9]Les djinns ; 23
[10]La lumière ; 54
[11]La lumière ; 56
[12]Le rassemblement ; 7
[13]La lumière ; 63
[14]Majmû’ el fatâwâ (2/375).
[15]Majmû’ el fatâwâ (24/172).
[16]El îmân (p. 281).
[17]Mukhtasar el Muzanî (p. 1) ; celui-ci est imprimé dans le fameux el Umm de Shâfi’î.
[18]Rapporté par el Bukhârî (71), et Muslim (1038).
[19]Majmû’ el fatâwâ (20/210-212).
[20]Majmû’ el fatâwâ (28/234).
[21]Majmû’ el Fatâwâ (3/346-347).

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ÞÏíã 23 Oct 2011, 07:42 PM
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Ibn Taïmiya et le taqlîd
(Partie 2)

…Ces comportements sont caractéristiques au genre humain ; à l’origine des conflits, des querelles, des divisions, et des troubles (fitna), nous avons un clan en faveur de Zaïd contre ‘Amr et inversement, où chacun est motivé par ses intérêts. S’ils parviennent à leurs intérêts et à leurs exigences du côté de leur clan et de Zaïd, ils se tournent vers ‘Amr. En parallèle, les partisans de ‘Amr font la même chose comme nous pouvons le constater à travers les différentes catégories d’individus…
Ibn Taïmiya (Majmû’ el fatâwâ 10/602).


Ce qui est clair pour les uns ne l’est pas forcément pour les autres

Tout ce qui touche à la religion doit être vu sous le prisme du Coran et de la sunna. Il incombe de se soumettre à tous les enseignements textuels dans le domaine des commandements (obligations/interdictions), sans se tourner vers un avis contraire quel que soit son auteur. Il n’est pas permis de suivre un savant qui qu’il soit qui va à l’encontre du Coran, de la sunna, et du consensus de la communauté...

« Tous les hommes en dehors du Prophète (r)ont des paroles qu’il est possible de prendre ou de rejeter. » N’importe quel Imam est forcément l’auteur de paroles ou d’actes allant à l’encontre du Coran et de la sunna et dans lesquels il ne faut pas le suivre, même s’il n’en est pas pour autant condamnable…

Il existe toutefois des questions qui ne s’opposent pas de façon évidente aux textes. Elles relèvent plutôt de l’effort d’interprétation (ijtihâd). Domaine dans lequel il règne une divergence entre savants. Il est possible qu’aux yeux de certains d’entre eux, ces questions soient claires comme l’eau de roche, et qu’Allah leur ait montré la vérité sur celles-ci. Cependant, cela ne leur donne pas le droit de les imposer à ceux pour qui la chose n’est pas aussi claire…

Il est possible également qu’ils y aillent de leurs propres efforts d’interprétations. Ce qui est tout à fait compréhensible de la part de ceux qui en ont la compétence et de ceux qui font leur taqlîd… Autrement dit, ils ne sont pas condamnables…
Pour être condamnable, il faut négliger une obligation ou transgresser une interdiction, sans n’être motivé par une erreur d’interprétation tolérable ou une excuse légitime. Dans ce cas de figure, nous avons ceux qui affichent une tendance allant en opposition avec le Coran et la sunna...

Néanmoins, parfois, la chose est ambiguë. Nous ne pouvons affirmer avec certitude que telle parole ou tel acte est passible ou non d’une punition. Dans ce cas, il vaut mieux s’abstenir et laisser la chose en suspens, car : « Il vaut mieux pardonner par erreur que de punir par erreur. »[1] »[2]

Pour certaines questions, il suffit d’exposer la vérité sans l’imposer aux autres

Il ne convient pas de réprimer avec la main les auteurs de ce genre de questions qui sont le fruit d’un effort d’interprétation. Il ne convient pas non plus d’imposer aux autres d’y adhérer. La bonne démarche consiste à exposer les arguments scientifiques sur le sujet ; on a le choix soit de prendre la bonne opinion pour celui chez qui la chose devient claire, soit de prendre l’autre opinion uniquement par suivisme (taqlîd), ce qui, en soi, n’est pas condamnable.[3]

Le tabdî’ et le hajr de quelqu’un en particulier relève du domaine de l’ijtihâd

Il est possible que l’une des parties qui divergent s’oppose à son adversaire jusqu’à le taxer de kâfir (mécréant) ou mubtadi’ (innovateur) fâsiq (pervers) passible d’une mise en quarantaine (hajr), bien qu’elle ait tort. Cependant, là aussi, elle est motivée par un effort d’interprétation.

Il est possible également que la dureté soit de mise envers certaines personnes ou dans certains contextes, quand notamment la sunna qui voue à la mécréance tous ceux qui s’opposent, est forte, et quand l’auteur de l’autre opinion, que nous taxons d’innovateur, représente un danger. L’homme sensé doit tenir compte de tous ses paramètres ; la bonne opinion est vue sous le prisme de ses caractéristiques constantes et permanentes qui, en les appliquant, doivent être conformes à la réalité.

Ensuite, le fait que chez celui qui l’entende, elle soit connue, approximative, ignorée, formelle, ou probable ; ou qu’il incombe de suivre ou ne de pas suivre, ou qu’elle voue ou non à la mécréance celui qui la renie, ce sont des lois pratiques qui varient en fonction des personnes et des situations.[4]

La divergence nait souvent suite à un malentendu

Il est possible de mal se représenter le débat, en sachant que la vérité n’est pas forcément avec l’une des parties de la polémique, ou en d’autres termes qu’elle ne soit ni avec l’une ni avec ni l’autre, mais avec une troisième partie qui, elle, est extérieure au débat. Cependant, les deux parties en présence sont excusées pour leur erreur ou leur incompréhension, à condition de garder une intention saine. Le problème, c’est lorsque des ignorants s’en mêlent.[5]Ces derniers n’ont pas suivi le courant des choses ; ils n’ont pas en mains tous les éléments à même de leur donner un bon jugement ; ils se représentent mal la divergence, et beaucoup de détails leur en échappent. Ils poussent le ridicule jusqu’à prendre à partie leur adversaire, qui, pourtant, a le même discours que celui qu’ils défendent. Comme ils se font une bonne opinion de lui, ils lui donnent automatiquement raison. Ils trahissent ainsi qu’ils ont plus le souci de juger les personnes que leur discours.[6]

C’est pourquoi, il incombe pour s’initier dans ces polémiques de s’armer de deux outils indispensables :
  1. une connaissance étendue des textes du Coran et de la sunna,
  2. et une connaissance étendue du vocabulaire des uns et des autres avec l’objectif de les distinguer à la lumière des textes à même de trancher entre tous les litiges.[7]
La rigueur scientifique réclame de faire une étude exhaustive de toutes les opinions en vue de mettre en lumière celle qui est conforme à la vérité et aux textes.[8]

Chacune des parties en litige peut également mal se représenter les arguments de son adversaire. Avoir un avis différent ne signifie pas forcément qu’on ait tort, mais chacun prend une partie de la vérité. Ainsi, les uns et les autres ont raison sous un certain angle, mais le problème, c’est de rejeter la vérité qui se trouve chez l’autre.[9]
Il est possible également que chaque partie exprime mal son opinion ; il incombe donc d’entrer dans les détails pour en dégager la vérité.[10]

Il existe trois sortes d’opinions :
  • entièrement vraie,
  • entièrement fausse,
  • ni vraie ni fausse, ou vraie sous un certain angle et fausse sous un certain angle. Cette dernière sorte est malheureusement à l’origine de la plupart des divergences.

C’est la raison pour laquelle toute réfutation objective réclame de regarder deux choses :
  • L’opinion en elle-même,
  • Et le jugement que l’on porte sur cette opinion, et qui sera différent en fonction de la situation, du contexte, des détails que l’on en donne, et des personnes qui y adhèrent.[11]
Il est donc erroné d’avoir une position uniforme pour tous les cas rencontrés.[12]

Imposer aux autres ce qu’Allah ne leur a pas imposé est une forme d’injustice

Ainsi, pour entrer dans les détails, il incombe de parler avec le savoir qui nous a été tracé par Allah et Son Messager ; c’est celui-ci que nous avons le devoir de rechercher. Néanmoins, il est condamnable de parler sans savoir. C’est le cas notamment quand notre opinion s’oppose au Coran et à la sunna. Il est possible de parler d’une chose en pensant que c’est du savoir, soit en mettant en avant son propre avis, soit en s’inspirant d’un texte qu’on a en main, ou tout simplement en parlant sans savoir.

Parfois, l’auteur d’une telle parole est excusable, bien qu’au même moment nous ne la suivons pas. D’autres fois, il est condamnable dans la situation où il commet une injustice envers un tiers, et que, par animosité, il rejette la vérité qui est chez lui.

Allah blâme ce comportement dans le Verset : [Les gens du Livre ne se sont divisés après avoir reçu le savoir, que par animosité les uns envers les autres].[13]
Ainsi, l’animosité est blâmable dans l’absolu ; que ce soit en imposant aux autres des choses auxquelles ils ne sont pas tenus de suivre, ou en les condamnant pour les avoir délaissés, ou encore en les condamnant alors qu’ils sont excusables – Allah leur pardonne leur erreur –. Condamner les autres et leur infliger une punition sans qu’Allah ne les condamne ni ne les punisse est une forme d’animosité, surtout quand celle-ci est motivée par les passions.[14]

En dehors du Prophète (r), les traditionalistes n’imposent de suivre personne en particulier

Ibn Taïmiya souligne dans minhâj e-sunna : « Toutefois, la plupart des savants n’imposent pas au commun des gens de suivre aveuglément quiconque dans tous ses dires en dehors du Prophète (r). Allah se porte garant de préserver sa communauté de l’erreur. Grâce au grand nombre de savants, cette immunité peut ainsi se perpétuer. Si l’un d’eux se trompe sur une question donnée, il n’en sera pas forcément le cas pour les autres. Ainsi, la vérité sera préservée. C’est pourquoi, lorsque les opinions de certains érudits étaient sujettes à l’erreur sur certaines questions comme celles que l’auteur a ramenées (précédemment)en l’occurrence, la bonne réponse se trouvait chez l’autre tendance. Les traditionalistes ne peuvent en tout état de cause s’accorder à tomber dans l’erreur. Quant aux erreurs individuelles relatives à certains points donnés, nous avons déjà vu plus d’une fois que cela est sans conséquence tout comme les péchés commis par n’importe quel musulman. »[15]

Le Prophète (r) est la seule personne dans l’absolu sur laquelle il incombe de fonder les sentiments d’alliance (el walâ wa el barâ)

Personne ne peut imposer aux gens d’adhérer aux idées d’une personne, par l’intermédiaire desquelles se désigneraient les alliés et les ennemis en dehors du Prophète (r). Personne n’a le droit non plus d’imposer un discours qui ferait la part entre les alliés et les ennemis en dehors des Paroles d’Allah, celles de Son Messager, et celles qui font l’unanimité de la nation. Cette particularité est plutôt propre aux innovateurs, ceux qui se désignent une personne ou des paroles qui auraient pour fonction de trancher ou de diviser entre les membres de la communauté. Leurs alliés seraient ceux qui adhèrent à cette personne ou à ce discours, et en fonction de cela seraient désignés les ennemis.[16]

À suivre…








[1]La première partie du hadîth est devenue une règle de fiqh, bien que les termes ne remontent pas au Prophète, mais ils viendraient plus probablement des Compagnons. En outre, sa chaine narrative est controversée ; voir : irwâ el ghalîl (2355), et dha’îf el jâmi’ e-saghîr (259) tous deux de Sheïkh el Albânî.
[2]Majmû’ el Fatâwâ (10/383-385).
[3]Majmû’ el Fatâwâ (30/80) et (20/207).
[4]Majmû’ el Fatâwâ (30/80) et (20/207).
[5]E-sârim el maslûl (2/512).
[6]Minhâj e-sunna (2/474).
[7]Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (1/75).
[8]Majmû’ el fatâwâ (13/368).
[9]Majmû’ el fatâwâ (12/114).
[10]E-tis’iniya (2/531-532).
[11]Majmû’ el fatâwâ (6/61).
[12]Majmû’ el fatâwâ (13/65) ; voir également : (6/61).
[13]La famille d’Imrân ; 19
[14]Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql d’ibn Taïmiya (8/408-409).
[15]Minhâj e-sunna (3/408, 409).
[16]Majmû’ el Fatâwâ (6/60).
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  #3  
ÞÏíã 24 Oct 2011, 06:34 PM
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Ibn Taïmiya et le taqlîd
(Partie 3)


… La personne en quête de pouvoir – même illégitime – se satisfait des paroles qui la mettent en valeur même si celles-ci s’avèrent fausses, par contre toute critique à son encontre la met en colère même si au même moment elle correspond à la vérité. Tandis que le croyant accepte la vérité aussi bien en sa faveur qu’à ses dépends comme le mensonge le met en colère aussi bien en sa faveur qu’à sa dépend. Allah, en effet, aime la vérité, la sincérité, et la justice au moment où Il n’aime ni le mensonge ni l’injustice…
Ibn Taïmiya (Majmû’ el fatâwâ 10/599-600).


Imposer ses idées aux autres, en dehors du Coran, de la sunna et du consensus des anciens, est propre aux innovateurs


Il n’appartient à personne d’imposer aux gens ou de leur ou obliger quoi que ce soit, en dehors de ce qu’Allah et Son Messager leur ont imposé. Personne non plus n’a le droit de leur interdire quoi que ce soit, en dehors de ce qu’Allah et Son Messager leur ont interdit. En rendant obligatoire ou interdit une chose sans se référer aux textes, cela revient à légiférer dans la religion sans passer par l’autorisation d’Allah. On est semblable aux païens et aux gens du Livre que le Coran condamne pour avoir pris pour religion ce qu’Allah ne leur a ni ordonné ni interdit. Des passages des sourates el an’âm, el a’râf, barâa, etc. mettent en lumière ce point.


C'est pourquoi l’un des signes distinctifs des innovateurs est d’innover une parole ou un acte qu’ils imposent ensuite aux autres par la force, et sur lesquels ils fondent leur sentiment d’alliance (l’amour et la haine en Dieu). C’est exactement ce que les kharijites, les râfidhites, et les jahmites ont fait. Les derniers cités ont profité de leur position auprès de trois khalifes abbassides. Ceux-ci firent régner une inquisition impitoyable contre les grands savants de l’époque en vue de les faire adhérer à leur pensée qui puise ses origines dans le crédo selon lequel le Coran serait créé. Ils soumirent à la torture tous ceux qui leur résistaient.


Il va sans dire que cette attitude haïssable va à l’encontre des principes élémentaires de la religion. Les peines corporelles furent légiférées uniquement pour les cas de désobéissance aux commandements divins (obligations/interdictions). Il ne revient à personne en dehors d’Allah et de Son Messager d’obliger ou d’interdire de faire ou de ne pas faire quoi que ce soit. En faisant cela, on s’érige en législateur et on se met à l’égal d’Allah et de Son Messager. On est semblable aux païens qui attribuèrent des rivaux à Dieu, mais aussi aux apostats qui donnèrent foi à Musaïlama l’imposteur. On est directement concerné par le Verset : [ont-ils des associés pour leur légiférer dans la religion ce qu’Allah ne leur a pas autorisé ?].[1]


Les grandes références traditionalistes n’imposaient à personne leurs idées qui étaient le fruit de leurs efforts d’interprétation. Quand Haroun Rashid concerta Mâlik ibn Anas en vue d’imposer son muwatta comme autorité à grande échelle, celui-ci refusa catégoriquement en prétextant : « Non, Prince des croyants, ne prend pas une telle décision. Les Compagnons du Messager d’Allah (r)se sont dispersés dans les contrées, et chacune d’entre elles a profité de leurs différentes connaissances. Moi, je n’ai fait que compiler le savoir pour les habitants de mon pays. »[2]


Mâlik est également l’auteur des paroles : « Je ne suis qu’un homme qui est sujet à l’erreur, alors, confrontez mes paroles au Coran et à la sunna. »


Abû Hanîfa a dit, quant à lui : « Voici mon opinion, mais si quelqu’un nous en ramène une meilleure, nous nous y soumettons les yeux fermés. »


e-Shâfi’î, pour sa part, est l’auteur des paroles : « Si on ramène un hadîthqui s’avère authentique, alors jetez ma parole contre le mur. »


En introduction à son mukhtasar, el Muzanî souligne : « Ce livre est le résumé des paroles d’Abû ‘Abd Allah e-Shâfi’î que je mets à disposition de celui qui désire connaitre sa tendance, en sachant que l’Imam interdit que l’on suive aveuglement qui que ce soit, que ce soit lui ou n’importe quel autre savant. »[3]


L’Imam Ahmed affirme : « Il ne convient pas au légiste d’imposer sa tendance aux gens et d’être dur avec eux sur la chose. » Ailleurs, il renchérit : « Ne suis pas aveuglément les hommes pour connaitre ta religion, car ils ne sont pas à l’abri de l’erreur. »


Tous ces imams font allusion aux questions pratiques et subsidiaires de la religion pour lesquelles ils interdisent à qui que ce soit d’imposer leur tendance. Pourtant, ils ne font que s’appuyer sur des arguments textuels. Que dire alors s’il s’agissait d’imposer une idée qui ne puise son origine ni du Coran, ni de la sunna, ni des annales des Compagnons, de leurs successeurs directs, et des grandes références de la religion après eux ?


Ibn Abî Duâd, était l’une des têtes de files jahmites ayant eu le titre suprême de « chef des juges » sous l’ère d’el Mu’tasim qui avait imposé à ses sujets le crédo vantant le caractère créé du Coran. De lourdes peines étaient prévues contre tout réfractaire. Il était notamment déchu de ses fonctions, et ses subsides étaient littéralement coupés, etc. Ahmed, dans sa fameuse « cabale », n’échappa pas à ce régime. Lors du débat public qui l’opposa à ibn Abî Duâd, il fustigea en présence du Khalife : « Ramenez-moi au moins quelque chose du Livre d’Allah ou de la tradition de Son Messager, si voulez vraiment que je vous suive !
- Tu ne connais rien d’autre que le Livre d’Allah et la tradition de Son Messager, rétorqua ibn Abî Duâd exaspéré ?
- En admettant que tu t’ais fait ta propre interprétation des textes. Tu es plus au courant que quiconque de la façon dont tu en es arrivé à cette conclusion. Alors, comment te permets-tu de l’imposer aux autres sous peine de prison ou de coups de bâton ? »[4]
[Avoir raison est une chose et imposer son opinion aux autres en est une autre]


Il établit qu’il n’est pas permis de faire subir des peines pour des questions qui n’avaient pas reçu l’aval du Coran et de la sunna. Il est donc illégitime de les imposer aux autres, étant donné que seuls les textes font autorités dans ce domaine. Quand bien même, notre opinion serait juste ou que nous estimerions qu’elle soit juste, cela ne justifie nullement de l’imposer dans la mesure où le Prophète (r) n’a pas corroboré une telle démarche que ce soit à travers un texte explicite ou qu’on en ait déduit des textes.
Si cela est clair, il intolérable de dire qu’il incombe à un tel de croire telle et telle chose ou de ne pas parler de telle et telle chose. Comme il n’est pas permis de lui imposer de croire ou de lui interdire de faire telle chose. Si, en plus de cela, on conditionne sa sortie de prison, à l’obligation de s’aligner à une école quelconque, cela revient à justifier sa peine d’emprisonnement ou autre. Dans la mesure où ce qu’on impose ou interdit n’est pas corroboré par les textes scripturaires de l’Islam, on s’associe vulgairement aux kharijites, aux râfidhites, et aux jahmites ; eux-mêmes sont sur les traces des païens et des apostats de la première époque. Que dire alors si l’on sait que leur tendance n’a aucune origine scripturaire ?


Par ailleurs, ces derniers n’ont jamais mis en lumière que leur tendance était conforme aux textes. En admettant qu’elle le soit réellement, ils auraient dû le montrer ; il n’est pas permis, en effet, de punir qui que ce soit, avant d’avoir établi contre lui la preuve céleste. Les textes sont clairs sur la chose : [Nous n’allions châtier personne avant d’envoyer un messager].[5] Non seulement ils n’ont pas établi la preuve céleste justifiant de punir tout réfractaire, mais, en plus de cela, leur tendance n’a aucun lien avec la preuve céleste. C’est le plus grand point commun qu’ils ont avec les kharijites, les païens, les apostats et les hypocrites avant eux.





Dans la situation où leur tendance n’est pas conforme à la vérité, ils n’ont pas le droit de l’imposer à qui que ce soit. Et, même dans la situation où celle-ci y serait conforme, il leur incombe de le démontrer, car à l’unanimité des musulmans, la punition n’a pas lieu avant d’avoir établi la preuve céleste contre tout réfractaire. Si cette tendance en question a été éclairée par le Prophète (r) lui-même, cela ne pose aucun problème, étant donné que la preuve céleste est, dans ce cas, établie d’elle-même. Le problème, c’est quand il n’existe aucun texte clair sur la chose. Dans ce cas, il incombe de démontrer qu’on a raison…
Sans passer par cette dernière étape, mais en se reposant uniquement sur des allégations gratuites, il est complètement insensé d’imposer aux autres de s’y aligner !





Or, quand bien même, ils démontreraient qu’ils ont raison, cela ne justifierait pas pour autant de punir leurs adversaires. Il est faux de penser qu’on peut punir l’une des parties en présence pour toute question sur laquelle règne la divergence, sous prétexte qu’on a démontré qu’elle s’est trompée !


La partie qui a raison n’a pas systématiquement le droit de punir la partie adverse qui ne revient pas à sa tendance, sous le simple prétexte qu’elle s’est trompée. Ce principe est vrai pour la plupart des divergences qui opposent les membres de notre communauté. Que dire alors quand on ne ramène aucune preuve à ce qu’on avance et qu’on est incapable de démontrer qu’on a raison !


Remèdes à la division entre traditionalistes


Il n’est pas permis de mettre en quarantaine tout individu qui ne se prononce pas sur cette question (celle selon laquelle les mécréants verront ou non Leur Seigneur le Jour de la résurrection ndt.), quand bien même il adhérerait à l’une des deux tendances. Seul l’innovateur prédicateur est passible de cette punition, contrairement à l’innovateur discret, qui, malgré tout, est bien pire que celui dont nous parlons. À fortiori, donc, il ne mérite pas l’exclusion.
•Il ne convient pas aux savants de mettre les autres à l’épreuve avec cette question, et d’en faire un signe distinctif entre leurs partisans et leurs adversaires. C’est le genre de comportement qu’Allah et Son Messager détestent.
•Ils ne doivent pas non plus de mêler à ces affaires les gens simples qui sont loin de ces polémiques. Cependant, si on pose la question à l’un d’entre eux, ou s’il estime que son interlocuteur est à même de connaitre ses choses, il n’y a pas de mal à ce qu’il expose ce qu’il connait sur le sujet, dans la mesure où il pense que ses paroles seront utiles.[6]




































[1]La concertation ; 21
[2]Rapporté par Abû Nu’aïm dans el hiliya (6/332).
[3]Mukhtasar el Muzanî (p. 1) ; celui-ci est imprimé dans le fameux el Umm de Shâfi’î.
[4]Manâqib el Imâm Ahmed d’ibn el Jawzî (p. 401).
[5]Le voyage nocturne ; 15 voir les tafsîr d’e-Tabarî et d’ibn Kathîr.
[6]Majmû’ el fatâwâ (24/172). Voir : Jâmi’ e-rasâil avec la recension de Fawz Ahmed Zamralî (2/61-107).

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