ÇáãæÖæÚ: Abâ Btîn
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  #9  
ÞÏíã 28 Dec 2014, 05:51 PM
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Ibn Bâbtîn
(Partie 7)


Puis, Abâ Btin poursuit : « Quant à l’homme qui demanda à sa famille de brûler son corps après sa mort, Allah lui pardonna certes, bien qu’il doutait d’un Attribut divin. La raison, c’est que la preuve céleste ne lui était pas parvenue sur le sujet, comme le prétend plus d’un savant. Sheïkh Taq-ï e-Dîn [ibn Taïmiya] – qu’Allah lui fasse miséricorde – explique qu’en doutant d’un des Attributs du Seigneur on devient mécréant ; dans le cas d’un individu qui n’est pas censé ignorer ce point. Ce statut n’englobe pas celui qui n’est pas censé le savoir. C’est la raison pour laquelle le Prophète (r) n’a pas kaffar l’homme ayant douté pourtant du Pouvoir d’Allah, étant donné que la preuve céleste ne lui était pas parvenue. »


Nous avons déjà expliqué ce point plus haut, mais nous pouvons ajouter ici que les savants d’aimmat e-da’wa reprennent ce discours d’ibn Taïmiya, comme en témoigne le passage suivant d‘Abd Allah, le fils d’ibn ‘Abd el Wahhâb : « Certains textes scripturaires démontrent qu’Allah ne châtie pas pour une erreur commise par un adepte de notre communauté. D’après le recueil e-sahîh, selon Abû Huraïra (y), le Messager d’Allah a dit : « Un homme, qui n’avait fait aucune bonne action, recommanda à sa famille avant de mourir. « Après ma mort, brûler ma dépouille. Puis, dispersez-en une partie dans la mer et l’autre partie sur la terre ferme. Par Allah ! S’Il venait à me reprendre, Il m’infligerait un châtiment comme Il ne l’a jamais infligé à personne dans toute l’Humanité. » Après sa mort, ses vœux furent exaucés, mais Allah ordonna à la terre ferme et à la mer de rassembler ses cendres. Puis, Il le questionna : « Qu’est-ce qui t’a poussé à faire cela ?
  • C’est la peur de subir ton courroux, Mon Seigneur ! » C’est alors qu’Il lui pardonna. »[1]
Ce hadîth a été certifié par plusieurs voies que rapportent un certain nombre de Compagnons…


Cet homme en question doutait et ignorait qu’Allah (I) avait le Pouvoir de le reconstituer ; il avait alors recommandé à sa famille d’éparpiller ses cendres. Pourtant, cet homme était dans l’ensemble, un croyant. Il croyait, dans l’ensemble, au dogme de la Résurrection ; soit qu’Allah allait rétribuer les hommes en bien ou en mal après leur mort. Cette croyance est une bonne œuvre en elle-même. Elle intercéda en sa faveur lorsqu’Allah décida de lui pardonner. Son erreur fut mise au compte de la peur extrême ; en sachant que de nombreux adeptes de notre communauté commettent des erreurs de ce genre.


Pourtant, les savants s’accordent à ne pas kaffar pour les erreurs commises par les musulmans. Par exemple, certains Compagnons contestaient que les morts puissent entendre. D’autres contestaient que le voyage nocturne eut lieu à l’état d’éveil.


Shuraïh el Qâdhî, quant à lui, il contestait la lecture [bel ‘ajibtû wa yaskharûn][2] ; en ayant Allah pour sujet du verbe ‘ajiba (s’étonner, se réjouir, plaire à ndt.), sous prétexte qu’Allah ne pouvait s’étonner de quelque chose. Quand Ibrahim e-Nakha’î eut écho de son opinion, il eut la réaction suivante : « Shuraïh est un poète imbu de son savoir, mais ‘Abd Allah, qui est plus érudit que lui, lisait : [bel ‘ajibtû wa yaskharûn] (au lieu de ‘ajibta ndt.). »


Ce fameux Shuraïh contestait une lecture pourtant reconnue, et qui plus est, un Attribut confirmé par le Coran et la sunna. Or, à l’unanimité des musulmans, Shuraïh compte parmi les grandes références de la Nation. »[3]


Passons à la suite : « Cette tendance est celle d’ibn ‘Aqîl qui interprète ce hadîth en disant que la da’wa ne lui était pas parvenue. Taq-ï e-Dîn opte pour cette opinion pour les questions qui touchent aux Attributs divins, mais pas pour celles qui touchent au shirk ou autre, comme nous allons le voir à travers certains de ses passages in shâ Allah. Nous avons déjà cité auparavant les passages où il kaffar les monistes et d’autres innovateurs. Il alla jusqu’à kaffar tout ceux qui douteraient de leur mécréance. »


Pourtant, de nombreux textes d’ibn Taïmiya ne font pas la distinction entre les usûls (points élémentaires de la religion) – dont le shirk akbar – et les furû’ (points subsidiaires) sur la question du ‘udhr bi el jahl. Qu’on en juge : Ibn Taïmiya dit également : « Le fait qu’une parole relève du kufr n’implique pas nécessairement de kaffar quiconque la prononce par ignorance, ou suite à une erreur d’interprétation. Établir la mécréance sur un cas particulier revient à établir qu’il est concerné par la menace divine, qui est pourtant soumise à des conditions et à des restrictions. »[4]


« C'est pourquoi je disais aux jahmites panthéistes et négateurs qui reniaient qu’Allah (U) fût sur Son Trône à l’époque où leur fitna commença ; que si j’avais été l’auteur de vos paroles, j’aurais été un kâfir. Moi, en effet, je sais pertinemment que vos paroles relèvent de la mécréance, mais, à mes yeux, vous n’êtes pas des kuffar étant donné que vous êtes des ignorants. Je m’adressais ainsi à leurs juges, leurs savants, leurs Sheïkh et leurs émirs. À l’origine, leur ignorance provient des arguments de la pensée, de la part de leurs leaders, qui étaient ambigus, car leur bagage dans le domaine des textes authentiques, qui sont conformes à la raison saine, était léger. »[5]


« Quiconque croit que son Sheïkh pourvoit à ses besoins, qu’il le soutient, le guide, lui apporte son secours et son aide ; ou qui parfois lui voue l’adoration, des invocations et des prosternations ; ou qui le préfère au Prophète (r) soit dans l’absolu soit en lui reconnaissant certaines distinctions qui le rapprocheraient davantage du Seigneur ; ou que lui ou son Sheïkh sont exempts de suivre le Prophète (r) ; tous ces types d’individus sont des mécréants s’ils affichent ces croyances ou des hypocrites s’ils les tiennent secrètes.


Si ces types d’individus sont nombreux à notre époque, c’est parce que ceux qui prêchent le savoir et la foi se font rares et que les traces de la Révélation se sont estompées dans la plupart des pays. La plupart de ces gens-là n’ont pas un héritage suffisant de la Révélation pour leur permettre de connaitre le bon chemin. Beaucoup d’entre eux n’y ont pas accès. Lors des périodes d’affaiblissement ou d’intervalle entre les révélations (fatarât) et les endroits qui accusent ce phénomène, l’individu est récompensé pour la foi infime qu’il détient. Allah pardonne plus facilement à celui qui n’a pas reçu la hujja qu’à celui qui l’a reçue, comme en témoigne le fameux hadîth : « Il viendra une époque où personne ne connaitra ni prière ni jeûne ni pèlerinage ni ‘umra en dehors du vieil homme et de la vieille femme qui diront : « À l’époque de nos parents, les gens disaient : la ilâh illa Allah ! » On demanda à Hudhaïfa ibn e-Nu’mân (t) : « Cela pourra-t-il leur servir ?
  • Cela va les sauver de l’Enfer, répondit-il. »[6]
En principe, toute parole qui relève de la mécréance, selon le Livre d’Allah, la sunna et le consensus des savants, est jugée ainsi dans l’absolu (qawl yutlaq), comme le prouvent les arguments textuels ; la foi fait partie des lois qui émanent d’Allah et de son Messager. Elle n’est pas laissée à l’initiative des hommes laissant libre court aux passions et aux suspicions. De plus, toute personne disant ces paroles n’est pas nécessairement un kâfir sans remplir les conditions ni écarter toute restriction possible pour le devenir. »[7]


« Les philosophes et les ésotéristes (tiniya) sont des mécréants dont la mécréance est manifeste chez les musulmans[8]… toutefois, celui qui ne les connait pas vraiment ne pénètre pas leur tendance. Il est même possible qu’il s’imprégner de certaines de leurs idées, pour celui qui ne sait pas que c’est de la mécréance. Il est donc excusable en raison de son ignorance (ma’dhûr li jahlihî). »[9]


« Quiconque attribue à un autre qu’Allah ce qui n’appartient qu’à Lui est également un mécréant si la preuve céleste considérant comme mécréant tous ceux qui la délaissent est établie contre lui. »[10]


« Après s’être imprégné des enseignements du Messager (r), il devient évident qu’il n’a jamais légiféré à sa communauté d’invoquer qui que ce soit parmi les morts : Prophètes, gens pieux, etc. ni à travers la formule d’el istighâtha (appel au secours) ou autre ni à travers la formule d’el isti’âna (appel au soutien) ou autre. Il n’a pas légiféré non plus à sa communauté de se prosterner devant un mort, un vivant, ou de faire toute autre chose de ce genre. Nous savons plutôt qu’il (r) a formellement interdit ce genre de choses comme il a jugé ces pratiques relevantes de l’association interdite par Allah et Son Messager. Néanmoins, en raison de l’ignorance prépondérante, du nombre restreint de personnes initiées aux traces de la Prophétie parmi les dernières générations, nous ne pouvons pas condamner facilement les gens d’apostats pour ces raisons, avant de les avoir mis au courant des enseignements du Messager stipulant la non-pertinence de leurs pratiques. C’est pourquoi, je n’ai jamais démontré ce point à des personnes imprégnées du principe de l’Islam sans qu’elles se remettent en question en disant : c’est le principe même de la religion. Certains grands doyens expérimentés parmi nos amis disaient : c’est la plus grande chose que tu ais pu nous expliquer, car ils avaient pleine conscience que cela concernait le principe élémentaire de la religion. »[11]


Quant aux textes où ibn Taïmiya kaffar l’auteur de tel ou tel acte, il parle du statut absolu non du cas particulier qui, lui, est soumis à des conditions à remplir et à des restrictions avant de pouvoir se prononcer dessus. Il explique que cette distinction à échapper à de nombreux adeptes des quatre écoles, dont les hanbalites comme nous allons l’expliquer.


À suivre…





[1] Cette histoire est rapportée par el Bukhârî (7505) et Muslim (2757).

[2] Les rangées d’anges ; 12

[3] Majmû’ e-rasâil wa el masâil (1/195-196) et e-durar e-saniya (10/245-246).

[4] Voir : minhâj e-sunna (4/458).

[5] E-rad ‘alâ el bakrî (2/494).

[6] Rapporté par ibn Mâja (4049) ; Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans silsilat el ahâdîth e-sahîha (87).

[7] Majmû’ el fatâwa (1/113).

[8] Ibn Taïmiya lui-même, comme nous l’avons souligné, taxe d’apostasie certaines adeptes du soufisme panthéiste et jahmiste comme el hallaj, ibn Sabrîn, ibn ‘Arabî, el Qunâwî, e-Tlemceni [voir majmû’ el fatawa (2/175), et majmu’ e-rasâil wa el masâil (4/82, 85)].

[9] Sharh el ‘aqida el asfahaniya (p. 211).

[10] Majmû’ el fatâwa (1/112) et e-rad ‘alâ el bakrî (p. 214).

[11] El istighâtha (2/731). Il a expliqué ailleurs : « Si nous citons sans restriction les textes concernant le sort de l’homme dans l'au-delà (el Wa’d wa el Wa’îd) et si nous employons les termes d’apostat (Takfîr) et de pervers (Tafsîq), nous ne pouvons pas faire entrer une personne en particulier dans leur sens général avant d’établir à son encontre ce qu’ils impliquent de façon irréfutable. » [Voir : majmû’ el fatâwâ (28/500-501)].

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