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ÞÏíã 24 Sep 2012, 07:32 AM
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La mort du Prophète (r)
Son Éminence : Sheïkh ‘Abd Allah ibn Mohammed ibn Khnaïn
Membre de l’Ordre des Grands Savants d’Arabie saoudite
et du Comité permanent de la Fatwa.

Louange à Allah, nous Le louons, et nous L’implorons de nous aider, de nous pardonner, et de nous guider. Nous cherchons refuge auprès de Lui contre les maux de nos âmes et les méfaits de nos actions. Celui qu’Allah guide, nul ne peut l’égarer et celui qu’Il égare nul ne peut le guider. J’atteste qu’il n’y a d’autre divinité digne d’être adorée en dehors d’Allah, Seul et sans associé, et j’atteste que Mohammed est Son serviteur et Son Messager. Qu’Allah prie sur lui, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons et qu’Il leur fasse les plus amples salutations !

Le sujet de notre discours porte sur la vie en résumé du Messager (r) dont notamment l’événement qui a entouré sa mort, et les leçons que nous pouvons en tirer.

Nous pouvons commencer ainsi à faire un bref exposé de la biographie du meilleur des hommes. Il naquit dans la maison la plus noble de La Mecque, et même des Arabes en général. Il (r) vit le jour cinquante-trois ans avant l’émigration. Il était orphelin, car son père rendit l’âme au cours de la grossesse qui allait le mettre au monde, et sa mère mourut alors qu’il (r) avait seulement six ans. Il était donc orphelin. Cependant, Allah (Y) lui voua un soin particulier comme Lui-même nous l’informe à travers le Verset : (Ne t’avons-nous pas abrité lorsque Nous t’avons trouvé orphelin).[1]

Allah (Y) mit à sa disposition certains membres de sa famille afin qu’ils le prennent correctement en charge. Il dut garder les moutons pour les habitants de La Mecque afin de gagner durement sa vie. Il était connu (r) pour son sérieux et sa résolution dès son plus jeune âge. Il ne participait pas au jeu et aux loisirs avec les autres enfants. Dès qu’il fut en âge de comprendre, il était déjà connu pour sa loyauté. Il avait aussi la réputation d’être intelligent et perspicace comme en témoigne l’histoire où il fallait introduire la Pierre noire dans le Temple.

La Ka’ba avait été fissurée par des inondations ayant envahi La Mecque. Les habitants des Lieux saints la détruisirent en vue de la reconstruire. À la fin des travaux, il fallait placer la Pierre, mais les tribus Quraïshites étaient en désaccord pour désigner à qui reviendrait cet honneur et faillirent en arriver aux mains. Mais ils convinrent finalement de remettre cette affaire au premier individu qui entrerait dans la Mosquée. Comme le Prophète (r) fut l’heureux élu, ils s’écrièrent : « Voici le Loyal ! Nous acceptons son jugement ! » Après que l’affaire lui fut soulevée, il étendit son pardessus au sol et posa la Pierre noire au milieu. Ensuite, il s’exclama en s’adressant aux différentes tribus en litige : « Que chaque membre des différentes tribus prenne un bout de ce pardessus afin que tout le monde puisse le soulever. » Ils s’exécutèrent et arrivèrent justes devant l’endroit où la Pierre devait être placée. Il la alors prit de sa noble main pour la mettre à sa place. Ainsi, grâce à lui, Allah (Y) épargna que ce déclenche une grande querelle entre les tribus Quraïshites.

De nombreuses années avant son avènement, il aimait se retirer dans la grotte de Hirâ pour se retrouver seul et méditer sur les signes d’Allah (Y) et Son Pouvoir immense. Il aimait s’y rendre de temps en temps. Ainsi, treize ans avant l’Hégire, il (r) reçut la Révélation du ciel alors qu’il avait quarante ans, l’âge où il devait recevoir sa mission et bien l’assimiler de Son Seigneur. Il commença à la transmettre à La Mecque au milieu des siens. Certains de ses concitoyens adhérèrent à son prêche qui dura lors de cette période pendant treize ans. Cependant, la plupart des mecquois s’opposèrent à lui et lui firent subir toutes sortes d’ennuis, bien qu’un petit nombre d’entre eux l’aient suivi. Pourtant, il continuait à prêcher de plus belle, prêt à accepter et à endurer les problèmes et les difficultés qu’il rencontrait en vue de transmettre la religion de Son Seigneur. Il n’avait pas d’autre choix que de mener à bien la mission céleste qui lui fut confiée.

Un jour, des voyageurs venus de Médine entendirent parler du Prophète (r) et de sa nouvelle religion. Ils décidèrent de rencontrer celui à qui ils avaient donné foi. Il se réunit avec eux et conclut le pacte d’émigrer chez eux et de recevoir leur protection pour lui et ses Compagnons. Il envoya quelqu’un pour leur enseigner la religion et leur réciter le Coran. Mus’ab ibn ‘Umaïr (t) fut désigné pour cette mission ; il devint ainsi le premier messager du Prophète (r) à Médine.

Après avoir prêché à La Mecque pendant treize ans, le Prophète (r) émigra à Médine, où il s’installa et fonda l’État musulman. Dès son arrivée, il veilla à construire la mosquée compte tenue du rôle central que tient la prière dans la communauté musulmane. Il s’en servit à la fois comme lieu de prière et pour la gestion des affaires de l’État. C’est à partir de ses murs qu’il (r) envoyait ses ambassadeurs et qu’il organisait ses expéditions. Il y recevait les délégations qui venaient le voir. Il va sans dire que la mosquée tient une grande place dans l’Islam. Elle est à l’origine de nombreux bienfaits pour les musulmans depuis cette période jusqu’à nos jours. Allah (Y) révèle dans Son Noble Livre : (Seuls remplissent les mosquées d’Allah, ceux qui croient en Allah et au Jour du Jugement dernier, qui observent la Prière, qui versent l’Aumône, et qui craignent Allah uniquement).[2] Ce Verset démontre l’importance de la mosquée et de la place qu’elle occupe dans la législation musulmane.

Le Prophète (r) établit des liens de fraternité entre les émigrés mecquois et les auxiliaires médinois, au même titre que la solidarité sociale, afin qu’un membre riche de Médine prenne en charge une personne démunie parmi les émigrés. Il (r) conclut également des accords avec les juifs qui étaient ses opposants à Médine, stipulant de ne pas attenter à leur vie, leurs biens, et leur honneur tant qu’ils respecteraient ces accords par lesquels ils étaient liés avec le Prophète (r). Or, ils renièrent leurs engagements ; leur trahison fit éclater certaines affaires et certaines expéditions dont le déroulement fut leur expulsion.

Le Prophète (r) fit la guerre dans le but d’étendre son prêche et de protéger son État naissant. Les expéditions et les campagnes qui eurent lieu à son époque (r) se chiffrent à cent. En outre, il (r) envoyait à partir de Médine des messages et des lettres dans lesquels il invitait les rois de la terre à embrasser l’Islam. Il adressa un message au roi de Perse, un autre à l’Empereur byzantin, et un autre au Muqawqas, le roi d’Égypte. La seule préoccupation et le seul souci qu’il avait (r), c’était de porter son messager à tous les horizons. Il s’éteignit (r) la onzième année de l’Hégire au mois de rabî’ el awwal, quatre-vingt-un jours exactement après le Pèlerinage de l’Adieu.

Quel sont les événements qui entourèrent sont décès (r) ? Et quels sont les signes qui annonçaient sa mort prochaine ? C’est ce que nous allons voir dans le prochain paragraphe.

Les signes qui annonçaient la mort du Prophète (r)

• Parmi les signes qui annonçaient sa mort (r), il y avait la révélation de la Sourate la victoire disant : (Quand viendront la victoire d’Allah et la conquête • Et quand tu verras les hommes entrer en masse dans la religion d’Allah • Alors glorifies les louanges de Ton Seigneur et implore Son Pardon, car Il est Tout Absoluteur).[3] D’Après ibn ‘Abbâs (t), ‘Omar (t) l’interrogea au sujet du Verset : (Quand viendront la victoire d’Allah et la conquête). Ibn ‘Abbas (t) répondit : « C’est le terme à venir du Messager d’Allah (r) qu’Allah lui a fait savoir.
  • C’est exactement ce que je connaissais à son sujet, conclut-il. »[4]
Ce hadith est rapporté par l’Imam el Bukhârî et ce Verset fut révélé à l’occasion du Pèlerinage de l’Adieu, pendant les 3 jours de Mina plus exactement.

Par ailleurs, le Prophète (r) déclara au cours d’un sermon lors de ce fameux hadj : « Je vais peut-être ne pas vous revoir l’année prochaine. »[5] Cela démontre que sa fin était proche et qu’il (r) allait bientôt mourir.

• Parmi les événements qui entourèrent sa mort, nous pouvons recenser celui où il tomba malade à la fin du mois de safar de la onzième année. Selon une autre hypothèse, il eut lieu au début de rabî’. Il resta ainsi malade treize jours durant. Le premier symptôme dont le Prophète (r) se plaignit, c’était un mal de tête alors qu’il se trouvait chez ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –. Puis, la maladie prit de l’ampleur, mais cela ne l’empêchait pas de faire la tournée de ses femmes. Mais, dès qu’il se sentit plus mal, c’est-à-dire dès que la maladie s’aggrava considérablement, il demanda (r) à toutes ses épouses de se réunir dans les appartements de Maïmûna où il se trouvait, et de consentir à le laisser chez ‘Âisha au cours de sa maladie.

Après cet arrangement, il sortit la tête bandée, de chez Maïmûna – qu’Allah l’agrée –dans un mauvais état. Il se tenait pour marcher sous les bras de deux hommes parmi ses proches, qui sont el Fadhl ibn ‘Abbâs (t) et ‘Alî ibn ‘Abû Tâlib (t). Il se tenait à leurs épaules et laissait traîner les pieds au sol jusqu’à la pièce de ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –. Comme la maladie s’aggravait encore, il demanda : « Versez sur moi sept outres d’eau non utilisée afin que je puisse me présenter aux gens. » ‘Âisha – qu’Allah l’agrée – raconte à ce sujet : « Nous le fîmes asseoir dans une bassine appartenant à Hafsa (et qui servait à laver le linge). Nous versâmes sur lui l’eau de ces fameuses outres, jusqu’à ce qu’il reprenne bien conscience. Il fit alors un signe de la main voulant dire « ça suffit ! » Puis, il sortit à la mosquée pour présider la prière et faire un sermon aux gens. »[6]

Le jour de sa mort (r), son état se détériora davantage. Il mettait son doigt dans l’eau, le passait sur le visage, et s’exclamait ensuite : « Il n’y a de dieu en dehors d’Allah ! L’agonie est une étape vraiment pénible ! » Il tendit ensuite son doigt pour dire : « Vers la Haute Assemblée ! » Puis, sa main s’inclina et rendit l’âme.[7]

Après sa mort, le Messager d’Allah fut enveloppé dans un vêtement. Abû Bakr entra dans la chambre de sa fille pour le voir. Il lui découvrit le visage, se pencha vers lui, et l’embrassa sur le front. Il se rendit ensuite à la mosquée où les gens s’étaient réunis à son attention. C’est alors qu’il déclara : « Amma ba’d ! Celui qui parmi vous adorait Mohammed doit savoir que Mohammed est mort, mais celui qui adorait Allah doit savoir qu’Allah est le Vivant qui ne meurt pas. » Puis, il récita le verset : (Mohammed n’est qu’un Messager ; s’il venait à mourir ou à se faire tuer tourneriez-vous dès lors les talons ? Quiconque tourne les talons, il ne fait aucun mal à Allah, alors qu’Allah récompense les reconnaissants).[8]
Ibn ‘Abbâs commenta : « Par Allah ! On eut l’impression que personne n’avait su qu’Allah avait révélé ce Verset avant qu’Abû Bakr ne le récite afin que tout le monde l’apprenne de sa bouche ! Pourtant, tout le monde récitait ce Verset qui fut révélé du vivant du Messager. »[9] Dès lors, ‘Omar (t) se rendit compte que le Prophète (r) était vraiment décédé bien qu’auparavant il ne croyait pas à la nouvelle ; après l’avoir entendu, il ne tenait plus ses jambes et flancha sur le sol.

Ainsi, le Prophète quitta le monde à soixante-trois ans qu’il passa à combattre sur le chemin d’Allah, à prêcher sa religion, et à gouverner l’État musulman. À sa mort, l’Islam s’était répandu dans la plus grande partie de la Péninsule arabique. Voici donc l’histoire de son décès (r).

Concernant la raison à l’origine de sa maladie ayant provoquée sa mort, el Bukhârî relate dans son recueil e-sahîh, selon Yûnas, selon e-Zuhrî, selon ‘Urwa, selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –, que Le Prophète (r) disait au cours de sa maladie avant de mourir : « Âisha ! Je ressens encore les séquelles du plat que j’ai mangé à Khaïbar. Je sens mon aorte se couper à cause de ce poison. » Il faisait allusion au poison qu’on lui mit dans sa nourriture à Khaïbar, trois ans avant sa mort (r). Il ne cessa de faire effet jusqu’au jour où il provoqua la maladie à l’origine de son décès (r). L’aorte est une artère qui est reliée au cœur ; si elle se coupe, elle provoque un arrêt cardiaque.

Les recommandations que le Prophète (r) fit avant sa mort

Pendant son agonie, le Prophète (r) fit de nombreuses et de précieuses recommandations. En voici quelques-unes :

1- un Hadith nous apprend que Talha (t) interrogea ‘Abd Allah ibn Abî Awfâ (t) : « Est-ce que le Prophète (r) a fait des recommandations avant de mourir ?
  • Non, répondit-il.
  • Alors quelles sont ces recommandations écrites qui sont accessibles aux gens, ou auxquelles les gens sont astreints ?
  • La seule recommandation qu’il a laissée, c’est le Livre d’Allah. »[10] Ce Hadith est rapporté par el Bukhârî.

2- Il (r) a recommandé également avant de mourir d’être assidu à la Prière et de bien traiter les esclaves. Selon Anas (t) : « Les recommandations que le Messager d’Allah (r) a faites avant de mourir portaient sur la prière et les esclaves. »[11] Hadith rapporté par ibn Mâja et Ahmed.

3- Parmi ses recommandations pré-posthumes, il y a l’interdiction de construire des mosquées au-dessus des tombes. Selon ‘Âisha, le Prophète a dit au cours de sa maladie à avant de mourir : « Allah maudit les juifs et les chrétiens ! Ils faisaient des tombeaux de leurs prophètes des lieux de prières. »[12] Hadith rapporté par el Bukhârî.

Il incombe ici de nous pencher sur les événements liés à la mort du Prophète (r). Commençons d’abord par les recommandations qu’il a faites (r) avant son décès. Celles-ci portaient sur le Livre d’Allah comme nous l’avons vu. Autrement dit, Il fallait s’y conformer, comme il fallait se conformer à la tradition prophétique. S’y conformer signifie de mettre ses lois et ses enseignements en pratique. Le musulman doit s’y référer dans tous les domaines de la vie courante, et dans toutes ses affaires. Cela implique de se conformer au Coran et à la sunna, car la sunna fait également partie du Coran ; Allah révèle (Y) à cet effet : (Il ne parle pas de ses pulsions • mais il est inspiré par la Révélation),[13] (Les enseignements que le Messager vous a donnés, prenez-les et ce qu’il vous a interdit, renoncez-y).[14]

Ainsi, le musulman doit se conformer à ces deux références en les mettant en pratique dans sa vie de tous les jours et dans toutes ses affaires. Cela concerne le domaine de la croyance – qu’il doit puiser dans le Coran et la sunna sans jamais s’en détourner –. Il doit s’y soumettre et les mettre en pratique sans s’y opposer ni les démentir en s’appuyant sur les dires d’untel ou d’untel à l’origine des interprétations complètement fausses qui ne s’appuient sur aucun texte.

Ce devoir concerne également le domaine de l’Unicité qu’Allah (Y) a commandé aux Messagers de fournir ; Il a révélé aux différents peuples de L’unifier dans le culte comme le formule le Verset : (J’ai créé les génies et les hommes uniquement pour qu’ils M’adorent • Je ne leur demande pas de Me nourrir ni de M’enrichir • Allah est le Riche et Sa Force est inébranlable).[15]
L’Unicité d’Allah (Y) dans le domaine du culte englobe toutes les formes d’adoration possibles. Il est le Seul à même de répondre aux besoins de Ses créatures. Nous ne devons solliciter le secours de personne d’autre. De la même façon que le musulman voue sa prière, son pèlerinage, son aumône au Seigneur (Y), il doit vérifier l’Unicité dans le domaine du secours ; dans le domaine de la peur et de la crainte. Il ne faut pas s’orienter vers les tombeaux pour chercher secours ni vers quiconque, car une telle pratique constitue une défaillance au niveau de la croyance. Elle va à l’encontre des enseignements du Livre d’Allah (Y) et de la Tradition de Son Prophète Mohammed (r) qui au cours de son agonie, a recommandé de se conformer à ces deux références.

Il faut concrétiser en parallèle l’Unicité dans le domaine des Noms et des Attributs comme Allah (Y) le révèle : (Rien n’est semblable à Lui qui est l’Entendant et le Voyant).[16] Cette règle est valable pour tous les autres enseignements. Il incombe donc au musulman de se référer au Coran et à la sunna dans tous les autres domaines de la religion comme le droit, les mœurs, la morale, et les lois liées au lien de sang, etc.

Qu’Allah soit loué pour nous avoir fait don de cette religion complète qui vivifie les cœurs et qui est porteuse de lois auxquelles on se réfère pour chaque situation de notre vie et pour chacune de nos affaires. Comment en serait-il autrement alors qu’Allah (Y) nous a parachevé et nous a agréé notre religion. Il le dit Lui-même (Y) à travers le Verset de la Surate le repas céleste qu’Il a révélé à l’occasion du Pèlerinage de l’Adieu. Celui-ci nous informe : (Aujourd’hui, Je vous ai parachevé votre religion, Je vous ai parfait de Mes bienfaits, et Je vous ai agréé l’Islam comme religion).[17]

Ainsi, Allah (U) nous a parachevé notre religion ; cela signifie qu’elle englobe des lois extraordinaires dans des domaines comme la croyance, et tous les domaines qui reviennent en bien à l’individu pour son au-delà. Des domaines comme les transactions commerciales, les relations conjugales, la législation, et la juridiction. Tous ces domaines sont traités par les Versets du Livre révélé et la Tradition du Prophète élu (r).

C'est pourquoi il incombe au musulman de se soumettre au jugement du Coran et de la sunna, en sachant qu’Allah révèle : (Nous n’avons rien délaissé dans le Livre).[18] Cela veut dire que toutes les lois du Coran et de la sunna qui méritent d’être expliquées – comme de nombreuses questions liées au rituel ou au mariage – sont exposées en détail dans les textes scripturaires de l’Islam. De la même façon, toutes les règles générales établies dans le Coran comme les règles de droit, les affaires juridiques, et les procédures englobant les cas dont les textes font mention en particulier et les cas analogues dont ils ne font pas mention ; ces règles englobent tous les cas qui auront lieu jusqu’au jour où Allah fera hériter la terre et tous ses occupants.

Allah a donc imposé de se soumettre au jugement du Coran et de la sunna comme l’affirme le Verset : (Par Allah ! Ils ne peuvent prétendre à la foi tant qu’ils ne te soumettent pas leurs litiges, et qu’ils ne soient pas infligés ensuite par ton jugement en s’y résignant totalement).[19] Allah (Y) révèle également : (Il n’appartient pas à tout croyant et à toute croyante quand Allah et Son Messager décident d’un ordre, de faire un choix les concernant).[20] Allah (I) nous impose dans Son Noble Livre de ramener nos litiges au Coran et à la sunna. Il incombe ainsi de s’y référer d’emblée comme il incombe d’y revenir également en cas de litige ; cela concerne aussi bien les divergences d’interprétation en vue d’établir les lois que les litiges dans le domaine du droit. Il incombe dans les deux cas de se référer au Livre d’Allah (Y) et à la Tradition de Son Prophète Mohammed (r) en sachant qu’Allah (Y) révèle : (Si vous avez un désaccord quelconque, alors ramenez-le à Allah et à Son Messager).[21] Les savants affirment que cela correspond à ramener tout désaccord au Coran et à la sunna.

La pure législation islamique comprend un nombre important de règles et de lois dont tous les peuples ont besoin ; à fortiori, la nation musulmane doit revenir hâtivement à ses références scripturaires. Dans el jawâb e-sahîh, Sheïkh el Islam ibn Taïmiya souligne qu’à l’époque ancienne, les rois chrétiens régnaient selon les lois islamiques qu’ils puisaient des minorités musulmanes présentes sur leurs terres. Ils s’inspiraient d’eux dans leurs affaires d’argent et de sang, car ils trouvaient que leur législation était fondée sur la justice et l’honnêteté.

Nul doute que le musulman se réjouit d’une telle nouvelle ; il se rend compte ainsi que les hommes ont besoin de cette pure législation qui comprend des règles illustres. Les ennemis en témoignent avant même les amis. Leurs congrès sur le droit et les codes comme celui de La Haye en témoignent. Dans un autre colloque qui s’est déroulé en France, tous les participants qui étaient pour la plupart des non-musulmans ont attesté que cette législation était féconde, qu’elle était à même d’affronter les différentes conjonctures, et qu’elle était remplie de règles juridiques capables de répondre à leurs besoins. Que dire, si l’on sait que ce constat provient des ennemis eux-mêmes, alors que les musulmans tournent le dos à leur propre législation ?

Il est inconcevable et inadmissible qu’un musulman puisse réagir ainsi ! Sheïkh ‘Alî Haïdar, l’un des commentateurs de la revue el ahkâm el ‘adliya, qui était encore vivant dans les années 1337 de l’Hégire, a parlé des activités de la « Maison de la Fatwa » en Turquie ; il assume qu’elle a pour activité de répondre aux questions complexes dans le domaine du droit que rencontrent les pays européens. Cela prouve que les hommes ont besoin de se référer aux musulmans. Les adeptes de l’Islam doivent se rendre compte de la valeur de leur législation qui est fondée sur le Coran et la sunna auxquels ils doivent s’accrocher et se conformer fermement. Il faut absolument veiller à ne pas négliger ces deux références que ce soit au niveau de la croyance et de l’unicité ou au niveau des rites, ou encore au niveau des lois, du droit, des litiges, et des tribunaux ; cette législation est complète et parfaite et elle à même d’affronter les différentes conjonctures et les différentes évolutions. Il faut ainsi la prendre comme un mode de vie tant au niveau individuel qu’à grande échelle.

La deuxième recommandation que le Prophète (r) a faite avant de mourir portait sur l’assiduité de la prière et le bon traitement des esclaves. Il va sans dire que la prière concède une grande importance pour d’Allah (U) ; cette importance se vérifie à travers plus d’un Verset du Coran dans lequel Il (U) ordonne de s’accrocher à la prière : (Observez la prière et versez l’aumône),[22] etc. La prière tient donc une grande place ; elle est le deuxième pilier de l’Islam après l’attestation de foi comme le confirme le hadith d’ibn ‘Omar, selon lequel le Prophète (r) a dit : « L’Islam est fondé sur cinq piliers : il faut attester qu’il n’y a de dieu [digne d’être adoré] en dehors d’Allah et que Mohammed est le Messager d’Allah, observer la prière, verser l’aumône, jeûner le mois de Ramadhan, et faire le pèlerinage à la Maison sacrée pour celui qui en a les moyens. »[23] Ce hadith est rapporté par el Bukhârî et Muslim.

La prière a donc un rang élevé. C’est pourquoi en pleine agonie, le Prophète (r) encourageait à observer scrupuleusement la prière ; ce qui dénote sa grande importance. Tous les musulmans sans exception doivent lui reconnaître sa valeur, lui donner de la considération, et parfaitement l’observer an respectant ses piliers, ses conditions, et ses traditions. Ils doivent l’effectuer en assemblée dans les mosquées qui ont été construites à cet effet. Si chacun se contentait de prier chez lui, les mosquées seraient ainsi désertes.

Il est inadmissible pour le musulman de négliger la prière à la mosquée. Il doit plutôt la faire en groupe ; cette obligation incombe aux hommes indépendamment des femmes. Le Prophète (r) envisagea de brûler les maisons de ceux qui ne participaient pas à la prière en assemblée, avec leurs occupants à l’intérieur.[24] Cette punition si terrible n’aurait pu être envisagée si la chose n’était pas aussi grave. Nous devons avoir conscience de cela, et bien observer la prière, en lui donnant l’importance qu’elle mérite et en respectant ses piliers, ses obligations, et ses traditions qui réclament aux hommes de l’effectuer en assemblée dans les mosquées.

Parmi les recommandations pré-posthumes du Prophète (r), nous avons le bon traitement des esclaves ; c’est-à-dire qu’il faut être bon et clément envers eux. Il ne faut surtout pas leur imposer des ordres qui sont au-dessus de leurs forces. Dans cet ordre aujourd’hui, il y a les domestiques, les ouvriers, et toute personne sur lesquelles on a une autorité en général. Il est inadmissible d’être sévère envers eux, de leurs imposer des charges trop lourdes, et de diminuer, de retarder, ou de tout bonnement les priver de leur salaire alors que le Prophète (r) a déclaré : « Il faut donner à votre travailleur son salaire avant que ne sèche sa transpiration. »[25]

Lui-même (r) traitait ses domestiques avec douceur et respect, et Il ne lésait jamais leurs droits. Il incombe absolument à toute personne qui a des ouvriers de veiller à bien les respecter à leur valeur et à ne pas les léser dans leurs droits. Le Prophète bien guidé (r) comme nous venons de l’entendre a recommandé de bien traiter les esclaves. Chacun doit veiller à tenir sa responsabilité en appliquant ces recommandations prophétiques.

Parmi les recommandations prophétiques, nous avons l’interdiction de transformer les tombes en mosquées comme le formule le hadith suivant. Selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –, le Prophète (r) a dit au cours de sa maladie dont il ne s’est pas remis : « Allah maudit les juifs et les chrétiens ! Ils faisaient des tombeaux de leurs prophètes des lieux de prières. »[26] Transformer les tombeaux en mosquée signifie de construire les mosquées au-dessus des tombes ; ce qui est inadmissible ! Dans cet ordre, il y a la prière que l’on consacre dans les cimetières, ce qui est aussi illégitime ! Si le Prophète (r) a autant insisté sur cette interdiction, c’est parce que cette pratique est liée à l’association.

Quelqu’un peut très bien dans un premier temps les vénérer en prenant la chose à la légère et finir ensuite par les adorer et leur réserver ses invocations comme le font bon nombre d’ignorants. Ils les appellent aux secours et leur implorent de pourvoir à leurs besoins sous prétexte d’en faire des intermédiaires entre eux et Leur Seigneur.

Néanmoins, Allah (U) n’a jamais offert l’initiative à Ses serviteurs de mettre des intermédiaires entre eux et Lui. Les portes d’Allah (Y) sont grandes ouvertes, Il n’a pas besoin d’intermédiaire. Il est plutôt interdit de prendre des intermédiaires entre l’individu et Son Seigneur. Il n’est pas concevable qu’un musulman puisse le faire. Le comportement à avoir envers les morts, c’est de les respecter, car l’honneur du croyant est aussi cher vivant que mort. Certes, il faut respecter les morts et ne pas profaner leur tombe, mais cela ne signifie pas qu’il faille implorer leur intercession, d’en faire des intermédiaires dans l’invocation et l’adoration, chercher leur secours, ou qu’ils pourvoient aux besoins. Toutes ses pratiques relèvent de l’association qu’il est inadmissible pour tout musulman de commettre, ou ne serait-ce que de s’en approcher. Tous les musulmans sans exception doivent faire attention à ce point.

Il incombe à tout musulman de se conformer à la recommandation prophétique sur ces points, et sur tous les points en général. Il doit concrétiser l’Unicité d’Allah (Y) qui lui est demandée et ne Lui vouer aucun associé dans l’Adoration. Allah est Unique, Seul et Éternel (Samad). Il ne faut adorer que Lui (I), ne chercher que Son secours, Son intercession, Son invocation, car Seul Allah (I) est en mesure d’assouvir ses choses. Le musulman doit donc être conformiste et non innovateur, il doit veiller à se conformer au Coran et à la sunna. Il doit absolument veiller à ne pas sombrer dans l’égarement sans s’en rendre compte.

Pour être accepté d’Allah (U), l’adoration doit remplir deux conditions : premièrement : elle doit être exclusive et sincère à Allah (Y) : (Ils ont simplement reçu l’ordre de Lui vouer l’adoration exclusive).[27] Selon un hadith divin, dans lequel le Prophète (r) rapporte les Paroles du Seigneur disant : « Je me passe aisément de toute association ; quiconque accomplit une œuvre dans laquelle il m’associe quelqu’un, Je les délaisse lui et son association. »[28] Deuxièmement : son adoration doit correspondre aux enseignements du Coran et de la sunna. L’adoration doit à la fois être sincère à Allah et conforme à la sunna. Elle est donc basée sur la conformité et la fidélité aux Textes.

L’individu doit uniquement adorer Son Seigneur (Y) par le biais de Sa Législation. C'est pourquoi ce principe se retrouve dans l’attestation de foi disant qu’il n’y a de dieu en dehors d’Allah et que Mohammed est le Messager d’Allah. Le Tout-Puissant impose l’unicité au musulman ; il n’y a de dieu en dehors d’Allah signifie qu’il n’existe aucune divinité digne d’être adorée en dehors d’Allah (Y). Mohammed est le Messager d’Allah implique de croire en lui, de croire à ses informations, d’obéir à ses injonctions, de ne pas commettre ses interdictions et condamnations, et d’adorer le Seigneur uniquement par le biais de sa législation. Toi musulman ! Tu dois adorer Ton Seigneur en te contentant des enseignements du Coran et de la sunna, et fais surtout attention à ne pas innover ! Veille à ce que ton adoration soit conforme aux textes afin qu’elle soit acceptée par Allah (I).

J’implore Allah (Y) de nous rendre utile ce que nous avons appris, de nous apprendre ce que nous ignorons, de nous pardonner nos péchés à nous et à nos géniteurs ! Il entend certes et exauce nos invocations ! Que le Salut et les Prières d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed ainsi que sur ses proches, et tous ses Compagnons !


[1] Le matin ; 6

[2] Le repentir ; 18

[3] La victoire

[4] Rapporté par el Bukhârî (3627).

[5] Rapporté par Ahmed (14946), e-Tirmidhî (886), ibn Mâja (3023), e-Nasâî (3062), selon Jâbir ibn ‘Abd Allah – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[6] Rapporté par el Bukhârî (4442).

[7] Rapporté par el Bukhârî (4449) et Muslim (2443), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –.

[8] La famille d’Imrân ; 144

[9] Voir : le hadîth rapporté par el Bukhârî (4454), selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[10] Rapporté par el Bukhârî (2740) et Muslim (1634).

[11] Rapporté par Ahmed (12169) et ibn Mâja (2697).

[12] Rapporté par el Bukhârî (1390) et Muslim (531).

[13] Les étoiles ; 3-4

[14] Le rassemblement ; 7

[15] E-dhâriyât ; 56-57

[16] La concertation ; 11

[17] Le repas céleste ; 3

[18] Le bétail ; 38

[19] Les femmes ; 65

[20] Les coalisés ; 36

[21] Les femmes ; 59

[22] La vache ; 43

[23] Rapporté par el Bukhârî (8) et Muslim (16).

[24] Voir le hadîth rapporté par el Bukhârî (2420) et Muslim (651), selon Abû Huraïra (t).

[25] Rapporté par ibn Mâja (2443), selon ‘Abd Allah ibn ‘Omar (t).

[26] Rapporté par el Bukhârî (1390) et Muslim (531).

[27] La preuve évidente ; 5

[28] Rapporté par Muslim (2985).





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