ÚÑÖ ãÔÇÑßÉ æÇÍÏÉ
  #1  
ÞÏíã 19 Jan 2012, 05:04 PM
ßÑíã ÒäÊíÓí
ÒÇÆÑ
 
ÇáãÔÇÑßÇÊ: n/a
ÇÝÊÑÇÖí Le tabdî' Version résumée






Voici la version d'un article précédent :

Le takfîr, le tafsîq, et le tabdî'
Version résumée
(Partie 1)

Louange à Allah, le Seigneur de l’Univers ! Que les Prières d’Allah et Son Salut soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !

Introduction

Ce n’est pas le genre de questions (celle selon laquelle les mécréants verront ou non Leur Seigneur le Jour de la résurrection ndt.) qui, à ma connaissance, a engendré la séparation et l’exclusion entre ceux qui s’y initièrent. La plupart comptaient, en effet, dans les rangs des traditionalistes… L’Imâm Ahmed avait des discussions houleuses sur le fait d’affirmer de façon formelle que les « dix promis » étaient au Paradis. Lui, et tant d’autres pensaient que c’était effectivement le cas, mais, jamais, ils ne mirent en quarantaine quelqu’un de la partie adversaire dans cette question.[1]

Les dangers du tabdî’

Un article précédent mettait en lumière les dangers du takfîr (taxer quelqu’un de mécréant), il serait bien ici de faire la même chose, mais en plus résumé, avec la question du tabdî’ (taxer quelqu’un d’innovateur). Il est, en effet, extrêmement grave de sortir les gens du giron de la sunna.[2]L’Imam e-Dârimî nous décrit ce symptôme en ces termes : « L’innovation est un domaine extrêmement grave. Tout individu y étant affilié prend une mauvaise place au milieu des musulmans. Évitez donc de vous précipiter à taxer quelqu’un d’innovateur, mais prenez le temps de vérifier, et de vous enquérir que le discours de l’une des deux parties en dispute soit conforme ou non à la vérité.
Comment pouvez-vous faire des conclusions hâtives sur un groupe sans savoir s’il a raison ou non, et sans n’être en mesure, du point de vue de votre école, de dire à l’une des deux parties qu’elle s’est trompée, et que la vérité se trouve ailleurs !

Il est vraiment aberrant et inculte de pointer du doigt un groupe tout en étant incapable d’être formel sur la teneur de ses propos, et sans n’être à l’abri au même moment, du point de vue de son école, que l’une des deux parties soit conforme à la vérité et à la sunna. Comment peut-on alors la taxer de mubtadi’sans n’être à l’abri d’inverser les valeurs ni distinguer entre le vrai et le faux, et de, tout bonnement, condamner sans s’en rendre compte, une sunna. Cette approche est plus que ténébreuse, et il serait très périlleux de minimiser un tel niveau d’ignorance. »[3]

En outre, bon nombre de gens qui parlent des sectes fondent leur jugement sur des suspicions et sur les passions. Ils mettent dans le camp des traditionalistes leur groupe et leur meneur auxquels ils s’affilient et vouent leur alliance. Dans le camp des innovateurs, ils comptent tous leurs adversaires. Il est clair que cette approche est ténébreuse. Les traditionalistes, en effet, n’ont aucun meneur en dehors du Messager d’Allah (r) ; celui-là même qui ne parle pas sous l’effet des passions, mais qui est inspiré par la Révélation. Il incombe de croire à tous ses enseignements et d’obéir à tous ses commandements. Aucun Imam après lui ne jouit de ce statut. « Tous les hommes en dehors du Prophète (r)ont des paroles qu’il est possible de prendre ou de rejeter. »



[Les traditionalistes] n’ont d’autre meneur que le Messager d’Allah (r) qu’ils suivent aveuglément. Eux, qui connaissent mieux que quiconque ses paroles et ses faits et gestes. Ils sont le plus à même de faire le tri entre les hadîth faibles et authentiques. Leurs grandes références pénètrent la sunna sur le bout des doigts ; légistes incontestables, ils en connaissent l’explication ; ils en sont les plus fidèles dans les actes, en y donnant foi, et en fondant dessus leur sentiment d’alliance (l’amour et la haine en Dieu).[4]

Les traditionalistes sont ceux qui suivent le Coran, la sunna, et le consensus des anciens

Ibn Taïmiya définit les traditionalistes comme suit : « Ils représentent ceux qui s’attachent au Livre d’Allah, à la Tradition de Son Messager (r), au consensus des premiers et devanciers parmi les Émigrés mecquois, les Auxiliaires médinois, et leurs fidèles successeurs. »[5]
Le signe distinctif des traditionalistes, c’est de prendre les textes et le consensus en référence.[6]Ces derniers suivent fidèlement les pieux Prédécesseurs ne se prononcent sur aucune chose relevant du domaine de la religion sans s’inspirer du Messager (r) ; soit, conformément aux enseignements du Coran et de la sunna. Quant aux innovateurs, ils ne s’inspirent ni du Coran ni de la sunna et ni des annales remontant aux pieux Prédécesseurs. Ils se tournent plutôt vers la pensée, la langue, et la philosophie.[7]

Qu’est-ce que l’innovation ?

Sheïkh el Islam ibn Taïmiya établit : « La bid’a(l’innovation ndt.)[8]par laquelle nous pouvons considérer que son auteur est un mubtadi’ (innovateur ndt.)correspond à toute initiative connue chez les savants traditionalistes pour être contraire au Coran et à la sunnaà l’exemple de la bid’ades kharijites, des râfidhites, des qadarites, et des murjites. »[9]

L’innovation incarne : « tout ce qui va à l’encontre du Coran, de la sunna, et du consensus des anciens dans le domaine de la croyance ou de l’adoration. »[10]Ou, en d’autres termes : « tout ce qu’Allah n’a pas légiféré dans le domaine de la religion… Toute action que l’on prend pour religion, et qu’Allah n’a pas légiféré relève de l’innovation, quand bien même celle-ci serait motivée par une mauvaise interprétation. »[11]

En allant à l’encontre du Coran, de la sunna, et du consensus, dans des questions où la divergence n’est pas tolérable et où leur auteur n’est pas excusable, on devient un innovateur

« Quiconque va à l’encontre du Coran clair, de la sunnarépandue, ou du consensus des anciens de la communauté, de sorte qu’il ne soit pas excusable, sera traité comme un innovateur. »[12]

Ainsi, l’innovateur est celui qui est connu pour être des gens des passions et de l’innovation, quand bien même son erreur serait pardonnable et qu’il ne mériterait aucune punition. Il reste, malgré tout, un égaré animé par ses passions. Il est capable de délaisser la vérité qui va à leur encontre. Il est possible au même moment qu’il ne sache pas qu’il s’oppose au Messager (r), mais il n’en décèle pas moins de l’hypocrisie et de l’innovation qui sera fonction de son degré d’affront envers Allah et Son Messager,[13]et de son éloignement du Coran et de la sunna.[14]

En outre, il se caractérise pour suivre quelqu’un d’autre que le Messager d’Allah (r), parmi ses pères et ses ancêtres, et envers qui il fonde ses sentiments d’amour et de haine ; il aime tous ceux qui sont en accord avec lui, et déteste tous ceux qui sont en désaccord avec lui.[15]Il n’est pas enclin à se cramponner au Coran, à la sunna, et au consensus.[16]Les innovateurs ne rapportent pas leurs litiges aux textes scripturaires de l’Islam ; ils sont déchirés par des conflits qui sont souvent verbaux, mais qui peuvent aussi être physiques.[17]Leur signe distinctif est de délaisser le chemin des anciens.[18]Ils ne suivent que des conjectures et leurs passions,[19]et, surtout, ils ne prennent pas en référence les textes et le consensus des anciens.[20]

En outre, quand on parle de consensus, on fait allusion, plus infaillible, à celui des anciens,[21]conformément au hadîth : « Je vous recommande de craindre Allah (U), d’écouter et d’obéir au gouverneur, même s’il est esclave [abyssin]. Celui qui vivra parmi vous assistera à de nombreuses divergences. Accrochez-vous donc à ma tradition et à celle des nobles khalifes bien guidés. Tenez-la bien et prenez-la fermement par les molaires. Et méfiez-vous des choses nouvelles, car toute nouveauté est innovation et toute innovation est égarement. » E-Tirmidhî a fait ensuite le commentaire suivant : « Ce hadîth est bon et authentique. »[22]

Ce principe fut établi par l’Imâm Ahmed,[23]et recensé par les grandes références traditionalistes après lui, à l’image d’el Barbahârî.[24]

Exemples de questions qui font sortir de la sunna

La panoplie est vaste, elle s’étend sur tous les domaines de la religion : renier les Noms et Attributs divins, le destin, l’excès dans la religion, la révolte contre les autorités en place, passer ses mains sur ses chaussures au cours des ablutions, etc.[25]

Certains anciens, à l’instar de Sufiyân ibn ‘Uaïyna,[26]et ‘Alî el Madînî,[27]dressaient leur propre liste de questions incontournables. Ibn Qutaïba souligne que les anciens vouaient à l’innovation et à l’exclusion tous ceux qui contrevenaient à ces questions fondamentales.[28]

Exemples de questions qui ne font pas sortir de la sunna

L’Imâm Ahmed fut interrogé au sujet d’un homme qui classait les quatre khalifes, selon l’ordre de préférence de la façon suivante : Abû Bakr, ‘Omar, ‘Alî, ‘Uthmân. Voici quelle fut sa réponse : « Cette parole ne me plait pas !
  • Est-ce qu’on peut dire que son auteur est un innovateur, insista-t-on ?
  • J’appréhende de le considérer comme un innovateur ayant commis une innovation grave.
  • D’accord. Et celui qui dit Abû Bakr, ‘Omar, ‘Alî sans n’aller plus loin, et sans faire de préférence pour aucun d’entre eux.
  • Cette parole ne me plait pas non plus !
  • Est-ce qu’on peut dire qu’il est un innovateur ?
  • Cette parole ne me plait pas. »[29]

Ibn Taïmiya explique que la question de savoir qui est le meilleur entre ‘Uthmân et ‘Alî n’entre pas, aux yeux de la majorité des traditionalistes, dans les questions fondamentales qui vouent à l’égarement tout réfractaire ; et cela, contrairement à l’ordre du Khalifat.[30]

Abû el Qâsim e-Taïmî corrobore ce principe : « selon certains savants, les questions subsidiaires de la religion qui relève de l’effort d’interprétation ne condamnent pas leur auteur à l’innovation ni au blâme. »[31]

Shâtibî fait remarquer cette distinction dans les questions du tabdî’ entre les règles et les questions fondamentales (asl kulli) et les questions subsidiaires (juz-î min el juz-iyât). Il explique notamment que les divergences qui eurent lieu entre les Compagnons relevaient exclusivement du domaine de l’ijtihâd.[32]Plus loin, il précise qu’en multipliant les erreurs dans les questions subsidiaires à la manière des hérétiques, on est autant blâmable que celles commises dans les questions fondamentales.[33]

Juste avant cela, il parle du hadîth : « Quant à cette communauté, elle va se diviser en soixante-treize sectes ; toutes sont vouées à l’Enfer à l’exception d’une seule.
  • LaquelleMessager d’Allah, demandèrent les Compagnons ?
  • C’est la voie sur laquelle nous sommes mes Compagnons et moi. » » Rapporté par e-Tirmidhî.[34]

Il explique ensuite que la division en question ne concerne pas les questions subsidiaires à l’unanimité des savants.[35]

À suivre…








[1]Voir : Jâmi’ e-rasâil d’ibn Taïmiya avec la recension de Fawz Ahmed Zamralî (2/101-102).
[2]E-sunna d’el Khallâl (2/373).
[3]E-radd ‘alâ el jahmiya (p. 193).
[4]Majmû’ el Fatâwâ (3/346-347).
[5]Majmû’ el fatâwâ (2/375) ; voir chez des références plus anciennes : el hujja fî bayân el mahajja de Qawwâm e-sunna (2/410).
[6]Majmû’ el Fatâwâ (3/346-347).
[7]Cet extrait est retranscrit en résumé : voir notamment : muwafaqat sarîh el ma’qûl li sarîh el manqûl en annotation à manhâj e-sunna (1/222).
[8]Sheïkh Ibrahim e-Ruhaîlî a retenu la définition suivante de l’innovation : c’est toute voie inventée dans la religion qui vient s’opposer à la Législation avec l’intention pour celui qui l’emprunte d'amplifier l’adoration d’Allah.
[9]Majmû’ el fatâwâ (35/414).
[10]Majmû’ el fatâwâ (414/35).
[11]El istiqâma (1/42).
[12]Majmû’ el fatâwâ (24/172).
[13]Majmû’ el fatâwâ (13/63).
[14]Majmû’ el fatâwâ (12/464).
[15]Majmû’ el fatâwâ (3/346-347).
[16]Majmû’ el fatâwâ (12/465).
[17]Majmû’ el fatâwâ (17/311-313).
[18]Majmû’ el fatâwâ (4/155).
[19]Majmû’ el fatâwâ (10/370-371).
[20]Majmû’ el fatâwâ (13/62-63).
[21]Majmû’ el fatâwâ (3/157).
[22]Rapporté par Abû Dâwûd (4607), ibn Mâja (42, 43), e-Tirmidhî (2676), et Ahmed dans son musnad (17145) ; Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans sa recension de sunan abî Dâwûd, ainsi qu’ibn Taïmiya dans Majmû’ el fatâwâ (18/190).
[23]Voir : usûl e-sunna de l’Imâm Ahmed,
[24]Sharh e-sunnad’el Barbahârî (p. 59).
[25]Majmû’ el fatâwâ(28/105-106).
[26]Sharh usûl i’tiqâd ahl e-sunnad’e-Lalakâî (2/174).
[27]Sharh usûl i’tiqâd ahl e-sunnad’e-Lalakâî (2/185).
[28]Ta-wîl mukhtalaf el hadîth(p. 64).
[29]E-sunnad’el Khallâl (1/378).
[30]Majmû’ el fatâwâ(3/153).
[31]El hujja fî bayân el mahajja(2/411).
[32]El i’tisâm (2/177-178).
[33]El i’tisâm (2/201).
[34]Rapporté par e-Tirmidhî (2641) qui a fait le commentaire suivant : « Ce hadîth est bon et singulier. » ; un autre hadîth-témoin vient le renforcer ; il est rapporté par Mu’âwiya chez Ahmed (16937), et Abû Dâwûd (4597), avec une chaine narrative jugée bonne ; il est rapporté également par Anas ibn Mâlik chez ibn Mâja (3993), avec une chaine narrative jugée potable ; il est enfin rapporté par ‘Awf ibn Mâlik chez ibn Mâja (3992) ; ainsi, en regard de toutes ses chaines narratives, il est considéré authentique.
[35]El i’tisâm (2/161-162).

ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ