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ÞÏíã 23 Sep 2012, 07:57 AM
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Au nom d’Allah le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux

La période médinoise
Son Éminence : Sheïkh Mohammed ibn Hasan Âl e-Sheïkh
Membre de l’Ordre des Grands Savants d’Arabie saoudite
et du Comité permanent de la Fatwa.


Nous vouons à Allah les louanges à la fois pures, nombreuses et bénites comme notre Seigneur les aime et les agrée ! Je salut et je prie sur notre Prophète Mohammed (r), le meilleur des hommes !

Wa ba’d ! Tout musulman est fasciné par la biographie de Mohammed ibn ‘Abd Allah (r) qui est le grand pédagogue. Sa voie est juste, lumineuse et mène sur le droit chemin. Qu’Allah prie sur lui ainsi que sur sa famille et ses Compagnons et qu’Il leur fasse les plus amples salutations ! Allah a fait de lui un guide pour l’humanité à travers l’annonce, le prêche, et l’orientation. Allah soutient par Sa Grâce qui Il veut parmi Ses créatures en lui permettant d’accepter, et de se soumettre à Sa religion, d’écouter et d’obéir à Lui et à Son Messager. Étant donné que l’histoire du Prophète (r) a une grande influence sur la vie du musulman, il convient à tout musulman de se pencher dessus.

Cette biographie (sîra) est comme le soleil qui dans le ciel illumine la route. Celle-ci attendrit les cœurs qu’elle oriente vers l’amour d’Allah et de Son Messager (r). Quiconque lit l’histoire noble de cet homme (r) sera profondément marqué pour y entrevoir et y distinguer de hautes vertus, et un noble caractère dont était doté le meilleur des hommes qui n’est autre que Mohammed ibn ‘Abd Allah (r).

C’est pourquoi, nous pouvons constater qu’il est très important d’étudier sa biographie (r) que les Compagnons se transmettaient. Ibn ‘Abbâs consacrait une nuit par semaine pour enseigner les expéditions prophétiques. Les Successeurs des Compagnons et tous leurs fidèles successeurs se la transmettaient également pour se rappeler la belle époque, celle de leur bien-aimé et de leur guide (r).

L’importance d’étudier la sîra

Plusieurs raisons poussent à étudier et à se pencher sur cette biographie (sîra). Nous avons notamment :

1- Celle-ci engendre un sentiment plus fort envers Mohammed (r), en sachant que la religion impose de l’aimer ; nul ne peut prétendre à la foi sans l’aimer (r), comme le formule le hadîth : « Nul d’entre vous ne peut prétendre à la foi tant que je ne sois pas à ses yeux plus aimé que son propre père, son propre fils, et tous les hommes en général. »[1] Tu dois même plus l’aimer que ta propre personne, toi musulman ! Comme le précise le hadith d‘Omar selon lequel celui-ci s’exclama : « Cher Messager d’Allah ! En dehors de moi-même, tu es la personne la plus aimée à mes yeux !
  • Non, ‘Omar ! Jusqu’à que je sois plus aimé à tes yeux que toi-même, lui répondit-il.
  • Maintenant, tu es plus aimé à mes yeux que moi-même. »
  • Maintenant oui, ‘Omar ! »[2]

Cette anecdote démontre l’importance et l’influence que doit avoir l’amour du Prophète dans le cœur des musulmans. L’amour de cet homme (r) en effet fait partie intégrante de la religion. Il faut donc s’enquérir de tous les moyens pouvant renforcer, imprégner ce sentiment, et le faire parvenir au cœur des musulmans.

2- L’un des points les plus importants de la sîra du Prophète (r) sur lequel il faut absolument se pencher, c’est d’étudier les différentes étapes de sa vie. Soit, les différentes situations qu’il a vécues, ses prises de position, sa mise en pratique des commandements de Son Seigneur, et son abstention de commettre toute action interdite et condamnable. La sîra nous permet d’avoir sous la main en abondance les nombreuses facettes de sa vie qui nous invitent à l’imiter et à suivre ses traces.

Cette démarche nous revient en bien tant dans notre religion que dans notre quotidien et avant tout, celle-ci nous permet de gagner l’agrément d’Allah (I). Bon nombre de Textes insistent sur ce point. Allah (I) révèle notamment : (Dis : si vous aimez vraiment Allah alors suivez-moi donc ; Allah vous aimera).[3] Autrement dit, si tu veux te faire aimer par Allah, saches qu’il n’y a pas d’autre chemin pour y parvenir que celui de Mohammed ibn ‘Abd Allah (r). Cet homme est notre exemple et notre modèle : (Vous avez en la personne du Messager d’Allah un bon exemple pour quiconque espère en Allah et au jour du Jugement dernier, et qui évoque Allah énormément).[4] Il est donc pour nous un bon exemple et un modèle que nous suivons et que nous imitons à travers nos paroles et nos actes afin d’obtenir l’Agrément d’Allah (I).

Le Messager d’Allah (r) est le modèle par excellence. Ainsi, en se penchant sur sa biographie et son histoire, il sera plus facile de le suivre et de s’enquérir de sa voie afin de la mettre en pratique. (Ne suivez pas les sentiers qui vont vous disperser de son chemin).[5] Le chemin du Prophète (r) que l’on découvre à travers sa biographie qu’il incombe de connaitre en détail, est celui qui mène au Seigneur.

3- La biographie prophétique nous permet de découvrir quelles sont les priorités au niveau du prêche. Celle-ci nous montre la voie à suivre pour la prédication ; celle que le Prophète (r) a emprunté pour sa mission. Sa méthode fut un succès ô combien appréciable dans la transmission de son message ! Sa communauté fut le témoin au cours du Pèlerinage de l’Adieu que ce dernier a effectivement transmis son message, et qu’il a remplis son devoir. Quiconque veut réussir dans la prédication, doit foncièrement connaître la sîra dont l’étude permet d’offrir et de découvrir quelles sont les priorités par lesquelles il faut commencer dans ce domaine, pour ainsi garantir le succès.
Le sceau des prophètes (r) se concentra sur le premier commandement et la première obligation à laquelle chaque individu parmi les djinns et les hommes doit se conformer. Autrement dit, son prêche portait tout d’abord sur l’adoration exclusive d’Allah. Il invita ainsi l’humanité à unifier le culte au Seigneur (I) qui dit à ce sujet : (Adorez Allah ; vous n’avez point de divinité en dehors de Lui).[6] Lorsqu’il envoya Mu’âdh ibn Jabal (t) pour faire le prêche aux habitants du Yémen, il lui recommanda : « Tu te rends chez un peuple des gens du Livre, la première chose que tu dois leur prêcher c’est l’attestation qu’il n’y a d’autre dieu [digne d’être adoré] en dehors d’Allah et que Mohammed est le Messager d’Allah. S’ils s’y soumettent, alors apprends-leur… »[7]

Ainsi, la première chose à prêcher c’est d’unifier le culte au Seigneur et de croire dans un second temps à la mission de Mohammed (r).

Il faut adorer Allah et reconnaître la mission du meilleur des hommes (r). Il faut l’attester, et y croire pour se conformer au premier fondement et pilier de l’Islam. Ensuite, il faut passer aux lois de la religion musulmane qu’il incombe de prendre progressivement afin que leur mise en pratique soit plus accessible. Il est possible de découvrir les priorités du prêche à travers la vie de Mohammed (r) qui resta treize ans à La Mecque à prêcher à son peuple l’adoration exclusive d’Allah. Il ne perdit ni l’espoir ni la confiance en Allah. Il resta plutôt treize ans à enseigner l’unicité d’Allah afin d’y faire adhérer son peuple. Après avoir rencontré les Ansârs qui lui firent allégeance à el ‘aqaba el ûlâ, il les invita à adorer Allah sans rien lui associer dans l’adoration.

À cette période, il se trouvait dans une mauvaise posture et il était maltraité par les mecquois infidèles qui s’acharnaient contre lui. Les ansârs étaient venus pour écouter son discours et pour lui faire le serment de le soutenir et de l’accueillir chez eux. Pourtant, il ne leur demanda rien d’autre que de vouer l’adoration exclusive au Seigneur et de ne rien lui associer. Il leur demanda la chose la plus importante qui soit, car c’est grâce à l’unicité que l’adoration est valide, lorsque celle-ci remplit les conditions requises. Si l’unicité n’est pas concrétisée et si l’adoration est entachée par l’association sous quelque forme que ce soit, celle-ci n’est pas valable, comme le confirme le Verset : (Si tu associais quoi que ce soit dans l’adoration, tes œuvres seraient alors annulées).[8] Ainsi, l’unicité est indispensable pour que l’adoration soit acceptée.

Certains Compagnons moururent ou furent tués au djihâd directement après avoir attesté qu’il n’y avait d’autre divinité en dehors d’Allah et que Mohammed était le Messager d’Allah. Ils gagnèrent ainsi le Paradis sans pourtant n’avoir fait aucune autre bonne action. Un jour que le Prophète (r) avait fait monter en croupe Mu’âdh ibn Jabal sur un âne, il le sonda : « Mu’âdh ! Sais-tu quel droit Allah concède-t-Il envers les créatures et quel droit les créatures concèdent-elles envers Lui ?
  • Allah et Son Messager le savent mieux ! répondit-il.
  • Le droit qu’Allah concède envers les créatures, c’est de l’adorer sans ne rien lui associer. »
Allah a un droit immense envers les créatures, car : (L’Association est une grande injustice).[9] Il a dit ensuite : « Le droit que les créatures concèdent envers Allah, c’est qu’Il ne châtie personne ne lui associant rien dans l’adoration. »[10] Cela confirme l’importance d’unifier Allah dans le culte.

Le prêcheur doit tenir compte de ce point précis, ou plutôt chaque musulman doit le faire, car tout musulman est un prêcheur à son niveau. Il faut bien se rendre compte que le succès du prêche (da’wa) dépend de bien respecter sa priorité, ou plutôt son fondement, et son pilier. Son but, c’est de répandre l’adoration unique d’Allah, car il constitue la raison pour laquelle les humains, ou plutôt les djinns et les hommes furent créés. (J’ai créé les génies et les hommes uniquement pour qu’ils M’adorent).[11]

Tel est le premier commandement que l’on rencontre dans le Livre d’Allah, comme en témoigne le Verset suivant : (Ô gens ! Adorez Votre Seigneur qui vous a créé vous et les générations avant vous ; ainsi serez-vous pieux).[12] C’est-à-dire que vous serez pieux à travers Son adoration et l’unicité du culte. Cette adoration qui vous fera rempart contre l’Enfer et grâce à laquelle Allah ne vous châtiera pas par le feu. Il incombe donc au musulman de vouer toute son adoration à Allah : (Dis : ma prière, mon offrande, ma vie, et ma mort sont à Allah le Seigneur de l’univers).[13]

4- La sîra nous apprend qu’il faut respecter les priorités du prêche en commençant par le point le plus important et le plus pressant ; par rapport au point précédent, il faut poser les bases avant d’entamer toute construction, car si l’édifice ne tient pas sur des fondements capables de le porter, celui-ci va s’ébranler et s’écrouler. Tandis qu’un édifice posé sur des fondations solides, profondes, et capables de supporter toute construction, ne risque pas de tomber.

C’est pourquoi, lorsque le Prophète (r) imprégna dans le cœur des Compagnons le premier fondement de la religion, qui s’incarne dans l’adoration exclusive d’Allah, il fut très facile ensuite de leur faire accepter et adhérer à toutes les obligations et aux interdictions de la religion. Cela leur fut plus facile étant donné qu’ils avaient une base solide leur permettant de refouler toute suspicion et toute impulsion (ou passion). Elle permet de refouler tout sentiment qui inciterait à ne pas se soumettre aux obligations ou à enfreindre les interdictions.

Lorsqu’il leur commanda d’observer la prière, ils la firent à ses heures prescrites. Ils s’y conformèrent correctement en vue de se plier à l’Ordre d’Allah et à celui de Son Messager (r). Lorsqu’il leur ordonna de verser l’Aumône, ils s’y plièrent en y consacrant une partie de leurs biens. Quand il les encouragea à donner aux pauvres à travers le Verset : (Vous ne serez réellement pieux que lorsque vous sacrifierez les choses que vous aimez)[14] ; ils se hâtèrent à faire des dons tellement importants qu’ils suscitèrent sa joie. Il était fier de ses Compagnons (y). L’histoire des nomades de la tribu Mudhar est encore dans nos esprits. Ces derniers vinrent à Médine dans un état de pauvreté tellement pitoyable que la vision en affligeait le cœur. Le Prophète (r) appela les Compagnons à faire la charité. Les muhâjirîns et les ansârs (y), à l’exemple d‘Uthmân ibn ‘Affân (t),[15] accoururent pour porter leurs aumônes au Prophète (r) dont le visage resplendit de joie à la vue de tant de générosité.

Certains Compagnons offraient même ce qu’ils avaient de plus cher par obéissance, mais aussi dans le but de plaire à Allah et à Son Messager (r). L’un d’entre eux alla jusqu’à faire don d’un puits, après l’avoir acheté à un Juif.[16] Abû e-Dahh (t) offrit une parcelle de terre avec toutes les richesses qu’elle contenait.[17] Tous, voulaient mettre en pratique la Parole d’Allah qu’ils avaient entendue : (Vous ne serez réellement pieux que lorsque vous sacrifierez les choses que vous aimez).

Le plus étonnant, c’est qu’ils s’exilèrent de La Mecque où ils laissèrent leurs richesses, leurs femmes, et leurs enfants. Ils quittèrent leur pays natal pour émigrer vers Allah et Son Messager dans l’espoir de gagner la récompense venant de Leur Seigneur, après s’être imprégné dans le cœur le fondement dont nous avons parlé. L’Unicité s’ancra au plus profond d’eux pour se répercuter ensuite sur leurs actes en se pliant aux obligations d’Allah et en s’éloignant de Ses interdictions.

Allah interdit l’alcool à une société qui en buvait des années durant. Cette boisson faisait partie de leurs plaisirs à tel point qu’ils consacraient des vers vantant ses vertus. Or, dès que l’interdiction des boissons enivrantes fut révélée, les Compagnons y renoncèrent définitivement. Sans aucun remords, chacun versait ses jarres de vin dans les rues. Ils s’orientèrent ainsi vers Leur Seigneur en toute satisfaction et en toute soumission devant Son Commandement. Ils en arrivèrent là grâce à une croyance ancrée dans les cœurs et à une conviction inébranlable qui leur permit de s’éloigner de leurs plaisirs et de leurs passions. Ils purent s’en détacher sans le moindre effort, car l’amour d’Allah et de Son Messager avait envahi les poitrines. La raison, c’est que le Prophète (r) leur imprégna le fondement de la religion qui est de vouer l’adoration exclusive au Seigneur.

Il leur apprit qu’une récompense était prévue pour toutes les actions qu’ils consacraient au Très-Haut, même les choses de la vie courante, sans oublier les plaisirs. Les Compagnons s’en étonnèrent d’ailleurs en s’exclamant : « L’un d’entre nous recevrait une récompense pour avoir eu des rapports sexuels avec sa femme !
  • Oui ! répondit le Prophète, voyez-vous s’il introduisait sa semence dans un autre endroit, ne serait-il pas coupable d’un péché ? De la même manière, il gagne une récompense pour l’avoir fait de façon licite. »[18]

Le Prophète (r) inculqua cette notion à ses Compagnons. Il leur demanda de consacrer à Allah (I) les choses de la vie courante en les faisant passer d’une simple jouissance à un acte de dévotion. C’est l’un des éléments le plus important qui nous intéresse dans l’étude de sa biographie et des conséquences qu’elle peut avoir dans la vie du musulman.

5- Par ailleurs, tout musulman et toute musulmane peuvent trouver un réconfort à travers la sîra. Vous pouvez constater quels malheurs endurent les musulmans et comment leurs ennemis essayent éperdument de les détourner de leur religion par les paroles et les actes. Ces ennemis qui raillent leurs valeurs et qui cherchent à installer le doute dans les rangs en propageant des conceptions erronées.

En étudiant la biographie de Mohammed (r), on se rend compte qu’il subit les pires nuisances de la part de ses ennemis tout au long de sa mission ; ils s’acharnèrent en effet contre lui. Ils essayèrent de le détourner de la vérité, d’écarter ses Compagnons de lui, et de briser leur union. Malgré toutes ses tentatives, le Prophète (r) restait patient et ne dévia pas de sa mission d’un pouce ; celle qui préconise l’Unicité d’Allah au niveau de l’adoration. Rien ne pouvait le dissuader de sa mission.

Il est intéressant ici d’évoquer une fameuse histoire, bien qu’aucune chaîne narrative ne confirme son authenticité. Les grands de Quraïsh se rendirent auprès de son oncle Abû Tâlib pour se plaindre de son neveu en disant : « Ton neveu nous importune dans nos lieux de rencontre et dans notre propre mosquée, le Temple sacré. Dissuade-le de nous importuner ainsi. » Ce dernier envoya alors quelqu’un le chercher.

Une fois présents, les mecquois lui firent certaines propositions séduisantes pour toute personne qui manquerait de conviction. Ils lui proposèrent en effet de l’élire roi, la richesse, et les plus belles femmes à marier. Les adeptes de la vérité sont intransigeants sur leurs principes, car la vérité, qui est limpide, illumine leur cœur. Ils lui proposèrent dans l’espoir qu’il acceptât : « Nous adorons ton dieu une année à condition que tu adores nos dieux une année. » Ils voulaient qu’ils fassent certaines concessions dans l’espoir de le faire renoncer à son prêche qui, selon eux, divisait les rangs des mecquois. Le Prophète (r) aurait répondu : « Par Allah ! Mon oncle ! Par Allah, s’ils posaient le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche pour que je renonce à ma mission, je n’y renoncerais pas. »[19]

Sa mission exigeait d’être ferme. Il ne devait pas approuver qu’ils adorent quoi que ce soit avec Allah, même au bout d’une certaine période. L’adoration doit entièrement être vouée à Allah. Ce point ne tolère aucune concession.

Si, à travers la sîra, le musulman découvre les pressions et le mal que le Prophète (r) subit de la part de ses ennemis, il se rendra compte que les difficultés que lui-même rencontre sont insignifiantes à comparer. Ses ennemis voulurent le faire renoncer à sa mission, en le raillant, en insufflant la suspicion, et en le séquestrant dans les ravins des Banû ‘Âmir. Ils frappèrent le Prophète d’un blocus qu’ils étendirent aux Banû Hâshim et aux Banû Manâf. Un blocus qui obligea ses occupants à manger les feuilles des arbres. Leurs détracteurs étaient tellement durs qu’ils les empêchèrent d’amener des provisions, de l’eau, et de la nourriture, ce qui les força à manger les feuilles des arbres.
Malgré cela, voyez comment réagit Mohammed ibn ‘Abd Allah, le Messager d’Allah (r), – pour qui je donnerais père et mère, et moi-même – le jour de la conquête de La Mecque. Comment se comporta-t-il envers ses oppresseurs ? Les tua-t-il ? Leur fit-il du mal ? Au contraire, quand il entendit Sa’d ibn ‘Ubâda dire une parole qui prenait des allures de vengeance, il lui retira l’étendard pour le remettre à son fils Qaïs ibn Sa’d ibn ‘Ubâda. Le Prophète (r) était une miséricorde qu’Allah offrait aux hommes.

Il (r) ne se vengeait pas pour son compte, il était plus soucieux à guider l’humanité. C’est pourquoi, lorsqu’il conquit La Mecque et se retrouva à l’intérieur de ses murs, il déclara à ses oppresseurs : « Ô habitants de La Mecque ! Que pensez-vous que je vais faire de vous ?
  • Tu es un frère noble et le fils d’un frère noble.
  • Je vous dirais uniquement ce que Yûsaf dit à ses frères, leur répondit-il : vous n’aurez aucun blâme aujourd’hui ! Quiconque entre chez lui est en paix ! Quiconque entre dans la Mosquée sacrée est en paix ! Quiconque entre dans la maison d’Abû Sufiân est en paix ! »[20]

Abû Sufiân était un meneur qui avait une certaine prestance. Sur les conseils d’el ‘Abbâs, le Prophète (r) voulut lui rendre plus ou moins ce droit, dans l’espoir de le faire adhérer à la vérité. Ainsi, le Prophète (r) n’avait pas l’intention de se venger ni de tuer les gens ou de les faire souffrir, il voulait simplement que la Parole d’Allah soit la plus haute. Il (r) garantit la sécurité à son peuple et entra dans La Mecque avec humilité, il était humble devant Son Seigneur, dévoué, et reconnaissant ; il faisait les louanges et les éloges de Son Seigneur. Il n’avait pas l’air hautain et il n’était pas poussé par l’animosité ni par la tyrannie, car il reçut la meilleure éducation de Son Seigneur.

Cela ne doit-il pas nous inciter à nous pencher sur sa biographie et de nous inspirer de son éducation afin d’obtenir l’agrément du Seigneur, qu’Il nous offre la victoire, la puissance, et la terre en héritage ? Les musulmans ne pourront obtenir la victoire et la puissance sans suivre la voie de Mohammed ibn ‘Abd Allah (r). Ils n’auront ni la force et la puissance ni le respect des autres nations s’ils ne s’en tiennent pas à ses traces (r). Ils doivent se conformer à la voie d’un homme qui a reçu la victoire grâce à la crainte qu’il inspire à ses ennemis à une distance longue d’un mois de marche. Quiconque suit sa voie, se contente de ses traces, et met en pratique sa Tradition aura une part de ce privilège.

Nos ennemis se rendent compte de cette réalité. Ils s’efforcent de détourner les musulmans en les séduisant avec les jouissances terrestres afin de les éloigner du bon chemin, sans lequel nous avons droit au malheur et à l’avilissement. Nous disons donc que le musulman peut trouver un réconfort dans la vie du Prophète (r) à travers les épreuves qu’il a subies.

Elle lui permettra de ne pas se faire abuser par les conceptions erronées, les jouissances, et les plaisirs éphémères qu’on lui présente et qui peuvent le dévier du bon chemin. Il saura qu’en se laissant tenté, il aura dévié de la voie de Mohammed ibn ‘Abd Allah (r). Il saura qu’il sera ainsi privé de la puissance et du pouvoir. Il doit s’armer de patience, supportée pour Allah, et endurer le mal qu’il subit, car Allah a promis une fin heureuse à Ses pieux serviteurs. Le Messager d’Allah (r) est au summum de la piété qui se trouve sur toute la surface de la Terre, lui, l’auteur des paroles : « Je suis le plus pieux d’entre vous et celui qui craint Allah le plus. »[21] Si l’on sait qu’il détient ainsi le summum de la piété, il faut savoir que quiconque cherche à l’imiter en se conformant à sa voie, il aura une part de cette puissance et de ce pouvoir.

6- D’autre part, l’étude de la sîra permet également au prêcheur ou au musulman en général de ne pas perdre confiance en Allah et de ne pas se décourager dans la da’wa. Celle-ci éveille en lui une plus grande volonté qui lui fait garder espoir en Lui.

Lorsque Mohammed (r) fut maltraité par les mecquois, il se rendu à e-Tâif où il fut mal accueilli ; ses habitants lancèrent contre lui les esclaves et les enfants qui le blessèrent aux pieds. Sur le chemin du retour à La Mecque, l’Ange des montagnes se présenta à lui pour lui proposer : « Si tu me le demandes, je vais écraser sur eux les deux grands monts avoisinants de la région.
  • J’espère plutôt qu’Allah fasse sortir de leur progéniture des personnes qui adoreront Allah sans ne lui vouer aucun associé, répondit-il. »[22]

Il représente une miséricorde pour l’humanité. Certains de leurs descendants vouèrent l’adoration à Allah sans rien Lui associer tout comme ‘Ikrima le fils d’Abû Jahl. Son père était le plus grand ennemi du Prophète et des adeptes de l’Islam. L’un de ses descendants combattit sur le sentier d’Allah et il L’adorait sans lui vouer aucun associé ; c’est ‘Ikrima son propre fils, et il y a tant d’autres exemples, qui n’englobent pas uniquement les enfants des Quraïshites. Allah Akbar ! Cela invite le musulman à ne pas désespérer d’Allah et à ne pas se décourager, il doit plutôt endurer, patienter, et supporter sur le chemin du prêche. S’il est vraiment sincère, Allah (I), qui est capable de toute chose, lui offrira la victoire.

•••

[1] Rapporté par el Bukhârî (15) et Muslim (44), selon Anas (t).

[2] Rapporté par el Bukhârî (6632), selon ‘Abd Allah ibn Hishâm (t).

[3] La famille d’Imrân ; 31

[4] Les coalisés ; 31

[5] Le bétail ; 153

[6] El A’râf ; 59

[7] Rapporté par el Bukhârî (1458) et Muslim (19), selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[8] Les groupes ; 65

[9] Luqmân ; 13

[10] Rapporté par el Bukhârî (2856) et Muslim (30).

[11] E-Dhâriyât ; 56

[12] La vache ; 21

[13] Le bétail ; 162

[14] La famille d’Imrân ; 92

[15] Le hadîth en question est rapporté par Muslim (1117), selon Jarîr ibn ‘Abd Allah el Bajalî (t).

[16] Voir : el Bukhârî (2778).

[17] Voir le hadîth rapporté par Ahmed dans son recueil el musnad (12482), selon Anâs (t) ; il est rapporté également par Muslim, selon Jâbir ibn Samura (t).

[18] Rapporté par Muslim (1006), selon Abû Dharr (t).

[19] Rapporté ibn Ishâq dans e-sîra (1/284), selon ‘Uqba ibn el Mughîra avec une chaîne narrative interrompue au niveau des Compagnons (mursal).

[20] Voir ; sahîh Muslim (1780), selon Abû Huraïra (t), et e-sîra e-nabawiya d’ibn Hishâm (5/58, 62).

[21] Rapporté par Muslim (1108), selon ‘Omar ibn Abî Salama (t).

[22] Rapporté par el Bukhârî (3231) et Muslim (1795), selon ‘Âisha – qu’Allah l’agrée –.





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