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ÞÏíã 01 Apr 2013, 04:41 PM
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La divergence entre traditionalistes

(Partie 3)



Ibn el ‘Arabî au sujet de son Sheïkh el Ghazâlî : « Si nous ne sommes qu’une goûte au milieu de son océan, nous ne faisons que le réfuter avec ses propres paroles. » [Siar a’lâm e-nubalâ (10/8-9).]



Voir notamment : el ibâna de Mohammed el Imâm, qui fut préfacé par cinq sheïkh du Yémen, et lu et révisé par Sheïkh Rabî’.



Nous sommes toujours avec le paragraphe : La balance des bons et des mauvais côtés



Il est impensable qu’une grande référence de l’Islam s’oppose sciemment à un point de la religion, aussi clair soit-il. Quand l’un d’eux se trompe, nous lui accordons des circonstances atténuantes.[1] Malgré ses bonnes intentions et tous les efforts qu’il entreprend à la recherche de la vérité, il n’est pas infaillible.[2]



Ses erreurs sont insignifiantes en comparaison à son œuvre et à sa fidélité aux textes ; celles-ci se noient dans l’océan de ses bonnes actions. Il est surtout connu pour mettre la vérité au-dessus de tout, en faisant abstraction des considérations personnelles.[3]



L’Imâm ibn Khuzaïma remettait en question le hadîth disant qu’Allah avait créé Adam à Son Image. Selon lui, en allant ainsi à l’encontre du consensus des savants comme le stipule ibn Taïmiya,[4] l’image revenait à Adam. C’est exactement ce genre d’interprétation que l’Imam Ahmed attribuait aux jahmites.[5]



Pour sa défense, e-Dhahabî met en avant : « Ibn Khuzaïma tient une grande place dans nos cœurs. Nous les vouons un grand respect en raison de son savoir et de sa religiosité. Il était fidèle à la sunna. Dans son ouvrage e-tawhîd, épais d’un seul volume bien fourni, il interprète le hadîth de « l’Image ». Or, en règle générale, en interprétant certains Attributs, on est excusable.



Quant aux anciens, ils n’ont jamais eu recours à l’interprétation des textes (ta-wîl)… Néanmoins, si chaque erreur qui résulte d’un effort d’interprétation et venant d’un savant connu pour sa bonne croyance et sa soumission à la vérité, nous devions le détruire et le taxer d’innovateur, il y aurait très peu d’imam qui échapperaient à notre courroux. »[6]



Comprendre, mais sans cautionner ; cela ne justifie pas qu’on l’imite sur son opinion.[7] Nous l’aimons pour sa fidélité à la sunna et nous nous désolidarisons de son innovation potentielle.[8] Nous préservons son honneur tout en montrant son erreur.[9] Il serait très dangereux d’oublier tout le bienfait qu’un savant a apporté à la communauté pour un seul « forfait » entre guillemets. Cela revient à boycotter un pan entier de notre patrimoine.[10]



Surtout si l’on sait que la plupart des imams n’y ont pas échappé, mais, comme nous l’avons vu, ces derniers ont plus souvent raisons que torts. Il est très haïssable de chercher à la loupe les endroits où ils ont glissé, puis de les dévoiler en public ; à fortiori quand cela ne touche pas au cœur du crédo.[11] Malheureusement, il est une cible facile pour les envieux, avides d’assouvir leurs frustrations en jetant sur lui l’opprobre à la première occasion.[12] Certains, vils, vont jusqu’à assister à ses assises, non en vue de profiter de ses leçons bénéfiques, mais à l’affût de la moindre glissade.[13]



El Mu’allimî recense trois catégories d’individus qu’il répartit en trois degrés :

Au plus haut d’entre eux, nous avons les traditionalistes sans tâche, et qui sont connus pour leur attachement fidèle à la sunna (nous les aimons sans condition).

En bas, nous avons ceux qui sont clairement éloignés du Coran et de la sunna (ceux-là, nous nous désolidarisons d’eux).

Le milieu, la catégorie intermédiaire, est un mélange des deux précédentes (nous les aimons pour leur attachement à la sunna, et nous désolidarisons de leurs erreurs).[14]



Les traditionalistes méritent le respect malgré leurs dérapages



Yahyâ ibn Ma’în : « Je cache toutes les erreurs que je vois sur quelqu’un ; je préfère donner une bonne image de lui. Je n’ai jamais mis quelqu’un mal à l’aise, mais je le prends à part et lui montre son erreur entre lui et moi. S’il accepte, c’est tant mieux, sinon, je le délaisse. »[15]



Les critiques ayant pour ambition de dénigrer un savant, et de montrer à quel point il est ignorant sont, bien sûr, formellement condamnables. Nous ne parlons pas de la réfutation aux innovateurs, qui est une obligation religieuse et qui est un autre sujet.[16]



Ainsi, personne n’est à l’abri d’une négligence, même les plus grands. Le fait de pouvoir compter leurs erreurs est le signe qu’ils sont sur la bonne voie.[17]



Sheïkh el Islam ibn Taïmiya explique à ce sujet : « Si l’un d’eux fait une mauvaise interprétation qui somme toute est plausible, il n’est pas permis de l’évoquer en mal ni de le critiquer ; si l’on sait qu’Allah lui a pardonné sa faute. Il incombe même au regard de la foi et de la piété qu’il renferme, de l’aimer et de s’allier à lui. Il faut remplir le devoir qu’Allah a imposé envers lui, qui consiste à l’évoquer en bien, à invoquer le pardon en sa faveur, etc. »[18]



Son élève ibn el Qaïyim a des paroles qui vont dans ce sens.[19]



Garder le bon soupçon envers les traditionalistes



Une même parole utilisée par deux individus différents peut vouloir dire chez l’un la plus grande des vérités, et chez l’autre, le plus grand des mensonges.[20] Un homme intègre (sadîq) et un hérétique (zandîq) peuvent dire exactement la même chose, mais avec des intentions différentes. Ibn Hibbân goutta aux fruits amers de ce genre d’amalgame. Il fut banni par le corps des savants (pas tous en réalité) ; ils le dénoncèrent au Khalife de l’époque qui mit sa tête « à prix ». Son discours fut malheureusement mal interprété. L’Imâm Dhahabî lui trouvera des circonstances atténuantes dignes de son rang.[21]



À suivre…








[1] Majmû’ el fatâwâ (20/232).

[2] Majmû’ el fatâwâ (13/64-65).

[3] Majmû’ el fatâwâ (11/43) ; voir : Minhâj e-sunna (4/134-135).

[4] Bayân talbîs el jahmiya (6/373).

[5] Tabaqât el hanâbila d’Abû Ya’lâ (2/236).

[6] Siar a’lâm e-nubalâ (14/374-375).

[7] Majmû’ el Fatâwâ (6/61).

[8] Siar a’lâm e-nubalâ (14/374-375).

[9] I’lâm el mawqi’în d’ibn el Qaïyim (3/283).

[10] Madârij e-sâlikîn d’ibn el Qaïyim (2/39).

[11] Majmû’ e-rasâil d’ibn Rajab (2/637).

[12] E-thiqhât d’ibn Hibbân (8/26).

[13] Majmû’ rasâil ibn H

[14] E-tankîl d’el Mu’allimî (2/329).

[15] Siar a’lâm e-nubalâ (11/83).

[16] El farq baïna e-nasîha wa e-ta’yîr d’ibn Rajab (p. 25-26).

[17] Sharh mâ yaqa’u fîhi e-tashîh d’Abû Hilâl el ‘Askarî (p. 6).

[18] Majmû’ el fatâwâ (28/234).

[19] I’lâm el mawqi’în d’ibn el Qaïyim (3/283).

[20] Madârij e-sâlikîn d’ibn el Qaïyim (3/521).

[21] Siar a’lâm e-nubalâ (16/96).

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