J'avais prévu entre 30 et 50 citations, finalement, grâce à Dieu, il y en aura 101 :
Certaines sont inédites, (ibn Taïmiya, el Qaïyim, Sam'ânî, Fakhr e-Râzî, ibn Bâz, el 'Uthaïmîn), dans le sens où c'est la première fois que je les utilise...
Qu'Allah nous montre la vérité à tous !
D’ibn ‘Abbâs à ibn Bâz
(Partie 1)
Ibn Taïmiya souligne que les adeptes des religions falsifiées et les égarés en général, s’appuient généralement sur des arguments ambigus au détriment des arguments formels, trahissant ainsi qu’ils sont plus animés par les passions que par la recherche de la vérité. [Voir notamment :
El jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh (2/710) et
majmû’ el fatâwâ (3/62-63).]
Louange à Allah le Seigneur de l’Univers ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mo
hammed, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !
Voici une compilation de paroles de savants de toutes les époques sur l’explication du v. 44 de la s.
el mâida ; nous verrons qu’elles sont toutes en accord, malgré les divergences d’interprétation, avec le principe de l’
istihlâl sur la question du
hukm bi ghaïr ma anzala Allah ; celui-ci n’est pas propre, contre toute attente, à la croyance
murjite qu’on cherche tant bien que mal à imputer aux traditionalistes contemporains. Certains rétorqueront que des auteurs récents qui gonflent les rangs de notre analyse ont un tout autre discours. Ce à quoi nous répondons qu’il est facile de l’orienter, sans le tronquer, ou ne serait-ce que de prouver qu’il ne s’oppose nullement au principe de base. Ce sera surement l’objet d’un prochain article, bien que nous y fassions allusion ailleurs. Dors et déjà, nous disons :
Résumé des paroles de savants sur le contexte de la révélation et l’exégèse du V. 44 de la s. el mâida :
Le
hadîth rapporté par el Barâ ibn ‘Âzib explique que les Juifs ne se contentèrent pas de remplacer la lapidation par une sanction beaucoup plus laxiste, le
tahmîm. Ils fouettaient les coupables et les faisaient tourner dans les marchés attachés sur un âne et couverts d’enduit.
[1] En plus de cela, ils faisaient endosser cette punition à la religion, le
tabdîl.
De nombreux savants des premières générations disent que le Verset parlent des Juifs qui ont falsifié le Livre d’Allah et qui ont changé (tabdîl) Ses lois ; comme el Barrâ,
Hudhaïfa, ‘Ikrima, e-
Dha
hhâk, Qatâda, Abû
Sâli
h, Abû Mijlaz, ‘Ubaïd Allah ibn ‘Abd Allah ibn ‘Utba ibn Mas’ûd, et la plupart des exégèses comme el Qur
tubî.
[2]
Abû Ya’lâ el Farrâ dit que ce Verset concerne les Juifs en premier lieu.
[3] El Ja
ssâs avance que, dans un cadre plus large, il concerne ceux qui renient (juhûd) la Loi d’Allah ou qui appliquent une Loi en l’attribuant à Allah. Dans ce cas, il s’agit du
kufr akbar.
[4] C’est de cette façon que e-Samarqandî interprètent les paroles de
Hudhaïfa disant que les membres de notre communauté vont suivre les traces des Juifs pas à pas.
[5]
Ismâ’îl el Qâ
dhî ramène la divergence des savants sur le sujet. Puis, il en conclut que le Verset s’applique à tous ceux qui, comme les Juifs, innovent une loi allant à l’encontre de celle d’Allah, et qui en font une religion à suivre. Cette menace vaut aussi bien pour les gouverneurs que n’importe qui d’autres.
[6]
Abû Su’ûd a un discours qui va dans ce sens dans son
tafsîr (2/64) en parlant d’
inkâr.
Même chose pour el Khâzin dans
mukhtasar tafsîr el Khâzin (1/310),
[7] et el Wâ
hidî dans
el wasît (2/190) qui parle du
taghyîr des Juifs. El ‘Aïnî adoptera cette vision dans
‘umdat el figh (20/129-130).
Dans son
tafsîr, e-
Tabarî affirme, quant à lui, que ceux qui, comme les Juifs, délaissent (
tark) la Loi d’Allah par
juhûd ont le même statut qu’eux.
C’est pourquoi, le même Ja
ssâs dont nous avons ramené l’opinion, explique que selon ibn Mas’ûd et el Hasan el Ba
srî, le Verset a un sens général et concerne tous ceux qui appliquent des lois humaines en les attribuant à Allah.
[8] El Qur
tubî parle, quant à lui, d’
istihlâl et d’
i’tiqâd.
[9]
Abû
Hayyân explique que le
tark dont parle le Verset correspond au
juhûd.
[10] Il dit une page avant que, sinon, c’est du
kufr dûn kufr. Même chose pour ibn ‘A
tiya, e-Shâ
tibî, ibn
Hajar, etc.
Nous verrons également que pour ibn ‘Abd el Barr, les
kharijites et les
mu’tazilites utilisent ce Verset pour
kaffar les désobéissants musulmans.
El Ja
ssâs fait également remarquer que les
kharijites ont interprété ce Verset en faisant le
takfir de ceux qui délaissent (
taraka) les Lois d’Allah, sans les renier (sans
juhûd). Même chose pour ibn Taïmiya, el Qâ
dhî Abu Ya’lâ, Abu
Hayyân, el Qur
tubî, qui explique que les
kharijites kaffar les musulmans qui n’appliquent pas les Lois d’Allah pour des pots de vins.
[11]
Nous verrons aussi que ce dernier a des paroles encore plus claires dans
el mufhim (5/118).
Citations de savants sur le sujet :
1- Selon
ibn ‘Abbâs au sujet du Verset : [
Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants]
[12] : «
Ce n’est pas la mécréance à laquelle vous pensez. »
[13]
2-Selon une version : «
Ce n’est pas la mécréance à laquelle vous pensez, mais il s’agit de la mécréance qui ne fait pas sortir de la religion. [
Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants]
[14] ;
Il s’agit de la mécréance sans n’être de la mécréance »
[15]
3-Il y a également la version où il parle de
juhûd,
[16]
4-Selon
‘Abd Allah ibn Tâwûs, selon son père : «
C’est de la mécréance, mais qui ne consiste pas à mécroire en Allah, et au Jour du jugement dernier. »
[17]
5-Selon Waqî’, selon Abû Usâma, tous deux selon e-Thawrî, selon Ma’mar ibn Râshid, selon ‘Abd Allah ibn
Tâwûs : «
C’est de la mécréance, mais qui ne consiste pas à mécroire en Allah, Ses anges, Ses Livres et Ses messagers. »
[18]
6-D’après ‘Abd e-Razzâq dans son
tafsîr (1/1/191), selon Ma’mar, selon ‘Abd Allah ibn
Tâwûs : «
C’est de la mécréance » ; ibn
Tâwûs ajoute : «
mais qui ne consiste pas à mécroire en Allah, Ses anges, Ses Livres et Ses messagers. »
[19]
7-Ce même ‘Abd e-Razzâq rapporte cette annale selon son
Sheïkh Sufiân e-Thawrî, selon quelqu’un, selon
Tâwûs, selon ibn ‘Abbâs disant : «
C’est de la mécréance qui ne fait pas sortir de la religion. »
[20] Ce quelqu’un en question, c’est ‘Abd Allah ibn
Tâwûs, comme nous le confirme toutes les autres versions de Sufiân e-Thawrî.
8-Selon ’Alî ibn Abî
Tal
ha, selon ibn ‘Abbâs : «
En reniant ce qu’Allah a révélé, on devient mécréant, et en le reconnaissant, mais sans l’appliquer, on devient un injuste et un pervers. »
[21] Ibn Abî
Tal
ha n’a certes pas rencontré le noble Compagnons, mais il passe par ses élèves, comme
Mujâhid,
[22] ‘Ikrima comme le souligne Abû Ja’far e-Nu
hhâz,
[23] et
Sa’îd ibn Jubaïr.
[24]
9-Selon Sufiân e-Thawrî, selon ibn Juraïj, selon
‘Atâ : « Il s’agit de la mécréance sans n’être de la mécréance, de l’injustice sans n’être de l’injustice, et de la perversité sans n’être de la perversité. »
[25]
10-Selon Waqî’, selon Sufiân e-Thawrî, selon Sa’îd el Makkî, selon
Tâwûs : «
… mais qui ne consiste pas à mécroire en Allah, Ses anges, Ses Livres et Ses messagers. »
[26] Selon une version : «
C’est de la mécréance qui ne fait pas sortir de la religion. »
[27]
11-Ibn ‘Abbâs dépeint le profil des
kharijites en ces termes : «
Ils donnent foi aux Versets formels, mais les Versets ambigus les égarent. » Puis, il récita : [
personne ne connait leur interprétation en dehors d’Allah. Ainsi que les savants érudits qui disent : nous y donnons foi, tout vient de Notre Seigneur].
[28]
À suivre…
[1]Les détails de cette histoire sont parsemés à travers plusieurs versions que recensent notamment el Bukhârî (3635, 4556, 6841, 7332, 7543) et Muslim (4412-4418).
[2]Voir :
tafsîr e-Tabarî (10/346-353),
el jâmi’ fî ahkâm el Qur-ân (1/190),
e-durar el manthûr (3/87), etc.
[3]Masâil el imân (340-341).
[4]Ahkâm el Qur-ân (2/439).
[5]Tafsîr e-Samarqandî (1/439).
[6]fath el Bârî (13/129).
[7]Mujâhid parle de
riddan lî kitâb Allah, et ‘Ikrima parle de
jâhid ; e-Zujjâj épouse l’opinion d’ibn ‘Abbâs disant : «
En reniant ce qu’Allah a révélé, on devient mécréant, et en le reconnaissant, mais sans l’appliquer, on devient un injuste et un pervers. »
[8]Ahkâm el Qur-ân (2/533).
[9]El jâmi’ li ahkâm el Qur-ân (6/190).
[10]El bahr el muhît (3/493).
[11]Jâmi’ li ahkâm el Qur-ân (6/191).
[12]Le repas céleste ; 44
[13]rapportée par Sa’îd ibn Mansûr dans son recueil
e-sunan (4/1482/749-…), A
hmed dans
el îmân (4/160/1419), ibn Ba
tta dans
el ibâna (2/736/1010), Mo
hammed ibn Na
sr el Marwazî dans
Ta’zhîm qadr e-salât (n° 569), ibn Abî
Hâtim dans son
tafsîr (4/1143/6434), ibn ‘Abd el Barr dans e-Tamhîd (4/237), el
Hâkim dans
el mustadrak (2/313), el Baïhaqî (8/20), Sufiân ibn ‘Uyaïna, selon Hishâm ibn
Hujaïr, selon
Tâwûs, selon ibn ‘Abbâs.
;
Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans
silsilat el ahâdith e-sahîha (6/114).
[14]Le repas céleste ; 44
[15]Une autre version dit : «
Il s’agit de la mécréance sans n’être de la mécréance, de l’injustice sans n’être de l’injustice, et de la perversité sans n’être de la perversité. »
Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans
silsilat el ahâdith e-sahîha (6/114).
[16]Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans
silsilat el ahâdith e-sahîha (6/114).
[17]Rapporté par e-Thawrî dans son
tafsîr (101/241), et avec la même voie, e-
Ta
hâwî dans
mushkil el âthâr (2/317). La chaine narrative de cette version est authentique ; ses rapporteurs sont crédibles et font partie de la panoplie de Bukhârî et Muslim.
[18]Rapportée par A
hmed dans
el îmân (4/158-159/1414), el Faryâbî dans son
tafsîr comme le mentionne
e-durar el manthûr (3/87), et avec la même voie, e-
Ta
hâwî dans
mushkil el âthâr (2/317), ibn Ba
tta dans
el ibâna (2/734/1005), Mo
hammed ibn Na
sr el Marwazî dans
Ta’zhîm qadr e-salât (n° 572), ibn Jarîr e-
Tabarî dans
jâmi’ el bayân (6/166) ;
Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans sa recension à
el îmân d’ibn Taïmiya (p. 307).
[19]Rapportée par A
hmed dans
el îmân (4/160/1420), ibn Ba
tta dans
el ibâna (2/736/1009), Mo
hammed ibn Na
sr el Marwazî dans
Ta’zhîm qadr e-salât (n° 570), ibn Abî
Hâtim dans son
tafsîr (4/1143/6435), ibn Jarîr e-
Tabarî dans
jâmi’ el bayân (6/166), et el Qâ
dhû Waqî’ dans
akhbâr el qudhât (1/41).
[20]Rapporté par Mo
hammed ibn Na
sr el Marwazî dans
Ta’zhîm qadr e-salât (n° 573).
[21]Elle est rapporté par e-
Tabarî dans
jâmi’ el bayân (6/166), et ibn Abî
Hâtim dans son
tafsîr (4/1142/6426, et 4/1146/6450), selon el Muthanna ibn Ibrâhîm el Âmilî et Abû
Hâtim e-Râzî, tous deux selon ‘Abd Allah ibn
Sâli
h, selon Mu’âwiya ibn
Sâli
h, selon Alî ibn Abî
Tal
ha, selon ibn ‘Abbâs.
[22]Mizân el i’tidâl (3/134) de Dhahabî.
[23]E-nâsikh wa el mansûkh(p. 75).
[24]El itqân(2/188) de Suyû
tî.
[25]Rapportée par A
hmed dans
el îmân (4/159-160/1417, et 4/161/1422), et dans
masâil Abî Dâwûd (p. 209), ibn Ba
tta dans
el ibâna (2/735/1007, 2/736-737/1011), Mo
hammed ibn Na
sr el Marwazî dans
Ta’zhîm qadr e-salât (n° 575), ibn Abî
Hâtim dans son
tafsîr (4/1149/6464), ibn Jarîr e-
Tabarî dans
jâmi’ el bayân (6/165, 166), et el Qâ
dhû Waqî’ dans
akhbâr el qudhât (1/43) ;
Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans
silsilat el ahâdith e-sahîha (6/114).
[26]Rapportée par A
hmed dans
el îmân (4/160/1420), ibn Ba
tta dans
el ibâna (2/736/1009), Mo
hammed ibn Na
sr el Marwazî dans
Ta’zhîm qadr e-salât (n° 570), ibn Abî
Hâtim dans son
tafsîr (4/1143/6435), ibn Jarîr e-
Tabarî dans
jâmi’ el bayân (6/166), et el Qâ
dhû Waqî’ dans
akhbâr el qudhât (1/41).
[27]Rapportée par A
hmed dans
el îmân (4/160/1418), et dans
masâil Abî Dâwûd (p. 209), ibn Ba
tta dans
el ibâna (2/735/1006), Mo
hammed ibn Na
sr el Marwazî dans
Ta’zhîm qadr e-salât (n° 574), ibn Jarîr e-
Tabarî dans
jâmi’ el bayân (6/166) ;
Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans
silsilat el ahâdith e-sahîha (6/114).
[28]La famille d’Imrân ; 7 voir :
El musannif d’ibn Abî Shaïba (15/313) et
e-sharî’a d’el Ajûrrî (1/343).