ÚÑÖ ãÔÇÑßÉ æÇÍÏÉ
  #6  
ÞÏíã 24 May 2011, 06:24 AM
ßÑíã ÒäÊíÓí
ÒÇÆÑ
 
ÇáãÔÇÑßÇÊ: n/a
ÇÝÊÑÇÖí






D’ibn ‘Abbâs à ibn Bâz

(Partie 4)




51-Bon nombre de savants, à l’instar d’ibn Taïmiya lui-même,[1] utilisent le Verset suivant pour interdire l’innovation, considérée comme une forme de tashrî’ : [ont-ils des associés pour leur légiférer dans la religion ce qu’Allah ne leur a pas autorisé ?][2]




52-En explication au Verset : [Ils ont pris leurs prêtres et leurs moines pour des maitres en dehors d’Allah],[3] ibn Taïmiya explique qu’il existe deux sortes d’obéissance aveugle. Pour la première, il s’agit de les suivre dans le tabdîl. Autrement dit, les suivre dans la croyance que telle interdiction est autorisée ou que telle autorisation est interdite, ce qui est une forme… d’istihlâl. Pour l’autre, il s’agit de les suivre par désobéissance envers Allah, tout en étant convaincu qu’ils enfreignent Ses Lois.[4]




53-Ailleurs, il explique que le terme législation (sharî’a, shar’) revêt trois sens dans l’usage :

1- La Loi révélée (shar’ munazzal) : qui correspond aux enseignements du Prophète (r) auxquels il incombe de se conformer et de punir celui qui les transgresse.

2- La loi interprétée (shar’ muawwal) : qui correspond aux opinions des savants mujtahidîn, comme les fondateurs des quatre écoles ou autre. Il est toléré de suivre ces opinions sans que cela ne prenne un caractère obligatoire ni interdit. il n’est permis à personne d’imposer ou d’interdire aux gens de suivre l’une de ces tendances.

3- La loi changée (shar’ mobaddal) : c’est le fameux tabdîl qui consiste à mentir sur Allah, sur Son Messager, et sur les hommes à travers les faux témoignages, l’injustice éclatante, etc. Quiconque attribue ces choses à la Législation divine devient mécréant, sans contestation possible. C’est le cas de celui qui prétend que le sang et la viande morte sont licites.[5]




54-Concernant le mauvais ta-wîl, ibn Taïmiya met sur le même pied d’égalité le taqlîd aveugle à une école de figh ou à une voie soufie, les hadîth forgés, les innovations et le hukm bi ghaïr mâ anzala Allah.[6] Ibn Taïmiya parle même des qânûn (codes) forgés par les adeptes du kalâm, et qui ne se basent sur aucune révélation. En cela, ils sont pires que les Juifs et les chrétiens, ou en d’autres termes les gens du Livre ont un plus grand respect de leurs références qu’eux sur ce point.[7]




55-Ibn el Qaïyim explique quant à lui que les loismubaddala des innovateurs et les mauvaises opinions des savants sont pires que les lois abrogées des gens du Livre, qui ont au moins le mérite d’avoir une origine.[8]




56-« Quant au kufr : il y en a deux sortes Kufr akbar et kufr asghar. La grande mécréance entraine l’Enfer éternel, et la petite mécréance reste sous la menace de l’Enfer… Cette interprétation est celle d’ibn ‘Abbâs et de la plupart des Compagnons au sujet du Verset : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants].[9]Ibn ‘Abbâs a dit : « Ce n’est pas de la mécréance qui fait sortir de la religion, mais il renferme une mécréance, qui ne consiste pas à mécroire en Allah, et au Jour du jugement dernier. »




Cette opinion est également celle de Tâwûs. ‘Atâ a dit : « Il s’agit de la mécréance sans n’être de la mécréance, de l’injustice sans n’être de l’injustice, et de la perversité sans n’être de la perversité. »

Aux yeux de certains savants, il s’agit de délaisser les Lois d’Allah tout en les reniant (juhûd) ; cette opinion est celle de ‘Ikrima, mais celle-ci n’est pas la plus vraisemblable, étant donné que le juhûdest du kufr en lui-même, qu’on applique les Lois d’Allah ou non.

Pour d’autres, le Verset parle de ceux qui délaissent les Lois d’Allah en totalité. Ils font entrer dans cette conception le tawhîd, et l’Islam ; cette interprétation est celle d‘Abd el ‘Azîz ibn Yahyâ el Kinânî ; mais elle aussi invraisemblable que la précédente, étant donné que la menace plane sur la non application de la Loi d’Allah, que ce soit totalement ou partiellement.

Pour d’autres, le Verset concerne tous ceux qui s’opposent sciemment aux textes, sans n’être motivé ni par l’ignorance ni par l’erreur. El Baghawî impute cette exégèse à la grande majorité des savants.

Pour d’autres, il fait allusion aux gens du Livre ; cette tendance est celle notamment de Qatâda, e-Dhahhâq, sauf qu’elle est aussi invraisemblable que les précédentes, car allant à l’encontre de son sens apparent ; on ne peut donc en tenir compte.

Pour d’autres enfin, il s’agit de la mécréance qui fait sortir de la religion.




Or, en réalité, le hukm bi ghaïr mâ anzala Allahenglobe les deux formes de mécréance : majeure et mineure. C’est en fonction de la situation du fautif (hâkim) ; si ce dernier est convaincu qu’il incombe d’appliquer la Loi d’Allah (autre traduction possible : de juger selon la Loi d’Allah ndt.)pour ce cas en particulier, mais l’ayant délaissé par désobéissance, tout en reconnaissant qu’il mérite d’être châtié, dans ce cas c’est de la mécréance mineure.

Néanmoins, s’il est convaincu qu’il n’est pas obligé de l’appliquer, et que la chose est laissé à son initiative, tout en ayant conscience qu’elle est bien d’Allah ; dans ce cas, c’est de la mécréance majeure.




Mais, s’il se trompe ou s’il ignore quelle est la Loi d’Allah pour cette question, il a droit au même statut que ceux qui commettent des simples erreurs.




Là où nous voulons en venir, c’est que tous les péchés relèvent du domaine de la mécréance mineure ; elles vont à l’encontre de la reconnaissance qui impose de se soumettre à l’obéissance d’Allah. Ainsi, soit on est reconnaissant soit on est ingrat (ou mécréant ndt.)soit on est, ni l’un ni l’autre, sur une troisième voie, wa Allah a’lam ! »[10]




57-« Cette explication est celle des Compagnons qui étaient les plus savants du Livre d’Allah, de l’Islam, de la mécréance, et de ce qu’ils impliquent. Ils sont notre seule référence pour ce genre de questions. Les générations récentes, en effet, qui ont mal compris leur discours se sont divisés en deux groupes :

- un groupe qui font sortir de la religion les auteurs des grands péchés, et qui les vouent à l’Enfer éternel.

- Un groupe qui les considèrent à l’opposé, comme des croyants ayant une foi parfaite.

Les un sont trop rigides et les autres trop laxistes.




Mais, Allah guida les traditionalistes sur la voie du milieu et la meilleure opinion ; ils sont par rapports aux autres sectes, comme l’Islam se situe par rapport aux autres religions. Il y a donc de la mécréance sans n’être de la mécréance, de l’hypocrisie sans n’être de l’hypocrisie, de l’association sans n’être de l’association, de la perversité sans n’être de la perversité, et de l’injustice sans n’être de l’injustice. »[11] Puis, il rapporta les annales d’ibn ‘Abbâs et de ses élèves que nous avons vu plus haut, dont, surprise des surprise une qui part deSufiân ibn ‘Uaïyna, selon Hishâm ibn Hujaïr !




58-« Il existe deux sortes de kufr : Kufr ‘amalet le kufr juhûd wa ‘inâdqui consiste à renier une chose en sachant pertinemment qu’elle vient du Messager (r)par obstination et dénégation. Cela concerne les Noms du Seigneur, Ses Attributs, Ses Actions, Ses Lois qui ont pour base, Son tawhîdet Son adoration unique sans Lui vouer le moindre associer.

Cette forme d’apostasie s’oppose à la foi à tous les niveaux. Concernant le kufr ‘amal, il y a certains actes qui s’opposent à la foi à tous les niveaux, comme se prosterner devant une idole, dénigrer le Coran, tuer voire offenser un prophète. Quant au hukm bi ghaïr mâ anzala Allahet l’abandon de la prière, ils relèvent du kufr ‘amalnon du kufr i’tiqâd. »[12]




59-« Allah appelle mécréant celui qui n’applique pas Ses Lois et Il appelle mécréant celui qui renie (juhûd)Ses Lois, mais ces deux mécréances ne sont pas de la même sorte. »[13] Même discours chez ibn Hajar,[14] Abû ‘Ubaïd el Qâsim ibn Sallâm,[15] ibn Rajab,[16] etc.




60-Ibn Kathîr : « Tout ceci va à l’encontre des Législations révélées par Allah à Ses serviteurs, les prophètes – que Ses Prières et Son Salut soient sur eux –. Quiconque délaisse la Loi formelle qu’Allah a révélée à Mohammed ibn ‘Abd Allah, le sceau des prophètes, et qui en applique une autre parmi celles qui furent abrogées devient mécréant. Que dire alors de celui qui se soumet à la loi du Yâsiq, et qui la préfère à celle-ci ? Un tel individu devient mécréant à l’unanimité des savants. »[17]




61-En exégèse au v. 44 de la s. el mâida, ce dernier parle de juhûd qui est fait qasdan, ‘inâdan, et‘amdan. Ce même ibn Kathîr n’a pas contesté le jugement d’el Hâkim sur l’annale d’ibn ‘Abbâs sur le sujet. Ce qui signifie qu’à ses yeux, celle-ci est authentique.[18]




62-Ailleurs, il donne plus de détail sur le fameux Yâsiq que Gengis Khan imposait à ses sujets : « … C’est un livre qui rassemble diverses lois puisées des législations juive, chrétienne et musulmane. Nombre d’entre elles sont le fruit de ses pensées et de ses penchants. Le Yâsiqfut transmis à ses héritiers qu’ils préféraient dans leurs affaires au Livre d’Allah et à la tradition de Son Messager (r). Or, celui d’entre eux qui relève de ce cas, devient un mécréant qu’il incombe de combattre jusqu’à ce qu’il se soumette au Coran et à la sunna. Il n’incombe de rien suivre d’autres dans la moindre des lois. »[19]




63-Ibn Abû el ‘Izz s’inspire en partie du passage de Madârij e-sâlikîn d’ibn el Qaïyim cité plus-haut.[20]




64-E-Shâti souligne que la tendance kharijite, qu’il accuse d’être motivé par les passions, perçoit mal des Versets tels que : [La Loi revient à Allah Seul].[21]




À suivre…















[1]Voir : el istiqâma (1/5) et iqtidhâ e-sirât el mustaqîm (2/582).
[2]La concertation ; 21
[3]Le repentir ; 31
[4]Voir : majmû’ el fatâwâ (7/70).
[5]Majmû’ el fatâwâ (3/268).
[6]Voir : majmû’ el fatâwâ (11/431 et 507).
[7]Dar ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (1/5-7).
[8]Voir : i’lâm el mawqi’în (2/57-58) et e-rûh (p. 267).
[9]Le repas céleste ; 44
[10]Madârij e-sâlikîn (1/335-337).
[11]E-salât wa hukm târikihâ(p. 72-78).
[12]E-salât wa hukm târikihâ (p. 37).
[13]E-salât wa hukm târikihâ (p. 37).
[14]Fath el Bârî (1/406, 12/55, etc.).
[15]El îmân (p. 43).
[16]Jâmi’ el ‘ulûm wa el hikam (1/63).
[17]El bidâya wa e-nihâya (13/128).
[18]Voir : qurrat el ‘uyûn de Salîm el Hilâlî (p. 87)
[19]Voir : tafsîr ibn Kathîr (2/88) en commentaire au v. 50 de la s. el mâida.
[20]Sharh el ‘aqîda e-tahâwiya (p. 323-324).
[21]Le bétail ; 57, et Yûsaf ; 40, 67 Voir : El i’tisâm (1/303).

ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ