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ÞÏíã 22 May 2011, 09:29 AM
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D’ibn ‘Abbâs à ibn Bâz

(Partie 2)




12- Selon Masrûq, j’ai interrogé ibn Mas’ûd au sujet de la corruption dans le hukm. Ce dernier m’a répondu : « C’est la mécréance (el kufr). Puis, il récita [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants].[1] »[2] Or, à l’unanimité des savants, selon certains auteurs, la corruption (rushwa) dans le hukm relève des grands péchés. El Qurtubî explique que ce sont les kharijites qui kaffar les musulmans n’appliquant pas les Lois d’Allah pour des pots de vins.[3]



13- Il existe d’ailleurs une annale de ce même ibn Mas’ûd au sujet de ce Verset parlant de l’istihlâl.[4]



14- D’après ibn Wahb, selon Bukaïr, ce dernier demanda à Nâfi’ : « Quelle est l’opinion d’ibn ‘Omar sur les Harûrites ?

- Pour lui, ils sont les pires des hommes, répondit-il, car ils utilisent contre les musulmans des Versets qui furent révélés sur les mécréants. »



Très content de cette réponse, Sa’îd ibn Jubaïr fit le commentaire suivant : « Parmi les Versets ambigus que les harûrites utilisent, nous avons : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants][5] ; un Verset auquel ils font joindre : [Après cela, les mécréants lui donnent des égaux].[6] Dès qu’ils voient que l’Imam ne gouverne pas avec justice, ils prétendent qu’il devient mécréant. Or, étant donné que la mécréance consiste à donner des égaux au Seigneur, cela revient à commettre l’association. Ainsi, à leurs yeux, les membres de cette communauté sont des païens.



C’est alors qu’ils – les harûrites – s’insurgent et répandent le meurtre, comme nous avons pu le voir, en raison de l’interprétation erronée qu’ils font de ce Verset. »[7]



15- Selon Abû Umâma, comme le relate Shâtibî,[8] les kharijites sont notamment concernés par le Verset : [Quant à ceux qui ont les cœurs égarés, ils s’attachent aux Versets ambigus en vue de semer la discorde et de les interpréter à leur façon ; mais personne ne connait leur interprétation en dehors d’Allah. Ainsi que les savants érudits qui disent : nous y donnons foi, tout vient de Notre Seigneur].[9]



16- L’Imam Ahmed : Un jour, on lui demanda de quelle forme de mécréance s’agissait-il dans le Verset : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants][10] ? Ce dernier répondit exactement comme Tâwûs, l’élève d’ibn ‘Abbâs, soit en disant : « C’est de la mécréance qui ne fait pas sortir de la religion. »[11]



17- Ibn Jarîr e-Tabarî explique dans son tafsîr : « L’opinion la plus proche de la vérité d’après moi, est celle selon laquelle ces versets sont descendus à l’attention des « gens du Livre » infidèles, étant donné que les versets situés avant et après ceux-ci sont tous descendus à leur attention et ceux-ci les concernent. Dans la mesure où le contexte parle d’eux, les Versets en questions ne peuvent que les concerner.

S’il est dit : Allah (U) informe indistinctement que cela touche toute personne qui n’applique pas les lois d’Allah. Comment pouvez-vous dès lors restreindre la chose ?

Nous disons : ce verset concerne indistinctement les membres d’un peuple qui renient les lois d’Allah. Leur statut de mécréant s’applique donc dans la situation où ils ne veulent pas appliquer les lois d’Allah pour les avoir reniées. Cela est valable pour toute personne qui n’applique pas les lois divines en les reniant (juhûd) ; nous la considérons mécréante de la même façon qu’ibn ‘Abbâs. »[12]



18- Abû ‘Ubaïd el Qâsîm ibn Sallâm souligne qu’un musulman n’appliquant pas les Lois d’Allah est comparable aux païens, non qu’il sorte de l’Islam.[13]



19- Ibn ‘Abd el Barr : « Certains innovateurs parmi les kharijites et les mu’atazilites se sont égarés dans ce domaine. Ils se sont inspirés de certains Versets du Livre d’Allah qu’il ne faut pas prendre au sens littéral. Des Versets comme : [Ceux qui n’appliquent pas les Lois d’Allah sont eux les mécréants].[14] »[15]



20- « À l’unanimité des savants, la tyrannie des sultans relève des grands péchés, pour ceux qui les font volontairement et en toute connaissance de cause… »[16]



21- Ibn el ‘A’bî explique à ce sujet : « Cela dépend des cas : s’il applique une loi qu’il a forgée tout en l’attribuant à Allah, cela revient à faire du tabdîl (la changer ou la remplacer) ; ce qui implique la mécréance. »[17] El Qurtubî a des paroles qui vont dans ce sens.[18]



22- El Qurtubî : « Là où nous voulons en venir dans cette analyse, c’est que ces Versets s’adressent aux mécréants et aux négateurs. Bien qu’ils aient un sens général, les musulmans n’en sont donc pas concernés. Délaisser (tark) la Loi d’Allah tout en donnant foi à son origine est moins grave que le shirk (association), en sachant qu’Allah (I) révèle : [Allah ne pardonne pas qu’on Lui associe quoi que ce soit, mais il pardonne les péchés moindres à qui Il veut].[19] Ainsi, délaisser le hukm de cette manière est un péché moindre que le shirk à l’unanimité des savants. Il est donc pardonnable, alors que le kufr est impardonnable. Ainsi, délaisser l’application du hukm n’est pas du kufr. »[20] Il explique la page juste avant que ce sont les kharijites qui prennent ce Verset au premier degré.



23- E-Sam’ânî : « ibn ‘Abbâs a dit : « Le Verset concerne les croyants, en parlant du kufr dûn kufr. » Sache que les kharijites l’utilisent pour sortir de l’Islam, selon leurs dires, ceux qui n’appliquent pas la Loi d’Allah. Quant aux traditionalistes, ils ne kaffar pas ceux qui la délaissent (tark).

Le Verset renferme deux interprétations possibles :

- L’une concerne ceux qui n’appliquent pas la Loi d’Allah en la rejetant, et en la reniant ; ceux-là sont les mécréants.

- L’autre concerne ceux qui n’appliquent pas toute la Loi d’Allah ; ceux-là sont les mécréants, car seuls ces derniers peuvent la délaisser en entière, non le musulman. »[21]



24- El Baghawî cautionne l’annale d’ibn ‘Abbâs.[22]



25- El Buqâ’î : « … Étant donné qu’Il a interdit les deux choses à la fois, et qu’il est possible de délaisser le Livre d’Allah soit par mépris (ou indifférence ndt.), par crainte, par ambition, soit par corruption, Il juge en conclusion des trois que c’est de la mécréance, de l’injustice, et de la perversité. D’où les paroles d’ibn ‘Abbâs : « En reniant ce qu’Allah a révélé, on devient mécréant, et en le reconnaissant, mais sans l’appliquer, on devient un injuste et un pervers. » »[23]



26- ‘Abd el ‘Azîz ibn Yahyâ el Kinânî fut questionné au sujet des trois Versets qui font tant polémiques. Voici quelle fut sa réponse : « Ceux-ci concernent tout ce qu’Allah a révélé, non une partie. Ainsi, celui qui n’applique pas les Lois d’Allah est un kâfir, un zhâlim, et un fâsiq. Quant à celui qui applique les Lois d’Allah dans le domaine du tawhîd et qui délaisse (tark) l’association, puis qui n’applique pas toutes les Lois d’Allah dans le domaine de la Législation, il n’est pas concerné par le statut de ces fameux Versets. »[24]



27- Ibn Hazm explique au sujet des trois Versets de la s. el mâida : « Si les mu’tazilites s’en tiennent à leur raisonnement, ils doivent nécessairement sortir de l’Islam tout désobéissant, tout homme injuste ou pervers, étant donné que l’auteur d’un péché lam yahkum bi mâ anzala Allah. »[25] Selon lui, toute croyance, ou auteur d’une parole ou d’un acte est relativement un hâkim (cela concerne donc les innovateurs).[26]



28- Ibn el Jawzî : « Il existe deux interprétation différentes en explication à ce Verset :

- La première parle de mécroire en Dieu.

- Et la seconde parle de mécroire en cette Loi en particulier, mais sans sortir de la religion.

Pour trancher, nous disons que ceux qui n’appliquent pas la Loi d’Allah en la reniant, tout en sachant qu’Allah l’a révélée, à la manière des Juifs, sont des mécréants. Néanmoins, ceux qui le font en étant juste animés par les passions sans la renier, ils sont des injustes et des pervers. Il est en effet rapporté selon ’Alî ibn Abî Talha, selon ibn ‘Abbâs : « En reniant ce qu’Allah a révélé, on devient mécréant, et en le reconnaissant, mais sans l’appliquer, on devient un injuste et un pervers. » »[27]



29- El Baïdhâwî pense qu’ils sont mécréant pour avoir méprisé la Loi d’Allah, injustes pour ne pas l’avoir appliqué (en appliquant autre chose), et pervers pour l’avoir transgressée.[28]



30- Abû e-Su’ûd a des paroles qui vont dans ce sens.[29]



31- E-Nasafî également.[30]



32- E-Zamakhsharî également.[31]



33- Ibn ‘Atiya : « Pour un grand nombre de savants, le Verset englobe tous ceux qui n’appliquent pas la Loi d’Allah en général ; mais pour les émirs de notre communauté, il s’agit d’une mécréance et d’une faute qui ne font pas sortir de la foi. »[32]



34- Ibn Juzaï a un même discours.[33]



35- Fakhr e-Râzî : « … Le Verset concerne ceux qui renient (inkâr) la Loi d’Allah avec le cœur et qui l’expriment (jûhûd) avec la langue. Quant à ceux qui la reconnaissent avec le cœur, et qui l’expriment avec la langue, mais qui, dans les actes, font le contraire, ils appliquent la Loi d’Allah, mais tout en la délaissant. Ils ne sont donc, par forcément concerné par ce Verset ; telle est la bonne opinion, wa Allah a’lam ! »[34]



À suivre…










[1] Le repas céleste ; 44

[2] Hadîth authentique rapporté par Mussaddad dans son musnad, comme l’auteur d’el matâlib el ‘âliya lementionne (10/197), et Abû Ya’lâ (9/173-174), ibn Jarîr dans son tafsîr (6/240), e-Tabarânî dans mu’jam el kabîr (9/225-226), el Baïhaqî dans e-sunan el kubrâ (10/139).

[3] Jâmi’ li ahkâm el Qur-ân (6/191).

[4] Voir : jâmi’ li ahkâm el Qur-ân d’el Qurtubî (6/190).

[5] Le repas céleste ; 44

[6] Le bétail ; 1

[7] Voir : el i’tisâm de Shâtibî (2/692), e-sharî’a d’el Âjûrrî (1/341-342), et e-tamhîd d’ibn ‘Abd el Barr (23/334-335). Il va sans dire que cette accusation ne vise pas les savants traditionalistes qui prennent ces Versets à leur compte pour kaffar celui qui forge des lois.

[8] Voir : el i’tisâm (1/32, 77) et Qawt el Qulûb d’Abû Tâlib el Makkî (2/246).

[9] La famille d’Imrân ; 7

[10] Le repas céleste ; 44

[11] Voir : marwiyat el imâm Ahmed fî e-tafsîr (2/45), masâil ibn Hânî (2/192), et masâil Abû Dâwûd (p. 209).

[12] jâmi’ el bayân (10/358).

[13] Voir : el îmân (p. 45).

[14] Le repas céleste ; 44

[15] E-tamhîd (17/16).

[16] E-tamhîd (5/74-75).

[17] Ahkâm el qur-ân (2/624).

[18] Voir son tafsîr (6/191).

[19] Les femmes ; 116

[20]El mufhim (5/118).

[21]Tafsîr el Qur-ân (2/42).

[22] Ma’âlim e-tanzîl (3/61).

[23] Nazhm e-durar (2/460).

[24] Voir : tafsîr el baghâwî (3/61).

[25] El fisal (3/234).

[26] Idem. (3/302).

[27] Zâd el masîr (2/366-367).

[28] Tafsîr el Baïdhâwî (1/468).

[29] Tafsîr Abû e-Su’ûd (2/64).

[30] Tafsîr e-Nasafî (1/285).

[31]El kashshâf (1/341).

[32]El muharrar el wajîz (4/456).

[33]Tafsîr ibn Juzaï (p. 155).

[34]E-tafsîr el kabîr (6/6).


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