ÇáãæÖæÚ: Les muwâzanât
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  #5  
ÞÏíã 17 Apr 2013, 05:25 PM
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Les muwâzanât

(Partie 5)



Réfutations aux objections éventuelles



Notre discours précédent ne s’oppose nullement au fait qu’Allah ait pu dire relativement du bien de certains gens du Livre à travers le Verset : (Tu trouveras plus d’affection pour les croyants, chez ceux qui se disent chrétiens. Cela, parce qu’il y a parmi eux des moines et des prêtres, et qu’ils ne s’enflent pas d’orgueil).[1] Cette caractéristique est propre aux adeptes parmi eux, qui ont eu foi en la mission de Mohammed (r). Il suffit de lire la suite du Verset pour le constater, lorsque le Seigneur dit : (S’ils viennent à entendre la Révélation descendue au Messager, tu peux voir leurs yeux se remplir de larmes pour y avoir reconnu la vérité. Ils disent : « Seigneur ! Nous avons cru, inscris-nous donc parmi les témoins • Qu’avons-nous à ne pas croire en Allah et à la vérité qu’Il nous a apportée alors que nous espérons que Notre Seigneur nous compte parmi les gens pieux ? » Allah leur a offert en récompense à leurs paroles des jardins sous lesquels coulent des rivières et où ils demeureront à jamais. Telle est la récompense des bienfaisants).[2] Seuls les croyants sont susceptibles d’être concernés par ce discours.



C’est pourquoi, Nasâ’î a rapporté dans Sunan el kubrâ (11148) avec une chaîne narrative authentique, selon ‘Abd Allah ibn e-Zubaïr : « Ce Verset fut révélé en l’honneur de Najâshî et de ses compagnons : (S’ils viennent à entendre la Révélation descendue au Messager, tu peux voir leurs yeux se remplir de larmes).



Néanmoins, les personnes ayant persisté dans leur reniement ne sont pas concernées par cette faveur conformément au hadîth suivant : « Par Celui qui détient l’âme de Mohammed entre Ses Mains ! Quiconque dans cette communauté qu’il soit juif ou chrétien entend parler de moi et ne croit pas à ma mission avant de mourir, comptera parmi les gens du Feu… »[3]



D’après Abd e-Razzâq dans son tafsîr (exégèse) (1/303-304), ibn Jarîr également dans son tafsîr (12/364), et el Hâkim (2/342), avec une chaîne narrative authentique, selon Sa’îd ibn Jubaïr : « Je n’entendais pas un propos venant du Messager d’Allah (r) sans que je ne lui trouve son équivalent – ou bien a-t-il dit : son approbation – dans le Coran. On m’a rapporté que ce dernier a dit : « Quiconque dans cette communauté, qu’il soit Juif ou Chrétien, entend parler de moi et ne croit pas à ma mission avant de mourir, comptera parmi les gens du Feu. » Je me demandais obstinément quel Verset pourrait bien confirmer cette parole. Lorsque je suis parvenu à ce Verset : (Ou bien celui que Son Seigneur a éclairé d’une preuve) jusqu’à : (l’enfer sera son rendez-vous).[4] Les coalisés en ais-je déduit, sont de toute confession. »

À travers ces derniers mots, il sous-entend le commentaire du Verset : (Quiconque mécroit en Lui parmi les coalisés).[5]



La raison qui explique l’interdiction de dire du bien à leur sujet



La première : est de détourner les musulmans de leur influence extérieure.



La deuxième : est de mettre en avant le meilleur modèle, le mieux adapté pour l’Humanité, et de prendre en référence le Messager (r), ses frères Prophètes, et ses Compagnons dévoués. Tel est le mode d’emploi proposé par le Coran et la sunna comme le confirment les Versets suivants : (Vous avez en la personne du Messager d’Allah un bon exemple pour celui qui recherche Allah et le Jour dernier, et qui évoque Allah énormément)[6] ; (Ceux-là, Allah les a guidés, alors suis leur direction).[7] La personne qui veut réussir doit suivre l’exemple du Livre d’Allah et de la Tradition prophétique. Il ne doit pas avancer l’excuse que les gens ont besoin d’un exemple vivant. Cette excuse est plus haïssable que la faute elle-même, car c’est une façon de fuir la vérité.



Ainsi, la première raison d’interdire de flatter les non-musulmans, c’est de ne pas se mettre dans leur sillon. L’homme, en effet, est naturellement attiré vers la personne qui reçoit les éloges, et par voie de conséquence, il désire l’imiter. C’est pourquoi, Allah (I) ne cite pas une qualité des infidèles – sauf dans des cas rares, et dans un but bien déterminé – si ce n’est que pour évoquer des défauts bien plus considérables. Le Verset suivant en est un exemple : (Parmi les gens du Livre, il y en a qui, si tu leur confies un quintal, ils te le rendent, et il y en a qui, si tu leur confies seulement un dinar, ils ne te les rendent que si tu t’obstines derrière eux). Ensuite, il a dévoilé leur corruption en ces termes : (Cela, parce qu’ils ont dit : « nous n’avons aucune contrainte à l’égard des illettrés », et ils profèrent du mensonge sur Allah, alors qu’ils savent).[8]



Il est clair que ces informations dévoilées par Allah à leur encontre n’ont pas pour but de faire leurs éloges. Néanmoins, le Seigneur nous met en garde contre leurs agissements. C’est comme s’Il avait dit : je sais pertinemment qu’il existe parmi eux des gens de confiance à qui l’on peut confier des sommes colossales, il n’en demeure pas moins que vous devez vous méfier d’eux. Il ne faut pas considérer leur situation de ce point de vue. Il y a, malgré tout, des individus parmi eux, envers qui tu ne peux faire confiance, même pour une petite somme. Ibn Jarîr a expliqué : « Si quelqu’un nous demande pour quelle raison Allah a mis son Prophète au courant de cela, en sachant que les hommes se sont depuis toujours comportés ainsi. Il y a toujours eu d’honnêtes et malhonnêtes gens ! Il sera dit en réponse : le Tout-Puissant a seulement voulu renseigner les croyants sur leur situation, comme Il l’a exposé dans Son Livre à travers ces Versets. Il les met en garde de ne pas leur confier leur argent, et leur suscite la crainte de se faire abuser ; beaucoup d’entre eux s’autorisent à arracher impunément l’argent des musulmans. »[9]



La question qui colle à notre sujet, consiste à dire qu’Allah (U) a évoqué furtivement leur maîtrise des choses de ce monde pour démontrer ensuite que, malgré tout, ils restent condamnables : (Ils connaissent la vie d’ici-bas en apparence, mais ils sont distraits pour ce qui concerne l’au-delà).[10] Les gens distraits sont pour Allah pareils à ceux qu’Il compare à du bétail, voire plus haïssables : (Ces gens-là sont comme du bétail ou plus égaré encore. Ces gens-là sont les distraits).[11] Le Verset cité juste avant constituait déjà une critique : (Mais la plupart des gens ne savent pas. Ils connaissent la vie d’ici-bas en apparence) etc.



Le Messager d’Allah (r) a vraisemblablement eu recourt à ce même procédé dans le hadîth rapporté par el Bukhârî et dans lequel il a dit concernant Satan : « Il t’a dit vrai, lui le grand menteur ! » Nous pouvons constater qu’il a employé une forme verbale pour appuyer ses dires (Il t’a dit vrai) ; celle-ci exprime une action ponctuelle et non un caractère permanent, car la sincérité ne fait pas partie de ses habitudes. Néanmoins, il l’a fait directement suivre d’un qualificatif très blâmable, en utilisant un nom en lieu et place d’un verbe (lui le grand menteur) ; cette forme nominale ayant pour but de signifier que le mensonge, ce caractère indéfectible et attaché à sa personnalité, fait partie de sa nature profonde.



De plus, il a utilisé la forme emphatique (sighat el mubâlagha) sur la racine fa’ûl (ici dans le hadith : … kadhûb, c'est-à-dire : grand menteur). En outre, il s’est adressé à Abû Huraïra en ces termes : « Il t’a dit vrai » au lieu de dire : il a dit vrai. Pour préciser que non seulement ce fait est rare, mais de plus il est propre à la conversation qu’il a eue avec toi et à ce contexte particulier. Tu t’es en effet distingué par un comportement précis. Autrement dit, tu as eu la ferme résolution de le faire prisonnier. C’est donc la peur qui l’a poussé à te dire vrai. Cela est du même ordre que la rançon versée par le prisonnier pour racheter sa liberté. Il est prêt à tout donner pour garder la vie sauve. Tout cela en sachant qu’Abû Huraïra ne demandait pas autant d’explications de la part du Prophète (r).



Ces textes, comme nous pouvons le voir, n’ont pas pour fonction de cultiver dans le cœur de celui qui les entend des sentiments affectifs envers les personnes désignées et encore moins d’encourager à les suivre. Influencée par leur mode de vie, leur personnalité se dissoudrait immanquablement. Notre Seigneur est certes Savant et Sage !



La seconde raison : les éloges que reçoivent gracieusement ces gens ne sont pas conformes à la réalité. Ils ne méritent pas autant de considération étant donné que les apparences sont bien trompeuses, bien qu’ils s’en complaisent, comme l’indique le Verset : (Ceux qui se réjouissent de ce qu’ils ont et qui aiment recevoir les éloges pour des choses qu’ils n’ont pas faites, ne pense pas qu’ils soient épargnés du châtiment. Un châtiment terrible les attend).[12] Dans certains pays il est dit : de sa barbe, il sort de l’encens !



Les éloges de la Thora et de l’Évangile



Si l’on sait qu’Allah dans Son Livre, fait suivre une éventuelle constatation qui a des connotations d’éloges en faveur des Juifs et des chrétiens, d’une critique qui nous rappelle qu’ils sont malgré tout condamnables ; il faut savoir que le Coran nous fait part d’une chose encore plus importante. Allah ne fait pas référence à la Thora en l’occurrence sans faire allusion à la portée du Coran illustre. Pourtant, la vraie Thora est mentionnée exclusivement dans un contexte élogieux comme cela ne peut échapper.



(Nous avons descendu la Thora où il y a direction et lumière) pour dire un peu plus loin : (Nous avons fait suivre sur leurs traces, Issa fils de Mariam venant confirmer la Thora avant lui. Nous lui avons offert l’Évangile où il y a direction et lumière venant confirmer la Thora avant lui ; une direction et un sermon pour les pieux).[13] Juste après avoir évoqué la Thora, il a fait allusion au Coran : (Nous avons descendu sur toi le Livre en toute justice venant confirmer le Livre avant lui, et faisant autorité sur lui. Juge donc entre eux avec les Lois descendues d’Allah, et ne suis pas leurs passions aux dépens de la vérité qu’il renferme).[14] Ibn Kathîr a commenté dans son Tafsir : « Il a d’abord évoqué la Thora descendue sur Mûsâ Son Confident ; Il lui a fait les éloges, l’a vanté, et a ordonné de la suivre étant donné qu’elle était en vigueur à cette époque. Ensuite, Il a cité l’Évangile en lui faisant les éloges. Il a enjoint à ses partisans de l’appliquer et de suivre ses enseignements comme nous l’avons vu précédemment. Après tout cela, Le Très-Haut en vient à citer le Coran illustre qu’Il a descendu sur Son serviteur et adorateur, le Noble Messager. »



(Nous avons ensuite offert à Mûsâ le Livre pour le parfaire aux bienfaiteurs et pour détailler toute chose, direction et miséricorde ; ainsi vont-ils croire à la rencontre de Leur Seigneur. Et voici un Livre bénit que Nous avons descendu, suivez-Le donc et craignez Allah ; ainsi serez-vous touchés par la miséricorde).[15]



Mohammad Amîn e-Shanqîtî a commenté dans el ‘Udhb e-Namîr : « Nous avons évoqué la tendance de la part du Seigneur à faire référence au Coran et à la Thora ensemble. Ils sont en effet les deux Livres révélés les plus prestigieux, et les plus exhaustifs au niveau des lois, comme le précise le Seigneur : (et pour détailler toute chose). En ayant descendu le Coran, Il a proposé le Livre le plus complet et le plus illustre, car Il y a rassemblé le savoir des premières et des dernières générations. Il a de surcroît ajouté des enseignements qui ne figuraient pas dans les livres antérieurs. C’est pourquoi, en ayant descendu la Thora à travers Ses dires : (Nous avons ensuite offert à Mûsâ le Livre pour le parfaire aux bienfaiteurs), il a tout de suite après évoqué le Coran en disant : (Et voici un Livre bénit que Nous avons descendu).



Ce procédé se répète souvent dans le Coran à l’exemple de la Parole d’Allah : (Dis : qui donc a descendu le Livre que détenait Mûsâ ? Il est lumière et direction, vous en faites des parchemins que tantôt vous exhiber, mais que vous cacher plus souvent ; Il vous a été appris ce que ni vous ni vos pères ne saviez ? Réponds-leur : c’est Allah ! Puis, laisse-les plonger dans leur distraction).[16] Il a dit ensuite : (Voici un Livre que Nous avons descendu bénit, et confirmant le Livre avant lui).[17] Il a donc mentionné le Coran après avoir mentionné la Thora comme dans le Verset : (et auparavant, le livre de Mûsâ, à la fois éminence et miséricorde, et voici) ; c’est-à-dire le Coran : (un Livre approbateur en langue arabe afin d’avertir les injustes, et annonciateur pour les bienfaiteurs).[18] (Ils dirent : « Si au moins il lui était concédé ce qui a été concédé à Mûsâ. » Mais n'ont-ils pas auparavant renié ce qui a été à Moussa concédé ? Ils dirent : « Ce sont deux magies »)[19] dans l’autre lecture : (« deux magiciens se sont renforcés »). Par ailleurs, les génies ont commenté après avoir écouté le Coran : (Nous avons entendu un Livre descendu après Mûsâ et venant confirmer le Livre avant lui).[20] »[21]



À suivre…





[1] Le Repas céleste ; 82

[2] Le Repas céleste ; 83-85

[3] Hadîth rapporté par Muslim (153).

[4] Hûd ; 17

[5] Hûd ; 17

[6] Les coalisés ; 21

[7] Le bétail ; 90

[8] La famille d‘Imrân ; 75

[9] Tafsîr e-Tabarî (5/508).

[10] Les Romains ; 7

[11] El ‘Arâf ; 179

[12] La famille de ‘Imrân ; 188

[13] Le Repas Céleste ; 46

[14] Le Repas Céleste ; 48

[15] Le bétail ; 154-155

[16] Le bétail ; 91

[17] Le bétail ; 92

[18] El Ahqâf ; 12

[19] Les récits ; 48

[20] El Ahqâf ; 30

[21] el ‘Udhb e-Namîr (2/602).

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