ÇáãæÖæÚ: Les muwâzanât
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ÞÏíã 15 Apr 2013, 04:55 PM
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Les muwâzanât

(Partie 3)



« Certains ont une nature semblable au porc qui ne s’arrête pas devant les bons aliments, mais dès qu’un homme finit ses besoins, il se précipite sur ses excréments. Beaucoup de gens sont comme cela. S’ils entendent parler ou voit de leurs yeux tes qualités qui dépassent de loin tes défauts, ni ils ne les retiennent ni ils les répandent aux autres et ni elles ne leur conviennent. Néanmoins, au moindre lapsus et à la moindre bévue, ils se sentent dans leur élément, et se régalent à cœur joie. » [Ibn el Qaïyim dans madârij e-sâlikîn (1/435).]



Les contemporains à l’ouvrage



Les savants salafîs contemporains ont imité la voie des pieux Prédécesseurs ; ils sont de fervents opposants aux sectes et à leur maître à penser. Ils se sont attaqués aux différentes confréries soufies et aux mouvements hisbistes actuels dont la voie se distingue pour être contraire à celle du Prophète (r) et des Compagnons. Toute personne qui s’écarte ne serait-ce que d’un empan, de la sunna et du chemin des anciens n’échappe pas à leur vigilance dans la mesure où ils considèrent que la défense de la religion est en jeu.



De plus, ces fameux savants traditionalistes contemporains qui ont mis en déroute les symboles des différentes sectes de notre époque ont fait preuve de conformisme. Autrement dit, ils n’ont pas eu recourt au principe des muwâzanat (la balance ndt.) entre les bonnes et les mauvaises actions des personnes qui sont la cible de leurs critiques.



Manhaj ahl e-sunna wa el jamâ’a fî naqd e-rijâl wa e-tawâif de l’érudit D. Sheïkh Rabî’ ibn Hâdî ‘Umaïr el Madkharî, est considéré comme l’un des meilleurs ouvrages écris sur ce chapitre. Il a gagné l’assentiment des plus grands savants contemporains à l’auteur dont entre autres l’érudit l’Imam Sheïkh ‘Abd ‘Azîz ibn Bâz, l’érudit Sheïkh Mohammed Nasir e-Dîn el Albânî – qu’Allah leur fasse miséricorde –, l’érudit Sheïkh Salih el Fawzân, etc.



Sheïkh ibn Bâz



La question suivante fut posée à Sheïkh ibn Bâz : « Concernant la méthode à suivre des traditionalistes dans le domaine de l’opposition aux innovateurs et de la critique de leurs ouvrages, faut-il évoquer communément leurs bons et leurs mauvais côtés ou bien faut-il se contenter de citer leurs mauvais côtés ? »



Il répondit en ces termes : « Il est connu à travers le discours des savants au cours de leurs critiques, que ces derniers mettent en avant les mauvais côtés uniquement. L’objectif est d’avertir les gens et de leur montrer les erreurs des personnes concernées pour leur éviter d’y sombrer. Quant aux bons côtés, ils sont tout à fait naturels et de surcroît acceptables. Cependant, l’important dans ce contexte c’est de mettre en garde contre les fautes des jahmites, des mu’tazilites, des râfidhites, etc.



Si le besoin d’évoquer les éléments de vérité qu’ils détiennent se fait ressentir, le cas échéant il n’y a pas de mal à cela. Si quelqu’un demande par exemple : dans quels domaines sont-ils conformes à la vérité et aux traditionalistes ? La personne à qui la question est posée peut très bien répondre en connaissance de cause. Néanmoins, l’intérêt principal est de montrer leurs erreurs afin de mettre en garde celui qui pose la question, et qu’il ne soit pas tenté d’adhérer à leur tendance. »



Une autre personne lui demanda : « Certains gens prétendent qu’il faut absolument faire la balance entre les points positifs et les points négatifs lors de la critique d’un innovateur. La mise en garde consisterait à l’évoquer également en bien afin de ne pas faire preuve d’injustice.

- Non ! Ce n’est pas obligé, répondit-il, ce n’est pas obligé ! »



En parcourant les ouvrages des traditionalistes, on se rendra compte que l’essentiel est de mettre les musulmans en garde contre le mal des innovateurs. Des ouvrages, comme Khalq af’âl el ‘ibâd, le chapitre el adab du recueil Sahîh el Bukhârî, e-sunna d‘Abd Allah le fils d’Ahmed, e-tawhîd d’ibn Khuzaïma, les réfutations de ‘Uthmân ibn Sa’îd e-Dârimî aux innovateurs, etc. Ils ont pour but de réfuter les erreurs des partisans des sectes ; l’intérêt n’est nullement de recenser leurs qualités. Ils ont donc un rôle d’avertissement ; les bons côtés ne servent à rien quand le coupable est un apostat, car l’apostasie annule purement et simplement les œuvres de son auteur. Quant à l’innovateur non apostat, son cas reste, malgré tout, très grave.



Quoi qu’il en soit, l’intérêt c’est de dénoncer et de mettre en garde contre les erreurs.[1]



Sheïkh el Fawzân



Après avoir répondu à une série de questions concernant les différents mouvements religieux, Sheïkh el Fawzân fut interrogé : « Sheïkh ! Devons-nous par exemple mettre en garde contre eux en négligeant totalement de citer leurs bons côtés ou bien devons-nous citer à la fois leurs bons et leurs mauvais côtés ?

- Évoquer leurs bons côtés, répondit-il, signifie faire leur promotion… non ! Il n’est pas pertinent de citer leurs bons côtés. Il faut se contenter d’évoquer les erreurs. On ne t’a pas demandé de faire une étude sur leur situation et sur leurs leaders ; tu dois simplement dénoncer leurs erreurs dans l’espoir qu’ils s’en repentissent et afin de mettre les gens en garde contre ces derniers. Mais si tu te penches sur leurs bons côtés, ils pourront dire : c’est exactement ce que nous voulions ! »[2]



Sheïkh ‘Abd el ‘Azîz e-Salmân



On demanda également à Sheïkh ‘Abd el ‘Azîz Âl Mohammed e-Salmân – qu’Allah lui fasse miséricorde – si faire la balance entre les bons et les mauvais côtés était une condition pour critiquer les innovateurs, dans la pratique des anciens.



Il a répondu en ces termes : « Sache – qu’Allah nous concède la réussite ainsi qu’à tous les musulmans – qu’aucune anecdote provenant des pieux Prédécesseurs parmi les Compagnons, leurs successeurs, et leurs fidèles successeurs à toutes les époques, n’exprime qu’il faille honorer un seul innovateur, l’un de leurs alliés, ou celui qui appelle à s’en faire des alliés. Les innovateurs en effet sont des malades du cœur ; il est à craindre à travers leur relation ou même à leur contact d’être contaminé par leur contagion. Si le malade est capable d’infecter la personne saine, le contraire n’est pas vrai. Attention donc aux innovateurs en tout genre. Il incombe de s’éloigner et de couper les liens avec les innovateurs comme les jahmites, les râfidhites, les mu’tazilites, les mâturidites, les kharijites, les soufis, les ash’arites, et toute personne en général qui, comme eux, s’écarte de la voie des anciens. Le musulman doit non seulement faire attention à eux, mais il doit aussi prévenir les autres de leur mal. »[3] Fin de citation.



Sheïkh el Albânî



On a interrogé Sheïkh el Albânî sur la règle des muwâzanât. Au cours de la réponse dans laquelle il l’a tout bonnement désapprouvé, il a souligné entre autres : « D’où détiennent-ils qu’à l’occasion de dénoncer les erreurs de quelqu’un, qu’il soit un prêcheur ou non, il faille prendre le temps d’une conférence pour faire la liste de ses bons côtés du premier au dernier ? Allah Akbar ! C’est vraiment aberrant ! »[4]



Conclusion de ce chapitre



Après avoir exposé les tendances des savants prédécesseurs et contemporains, il devient clair que les muwâzanât dans le cadre de la critique des « partisans du faux » ne font pas parties des pratiques des traditionalistes. Ce manhaj implique des conclusions très dangereuses :



1- Il suppose que les anciens étaient des ignorants.

2- Il suppose qu’ils étaient injustes et qu’ils manquaient d’équité.

3- Il suppose de mettre la bid’a et ses partisans en valeur, tout comme il implique de minimiser le rang des grandes références parmi les anciens, et par-là même de négliger la sunna et la vérité.[5]



Au demeurant, force est de constater que les partisans de cette règle – quoique complètement fausse sans compter qu’elle met en valeur l’innovation et ses adhérents – : « … qu’il ne l’a mette pas en pratique envers les traditionalistes contemporains et conformistes au chemin des anciens honorables. Ils ont plutôt tendance à leur imputer sournoisement et impunément les pires calomnies, sans oublier de répandre leurs tissus de mensonges aux quatre coins de la terre, dans le but de soutenir les innovateurs et de prendre leur défense. Ces malheureux se souillent ainsi en détournant les gens de la religion d’Allah et du chemin des anciens qu’ils s’en rendent compte on non. Ils se souillent ainsi en prêchant le faux et la bid’a qu’ils s’en rendent compte on non. »[6] Fin de citation.



Le savoir doublé d’une bonne intention est la condition pour parler de ces choses



Sheïkh el Islam ibn Taïmiya a dit : « D’autre part, celui qui parle de ses choses avec science doit absolument avoir une intention saine. Si, bien que son discours soit vrai, il veut à travers cela semer le désordre sur terre, il est comparable au guerrier qui se sacrifie au combat pour défendre son clan ou par ostentation. Cependant, s’il fait cela pour Allah afin de lui rendre le culte sincère et exclusif, il compte dans les rangs des combattants sur le sentier d’Allah parmi les héritiers des prophètes et les successeurs des messagers.

Ce registre ne va pas en opposition avec les paroles du Prophète (r) disant : « La médisance c’est dire sur ton frère ce qui lui déplait. » Le frère n’est autre que le croyant ; si le frère du croyant est sincère dans sa foi, il ne peut être affecté par la vérité aimée d’Allah et de Son Messager, quand bien même elle serait contre lui ou l’un de ses proches. Il doit plutôt établir la justice, en se faisant le témoin d’Allah aux dépens mêmes de sa propre personne, de l’un de ses parents ou de ses proches.



À partir du moment où il éprouve une certaine répulsion envers la vérité, cela dénote une certaine baisse de foi de la même façon que sa fraternité diminue proportionnellement à sa baisse de foi. Il ne doit pas tenir compte du mauvais sentiment qu’il éprouve en raison de sa foi faible ; et cela, étant donné qu’il doit absolument faire devancer l’amour d’Allah et de Son Messager à son mauvais sentiment envers les choses aimées d’Allah et de Son Messager, comme le formule le Verset : (tandis qu’Allah et Son Messager méritent mieux de se voir agréer).[7] »[8] Fin de citation.



À suivre…





[1] Voir l’introduction de e-nasr el ‘azîz (p. 8) ; extrait d’une cassette des cours d’été que Sheïkh ibn Bâz a donnés à Tâif en 1413 h. il faut savoir que les écrits de son Éminence sont emplis de réfutations à l’encontre des innovateurs et des différentes doctrines comme e-tahdhîr min el Bida’, Naqd el qawmiya el ‘arabiya, et maintes réfutations à l’encontre des partisans du mawlid et des fêtes religieuses hérétiques et païennes instituées par différentes confessions. Ils ne contiennent aucune soi-disant muwâzanât que certains revendiquent. Sheïkh el Fawzân n’a pas employé une méthode différente que Sheïkh ibn bâz dans ses réfutations et ses controverses ; tous comme les autres savants de ce pays. En cela, ils se conforment strictement à la méthode des anciens.

[2] Voir l’introduction de e-nasr el ‘azîz (p. 8) ; extrait d’une cassette des cours d’été que Sheïkh a donnés à Tâif en 1413 h.



[3] Voir l’introduction d’e-nasr el ‘azîz (p. 12).

[4] Extrait de la cassette : Ajwibat el Albânî ‘alâ as-ilat Abî el Hasan e-da’awiya.

[5] Voir : el mahajjat el baïdha fî himayat e-sunna el gharra de Sheïkh Rabî’ el Madkhalî (p. 127).

[6] Idem. (p. 31).

[7] Le repentir ; 62

[8] Majmû’ el masâil wa e-rasâil (5/281).

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