ÇáãæÖæÚ: Le shirk
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ÞÏíã 01 Sep 2013, 05:13 PM
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Le shirk

(Partie 2)


Le shirk ta’tîl au niveau des Noms et des Attributs divins


Dans cet ensemble, nous avons les jahmites qui renient tout en partie les Noms et Attributs divins pour éviter, notamment, selon leur vision, de faire ressembler le Créateur à la créature. Quand nous disons tout en partie, c’est qu’ils ont fait des émules. C’est ce qui pousse Ibn Taïmiya à les classer en trois catégories en fonction de leur degré de négation :
  • Il y a tout d’abord les jahmites ultras qui renient tous les Noms et Attributs,
  • Ensuite, nous avons à un degré moindre les mu’tazilites, qui, reconnaissent les Noms dans l’ensemble, mais qui renient tous les Attributs.
  • Nous avons enfin les sifâtiya qui, bien qu’ils soient les opposants des jahmites, ils reçurent leur influence ; ils reconnaissent dans l’ensemble les Noms et Attributs, tout en reniant, entre autres, les Attributs volontaires, à l’image des ash’arites.[1]



Les mou’tazilites sont les travestis des jahmites et les ash’arites sont les travestis des mou’tazilites. Yahya ibn ‘Ammâr disait : « Les jahmites sont les mâles et les ash’arites sont les femelles. »[2] Son élève Abû Ismâ’îl el Ansârî reprendra la formule. Les anciens faisaient entrer les négateurs en tout genre sous la détermination de jahmites. Par la suite, nombreux sont ceux qui pensaient que l’Imâm Ahmed avait pour détracteurs lors de sa cabale, uniquement des mou’tazilites, ce qui est faux (Bishr el Mirrîsî et Ahmed ibn Abî Duâd n’en faisaient nullement partie sic). Il fallait compter à leur côté, en plus des jahmites purs, les najjâriya, et les dharrâriya. Leur point commun était de contester le caractère incréé du Coran.[3]


Les adeptes du ta’tîl adorent le néant et les adeptes du tamthîl adorent une idole.


Les premières guerres intestines


Dès l’avènement de l’Islam, une vague venue du désert a déferlé sur les deux empires les plus prestigieux qui ont régné tout le long de la première moitié du premier millénaire. Elle a répandu la lumière du monothéisme pure sur les ténèbres du paganisme et de l’athéisme qui s’exprimait dès lors sous des formes multiples : si les mazdéens de l’Empire perse étaient des païens affichés ou des philosophes agnostiques, les héritiers des deux grandes religions juive et chrétienne n’en étaient pas moins épargnés par l’obscurantisme en exerçant un polythéisme caché et un agnosticisme déguisé. Quand les peuples de la terre furent délivrés du joug des Sassanides et des Byzantins, ils embrassèrent l’Islam en masse. Non seulement la défaite est restée en travers de la gorge des vaincus, mais ils se sont rendu comptes, très tôt, que comme par un miracle, leur civilisation respective s’était effondrée à jamais. Dès lors, ils prirent conscience qu’ils ne pourraient en découdre avec les musulmans par les armes pendant un long moment. Ils eurent alors recourt à la ruse, en formant une « cinquième colonne » capable, à défaut de ne pouvoir briser l’empire naissant, de l’affaiblir de l’intérieur, et de prendre ainsi leur revanche.[4]


Du côté des juifs, ‘Abd Allah ibn Saba était l’homme de la situation.[5] Afin de semer la discorde sous le Khalifat de ‘Uthmân, il propagea très vite au sein des musulmans qu‘Ali était en fait l’héritier légitime de Mohammed (r) de la même manière que Josué fut l’héritier de Moïse dans les anciennes écritures. Il insuffla notamment le concept de la ruj’a (le retour) : selon lui, le Prophète de l’Islam (ou ‘Ali) est plus à même de revenir sur terre à la fin des temps que Jésus. Originaire du Yémen et de confession juive, il s’est converti hypocritement à l’Islam dans le but de corrompre cette religion naissante et ses adeptes de la même façon que Paul le juif à corrompu la religion chrétienne. L’historiographe el Maqrîzî souligne qu’ibn Saba a innové à l’époque du troisième Khalife, le concept de la wasiya (élire héritier) de la part du Prophète envers son cousin ‘Ali, et celui de la ruj’a.[6]


C'est pourquoi un orientaliste allemand en arrive à la conclusion suivante : « La tendance shiite, celle que l’on affilie à ‘Abd Allah ibn Saba puise plus ses origines chez les juifs que chez les Iraniens. »[7] Un autre orientaliste constate que la ruj’a est directement influencée par les croyances juives et chrétiennes empruntées au paganisme, et avec lesquelles les sabéites ont cherché à pervertir une nation naissante dont la croyance était saine.[8] Ibn Saba lui-même comme nous l’apprend l’hérésiographe el Baghdâdî avoue, selon e-Sha’bî (m 104/736), s’être inspiré de la Thora pour donner crédit à la wasiya.[9]


‘Abd Allah ibn Saba, le pendant de Paul de Tarse


Des siècles plus tard ibn Taïmiya dira : « Les savants mentionnent qu‘Abd Allah ibn Saba le zindîq (l’athée) est à l’origine du râfidhisme. Il s’est converti en apparence, mais il cachait ses convictions juives au fond de lui, dans le but de pervertir l’Islam de la même façon que Paul le chrétien d’origine juive a perverti la religion chrétienne. »[10]


Il parle de Paul de Tarse contre lequel le Messie a mis en garde ses disciples. Paul qui innova des enseignements contraires à la Thora qu’il abrogea sans scrupules, à contre-courant des attentes de Jésus, et contraires à ses enseignements ; Paul qui prétendit être l’auteur de miracles ; Paul qui attribua, contrairement au message de Jésus lui-même et à toute la prophétie, la divinité au Christ ; Paul qui dans un élan laxiste, innova le principe de rédemption et du rachat des péchés des hommes ; Paul qui revivifia avec force le paganisme avec le dogme de la Trinité en gestation.[11]


Selon l’expression de Sa’îd ibn Jubaïr, les murjites sont les juifs de la qibla, comme le rapportent certains recueils de sunna. il est possible de deviner ses intentions, ou pour le moins d’essayer d’en dessiner les contours, en cherchant du côté de la caractéristique des murjites, ou des implications de leurs croyances ; cette tendance ouvre en effet la porte au libertinage et à la zandaqa, peut-être un peu à la manière de Paul qui introduisit l’irja dans la religion chrétienne et qui la corrompit de fond en comble en amenuisant les commandements divins et en axant son discours sur le pardon divin aux dépens des actes ; ou bien plus vraisemblablement, fait-il référence au v. 80 de la s. la vache et disant : [Le feu ne nous touchera que quelques jours, et ensuite, tout sera fini].[12]


Mais apparemment, cette caractéristique est plus à mettre sur le compte de Jahm, que des murjiya proprement dits, les murjiya el fuqaha, comme nous l’avons expliqué dans un autre article.


Ailleurs, Sheïkh el Islâm prédit : « … si les Juifs parviennent à fonder un empire en Iraq ou ailleurs, les rafidhites seront parmi leurs plus grands alliés. Ces derniers s’allient constamment avec les mécréants parmi les païens, les Juifs, et les chrétiens pour combattre les musulmans, et ils leur viennent toujours en aide. »[13]


Parmi les contemporains, dans son livre e-sirâ’ baïna el islâm wa el wathaniya, ‘Abd Allah el Qasîmî a consacré un chapitre entier sur le sujet qu’il a intitulé shubah e-shî’a bi el yahûd, et dans lequel il souligne une ressemblance flagrante entre les deux confessions au niveau du dogme. ils font notamment ressembler Dieu à Ses créatures ; ils détournent de leur sens les paroles des écritures comme le Seigneur le révèle : (Parmi les adeptes du Judaïsme, il y en a qui détourne le sens des paroles)[14] ; ils aiment et détestent à outrance en sombrant ainsi dans l’injustice, ils vouent le culte aux tombeaux, ils encensent à outrance leurs références religieuses comme le Verset le révèle : (Ils ont fait de leurs moines et de leurs prêtres des seigneurs en dehors d’Allah)[15] ; leurs références textuelles ne sont pas fondées et ne s’appuient sur aucune chaîne narrative authentique ou pour le moins crédible ; ils ont recours à la tuqiya[16] (arcane) pour mieux propager le faux …[17]


Le paganisme à l’origine de la damnation


C’est notamment à cause de l’adoration des idoles que le courroux divin s’abattit sur les hébreux et que la prophétie leur fut retirée des mains. Le Très-Haut s’adresse dans la Bible à Israël en ces termes : « … Ne faites pas ce qui se fait au pays d’Égypte où vous avez habité ; ne faites pas ce qui se fait au pays de Canaan, où je vais vous faire entrer ; ne suivez pas leurs lois ; mettez en pratique mes coutumes et veillez à suivre mes lois. C’est moi, le SEIGNEUR votre dieu. Gardez mes lois et mes coutumes : c’est en les mettant en pratique que l’homme à la vie. C’est moi, le SEIGNEUR. »[18]


« Gardez toutes mes lois et toutes mes coutumes, et mettez-les en pratique, afin qu’il ne vous vomisse pas, ce pays où je vais vous faire entrer pour vous y installer. Ne suivez pas les lois de la nation que je vais chasser devant vous ; c’est parce qu’ils ont pratiqué tout cela que je les ai pris en dégoût et que je vous ai dit : « C’est vous qui possèderez leur sol, et c’est moi qui vous le donne en possession, pays ruisselant de lait et de miel… »[19] Cette menace planera comme un leitmotiv tout au long de l’histoire des enfants d’Israël.


Le Tout-Puissant sauva des mains de Pharaon, Son peuple qui se rendit aux portes de la « terre promise ». Juste après avoir été touché par la Grâce divine, il manifesta sa rébellion avec l’épisode du Veau d’or et des pratiques païennes qui feront le lot de leur histoire. « Moïse dit aux enfants d’Israël : « N’écoutez pas ceux qui pratiquent l’incantation et consultent les oracles ; Dieu enverra bientôt un prophète comme moi, alors écoutez-le» »[20] Le Dieu Jaloux leur demandait de l’aimer, et ne comptait partager cet amour avec personne : « Ils ont excité ma jalousie par ce qui n'est point Dieu, Ils m'ont irrité par leurs vaines idoles; Et moi, j'exciterai leur jalousie par ce qui n'est point un peuple, Je les irriterai par une nation insensée. »[21]
Ésaïe confirme : « Je me suis laissé rechercher par ceux qui ne me consultaient pas, je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas, j’ai dit : « Me voici, me voici » à une nation qui n’invoquait pas mon nom. J’ai tendu mes mains, à longueur de jour, vers un peuple rebelle, vers ceux qui suivent le chemin qui n’est pas bon, qui sont à la remorque de leurs propres pensées. C’est un peuple qui me vexe, en face, sans arrêt : ils font des sacrifices dans des jardins, ils font fumer des aromates sur des briques, ils se tiennent dans des sépulcres (…) ; attention cela est mis par écrit en face de moi, si bien que je ne resterai pas inactif, jusqu’à ce que j’ai payé de retour, et payé de retour en plein cœur vos perversités et les perversités de vos pères. »[22]


Daniel a dit : « J’ai imploré Dieu et je lui ai supplié de me montrer ce que les fils d’Israël allaient devenir, est-ce qu’il va leur pardonner, leur rendre leur royaume, et leur envoyé encore des prophètes ou bien va-t-il déposé la prophétie chez un autre peuple ? Daniel a dit : l’ange m’est apparu sous la forme d’un jeune homme au beau visage. Celui-ci m’a dit : salut à toi Ô Daniel ! Dieu – le Très-Haut – a dit : les fils d’Israël ont déclenché ma colère et se sont rebellés contre moi. Ils ont adoré d’autres dieux en dehors de moi… »[23]


À suivre…


Par : Karim Zentici
http://mizab.over-blog.com/


[1] Voir : el fatâwâ el kubrâ 5/48-51
[2] Majmû’ el fatâwâ (6/359).
[3] Majmû’ el fatâwâ (14/349-352).
[4] Badhl el majhûd fî Iihbât Mushâbahat e-râfidha li el yahûd qui est une thèse universitaire du Sheïkh Ibrahim e-Ruhaïlî sous le pseudonyme d‘Abd Allah el Jumaïlî.
[5] Le chercheur Sulaïmân el ‘Awda, est l’auteur d’une thèse ayant pour titre ‘Abd Allah ibn Sabâ wa atharuhu fî ihdâth el fitan fî sadr el islâm, et à travers laquelle il démontre avec preuves à l’appui, que ‘Abd Allah ibn Saba n’est pas une légende que l’inconscient collectif musulman aurait imaginée pour évacuer ses frustrations comme l’assument certains orientalistes, certains chercheurs shiites contemporains, et certains « intellectuels musulmans » à l’instar de Taha Husaïn. Or, des grandes références shiites anciennes comme e-Nubakhtî dans son livre firaq e-shî’a (p. 22), et d’autres plus récentes comme Ni’mat Allah el Jazâilî dans El anwâr e-nu’mâniya (2/234) reconnaissent qu’ibn Saba fut un juif converti à l’islam et qu’il est à l’origine du shiisme musulman.
[6] El khutat el Maqrîzî (2/356, 357).
[7] Voir : Les kharijites et les shiites (p. 170, 171).
[8] Voir : el ‘aqîda wa e-sharî’a fî el islâm (205).
[9] El farq baïna el firaq (235).
[10] Majmû’ el fatâwa (28/483).
[11] Voir : Tabâshîr e-tawrât wa el injîl bi el islâm wa rasûlihi Mohammed du D. Nasr Allah ‘Abd ‘Ahmân Abû Tâlib (357-359).
[12] Firaq mu’âsira Ghâlib ‘Awâjî (2/276).
[13] Manhâj e-sunna 3/378
[14] Les femmes ; 46
[15] Le repentir ; 31
[16] Les médias français se plaisent à utiliser l’expression « partisan du double langage » pour désigner le double jeu de certains « islamistes » qui, il est vrai, utilisent la tuqiya sans aucun scrupule.
[17] Voir : e-sirâ’ baïna el islâm wa el wathaniya (1/494-503).
[18] Le Lévitique 20.22-24
[19] Le Lévitique 18.3-5
[20] Deutéronome : 18. 14-15 La version actuelle précise : « Ces nations que tu déposséderas écoutent ceux qui pratiquent l’incantation et consultent les oracles. Mais pour toi, le SEIGNEUR Ton Dieu n’a rien voulu de pareil : c’est un prophète comme moi que le SEIGNEUR Ton Dieu te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères ; c’est lui que vous écouterez.» Si l’on en croit le discours de Pierre [Les actes de Apôtres : 3.19-26], qui reprend la prédiction de Moïse, les chrétiens attendent encore ce fameux prophète. Ils prétendent certes qu’il serait Jésus, mais en cela ils détruisent littéralement leur dogme, car ils attendent un prophète auquel il voue déjà le culte divin ! Par essence, la nature d’un prophète est différente de celui qui l’envoie en sachant que sa mission est de faire adhérer les hommes au culte du Roi des hommes !

[21] Deutéronome ; 32.21 Une version de la Bible de 1844 parle d’un peuple ignorant, ce qui correspond tout à fait au peuple arabe illettré. Voir : Izhâr el Haq de Rahmatu Allah el Kaïrânawî, résumé par Mohammed Mulkâwî. Voici une autre traduction de ce passage : « Ils m’ont donné pour rival ce qui n’est pas Dieu, ils m’ont offensé par leurs vaines idoles. Eh bien ! moi, je leur donnerai pour rival, ce qui n’est pas un peuple, par une nation folle je les offenserai. »
[22] Ésaïe ; 65.1-7
[23] Voir : Daniel ; 9, 10, 11, 12 en sachant que la version actuelle propose une version différente.







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