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ÞÏíã 11 Nov 2011, 09:09 PM
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Contre ces derniers, il est indispensable d’établir la preuve céleste


Là où nous voulons en venir, c’est que l’innovation, et, en général, tout ce qui s’oppose au Coran et à la sunna peut provenir d’un individu qui est excusable, soit pour avoir fait un effort d’interprétation soit pour avoir suivi quelqu’un d’autre (taqlîd) dans les limites excusables. Il est possible également qu’il n’ait pas les moyens de parvenir à la vérité.[1]


Sheïkh el Islam ibn Taïmiya établit que les Textes divins concernant le mauvais devenir de l’homme (wa’îd) et les paroles provenant des grandes références de la religion sur les questions du takfîr (taxer quelqu’un d’apostat), du tafsîq (taxer quelqu’un de pervers), et autres, n’impliquent pas qu’ils faillent les appliquer à une personne en particulier sauf si celle-ci répond aux conditions pour le faire et si toute restriction en est exclue.[2]


« Il n’y a pas de différence en cela entre les questions fondamentales et les questions subsidiaires de la religion, pour ce qui est du châtiment divin dans l’au-delà. Tout individu passible de la menace divine (châtiment, malédiction, courroux)qu’elle soit perpétuelle ou non, ou portant des noms (ism) qui s’y rattachent comme mécréant (pour le takfîr)etpervers (pour le tafsîq). Nous pouvons faire entrer dans cette règle indistinctement les innovations (qu’elles soient dogmatiques ou rituelles)qui touchent à la religion, ou les actes de débauche qui touchent à la vie profane, et auxquels on donne le nom de perversité corporelle.
Quant aux différents statuts terrestres, nous pouvons dire la même chose. Autrement dit, le djihadlancé contre les mécréants doit être précédé de la prédication. Le châtiment s’applique uniquement, en effet, à celui qui a reçu la preuve céleste. Nous pouvons dire la même chose pour les punitions des pervers, soit qu’elle n’a pas lieu avant d’avoir établi contre eux la preuve céleste. »[3]
« Quiconque s’oppose aux enseignements établis par le Coran et la sunnadevient soit un mécréant, soit un pervers, soit, un désobéissant, sauf si c’est un croyant s’étant trompé suite à un effort d’interprétation. Il a droit à une récompense pour son effort, et son erreur lui est pardonnée. Il a droit à la même excuse s’il n’a pas reçu le savoir nécessaire ayant pour fonction d’établir la preuve céleste contre lui. Allah révèle en effet : [Nous n’allions châtier personne avant d’envoyer un messager].[4] Cependant, si la preuve céleste émanant des textes du Coran et de la sunnaest établie contre lui, et qu’il s’y oppose ensuite, il devra recevoir la punition correspondante à son cas, et pouvant aller jusqu’à la mise à mort. »[5]


Exemple d’iqâma el hujja dans les questions du tabdî’


On fit savoir à l’Imâm Ahmed : « Un homme qui retranscrit le hadîth est l’auteur des paroles : « Quiconque affirme de façon formelle que les « dix promis » sont au Paradis est un innovateur. » L’Imam n’apprécia pas ses paroles, et le fit savoir en disant : « C’est sûrement un ignorant qui ne sait pas de quoi il parle. »[6]


Il fut également interrogé au sujet d’un homme qui ne reconnaissait pas le khalifat d’Alî. Voici quelle fut sa réponse : « C’est une très mauvaise parole !
Ahmed ibn Hasan rapporte une version plus longue de cette conversation, et dans laquelle selon Bakr, selon père, on demanda ensuite à l’Imam : « Est-ce qu’il compte parmi les traditionalistes ?
- Je ne m’avance pas à l’exclure du traditionalisme, car il fut sûrement motivé par une erreur d’interprétation. »[7]


Ahmed ibn Munî’ el Baghawî affirme pour sa part : «Celui qui prétend que le Coran est créé est un jahmî, et celui qui ne se prononce pas sur le sujet parmi ceux qui ne comprennent rien (marchands, femmes, enfants), nous ne disons rien sur eux, et nous les instruisons sur la chose. »[8]


Comment se comporter avec un traditionaliste qui commet une erreur ?


Sheïkh el Islam ibn Taïmiya a dit : « Si l’un d’eux fait une mauvaise interprétation qui somme toute est plausible, il n’est pas permis de l’évoquer en mal ni de le critiquer ; si l’on sait qu’Allah lui a pardonné sa faute. Il incombe même au regard de la foi et de la piété qu’il renferme, de l’aimer et de s’allier à lui. Il faut remplir le devoir qu’Allah a imposé envers lui, qui consiste à l’évoquer en bien, à invoquer le pardon en sa faveur, etc. »[9]


« Parmi les éléments en relation avec ce point : nous devons savoir qu’un grand homme au niveau du savoir et de la piété, parmi les Compagnons, leurs successeurs, et tous ceux qui viendront après eux jusqu’à la fin du monde, qu’ils soient d’ahl el Baïtou non, peut très bien faire un effort d’interprétation basé sur des conjectures, voire des passions subtiles qui auront de mauvaises conséquences. Il ne convient pas de le suivre dans son erreur, bien qu’au même moment, il compte parmi les pieux et les élus de Dieu.
Malheureusement, ce genre d’erreur perturbe deux catégories d’individus :
- Ceux qui l’encensent, et qui veulent absolument lui donner raison et le suivre dans son erreur.
- Ceux qui le condamnent et qui remettent en question, à cause de cette erreur, sa piété et son statut de wali. Ils font jusqu’à douter de sa crédibilité et qu’il soit des habitants du Paradis.
Or, ces deux voies opposées sont aussi égarées l’une que l’autre.
Les gens des passions parmi les kharijiteset les rafidhites, notamment, se sont égarés par cette porte. Quant aux traditionalistes qui suivent la voie de la modération, ils encensent tous ceux qui le méritent ; ils les aiment et les prennent pour alliés, tout en gardant la vérité entre les yeux. Ils encensent la vérité et sont cléments envers les hommes. Ils savent pertinemment qu’un même homme peut avoir des bons et des mauvais côtés (récompenses/péchés) ; il est louable d’un côté, et blâmable d’un autre côté ; il mérite une récompense d’un côté et est passible du châtiment d’un autre côté ; on l’aime d’un côté et on le déteste d’un autre côté. Cette tendance est celle des traditionalistes, et s’oppose notamment aux kharijiteset aux mu’tazilites. »[10]


Les traditionalistes montrent les erreurs, sans forcément condamner leurs auteurs


SheïkhTaqî e-Dîn a dit en parlant des chants soufis : « Les auteurs de ces initiatives sont relativement des élus d’Allah, des pieux et des dévots, qui les placent au-dessus de tous ceux qui n’atteignent pas leur niveau. En cela, ils ne sont pas pires (ou pas meilleurs ndt.)que l’élite des anciens qui participèrent aux guerres intestines, et ceux qui autorisèrent moralement certaines boissons enivrantes, l’intérêt (ribâ el fadhl), le mariage provisoire, et de prendre sa femme par-derrière. ‘Abd Allah ibn el Mubârak est l’auteur des paroles : « Un homme ayant un grand passé dans l’Islam et ayant laissé une bonne trace, peut très bien être l’auteur d’un écart et d’une faute dans lesquels il ne faut pas le suivre. » L’erreur provient soit en autorisant moralement un interdit suite à un effort d’interprétation, soit en délaissant une obligation pour la même raison, soit en changeant un acte interdit en rituel, à l’exemple des guerres intestines qui furent considérées par les deux côtés comme un acte obligatoire, voire recommandé…


Ainsi, l’erreur d’interprétation a lieu dans les cinq degrés de la loi : d’un côté, en changeant l’obligatoire en recommandé, permis, déconseillé, ou interdit ; et d’un autre côté en changeant l’interdit en déconseillé, permis, recommandé, ou obligatoire. »[11]


Ailleurs, il explique qu’il existe deux réactions extrêmes envers certains « états soufis » qui tirent leur origine de Bassora ; il y a ceux qui les condamnent à outrance et ceux qui les encensent à outrance. Ensuite, il fait le même constat envers les savants du ray qui tirent leur origine de Koufa. Puis, il fait la conclusion suivante : « Quiconque considère que la voie d’un savant ou d’un dévot est meilleure que celle des Compagnons commet une erreur le rendant égaré et innovateur. À l’inverse, quiconque condamne sévèrement l’auteur d’une erreur qui fait suite à un effort dans l’obéissance à Allah commet une erreur le rendant égaré et innovateur. Par ailleurs, les gens font également, dans le domaine de l’amour et la haine en Dieu et de l’alliance, des efforts d’interprétation qui peuvent être justes ou non.
Bon nombre de gens aiment un individu de façon inconditionnelle, et font abstraction de ses défauts. Mais, dès qu’ils le voient faire une faute, ils se mettent à le détester de façon inconditionnelle en faisant abstraction de ses qualités… Cette opinion est celle des innovateurs parmi les kharijites, les mu’tazilites, et les murjites.


Quant aux traditionalistes, ils sont conforment aux enseignements du Coran, de la sunna, et du consensus disant qu’un croyant est concerné par la promesse, la grâce, et la récompense divine pour ses bonnes actions ; comme il est concerné par le châtiment divin pour ses mauvaises actions. Un même homme peut accuser en même temps ce qui lui rapporte la récompense et le châtiment, ce qui est louable et ce qui est blâmable, et ce qu’on est aime et ce qu’on déteste de lui… »[12]


Ainsi, les traditionalistes incarnent le juste milieu dans le domaine des erreurs entre ceux qui condamnent à outrance et ceux qui ne condamnent pas du tout ; ils montrent les erreurs, sans forcément condamner leurs auteurs


« Le but n’est pas de blâmer ou de louer dans l’absolu un individu ou un groupe en particulier. La bonne démarche, qui est du côté des traditionalistes considère qu’un même individu ou un même groupe concède de bonnes actions qui sont louables et de mauvaises actions qui sont blâmables, mais il a aussi des actes qui relèvent du toléré, et qui ne sont ni louables ni blâmables. D’autres actes, qui sont motivés par l’erreur et l’oubli, lui sont tout simplement pardonnés. Ainsi, d’une part, il mérite la récompense pour ses bonnes actions, et le châtiment pour ses mauvaises actions. D’autre part, il n’est ni blâmable ni louable pour ses actes tolérés ou pardonnés.


Cette tendance est celle des traditionalistes vis-à-vis des pervers musulmans ou autre. À l’extrême, nous avons, entre autres, les kharijiteset les mu’tazilitesparmi les hérétiques wa’îdiya qui ne conçoivent pas qu’on soit à fois louable et blâmable…


C’est pourquoi, nous pouvons constater dans la communauté, que de nombreux imamsnotamment, parmi les savants et les émirs accusent ces deux choses à la fois. Malheureusement, certaines gens font de l’excès, et, animés par les passions, ne retiennent que leur qualité et leurs bons côtés. À l’extrême opposé, nous avons ceux, qui, tout aussi animés par les passions, se contentent de parler de leurs défauts et de leurs mauvais côtés. Or, la religion d’Allah se situe entre les deux ; entre le rigorisme et le laxisme, et les meilleures choses sont toujours au milieu. »[13]


L’esprit de justice s’impose : il incombe de conjuguer entre l’intérêt supérieur de la religion tout en veillant à préserver l’honneur du musulman


« En parlant des personnes, on touche au droit d’Allah (I), car en relation avec la notion d’alliance et l’amour et la haine en Dieu ; on touche également au droit des personnes. Il va sans dire qu’en parlant de n’importe qui en dehors des Compagnons, à l’exemple des rois dont l’autorité temporelle est contestée, et les savants et les Sheïkhdont l’autorité religieuse est contestée ; il incombe de le faire avec science et justice, non avec ignorance et injustice. La justice incombe à chacun et envers tout le monde, comme elle incombe dans toutes les situations ; alors que l’injustice est strictement interdite. Elle n’est autorisée en aucune façon. Allah (I) révèle : [L’animosité qui vous oppose à certaines gens ne doit pas vous pousser à être injustes avec eux ; soyez justes, et vous tendrez vers la piété].[14]


Ce Verset fut révélée à l’intention des mécréants contre qui il incombe d’éprouver de la haine. Si l’on sait qu’Allah interdit d’être injuste envers celui qu’Il a pourtant ordonné de détester, que dire alors de celui qui déteste un musulman soit par erreur d’interprétation, ou en ayant une conception erronée, ou tout simplement par passion. Le musulman est plus en droit qu’on soit juste avec lui et qu’on ne le traite pas avec injustice. »[15]


L’ignorance et l’injustice sont à l’origine de la division, même entre traditionalistes


La mécréance, la perversité, et la désobéissance sont certes à l’origine du mal et de l’animosité, mais un individu ou bien un groupe d’individus est susceptible de commettre un péché et en parallèle, d’autres s’abstiennent de leur faire la morale, ce qui relève de leurs péchés. D’autres leur font bien la morale, mais d’une manière condamnable, ce qui relève aussi de leurs péchés. Cela engendre à terme la divergence, la division, et le mal. Ce phénomène est l’un des plus grands motifs à l’origine des troubles et des mauvais événements, que ce soit à notre époque ou dans les temps anciens. L’homme, en effet, est par nature injuste et ignorant, en sachant qu’il existe plusieurs sortes d’injustices et d’ignorances. Ainsi, l’injustice et l’ignorance du premier sont d’une sorte, qui sont différentes de celles du deuxième, qui, elles-mêmes, sont différentes de celles du dernier.


En se penchant sur les troubles qui s’abattent sur les gens, il sera aisé de faire ce constat. On se rendra compte que ce phénomène est à l’origine des troubles dans lesquels s’investirent tant les émirs et les rois que les savants et les sheïkh qui furent suivis par le commun des gens. Dans ce domaine, nous avons toutes les causes à l’origine de l’égarement ; soit, les passions religieuses ou charnelles. Les premières touchant à l’innovation dans la religion et les secondes à la débauche dans le domaine du profane.[16]


À suivre…













[1]Majmû’ el fatâwâ (10/371).
[2]Majmû’ el fatâwâ (10/372).
[3]Majmû’ el fatâwâ (10/372).
[4]Le voyage nocturne ; 15 voir les tafsîr d’e-Tabarî et d’ibn Kathîr.
[5]Majmû’ el fatâwa (1/113).
[6]E-sunna d’el Khallâl (1/369).
[7]E-sunna d’el Khallâl (1/428).
[8]E-lâlakâî (1/176).
[9]Majmû’ el fatâwâ (28/234).
[10]Minhâj e-sunna (4/543).
[11]El istiqâma (2/219-220).
[12]Majmû’ el fatâwâ (11/5-16).
[13]E-tis’iniya (3/1032-1033).
[14]Le repas céleste ; 14-15
[15]Minhâj e-sunna (5/126).
[16]El istiqâma (3/241) ; voir également : Majmû’ el fatâwâ (28/ 142).


ÇáÊÚÏíá ÇáÃÎíÑ Êã ÈæÇÓØÉ ßÑíã ÒäÊíÓí ; 11 Nov 2011 ÇáÓÇÚÉ 09:12 PM
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