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  #7  
ÞÏíã 15 Nov 2014, 12:26 PM
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Ibn Taïmiya et le hukm bi ghaïr mâ anzala Allah
(Partie 7)


Les gouverneurs ont droit au même voire à un meilleur traitement que les innovateurs


En d’autres termes, ce qui est valable pour les traditionalistes et les innovateurs qui sont mus par l’effort d’interprétation ou les passions, l’est tout autant pour les émirs. Au mieux, ils ne sont pas pires que les pécheurs lambdas.[1]


Sahl e-Tusturî a dit : « Les gens vivront bien tant qu’ils encenseront les sultans et les savants. En faisant cela, Allah leur améliorera leur vie religieuse et leur vie matérielle. Cependant, en les dénigrant, ils mettront à mal leur vie présente et leur vie future. »[2] Nous comprenons mieux maintenant pourquoi notamment les kharijites sont-ils les pires des hommes, étant donné qu’ils s’acharnent inlassablement contre ses deux catégories d’individus par lesquels se maintient pourtant l’équilibre des sociétés.


Ibn Taïmiya : « Allah envoya aux hommes Mohammed (r) porteur de la bonne direction (hudâ) et de la vraie religion (dîn el haqq) qui devait dominer sur la religion entière ; et Allah suffit comme témoin ! Son message s’adresse à l’humanité entière : notamment à l’élite parmi les savants et les pieux, mais aussi parmi les émirs. Son Seigneur paracheva Sa religion pour lui et sa communauté ; Il leur eut parfait de Ses bienfaits, et leur agréa l’Islam comme religion.


La bonne direction englobe les sciences utiles et la vraie religion englobe les œuvres pieuses. Les anciens baignaient dans un climat de hudâ et de dîn el haqq, mais, par la suite, l’innovation et la perversité firent leur éclosion. Ainsi, la communauté se divisait désormais entre ceux qui étaient accrochés à la hudâ et à dîn el haqq, et ceux qui en avaient dévié…


Deux sortes d’égarés se dégageaient : l’innovateur dans la religion et le débauché dans le domaine du profane. Et, comme l’affirment el Hasan el Basrî, Sufiân e-Thawrî, et un grand nombre d’anciens, en étant préserver de la tentation de l’innovation et de celle de la vie terrestre, on s’en sort sain et sauf. L’innovation, étant certes plus aimée par Satan que les péchés. La première forme de tentation touche les savants et les religieux et la seconde, les émirs et les riches. C’est ce qui explique l’adage d’un ancien : « Il y a deux catégories d’individus qui, en se réformant, réforment la société : les savants et les émirs. »[3]


Abû Mohammed e-Ramlî décrit l’Imam Ahmed – qu’Allah lui fasse miséricorde – en ces termes : « Qui ressemblait plus que lui aux anciens ? Et qui patientait plus que lui aux tentations de la vie ? Quand l’innovation frappa à sa porte, il la renvoya, et quand la richesse vint à son tour, il la refusa. »[4]


Allah (I) révèle : [Nombreux sont les prêtres et les moines qui mangent impunément l’argent des autres et qui détournent de la voie d’Allah ; quand à ceux qui amassent cupidement l’or et l’argent sans le dépenser sur le sentier d’Allah, annonce-leur un châtiment douloureux].[5]


Ibn el Mubârak disait :[6]


Qui d’autres que les rois ont-ils souillé le culte ?


Ainsi que les mauvais prêtres et les moines


Les gouverneurs parmi les rois et les intendants donnent le nom de politique à leurs méthodes et opposent la religion à la politique sous la devise « religion/politique » ; les savants du kalâm parlent de raisonnement et de scolastique et opposent la religion à la raison sous la devise « religion/raison » ; et les dévots qui mènent une vie austère et les soufis parlent de vérité spirituelle en opposition à la religion, sous la devise « vérité spirituelle/religion.


Chacun préfère au fond de lui son slogan (politique, raison, et vérité spirituelle) que le Livre d’Allah et la Tradition de Son Messager, soit dans les faits, soit dans les faits et la croyance.


À l’opposé, nous avons certains légistes, traditionnistes, des dévots et de nombreux gens simples qui se revendiquent du Coran et de la sunna (la religion), mais sans n’avoir une connaissance suffisante des domaines dont ils ont besoin. L’ignorance grossière dont ces derniers font preuve ou bien la confiance aveugle qu’ils vouent à leurs meneurs éloignent davantage les premiers des textes scripturaires de la religion et qui les prennent moins en considération à cause d’eux. Ainsi, la négligence des uns et l’hostilité des autres ont gravement contribué au déclin de la religion et à la recrudescence de l’innovation. Wa Allah a’lam ! »[7]


Ibn el Qaïyim le fidèle élève, met plus en lumière le discours de son maitre en disant : « En outre, certains partagent le pouvoir en politique et religieux, comme d’autres partagent le culte en vérité spirituelle et religion, ou encore en raison et religion. Or, ce partage n’a aucun sens. En réalité, la politique dans le vrai sens du terme, la spiritualité et la raison se divise en deux : conforme à la vérité ou non. Tout ce qui est conforme à la vérité fait partie de la religion, sans s’inscrire en opposition. De la même façon que tout ce qui n’est pas conforme à la vérité s’oppose à la religion.
Ce point met en lumière l’un des plus principes les plus importants et les plus utiles à connaitre ; celui-ci est fondé sur un seul élément. Soit que la religion de Mohammed (r) dans son ensemble est à même de répondre à tous les besoins des hommes dans le domaine de la connaissance, du savoir et des actes. Le Prophète n’a laissé le sort de sa communauté reposé sur personne après lui. La seule chose dont elle a besoin, c’est qu’on lui transmette ses enseignements. »[8]


De toute façon, la révolte ne rapporte rien de bien ; il faut veiller à l’unité du groupe dans l’intérêt supérieur de la Nation


« La douceur ne se trouve pas dans une chose sans qu’elle ne l’embellisse, et n’est pas ôtée d’une chose sans qu’elle ne la nuise. »


Plus fait douceur que violence


Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage


« C’est pourquoi, il est notoire que la tendance traditionaliste ne voit ni la rébellion ni l’épée contre les émirs en place, même s’ils répandent l’injustice. Et cela, conformément aux hadîth prophétiques authentiques et communément transmis sur le sujet. Le désordre qu’engendrent les guerres intestines et les troubles est plus grand que le mal et l’injustice venant des émirs en temps de paix. On ne confronte pas un plus grand mal en se contentant d’un mal moindre (sic).


À travers l’Histoire, les révoltes ont pratiquement toujours ramené un mal plus grand que celui qu’elles avaient enlevé. Or, Allah ne nous a pas ordonné de combattre tous les tyrans et les injustices quoiqu’il arrive. Il ne nous a pas demandé non plus de combattre d’entrée les rebelles, mais Il nous enjoint d’attendre : [Lorsque deux groupes parmi les croyants se querellent, réconciliez entre eux ; mais si l’un d’eux s’acharne contre l’autre, alors combattez celui qui s’acharne jusqu’à ce qu’il se plie à l’ordre d’Allah • une fois qu’il s’y plie, alors réconciliez entre eux avec équité, et soyez justes, car Allah aime les justes].[9] S’il n’a pas demandé de combattre d’entrée des rebelles, alors comment l’aurait-Il demandé pour les émirs ? »[10]


Ailleurs, il va plus loin en disant : « Peu furent les révoltes qui, dans l’Histoire, n’engendrèrent pas un mal plus grand que le bien escompté. Nous avons comme exemple, ceux qui s’insurgèrent contre Yazîd à Médine, ibn el Ash’ath qui s’insurgea contre ‘Abd el Mâlik en Iraq, ibn el Muhallib qui s’insurgea contre son fils dans le Khurasân, Abû Muslim sâhib e-da’wa qui prit également contre eux les armes dans le Khurasân, et ceux qui se révoltèrent contre el Mansûr à Médine et à Bassora, etc.


Le mieux qu’il peut leur arriver, quand ils ne sont pas vaincus, c’est de triompher, mais, tôt au tard, ils perdent le pouvoir, et jamais ils ne laissent d’héritier. ‘Abd Allah ibn ‘Alî et Abû Muslim attentèrent à la vie d’un nombre incroyable de personnes, pourtant, tous les deux finirent entre les mains d’Abû Ja’far el Mansûr. Quant aux partisans d’el Harra, d’ibn el Ash’ath, d’ibn el Muhallib, etc. ils connurent la défaite ; ils ne parvinrent ni à maintenir la religion ni à épargner le profane. Alors que le Très-Haut n’ordonne rien qui ne rapporte aucun effet ni pour la religion ni pour la vie matérielle. S’il est vrai au même moment, que les acteurs d’une telle initiative soient des pieux, des élus d’Allah promis au Paradis. »[11]


Voir : http://mizab.over-blog.com/article-i...-77747704.html




Par : Karim Zentici
http://mizab.over-blog.com/

























[1] El ‘Uthaïmîn « Il est possible que l’une des motivations qui poussent à appliquer des législations qui s’opposent à la religion, la menace que certains gens plus puissants font régner sur lui. Il cherche ainsi à se les concilier. C’est pourquoi, nous disons, qu’il n’est pas différent des autre pécheurs qui sont motivés par les mêmes raisons… »

[2] Tafsîr el Qurtubî (5/260). Sahl e-Tusturî a dit également : « Cette nation se divise en soixante-treize sectes ; soixante-douze d’entre elles sont vouées à la perdition, toutes haïssent le sultan ; la secte sauvée est la seule qui est avec le sultan. » [Voir : qût el qulûb (2/242) d’abû Tâlib el Makkî.]

[3] Il s’agit de Sufiân e-Thawrî ; cette annale est rapporté par Abû Na’îm dans el hiliya (7/5).

[4] Voir : manâqib el Imâm Ahmed d’ibn el Jawzî (p. 173) ; siar a’lâm e-nubalâ (11/198), et el bidâya wa e-nihâya (14/407) ; il s’agit en fait d’Abû ‘Umaïr ibn e-Nuhhâs e-Ramlî.

[5] Le repentir ; 34

[6] Voir : jâmi’ bayân el ‘ilm wa fadhlihi (1/638).

[7] Jâmi’ el masâil n° 18 (42-43) ; Sheïkh el Islam ibn Taïmiya est l’auteur des paroles : « L’idéal se borne à deux éléments : les sciences utiles et les œuvres pieuses. Mohammed (r) fut chargé de transmettre ses deux éléments sous leur meilleure forme. Ils correspondent à la bonne direction (hudâ) et à la vraie religion (dîn el haqq) qui devait dominer sur la religion entière… La bonne direction c’est les sciences utiles et la vraie religion c’est les œuvres pieuses… » Fin de citation. Plus loin, il enchaine : « Les traditionalistes qui suivent fidèlement les pieux Prédécesseurs ne se prononcent sur aucune chose relevant du domaine de la religion sans s’inspirer du Messager (r) ; soit, conformément aux enseignements du Coran et de la sunna. Quant aux innovateurs, ils ne s’inspirent ni du Coran ni de la sunna et ni des annales remontant aux pieux Prédécesseurs. Ils se tournent plutôt vers la pensée, la langue, et la philosophie. »

[8] I’lâm el mawqi’în (1014).

[9] Les appartements ; 9

[10] minhâj e-sunna (3/391).

[11] Minhâj e-sunna (4/528).

ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ