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  #13  
ÞÏíã 26 Sep 2012, 07:45 AM
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Au nom d’Allah le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux

Débat ouvert
Son Éminence : Sheïkh ‘Abd Allah ibn ‘Abd e-Rahmân el Ghudaïyân
Membre de l’Ordre des Grands Savants d’Arabie saoudite
et du Comité permanent de la Fatwa.

Louange à Allah le Seigneur de l’Univers ! Que les Prières d’Allah et Son Salut soient sur le plus noble des prophètes et messagers, notre Prophète Mohammed, ainsi que sur sa famille, ses Compagnons, et ceux qui suivent sa voie et qui emprunte fidèlement son chemin jusqu’au Jour des Comptes !

Amma ba’d ! Je vais ici faire un court discours portant sur le Verset dans lequel Allah (Y) s’adresse à Son Messager en ces termes : [Tu as vraiment un comportement illustre].[1] Ce Verset se trouve dans la sourate la plume qui doit son nom à ses premières lignes dans lesquelles le Seigneur révèle : [Nûn, par la plume et ce qu’elle retranscrit].[2] Il nous informe qu’Il jure par la plume et ce qu’elle met par écrit. Ce sermon attire l’attention sur l’importance des lignes qui suivent. Celles-ci nous apprennent que certains païens mecquois faisaient passer le Messager (r) pour un fou.

Accusation que le Très-Haut dément en disant : [Tu n’es pas, par la Miséricorde d’Allah, un fou]. Ici, le terme « fou », qui est indéfini, est employé dans une phrase négative, ce qui lui donne un sens général. La généralité porte dans ce contexte sur la négation. Autrement dit, il est exclu que le Prophète (r) soit fou dans tous les sens du terme. L’accusation de ses détracteurs n’est que pure diffamation. Elle ne fait pas le poids devant le témoignage d’Allah (Y) qui ne laisse sur la question aucun doute. Le Seigneur ne se contente pas de l’innocenter, Il va plus loin en enchainant tout de suite après : [Tu as vraiment un comportement illustre].

L’analyse de cette phrase nous enseigne que cette affirmation est doublement renforcée ; tout d’abord, par la particule inna qui a pour fonction d’attirer l’attention, et la préposition « sur » qui exprime dans la langue la domination dans le sens où cette qualité est ancrée en lui. Ainsi, ce Verset veut nous dire que toi, le Messager d’Allah, tu n’as aucun lien avec les accusations qu’on t’accole. Toi, qui as toutes les qualités qu’un homme peut avoir, et qui n’es entaché par aucun défaut. Ces fameuses qualités que Je t’ai dotées sont ancrées en toi. Certes, Allah (Y) n’a aucun associé au niveau de Sa Personne, Ses Noms et Ses Attributs, mais Il a offert à Son Prophète ces qualités qui sont au summum de la perfection humaine. En même temps, Il l’a épargné d’avoir des défauts.
Dans la phrase [Tu as vraiment un comportement illustre] ; le terme « comportement » est un nom commun introduit dans une phrase affirmative. Il a donc un sens général.[3] Autrement dit, Allah lui a offert le plus haut degré du bon comportement. Il ne se contente pas d’avoir un bon comportement, mais cette qualité est dominante chez lui, comme un roi qui règne sur ses sujets. Allah lui a offert de les maitriser parfaitement.

Par ailleurs, le Très-Haut ne s’est pas contenté de dire qu’il avait un bon comportement dans tous les sens du terme, mais Il a utilisé l’adjectif « illustre » qui est encore plus expressif. Ainsi, le Prophète (r) se distingue par deux choses :
Premièrement : il est doté de toutes les qualités possibles par la grâce d’Allah.
Deuxièmement : il est épargné d’avoir le moindre défaut. C’est ce qui a poussé ‘Âisha à répondre lorsque celle-ci fut interrogée sur le comportement qu’avait le Messager d’Allah (r) : « Il avait pour comportement le Coran. »[4]

Elle ne voulait pas dire qu’il récitait le Livre d’Allah, car il était inutile de le préciser. Il avait pour habitude en effet de le réciter et de le réviser avec Jibrîl. Il répétait les Versets que l’ange récitait ; chacun écoutait la lecture de l’autre à l’occasion annuelle du ramadhân. La dernière année de sa vie, la révélation du Coran fut achevée. Cette année-là, Gabriel le lui fit réviser en entier à deux reprises.

Cet événement est repris par la sourate la Résurrection dans laquelle le Seigneur révèle : [Je jure par le jour de la Résurrection • Et Je jure par l’âme portée à se blâmer • L’homme se figure-t-il que Nous n’allons pas rassembler ses ossements • Nous sommes plutôt capables de lui reconstituer ses phalanges de même longueur • Mais, il veut plutôt persister dans la perversion • Il demande : à quand le jour de la Résurrection].[5] Plus loin, Il enchaine : [Quand Nous en faisons la lecture, tu n’as qu’à la suivre • Puis, c’est à Nous qu’il revient de l’éclaircir].[6] Le Messager répétait sans cesse les Versets qui lui étaient révélés en vue de les mémoriser, mais Allah le rassura : [N’anticipe pas sa lecture en articulant la langue à son écoute • C’est à Nous qu’il revient de le rassembler et d’en faire la lectureQuand Nous en faisons la lecture, tu n’as qu’à la suivre • Puis, c’est à Nous qu’il revient de l’éclaircir].[7] Ainsi, Allah a sauvegardé le Coran comme Il l’a révélé, et Il a fait savoir que ce rôle lui revenait.

En revanche, la garde des anciens Livres était à la charge des messagers, comme le formule le Verset : [dont la garde leur était confiée].[8] Le Coran affilie cette mission aux différents peuples avant l’Islam, mais il en est autrement pour le Livre des musulmans au sujet duquel il affirme : [C’est Nous qui avons révélé le Rappel, et c’est à Nous qu’il revient de garder].[9]

Ainsi, nous pouvons dire que le comportement du Messager (r) s’inspire du Coran qui regroupe les meilleures qualités possible. Il n’a fait que mettre en pratique ses enseignements à travers son exemple que la sunna nous met en lumière, et qui coïncide ni plus ni moins avec la volonté du Créateur. En lisant le Coran, on peut se rendre compte que toutes les vertus qu’il encourage sont réunies chez le Prophète (r). En parallèle, le meilleur des hommes était loin d’avoir tous les défauts qu’il condamne.

Le problème aujourd’hui, c’est que les programmes scolaires ne mettent pas en valeur ces vertus prophétiques sauf dans des cas rares. Nous n’offrons pas à nos enfants le meilleur modèle qui s’incarne en la personne du Prophète (r) pour leur éducation. Dans certains pays arabes, son nom est à peine mentionné dans les programmes. Pourtant, Allah (Y) a fait de lui une miséricorde pour l’humanité. Il est porteur de la bonne nouvelle pour celui qui croit en lui, et de la mauvaise nouvelle pour celui qui renie sa mission. Son message est universel et englobe tous les djinns et les hommes. Lui-même explique à ce sujet : « Par Celui qui tient l’âme de Mohammed dans Sa Main ! Quiconque dans cette communauté, qu’il soit juif ou chrétien, entend parler de moi, et qui ne croit pas en moi avant de mourir, comptera parmi les gens du feu… »[10]

Concernant la campagne de dénigrement lancée contre le Prophète (r), nous pouvons constater qu’Allah (I) y fait allusion dans le Livre des musulmans, et que le phénomène n’est pas nouveau. Le Très-Haut révèle en effet : [Dis : est-ce d’Allah, de Ses Versets, et de Son Messager que vous vous moquiez ? Rien ne sert de vous excuser, car vous avez mécru après avoir goûté à la foi].[11]
Au cours d’un voyage, certains individus s’écrièrent à l’occasion d’une discussion : « Qu’ont-ils nos lecteur, ils sont les plus menteurs, ils ont les plus gros ventres – pour dire qu’ils mangent beaucoup – et sont les plus peureux sur le champ de bataille. »[12] Quand ces paroles vinrent aux oreilles du Prophète (r), il récita le Verset : [Dis : est-ce d’Allah, de Ses Versets, et de Son Messager que vous vous moquiez ? Rien ne sert de vous excuser, car vous avez mécru après avoir goûté à la foi].[13]

Si nous nous penchons sur le cas des individus à l’origine de cette campagne, nous découvrirons qu’ils notre législation les concerne, étant donné qu’elle renferme tout ce dont les créatures ont besoin. Le jour d‘Arafa, Allah révéla à Son Messager : [Aujourd’hui, Je vous ai parachevé votre religion, Je vous ai parfait de Mes bienfaits, et Je vous ai agréé l’Islam comme religion].[14]
D’un côté, la religion est parfaite et répond aux besoins de l’homme tant d’un du point de vue matériel que spirituel. Elle est à même de lui procurer le bonheur dans l’au-delà. D’un autre côté, elle s’adresse à tous les djinns et les hommes depuis l’avènement du sceau des Prophètes (r) jusqu’à la fin du monde. Personne n’en est exempté. Allah révèle à ce sujet : [Béni soit Celui qui a révélé le Furqân à Son serviteur afin qu’il soit un avertisseur pour l’Humanité],[15] [Ce Coran me fut révélé afin que je vous avertisse vous et tous ceux à qui il parvient],[16] [Toute religion désirée autre que l’Islam ne sera pas accepté].[17]

En outre, quand le Prophète (r) aperçut entre les mains de ‘Umar (t) des feuillets de la Thora, il se mit en colère, et s’écria : « Serais-tu pris par le doute, ibn el Khattâb ? Par celui qui détient mon âme dans Sa Main ! Je vous l’ai apporté claire et limpide. Ne leur demandez rien sinon vous risquez soit de démentir la vérité soit de croire à un mensonge. Par celui qui détient mon âme dans Sa Main ! Si Moussa était vivant, il ne lui appartiendrait que de me suivre. »[18]
Et à son retour sur terre à la fin des temps, Îsâ fera appliquer la législation mohammadienne. Les coupables sont donc concernés par son message et entrent dans le sens général de ces textes.

La communauté musulmane se divise en deux catégories : une communauté exhortée (umma da’wa) et une communauté adhérente (umma ijâba). Si aucune personne responsable n’est dispensée par la première, dans un discours dans lequel le Messager (r) dresse le bilan des communautés juive et chrétienne, il explique que la sienne va se diviser en soixante-treize sectes : « Toutes sont vouées à l’Enfer, nous apprend-il, à l’exception d’une seule.
  • Laquelle Messager d’Allah, demandèrent les Compagnons ?
  • C’est celle comptant ceux qui suivent la voie sur laquelle nous sommes mes Compagnons et moi. »[19]

Les soixante-douze sectes entrent dans le cercle de la communauté exhortée. Quant à la soixante-treizième, d’un côté elle se rattache à celui-ci, et d’un autre côté elle se rattache à la communauté adhérente. Les fautifs sont donc concernés par le sens général des textes cités. Ils doivent donc répondre de leurs actes en regard de la législation musulmane. Si les autorités compétentes qui sont entre les mains du pouvoir exécutif n’interviennent pas, elles en sont responsables dans la mesure où elles sont matériellement capables soit d’empêcher ce genre d’action soit de punir les coupables. L’une des règles élémentaires de la religion établit que le simple fait de s’abstenir de faire une chose est considéré comme un acte. La personne responsable doit répondre de ses devoirs qu’elle s’est abstenue de faire. Si elle n’offre pas son aide à une personne en danger (brûlé ou noyé), elle est coupable. Les autorités sont donc coupables si celles-ci font preuve de laxisme. Elles sont concernées par la menace que dénotent les textes contre quiconque s’arroge en ennemi d’Allah, de Son Messager, et de la religion.

Les savants des générations anciennes – qu’Allah leur fasse miséricorde – ont pris soin de la biographie du Prophète (r) et ont mis en lumière ses vertus. Nous n’avons pas le temps d’en parler ici, étant donné que chacune de ses vertus mérite une conférence à part entière à elle seule. Des ouvrages comme zâd el ma’âd li hadî khaïr el ‘ibâd d’ibn el Qaïyim, e-sîra d’ibn Hishâm, et dont le nombre s’élève peut-être à plus de cinq cents, traitent du sujet en détail. Celui qui veut se pencher sur ce thème peut s’en acquérir un, deux ou plus ; cela dépend de ses motivations.

Par ailleurs, il ne s’agit pas de les lire par plaisir. Le but d’une telle lecture, c’est qu’elle permet de s’éduquer et d’éduquer ses enfants en prenant le Prophète (r) en modèle. Malheureusement, beaucoup de gens ne suivent pas un modèle précis d’éducation ni pour eux ni pour leurs enfants. En revanche, ils savent où ils en sont quand il s’agit de l’argent ou de leurs activités favorites. Les gens ont certes des motivations différentes, mais le problème, c’est que certains négligent le côté éducation. Pourtant, le Prophète (r) affirme dans un hadîth : « Lorsque la loyauté sera négligée, il n’y aura plus qu’à attendre la fin du monde.
  • La négliger, en quoi cela consiste-t-il, lui demandèrent les Compagnons ?
  • Lorsqu’il sera confié les affaires à des personnes non compétentes, alors il n’y aura plus qu’à attendre la fin du monde, expliqua-t-il. »

Il est rare à notre époque de trouver pendant longtemps quelqu’un de confiance. Sans dire qu’il ne peut y en avoir, mais le problème, c’est de les trouver. En règle générale, beaucoup de ceux avec qui nous sommes en relation ont certes une belle apparence, mais leur face cachée est bien différente. L’un des exemples les plus éloquents, c’est que certains investisseurs arrivent à soutirer l’argent des autres grâce à des arnaques qu’ils font passer pour des opérations légales.

Là où je veux en venir, c’est qu’il incombe de prendre le Verset que nous avons cité comme base pour son éducation et celle de ceux qui sont sous son autorité. Le Messager (r) déclare en effet : « Chacun de vous est un berger qui est responsable de son troupeau.»[20]

J’implore Allah (I) de nous concéder à tous la réussite !


[1] La plume ; 4

[2] La plume ; 1

[3] C’est la même règle que pour les phrases négatives, impératives (interdiction de faire), interrogatives, etc.

[4] Rapporté par Ahmed (24601).

[5] La résurrection ; 1-6

[6] La résurrection ; 18-19

[7] La résurrection ; 16-19

[8] Le repas céleste ; 44

[9] El hijr ; 9

[10] Rapporté par Muslim (153), selon Abû Huraïra (t).

[11] Le repentir ; 65-66

[12] Voir tafsîr ibn Jarîr e-Tabarî (6/408), et tafsîr ibn Kathîr (2/483).

[13] Le repentir ; 65-66

[14] Le repas céleste ; 3

[15] Le furqân ; 1

[16] Le bétail ; 19

[17] La famille d’Imrân ; 85

[18] Hadîth rapporté par Ahmed (15156), selon Jâbir ibn ‘Abd Allah – qu’Allah les agréé son père et lui –.

[19] Rapporté par e-Tirmidhî (2641), selon ‘Abd Allah ibn ‘Amr – qu’Allah les agréé son père et lui –.

[20] Rapporté par el Bukhârî (893), Muslim (1829), selon ‘Abd Allah ibn ‘Amr – qu’Allah les agréé son père et lui –.





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