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ÞÏíã 28 May 2011, 06:39 AM
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D’ibn ‘Abbâs à ibn Bâz

(Partie 6)




79-Mohammed ibn Ibrahim, l’ancien grand Mufti d’Arabie Saoudite : « Allah appelle mécréant celui qui n’applique pas Ses Lois. C’est donc un mécréant dans l’absolu ; soit en faisant du kufr ‘amalîsoit en faisant du kufr i’tiqâdî. L’annale d’ibn ‘Abbâs en exégèse à ce Verset et qui est rapporté par la voie de Tâwûs et d’autres expriment que celui qui n’applique pas les Lois d’Allah est un mécréant, soit en faisant du kufr i’tiqâdî qui fait sortir de la religion soit en faisant du kufr ‘amalî qui ne fait pas sortir de la religion. »[1]




80-Sheïkh e-Sa’dî, en explication à l’annale d’ibn ‘Abbâs, il émet la condition de l’istihlâl pour devenir mécréant.[2]




81-L’Imam Shanqîtî : « Celui qui n’applique pas les Lois d’Allah en étant convaincu qu’il commet un péché et un mal, dans son cas son kufr, son zhulm, et son fisqne font pas sortir de la religion. »[3]




82-Sheïkh el Albânî ramène les paroles d’ibn el Qaïyim qu‘Abd e-Latîf ibn ‘Abd e-Rahmân reprend à son compte, comme nous l’avons vu précédemment. Puis, il fait les éloges de ces paroles.[4]




83-Mieux, il explique que lehukm bi ghaïr mâ anzala Allah peut avoir deux statuts en fonction des cas :

- Celui de grand péché : c’est le kufr mineur ou le kufr dûn kufr.

- Celui d’apostasie : c’est le kufr majeur.[5]




84-Sheïkh ibn Bâz : une question lui fut posée à sur les lois forgées par les hommes. Ce dernier répondit : « … Quant aux lois qui s’opposent à la Législation divine, il n’est pas permis de les forger. Si certaines lois instaurées stipulent qu’aucune peine n’est prévue pour un cas d’adultère ou de consommation d’alcool, celles-ci sont complètement fausses. Dans la situation où le gouverneur l’autorise moralement (istahalla), il devient mécréant étant donné qu’il autorise ce que les textes explicites et le consensus interdisent. Nous pouvons dire la même chose pour tous ceux qui autorisent de manière générale n’importe qu’elle interdiction frappée d’un consensus. »[6]




Dans son épître hukm man darasa el qawânîn el wadh’iya aw tawalla tadrîsihâ, il précise également : « La deuxième catégorie : celui qui étudie le droit (el qawânîn) en vue de l’enseigner ensuite, de l’appliquer, ou d’offrir ses services dans ce domaine. Ce dernier est certes convaincu qu’Allah a interdit d’appliquer d’autres lois que les siennes, mais il se laisse guider par les passions ou l’amour du gain. Nul doute que ceux qui entrent sous cette catégorie sont des pervers. Ils dénotent de la mécréance (kufr), de l’injustice (zhulm), et de la perversité (fisq), mais il s’agit de la petite mécréance, de la petite injustice, et de la petite perversité qui ne font pas sortir du cercle de la religion.




Cette opinion est notoire dans les milieux savants. C’est celle qui fut adoptée par ibn ‘Abbâs, Tâwûs, ‘Atâ, Mujâhid, et un certain nombre de savants des nouvelles et des anciennes générations, comme l’évoquent leHâfizhibn Kathîr, el Baghawî, el Qurtubî, etc. ibn el Qaïyim a un discours qui va dans ce sens dans son kitâb e-salât, et Sheïkh‘Abd e-Lâtif ibn ‘Abd e-Rahmân ibn Hasan – qu’Allah lui fasse miséricorde – a consacré une risâla intéressante sur le sujet. Celle-ci est imprimée dans le troisième volume du premier recueil de majmû’ e-rasâil. »[7]




85-En réponse à la question qu’on lui posa sur le sens du v. 44 de la s. el mâida, il affirma : « Il faut le prendre dans le sens où la personne considère légitime de ne pas appliquer les lois d’Allah (Istihlâl), selon la plus probable des opinions. Sinon, comme l’a dit ibn ‘Abbâs, c’est de la mécréance sans n’être de la mécréance. Sinon, en principe [sont eux les mécréants].[8]




Le verset est descendu à l’attention des personnes qui autorisent moralement à ne pas appliquer les lois d’Allah sur terre. Le verset concerne les mécréants qui n’appliquent pas les lois d’Allah en autorisant la viande morte et en établissant d’autres lois de ce genre. Par contre, si Zaïd ou ‘Amr est motivé dans son initiative par des dessous-de-table, doit-on parler de mécréance ? on ne peut dire qu’il devient apostat pour cette raison ? Si un juge condamne Zaïd injustement à mort pour des raisons personnelles, cela ne le fait pas sortir de l’Islam




Que ce soit le pervers (fâsiq), l’injuste (zhâlim), ou le mécréant (kâfir), le statut concerne l’individu qui autorise moralement la chose, ou qui estime que les lois d’Allah ne conviennent pas (à notre époque), ou encore que d’autres formes de loi sont prépondérantes aux Siennes. En fait, il faut prendre le verset dans le sens où la personne condamnée d’apostasie autorise moralement à faire la chose, ou pire si elle considère que la loi à laquelle elle se soumet est meilleure que celle d’Allah. Par contre, si elle ne soumet pas aux Lois d’Allah en étant motivée par ses passions, elle est simplement considérée comme désobéissante au même titre que la personne adultère qui n’autorise pas moralement son acte ou celle qui désobéis à ses parents en raison de ses mauvais penchants ; dans ce cas, elle est simplement considéré désobéissante. Or, si elle estime qu’il est moralement toléré de faire l’adultère, ou de désobéir aux parents, dans ce cas précis, elle est mécréante. Ainsi, on s’épargne de la pensée kharijiteet on se distingue dès lors de la pensée kharijite. Sinon, sinon on sombre dans les mêmes erreurs que les kharijites, c’est ce genre de confusion qui a régné dans l’esprit des kharijites, à vouloir ainsi généraliser. »[9]




86-Cette tendance est corroborée par plusieurs fatwas de lalajna dâima.[10]




87-Sheïkh el ‘Uthaïmîn explique que nul doute que les Versets en questions donnent trois statuts : les savants divergent sur la façon de savoir si ces statuts concernent une seule personne ou bien trois personnes différentes. Ensuite, il souligne que les cas varient en fonction des intentions de chacun ; en faisant la distinction entre ceux qui acceptent la Loi d’Allah et ceux qui ne l’acceptent pas. Le statut de mécréant (kâfir) s’appliquant au deuxième.




Pour le premier, il est soit motivé par un esprit tyrannique (celui-ci est un zhâlim), soit par ses mauvais penchants (celui-ci est un fâsiq). Ensuite, il s’inspire de l’annale d’ibn ‘Abbâs pour dire qu’il s’agit dans le Verset en question du… kufr dûn kufr.[11]




88-« En ce qui concerne le hukm bi ghaïr ma anzala Allah, le Coran nous apprend qu’il se partage entre la mécréance, l’injustice, et la perversité ; c’est en fonction des raisons qui l’ont motivées ; l’individu qui n’applique pas la Loi d’Allah en étant motivé par ses passions, tout en sachant qu’elle incarne la vérité, il ne devient pas mécréant, mais il vacille entre le statut d’injuste et de pervers.

Cependant, s’il légifère une loi qu’il impose à toute la nation, en pensant qu’il y a un intérêt à le faire, comme le lui ont murmuré les mauvais conseillers, il ne devient pas mécréant non plus dans pareil cas ; bon nombre de gouverneurs, en effet, sont ignorants dans la religion, et, il faut ajouter à cela, qu’ils sont entourés de personnes qui ne connaissent pas mieux la religion, mais, comme ils voient en eux, une grand érudition, ils font confiance à leurs appréciations.

Il peut connaitre la Loi d’Allah dans un domaine particulier. Malgré cela, il fait régner et appliquer une autre loi qui fait autorité au niveau de tous le pays (dustûr), tout en reconnaissant qu’il est injuste, et que la vérité est du côté du Coran et de la sunna ; dans ce cas, nous ne pouvons pas le kaffar.

En revanche, nous faisons le takfîrde celui qui voit que la loi qu’il applique vaut mieux pour les hommes que celle d’Allah ; la raison, c’est qu’il dément les Versets : [Allah n’est-il pas le meilleur des juges ?][12] ; [Est-ce la loi païenne qu’ils veulent ? Y a-t-il une meilleure loi que celle d’Allah, pour les gens qui sont convaincus ?][13] »[14]




89-« … ainsi, selon l’interprétation que nous avons faite du Verset en question, nous estimons que le hukm bi ghaïr ma anzala Allahne fait pas sortir de l’Islam, mais qu’il relève du kufr el ‘amalî. Un tel gouverneur sort en effet du droit chemin. Il n’y a pas de différence en cela, entre celui qui s’inspire des lois instaurées par d’autres et qu’il applique à son pays, et celui qui forge une législation. »




90-Sheikh el ‘Uthaïmîn est très sévère sur la question de kaffar les gouverneurs au premier abord, dans la mesure où ces derniers n’affichent pas ouvertement qu’ils autorisent moralement l’usure ou autre. La plupart du temps, ils sont ignorants et sont influencés par un mauvais entourage, et parfois même malheureusement par des mauvais savants.[15]




91-« l’istihlâl : c’est croire qu’une chose interdite par Allah soit autorisée… quant à l’istihlâl des actes, il faut regarder : par exemple, quelqu’un qui pratique l’usure et qui récidive, il n’est pas considéré mécréant s’il n’est pas convaincu que son acte est licite, étant donné qu’il ne l’a pas autorisé moralement. »[16]




92-Il suffit pour reprendre les termes de Sheïkh el ‘Uthaïmîn que des grandes références comme ibn Taïmiya[17] et son élève ibn el Qaïyim[18] aient corroboré le principe du kufr dûn kufr, qui n’est, rappelons-le, pas propre au hukm bi ghaïr mâ anzala Allah, mais qui s’étale sur de nombreux points de la religion, comme l’a développé en détail ibn el Qaïyim, mais aussi l’Imam ‘Abd e-Lâtif ibn ‘Abd e-Rahmân ibn Hasan.[19]




93-Sheïkh‘Abd el Muhsin el ‘Abbâd.[20]




94-Sheïkh Ahmed e-Najmî, qui n’a pas manqué d’évoquer que la question est sujette à divergence.[21]




À suivre…

















[1]tahkîm el qawânîn (p. 15).
[2]Taïsîr el Karîm e-Rahmân (2/296-297).
[3]Adhwâ el bayân (2/103).
[4]Voir : silsilat el ahâdîth e-sahîha (7/134).
[5]El ‘aqîda e-Tahâwîya sharh wa ta’lîq (p. 40-41).
[6]Majmû’ el fatâwâ wa el maqâlât (7/119).
[7]Majmû’ el fatâwâ wa el maqâlât (2/326).
[8]Le repas céleste ; 44
[9]Voir : Madârik e-Nazh fî e-Siyâsa de Sheïkh ‘Abd el Mâlik Ramadhânî.
[10]Voir : fatâwâ e-lajna e-dâima (n° 5226, 5741, 6310).
[11]Voir : mawqif el mamlaka el ‘arabiya e-su’ûdiya min el irhâb (2/595-597) de Sulaïmân Abâ el Khaïr.
[12]Le figuier ; 8
[13]Le repas céleste ; 50
[14]D’après la cassette ayant pour titre : e-tahrîr fî mas-ala e-takfîr.
[15]sharh qawâ’id el muthlâ.
[16]Voir : el bâb el maftûh (3/97).
[17]Voir notamment majmû’ el fatâwâ (7/312).
[18]Voir : voir madârij e-sâlikîn (1/336) et e-salat wa hukm târikuha (p. 72).
[19]Voir : lettre à Mukhlif.
[20]Voir : dars sharh sunan Abî Dâwûd du 16/11/1420 h.
[21]Dont voici l’audio : http://z-salafi.com/zsalafi/zsalafi-...=23&idFatwa=81

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