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ÞÏíã 08 Jan 2015, 05:40 PM
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Aimmat e-da’wa et le hukm bi ghaïr mâ anzala Allah
(Partie 5)


Lettre d‘Abd e-Latîf ibn ‘Abd e-Rahmân (suite)


Section :


Il existe plusieurs principes à respecter :


Le premier : la sunna prophétique et les hadîth servent à éclaircir les lois coraniques, et les ambitions que dévoilent les textes du Livre d’Allah dans le domaine des limites à connaitre qu’Allah a révélées. Ces limites portent sur la connaissance des termes comme croyant/mécréant, polythéiste/monothéiste, pervers, bienfaisant, injuste, pieux, ce que sous-entendent la muwâlât et le tawallî, etc.


De la même manière que celle-ci donne des éclaircissements sur la façon de prier comme il l’est demandé : ses nombres de rak’a, ses piliers, ses conditions, ses obligations ; il en est de même pour la zakât… le jeûne, le pèlerinage… les lois de l’usure… Ses enseignements détaillés nous parviennent par le biais d’annales que nous véhiculent des rapporteurs crédibles et irréprochables, de génération en génération, et qu’ils font remonter à la source : la sunna du Messager d’Allah (r).
En négligeant ce principe, on se ferme hermétiquement les portes du savoir et de la foi, tout comme on ferme les portes à la compréhension du Coran.


Le deuxième principe :


La foi a une essence (asl) qui se diversifie en diverses branches. Chaque branche (far’) entre sous l’appellation de la foi. Lâ ilâh illâ Allah est la plus haute d’entre elles, et la plus basse consiste à enlever une entrave du chemin. Si certaines d’entre elles ne sont pas fournies, celles-ci annulent la foi à l’unanimité des savants, comme c’est le cas pour la première. En revanche, d’autres ne l’annulent pas à l’unanimité des savants quand elles sont négligées, comme c’est le cas pour la dernière. Or, entre ses deux branches, il en existe de multiples variétés. Les unes rejoignent la première ; elles en sont donc plus proches. Les autres rejoignent la dernière, et en sont donc plus proches.


En voulant mettre toutes ces branches sur le même pied d’égalité lorsque celles-ci sont rassemblées, on s’oppose ainsi aux textes et à la voie des anciens et des grandes références de cette communauté.


D’autres parts, la mécréance (kufr) se compose également d’une essence et de branches. Ainsi, de la même manière que les branches de la foi entrent dans la foi, nous pouvons en dire autant pour la mécréance. Tous les péchés sont des branches du kufr, comme en parallèle, les bonnes œuvres sont des branches de la foi. Il n’est donc pas pertinent de les mettre sur le même pied d’égalité au niveau des statuts et des noms légitimes qui leur sont accolés.


Il y a donc une différence entre délaisser la prière, l’aumône, ou le jeûne, commettre l’association, ou dénigrer le Coran, et entre commettre un vol, l’adultère, boire de l’alcool, piller, et afficher une certaine muwâlât pour les non-musulmans à la façon de Hâtib.


Celui qui met sur le même pied d’égalité les différentes branches de la foi au niveau des noms et des lois qui leur correspondent, ou qui fait la même chose avec les branches du kufr, il s’oppose au Coran et à la sunna ; il s’écarte de la voie des anciens, et entre dans l’ensemble des adeptes de l’innovation et des passions.


Le troisième principe :


La foi est composée des paroles et des actes.
Il existe deux sortes de paroles : la parole du cœur qui se matérialise par la croyance, et la parole verbale qui se matérialise par l’attestation de foi.
Il existe deux sortes d’actes : les actes du cœur qui consiste à s’orienter vers Allah, Le choisir comme divinité, L’aimer, chercher Sa satisfaction, et à Lui donner foi.
Les actes extérieurs comme la prière, l’aumône, le pèlerinage, le djihad, etc.


S’il n’y a plus la croyance du cœur (tasdîq), accompagnée des actes intérieurs, la foi s’annule entièrement. Si ce sont simplement certains actes extérieurs qui sont délaissés, comme la prière, tout en gardant à la fois la croyance et la parole du cœur, il y a divergence entre les savants sur le statut qui lui correspond : est-ce que la foi s’annule entièrement ou non en délaissant l’un des cinq piliers de l’Islam ? Est-ce que le coupable devient mécréant ou non ? Faut-il distinguer la prière des autres piliers ou non ?


Les traditionalistes s’accordent à dire qu’il faut absolument fournir les actes du cœur (l’amour d’Allah, Sa soumission, et la recherche de Son Agrément).


Pour les murjites, le tasdîq est suffisant pour devenir croyant. La divergence entre les traditionalistes concerne donc les actes extérieurs : devient-on un mécréant en les délaissant ou non ? Selon la tendance notoire des anciens, on devient mécréant en délaissant l’un des quatre piliers venant après l’attestation de foi.
Selon une deuxième tendance : seul celui qui les renie est voué à la mécréance.
Une troisième tendance distingue entre la prière et les autres piliers. Toutes ces tendances sont notoires.


Concernant les péchés et les actes de désobéissance, les anciens distinguent entre ceux qui s’opposent catégoriquement à l’essence de la foi, et les péchés moins graves. Ils distinguent également entre ceux que le Législateur qualifie de mécréance et les autres. Telle est la tendance des traditionalistes qui se conforment scrupuleusement à la sunna du Messager d’Allah (r) ; les preuves textuelles venant le démontrer sont détaillées ailleurs.


Le quatrième principe :


Il existe deux sortes de kufr :


Kufr ‘amal et le kufr juhûd wa ‘inâd qui consiste à renier une chose en sachant pertinemment qu’elle vient du Messager (r) par obstination et dénégation. Cela concerne les Noms du Seigneur, Ses Attributs, Ses Actions, Ses Lois qui ont pour base, Son tawhîd et Son adoration unique sans Lui vouer le moindre associer.
Cette forme d’apostasie s’oppose à la foi à tous les niveaux. Concernant le Kufr ‘amal, il y a certains actes qui s’opposent à la foi à tous les niveaux, comme se prosterner devant une idole, dénigrer le Coran, tuer voire offenser un prophète.


Quant au hukm bi ghaïr mâ anzala Allah et l’abandon de la prière, ils relèvent du kufr ‘amal non du kufr i’tiqâd.


Dans cet ordre, nous avons le hadîth : « Ne redevenez pas des mécréants après moi en vous tranchant mutuellement la nuque. »[1]


Le Prophète (r) dit également : « Quiconque visite un devin et donne crédit à ses paroles, ou qui sodomise sa femme aura mécru aux enseignements révélés à Mohammed. »[2]


Il s’agit ici du Kufr ‘amal qui n’a pas le même degré de gravité que les actes que nous avons cités précédemment, bien que dans tous les cas on parle de kufr.


En outre, le Coran désigne celui qui met en pratique une partie du Coran comme étant croyant pour la partie qu’il met en pratique et mécréant pour celle qu’il délaisse. Allah (I) révèle en effet : [Et lorsque nous primes votre engagement de ne pas verser votre sang et ne pas vous expulser des maisons] jusqu’à : [Ne croyiez-vous qu’à une partie du Livre et en renieriez-vous le reste ?] Ce Verset nous enseigne qu’ils ont accepté cet engagement et qu’ils y ont adhéré (iltazama). Cela démontre qu’ils y ont donné foi. Il nous informe pourtant, qu’ils ont désobéi à l’ordre de Leur Seigneur, et que certains d’entre eux ont versé le sang à un autre groupe parmi les-leurs qu’ils ont expulsé de chez eux. Ils ont donc renié l’engagement qui leur fut pris.


Le Coran nous apprend ensuite qu’ils réclamèrent une rançon en échange des prisonniers que le premier groupe avait constitué. Ils ont donc donné foi à l’engagement que le Seigneur avait pris sur eux dans le Livre. Ils étaient d’un côté croyants pour avoir mis en pratique le pacte qu’ils avaient pris avec Lui, et d’un autre côté mécréants pour en avoir négligé une partie.


Ainsi, la foi au niveau des actes s’oppose à la mécréance au niveau des actes et la foi au niveau de la croyance s’oppose à la mécréance au niveau de la croyance.


Selon un hadîth authentique : « Offenser un croyant relève de la perversion, et le tuer relève de la mécréance. »[3] Le Prophète (r) a distingué entre l’offense et le meurtre ; l’un étant un acte de perversion (fusûq) qui ne rend pas mécréant, et l’autre un acte de mécréance. Il va sans dire qu’il faisait allusion au Kufr ‘amalî non au Kufr i’tiqâdî. Ce genre de kufr ne fait pas sortir catégoriquement de la religion musulmane, de la même manière que l’adultère, le vol, et l’alcool, bien qu’au même moment, les fautifs se voient retirer le nom de croyants.


Ces détails sont conformes à l’opinion des Compagnons, qui sont les plus éclairés de la communauté sur le Livre d’Allah, sur l’Islam, la mécréance, et leurs implications. Il n’est donc pas pertinent de se tourner pour ces questions vers quelqu’un d’autre. Les nouvelles générations ont mal appréhendé leur discours, c'est pourquoi elles se sont divisées en deux groupes :
  • Un groupe qui a sorti de la religion les auteurs des grands péchés, en les condamnant à l’Enfer éternel ;
  • et un groupe qui les a considérés à l’opposée comme des croyants ayant une foi parfaite.


Les premiers ont sombré dans le rigorisme et les seconds dans le laxisme. Néanmoins, Allah guida les traditionalistes, qui sont au milieu des tendances musulmanes comme l’Islam est au milieu des autres religions, soit la meilleure voie, qui est la voie du milieu.


À suivre…







[1] Rapporté par el Bukhârî et Muslim.

[2] Rapporté par e-Tirmidhî, ibn Mâja, et Abû Dâwûd ; Sheïkh el Albânî l’a authentifié dans irwâ el ghalîl (7/68).

[3] Rapporté par el Bukhârî et Muslim.

ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ