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ÞÏíã 27 Jan 2013, 03:06 PM
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ÇÝÊÑÇÖí La condamnation publique du gouverneur






La condamnation publique du gouverneur
(Partie 1)

El fudhaïl ibn ‘Yiâdh : « Prends le bon chemin, et ne sois pas affligé par le petit nombre qui l’emprunte, et éloigne-toi du mauvais chemin, et ne sois pas impressionné par le grand nombre qui l’emprunte. [El i’tisâm de Shâtibî (1/83).]

Louange à Allah le Seigneur de l’Univers ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !

Introduction

Allah (I) révèle : [Ils dirent plutôt : nous avons trouvé nos ancêtres sur une voie, et nous nous contentons de suivre leurs traces].[1]Iblîs étend ses ruses en vue de fourvoyer le fils d’Adam et de le mener à la perdition. Le suivisme aveugle notamment, comme le souligne ibn Hubaïra, est une forme d’idolâtrie, étant donné qu’on préfère suivre son leader ou son groupe, aux dépens de la vérité.[2] Malheureusement, ce fléau a corrompu les croyances. Il est donc très nocif de mettre en avant dans nos débats, les noms des savants, sans tenir compte des preuves avancées.[3]

Le suiveur (muqallid), pour reprendre les termes d’ibn el Jawzî, n’est pas sûr de lui. Il n’utilise pas sa raison, qui pourtant lui fut insufflée pour réfléchir et méditer. Il est décevant d’éteindre sa lanterne pour marcher dans les ténèbres de la nuit. La plupart des adeptes des écoles reposent leur confiance sur leur maitre sans se poser de questions sur la pertinence de leurs arguments. Ils foncent droit sur un mur. Une approche scientifique réclame de regarder les arguments non de qui ils viennent.

Un jour, el Hârith ibn Hût interpella le Khalife ‘Ali (t) en ces termes : « Tu penses que nous pensons que Talha et Zubaïr étaient dans l’égarement.
  • Hârith, lui fustigea-t-il, ne te méprends pas ! On ne connait pas la vérité par les hommes, mais connais la vérité et tu connaitras ses tenants. »

L’Imam Ahmed disait : « Suivre quelqu’un dans sa croyance est la marque d’un savoir étroit. » Lui-même mettait ses conseils en pratique. C’est pourquoi, dans la question de l’héritage du grand-père, il préférait l’opinion de Zaïd à celle du premier Khalife de l’Islam, Abû Bakr e-Siddîq (t).[4]


La religion, c’est le bon conseil

Allah (I) révèle : [Mon peuple, je vous ai fait parvenir le message de Mon Seigneur, et je vous ai prodigué le bon conseil, mais vous n’aimez pas les conseilleurs].[5]
À qui s’adresse le bon conseil et dans quel cadre ? Le Messager d’Allah (r) nous met sur la voie à travers une réponse brève et concise, comme il en avait le don. Selon Tamîn e-Dârî (t), en effet, celui-ci préconise : « La religion, c’est le bon conseil.
  • Messager d’Allah, lui demandèrent les Compagnons, mais envers qui ?
  • Envers Allah, Son Livre, Son Messager, les gouverneurs musulmans et leurs peuples. »[6]

Un autre hadîth nous enseigne « Allah vous agrée trois choses : Il vous agrée de l’adorer sans ne rien Lui associer, de vous accrocher tous ensemble à Sa corde sans vous diviser, et de prodiguer le bon conseil à ceux qu’Allah a placés à votre tête. »[7]

Selon ibn Mas’ûd (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « Qu’Allah fasse resplendir le visage de l’individu qui a compris mes propos après les avoir entendus et mémorisés avant de les transmettre ! Il se peut qu’un porteur d’un savoir ne soit pas savant, ou bien qu’il le transmette à quelqu’un de plus savant que lui. Il y a trois choses grâce auxquelles le cœur du musulman ne renferme aucune rancune : vouer toutes ses actions avec une sincérité exclusive à Allah, prodiguer le bon conseil aux musulmans, et rester dans leurs rangs, car leur prêche (ou leur invocation) est, pour eux, un rempart. »[8]

Quelqu’un s’adressa de la sorte à ‘Omar ibn el Khattâb : « Vaut-il mieux pour moi de ne craindre le blâme de personne ou bien me préoccuper de moi-même ?
  • Si tu as une autorité sur les musulmans, alors ne crains le blâme de personne, sinon préoccupe-toi de toi-même, et prodigue le bon conseil à ton émir. »[9]

Étymologiquement, pour reprendre les termes de Sheïkh el Fawzân, ce vocable vient de sih qui a le sens d’épurer, de purifier et de séparer les mauvais éléments.[10] Quand on prodigue le bon conseil, on est lavé de toute trahison envers son prochain, et on est en harmonie avec soi-même.[11] Il est important d’être en accord avec la vérité tant dans son for intérieur que dans les apparences pour prétendre à ce degré. Les hypocrites, qui sont jetés au dernier degré de l’Enfer, ont cette particularité de se montrer sous une bonne apparence ; eux qui : [sèment la corruption sur terre et qui ne réforment rien].[12]
Le bon conseil envers l’émir réclame certaines exigences, dont :
  • se satisfaire de son autorité,
  • lui souhaiter d’être juste et vertueux,
  • souhaiter l’union des musulmans autour de lui,
  • prendre en aversion toute tentative de division et de rébellion,
  • lui obéir dans les limites de la religion, et en faire même un principe religieux,[13]
  • l’aider dans la vérité,
  • attirer son attention et lui faire parvenir avec douceur les problèmes des citoyens,
  • veiller à l’entente commune autour de lui,
  • invoquer Dieu en sa faveur,[14]
  • le dissuader avec douceur de répandre l’injustice,
  • et ramener à la raison ceux qui le prennent en aversion.[15]

Le Prophète (r) dit : « Vos meilleurs émirs sont ceux qui vous aiment et que vous aimez ; ils prient sur vous et vous priez sur eux. Et vos pires émirs sont ceux qui vous détestent et que vous détestez ; ils vous maudissent et vous les maudissez.
  • Messager d’Allah ! Ne devons-nous prendre l’épée contre eux, lui demanda-t-on ?
  • Non, tant qu’ils font la prière. Si vous voyez en l’un d’entre eux quelque chose qui vous déplait, vous devez détester son acte, mais sans sortir de son autorité. »[16]

Le Prophète (r) a dit également : « Mettez à mort quiconque veut s’introduire au milieu des vôtres, alors que vous êtes réunis autour d’un seul homme, pour diviser les rangs et vous désunir. »[17]

Selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les préserve son père et lui –, le Messager d’Allah (r) a dit : « Quiconque voit chez son émir une chose qu’il réprouve, il doit l’endurer, car celui qui vient à mourir en s’étant écarté d’un empan du groupe, meurt à l’état de l’ère païenne. »([18])

Le Prophète (r) avait prédit : « Vous serez confronté après moi à des émirs aux appétits égoïstes, alors armez-vous de patience jusqu’à ce que vous me retrouverez à mon bassin (hawdh). »[19]

Il est rapporté également d’après les deux recueils sahîh, le propos prophétique suivant : « L’individu doit obéissance à l’émir que ce soit dans l’aisance ou dans la difficulté, de son propre gré ou contre lui, et même s’il ne veut rien lui partager. »[20]

Il y également une annale, d’après les deux recueils sahîh, avec les termes suivants : « Nous avons fait allégeance au Prophète (r) de faire obéissance à l’émir que ce soit dans l’aisance ou dans la difficulté, de notre propre gré ou contre nous-mêmes, et même s’il ne veut rien nous partager ; de ne pas lui contester son autorité, d’être, où que nous soyons, les garants de la vérité dans les paroles et les actes, et de ne craindre, pour Allah, le blâme de personne. »[21]

Ainsi, comme le souligne ibn Taïmiya, il n’a jamais été question dans ces recommandations prophétiques de réclamer ses droits par les armes.[22]
Le devoir d’obéissance dans les limites du convenable

[Allah vous ordonne de rendre les dépôts à ses ayants droit, et si vous devez juger entre les gens, alors faites-le avec justice. Quelle belle chose celle à quoi Allah vous exhorte ! Il était certes Voyant et EntendantÔ croyants ! Obéissez à Allah, obéissez au Messager et aux détenteurs de l’autorité parmi vous. Si vous avez le moindre litige, alors ramenez-le à Allah et au Messager, si vraiment vous croyez en Allah et au jour du jugement dernier ; cela vaut mieux et aura de meilleures conséquences pour vous].[23]

« Nulle obéissance à la créature qui réclame de désobéir au Créateur. »[24]

Selon Hudhaïfa (t) : « Les gens interrogeaient le Prophète (r) sur le bien, tandis que moi, je le questionnais sur le mal pour éviter qu’il m’atteigne. Je lui demandai : Messager d’Allah, nous étions dans le paganisme et le mal avant qu’Allah nous ramène le bien. Mais est-ce qu’après ce bien, il y aura un mal ?
  • Oui, me répondit-il.
  • Est-ce qu’après ce mal, le bien reviendra à nouveau ?
  • Oui, mais avec de la fumée.
  • Quelle fumée ?
  • Des gens qui suivront une autre tradition que la mienne, et une autre voie que la mienne. Ils feront des choses que vous apprécierez en d’autres que vous apprécierez moins.
  • Après le retour de ce bien, est-ce que le mal reviendra ?
  • Oui, des troubles aveugles ! des prêcheurs aux portes de la Géhenne ; ils y propulseront ceux qui répondront à leur appel.
  • Messager d’Allah ! Décris-les-moi.
  • Ils feront parties des nôtres et parleront notre langue.
  • Que m’ordonnes-tu de faire si je parviens à cette époque ?
  • Reste avec le groupe et son imam.
  • Et s’il n’y a ni groupe ni imam ?
  • Écarte-toi de tous les groupes existants, lui répondit-il, même si tu devais t’agripper à la racine d’un arbre, et rester ainsi jusqu’à la mort. »[25]

Une version d’Abû Dâwûd ajoute : « Après cela, qu’est-ce qu’il y aura ?
  • L’antéchrist qui aura avec lui un fleuve et un feu ; celui qui plongera dans son feu aura sa récompense et ses fautes pardonnées, mais celui qui plongera dans son fleuve aura ses fautes sur son compte, et sa récompense effacée.
  • Et après cela, qu’est-ce qu’il y aura ?
  • Après cela, il y a aura la fin du monde. »[26]

Selon une version : « Après moi, il y aura des émirs qui ne suivront pas ma voie et qui ne seront pas fidèles à ma tradition. Il y en aura parmi eux qui auront des cœurs de démon dans une carapace humaine.
  • Que dois-je faire, Messager d’Allah, si je parviens à cette époque ?
  • Obéis à l’émir, même s’il te frappe le dos et s’il prend ton argent, fais-lui obéissance. »[27]

En explication à ce passage l’Imam Nawawî souligne : « Même si, injustement, il te frappe le dos et prend ton argent ; les deux segments de phrase sont construits à la forme passive, et la réponse que réclame le conditionnel est : fais-lui obéissance dans les limites de la Législation. » Fin de citation.

Le Prophète (r) explique : « Accrochez-vous au groupe, car le loup s’attaque aux brebis égarées. »[28]

Selon el ‘Irbâdh ibn Sâriya (t), le Messager d’Allah (r) nous fit un sermon émouvant, qui bouleversa les cœurs et qui fit couler des larmes. Nous décidâmes de lui demander : « Messager d’Allah ! On n’a l’impression que c’est un sermon d’adieu. Qu’est-ce que tu nous recommandes avant de nous quitter ?
  • Je vous recommande de craindre Allah (U), d’écouter et d’obéir au gouverneur, même à un esclave [abyssin]. Celui qui vivra parmi vous assistera à de nombreuses divergences. Accrochez-vous donc à ma tradition et à celle des nobles khalifes bien guidés. Tenez-la bien et prenez-la fermement par les molaires. Et méfiez-vous des choses nouvelles, car toute nouveauté est innovation et toute innovation est égarement. » E-Tirmidhî a fait ensuite le commentaire suivant : « Ce hadîth est bon et authentique. »[29]

Selon el Hârith el Ash’arî (t), le Prophète (r) a dit : « Je vous donne cinq commandements qu’Allah m’a ordonné : l’obéissance aux autorités, le djihâd, l’émigration, et l’union de la communauté. En déviant de cette union d’un empan, on délie l’Islam de son cou jusqu’à ce qu’on y revienne. Et en revendiquant des noms de l’ère païenne, on compte parmi les gens de l’Enfer. » Un homme s’exclama : « Messager d’Allah ! Même si on fait la prière et le jeûne ?
  • Même si on fait la prière et le jeûne. Donnez-vous les noms qu’Allah vous a donnés ; Il vous a appelés musulmans, croyants et serviteurs d’Allah ! »
Rapporté par Ahmed et e-Tirmidhî qui a fait le commentaire suivant : « Ce hadîth est bon et authentique. »[30]

Selon Suwaïd ibn Ghafala, ‘Omar ibn el Khattâb m’a dit : « On va sûrement me succéder après ma mort (autre traduction possible : tu seras certainement encore là après ma mort ndt.), alors obéis à l’émir, même à un esclave abyssin ; fais preuve de patience, même s’il te frappe et te prive de tes droits. S’il venait à t’appeler à une chose qui te fait perdre des avantages matériels, alors dis-lui : j’écoute et obéis ! Je donne mon sang, mais pas ma religion. »[31]

À suivre…






[1] Les ornements ; 22

[2] Sharh el kawkab el munîr (4/576).

[3] El furû’ (11/118).

[4] Talbîs Iblîs d’ibn el Jawzî (p. 81-82).

[5] El A’râf ; 79

[6] Rapporté par Muslim (55).

[7] Rapporté par Muslim (1715), Mâlik dans el Muatta (2/990), el Bukhârî dans el adab el mufrad (442), Ahmed (8334, 8718, et 8799), et ibn Hibbân (5720), selon Abû Huraïra.

[8] Rapporté par Shâfi’î dans son musnad (1190), el Baïhaqî dans e-dalâil (1/23), e-Tirmidhî (2658), selon ibn Mas’ûd (t) ; il est rapporté par Ahmed (21590), ibn Mâja (230), et Dârimî (229), selon Zaïd ibn Thâbit (t).

[9] E-tamhîd d’ibn ‘Abd el Barr (21/285).

[10] Voir : el minha e-rabbâniya fî sharh el arba’în e-nawawiya de Sheïkh el Fawzân (p. 111).

[11] A’lâm el hadîth fî sharh sahîh el Bukhârî d’el Khattâbî (1/189).

[12] Les poètes ; 152 ; voir : El i’lâm bi kaïfiyat tansîb el imâm de Sheïkh el Fawzân.

[13] Voir : ta’zhîm qadr e-salât d’el Marwazî (2/693), et jâmi’ ‘ulûm el hikam d’ibn Rajab (1/80).

[14] sharh sahîh Muslim d’e-Nawawî (2/38)

[15] Fath el Bârî d’ibn Hajar (1/138).

[16] Rapporté par Muslim (1855), selon ‘Awf ibn Mâlik (t).

[17] Rapporté par Muslim (1582), selon ‘Arfaja ibn Shuraïh (t).

([18]) Rapporté par Ahmed 4/290 (2487), el Bukhârî (7054), et Muslim (55, 1849).

[19] Rapporté par el Bukhârî (3792) et Muslim (1845), selon Anas ibn Mâlik, selon Usaïd ibn Khudhaïr (t).

[20] Rapporté par el Bukhârî (7056) et Muslim (1709), selon ‘Ubaïda ibn e-Sâmit (t).

[21] Rapporté par el Bukhârî (7199) et Muslim (1709), selon ‘Ubaïda ibn e-Sâmit (t).

[22] manhâj e-sunna d’ibn Taïmiya (3/372).

[23] Les femmes ; 58-59

[24] Rapporté par Ahmed (3889), selon ‘Alî ibn Abi Talib (t).

[25] Rapporté par el Bukhârî (3606), Muslim (1847) ; l’expression « des troubles aveugles » ne se trouve pas dans ses deux recueils, mais dans le musnad d’Ahmed (23282).

[26] Rapporté par Abû Dâwûd (4244) et Ahmed dans el musnad (23429), selon Hudhaïfa ibn el Yamân (t).

[27] Rapporté par Muslim (1847).

[28] Rapporté par Abû Dâwûd (547), e-Nasâî (847), et Ahmed (6/446), selon Abû e-Dardâ (t).

[29] Rapporté par Abû Dâwûd (4607), ibn Mâja (42, 43), e-Tirmidhî (2676), et Ahmed dans son musnad (17145).

[30] Rapporté par Ahmed (22910) et e-Tirmidhî (2863).

[31] Rapporté par el Âjjûrî dans e-sharî’a (70).





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