ÇáãæÖæÚ: Le seuil minimum de la foi
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ÞÏíã 10 Jul 2012, 05:27 PM
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Le seuil minimum de la foi

(Partie 2)







7- L’Imâm Tabarî : « Pour certains, la foi est composée de la connaissance du cœur, de la reconnaissance verbale, et des actes extérieurs. En fournissant deux de ces trois éléments, on ne peut, en tout état de cause, porter le nom de « croyant ». Néanmoins, en en ayant deux d’entre eux (a connaissance du cœur et la reconnaissance verbale), mais en étant négligeant dans les actes extérieurs, on porte le nom de « musulman ». »[1]




8- Plus loin, il confirme : « Avec la connaissance et la reconnaissance verbale, on est croyant (mi-mîn bi Allah wa rasûlihi), même en négligeant les actes, bien que nous ne disons pas qu’il est croyant dans l’absolu. »[2] L’auteur utilise l’expression mu-min bi itlâq que nous avons traduit pas croyant dans l’absolu pour parler en fait, du croyant absolu, parfait, véritable, comme l’explique Ibn Battâl dans la citation suivante. C’est de ce sens qu’il faut comprendre les autres citations que nous allons trouver ici, wa Allah a’lam !




9- Ibn Battâl relate une citation de Tabarî disant notamment : « …De la même manière qu’en reconnaissant Allah et ses Messagers – que les prières et le salut d’Allah soient sur eux tous – sans faire les obligations religieuses, on ne prend pas le nom de croyant dans l’absolu… »[3] Il veut dire qu’on est un véritable croyant en faisant les actes, comme il le laisse sous-entendre dans un autre ouvrage.[4]




10- Ibn Batta : « La foi est composée de la parole et des actes, elle monte si tu agis bien, et descend quand tu agis mal. Dans ce cas, l’homme sort de l’imânpour entrer dans l’islâm, mais, rien en dehors de l’association, ne peut le faire sortir de l’islâm, ou bien en refusant une obligation venant d’Allah (U)avec l’esprit de la renier. Néanmoins, s’il la délaisse par fainéantise ou négligence, son sort est soumis à la Volonté d’Allah. »[5]




11- L’Imâm Ahmed aurait eu des paroles de ce genre dans l’une de ses épitres apocryphes ayant pour nom manâqib el Imâm Ahmed d’ibn el Jawzî (p. 226).[6]




12- Mohammed ibn ‘Abd el Wahhâb a également des paroles qui vont dans ce sens.[7] Ailleurs, il affirme qu’il ne kaffar que pour les choses où règne le consensus, en parlant de l’attestation de foi. Il ne le faisait même pas pour le tarik e-salât par fainéantise, bien qu’il existe des textes sur la question, et que la tendance qui penche vers le takfîr est très forte.[8]




13- Abû el Qâsim el Asbahânî : « La foi, au niveau de la religion, est la somme de toutes les dévotions, qu’elles soient intérieures ou extérieures. Les ash’aritesla confinent dans le tasdîq, et considère les paroles et les actes comme des lois qui n’entrent pas dans sa conception. L’intérêt de cette divergence, c’est qu’en omettant les actions et en commettant les interdictions, on perd le nom de croyant dans l’absolu. Dans ce cas, on dit que le fautif a une foi faible pour en avoir omis une partie. Pour les ash’arites, il est un croyant dans l’absolu, car la foi relate la croyance que le fautif a fournie. »[9]




14- El Baïhaqî : « Pour la plupart des traditionalistes, la foi est un nom qui englobe toutes les dévotions, qu’elles soient obligatoires ou simplement recommandées. Celles-ci se divisent en trois parties :

- Une partie qui, en la délaissant, on est mécréant : le crédo auquel il incombe de donner foi et la reconnaissance de ce crédo.

- Une partie qui, en la délaissant, on est pervers ou désobéissant, mais qui, sans la renier, ne fait pas sortir de la religion : faire les dévotions prescrites : (la prière, l’aumône légale, le jeûne, le pèlerinage, etc.) et renoncer aux péchés.

- Une partie qui, en la délaissant, on n’est ni pervers ni mécréant bien qu’on ait délaissé la meilleure option : ce sont les actes surérogatoires. »[10]




15- El Kalâbâdhî : « L’essence de la foi s’incarne dans la reconnaissance verbale et la croyance du cœur, et les branches incarnent les actes imposés. »[11]




16- Ibn Hazm : « En négligeant tous les actes, on est un croyant désobéissant, avec une foi faible, mais sans devenir mécréant. »[12] Ailleurs, il explique que l’essence de la foi se résume dans la croyance et la parole.[13]




17- Ailleurs, après avoir réfuté en détail les murjites qui n’imposent pas la prononciation verbale pour prétendre à la foi : « On ne devient pas mécréant en délaissant les actes, mais uniquement en délaissant la parole. La raison, c’est que le Messager (r)jugea mécréant le fait de renoncer à la parole. En parallèle, il accordait une foi valable à celui qui connaissait la vérité avec le cœur tout en l’exprimant avec la langue ; il savait que tôt ou tard, il sortirait de l’Enfer, même sans n’avoir fait aucun bien. »[14]




18-« La foi est un nom générique qui renvoie à plusieurs notions… Notamment, elle renvoie à ce qui est antonyme à la mécréance, ou antonyme à la perversité, non la mécréance. Une partie consiste à délaisser certains éléments sans devenir ni mécréant ni pervers. Pour la première partie, il s’agit de la résolution du cœur et de la reconnaissance verbale. Celle-ci est antonyme à la mécréance.

Pour la seconde partie, il s’agit des actes obligations, qui en les délaissant, on devient pervers non mécréant.

Pour la dernière partie, il s’agit des actes surérogatoires, qui en les délaissant, on ne devient ni mécréant ni pervers. »[15]




19- El Qâdhî ‘Iyâdh : « Selon la tendance de tous les traditionalistes sans exception, parmi les anciens, les traditionnistes, les légistes, et les mutakallimînsqui rejoignent leur tendance parmi les ash’arites, le sort des auteurs des péchés est soumis à la Volonté d’Allah ; tous ceux qui meurent croyant, en ayant prononcé du fond du cœur les deux attestations de foi, entreront au Paradis, soit pour avoir fait repentance de leurs péchés soit tout simplement en étant sains de péchés ; ces derniers entrent formellement au Paradis sans passer par l’Enfer. Quant à ceux qui ont mélangé de bonnes et de mauvaises actions en négligeant les commandements qu’Allah leur a prescrits ou en commettant les interdits, leur sort revient à Allah. Nous ne disons pas formellement qu’ils entrent au Paradis ou en Enfer d’emblée, bien que nous soyons sûrs que tôt ou tard, ils y auront droits. »[16]




20- Nawawî ajoute qu’on devient croyant grâce à la croyance sincère du cœur et la prononciation de l’attestation de foi.[17] Plus loin, il renchérit : « Selon la tendance des adeptes de la vérité, la foi à même de sauver de l’Enfer éternel impose la croyance et la prononciation verbale. »[18] Ainsi, pour revenir à El Qâdhî ‘Iyâdh, le cœur et la langue sont la foi minimum qui immunise contre l’Enfer éternel, et les actes, qui complètent la foi, garantissent de ne jamais y entrer.[19]




21- Abû el Hasan el Mâlikî approuve el Qâdhî ‘Iyâdh ayant des paroles dans ce sens,[20] et el ‘Izz ibn ‘Abd e-Salâm également.[21]




22- Ibn e-Salâh distingue également entre l’essence de la foi et ses branches.[22]




23- Abû Mohammed el Yamânî : « Quant à la septième tendance, le traditionalisme, elle considère que la foi est composée de la reconnaissance verbale, de la connaissance du cœur et des actes corporels ; chaque élément de la dévotion imposée relève de la foi. Ainsi, pour les traditionalistes, la foi est la somme de la croyance qui touche au cœur, qui s’exprime par la langue, et qui s’extériorise par les membres, en plus de l’attestation de foi ; les actes en sont donc la preuve concrète et le témoignage extérieur.

La foi est l’ensemble de ces trois éléments : l’attestation, la croyance et les actes. L’attestation immunise le sang et les biens, et elle soumet son auteur aux Lois divines. Les actes entrainent l’intégrité religieuse et la crédibilité civile. Ainsi, ces deux éléments extérieurs établissent la religion apparente, et la croyance touche à l’au-delà, car cachée et Seul Allah est à même de la sonder. L’hypocrite délaisse la croyance du cœur, bien qu’il extériorise l’attestation ; le pervers donne foi à cette attestation qu’il exprime par la langue, mais tout en délaissant les actes imposés. Il ne sort pas pour autant de la foi bien qu’elle soit faible, et il est encore soumis aux lois de la religion, sauf s’il délaisse les actes en reniant leur aspect obligatoire. Dans ce cas, il est un mécréant qui perd l’immunité de son sang et qu’il incombe de mettre à mort. »[23]



24- Ibn ‘Abd el ‘Izz : « À l’unanimité d’entre eux, en croyant avec le cœur et en reconnaissant verbalement, tout en s’abstenant (imtana’a) de faire les actes corporels, on désobéit à Allah et à Son Messager et on est passible de la menace divine. »[24]




25- En explication au hadîth « Cinq prières dans un jour et une nuit… »[25], Ibn ‘Abd el Barr établit : « Il démontre notamment qu’un musulman ne faisant pas la prière est sous la Volonté divine. La condition, c’est qu’il soit monothéiste, qu’il croit, donne foi et reconnait les enseignements apportés par Mohammed (r), même « sans fournir d’acte ». Ce passage réfute les mu’ataziliteset les kharijitestoute tendance confondue. Ne vois-tu pas qu’en reconnaissant l’Islâm au moment d’y adhérer, on devient musulman avant même de devoir faire la prière et le jeûne du ramadhân. Il a ainsi fourni la reconnaissance verbale, la croyance, et la résolution intérieure. D’un point de vue purement théorique, la seule façon de le renvoyer à la mécréance, c’est de lui enlever la chose par laquelle il est devenu musulman. Autrement dit, en reniant ce qu’il a cru et reconnu. »[26]




À suivre…














[1]E-tabsîr fî ma’âlim e-dîn(p. 188).

[2]E-tabsîr fî ma’âlim e-dîn(p. 188).

[3]sharh sahîh el Bukhârî(1/57).

[4]Musnad ‘Abd Allah ibn ‘Abbâs(2/643).

[5]E-sharh wa el ibâna(p. 196).

[6]Cette annale imputée à l’Imâm Ahmed figure également danstabaqât el hanâbila (1/343).

[7]E-durar e-saniya (1/134-135).

[8]E-durar e-saniya (1/102).

[9]El hujja fî bayân el mahajja (1/406).

[10]El i’tiqâdh (p. 212)

[11]E-ta’arruf bi manhaj e-tasawwaf (p. 80).

[12]El mahallâ (1/40).

[13]El fisal (3/118).

[14]E-durra (p. 337-338).

[15]El fisal (3/255).

[16]Ikmâl el mu’allim bi fawâid Muslim (1/255).

[17]Sharh sahîh Muslim(1/146).

[18]Sharh sahîh Muslim(8/395).

[19]Ikmâl el mu’allim bi fawâid Muslim(1/97).

[20]Kifâya e-tâlib(1/29).

[21]Ma’na el îmân wa el islâm(p. 20).

[22]Sharh sahîh Muslim(1/148).

[23]‘aqâid e-thalâtha wa e-sib’în firqa(1/313).

[24]sharh e-tahawiya (p. 333) d’ibn Abî el ‘Izz.

[25]Rapporté par Ahmed (n° 22185).

[26]Voir : hidâyat el mustafid min kitâb e-tamhîd du Sheïkh ‘Atiya Sâlim (3/290).



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