ÇáãæÖæÚ: Jahm ibn Safwân
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ÞÏíã 05 Jun 2013, 05:39 PM
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Jahm ibn Safwân

(Partie 8)

Augustin d’Hippone

« Saint Augustin », né dans le municipe de Thagaste (actuelle Souk Ahras, Algérie) le 13 novembre 354 et mort le 28 août 430 à Hippone (actuelle Annaba, Algérie), est un philosophe et théologien chrétien. Il est l’un des quatre Pères de l'Église latine. En tant que philosophe, on le considère comme un platonicien chrétien, souvent proche de Plotin. Quand il se rend à Milan, il est séduit à la fois par la personnalité d'Ambroise, ancien haut fonctionnaire devenu évêque et homme fort de l'Empire ; et par ses sermons fortement imprégnés de néoplatonisme. Pour Ambroise en effet, l'âme prime sur le corps, et l'Ancien Testament est lu à travers un prisme néoplatonicien.

Sa rencontre avec Ambroise de Milan lui fait découvrir une nouvelle façon de lire la Bible, non plus de façon littérale, mais d'une façon allégorique propre à en découvrir le sens caché. Cette méthode, d'abord utilisée par les Grecs au viee siècle avant notre ère pour interpréter Homère a été utilisée plus tard par Philon d'Alexandrie pour la Bible, puis popularisée par Clément d'Alexandrie au iiee siècle.

Augustin est considéré comme l'une des principales figures à avoir réalisé une fusion entre le néoplatonisme, le judéo-christianisme, les Écritures, et – avec son livre la Cité de Dieu – la culture classique latine.

La façon allégorique et apologétique dont les Écrits bibliques sont interprétés donne à la philosophie grecque une place plus importante que la citation peut le laisser entendre. La volonté des apologistes chrétiens de « présenter le christianisme sous une forme compréhensible au monde gréco-latin », s'appuiera non seulement sur Philon d'Alexandrie, qui avait tissé des liens entre le Judaïsme et la pensée grecque, mais également aidés sur le prologue de l'évangile de Jean : « Au commencement était le Logos, et le Logos était près de Dieu et le Logos était Dieu » En effet le Logos, concept central de la philosophie grecque, permet d'interpréter les Évangiles dans les termes de la philosophie grecque comme l'avait vu Amélius, un disciple de Plotin. De sorte que le christianisme va pouvoir apparaitre comme une philosophie, voire comme la philosophie. Augustin s'inscrit clairement dans cette problématique.

Depuis le iie siècle les auteurs chrétiens tels Clément d'Alexandrie ou Origène s'intéressent au platonisme de façon à adapter le christianisme au monde gréco-latin. Lorsqu'Augustin arrive à Milan au ive siècle, le néoplatonisme de Plotin, un Grec d'Égypte dont les entretiens Les Ennéades ont été publiés par son disciple (un autre Grec de Tyr du nom de Porphyre), connaît une très grande faveur, tant auprès des païens que des chrétiens.

Les écrits des néoplatoniciens traduits en latin par un chrétien, Marius Victorinus, exercent un forte influence sur Ambroise de Milan, le grand homme du christianisme de l'époque – et futur saint –, pour qui « les disciples de Platon représentent l'aristocratie de la pensée ». Pendant ses années en Italie du nord, Augustin s'imprègne de ces écrits, et d'une certaine façon les fait siens.

Peter Brown estime que « Plotin et Porphyre sont en quelque sorte greffés de façon presque imperceptible dans ses écrits et forment comme la base toujours présente de sa pensée ». Plusieurs éléments attirent alors les chrétiens vers les néoplatoniciens : le Royaume du Christ n'est pas de ce monde et celui des platonicien non plus puisqu'il est dans le royaume des idées ; pour les platoniciens l'Intellect est un médiateur entre l'Un et le monde extérieur, une idée que les chrétiens rapprochent de l'évangile de Jean, où il est question du « Verbe ».

La lecture de l'Hortensius de Cicéron va profondément changer la conception qu'il se fait de Dieu. Avant cette période, il avait une conception anthropomorphique de Dieu. Dans les Confessions, il écrit : « Je ne te concevais pas ô Dieu, sous la forme d'un corps humain, depuis que j'avais commencé à entendre parler quelque peu de la sagesse ». Mais, c'est l'œuvre des néoplatoniciens qui va lui permettre de sortir de la vision manichéenne et qui va lui apprendre « une méthode d'accès à Dieu par l'intériorité ».

Pour Henri-Irénée Marrou, au Moyen Âge, deux civilisations chrétiennes dont l'aire d'influence recouvre celui de deux grandes langues ou de leurs dérivés à savoir, le latin et le grec, se partagent l'Europe. Cette séparation débute dès le Bas-Empire. Augustin qui ne lit pas couramment le grec est à cet égard exemplaire de la chrétienté occidentale. Il est à la fois un héritier de la culture romaine antique et annonce déjà ce que sera le christianisme occidental du Moyen Âge et plus généralement la culture qui s'y développera. Pour Henri-Irénée Marrou, Augustin est le Père de l'Occident et tient le rôle qu'Origène tient dans le christianisme oriental (grec, et russe en particulier).

Durant cette période, Augustin est au firmament, et vient juste après les apôtres dans l'occident chrétien. Cette prédominance d'Augustin dure jusqu'au début du xiie siècle.

À partir de la fin du xiie siècle l'occident peut accéder à l'œuvre entière d'Aristote alors que jusqu'à cette époque, il ne dispose que de son œuvre logique, grâce en particulier aux traductions de l'arabe et du grec. Les conséquences furent doubles : un recul des belles-lettres (un des points forts d'Augustin), et un accent mis sur la pensée pure. La pensée d'Augustin qui a jusque là régné en maître décline, Aristote devient « le Philosophe », et le platonisme et le néo-platonisme qui ont tant imprégné la pensée d'Augustin et de Thomas d'Aquin devient progressivement la référence. Mais les conflits entre Augustiniens et thomistes seront importants au xiiie siècle en opposant deux grands ordres religieux : d'un côté les dominicains ralliés à Thomas d'Aquin, de l'autre les franciscains autour de Bonaventure et de Duns Scot– ainsi que les Grands-Augustins autour de Gilles de Rome et de Grégoire de Rimini. Concernant Thomas d'Aquin lui-même les choses sont complexes. Selon Henri-Irénée Marrou, il incorporait dans son « aristotélicisme systématique et en quelque sorte radical [...] des pans entiers d'augustinisme » : Thomas d'Aquin combattrait un « augustinisme avicennisant » et un « aristotélisme averroïste ».

Jean le Damascène

Jean Damascène est né dans une famille chrétienne arabe éminente appelée Manssour (arabe : Mansǔr, « victorieux ») à Damas au viie siècle. Il a été nommé Manssour ibn Sarjun Al-Taghlibi (arabe : ãäÕæÑ Èä ÓÑÌæä ÇáÊÛáÈí) comme son grand-père Manssour, chargé des impôts de la région par l'empereur Héraclius. Quand la région fut sous domination arabo-musulmane fin viie siècle, à la cour de Damas il restait des fonctionnaires chrétiens, dont le grand-père de Jean. Sarjun ou Manssour, son père, servit les califes musulmans, dans la perception des taxes, pour l'ensemble du Moyen-Orient. Après la mort de son père, Jean a également servi un haut officier à la Cour du califat omeyyade.

Son tuteur, est un moine du nom de Cosmas, qui avait été capturé par les Arabes depuis son domicile en Sicile, et pour lesquels le père de Jean a payé une somme élevée. Dans le cadre de l'instruction de Cosmas, Jean fit de grands progrès notamment en théologie ; comprendre en philosophie et en logique grecque.

L'Église catholique a tendance à assigner un terme à une « période patristique » et à considérer Jean Damascène et Isidore de Séville comme les derniers Pères.

Moïse Maïmonide

Moïse Maïmonide est un rabbin andalou du xiie siècle (Cordoue, 30 mars 1138 - Fostat, 13 décembre 1204), considéré comme l'une des figures les plus importantes du judaïsme, toutes époques et tendances confondues. Médecin, philosophe juif, commentateur de la Mishna, jurisconsulte en matière de Loi juive et dirigeant de la communauté juive d'Égypte, il excelle dans tous ces domaines, et influence également le monde non-juif, notamment Thomas d'Aquin, qui le surnomme « l'Aigle de la Synagogue. » Il lut Aristote, Hippocrate et bien d'autres et prit connaissance des écrits d'Averroès à la fin de sa vie.

Sa première grande œuvre fut le Commentaire sur la Mishna. En théologie, il est notamment l'auteur du Mishné Torah, ouvrage monumental rédigé en hébreu, et non en arabe ou en araméen comme il était d'usage, et destiné à remédier à la dispersion millénaire des règles de la pratique juive (Mishna). Son œuvre dans ce domaine constitue encore le socle de la loi rabbinique.

Comme philosophe, il introduisit la logique aristotélicienne dans la pensée juive et ouvrit des pistes dans les domaines de la psychologie et de l'éthique. Mais son apport essentiel consiste en une conciliation de la science et de la religion qu'il expose dans son Guide des égarés écrit cette fois en arabe. Maïmonide estime que la recherche sans préjugés de la « vérité scientifique », loin d'exclure Dieu, amène à mieux connaître sa perfection - pensée que l'on retrouve d'une certaine manière chez un autre Cordouan musulman, Averroès.

Ces œuvres exercèrent une influence durable sur la philosophie scolastique, et ses plus grandes figures, Albert le Grand, Thomas d'Aquin et Duns Scot. Lui-même peut être considéré comme un scolastique juif. Davantage éduqué dans la lecture des travaux des grands penseurs musulmans que dans le contact personnel avec leurs auteurs, il développa, outre une connaissance intime de la philosophie arabe, une maîtrise des doctrines d'Aristote. Toute son œuvre vise à réconcilier la philosophie aristotélicienne et la science avec les enseignements de la tradition juive.

Les 13 principes de la foi, dont :

Je crois d'une foi entière que le Créateur, que Son Nom soit béni, est incorporel; qu'Il est libre de toute représentation et propriété anthropomorphique, et qu'Il n'a aucune ressemblance.
Dieu est non-physique, incorporel et éternel, c'est-à-dire intemporel - Toutes les sentences anthropomorphistes dans la Bible et la littérature rabbinique sont des à-peu-près du langage, ou des métaphores; il serait impossible de parler au commun de Dieu sans elles.
Je crois d'une foi entière que le Créateur, que Son Nom soit béni, est le premier et le dernier.
Il est antérieur au monde, lequel n'est donc pas éternel, contrairement à ce que pense Aristote.

Maïmonide écrivit vers sa vingtième année un traité de logique aristotélicienne très inspiré par Al-Farabi. Cet ouvrage, chef-d'œuvre de concision, est un exemple de pédagogie. Le traité est rédigé en arabe. Il fut dans les années qui suivirent la mort du maître survenue en 1204 traduit en hébreu. Il expose l’essentiel de la logique aristotélicienne telle que l’enseignaient les grands penseurs arabes, Avicenne et surtout Alfarabi, « le deuxième Maître », le premier étant évidemment Aristote.

Le kalam juif

Le kalam juif fut la première forme de philosophie judéo-islamique. Elle évolua en réponse au Kalam islamique, qui était lui-même une réponse à l'aristotélisme. Le terme est d'usage récent, et ne fut jamais utilisé par ses adhérents, qui se dénommaient simplement Mutakallimūn (Kalamistes), comme les autres praticiens de la doctrine ; c'est également ainsi qu'ils sont appelés par Moïse Maïmonide et d'autres penseurs juifs.

Apparu concomitamment avec le karaïsme, il fut adopté avec enthousiasme par ceux-ci, et demeura leur doctrine majeure tout au long de leur histoire.

Moïse Maïmonide, dans son Guide des Egarés, fait fréquemment référence aux opinions des Mutakallimūn — juifs et musulmans — et les dispute, arborant une opinion peu amène du Kalam en général. Juda Halevi fait également référence aux adeptes juifs du Kalam, mais ne mentionne que les Karaïtes (Wolfson 1967), dont le fameux Joseph ben Abraham al-Basir.

Extrait :

Quant à ce peu de choses que tu trouves du calâm (sic) chez quelques Gueônîm et chez les Karaïtes, au sujet de l'unité de Dieu et de ce qui s'y rattache, ce sont des choses qu'ils ont empruntées aux Mot écallemîn des musulmans, et c'est très peu en comparaison de ce que les musulmans ont écrit là-dessus. Il arriva aussi que, dès que les musulmans eurent commencé (à embrasser) cette méthode, il se forma une certaine secte, celle des Mo'tazales, et nos coreligionnaires leur firent maints emprunts et suivirent leur méthode. Beaucoup plus tard, il naquit parmi les musulmans une autre secte, celle des Asch'ariyya, proférant d'autres opinions, dont on ne trouve rien chez nos coreligionnaires; non pas que ceux-ci aient choisi de préférence la première opinion plutôt que la seconde, mais parce qu'il leur était arrivé par hasard de recevoir la première opinion, et qu'ils l'avaient adoptée en la croyant fondée sur des preuves démonstratives...

– Moïse Maïmonide, Le Guide des Egarés, pp. 174-175, éd. Verdier

À suivre…





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