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ÞÏíã 17 Jul 2013, 08:54 AM
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Ibn Taïmiya et la mariolatrie

(Partie 3)

L’avant concile de Nicée

Le conflit sur la nature de Jésus commença, en réalité, bien avant le concile œcuménique qui se tint à Nicée, de la fin mai au 25 juillet 325, et qui eut pour objectif principal de définir l'orthodoxie de la foi, suite à la controverse soulevée par Arius.

Extrait

Dans les années 272-273, l'Église le priera même d'arbitrer "l'affaire Paul de Samosate",[1] qui divisait depuis de longues années la communauté chrétienne d'Antioche.
Rappelons les faits :


Devenu évêque d'Antioche en 260, au lendemain de la cuisante défaite de l'empereur Valérien face aux Perses, ce Paul, originaire de Samosate (auj. Samsat en Turquie) s'était bien vite attiré la haine d'une grande partie de ses ouailles. En effet, l'évêque d'Antioche était devenu le ministre des finances (ducenarius) des souverains de Palmyre et profitait outrageusement de cette double casquette pour remplir sa cassette privée au détriment de ses frères en Christ. De plus, il avait introduit dans la célébration de la Sainte Eucharistie de bizarres coutumes orientales : tandis que lui, juché sur un trône doré, se bidonnait bruyamment en écoutant les Saintes Écritures, il incitait le public à applaudir et à agiter des mouchoirs en signe de joie. Comme au théâtre !… Et que dire de sa vie privée ! Il entretenait trois concubines dans son palais épiscopal et emmenait partout avec lui deux autres jolies jeunes femmes, roses et rondes, qui partageaient aussi bien ses loisirs que sa couche !

Pourtant, poursuivaient ses détracteurs, horrifiés, là n'était pas le plus grave. Le vrai gros problème c'était la doctrine hérétique et blasphématoire que prêchait l'indigne évêque. Il avait ordonné de ne plus chanter les psaumes en l'honneur de Jésus-Christ. Ce n'étaient là, disait-il, que "des œuvres modernes, créées par des hommes modernes". À la place de ces hymnes, il faisait interpréter des chants de son cru, où il prétendait que le Fils de Dieu n'était pas descendu du Ciel ! "Jésus est d'ici-bas !" proclamait-il à tout venant.


Il faut évidemment prendre toutes ses accusations avec une certaine réserve.
Aux yeux des fidèles et des autres prêtres d'Antioche, le grand tort de leur évêque c'était surtout d'être un défenseur du christianisme mésopotamien. Paul, en effet, s'opposait violemment aux innovations philosophiques de l'Église grecque d'Alexandrie, fort à la mode depuis que le savant théologien Origène avait interprété allégoriquement bien des passages de l'Ancien Testament et des Évangiles. Depuis, un fossé immense s'était creusé entre ces Chrétiens hellénisants qui, conformément aux innovations théologiques d'Origène et de ses disciples, considéraient le Christ comme une émanation de la parole divine, comme un Dieu fils de Dieu, et ces vieux croyants araméens, fidèles au message originel du christianisme, et qui ne voyaient en Jésus qu'un homme… un homme illustre et doué de pouvoirs surnaturels, certes, mais rien qu'un homme !



Paul de Samosate s'attira donc la réprobation, de jour en jour plus virulente, de tous ces prêtres intellectuels. Ceux-ci dénoncèrent leur évêque aux autres Églises chrétiennes d'Orient ainsi qu'au pape de Rome. Aussi, dès 261, la crème de l'épiscopat oriental se réunissait à Antioche pour juger l'évêque de cette métropole. Mais tant étaient vives les tensions au sein de ce concile que Paul de Samosate ne put être condamné qu'en 268. Pas moins de sept longues années de disputes passionnées et d'empoignades pour que les Pères conciliaires se mettent enfin d'accord pour excommunier Paul de Samosate ! Ils le sommèrent de quitter le palais épiscopal et de laisser la place à l'évêque qu'ils avaient nommé à sa place, un certain Domnus.


Autant souffler dans une contrebasse ! La décision du concile resta lettre morte : Paul de Samosate disposait de trop puissants protecteurs, en l'occurrence des souverains de Palmyre, désormais maîtres de tout l'Orient romain, pour que quiconque ose toucher un seul cheveu de son crâne.


La situation n'évolua qu'avec la défaite de Zénobie et l'écroulement du royaume de Palmyre (272). Cependant, et contrairement à ce que l'on aurait pu croire, la défaite totale de la soi-disant héritière de Cléopâtre n'avait pas, dans un premier temps, fondamentalement modifié les données du problème : malgré la chute de sa protectrice et sa condamnation lors du concile de 268, l'ancien ministre des finances de la reine de Palmyre refusait toujours de céder l'église d'Antioche à Domnus. Plus que jamais, Paul de Samosate, l'évêque destitué, flanqué de sa clique de partisans syriens et de ses jolies concubines, se pavanait dans son magnifique palais épiscopal, au grand dam des tenants de l'orthodoxie et des moralistes rigoureux.

De guerre lasse, les adversaires de Paul furent donc bien obligés de recourir au jugement de l'empereur Aurélien, qui, par parenthèse, dut être quelque peu surpris d'avoir à intervenir dans cette querelle purement christo-chrétienne. Mais quel que fût l'étonnement du souverain romain, le stratagème des ennemis de l'évêque destitué était fort habile car, en plaçant l'affaire entre les mains d'Aurélien, ils choisissaient aussi le moins impartial des juges. En effet, l'empereur pouvait-il légitimement hésiter une seule seconde entre les deux protagonistes ? Pouvait-il envisager sérieusement de confirmer dans ses fonctions ce Paul, l'un des serviteurs les plus zélés de son ancienne ennemie ? Certainement pas.


Et pourtant l'empereur répugna à trancher lui-même la question. Ces disputes pour des subtilités dogmatiques inaccessibles à la saine raison excédaient sans doute au plus haut point ce militaire réaliste et pointilleux… Quant à lui, il n'avait certainement aucun doute sur la nature purement humaine de ce Christ crucifié - de façon fort peu réglementaire d'ailleurs - sous le règne de son prédécesseur Tibère ! Ayant mûrement réfléchi, l'empereur Aurélien ordonna donc sagement, qu'en dernier recours, l'évêché catholique d'Antioche fût remis "à celui-là à qui les évêques de l'Italie et de la ville de Rome en décideraient" (Eusèbe de Césarée, Hist. Ecclés., VII, 30). Bref, que le pape Félix et ses amis se dépatouillent, lui se conterait de rendre leur décision exécutoire !


En rendant ce jugement apparemment respectueux du libre arbitre du pape, Aurélien savait toutefois fort bien que Félix, évêque de la capitale de l'Empire, n'oserait jamais prendre le parti d'un ancien ennemi de l'Empire tel que Paul de Samosate. Le pape, qui connaissait bien son Aurélien, homme cruel et de courte patience, se doutait que s'il choisissait le mauvais cheval, il lui en cuirait, à lui et à la communauté dont il avait la charge ! Le pape Félix et ses évêques italiens confièrent donc, tout naturellement, les rênes de l'Église d'Antioche à Domnus, le prélat désigné par le concile. Quant à Paul de Samosate, l'évêque déchu, il tomba dans les oubliettes de l'histoire : personne ne sait ce qu'il advint de lui.

http://www.empereurs-romains.net/emp40.htm#pau

Pour de plus amples informations :

http://eglise1piege.unblog.fr/2011/1...dapres-eusebe/


http://www.empereurs-romains.net/emp38.09.htm#paul


http://www.arte.tv/fr/corpus-christi...C=3454620.html

Notons, enfin, que depuis le 2ème siècle, les auteurs chrétiens tels Clément d'Alexandrie ou Origène s'intéressent au platonisme de façon à adapter le christianisme au monde gréco-latin. Origène (m. 253), l'un des premiers Pères de l'Église, est à l'origine de la Lectio divina, fondée sur l'interprétation selon les quatre sens des Écritures.

Les quatre sens sont les suivants :

historique,
allégorique,
tropologique,
et anagogique.










[1] Paul de Samosate a été excommunié par l'Église pour avoir proclamé après avoir médité sur la Création que Issa n'était ni une divinité ni le fils d'une divinité et que seul Dieu pouvait être à l'origine de la Création des cieux et de la terre et non un mortel. Les partisans de Paul ont été surnommés les Pauliniens (à ne pas confondre avec d'autres Pauliniens partisans d'autres Paul comme Paul de Tarse par exemple), mais ils ont quasiment tous disparu environ un siècle après sa mort. Son argumentaire contre la divinité d’Issa nous est essentiellement parvenu d’Eusébe de Césarée. Il ne faut toutefois pas accorder de crédit à la réputation licencieuse que certains de ses détracteurs lui ont taillée, car infondée ; c'était uniquement pour le discréditer lui et ses théories.

Arius n’était que le successeur de Paul de Samosate du fait de leur "hérésie ".


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