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ÞÏíã 15 Dec 2014, 05:32 PM
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Au nom d’Allah, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux


Ibn Taïmiya et l’istihlâl
(Partie 2)




Remarque :
  • Il est possible de s’imposer une chose et de ne pas la faire par orgueil et obstination, comme l’a fait remarquer ibn Taïmiya plus haut. C’est ce qu’on appelle ‘adam el iltizâm, qui en soi est la marque du kufr.
  • Il ne faut pas confondre imtana’a (refuser de faire) et taraka (délaisser ou ne pas faire). Or, selon l’une des tendances des savants, ne pas faire la prière fait sortir de la religion, quand bien même on y adhérerait avec le cœur. La prière fait donc exception, wa Allah a’lam !


B- Dire que l’iltizâm consiste à faire une chose de façon permanente engendre de fausses implications. Cela vaudrait dire en effet qu’il suffit de persister à faire une faute (soit en délaissant une obligation soit en commettant une interdiction à plusieurs reprises) pour sortir de l’Islam. Or, le dogme traditionaliste établit qu’il n’est pas permis de kaffar un adepte de l’Islam pour une faute qu’il a commise, en dehors des annulations de l’Islam, dans la mesure où il ne l’autorise pas moralement. Nous en revenons à l’istihlâl. Selon, ibn ‘Abbâs, il n’y a pas de petit péché avec récidive ni de grand péché avec repentir.[1] Nous avons vu plus haut que selon l’une des opinions des savants, cette règle ne concerne pas la prière.
Nous sommes donc loin de la croyance kharijite qui voue à la mécréance les musulmans auteurs des grands péchés. Je reviendrais sur ces notions, in shâ Allah !


C- Aucun texte du Coran et de la sunna ne vient appuyer l’idée que les fautifs récidivistes sont des apostats. Certains textes, comme le hadîth de la « carte », vont même dans le sens contraire. Le takfîr est un droit réservé à Allah et à Son Messager (r). Les passions et l’excès de zèle n’ont pas leur place dans ce domaine.


6- À la fin du premier texte, une indication de taille a été supprimée. Il s’agit du passage dans lequel il fait allusion au Négus et aux gouverneurs de son genre pour lesquels il consacre une longue analyse dans les pages précédentes. Voici le passage en question : « ou sinon, de simples ignorants. » Mohammed Qutb est probablement l’un des premiers à l’avoir enlevé.[2] Il fut malheureusement imité par la plupart des auteurs de sa tendance qui l’ont suivi.


Voici ce que le passage en entier nous donne :


« Nul doute que quiconque n’est pas convaincu qu’il incombe d’appliquer les Lois qu’Allah a révélées à Son Messager est un mécréant. Quiconque autorise moralement (istahalla) à régner sur les hommes selon ce qu’il croit être juste, sans se conformer aux Lois d’Allah est un mécréant.
Toute nation en effet aspire à faire régner la justice qui peut être appréciée, dans certaines éthiques, par l’élite. Bon nombre de communautés affiliées à l’Islam se permettent elles-mêmes de se référer à leurs coutumes qui n’ont aucun lien avec la Révélation, comme les coutumes bédouines ou celles qui sont sous l’autorité d’un chef ; celles-ci pensent qu’il convient de suivre ces conventions aux dépens du Coran et de la sunna. La mécréance correspond exactement à cela. Beaucoup de gens qui se convertissent à l’Islam ne se soumettent pourtant qu’à leurs traditions en usage.


Dans la mesure où ces derniers savent pertinemment qu’il n’est pas permis de mettre de côté les Lois d’Allah, s’ils n’y adhèrent pas (iltazama), ou si au contraire ils autorisent moralement (istahallû) à appliquer des lois contraires, ils sont de vulgaires mécréants, [ou sinon, de simples ignorants]. »[3]


En nous penchant sur l’autre texte proposé en introduction, nous pouvons constater que la main humaine est également intervenue pour nous cacher quelque chose. Texte que je remets ici :


« Allah a ordonné aux musulmans de soulever leurs litiges éventuels à Allah et au Messager à travers le Verset : [Si vous avez le moindre litige, alors ramenez-le à Allah et au Messager, si vraiment vous croyez en Allah et au Jour du jugement dernier ; cela vaut mieux pour vous et aura de meilleures conséquences],[4] [Non, par Allah ! Ils ne peuvent prétendre à la foi tant qu’ils ne te soumettent pas leurs litiges, et qu’ensuite, ils ne soient pas infligés par ton jugement en s’y soumettant totalement].[5]


Allah jure par Lui-même que celui qui n’adhère pas (iltazama) au jugement d’Allah et de Son Messager pour les litiges qui opposent les musulmans n’a pas la foi. Quant à celui qui adhère intérieurement et extérieurement au jugement d’Allah, mais qui, dans un élan de désobéissance, obéit à ses passions, est considéré comme les autres désobéissants musulmans. »[6]


Tout d’abord, les deux Versets qu’ibn Taïmiya utilise ne sont pas propres aux gouverneurs. En outre, comme le souligne ibn Taïmiya lui-même, la négation de la foi dont parle le deuxième Verset porte dans ce genre de textes sur kamâl el îmân el wâjib (la foi parfaite imposée).[7] Or, aux yeux des kharijites, elle porte sur asl el îmân (l’essence de la foi).
La preuve, c’est que le passage qui vient juste après et qu’on a peut-être voulu nous cacher nous apprend : « C’est ce genre de Versets que les kharijites utilisent pour kaffar les gouverneurs qui n’appliquent pas les Lois d’Allah. Puis, ils prétendent que leur croyance est conforme à la Loi d’Allah… »[8]


Voici ce que donne le passage en entier :


« Allah a ordonné aux musulmans de soulever leurs litiges éventuels à Allah et au Messager à travers le Verset : [Si vous avez le moindre litige, alors ramenez-le à Allah et au Messager, si vraiment vous croyez en Allah et au Jour du jugement dernier ; cela vaut mieux pour vous et aura de meilleures conséquences],[9] [Non, par Allah ! Ils ne peuvent prétendre à la foi tant qu’ils ne te soumettent pas leurs litiges, et qu’ensuite, ils ne soient pas infligés par ton jugement en s’y soumettant totalement].[10]


Allah jure par Lui-même que celui qui n’adhère pas (iltazama) au jugement d’Allah et de Son Messager pour les litiges qui opposent les musulmans n’a pas la foi. Quant à celui qui adhère intérieurement et extérieurement au jugement d’Allah, mais qui, dans un élan de désobéissance, obéit à ses passions, est considéré comme les autres désobéissants musulmans. [C’est ce genre de Versets que les kharijites utilisent pour kaffar les gouverneurs qui n’appliquent pas les Lois d’Allah. Puis, ils prétendent que leur croyance est conforme à la Loi d’Allah…] »[11]


Le plus étonnant, c’est que ce passage vient directement à la suite du premier dont nous avons parlé dans l’introduction.


Voici ce que donne le passage en entier :


« Nul doute que quiconque n’est pas convaincu qu’il incombe d’appliquer les Lois qu’Allah a révélées à Son Messager est un mécréant. Quiconque autorise moralement (istahalla) à régner sur les hommes selon ce qu’il croit être juste, sans se conformer aux Lois d’Allah est un mécréant.
Toute nation en effet aspire à faire régner la justice qui peut être appréciée, dans certaines éthiques, par l’élite. Bon nombre de communautés affiliées à l’Islam se permettent elles-mêmes de se référer à leurs coutumes qui n’ont aucun lien avec la Révélation, comme les coutumes bédouines ou celles qui sont sous l’autorité d’un chef ; celles-ci pensent qu’il convient de suivre ces conventions aux dépens du Coran et de la sunna. La mécréance correspond exactement à cela. Beaucoup de gens qui se convertissent à l’Islam ne se soumettent pourtant qu’à leurs traditions en usage.


Dans la mesure où ces derniers savent pertinemment qu’il n’est pas permis de mettre de côté les Lois d’Allah, s’ils n’y adhèrent pas (iltazama), ou si au contraire ils autorisent moralement (istahallû) à appliquer des lois contraires, ils sont de vulgaires mécréants, [ou sinon, de simples ignorants].





Allah a ordonné aux musulmans de soulever leurs litiges éventuels à Allah et au Messager à travers le Verset : [Si vous avez le moindre litige, alors ramenez-le à Allah et au Messager, si vraiment vous croyez en Allah et au Jour du jugement dernier ; cela vaut mieux pour vous et aura de meilleures conséquences],[12] [Non, par Allah ! Ils ne peuvent prétendre à la foi tant qu’ils ne te soumettent pas leurs litiges, et qu’ensuite, ils ne soient pas infligés par ton jugement en s’y soumettant totalement].[13]


Allah jure par Lui-même que celui qui n’adhère pas (iltazama) au jugement d’Allah et de Son Messager pour les litiges qui opposent les musulmans n’a pas la foi. Quant à celui qui adhère intérieurement et extérieurement au jugement d’Allah, mais qui, dans un élan de désobéissance, obéit à ses passions, est considéré comme les autres désobéissants musulmans. [C’est ce genre de Versets que les kharijites utilisent pour kaffar les gouverneurs qui n’appliquent pas les Lois d’Allah. Puis, ils prétendent que leur croyance est conforme à la Loi d’Allah…] »[14]


Wa Allah el musta’ân !


À suivre…



[1] Rapporté par ibn Abî Hâtim et ibn Jarîr dans leur tafsîr.

[2] Voir : wâqi’unâ el mu’âsir (p. 330) ; en réalité, avant certains savants de aimmat e-da’wa, comme Hamad ibn ‘Atîq (voir : majmû’ e-tawhîd 413) et Sulaïmân ibn Sahmân (durar e-saniya 10/504) ne l’avaient pas mentionné avant lui.

[3] Manhaj e-sunna e-nabawiya (5/130).

[4] Les femmes ; 59

[5] Les femmes ; 65

[6] Manhâj e-sunna (5/131).

[7] Voir : majmû’ el fatâwâ (7/37) et (22/530) ; voir également : el qawâ’id e-nûrâniya (p. 61).

[8] Manhâj e-sunna (5/131).

[9] Les femmes ; 59

[10] Les femmes ; 65

[11] Manhâj e-sunna (5/131).

[12] Les femmes ; 59

[13] Les femmes ; 65

[14] Manhâj e-sunna (5/130-131).

ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ