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  #6  
ÞÏíã 04 Jan 2015, 11:34 AM
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Ibn le Qaïyim et le hukm bi ghaïr mâ anzala Allah
(Partie 6)


8- Ainsi, il n’y a aucun mal à imputer cette opinion à tous les Compagnons à la lumière de l’explication précédente, surtout que Safar el Hawâlî ne s’inspire pas de Madârij e-sâlikîn pour le faire, mais de son autre livre : e-salât wa hukm târikihâ dans lequel il établit : « Cette explication est celle des Compagnons qui étaient les plus savants du Livre d’Allah, de l’Islam, de la mécréance, et de ce qu’ils impliquent. Ils sont notre seule référence pour ce genre de questions. Les générations récentes, en effet, qui ont mal compris leur discours se sont divisés en deux groupes :
  • Un groupe qui font sortir de la religion les auteurs des grands péchés, et qui les vouent à l’Enfer éternel.
  • Un groupe qui les considèrent à l’opposé, comme des croyants ayant une foi parfaite.
Les un sont trop rigides et les autres trop laxistes…»[1]


9- Enfin, quand bien même, pour certains Compagnons, il s’agissait du kufr akbar, ils feraient allusion au juhûd et à l’istihlâl, ce qui, de toute façon, ne convient pas à nos amis, ou comment jeter un pavé dans la mare !


Les gouverneurs ont droit au même voire à un meilleur traitement que les innovateurs


En d’autres termes, ce qui est valable pour les traditionalistes et les innovateurs qui sont mus par l’effort d’interprétation ou les passions, l’est tout autant pour les émirs. Au mieux, ils ne sont pas pires que les pécheurs lambdas.[2]


Ibn el Qaïyim affirme à ce sujet : « En outre, certains partagent le pouvoir en politique et religieux, comme d’autres partagent le culte en vérité spirituelle et religion, ou encore en raison et religion. Or, ce partage n’a aucun sens. En réalité, la politique dans le vrai sens du terme, la spiritualité et la raison se divise en deux : conforme à la vérité ou non. Tout ce qui est conforme à la vérité fait partie de la religion, sans s’inscrire en opposition. De la même façon que tout ce qui n’est pas conforme à la vérité s’oppose à la religion.
Ce point met en lumière l’un des plus principes les plus importants et les plus utiles à connaitre ; celui-ci est fondé sur un seul élément. Soit que la religion de Mohammed (r) dans son ensemble est à même de répondre à tous les besoins des hommes dans le domaine de la connaissance, du savoir et des actes. Le Prophète n’a laissé le sort de sa communauté reposé sur personne après lui. La seule chose dont elle a besoin, c’est qu’on lui transmette ses enseignements. »[3]


Son Sheïkh donne de plus amples explications sur la chose : « Allah envoya aux hommes Mohammed (r) porteur de la bonne direction (hudâ) et de la vraie religion (dîn el haqq) qui devait dominer sur la religion entière ; et Allah suffit comme témoin ! Son message s’adresse à l’humanité entière : notamment à l’élite parmi les savants et les pieux, mais aussi parmi les émirs. Son Seigneur paracheva Sa religion pour lui et sa communauté ; Il leur eut parfait de Ses bienfaits, et leur agréa l’Islam comme religion.
La bonne direction englobe les sciences utiles et la vraie religion englobe les œuvres pieuses. Les anciens baignaient dans un climat de hudâ et de dîn el haqq, mais, par la suite, l’innovation et la perversité firent leur éclosion. Ainsi, la communauté se divisait désormais entre ceux qui étaient accrochés à la hudâ et à dîn el haqq, et ceux qui en avaient dévié…
Deux sortes d’égarés se dégageaient : l’innovateur dans la religion et le débauché dans le domaine du profane. Et, comme l’affirment el Hasan el Basrî, Sufiân e-Thawrî, et un grand nombre d’anciens, en étant préserver de la tentation de l’innovation et de celle de la vie terrestre, on s’en sort sain et sauf. L’innovation, étant certes plus aimée par Satan que les péchés. La première forme de tentation touche les savants et les religieux et la seconde, les émirs et les riches. C’est ce qui explique l’adage d’un ancien : « Il y a deux catégories d’individus qui, en se réformant, réforment la société : les savants et les émirs. »[4]


Abû Mohammed e-Ramlî décrit l’Imam Ahmed – qu’Allah lui fasse miséricorde – en ces termes : « Qui ressemblait plus que lui aux anciens ? Et qui patientait plus que lui aux tentations de la vie ? Quand l’innovation frappa à sa porte, il la renvoya, et quand la richesse vint à son tour, il la refusa. »[5]
Allah (I) révèle : [Nombreux sont les prêtres et les moines qui mangent impunément l’argent des autres et qui détournent de la voie d’Allah ; quand à ceux qui amassent cupidement l’or et l’argent sans le dépenser sur le sentier d’Allah, annonce-leur un châtiment douloureux].[6]


Ibn el Mubârak disait :[7]


Qui d’autres que les rois ont-ils souillé le culte ?


Ainsi que les mauvais prêtres et les moines


Les gouverneurs parmi les rois et les intendants donnent le nom de politique à leurs méthodes et opposent la religion à la politique sous la devise « religion/politique » ; les savants du kalâm parlent de raisonnement et de scolastique et opposent la religion à la raison sous la devise « religion/raison » ; et les dévots qui mènent une vie austère et les soufis parlent de vérité spirituelle en opposition à la religion, sous la devise « vérité spirituelle/religion.


Chacun préfère au fond de lui son slogan (politique, raison, et vérité spirituelle) que le Livre d’Allah et la Tradition de Son Messager, soit dans les faits, soit dans les faits et la croyance.
À l’opposé, nous avons certains légistes, traditionnistes, des dévots et de nombreux gens simples qui se revendiquent du Coran et de la sunna (la religion), mais sans n’avoir une connaissance suffisante des domaines dont ils ont besoin. L’ignorance grossière dont ces derniers font preuve ou bien la confiance aveugle qu’ils vouent à leurs meneurs éloignent davantage les premiers des textes scripturaires de la religion et qui les prennent moins en considération à cause d’eux. Ainsi, la négligence des uns et l’hostilité des autres ont gravement contribué au déclin de la religion et à la recrudescence de l’innovation. Wa Allah a’lam ! »[8]


On a l’émir qu’on mérite


Ibn el Qaïyim : « La personne au courant de la situation et des mécanismes du monde est consciente que la dégradation qui règne dans le temps, la nature, chez les animaux, et chez les hommes est provoquée par certains événements. Depuis toujours, les œuvres des fils d’Adam qui se rebellent contre les messagers d’Allah sont à l’origine de la dégradation à grande échelle qu’ils subissent ; maladie, peste, pénurie, aridité, privation ou diminution de l’abondance et des fruits de la terre sont autant de fléaux qui les frappent en chaînes. Si ton savoir est limité dans ce domaine, contente-toi alors du Verset : [La corruption s’est répandue sur la terre et la mer en raison des péchés des hommes].[9] Compare entre ce Verset et la situation dans le monde, tu te rendras compte pour quelle raison les fruits, les récoltes et les animaux subissent-ils constamment des fléaux ! Comment ces fléaux sont-ils à l’origine d’autres fléaux qui s’enchaînent les uns à la suite des autres ?


Toutes les fois que les hommes font régner la perversité et l’injustice, Leur Seigneur leur envoie des fléaux qui s’abattent sur leur nourriture, les fruits, le temps, l’eau, leur personne et leur santé. Toute sorte de calamités qui incarnent leurs actes. Auparavant, les graines de blé étaient beaucoup plus grosses qu’aujourd’hui. Selon l’Imam Ahmed, avec sa propre chaîne narrative, on trouva dans les réserves d’un émir de la dynastie omeyyade, un sac de blé dont les graines étaient aussi grosses qu’un noyau de datte et sur lequel était inscrit : ces graines poussaient à l’époque où régnait la justice. L’Imam Ahmed recense cette annale dans son recueil el musnad à la suite d’un hadîth qu’il rapporte.[10]


La plupart des maladies et des grands fléaux qui règnent aujourd’hui sont les traces des punitions célestes qui touchèrent les civilisations anciennes. Ils sont aujourd’hui à l’affut de ceux qui les imitent dans la façon de gouverner et de faire régner la loi et la justice. Le Prophète (r) fait allusion à ce phénomène en parlant de la peste au sujet de laquelle il déclare : « Elle est la trace de l’infamie ou de la punition qui fut envoyée aux enfants d’Israël. »[11] En outre, Allah fit s’abattre un vent foudroyant contre un peuple pendant sept nuits et huit jours. Désormais, la trace de ce vent ou d’autres vents de ce genre nous rappellent cet évènement et nous servent de leçon.


Allah (I) a fait que les œuvres des pieux et des pervers se répercutent inévitablement sur le monde. Ceux qui se privent de faire le bien, l’aumône, et de verset la zakât sont privés de la pluie et sont éprouvés par la pénurie et la sécheresse. Les peuples où les miséreux sont traités injustement, qui trichent dans le poids et la mesure, et où le fort s’acharne contre le faible, ils sont éprouvés par des tyrans qui n’ont aucune pitié envers leurs sujets et qui ne font pas profiter des largesses qu’on leur réclame. En fait, ils incarnent les actes de leurs sujets qui se manifestent dans leur tyrannie. D’autres fois, ce sont les maladies collectives qui incarnent leurs actes, ou encore les peurs et les douleurs qui tracassent leur esprit en permanence. Ils peuvent également être privés des bénédictions du ciel et de la terre. Parfois, ils sont harcelés par les démons qui les entrainent droit vers la punition céleste, afin que se vérifie sur eux le Décret divin, et que chacun soit guidé vers son destin.


L’homme sensé promène son regard à travers tous les coins de la terre pour vérifier cela. Il peut voir ainsi les lieux où la justice et la sagesse d’Allah se sont manifestées. Dès lors, il se rend compte que seuls les prophètes et leurs adeptes suivent le chemin de la délivrance. Quant au reste de l’humanité, ils sont voués à la ruine et se dirigent vers la demeure de la perdition. Allah atteint toujours ce qu’Il veut, personne ne peut contester Son Jugement et s’opposer à Sa Volonté. Certes, Il est Celui qui concède la réussite ! »[12]


De toute façon, la révolte ne rapporte rien de bien ; il faut veiller à l’unité du groupe dans l’intérêt supérieur de la Nation


Ibn el Qaïyim : « Dans la condition où interdire le mal engendre un mal plus grand, et plus détesté pas Allah et Son Messager, il n’est pas pertinent de l’interdire, bien qu’au même moment, Allah déteste et est courroucé contre ses instigateurs. Dans cet ordre, nous avons les rois et les gouverneurs contre qui on prend les armes, sous prétexte d’interdire le mal. Ce genre d’initiative est à la base de tous les maux de la terre jusqu’à la fin du monde. Les Compagnons demandèrent l’autorisation au Messager d’Allah de se révolter contre les émirs qui retardent simplement l’heure de la prière : « Ne devons-nous prendre l’épée contre eux, lui demanda-t-on ?
  • Non, tant qu’ils font la prière. »[13]
Le meilleur des hommes dit également : « Quiconque voit chez son émir une chose qu’il réprouve, il doit l’endurer sans jamais sortir sa main de son obéissance. »[14]
En méditant sur tous les troubles, du plus grand au plus petit, qui ont déchiré la Nation à travers l’Histoire, on se rendra compte qu’ils viennent en résultat au non-respect de ce principe, et au manque de patience face au mal. À vouloir absolument l’éradiquer, on engendre un mal encore plus grand. »[15]


Conclusion


Ibn el Qaïyim : « Un ancien a dit : pour tous les commandements qu’Allah impose aux hommes, Satan insuffle deux penchants : soit il insuffle la négligence et le laisser-aller, soit il insuffle l’excès et le rigorisme. Peu lui importe avec lequel des deux il capture les hommes.
La plupart des hommes, à l’exception d’un petit nombre, tombent dans l’un de ces deux pièges. Le trop et le trop peu. Peu d’entre eux se maintiennent sur le chemin que le Messager d’Allah (r) et ses Compagnons empruntaient. » Après avoir dressé de multiples exemples, il – qu’Allah lui fasse miséricorde – poursuit : « Certains gens ont fait preuve de laxisme en prétendant que la foi du plus pervers et du plus tyran des hommes est comme celle de Jibrîl, et Mikâil avant de parler d’Abû Bakr et d’Omar. À l’opposé, certains ont fait preuve d’excès en sortant de la religion l’auteur d’un seul grand péché. »[16]


Voir : http://mizab.over-blog.com/2014/10/l...-partie-1.html

















[1]E-salât wa hukm târikihâ (p. 72-78).

[2] El ‘Uthaïmîn « Il est possible que l’une des motivations qui poussent à appliquer des législations qui s’opposent à la religion, la menace que certains gens plus puissants font régner sur lui. Il cherche ainsi à se les concilier. C’est pourquoi, nous disons, qu’il n’est pas différent des autre pécheurs qui sont motivés par les mêmes raisons… »

[3] I’lâm el mawqi’în (1014).

[4] Il s’agit de Sufiân e-Thawrî ; cette annale est rapporté par Abû Na’îm dans el hiliya (7/5).

[5] Voir : manâqib el Imâm Ahmed d’ibn el Jawzî (p. 173) ; siar a’lâm e-nubalâ (11/198), et el bidâya wa e-nihâya (14/407) ; il s’agit en fait d’Abû ‘Umaïr ibn e-Nuhhâs e-Ramlî.

[6] Le repentir ; 34

[7] Voir : jâmi’ bayân el ‘ilm wa fadhlihi (1/638).

[8] Jâmi’ el masâil n° 18 (42-43) ; Sheïkh el Islam ibn Taïmiya est l’auteur des paroles : « L’idéal se borne à deux éléments : les sciences utiles et les œuvres pieuses. Mohammed (r) fut chargé de transmettre ses deux éléments sous leur meilleure forme. Ils correspondent à la bonne direction (hudâ) et à la vraie religion (dîn el haqq) qui devait dominer sur la religion entière… La bonne direction c’est les sciences utiles et la vraie religion c’est les œuvres pieuses… » Fin de citation. Plus loin, il enchaine : « Les traditionalistes qui suivent fidèlement les pieux Prédécesseurs ne se prononcent sur aucune chose relevant du domaine de la religion sans s’inspirer du Messager (r) ; soit, conformément aux enseignements du Coran et de la sunna. Quant aux innovateurs, ils ne s’inspirent ni du Coran ni de la sunna et ni des annales remontant aux pieux Prédécesseurs. Ils se tournent plutôt vers la pensée, la langue, et la philosophie. »

[9] Les Romains ; 41

[10] Voir : el Musnad (2/296) ; ce hadîth est également rapporté par ibn Ma’în dans son Târîkh (3897), et par ibn Abî Shaïba (35164).

[11] Rapporté par e-Tirmidhî (1065) avec une chaîne narrative authentique.

[12] Zâd el ma’âd (4/362).

[13] Rapporté par Muslim (1855), selon ‘Awf ibn Mâlik (t).

[14] Rapporté par Ahmed 4/290 (2487), el Bukhârî (7054), et Muslim (55, 1849), avec les termes : « Quiconque voit chez son émir une chose qu’il réprouve, il doit l’endurer, car celui qui vient à mourir en s’ayant écarté d’un empan du groupe, meurt à l’état de l’ère païenne. »

[15] I’lâm el mawqi’în (3/15). Il faut notamment allusion au hadîth : Selon ‘Abd Allah ibn ‘Omar, un jour, le Messager d’Allah (r) s’est présenté à nous pour nous déclarer : « Vous, les muhâjirîns (les émigrés mecquois ndt.) ! Il y a cinq malheurs qui peuvent vous atteindre, et j’implore Allah de vous en préserver : toute communauté où la perversion fait son apparition et où elle se répand ouvertement, celle-ci est frappée par la peste et par les maux qui furent inconnus chez ses ancêtres ; quand elle diminue le poids et la mesure, elle est frappée par la pénurie, la misère extrême et la tyrannie des sultans ; quand elle ne verse pas la zakât, elle se voit interdire la pluie ; si ce n’était la compassion envers les animaux, elle ne la recevrait plus ; quand elle ne respecte pas le pacte d’Allah et celui de Son Messager, elle est envahie par un envahisseur étranger qui s’empare d’une partie de ses richesses ; quand ses chefs ne gouvernent pas d’après le Livre d’Allah et s’ils se détournent de la Révélation, Allah leur fait goûter les guerres intestines. » Rapporté par le recueil d’ibn Mâja (4019) ; sheïkh el Albânî l’a authentifié dans sa recension de ce dernier.

[16] Ighâtha e-lahfân (1/116-117).

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