ÇáãæÖæÚ: Le jism
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  #4  
ÞÏíã 24 Jan 2011, 04:58 PM
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Je remets ici la 3emes partie ou il y avait un oubli




Le jism

(Partie 3)




Voir : el usûl e-latî banâ ‘alaïhâ el mubtadi’a madhhabuhum fî e-Sifât (2/356-384) du D. ‘Abd el Qâdir ibn Mohammed ‘Atâ Sûfî, à l’origine, est une thèse universitaire ès Doctorat.




Les tenants de la cinquième tendance(muallaf/murakkab) n’ont pas un point de vue unanime sur ce qu’ils entendent par jism




- Il désignerait tout ce qui est composé de monades (jawhar el fard) qui sont des substances simples et indivisibles,[1] et que l’on appelle aujourd’hui atomes.

- Il désignerait tout ce qui est composé d’une matière (mâdda) et d’une forme (sûra).[2]

- Il désignerait tout ce qui n’est composé ni de l’un ni de l’autre.[3]




Or, tous s’accordent à dire qu’Allah n’est pas un corps, étant donné que tout ce qui est composé est, à leurs yeux, tributaire (ou dépendant) d’un facteur extérieur à l’origine de sa composition.




A- La tendance du jawhar el fard




Eux non plus ne s’entendent pas entre eux sur ce point.

- Certains pensent qu’il suffit d’une seule substance (jawhar) pour composer un corps, à condition de lui joindre un autre élément.

- Certains pensent qu’il faut au moins deux jawhar pour composer un corps.[4] D’où l’expression : un corps localisé est divisible.

- Certains pensent qu’il en faut au moins quatre.

- Certains voient qu’il en faut au moins six.

- Certains affirment qu’il en faut au moins huit. D’où l’expression : un corps localisé a trois dimensions.

- Certains font monter le nombre de jawhar à seize.

- Certains doublent ce chiffre en le faisant monter à trente-deux.[5]




B- La tendance dumâdda/sûra[6]




C- La tendance du ni l’un ni l’autre




Celle-ci est celle de la plupart des mutakallimînsselon lesquels en disant qu’Allah est un corps, cela n’implique par forcément qu’Il soit composé.[7]




La tendance des traditionalistes




Quant aux traditionalistes, ils ne cautionnent aucune de ces tendances qui ne s’appuient ni sur la langue arabe ni sur les textes.[8] Or, les partisans du muallaf/murakkab prétendent qu’ils ne dérogent nullement à la langue originelle. Les Arabes disaient bien qu’un homme était de forte corpulence (jasîm) ou que Zaïd était plus corpulent (ajsam) qu’Amr en entendant par là qu’il était plus large. S’ils avaient recours pour les décrire à la forme superlative ou accentuée, c’était pour exprimer la pluralité de leur éléments (ou parties), et donc de leurs composantes. Plus il y a d’éléments assemblés dans un corps plus son volume augmente. C’est dans ce cas que l’on parle de jasîm et d’ajsam ; ce qui signifie qu’un corps est fatalement composé.[9]

La réponse des traditionalistes




Pour ne pas déroger à ses habitudes, ibn Taïmiya se lance dans une riche analyse qui répond à l’argument précédemment cité. Il explique que ce dernier repose sur deux fondements : l’un est textuel est linguistique (sam’î lughawî) et l’autre est spéculatif, rationnel et naturel (nazharî ‘aqlî fit).




Le premier (sam’î lughawî) affirme que les linguistes emploient le vocable jism pour désigner un corps composé, et asjam pour parler d’un corps plus épais et plus volumineux, et, par conséquent, dont les éléments sont plus nombreux. Or, d’une part, il est faut de dire que les Arabes employaient le jism pour décrire des entités mesurables, ou pour comparer entre leurs volumes.[10] D’autre part, pour justifier leur conception du jism, ces innovateurs entrent dans des raisonnements complexes, comme la pluralité/minorité des parties, et qui échappent à l’entendement de la plupart des gens. Il est ridicule de confiner la compréhension de la langue à un cercle restreint d’initiés ayant son propre jargon pour appuyer leurs théories, comme la théorie des monades avec lesquelles les corps seraient composés.[11]




Le second fondement (nazharî ‘aqlî fit) part du prédicat selon lequel tout ce qu’on peut montrer du doigt et qu’on peut indiquer par un signe qu’il est dans tel ou tel endroit est la preuve qu’il est composé de monades ou d’une matière et d’une forme. Or, ce raisonnement est de la pure gymnastique mentale que la plupart des gens, même parmi les théologiens du kalâm ne concèdent pas.[12]




Ainsi, la théorie de la composition des corps par des monades est intruse à l’Islam, sans compter que la plupart des gens sensés, même parmi les non-musulmans, la remettent en question.[13] De nombreux théologiens du kalâm eux-mêmes contestent cette théorie. Elle laissa perplexes de grands théoriciens comme el Âmûdî,[14] et e-Râzî,[15] pour ne citer qu’eux. Nous pouvons dire la même chose pour la théorie de la matière/forme.[16]




Ainsi, la théorie selon laquelle un corps désigne tout ce qui est composé se détruit par elle-même.




L’istifsâl




Nous avons vu dans la mise au point que, si sur la forme le terme jism est rejeté pour désigner Dieu, il incombe cependant, sur le fond, d’interroger sur ce qu’on entend par là. C’est ce qu’on appelle l’istifsâl. En fonction de la réponse, nous pourrons juger de sa conformité aux textes scripturaires de l’Islam, les seuls arbitres possibles. Ces derniers nous tracent la ligne à suivre sur tout ce qu’on est en droit ou ce qu’on n’est pas en droit de dire sur le Créateur.




Jism peut ramener au sens linguistique du terme, soit à la partie matérielle d’un être animé comme le corps humain qui se caractérise par son opacité et son épaisseur. Nous avons vu que la langue arabe n’en connait pas d’autre définition. Il va sans dire qu’il est interdit de désigner Allah de la sorte.[17]




•Il peut renvoyer à la composition d’une matière et d’une forme, ou encore de nomades. Là aussi, il n’est pas permis de l’employer dans aucun de ces deux sens, en ce qui concerne le Très-Haut. Ibn Taïmiya va plus haut. Il pousse le raisonnement en disant que même pour la création, dont l’existence est contingente, il ne convient pas de dire qu’un corps est composé soit d’une matière et d’une forme, soit de nomades. Tout d’abord, notons que nombre de théologiens du kalâm contestent ces deux théories, comme nous l’avons vu. La plupart des intellectuels et penseurs non-musulmans rejoignent également ibn Taïmiya sur ce point. Ils admettent en effet que les cieux, par exemple, ne sont composés ni des uns (matière/forme) ni des autres (nomades).[18]




À fortiori, Allah est exempt de cette composition. Rien ne Lui ressemble, que ce soit dans Son Essence, Ses Attributs ou Ses Actions. Cependant, cela ne justifie nullement de rejeter quoi que ce soit qui est établi par les textes du Coran et de la sunna (sous prétexte que ce serait incompatible avec la raison). Il est sournois de voir du tajsîm (anthropomorphisme) partout. Il est faut également de dire que tous les corps se ressemblent. Cette question, que l’on appelle l’analogie des corps (tamâthur el ajsâm), laissa perplexe plus d’un adepte du kalâm, à l’image d’un Râzî.[19] L’eau est, par essence, différente de l’air, et les animaux sont différents des métaux (fer) et des montagnes. S’il existe une différence énorme entre les créations entre elles, alors la différence entre le Créateur et la création est encore plus grande.[20]




•Nous disons également au vrai mujassim (anthropomorphiste), qu’Allah n’est pas de même nature que les créatures, et que rien ne Lui ressemble. Il n’est pas de même nature que l’eau, l’air, l’âme, les anges, les astres. À fortiori, Il n’est pas de même nature que le corps humain ayant ses propres particularités (chair, système nerveux, sang, os, transpiration, maladie, fatigue, mort, etc.). Aucun Verset ni aucun hadîth ne vont dans ce sens.[21] L’analogie, qui est un rapport de ressemblance entre deux choses, deux personnes, veut que ce qui est valable pour l’un des deux éléments de comparaison soit valable pour l’autre ; ce qui est permis, interdit, ou impossible pour l’un, l’est tout autant pour l’autre. Il est inconcevable de mettre sur le même bien d’égalité l’Être nécessaire et parfait, l’Unique, le Dieu Vivant, le Riche et le Maitre absolu ; et un être contingent, mortel, dépendant, pauvre et imparfait par excellence. On ne peut comparer entre deux réalités diamétralement opposées. On ne peut à la fois être le Dieu Vivant par excellence et pauvre par excellence, créateur et créé, nécessaire et contingent ; on ne peut à la fois être le Riche par excellence (indépendant) et le pauvre par excellence (dépendant).[22]




Jism peut ramener à ce qu’on peut montrer avec le doigt et qu’on peut indiquer par un signe qu’il est dans tel ou tel endroit. Dans ce sens, cela ne pose aucun problème concernant Dieu, étant donné que le Prophète (r), le modèle à suivre, l’a fait notamment lors du pèlerinage de l’Adieu devant une assemblée immense.[23]




Par ailleurs, jism peut faire allusion à un être doté d’attributs. Dans ce sens également, cela ne pose aucun problème concernant Dieu, car le Coran regorge d’exemples d’Attributs divins. Ainsi, Allah subsiste par Lui-même, Il est séparé (distinct) de la création et est doté d’Attributs parfaits ; on peut le montrer du doigt et lever les mains dans Sa direction. Jusqu’à preuve du contraire, Il est doté de la Force, la Puissance, la Miséricorde, d’un Visage, de deux Mains, etc. De nombreux Versets démontrent qu’Il est au-dessus de la création. Si on entend par jism, les qualifications précédemment citées, alors de ce point de vue, cela ne pose aucun problème.[24] Nous n’allions pas renier tous ces nobles Attributs coraniques pour plaire aux jahmites négateurs.[25]




Fa in kâna tajsîman thubût istiwâihi

‘alâ ‘arshihi innî idhan la mujassimum[26]




Le seul problème que nous avons avec celui qui utilise le terme jism dans ce sens-là, c’est qu’il n’est pas conforme aux textes sur la forme. C’est la raison pour laquelle, comme nous l’avons vu, il ne peut échapper à la condamnation imparable d’innovateur.




Nous disons enfin aux négateurs qui reconnaissent les Noms sans les Attributs, que si vous êtes d’accord avec nous pour dire qu’Allah est Vivant, Savant, Puissant sans être un corps, alors soyez d’accord avec nous pour dire qu’Il est doté du Savoir et de la Puissance sans être un corps ![27] Sinon, vous vous contredisez ![28]




Nous disons la même chose à ceux qui ne reconnaissent que certains Attributs. Soit, ce qui est valable pour ceux que vous reniez, l’est tout autant pour ceux que vous reconnaissez ! Si vous reniez les uns sans renier les autres, alors vous vous contredisez ![29]




Wa Allah a’lam !












[1]El jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh(1/242, 3/133, 153).
[2]Idem. (3/133-134, 153).
[3]Minhâj e-sunna (2/531).
[4]Cette tendance est celle de la majorité des ash’arites ; voir : e-sahâif el ilâhiya d’el Samarqandî (p. 253).
[5]Voir : maqalât el islâmiyîm d’abû el Hasan el Ash’arî (2/3-7), el insâf (p. 16) et e-tamhîd (p. 17) tous deux d’el Baqallânî, e-shâmil fî usûl e-dîn d’el Juwaïnî (p. 407 et les p. suiv.).
[6]Cette tendance est celle des philosophes, et fut reprise par Râzî comme en témoigne son ouvrage el matâlib el ‘âliya (2/27).
[7]El jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh(1/242, 3/153).
[8]Minhâj e-sunna (2/549).
[9]Voir : el ghuniya fî usûl e-dîn (p. 81) d’el Mutawallî e-shâfi’î, e-shâmil fî usûl e-dîn (p. 401-407) et el irshâd (p. 61), d’el Juwaïnî, el insâf (p. 16) d’el Baqallânî.
[10]Minhâj e-sunna (2/549-550).
[11]Idem. (2/550-551).
[12]Idem. (2/551-552).
[13]Idem. (2/567).
[14]Abkâr el afkâr (3/73). Quelques pages avant cette confession, ce même Âmûdî affirme que les adeptes de la vérité s’accordent à reconnaitre la théorie des monades [Abkâr el afkâr (3/55).].
[15]El matâlib el ‘âliya (1/44).
[16]Minhâj e-sunna (2/567).
[17]Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (1/131).
[18]Minhâj e-sunna (2/547).
[19]El matâlib el ‘âliya (1/102).
[20]Sharh hadîth e-nuzûl(p. 31-32).
[21]Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql(10/307-308).
[22]Talkhîs el istighâthad’ibn Taïmiya (p. 166).
[23]Le hadîth sur le sujet est rapporté par Muslim (2/890).
[24]Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (10/309).
[25]Naqdh ta-sîs el jahmiya d’ibn Taïmiya (1/103).
[26]Voir : e-sawâ’iq el mursila d’ibn el Qaïyim (3/930) ; voici la traduction de ces deux vers
Si dire qu’Il est sur le Trône, c’est être mujassim
Alors, effectivement, moi, je suis mujassim !
[27]Naqdh ta-sîs el jahmiya d’ibn Taïmiya.
[28]Idem.
[29]Idem.

ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ